"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Pick it up, pick it all up and start again (elsa) 2979874845 Pick it up, pick it all up and start again (elsa) 1973890357
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Pick it up, pick it all up and start again (elsa)

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Solal D. B. Fitzgerald
Solal D. B. Fitzgerald
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() message posté Dim 20 Mar 2016 - 23:00 par Solal D. B. Fitzgerald
Pick it up, pick it all up and start again
Solal & Elsa

Je ne trouvais pas la force de me lever. De me lever, et d'y aller. A cette putain de réunion pour Parkinsoniens. Je n'étais pas comme eux. Mais je faisais croire le contraire. Pour Elsa, pour rester auprès d'elle. Je ne trouvais pas la force de lui avouer la vérité, de lui dire que je n'étais qu'un menteur, qui rendait sa vie meilleure en s'inventant une maladie qui n'était pas la sienne. J'étais un voleur. Je le savais. Et aujourd'hui, je n'avais pas envie de faire semblant. Je n'avais pas envie d'être un autre. Mes pieds nus posés sur la table basse, je regardais la télé tout en tirant avidement sur mon joint. J'en fumais trop. Je ne les comptais plus, mais j'étais capable de fumer dix balles en une journée. C'était le seul moyen que j'avais trouvé pour faire cesser ces putains de tremblements. Ils faisaient parti de ma vie depuis quatorze ans, et ne me quittaient jamais. Mes yeux étaient posés sur l'écran, mais mon esprit, lui, était ailleurs. Je pensais à Léopold. Je pensais à cette famille qu'il avait fondé de son côté et dont il m'avait écarté. J'étais son fils. Son premier fils. J'avais le droit à son attention, à sa présence. Je ne lui en avais pas voulu, je ne lui en avais pas voulu d'être resté si longtemps absent. Car j'avais conscience qu'être père imposait des responsabilités qu'il n'était pas prêt à prendre. Mais il avait fini par les prendre, tout en me laissant en dehors de tout cela. J'avais grandi dans la solitude, un peu trop couvé par l'amour d'une mère malheureuse et généreuse. Mais son absence avait marqué mon coeur au fer rouge. Je baissais les yeux vers le joint. Je me perdais dans la drogue, pour avoir moins mal, mais aussi pour oublier ce que j'étais. Une victime. De la vie. Des décisions prises par autrui. C'était insupportable. Insupportable de savoir que ma vie n'était dictée que par l'injustice, que je ne pouvais rien contrôler. Je soupirais, et éteignis la télé. Je me levais et écrasais mon joint. J'avais besoin de prendre l'air, j'avais besoin de penser à autre chose. Je regardais l'heure sur mon téléphone. La réunion avait déjà débuté. Mais j'avais le temps d'arriver pour la fin. J'avais besoin de voir Elsa. J'avais constemment besoin de la voir. Alors je me dirigeais vers la salle de bain et m'observais quelques instants dans le miroir. J'avais une sale gueule. Mes cheveux n'étaient pas coiffés. Il fallait que je sois présentable. Alors je me débarassais de mes vêtements et repris une douche. Je lavais mes cheveux, et enroulais une serviette autour de ma taille. Je choisissais soigneusement mes vêtements, un jean slim et un pull bordeau. Puis je m'habillais, séchais mes cheveux, et les coiffais un minimum pour leur redonner une forme normale. Je m'observais. Je ne pouvais pas faire mieux. J'avais l'air fatigué, exténué, et j'étais si maigre. Je soupirais, et marchais lentement jusqu'au canapé. Je glissais mes pieds dans des chaussettes puis dans des bottines en cuir. J'attrapais mon skateboard et glissais mon perfecto sur mes épaules. Je quittais l'appartement et descendis les escaliers lentement. Ma tête me tournait et je n'étais pas à l'aise avec mon corps. Mes membres étaient mous, abrutis par la drogue. Je haussais les épaules avec désinvolture, jetais mon skate et montais dessus. Je roulais, un peu trop vite, à travers les rues de Londres. Je n'étais pas prudent, et je le savais. De nombreuses fois, j'avais frôlé l'accident. Une fois même, sous les yeux de mon père, une voiture m'avait percuté. Mais pour ça, j'avais de la chance. Il fallait bien en avoir un peu. J'atteignis finalement le centre de Shoreditch et m'asseyais sur mon skateboard. J'allumais une cigarette et observais la porte du bâtiment. Dans quelques minutes, Elsa allait sortir. J'espérai qu'elle me pardonne de ne pas être venu aujourd'hui. J'espérai qu'elle accepte de me suivre jusqu'au bout de la nuit. L'attente me parut interminable, mais enfin, elle apparut. Je me levais, écrasais ma cigarette et fébrile, je m'approchais d'elle, le skate à la main. Elle ne m'avait pas vu, plongé dans son téléphone. Ses mains tremblaient. Je posais la mienne sur les siennes, comme pour faire cesser les tremblements et lui souriais. Elle releva la tête et son regard changea. Elle semblait soulagée. Non, je ne suis pas encore mort. Je la pris dans mes bras, et la serrais contre moi. Je fermais les yeux, plongeais mon visage dans sa chevelure blonde et respirais doucement. Puis, je m'écartais, laissais tomber mon skate au sol, et attrapais son visage entre mes mains. Je déposais un baiser sur son front et attrapais ses doigts. « Je suis désolé de ne pas être venu. Je n'avais pas... la force. » Je la regardais, le coeur battant. Elle ne se rendait pas compte de tout ce qui se passait dans mon corps lorsque je la voyais. J'avais chaud, les mains presque moites. J'étais angoissé. Mais j'avais surtout l'impression que mon coeur était prêt à l'accueillir toute entière, de la protéger, de lui apporter ce dont elle avait besoin. Je me baissais, montais sur mon skate board et posais sa main sur ma taille. « J'aimerai occuper ta soirée, pour me faire pardonner... » Je lui adressais un sourire rassurant et attrapais son autre main avant de la poser sur mon autre côte. Elle n'avait probablement jamais fait de skateboard. Je promettais intérieurement de faire attention. Elle grimpa néanmoins derrière moi, et entoura ma taille de ses bras fins. Je fermais les yeux et poussais sur ma jambe droite pour rouler. J'étais habitué à faire cela, Winnie montait régulièrement derrière moi. Je roulais doucement, gardant l'équilibre. Je la sentais trembler dans mon dos, et je fronçais les sourcils. Je m'arrêtais, quelques mètres plus loin et descendais du skateboard, elle fit de même et je la regardais. « Fais moi confiance Elsa... Pose ta tête sur mon dos, et ferme les yeux. Si on tombe, je te rattraperai avant même de préparer ma chute. » Quelque part, ce sera toujours toi avant moi. Je posais un pied sur la planche, et tendais mes doigts vers elle, suppliant. Suis-moi Elsa. J'ai besoin de toi.
