(✰) message posté Ven 26 Sep 2014 - 21:58 par Invité
Je voulais bien être gentil en remplaçant le batteur absent du groupe de rock de mon ancienne conquête et de son meilleur ami, mais je n’étais pas non plus assez con pour le faire sans ne rien demander en retour. J’avais tout de même initialement une soirée de prévu avec mes propres amis et je n’allais pas annuler simplement pour les beaux yeux de Nate. J’avais donc demandé en échange de mes services de batteur un seul petit baiser de Spencer – que je trouvais particulièrement à mon goût –, mais ce dernier ne semblait pas du même avis et il refusa catégoriquement de m’embrasser au détriment de son groupe et de son concert, ce qui m’étonna passablement. Après tout, certaines personnes étaient prêtes à beaucoup plus pour se retrouver à sa place.
- Ouais, et après ? C'est quoi le problème ? m’agressa-t-il alors comme il semblait avoir pris l’habitude de le faire depuis la dernière fois. Je me tournai donc vers Nate dans le but de lui expliquer ce que je pensais réellement de l’attitude de Spencer face à son propre groupe de rock, mais là encore, je ne fis qu’allumer la mèche à la dynamite qu’était Monsieur Bollywood et ce dernier se plaça face à moi afin de pointer un doigt accusateur dans ma direction, ce qui aurait pu me faire beaucoup rire si je n’étais pas aussi blasé par son attitude réfractaire à ma petite personne… TOI, je t'interdis FORMELLEMENT de dire à nouveau ce que tu viens de dire ! Y'a pas marqué PUTE sur mon front, OK ? Quant au fait de jouer avec nous, ça n'est pas à toi d'en décider.
Et Nate de rajouter…
- O......kay.......... J'avoue là, Playboy, tu vas trop loin. 'Fin tout le monde est pas aussi prêt à n'importe que moi, ça a rien à voir avec le fait de tenir ou non au groupe. Cela étant, si t'es vraiment prêt à nous dépanner...
- Je suis à deux doigts de changer d’avis, au vu de votre attitude très « enthousiaste » à tous les deux, annonçai-je quelque peu dégoûté d’obtenir ce genre de réactions alors que c’était d’habitude extrêmement rare que je me dévoue pour aider quelqu’un – une de mes anciennes conquêtes de surcroît. Et puis, faut vraiment que vous arrêtiez de tout dramatiser à chaque fois ! Si je t’avais réellement pris pour une pute, je t’aurais carrément demandé de coucher avec moi. Donc si tu veux pas m’embrasser, très bien ! Mais pour moi, ça veut dire que tu ne tiens pas assez à ce concert, et donc par conséquent, à ton groupe. Ton pote, lui, je suis sûr qu’il serait prêt à embrasser n’importe qui pour jouer ce soir. Mais bon, j’étais prêt à jouer « gratuitement », j’en suis plus aussi sûr à présent…
J’étais clairement énervé : non seulement par le comportement agressif de Spencer à mon égard qui n’avait d’origine qu’une rancune amère qu’il gardait envers moi depuis la dernière fois, mais aussi et surtout par le manque de soutiens de Nate qui, une fois encore, avait décidé de prendre le parti de son meilleur ami – bien qu’il semblait plus accepter le fait que je veuille bien les aider. En tout cas, ça m’apprendra à vouloir aider les gens et je me promis de ne plus jamais le faire à partir d’aujourd’hui puisque, de toute façon, quoi que je fasse, je serais toujours considéré comme le méchant…
- Hey Playboy, tu veux pas frapper un peu pour voir avant qu'on se décide... Histoire qu'on se décide, même... me demanda alors Nate, une fois revenu de sa petite discussion privée avec son grincheux de meilleur ami.
- Pas besoin, j’ai pris la décision pour vous : je ne joue pas finalement, déclarai-je sur le ton glacial caractéristique de ma colère. Vous semblez préférer annuler ce concert plutôt que de me prendre comme batteur remplaçant, et je n’ai pas pour habitude d’insister, alors… Je rassemblai les deux baguettes en bois dans une main et les posai sur la poitrine de Spencer dans un geste violent, avant de finir avec un sourire tout ce qu’il y avait de plus ironique : Bonne chance pour le concert ! J’ai hâte de voir ça.
Puis, je pris la direction de la sortie des coulisses. J’allais déguster ma bière au bar tout en me délectant du spectacle de cette annulation tardive et en attendant Rafael qui, du coup, serait venu pour rien. Au moins, on pourrait repartir ensemble à moto !
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(✰) message posté Jeu 2 Oct 2014 - 12:18 par Invité
Pourquoi fallait il que ça tombe sur moi? Pourquoi est ce que j'attirais toutes les merdes à la ronde? Des qu'un soucis était présent, il y avait 99% de chance que ce soit MOI qui me le prenne. En particulier lorsque j'étais tendu comme maintenant. Et franchement, ça m'agaçait sérieusement. Des moments comme ceux là qui donnait envie d'arrêter toute activité et de rester chez soi ou sortir s'amuser. J'étais quelqu'un d'impatient habituellement et je détestai quand mes plans foiraient. Quand c'était le cas, je perdais tous mes moyens et je m'énervais tout seul. J'étais perdu, désarmé, sans savoir comment gérer la situation. J'avais envie de tout balancer pourvu qu'on me laisse tranquille. Une bonne douche bien chaude et un joint suffirait à retrouver mon calme. Mais bien sur, quand quelque chose, une seule, se mettait à dégénérer, il y avait toutes les autres qui venaient s'accumuler.
La venue de Tyler n'avait rien arrangé aux choses. Encore, si je n'avais pas eu à faire avec lui, ça se serait bien passé. On en serait resté là et puis basta. Ou alors, il m'aurait parlé de manière différente, j'aurais pu changer mes convictions vis à vis de lui. Me calmer un temps soi peu et même l'inviter parmi nous. Mais Tyler, c'était Tyler. Et moi, j'étais moi. Ce qui était du coup incompatible.
Sans aucune surprise, je m'étais fâché. La goutte de trop qui avait fait déborder le vase. Je n'aurais pas été si nerveux, j'aurais peut être réagi autrement, mais là, j'avais éclaté, comme une bombe à retardement. Il avait fallu que ça sorte et c'était sorti. Mais malheureusement, c'était pas terminé. Nate avait pourtant essayé de rattrapé le coup. Mais mon explosion avait fait reculer Tyler. Tant mieux.
- Je suis à deux doigts de changer d’avis, au vu de votre attitude très « enthousiaste » à tous les deux...
Je ne pus m'empêcher d'échapper un rire ironique mais je ne fis aucun commentaire. Pour l'instant.