✻✻✻
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() message posté Mer 23 Mar 2016 - 1:02 par Invité

when you reach for the stars, you are reaching for the farthest thing out there. when you reach deep into yourself, it is the same thing, but in the opposite direction. if you reach in both directions, you will have spanned the universe. ✻ Je m'agitais sur mon siège en me laissant porter par les spasmes de mon bras. Les souvenirs transperçaient mon regard avant de s'effondrer dans un vrombissement creux. La salle de réunion était silencieuse. Ils étaient tous partis. Je me sentais si vide. Si fragile. Je me levai afin de border le couloir. Parkinson m'avait rendu sensible. Parkinson était mon seul ami. Il rythmait mon existence morose. Mais il me faisait mal. La douleur se glissait vicieusement dans mon système, elle était froide et lancinante. Puis, un soir d'automne, alors que les fines giboulées perlaient au coin de la fenêtre, je sentais l'air s'endormir. Il devenait immobile dans le ciel. Les voiles de la brume se brisaient entre les réfractions de la lune et je retrouvais l'éclat flamboyant de mes fleurs préférées. C'était amusant de constater que malgré mes phases de manie, je restais fidèle à mes fantaisies enfantines. Le traitement s'enlisait dans mon esprit. Il faussait mes jugements et mon humeur. Mais il m'ouvrait les yeux sur des plaines imaginaires où des créatures flagellées dansaient autour des germes de blé. Les splendeurs de la nature fleurissaient sur mes pas, dans le feuillage de la campagne. La chaleur de l'embrasement recouvrait ma rivière. Il y avait des licornes et des arcs avec des farfadets et des créatures mystérieuses. Je divaguais. Je les entendais. L'hallucination acouphène absorbait mes craintes comme une mère aimante. Je n'avais plus peur. J'étais prête à tomber. Je me tournai vers la vitre en souriant d'un air mélancolique. Solal n'était pas venu. Son absence me pesait. Probablement, parce qu'il était le seul malade de mon âge. Il était peu attentif aux conseils, aux allégories et aux attentes du groupe. Nous étions identiques. Libre et volatile. Inconscient et éphémère. On nous répétait souvent que la condition différente n'était pas une différence. Le Parkinson n'était pas une atteinte mortelle, il s'agissait d'une pathologie neurodégénérative. Un long processus de décomposition. Tant qu'il avait la vie, il y avait l'espoir. C'était idiot, même pour moi. Le monde possédait une réalité. Une marge d'erreur. C'était de là qu'il fallait partir, non pas des modèles de sainteté imposés par la société. Je redressai ma tête en dessinant des cercles lumineux sous le vent. Je marchais avec une allure débonnaire jusqu'à la sortie du bâtiment. Je m'arrêtai un instant, le souffle happé par une force merveilleuse. Ma main vibrait sur ma poitrine. Elle bougeait, charmée par les fluctuations d'une musique muette. Je rangeai mon sac dans mon dos puis je me faufilai dans l'allée. C'est alors que j'aperçus la silhouette ombrée de Solal. Il était là. Je suspendis mes mouvements en le fixant avec attention. Je laissai échapper un éclat de rire joyeux en soutenant ma démarche instable. Je savais qu'il remarquait. La posture de mes doigts, le profil de mon bras, les pincements de ma gorge et les fausses déglutitions. Il remarquait mes symptômes et je ne m'en cachais plus. Tout était plus simple dans la nuit. L'ombre recouvrait nos faiblesses et toutes les étoiles nous appartenaient. «Je suis désolé de ne pas être venu. Je n'avais pas... la force. » Souffla-t-il en m'embrassant furtivement. Je sentais la marque de ses lèvres sur mon front, chaleureuse, brûlante, presque malsaine. Je fronçai le nez en enlaçant ses mains. Je ne cessais pas de trembler, mais les mouvements saccadés de mes phalanges contre les siennes, s'harmonisaient dans la pénombre. « J'aimerai occuper ta soirée, pour me faire pardonner... » J'arquai un sourcil en regardant son skateboard. C'était une blague ? La dopamine me faisait triper mais pas au point de chevaucher une planche à quatre roue. Impossible. Hors de question. Je refusais catégoriquement. Je secouai les épaules en m'éloignant sur la chaussée. «C'est vraiment mignon, mais non.» Déclarai-je d'une petite voix. Je balayai l'air d'un geste mélodramatique, mais avant que je ne puisse protester, il agrippa mon poignet. Je montai derrière lui par réflexe. Je n'étais pas très à l'aise. « Fais moi confiance Elsa... Pose ta tête sur mon dos, et ferme les yeux. Si on tombe, je te rattraperai avant même de préparer ma chute. » Je couinai alors qu'il s'élançait dans la rue. Mes poings se pressaient contre son dos. Je lui faisais confiance. Mais je voulais surtout descendre. Je fis la moue en me hissant à sa hauteur. Mon visage glissa sur son cou. «Si tu me laisses pas descendre, je vais te mordre l'oreille très fort.» Murmurai-je avec sensualité. Je claquai les dents d'un air menaçant avant de reprendre ma position initiale. On passa devant le grillage. Le concierge nous adressa un coup de torche en souriant. Je fronçai les sourcils. «Monsieur Casey, il me kidnappe. Aidez-moi ! Gardes, emmenez-le !» Scandai-je en m'agitant à l'arrière. Personne ne me prenait au sérieux. C'était désobligeant. Le monde était cruel. Les vrais justiciers n'existait plus. Je grognai avec mécontentement. «Tu regretteras cet affront, Sol. T'aurais au moins pu accrocher une calèche à l'arrière ou je sais pas. Me faire rouler dans Londres comme ça. Le vent soulève ma robe, tu te rend pas compte.» Bougonnai-je en roulant les yeux.