"Et puis, faut vraiment que vous arrêtiez de tout dramatiser à chaque fois ! Si je t’avais réellement pris pour une pute, je t’aurais carrément demandé de coucher avec moi. Donc si tu veux pas m’embrasser, très bien ! Mais pour moi, ça veut dire que tu ne tiens pas assez à ce concert, et donc par conséquent, à ton groupe. Ton pote, lui, je suis sûr qu’il serait prêt à embrasser n’importe qui pour jouer ce soir. Mais bon, j’étais prêt à jouer « gratuitement », j’en suis plus aussi sûr à présent…"
Mon regard se fit à nouveau noir et hostile et ma voix glaciale. "Écoute gars, pour rien au monde je n'embrasserais qui que ce soit et ça ne signifie PAS que je ne tiens pas à mon groupe. On embrasse pas quelqu'un pour qu'il puisse jouer dans son groupe. Si pour toi un baiser ça signifie rien, pour moi c'est pas le cas alors si, ça revient au même." Quand bien même il aurait été une fille, ça aurait été la même chose. Alors un homme, c'était même pas la peine d'y compter. D'ailleurs, je savais même pas pourquoi j'étais en train de me justifier. C'était normal, non?
Nate tenta à nouveau de noyer le poisson et d'insister pour que Tyler joue avec nous, mais le batteur semblait ne plus être de la mise. Chose qui se confirma sur le champs :
"Pas besoin, j’ai pris la décision pour vous : je ne joue pas finalement. Vous semblez préférer annuler ce concert plutôt que de me prendre comme batteur remplaçant, et je n’ai pas pour habitude d’insister, alors…"
Et quand il me "donna" les baguettes qu'il avait en main, j'échappai un énorme juron en hindou que mon père m'aurait fait regretter de l'avoir dit s'il avait été là pour l'entendre, afin d'être certain d'être le seul à comprendre. Je ne savais pas où j'avais affirmé haut et fort que je "préférais" annuler le concert - même si je le pensais -, mais tant pis, ça me dérangeait pas plus que ça. En fait, ça serait peut être même une délivrance. J'étais déjà trop tendu comme ça. Ce qui était dommage, c'était qu'habituellement, je prenais mon pied. Mais là, c'était juste pas possible, quitte à adresser un message d'excuse vis à vis des gens qui étaient venus nous voir.
Nathanael E. Keynes
sometimes it lasts to love and sometimes it hurts instead.
(✰) message posté Ven 3 Oct 2014 - 7:47 par Nathanael E. Keynes
Rock'n'roll without a drummer...
ft. Spencer M. Khan && Tyler J. Lewis && Nathanael E. Keynes
Vendredi 08.08.2014 • Barfly
A un moment, ouais, j'ai eu une petite lueur d'espoir. Quand Tyler a proposé de remplacer notre super batteur fantôme, j'ai cru qu'on allais peut-être bien pouvoir s'en sortir. Après tout, il m'a déjà bluffé au chant, à la guitare et au piano... Bon, la batterie, ça fait un truc de plus et c'est assez... énorme s'il arrive à jouer vraiment de tout ça correctement, mais ouais, j'ai bon espoir, parce que c'est clairement un bon musicien. Sauf qu'évidemment, ça ne pouvait pas se passer parfaitement, pas entre Tiger et lui. J'ai grimacé quand il a demandé un baiser de Spencer en échange, et tenté de calmer le jeu d'un côté, de faire comprendre de l'autre que ça passerait pas... Et résultat, j'ai l'impression que quoi que je dise, je fonce droit dans le mur. Spence s'est emporté, je suis pas surpris. Tyler l'a mal pris, je suis pas surpris non plus. Et je me retrouve comme un con au milieu d'eux, à tenter d'arrondir les angles alors que je suis dans un état de nerfs déplorable. 10 minutes. Dans 10 minutes, on devrait être là-haut. Et c'est bien parti pour que ça n'arrive pas, n'est-ce pas ?
« Je suis à deux doigts de changer d’avis, au vu de votre attitude très « enthousiaste » à tous les deux. Et puis, faut vraiment que vous arrêtiez de tout dramatiser à chaque fois ! Si je t’avais réellement pris pour une pute, je t’aurais carrément demandé de coucher avec moi. Donc si tu veux pas m’embrasser, très bien ! Mais pour moi, ça veut dire que tu ne tiens pas assez à ce concert, et donc par conséquent, à ton groupe. Ton pote, lui, je suis sûr qu’il serait prêt à embrasser n’importe qui pour jouer ce soir. Mais bon, j’étais prêt à jouer « gratuitement », j’en suis plus aussi sûr à présent… »
J'ai esquissé un sourire un peu amer tandis que Spencer lâchait un rire plus qu'ironique mais... Ce qu'il dit est vrai. A vrai dire, je crois que là, moi, je coucherai même avec n'importe qui si ça nous permettait de monter sur scène. C'est pas très reluisant, mais je crois qu'aucun d'eux ne réalise encore parfaitement à quel point ça, ça me tient à coeur. Je serais peut-être pas prêt à être la pute de n'importe qui tout le temps non plus, ni pour n'importe quoi mais... Là ce soir, ouais. Ca m'empêche pas de savoir parfaitement que mon meilleur ami ne fonctionne pas comme ça, et sans doute que c'est lui qui a raison.
« Écoute gars, pour rien au monde je n'embrasserais qui que ce soit et ça ne signifie PAS que je ne tiens pas à mon groupe. On embrasse pas quelqu'un pour qu'il puisse jouer dans son groupe. Si pour toi un baiser ça signifie rien, pour moi c'est pas le cas alors si, ça revient au même. »
Une grimace de ma part parce que... Bon bah j'en prends autant pour mon grade, pour la peine. Et je tente encore de calmer le jeu, de trouver un moyen de calmer Spence pour qu'il monte sur scène ce soir, en même temps que Tyler derrière les fûts... Mais c'était sans compter le caractère de mon ex-amant quand je reviens vers lui - et le pire, c'est que je peux pas vraiment lui jeter la pierre non plus.
« Pas besoin, j’ai pris la décision pour vous : je ne joue pas finalement. Vous semblez préférer annuler ce concert plutôt que de me prendre comme batteur remplaçant, et je n’ai pas pour habitude d’insister, alors… - J'ai l'air de préférer annuler que monter sur scène avec toi ? »
Je pense qu'on est tous tout à fait conscients que c'est plutôt de Spencer qu'il s'agit, n'empêche que je me sens agressé à mon tour, et à vrai dire, par chacun d'eux. C'est pourtant bien sur le torse de Tiger qu'il plaque les baguettes avant de se barrer avec une magnifique petite réflexion bien sentie - et là encore, je crois que je peux même pas vraiment lui jeter la pierre...
« Bonne chance pour le concert ! J’ai hâte de voir ça. - Attends ! »
Mais je me fais pas vraiment d'illusion quant au fait qu'il m'écoute et s'arrête, ça n'arrivera pas, et je passe les mains dans mes cheveux passablement ébourrifés pour la peine.
« Et merde... »
Je me suis tourné vers mon meilleur ami, l'air rageur. Je suis clairement profondément dégoûté par la tournure des choses, et je crois que j'essaie même plus de le cacher. L'ascenseur émotionnel - on joue, ah non on a pas notre batteur, ah ptêt qu'on va avoir un remplaçant, finalement non c'est mort - a eu raison du peu de self control que j'essayais de garder jusque-là faut croire.
« Alors c'est ça ? On laisse tomber parce que lui comme toi vous pouvez pas mettre trois secondes vos différends de côté ? Je sais bien que tu peux pas l'encadrer, j'ai bien compris que tu supportais pas comment il parlait à Adri et tu sais quoi, j'aime pas forcément ça non plus ! N'empêche que ce soir, il était prêt à nous aider, et ouais, il a pas pu s'empêcher de te provoquer... mais quoi ? T'as pas pigé qu'il fonctionnait comme ça, que ouais c'était fait exprès pour te faire réagir vu que bizarrement, ça marche à tous les coups ? T'as pas remarqué qu'il était quand même derrière la batterie, même s'il a pas eu ce baiser dont il parlait ? »
Au fur à mesure, j'ai haussé le ton, et je crois que mon débit de parole à rarement été aussi rapide. Je peux pas m'empêcher de me demander si Tyler a pas raison quand il dit que Spencer ne tient pas tant que ça au groupe et ça me bouffe. Mais ça me bouffe tout autant d'être en train de me prendre le bec avec mon meilleur ami. Enorme soupir et je tente - à nouveau - de me calmer, et en tout cas, de calmer ma voix quand je reprends la parole.
« Tu sais quoi ? J'abandonnerai pas comme ça. Je tiens beaucoup trop à ce groupe, à jouer, et à pas faire faux-bond à toute la salle cinq minutes avant de commencer. Alors ouais, je suis prêt à n'importe quoi pour monter là-haut, et là maintenant tout de suite, je vais aller m'aplatir bien comme il faut parce qu'on sait tous les deux qu'on jouera pas sans batterie. Je dis évidemment pas que j'ai raison d'agir comme je le fais mais... Je peux pas juste lâcher l'affaire. Je te respecte beaucoup trop par contre pour décider à ta place alors... Fais comme tu le sens. Si tu veux pas monter sur scène avec lui, je comprends. Ca me fait chier, mais je comprends. Les Lucky Strikes sans toi, c'est pas vraiment les Lucky Strikes, mais je t'imposerais pas de le supporter plus, vu que de toute façon, ça a pas l'air d'être dans le domaine du possible. On sait tous je crois que vous fonctionnez pas du tout de la même manière hein... Moi je vais quand même faire tout ce que je peux pour jouer ce soir. Avec ou sans toi. Même si je préférerais que ça soit avec. »
J'ai pas le courage d'entendre sa réponse, et vu son état, de toutes les façons, je suis quasiment sûr que ça me plaira pas. Alors j'ai tourné les talons, pour aller rechercher Tyler, tranquillement accoudé au bar avec sa bière.
« Aucune chance qu'on te fasse à nouveau changer d'avis Playboy ? »
Je me suis assis sur un des tabourets hauts à côté de lui, le regard dans le vide, les mains nouées devant moi.
« T'as sans doute raison au moins sur deux choses : on n'accorde peut-être pas tout à fait la même importance au groupe lui et moi. »
Et ça, t'imagines pas vraiment à quel point ça m'écorche les lèvres de le dire.
« Et je serais effectivement prêt à n'importe quoi pour pouvoir jouer ce soir. Je peux pas prendre de décision, d'engagement pour les autres, mais tant que ça concerne que moi... »
Est-ce que je suis prêt à expliciter ça davantage ? Pas sûr et je hausse les épaules un peu dépité pour et par moi-même à vrai dire... N'empêche que là, c'est le cas : tu me demandes ce que tu veux, même la lune à vrai dire, y a aucune chance pour que la réponse soit négative, là. Je savais que je pouvais être assez déterminé, prêt à pas mal de choses à arriver à mes fins - tant qu'a priori je blessais personne - et que la musique me tenait à coeur. Je crois que je mesurais pas tout à fait l'ampleur de tout ça par contre. Parce que pour que j'en arrive à être dans cet état face à Spence, c'est pas rien. Et pour que je sois à ce point prêt à tout ou presque non plus, d'ailleurs...
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(✰) message posté Dim 5 Oct 2014 - 0:17 par Invité
Mon histoire n’était malheureusement qu’un éternel recommencement… Et peu importait le genre de personnes qui croisaient ma route, mais aussi et surtout, les circonstances dans lesquelles je les rencontrais : j’étais continuellement catalogué comme le méchant de l’histoire. Et bien que cela ne me touchait honnêtement pas plus que cela – en particulier parce que c’était généralement justifié la plupart du temps –, je commençais sérieusement à ressentir depuis quelques années déjà une profonde lassitude face à tous ces jugements un peu expéditifs, et même parfois totalement injustifiés. C’était justement le cas de Spencer dont le comportement très hostile n’avait pas de raison d’être étant donné que je ne m’en étais encore jamais pris à lui personnellement – à moins qu’il considérait le fait d’être dragué comme quelque chose de totalement inadmissible (dans ce cas, je plaignais les filles qui se montraient entreprenantes avec lui…). La seule et unique chose que j’avais réellement faite lors de cette fameuse journée de juillet à la Garden Party qui s’était déroulée à Hyde Park avait été de lui avouer les circonstances de ma rencontre avec Adriel, ce qui n’avait pas eu l’air de lui plaire. Mais était-ce vraiment ma faute si son propre meilleur ami et sa petite copine n’avaient pas été capables de les lui dévoiler eux-mêmes ? Et puis, sa copine m’avait peut-être vu nu, mais ce n’était pas une raison pour faire la gueule… Après tout, ce n’était pas comme si j’étais une menace pour leur petit couple d’amoureux.
- Écoute gars, reprit la parole Spencer avec une voix glacée par la colère, comme pour tenter de me faire comprendre son point de vue sur les termes de mon petit chantage. Pour rien au monde je n'embrasserais qui que ce soit et ça ne signifie PAS que je ne tiens pas à mon groupe. On embrasse pas quelqu'un pour qu'il puisse jouer dans son groupe. Si pour toi un baiser ça signifie rien, pour moi c'est pas le cas alors si, ça revient au même.
- Je vois… finis-je par comprendre où était réellement le problème dans toute cette histoire. En fait, c’est pas moi le problème, t’es juste qu’un putain de romantique. En tout cas, je peux déjà dire que, toi et ta copine, vous êtes vraiment fait pour être ensemble. Aussi vierge effarouchée l’un que l’autre…
Et si je respectais sa décision malgré le fait que je n’étais qu’un connard insensible et irrévérencieux, ces longues négociations que Nate tentait de faire auprès de son meilleur ami qui ne pouvait clairement pas me saquer eurent raison de mon humeur généreuse et je revins alors sur ma décision de les dépanner en jouant les batteurs remplaçants dans leur groupe de rock. J’allai à la place m’installer au bar afin de boire tranquillement la bière que Nate m’avait « généreusement » offerte, tout en attendant Rafael qui devait débarquer d’une minute à l’autre – j’espérais d’ailleurs qu’il ne serait pas trop déçu de ce changement de situation… –, lorsque ma conquête apparut à mes côtés.