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() message posté Mer 23 Mar 2016 - 21:52 par Solal D. B. Fitzgerald
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Solal & Elsa

Au fond, ce n'était pas la thérapie de groupe qui m'aidait, c'était de serrer la main d'Elsa dans la mienne. Pendant une heure. C'était sentir ses doigts se glisser entre les miens et ne jamais les quitter durant la réunion. C'était sentir ses tremblements et avoir le pouvoir de les calmer, par un mouvement délicat de mon pouce sur le dos de sa main. C'était sentir que j'étais encore capable de donner quelque chose, de procurer quelque chose. Le calme. Un certain bien être. Avec Elsa, j'avais la sensation de servir à quelque chose, j'avais l'impression d'être quelqu'un. Je comptais, je le voyais dans ses yeux. Je sentais, qu'à mes côtés, certaines choses étaient plus faciles à accepter, et ça me plaisait. Ca me plaisait d'être ce gars là, d'être ça. Pour elle. Je ne pouvais définitivement pas rester à Brixton ce soir, je ne pouvais pas louper ce rendez-vous hebdomadaire. Je ne pourrai le supporter. Je n'en dormirai pas le soir même. Alors, après avoir enfilé des vêtements corrects pour ne pas froisser Princesse Elsa, je montais sur mon skate, et fébrile, me rendais jusqu'au centre de Shoreditch. J'y trouvais ma jolie blonde, tremblante, mais toujours digne. Toujours si imparfaitement parfaite. Je m'approchais d'elle, l'embrassais sur le front, et la serrais quelques instants dans mes bras. Son contact ravivait toujours quelque chose en moi. La vie. L'espoir. Quelque chose. Mon estomac fit un bond dans ma poitrine. Il n'y avait que très peu de personnes qui savaient procurer ce genre de sensations à l'être fantomatique que j'étais devenu. Son rire enfantin résonna dans mes oreilles avec douceur, et je ne pus réprimer le sourire qui déformait joliement mon visage si sombre. Je m'excusais, et l'invitais à me suivre sous les étoiles. Toi et moi. On ne compte plus les minutes qui s'écoulent, les heures qui passent. Et on profite. De chaque instant que la vie nous permet encore de vivre. Correctement. Je baissais quelques secondes mes yeux vitreux vers le sol. J'étais condamné à mourir d'ici quelques années, alors qu'Elsa, elle, allait fouler cette terre encore quelques temps, et allait perdre, peu à peu, le contrôle sur son être. Si j'étais là... Si j'étais là, c'était pour profiter du peu de temps que j'avais. Je parvenais à aller bien à ses côtés, et je n'avais besoin que de ça. Même les formes généreuses et le rire de Winnie ne parvenaient pas à me faire oublier. Je retrouvais un peu de mon insouscience, mais la maladie était toujours là. Avec Elsa, c'était différent. Cette maladie m'avait permis de la rencontrer, elle. Ce farfadet aux allures de princesse. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle accepte d'elle-même. Mais je ne lui donnais pas le choix à vrai dire. Je lâchais un soupir et levais les yeux au ciel avant de l'attirer jusqu'au skateboard. Je sentis sa réticence, et tentais de la rassurer. Finalement, elle monta derrière moi, et doucement, je commençais à rouler. Mon coeur battait à la chamade. Comme à chaque fois qu'elle se trouvait près de moi. Ah les femmes. Et ces hormones. Parfois, j'hésitais à arrêter mon traitement. J'allais finir par attraper une maladie à force de me taper toutes les jolies demoiselles de Londres. Je fronçais les sourcils à cette pensée. Elsa devait être une des seules à ne jamais s'être laissée aller dans mes draps. Et ça ne me frustrait pas. Je n'avais pas envie de cela avec elle. Sa simple présence me suffisait. Mais je restai homme, je gardais ces réactions gênantes et incontrôlables. J'espérai qu'elle ne l'entende pas battre sous ma poitrine. Je sentis alors son souffle sur mon oreille et frissonnais. Elle était consciente que ce genre de choses provoquaient d'étranges sensations sous la ceinture? Je tournais la tête quelques secondes vers elle et fronçais les sourcils. Je me sentis rougir. Non. Sol. Non ne rougis pas. Je pris une grande inspiration, et me reconcentrais sur la route. Je ne voulais pas la faire tomber. Mais elle parla, et je m'arrêtais brusquement. Elle claqua des dents et je tournais de nouveau la tête vers elle, cette fois, pour lui jeter un regard. Je sentais toujours le rouge sur mes joues pâles, mais qu'importe.  « Je ne te le conseille pas, tu risquerais d'éveiller d'étranges pulsions sexuelles. Ce serait dommage de gâcher notre si belle amitié pour une histoire de cul et d'oreille trop mordillée. Puis, un skate pour faire l'amour, ce n'est pas terrible.  » Franc. Sans tact. Presque grossier. Même Elsa ne parvenait pas à changer cela chez moi. Nous étions de parfaits opposés. Elle était la finesse. Elle était miss parfaite. Et moi, je n'avais pas peur de dévoiler le fond de ma pensée. Je n'avais pas peur de balancer les choses telles que je les formais dans mon esprit. Je poussais à nouveau sur le sol et repris notre route. Et puis cette voix qu'elle avait prise? A quoi jouait-elle. Je fis la moue, et posais mes mains sur les siennes, pour la maintenir fermement. Je ne voulais pas qu'elle tombe. Je la sentis alors s'agiter et éclatais de rire lorsque je l'entendis s'adresser au Concierge. Elle n'avait décidemment jamais peur du ridicule. Je secouais la tête et lançais d'un air sérieux :  « Arrêtes de t'agiter, on va tomber princesse. » Mais un sourire était resté au coin de mes lèvres. On dépassa le centre, et bientôt il fut hors de vue. J'avançais prudemment, malgré mon esprit abruti. La nuit tombait doucement sur Londres, et nous étions deux points d'ombres dans Shoreditch, désireux de retrouver la lumière. Je regardais autour de nous, mais Princesse Elsa brisa une nouvelle fois ma quiétude. Elle n'était décidemment pas capable de profiter. Avec un large sourire sur le visage, je m'arrêtai, la fis descendre du skateboard en lui tendant ma main et la regardais. Je la fixais, quelques instants et regardais autour de nous. « Tu réchauffes les coeurs de tout Londres avec ta jolie culotte. Bon, à défaut de calèche, t'as au moins ton chauffeur Princesse. » J'attrapais mon skateboard, et  lui tendis pour qu'elle le prenne dans ses bras. Puis, sans attendre une réaction de sa part, je passais une main chaste sous ses fesses, en faisant attention de ne pas relever sa jupe, et un autre dans son dos pour la porter comme... Comme une princesse. Je commençais à marcher et priais intérieurement pour que mon corps ne me trahisse pas. Je baissais les yeux vers elle. Elle était si légère. « Autre chose? » Demandais-je d'un ton innocent en avançant. Les gens autour de nous nous toisaient d'un drôle d'oeil, mais je n'y fis pas attention et me fis à fredonner une chanson d'Arctic Monkeys, dont évidemment, je ne connaissais pas les paroles. Je la serrai un peu plus contre moi et avançais doucement, frôlant doucement les murs. Je n'avais pas besoin de plus au fond. J'étais bien là, avec elle, dans mes bras. Mes cheveux bruns retombaient sur mes épaules et volaient de temps à autre. Le vent était présent, mais léger. Mon coeur, lui, battait toujours à cent à l'heure. Et Elsa, me regardait avec de grands yeux. Elle regardait toujours tout avec de grands yeux. Elle était une enfant qui n'avait pas fini de découvrir la vie, et qui continuait de s'émerveiller devant tout et n'importe quoi. Elle se comportait en digne héritière de la Queen, mais au fond, je n'étais pas sûre qu'on le traite comme elle le désirait. Moi, je la traitais comme elle le voulait. Elle était mon espoir. Elle était ma princesse. Elle le resterait jusqu'à la fin.
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() message posté Mer 6 Avr 2016 - 1:02 par Invité

when you reach for the stars, you are reaching for the farthest thing out there. when you reach deep into yourself, it is the same thing, but in the opposite direction. if you reach in both directions, you will have spanned the universe. ✻ Je relevai mon visage vers le ciel. La-bas. Je voulais partir la-bas. Mon souffle glissait sur mes lèvres gercées par le froid. Les stèles de métal rouillées se dressait autour des chemins. Leur contact était glacial, effrayant. Mes pensées s'arrêtaient là. Mes pensées étaient tristes et maussades, elles avaient perdues leur éclat enfantin, le bruissement mélodieux de leurs enchaînements ludiques. J'aurais tellement donné pour y croire à nouveau. Pour voir la beauté de ces stèles de métal, autrefois, brillantes sous mes yeux. Elles exprimaient une émotion sincère. Elles reflétaient les néons de la lumière et le feu des étoiles. Elles ne s'éteignaient jamais. Mais ce soir, face à mon affliction, à mon besoin de liberté, tous les objets étaient devenus désespérants. Mon idéologie avait disparu de ce monde, vibrant comme une corde sous le vent. Vibrant, comme un muscle courbé par les flux empoisonnés de la maladie. Je calai légèrement ma tête sur l'épaule de Solal. Je humais son parfum sucré avec mélancolie. Il savait lui. Il comprenait les choses. Pourtant, je n'étais pas capable de me laisser charmer. Je ne parvenais pas à lâcher prise afin de prendre mon envol à ses côtés. Je passais mon temps à soigner les blessures des autres alors que j'étais blessée moi aussi. Le sang coulait sur ma peau. La peur auréolait toutes mes expressions. En réalité, j'ignorais totalement pourquoi je faisais tout ça. Pourquoi je me tenais crispée et gênée à la face du monde. Pourquoi je restais chez Thomas, alors que ses gestes étaient durs. Alors que