- Aucune chance qu'on te fasse à nouveau changer d'avis Playboy ? me demanda-t-il.
- Ça dépend… Spencer est prêt à admettre que c'est un gros con ? répliquai-je alors de manière tout ce qu’il y avait de plus ironique – bien que j’étais à moitié sérieux.
- T'as sans doute raison au moins sur deux choses : on n'accorde peut-être pas tout à fait la même importance au groupe lui et moi. Et je serais effectivement prêt à n'importe quoi pour pouvoir jouer ce soir. Je peux pas prendre de décision, d'engagement pour les autres, mais tant que ça concerne que moi...
Je me mis alors à la dévisager pendant un long moment, avant de reprendre enfin la parole.
- C’est bon, je le fais, dis-je alors dans un soupir. Mais à une condition ! Je n’avais pas changé en huit ans, ce n’était pas pour le faire en cinq minutes. Vous me laissez chanter la dernière chanson. Ça ne sera pas difficile à accepter par Mowgli, si ? De toute façon, je me doutais bien que Nate tenterait encore une fois de le convaincre. Mais s’il refusait, il n’y aurait plus de concert pour eux ce soir. Deal ? finis-je ensuite par demander en lui tendant une main pour qu'il la serre dans le but de conclure notre arrangement.
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(✰) message posté Dim 5 Oct 2014 - 10:26 par Invité
Tyler s'apprêtait à partir. D'ailleurs, il commençait à être en chemin. Malheureusement, mon meilleur ami n'était pas satisfait. Je pouvais pas le blâmer, pourtant, ça aurait pu bien se terminer. Les choses tournèrent malheureusement, différemment que celles de prévues. Il interpella Tyler avant de se tourner vers moi. Je voyais bien qu'il était fâché après moi et je ne le compris qu'à moitié.
- Alors c'est ça ? On laisse tomber parce que lui comme toi vous pouvez pas mettre trois secondes vos différends de côté ? Je sais bien que tu peux pas l'encadrer, j'ai bien compris que tu supportais pas comment il parlait à Adri et tu sais quoi, j'aime pas forcément ça non plus ! N'empêche que ce soir, il était prêt à nous aider, et ouais, il a pas pu s'empêcher de te provoquer... mais quoi ? T'as pas pigé qu'il fonctionnait comme ça, que ouais c'était fait exprès pour te faire réagir vu que bizarrement, ça marche à tous les coups ? T'as pas remarqué qu'il était quand même derrière la batterie, même s'il a pas eu ce baiser dont il parlait ?
"Nate, qu'il marche en me provoquant, c'est une chose, mais ça ne veut pas dire que je dois le tolérer. Ce n'est pas seulement Adriel, mais moi même aussi. Je suis fatigué de toutes ces conneries."
- Tu sais quoi ? J'abandonnerai pas comme ça. Je tiens beaucoup trop à ce groupe, à jouer, et à pas faire faux-bond à toute la salle cinq minutes avant de commencer. Alors ouais, je suis prêt à n'importe quoi pour monter là-haut, et là maintenant tout de suite, je vais aller m'aplatir bien comme il faut parce qu'on sait tous les deux qu'on jouera pas sans batterie. Je dis évidemment pas que j'ai raison d'agir comme je le fais mais... Je peux pas juste lâcher l'affaire. Je te respecte beaucoup trop par contre pour décider à ta place alors... Fais comme tu le sens. Si tu veux pas monter sur scène avec lui, je comprends. Ca me fait chier, mais je comprends. Les Lucky Strikes sans toi, c'est pas vraiment les Lucky Strikes, mais je t'imposerais pas de le supporter plus, vu que de toute façon, ça a pas l'air d'être dans le domaine du possible. On sait tous je crois que vous fonctionnez pas du tout de la même manière hein... Moi je vais quand même faire tout ce que je peux pour jouer ce soir. Avec ou sans toi. Même si je préférerais que ça soit avec.
Vraiment, j'allais réfléchir et remettre en considération mon avis. Je m'apprêtais à m'écraser, et passer outre et accepter cet énergumène dans le groupe pour cette fois ci. Vraiment, je l'aurais fait. Nate avait trouvé les mots et j'étais parvenu un temps soi peu à me calmer. Mais là aussi, ça ne s'arrêta pas là. C'était trop beau pour être vrai. Il partit repêcher Tyler et au final, il aurait peut être mieux fait de s'abstenir. Tyler ne tarda pas à trouver la phrase pour me faire à nouveau changer d'avis et remettre en considération ma mauvaise humeur. - Ça dépend… Spencer est prêt à admettre que c'est un gros con ? Non, là, c'était plus possible. Je voulais bien faire un effort, mais à un moment donné, il fallait arrêter. D'abord il me provoquait MOI, ensuite il mettait ma copine dans le lot et c'était MOI le gros con? Le fait qu'il réclame sa condition EN PLUS de tout ça m'acheva. Si je jouais en même temps que lui, je ne préférais même pas penser à ce qui allait se passer sur scène. Je n'allais clairement pas pouvoir le supporter.
"C'est bon, vous avez gagné, j'me casse." déclarai-je d'un air déterminé. "Le gros con tire sa révérence. Ça sera donc sans moi Nate. Bonne chance pour le concert."
A ces mots, je plaquai fermement les baguettes de batterie qu'il m'avait donné de la même manière qu'il l'avait fait bien contre son torse et je ne me retournai même pas sur une quelconque remarque. J'avais eu ma dose pour la soirée. Il valait mieux que je m'en aille avant que la bombe en moi n'explose pour de bon.
Nathanael E. Keynes
sometimes it lasts to love and sometimes it hurts instead.
(✰) message posté Dim 5 Oct 2014 - 12:16 par Nathanael E. Keynes
Rock'n'roll without a drummer...
ft. Spencer M. Khan && Tyler J. Lewis && Nathanael E. Keynes
Vendredi 08.08.2014 • Barfly
« Je vois… En fait, c’est pas moi le problème, t’es juste qu’un putain de romantique. En tout cas, je peux déjà dire que, toi et ta copine, vous êtes vraiment fait pour être ensemble. Aussi vierge effarouchée l’un que l’autre… - Tout le monde fonctionne pas de la même manière... soufflé-je dans mon coin, un peu désespéré par la situation. - Nate, qu'il marche en me provoquant, c'est une chose, mais ça ne veut pas dire que je dois le tolérer. Ce n'est pas seulement Adriel, mais moi même aussi. Je suis fatigué de toutes ces conneries. »
Pourquoi fallait-il que je me retrouve au milieu d'eux, à chaque fois, hein ? L'un s'est barré au bar, l'autre est resté sur ses positions, et une fois encore, j'ai soupiré.