ses mots étaient violents et douloureux. Pourquoi je supportais les absences de Barthy. Pourquoi je ne disais rien quand il en aimait un autre, plus belle, plus saine. Ma gorge se serra alors que je resserrais mes doigts autour de Solal. C'est parce qu'on est malades. On se mérite parce qu'on est malades. Voilà, la moralité. Je couinai quand roulait à vive allure. Je songeais à son visage qui s'opposait au mien. J'imaginais les plis autour de ses yeux lorsqu'il riait avec douceur et que sa voix remplissait l'espace. Cette musique me semblait si familière. La plupart des hommes ressemblaient à mon père. Ils arborait une figure aimable et hypocrite avant de partir. Ils faisaient des visites dans les autres maisons, ils avaient d'autres familles. Ils s'acquittaient de leurs obligations pendant quelques années puis la boucle s'enchaînait dans le même rythme. C'était précisément cette mécanique ininterrompue qui avaient poussé mes parents à divorcer. Je plissai les yeux. La petite fille était gentille, insouciante et fugace. Mais elle avait grandi. Elle s'était perdue au milieu des champs de coquelicots à l'arrière de sa campagne préférée. Loin de Glastonbury, elle était devenue moi. Je me redressai avec lenteur. Mon souffle effleurait le cou de Solal. Il s'attardait sur son profil aigu. C'est parce qu'on est malades. «Je ne te le conseille pas, tu risquerais d'éveiller d'étranges pulsions sexuelles. Ce serait dommage de gâcher notre si belle amitié pour une histoire de cul et d'oreille trop mordillée. Puis, un skate pour faire l'amour, ce n'est pas terrible.» Je pouffai de rire. Quel goujat ! Il osait aborder les sujets tabous tandis que je me recroquevillais sous les pans de mon imperméable. Je redoutais les pulsions sexuelles. J'avais peur d'aimer par réflexe, par obligation. C'était stupide. Mais je n'avais jamais fait l'amour pour les mauvaises raisons. J'essayais toujours de me conformer à un certain désir. A une envie brûlante. Or, la dopamine faussait mon jugement. Il m'arrivait de sentir la déchirure au creux de mon ventre. Il m'arrivait de vouloir le sexe pour soulager la pression qui se consumait entre mes cuisses. «Je ne vois pas de quoi tu parles.» Sifflai-je en me tortillant contre son dos. Solal était adroit. Il ralentissait parfois, comme pour s'assurer de mon équilibre. C'était dangereux. Les spasmes pouvaient me faire vaciller à n'importe quel instant. Les spasmes avaient le contrôle sur nous. « Arrêtes de t'agiter, on va tomber princesse. » Je lui tirai la langue en enfonçant mes ongles dans ses poignets en signe de protestation. Il se moquait de moi. Je n'étais pas une vraie princesse. Je roulai des yeux alors que nous traversions le centre de la ville. Shoreditch était magnifique, perdu dans une immensité céleste. Je ne voyais plus les limites. Les astres tourbillonnaient autour de nos silhouettes. Que faisaient les personnes normales à cette heure ? Elles s'ennuyaient certainement. Les symptômes avaient modelé notre quotidien. Chaque gravure représentait un poème enflammé. L'artiste avait mis tout son cœur en redéfinissant les reliefs de nos membres écorchés par la douleur. L'artiste nous avait rendus immortels sur la toile. « Tu réchauffes les coeurs de tout Londres avec ta jolie culotte. Bon, à défaut de calèche, t'as au moins ton chauffeur Princesse.»Il s'arrêta tout à coup. Solal me tendit son skateboard. Je le regardais, outrée, flouée par son comportement. Puis quoi encore ? Moi, porter une planche sur laquelle il avait posé les pieds ? Je pestai en agitant la tête mais je finis par attraper une roue en grimaçant. Mais au lieu de répondre à mon geste insolent, Solal passa une main sur mes fesses avant de me soulever. Je laissai échapper un gémissement, surprise par son initiative. Je bougeai les jambes afin de le déstabiliser mais il était tenace malgré une carrure chétive. «Autre chose?» Je restai silencieuse. Mon corps se détendit sous sa prise, hypnotisé, rassuré par son étreinte masculine. Les échos de mon cœur se  brisaient entre les parois de ma cage thoracique. La soirée était merveilleuse, pas moi. Pas lui. Je fini par presser ses épaules en grinçant des dents. «T'es débile. Tout le monde me regarde. Et c'est pas parce que je suis belle comme le soleil. Lâche moi où c'est ta culotte qui va illuminer Londres !» Râlai-je en me débattant jusqu'à ce qu'il me lâche. Il m'emprisonnait. Comme tous les autres, il m'emprisonnait dans les sentiments. Et je n'en voulais pas. J'en avais assez d'aimer. J'en avais assez de ne faire que ça. «Tu dois au moins m'offrir une glace avant d'espérer un contact physique. On t'as pas appris ça à l'école de hipsters ?» Je plaquai son skateboard contre son torse avant de me déhancher devant lui, féline, désinvolte.  