« J'ai pas dit que tu devais accepter son comportement. Je veux juste trouver un moyen qu'on joue malgré tout... »
Et c'est ce que j'ai fait. Je suis retourné auprès de Tyler, et j'ai tenté le coup. Foutu pour foutu comme on dit.
« Ça dépend… Spencer est prêt à admettre que c'est un gros con ? »
J'aurais préféré que Tiger revienne pas juste à ce moment-là, évidemment. Pourtant... Vous connaissez la loi de Murphy ? La loi de l'emmerdement maximum ? Et bah c'est exactement ça. C'était LE moment qu'il fallait pas que Spence surprenne, et c'est évidemment LE moment où il est revenu près de nous.
« C'est bon, vous avez gagné, j'me casse. Le gros con tire sa révérence. Ça sera donc sans moi Nate. Bonne chance pour le concert. - Putain mais arrêtez de nous souhaiter bonne chance en vous barrant les mecs... »
Je crois que je vais juste détester cette phrase. Et je déteste encore plus la façon dont Spence m'inclut dans le truc, si bien que j'ai pas tenté de le retenir et si je ferme ma gueule, c'est pour éviter de laisser sortir un truc que je vais regretter dans cinq minutes. J'ai gagné quoi là, tu m'expliques ? Parce que moi je vois pas. J'ai même plutôt tout perdu en l'occurrence. Tyler a les baguettes dans les mains, mais on a un guitariste en moins. On peut le faire, je sais bien, ça sonnera juste un peu moins bien mais enfin... C'est pas pareil. Ca sera jamais pareil sans lui. Mais est-ce que je me sens d'annuler tout au dernier moment ? Non plus... sauf que ça dépend pas que de moi...
« C’est bon, je le fais. »
Vous allez vraiment me rendre complètement chèvre à changer d'avis toutes les trente secondes, vous le savez ça ? Je me suis retrouvé comme un con, à dévisager Tyler comme s'il venait de dire quelque chose d'absolument incroyable - ce qui n'est pas trop loin d'être le cas.
« Mais à une condition ! Vous me laissez chanter la dernière chanson. Ça ne sera pas difficile à accepter par Mowgli, si ? - Bah maintenant qu'il se casse, je sais pas si son avis compte beaucoup... »
Au fond, si, pour moi, il compte énormément, et dès demain, ça va profondément me miner tout ça. Mais à cet instant-là, je suis un peu trop en colère pour m'en soucier. Je relève ni le surnom, ni le ton concernant mon meilleur ami. J'ai même pas relevé l'insulte précédente, c'est dire. Ce soir, dans ma tête, il a autant agi comme un con que Tyler peut le faire régulièrement. Ca m'empêche pas d'apprécier d'autres choses chez chacun d'eux au demeurant, mais à ce moment-là, ça me gonfle profondément. Et je suis plus en état de faire davantage de concessions et d'efforts. Alors quand la main de Tyler s'est retrouvée entre nous, je l'ai pas regardée plus d'une seconde avant de la serrer.
« Deal ? - Vu que ça concerne plus que le bassiste et moi... Deal. »
Y a cinq minutes, je lui aurais dit que je prenais pas la décision seul, que ça demandait l'accord de Spencer. Mais puisqu'il a lui-même jeté l'éponge et que ça a toujours été nous deux les leaders, je me retrouve un peu seul maître à bord. Notre bassiste a dû voir Spence se casser parce qu'il rentre à ce moment-là - je sais pas combien de clopes il a été fumer, mais passons - et il vient droit vers moi.
« Il se passe quoi finalement ? Le chanteur vient de partir, le batteur est jamais arrivé... On joue pas alors ? - Si. Tyler va nous dépanner à la batterie. Et tant pis pour la deuxième gratte, on se débrouillera avec une seule... On annule pas au dernier moment, et c'est pas qu'on est déjà à la bourre mais si un peu quand même alors... »
Je me suis tourné vers Tyler, donc, sans faire gaffe à la silhouette connue qui passe la porte d'entrée.
« Ready ?... Je te laisse finir ta bière, tu nous rejoins là-haut ? »
J'ai pas vraiment attendu de réponse, et je suis parti avec le bassiste, finir de nous préparer - et virer le micro de Spence pour le mettre en place à la batterie. Je sais pas qu'on a le jumeau d'une de mes conquêtes dans la salle à présent, qui salue son meilleur ami et s'installe à une table près de la scène, mais suffisamment sur le côté pour que je le repère même pas de la soirée... Et quand on est prêts à commencer, j'annonce au micro que suite à quelques petits soucis d'organisation, les Lucky Strikes seront pas tout à fait au complet ce soir, et je demande à la foule d'applaudir bien fort notre super batteur remplaçant exceptionnel : TJ. Après tout, c'est comme ça qu'il s'était présenté la première fois, autant garder le même surnom...
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Invité
(✰) message posté Dim 12 Oct 2014 - 15:24 par Invité
Si j’avais su que Spencer avait suivi son pote jusqu’au bar pour me parler, eh bien… Cela se serait très certainement déroulé exactement de la même façon – exception faite que je me serais directement adressé à lui au lieu de déclarer tout cela à Nate. Par conséquent, il aurait tout de même décidé d’agir comme le gros con qu’il était et de partir, sans la moindre hésitation. Et je n’étais peut-être pas un professionnel de la musique faisant partie d’un groupe de rock qui se produisait parfois sur scène, mais je savais tout de même que cela ne se faisait absolument pas de laisser en plan son propre groupe, surtout quelques minutes à peine avant le début d’un concert. Et dire que c’était simplement parce qu’il ne me supportait pas et que je venais de l’insulter – une insulte qu’il méritait d’ailleurs amplement puisqu’il venait de prouver en face de son meilleur ami qu’il en était réellement un, de gros con…
- C'est bon, vous avez gagné, j'me casse. Le gros con tire sa révérence. Ça sera donc sans moi Nate. Bonne chance pour le concert, annonça-t-il de manière presque théâtrale, tout en me plaquant les baguettes sur mon torse de la même manière que j’avais pu le faire avec lui peu avant. Puis, il quitta le Barfly sans même un regard derrière lui.
- Putain mais arrêtez de nous souhaiter bonne chance en vous barrant les mecs... râla alors Nate que je n’avais jamais vu aussi tendu – d’habitude, c’était autre chose qui l’était…
- C’est une vrai Drama Queen, ton pote… commentai-je calmement, avant de demander confirmation sur le deal que je venais de lui proposer.
- Vu que ça concerne plus que le bassiste et moi... Deal, dit-il sans hésiter une seule seconde à serrer la main que je lui tendais.