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Il devenait lourd. Insupportable. Pesant. De trop. Je ne le supportais plus. Je n'en pouvais plus. De toujours devoir faire des efforts. De toujours devoir me battre alors que je savais que c'était perdu d'avance. J'en avais assez de faire semblant d'aller bien, alors que je mourrais à petit feu. Alors que je m'éteignais. Alors que je disparaissais. J'allais devenir un souvenir dans les esprits, un coin d'ombre en chaque coeur que j'avais croisé, pour chaque coeur qui avait battu pour moi. Même une fraction de seconde. La mort était là. Toute proche. Depuis toujours. Sans le vouloir, je glissais déjà jusqu'à elle. Je tentais de garder la tête hors de l'eau, de combattre la vague infernale qui m'entraînait. Sans y parvenir. Je laissais des détails de la vie me procurer quelques sourires, quelques sentiments de bien être. Pour que je puisse croire à mes mensonges. Pour que je puisse annoncer que je vais bien. Pour ne pas avoir à faire semblant. Je regardais autour de moi. Elsa était là, dans mon dos, contre moi. Elle était toute proche de moi, et je ressentais ces choses, ces papillons au creux de mon estomac, les battements plus puissants de mon coeur à demi mort. Elsa réveillait des choses en moi. Des sensations que je ne connaissais pas. Elles m'effrayaient, mais je les appréciaient. J'y pensais, lorsqu'elle n'était pas là, et je désirais les ressentir à nouveau. Car je veux juste sentir quelque chose de réel. Quelque chose qui déchire les entrailles, quelque chose qu'l fait mal, mais qu'on ressent. Vraiment. Au fond de soi. J'avais envie de me retourner, et de la prendre dans mes bras. Ne jamais la lâcher. Lui faire sentir que je serai toujours là pour la protéger. Mais je sentais, je me sentais incapable de le faire. Incapable de m'ouvrir, au risque qu'on me brise à nouveau. Comme mon père l'avait fait. Je fronçais les sourcils, et laissais mes lèvres s'étendrent. Comme d'habitude. Pour faire semblant. D'aller bien. Je tournais la tête vers elle, un air moqueur sur le visage et répondis en haussant les épaules. « Je peux être le premier. Au moins tu es sûr de te taper un bon coup pour la première fois. » Tant d'arrogance pour cacher toute cette faiblesse. Je me reconcentrais sur la route. Je jouais. Constamment. Avec les mots, avec les gens, avec les corps, avec ma vie. Avec la vie. Je jouais, car au fond, je n'étais capable que de cela. Je jouais parce que je n'avais pas la force de faire autre chose. Parce que j'étais trop faible. Trop faible pour faire quoique ce soit d'autre. Elle plongea ses ongles dans ma peau. Je grimaçais. Mais ne m'arrêtais pas pour autant. Elsa pouvait se montrer insupportable, elle resterait le rayon de soleil dans mon monde si obscur. Je la sentais se raidir dans mon dos. Elsa respectait les règles. Elle était l'anglaise parfaite, avec ses manières. Le genre de personne que l'on pouvait présenter à la reine sans crainte. Ou du moins, avec la seule crainte qu'elle ne fasse une crise d'hystérie face à elle. Je souriais, arrêtais et la pris dans mes bras, malgré son air outré. J'étais comme ça, je ne cherchais pas à atténuer les choses. J'agissais avec envie, sans me poser de questions. J'étais spontanné, impulsif. Je riais à ses paroles et répondais : « Tu es belle comme le soleil, on te regarde toujours pour ça. Et je ne porte pas de culotte. Je suis nu sous mes vêtements mon amour » Je parlais très rarement en français. J'avais quelque peu renié mes origines ces derniers temps. Trop occupé à vivre le moment présent. Je soupirais et regardais autour de nous avec agacement alors qu'Elsa se débattait. Je la regardais et haussais les souricls en serrant mon skateboard. Hipster? Je n'étais pas un hipster, j'étais juste un mec paumé. Complètement paumé. Je soupirais, et repris ma marche, les bras balants, d'un air désinvolte. « Je t'offre une glace, mais je coucherai pas avec toi. J'ai pas envie de passer du temps derrière les barreaux pour détournement de mineur. » Elsa était plus vieille que moi, mais je n'avais rien d'autre à répondre. Rien d'autre pour cacher, qu'au fond, je pensais toujours un peu ce que je disais. Malgré ce sarcasme. Mes yeux vitreux balayèrent la rue avec lenteur, et j'attrapais brusquement la main d'Elsa avant de l'entraîner dans une ruelle. Je me rendais souvent là, quand j'avais besoin d'être seul. Je montais les escaliers de secours, entraînant mon amie derrière moi et contemplais fier de moi la vue, arrivé sur le toit. Je souriais, et étalais mon long corps malade sur le sol. Je regardais Elsa. Tu peux partir, et décider de supporter la maladie seule, ou venir te blottir dans mes bras, et te sentir aimée. Je ne te forcerai pas. J'allumais une cigarette et tirais lentement, tout en observant attentivement la petite blonde qui se trouvait encore à mes côtés.
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() message posté Mer 11 Mai 2016 - 1:39 par Invité

when you reach for the stars, you are reaching for the farthest thing out there. when you reach deep into yourself, it is the same thing, but in the opposite direction. if you reach in both directions, you will have spanned the universe. ✻ Je me penchai vers le profil de Solal. Mon ombre surplombait la sienne, et à deux, nous glissions vers le royaume des artistes. La frontière était intangible. Elle ondulait comme le vent autour de ma chevelure dorée. J’étais particulièrement épuisée. La maladie. Les sentiments. La vie. Le temps. Toutes ces choses me lassaient. J’observais mon reflet sur les façades des bâtiments. Ma prévention avait tout à coup cédé, laissant la place à une sensation étrange et fugace. Je ressentais de la sympathie pour cet être qui souffrait continuellement. Je pouvais constater son isolement grandissant. J’imaginais la senteur putride de son agonie intérieure. Et avant d’avoir pitié pour lui, j’avais pitié pour moi. Je déplorais notre complicité et la compassion qui auréolaient nos silhouettes courbées. Je lui en voulais d’être mon ami. Je le détestais parce qu’il était présent, et que ses étreintes me rendaient fébriles et dépendantes. Je voulais m’évader à ses côtés. Je désirais quitter cet univers opaque pour courir vers les limbes de la nuit. Les réunions des Parkinsoniens précoces m’avaient rattaché à la réalité. Au cours de ces séances, j’avais progressivement compris que la maladie de ces malheureux ne provenait pas d’un défaut de leur nature, des séquelles du vieillissement ou des troubles nerveux. Bien au contraire, le trouble avait pour origine l’immense richesse de leurs forces et de leurs esprits. La communauté était magique. Je côtoyais des personnes merveilleuses. Ils leur humour, leur jovialité et leur condescendance. J’avais essayé de me confondre dans cette ambiance, de trouver un équilibre entre mon injustice et l’espoir, mais il était trop tôt. Mon parrain disait que j’étais encore dans le déni de mes émotions. Mon courage n’était qu’une utopie. Mes silences n’étaient qu’un bouclier, destiné à m’éloigner des indiscrétions de mon entourage. Je relevai la tête vers le ciel. Je sentais les caresses de la lune sur mes yeux. Les lueurs argentées se mélangeaient aux teintes irisées de mon regard. « Je peux être le premier. Au moins tu es sûr de te taper un bon coup pour la première fois.» Il était tellement arrogant. Je gloussai en serrant ma prise autour de son abdomen. Il consentait à ce que je couche avec lui sans désir. C’était déjà ça. Mais je ne voulais pas gâcher notre relation. Je n’étais pas l’esclave de la dopamine. J’endurais ses brûlures. Je supportais ses allusions sexuelles et les hallucinations acouphènes. Je voulais résister encore longtemps avant de me noyer dans la masse amorphe des corps qui s’agglutinaient dans la luxure. «Je ne cherche pas un bon coup. Je veux le meilleur.» Marmonnai-je en me m’élançant dans la rue. Les insignes des magasins illuminaient l’espace. Je les observais avec une attention scrutatrice, obnubilée par les fluctuations des couleurs dans l’obscurité. La voix de Solal résonnait dans mon esprit comme une douce mélodie. Je me tournai lentement. Nous étions comme des fleurs prisonnières des grands pots posés sur la sellette. Une orchidée et un araucaria. Des plantes enchainées par leurs racines dans la terre. « Tu es belle comme le soleil, on te regarde toujours pour ça. Et je ne porte pas de culotte. Je suis nu sous mes vêtements mon amour. » J’oubliais parfois qu’il était français. Il maniait les langues avec dextérité. Je haussai les épaules avec amusement. Solal était gentil et concilient. L’odeur de la ville se mêlait à l’acajou, aux branches des arbustes et aux effluves de l’asphalte sous nos pieds. «Je sais je suis le soleil. C’est juste plus agréable quand c’est toi qui le dis mone amor.» Répliquai-je, bien consciente de mon accent ridicule. «Tu portes pas de culotte ? Je suis choquée. J’ose pas imaginer l’état de tes pantalons.» Raillai-je en le suivant dans la rue. J’ignorais tout de notre destination. Mais j’étais certaine que derrière ces arcs volatiles se trouvait un paradis ordonné et impeccable. Je me redressai en caressant la sangle de mon sac en bandoulière. « Je t'offre une glace, mais je coucherai pas avec toi. J'ai pas envie de passer du temps derrière les barreaux pour détournement de mineur. » Je pouffai de rire. Il était idiot. Certes, mon caractère enjoué et ma voix fluette, pouvaient prêter à confusion mais je n’en demeurais pas moins une adulte consentante d’avaler une glace. J’esquissai lentement un sourire, ce sourire à la fois charmant et triste qui me serrait le cœur. Puis je crispai mes doigts autour de sa main. Il m’entraîna vers un coin isolé. Je le regardais sans comprendre alors qu’il s’allongeait sur le sol. Il sorti une cigarette et je restai immobile dans la pénombre. Je m’approchai des marches pour me laisser choir avec grâce. Mes jambes étaient serrées. Je gardais le silence, préférant, modeler mon corps dans un geste élégant. «C’est ça le plan ? Une introspection sur l’émotion craintive et les habitudes nocturnes. Je viens de sortir d’une réunion. J’ai déjà exprimé ma frustration.» Me moquai-je en tendant les bras dans le vide. Je regardais mes phalanges stables. Je ne tremblais pas. Je n’étais pas une tare. Pourtant, je me sentais différente. J’étais une feuille qui se penchait du haut du vaisselier pour s’écraser contre son rebord. «Pourquoi tu fumes ?» Lui demandai-je en couinant. Tous les hommes autour de moi sentaient le tabac. Et malgré ma dévotion, je ne comprenais toujours pas. Pourquoi les gens fumaient. Pourquoi cette odeur ronce était partout.