Puis, l’un des autres membres de leur groupe vint se renseigner auprès de Nate afin de savoir s’ils étaient toujours prêts à jouer ou si leur concert était annulé. Il faut dire qu’avec un batteur en moins, remplacé au dernier moment par un type qui ne connaissait aucune de leurs compositions – c’était moi –, et le supposé leader du groupe – du moins, c’était comme cela que je l’avais ressenti puisqu’en plus d’être guitariste, il était aussi chanteur (d’ailleurs, heureusement pour eux que Nate savait chanter parce qu’ils auraient réellement été dans la merde sinon) –, je comprenais pourquoi le musicien se montrait plutôt inquiet. Mais Nate le rassura en me présentant à lui et en lui expliquant l’arrangement exceptionnel qui allait opérer ce soir.
- Ready ?... Je te laisse finir ta bière, tu nous rejoins là-haut ?
Je fis un petit mouvement de tête dans le but d’approuver silencieusement et, alors qu’il retournait en coulisses afin de sûrement finir les derniers préparatifs, je saluai Rafael qui venait finalement d’arriver.
- C’est le gros bordel dans leur groupe, mais je t’expliquerai tout ça après. A toute !
Je rejoignis donc Nate et son pote sur la scène, m’installai à la batterie et nous commençâmes à jouer après que le barman ait annoncé au public les quelques changements survenus au cours de ces dernières heures. En tout cas, dans l’ensemble, le concert se déroula plutôt bien de mon avis d’amateur et j’avais réussi à jouer au feeling sur leurs propres compositions. Vint alors le moment du final qui m’était exclusivement réservé. Je les mis bien évidemment au courant de la chanson que je souhaitais interpréter car je ne pouvais pas jouer cette chanson tout seul et j’attendis que la guitare électrique fasse résonner ses quelques notes dans le bar, avant que je ne me mette à jouer de la batterie et à les premières paroles de cette chanson.
Nathanael E. Keynes
sometimes it lasts to love and sometimes it hurts instead.
(✰) message posté Dim 12 Oct 2014 - 18:38 par Nathanael E. Keynes
Rock'n'roll without a drummer...
ft. Spencer M. Khan && Tyler J. Lewis && Nathanael E. Keynes
Vendredi 08.08.2014 • Barfly
Ah ça pour être tendu... C'est rare que je sois dans un état pareil, et pour beaucoup d'autres choses, ça ne serait certainement pas arrivé, en fait. Mais ça... Ca me tient beaucoup trop à coeur pour que je puisse prendre ça avec la désinvolture que je suis capable d'afficher presque tout le temps. Spencer s'est barré, nous laissant clairement comme des cons à cinq minutes du concert, et ça, ça me reste en travers de la gorge. Je veux bien comprendre tout un tas de choses et que Tyler et lui se supportent pas, c'est une évidence. Mais il est sérieux, là ? On a déjà plus de batteur, et on perd aussi le lead et la guitare rythmique ? Je suis blasé, énervé, franchement à deux doigts de hurler et d'aller frapper le premier mur qui vient - alors que je suis profondément contre toute forme de violence, oui, oui - mais ça n'arrangerait rien si je me casse en plus les phalanges.
« C’est une vrai Drama Queen, ton pote… »
Je vais rien répondre à ça, ça n'a pas le moindre intérêt et de toute façon, il n'attend pas vraiment de réponse, n'est-ce pas ? Ou plus exactement, la seule qu'il doit attendre, c'est celle concernant le deal proposé, et celle-là, elle se trouve être positive. Je pense qu'il imagine même pas à quel point c'est important pour moi, et je crois qu'il se doute pas à quel point je lui suis reconnaissant d'encore être là, malgré tout ce qu'il vient de se passer. C'est pas vraiment le meilleur moment pour m'étendre sur le sujet, mais il n'empêche que je me promets de le remercier à la hauteur du service rendu - et c'est pas comme si j'avais pas déjà une idée de la façon dont ça risque de se passer, n'est-ce pas ?
Je l'ai laissé finir sa bière, le temps d'aller revérifier le matos, d'installer un micro au niveau de la batterie, aussi. Le temps pour lui de saluer son meilleur ami au bar, à mon insu totale. Mais ça n'a pas la moindre espèce d'importance, en tout cas pas à ce moment-là.
J'ai rarement été aussi nerveux au moment de monter sur scène. J'ai toujours une petite dose de trac, c'est un fait, mais une fois qu'on a commencé à jouer, généralement, c'est du passé, complètement oublié, et y a plus que la musique, le plaisir qu'on prend sur scène, ce que nous renvoie le public. Une bonne grosse dose d'adrénaline et d'endorphine. Dès l'annonce des changements de composition du groupe, j'ai bien senti que ça serait pas aussi facile, mais le contraire eût été étonnant. Dès le premier morceau, je me suis tourné plus vers la batterie, pour qu'on puisse se suivre mutuellement, qu'il puisse voir où on allait sur nos compos... On a simplifié des trucs, parfois, mais... Il a pas fallu attendre la fin du premier morceau pour que je confirme que ce type est définitivement un tueur. Sérieux, tu chantes, du joue de la guitare, du piano et de la batterie... Mec, jamais on peut te prendre en défaut là ? Tu ferais presque peur tu sais... Presque, parce que là, je suis plutôt ravi, et ça se voit assez rapidement. J'ai encore les nerfs en pelote, faudrait pas grand chose pour que ça reparte en live, et je reste sur le qui-vive pour tous nos petits changements de rythme et breaks à la con qu'il pourrait louper mais... Non. A aucun moment il a flanché, il nous a suivi sans broncher, et j'ai plusieurs fois croisé le regard de notre bassiste, assez halluciné je crois. Ouais, mec, ça fait ça à tout le monde, t'inquiète... Mais fais gaffe, il pourrait vouloir te mettre dans son lit, et il me semble pas que ça soit trop ton truc.
Ce genre de pensées, et le fait que tout se déroule finalement bien a réussi à me détendre, clairement. J'ai fini par pouvoir vraiment me laisser porter, m'imprégner complètement de la musique, de l'ambiance, du plaisir d'être là, à jouer et à chanter des morceaux de ma compo ou des reprises rock qu'on aimait particulièrement, à peu près à la moitié du set, et le deuxième, ça a juste été le bonheur total. Le truc qui fait que je suis là, ce soir, comme bien d'autres, qui me fait me sentir vraiment bien. Vivant, réellement. Je crois pas qu'on puisse expliquer ça à quelqu'un qui l'a jamais vécu, qui le ressens pas. J'ai beau écrire des chansons, je vois pas comment exprimer ça par des mots. Y a rien de comparable, c'est tout...