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Solal D. B. Fitzgerald
Solal D. B. Fitzgerald
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() message posté Mar 5 Juil 2016 - 0:44 par Solal D. B. Fitzgerald
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Solal & Elsa

On s'aventurait dans la nuit comme on s'aventurait dans la vie, avec insouscience. C'est ce que j'aimais avec Elsa. La dure réalité de la vie nous avait réunit, elle avait permise que l'on se rencontre, que l'on s'attache l'un à l'autre, pour créer notre propre monde. Ce monde basé sur la douceur et le sarcasme. Elle était cette touche de lumière dans mon univers si obscure. J'étais sa noirceur dans son monde imaginaire. Elle me permettait de m'évader de la réalité, et moi, je la ramenais sur terre. Nous étions un parfait équilibre. Un équilibre certes menacé, mais je tentais de ne plus y penser. Elle était avec moi ce soir, et même si son esprit semblait toujours vouloir s'échapper ailleurs, j'étais son homme, elle était ma princesse ce soir. C'était toujours ainsi. Une douce thérapie de quelques heures avant de s'endormir tranquillement. Sans ombres, sans démons. Le coeur léger. Son parfum fleurit dérangeait désagréablement mes narines. Elsa en faisait toujours trop, dans sa manière de se vêtir, dans ses manières, dans sa manière d'être. Mais je l'aimais ainsi. Ce portrait fantasque et superficiel n'était qu'une carapace. Elle était sa carapace. Au fond, elle était tout aussi sensible que je l'étais. Elle avait juste la force de se créer un autre personnage, et elle ne se refermait pas au monde extérieur. Pas comme moi. Je gloussais. Elle voulait le meilleur coup de Londres. Je n'étais pas sûr de répondre à ses attentes. Mais j'étais prêt à mentir pour elle. Je l'avais déjà fait, je le faisais encore. D'un geste protecteur, je passais ma main dans ses cheveux et déposais un baiser sur son front. « Je suis déçu. J'aurai aimé que tu me dises que tu cherche le prince charmant. Le meilleur gentleman qui puisse exister. Pour toi. » Aucun sang royal ne coulait dans les veines d'Elsa, et pourtant, elle était une princesse, à mes yeux. Elle était belle, joyeuse, douce et elle redonnait l'espoir. C'était l'image que je m'étais toujours faite des princesses, et elle les représentait à la perfection. Je baissais tristement le regard et regardais mes pieds. A côté d'elle, je n'étais que la bête. J'étais Quasimodo, celui auquel on tient, mais dont on ne tombera jamais amoureux. Je poussais un soupir et relevais la tête. Je regardais Elsa sautiller devant moi. Elle était si légère, si délicate. Si différente de moi. Je détournais brusquement le regard, gêné. Je savais ce que disait mon regard. Ce n'était pas du désir, c'était de l'admiration. J'avais honte de ce sentiment. J'avais honte de ressentir quoique ce soit, pour n'importe qui. J'avais repoussé tant de personnes, tant de sentiments depuis toujours. En particulier depuis mon hospitalisation qui m'avait valu cette opération. Je ne voulais pas qu'on s'attache à moi, je ne voulais pas manquer aux gens. J'étais un voyageur de passage, et je voulais que les gens le comprennent. Mais Elsa, Elsa était dans l'ignorence. Elle me pensait être atteint de la même maladie qu'elle. Or, c'était loin d'être le cas. Elle allait vivre, et moi, j'allais mourir. Mais comme à mon habitude, je cachais mes craintes derrière mon ironie légendaire. Elle s'arrêta une fraction de seconde à l'entente de mes mots français. Les gens oubliaient. Ils ne voyaient en moi que le Fitzgerald, ils oubliaient le De Beaulieu. Avec fierté, elle confirma mes dires et je lâchais un rire cristallin. « Je vais devoir te donner des cours de langue. Ton français est abominable princesse. » Je lui lançais un regard en coin et fronçais le nez d'un air taquin. Je n'étais pas sûr qu'elle comprenne toute ma phrase, mais je me régalais déjà de la voir réfléchir à cette phrase comme s'il s'agissait d'une équation du plus haut degré. Je continuais donc cette marche, et remontais sur mon skateboard. Je manquais alors de m'étouffer lorsque j'entendis ses mots et me retournais vers elle : « Comment des choses aussi vulgaires peuvent sortir de ta si jolie bouche, qui je suis sûre, a l'odeur et le goût de fraise. Tu mets trop de... Comment ça s'appelle? Gloss? »  Je passais mon pousse sur sa lèvre inférieur et malaxais la texture avec mon index et mon majeur, d'un air dégoûté. Ils avaient dû en sacrifier des bêtes pour arriver à finaliser ce produit. Je grimaçais et essuyais ma main sur mon jean avant de remonter sur mon skate. Nous arrivions bientôt à notre sanctuaire éphémère. J'avais choisi l'endroit avec soin. Elsa méritait tant. Elle ne se soupçonnait pas des sentiments que j'éprouvais à son égard. Elle ne savait pas à quel point elle était importante. A quel point son rire cristallin et sa voix fluette m'aidaient. Elle me permettait d'aller mieux. Elle rendait mes dernières années plus douces, plus belles. Dernières... Ce mot m'attaqua de plein fouet. Combien de temps me restait-il à vivre? Combien de temps encore allais-je devoir supporter cette maladie? Je ne voulais pas mourir, et pourtant, j'étais pressé que tout cela s'arrête. J'étais pressé de dormir paisiblement. De n'avoir aucun soucis, d'être moi. Mes jambes lourdes grimpaient les quelques marches d'escalier. Je fus vite essoufflé, mais je ne le montrais pas et m'allongeais sur le sol. Elsa resta là, à observer les alentours. Je l'écoutais parler, mais ne tournais pas la tête vers elle. Je roulais des yeux et répondis : « Je n'ai pas envie de t'entendre te plaindre, je veux juste que tu t'abandonnes. » Je veux que tu sois toi-même, et que tu oublies, quelques heures, que nous sommes malades. Elle s'approcha de moi, et me posa une question qu'elle s'était sûrement posée un million de fois. Je crachais ma fumée et regardais ma cigarette avant de hausser les épaules. Je ne savais pas pourquoi je fumais. Pourquoi j'avais commencé. J'avais toujours aimé défier les règles, défier la vie. C'était un combat de plus. A ma manière. « Tu ne t'arrêtes jamais de poser des questions? Il y a des choses qui ne s'expliquent pas, tu sais... » C'était facile comme réponse, et pour une fois, je cherchais à toucher cette facilité. Je n'avais pas envie de parler de mes erreurs. De lui expliquer le pourquoi du comment. J'étais là pour passer un bon moment, non pas pour répondre un interrogatoire. Soudainement agacé, je me relevais. « Boucle là un peu et viens mater les étoiles. Il y en a quelques unes ce soir. » Je regrettais alors de ne pas avoir pris à manger. La foncedalle commençait à faire effet, et je n'avais que des chewing gums pour l'apaiser. Je tournais la tête vers mon amie et lui tendis la main. Cesses de te tourmenter. La nuit est douce. Soit douce avec elle. Soit douce à mes côtés.
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