On est arrivés à la fin du set et j'ai annoncé qu'on allait jouer le dernier morceau, et que celui-ci, c'était notre super batteur remplaçant qui allait le chanter. J'ai même pu faire un trait d'humour en suggérant qu'ils allaient être déçu de pas entendre ma voix, mais que vu le niveau de TJ, j'avais aucun doute qu'ils y perdraient pas au change. Et quand il nous a donné le titre de ce qu'il voulait jouer, un large sourire a fleuri sur mes lèvres. Je me suis pas fait prier pour jouer les premiers riffs du morceau archi-connu d'AC/DC et j'ai entendu le 'ooooh...' dans la salle de ceux qui l'ont reconnu direct. Et il a joué, et chanté, aussi bien que je pouvais m'attendre à ce qu'il le fasse au vu de ses prestations précédentes. J'ai repris mon rôle de choriste, et j'ai clairement pris mon pied sur le solo de guitare, davantage libre de mes mouvements à présent que je pouvais être moins souvent juste derrière le micro et... oui bon bah je me suis clairement défoulé comme j'aurais jamais cru pouvoir le faire ce soir. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, n'est-ce pas, et il a bien fallu que ce morceau aussi se termine. Les dernières notes ont retenti et j'ai repris mon souffle pendant les quelques secondes de silence qui ont précédé les applaudissements de la foule, le regard rivé vers Tyler, un sourire on ne peut plus radieux sur le visage.
Et puis j'ai repris le micro, rappelé qui on était - même si je crois que tout le monde avait compris - demandé une nouvelle fois qu'on applaudisse bien fort TJ qui a juste été génial, et... rideau. Je suis en nage, épuisé, mais ravi, et ça se voit sur ma gueule. Le bassiste est venu serrer la main de Tyler, il l'a remercié chaleureusement, tout aussi conscient que moi qu'on aurait rien fait sans lui, mais il s'est vite éclipsé, ensuite, parti pour récupérer sa basse et son matos et rejoindre sa copine, je crois... Et je me retrouve face à Playboy, une bouteille d'eau en main que je vide presque à moitié d'un trait, ce qui me donne un alibi pour garder le silence, parce que je crois que c'est assez rare que je me retrouve à court de mots mais... là c'est le cas. Je dirais bien que je sais pas comment le remercier, mais... on sait tous les deux très bien que si. Je me décide à reprendre la parole en lui tendant la bouteille, parce qu'il est pas beaucoup moins en sueur que moi et en même temps, vu comme il s'est lâché sur les fûts, c'est pas super étonnant.
« T'as assuré grave, Playboy... »
Et j'ai attendu que la bouteille d'eau quitte ses lèvres pour venir plaquer les miennes sur les siennes à la place, avant de murmurer :
« Et je crois que j'ai une petite idée de la façon dont je pourrais te remercier... »
Ce soir, un autre jour, n'importe. J'ai cru comprendre tout à l'heure qu'il était attendu, alors je me formaliserais pas vraiment qu'il me dise que ça devra attendre plus tard, mais je serais surpris, j'avoue qu'il m'envoie complètement bouler. A vrai dire, moi, je serais clairement partant pour l'embarquer tout de suite, mais... je m'écarte doucement, pique un instant la bouteille pour avaler encore une gorgée d'eau avant de la lui rendre.
« ...mais j'ai un peu de matos à ranger d'abord. »
Ce qui permet de lui laisser toutes les cartes en main, à vrai dire. Et je me dirige effectivement à nouveau vers la scène pour commencer à démonter ce qui doit l'être, ranger les câbles et les micros, et récupérer ma gratte et mes effets, surtout...
Invité
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(✰) message posté Dim 19 Oct 2014 - 17:19 par Invité
Le concert venait de se terminer sur la très célèbre chanson Highway to Hell de AC/DC que je venais d’interpréter avec succès et le public nous applaudissait tous énergiquement, très satisfait du spectacle que nous venions de leur offrir – ce qui me conforta dans l’idée que je m’étais déjà faite que j’avais excellé dans le rôle du batteur remplaçant sans même connaître leurs compositions. J’étais à présent trempé de sueur et je n’avais qu’une hâte : rentrer chez moi afin de prendre une bonne et longue douche bien chaude. Le bassiste vint alors me remercier de manière plus que chaleureuse pour l’aide que je venais de leur apporter, ce qui contrasta un peu plus avec la réaction totalement idiote qu’avait eu Spencer peu avant – comme quoi, ce n’était vraiment qu’un gros con… Il rassembla ensuite rapidement toutes ses affaires et partit aussi vite qu’il était venu, ce qui était franchement dommage parce que j’aurais bien tenté de « sympathiser » avec lui avant de mettre fin à cette soirée qui s’annonçait beaucoup plus réussi que le début – bien qu’il restait encore et toujours Nate qui était généralement une valeur sûre pour finir les soirées en beauté.
- T'as assuré grave, Playboy... me félicita-t-il après avoir ingéré une quantité d’eau impressionnante en quelques secondes à peine – et l’idée qu’il ingère de manière aussi goulu autre chose vint tout à coup à mon esprit pervers. Il eut ensuite l’amabilité de partager sa bouteille d’eau presque vide avec moi – me forçant ainsi à mettre mes idées pas le moins du monde catholiques de côté – et je pus alors étancher ma soif de la même façon que Nate l’avait fait peu avant. Une fois désaltéré, le goulot de la bouteille fut à peine retiré de ma bouche que les lèvres du barman se posèrent sur les miennes dans un baiser on-ne-peut-plus envieux. Et je crois que j'ai une petite idée de la façon dont je pourrais te remercier... me murmura-t-il ensuite, après s’être bien évidemment retiré aussi brutalement qu’il m’avait sauté dessus. Mais il venait de réveiller la bête de sexe qui sommeillait en moi et, en une pulsion qu’il m’était difficile de justifier – probablement dû à l’euphorie du concert qui venait de se terminer –, je me levai tout à coup du siège de l’instrument sur lequel j’étais installé depuis le début du concert dans le but d’aller récupérer ses lèvres dans un baiser passionnel et qui traduisait avec perfection ce qu’il se passait en ce moment même dans mon pantalon. Et tout en l’embrassant de manière fougueuse, je le poussai contre le mur du fond de la scène afin de l’y plaquer et de lui prouver à quel point j’étais très excité. Malheureusement pour moi, cela ne dura pas et il coupa rapidement tout contact avec mon corps avec pour seule explication : ...mais j'ai un peu de matos à ranger d'abord.
- Comme tu veux… dis-je quelque peu déçu qu’il m’ait coupé dans un si bel élan – cela aurait pu être particulièrement excitant de le fait contre ce mur, simplement caché du public encore présent dans le bar par les rideaux de la scène. Mais bon, j’avais de toute façon cru comprendre la dernière fois qu’il n’était pas du tout partant pour faire cela dans le bar où il était embauché. Et si je n’en avais pas déjà eu la preuve à plusieurs reprises, je l’aurais très certainement accusé de ne pas avoir de couilles. Je t’attends dehors, le prévins-je tout de même, au cas où il serait tout de même partant pour continuer ce que l’on venait d’entreprendre dans un lieu plus approprié. J’en profitai alors pour rejoindre mon meilleur ami qui était resté jusqu’à la fin pour me voir jouer dans un groupe qu’il ne connaissait même pas – ce qui était également mon cas, d’ailleurs… – et lui expliquer que j’allais très certainement rentrer en très bonne compagnie. Donc après avoir échangé quelques mots, il reprit sa moto dans le but de rentrer chez lui et j’allumai une cigarette en attendant que Nate ait fini de tout ranger. J’aurais bien entendu pu l’aider, mais il ne fallait pas non plus trop m’en demander. On va chez moi ? Au moins, je suis sûre de pouvoir dormir un peu... demandai-je alors, une fois qu’il m’eut rejoint dehors.
Nathanael E. Keynes
sometimes it lasts to love and sometimes it hurts instead.
(✰) message posté Lun 20 Oct 2014 - 7:48 par Nathanael E. Keynes
Rock'n'roll without a drummer...
ft. Spencer M. Khan && Tyler J. Lewis && Nathanael E. Keynes
Vendredi 08.08.2014 • Barfly
Awesome.
Alors que c'était parti pour être un fiasco total et que, clairement, ça me rendait malade, ouais, la soirée s'était terminée en beauté. L'absence de Spencer restait une sacré ombre au tableau, mais à cet instant, je n'y pensais pas vraiment, encore pris dans l'euphorie du moment. A chaque fois que je descendais de scène, c'était comme ça. En nage, éreinté, mais un sourire aux lèvres incomparable. Je crois qu'on pourrait m'annoncer la fin du monde qu'on arriverait pas encore à me faire redescendre de mon petit nuage.
Notre bassiste avait filé, sous le regard presque déçu de Playboy, ce qui eut le don de me faire rire, et je l'ai remercié à mon tour, après m'être réhydraté un minimum. C'est pas que, mais à force de sauter partout sous les spots, bizarrement, il semblerait que j'aie eu chaud... Et je ne suis pas le seul, d'autant que moins que la température semble monter d'un cran supplémentaire après que je me suis écarté de lui suite au baiser que je lui ai donné. Insuffisant, manifestement, puisqu'il est revenu prendre mes lèvres presque aussitôt, me poussant contre le mur du fond contre lequel mon dos se retrouva plaqué tandis que sa langue jouait joyeusement avec la mienne.
J'avais dit que j'avais une petite idée de la manière de le remercier, hein... Je suis manifestement pas trop à côté de la plaque, même si mon cerveau fonctionne un peu au ralenti. Le peu de neurones que j'ai d'encore actifs s'est mis en route juste pour imposer que je range mon matériel, parce que j'y tiens beaucoup trop pour le laisser à l'abandon, et je vois bien une pointe de déception dans son regard et dans sa voix.
« Comme tu veux… - J'en ai pour cinq minutes... »
Comme pour me rhabiller et dégager de chez toi au matin, ouais, mais j'ai pas fait le lien tout de suite. Juste que je sais ce que je fais, ce sont des gestes juste habituels, et ça ne me prend vraiment pas plus de temps. De toute façon, le reste, ça reste là alors...
« Je t’attends dehors. »
J'ai juste hoché la tête, tandis qu'il rejoignait un visage connu - à mon insu encore - et j'ai récupéré ma guitare et une valise contenant mes pédales d'effet et un certain nombre de câbles. Un dernier regard à la scène, un soupir, un dernier contact sur une autre de mes grattes qui reste ici, elle, la plupart du temps - au cas où une envie subite de monter sur scène me prendrait, hum... bizarrement ça me rappelle quelque chose... - et j'ai quitté la scène avant de dire au revoir à mes collègues et à mon boss.
« Quite a night, huh ?... »
J'ai échangé quelques mots avec lui, qui sait définitivement qu'il peut compter sur moi, depuis le temps, même un soir comme ça et de ce que j'en vois, je sais qu'il va faire son chiffre, et il a franchement l'air plutôt ravi. Et puis je suis sorti, et j'ai retrouvé un Playboy fumant tranquillement une clope à l'extérieur.
« On va chez moi ? Au moins, je suis sûr de pouvoir dormir un peu... »
Pour toute réponse, j'ai éloigné la cigarette de ses lèvres pour venir y plaquer les miennes, à nouveau. Je suis pas un gros fumeur, et d'ordinaire, je suis pas super fan de l'odeur du tabac chez un ou une autre quand j'ai pas moi-même fumé juste avant mais... Faut croire que ce soir, après un concert, y a plus grand chose qui me dérange. Par contre me trimbaler tout ça en métro me tente d'autant moins que j'aime déjà pas ce moyen de transport à la base, et je hèle un taxi pour nous guider chez lui, où mes affaires sont gentiment abandonnées dans l'entrée à peine le seuil franchi pour que nous gagnions sa chambre, à peu près de la même manière que cette fois où j'ai tambouriné à sa porte au milieu de la nuit. Et une fois encore, la moindre tension résiduelle que j'aie pu ressentir ce soir s'est envolée dans ses bras, dans lesquels je m'endors presque aussitôt après, bien qu'il s'écarte tout d'abord, avant de revenir m'enlacer sans s'en rendre compte dans son sommeil.
Je me suis réveillé au petit matin, son bras autour de ma taille, un sourire sur les lèvres, et je me suis levé le plus silencieusement possible, le laissant dormir - pour une fois au moins, j'aurais pas trop perturbé sa nuit. J'ai récupéré mes affaires et me suis rhabillé sans bruit, et après avoir laissé un petit mot sur un post-it sur son frigo - un "Tu déchires Playboy, merci encore !", qui va très certainement finir à la poubelle quelques secondes après sa lecture - j'ai repris mon matos légèrement abandonné en hâte la veille pour retourner chez moi... J'avais juste pas vraiment prévu de tomber sur...
« Mr. Morrison... vous êtes bien matinal. - Vous aussi jeune homme... Nathanael, c'est bien ça ? - C'est tout à fait ça. »
J'ai pas vraiment relevé le fait que... J'aime pas qu'on m'appelle par mon prénom, j'entends la voix de mon père et je déteste ça, pas pour rien que tout le monde - ou presque - me surnomme. J'ai pas relevé non plus qu'il a retenu le nom d'une conquête passagère de son voisin, mais j'en pense pas moins. On a discuté cinq minutes, ma guitare ayant légèrement attiré l'attention du charmant vieillard, et il a fini par affirmer qu'il demanderait un petit service à Tyler plus tard. J'ai acquiescé, ça serait pas plus mal qu'il profite encore un peu de son sommeil après cette nuit pour le moins agitée, ce qui a fait sourire Mr. Morrison, et puis j'ai pris congé, pour monter dans le premier taxi que j'ai croisé et rentrer chez moi, prendre une douche bien chaude, et me recoucher un peu à mon tour, des images de la soirée plein la tête... et le départ de Spencer avec perte et fracas, quelque peu occulté dans l'euphorie du moment, revenant peser lourd sur mon coeur.