Why do we fall? So we can learn to pick ourselves up.

Nous vous demandons un minimum de 500 mots pour votre histoire. Vous pouvez la présenter de la forme que vous le désirez (extrait de journal intime, RP, rendez-vous chez un psychologue, interview, ect...).
Josh réajusta sa veste de costume. Classe, fier, il tenait à être plus que présentable pour cette émission télévisé. Autour de lui divers techniciens s'agitaient alors qu'il n'allait pas tarder à rentrer sur le plateau. C'était la première fois pour lui qu'il montait sur un plateau télé. Il sentait son cœur battre dans sa poitrine, plus rapidement que d'habitude, car ce n'était pas devant des étudiants qu'il allait parler, mais devant un public large et nombreux. On lui avait donné le fil conducteur de l'émission et les questions globales qui allaient lui être posé, donc il était prêt en fait, mais voilà, une telle émission avait toujours sa part d'imprévues. Finalement, on lui donna le signal, et alors que le présentateur l'appelait, un homme un peu plus âgé que lui, mais pas de beaucoup plus. Josh grimpa les quelques marches menant au plateau et salua le présentateur, sourire aux lèvres avant de prendre place dans l'un des siège que lui désignait le présentateur. Autour de lui prenait place d'autres personnalités, une avocate, un journaliste, un rugbyman dont la carrure avait de quoi impressionner, et enfin, petit dernier, un ingénieur engagé dans l'écologie qui avait présenté, juste avant lui, un nouveau concept de voitures autonomes. James les salua un à un et prit place.
- Voilà, nous sommes ravis d'accueillir sur le plateau un chercheur, encore un, mais cette fois-ci, pas dans les sciences dures que sont les mathématiques ou la physique, mais l'Histoire. Il s'agit de Monsieur Clinton. Josh Clinton. Josh, comment allez-vous?
- Bien, merci, répondit Josh un peu stressé malgré tout et en croisant les mains sur la table du plateau, un peu impressionné par l'immense carrure de "The Rock", fit-il en désignant le rugbyman, mais sinon ça va très bien. Il eut droit à quelques rires alors que le présentateur reprenait.
- Ravi de l'apprendre alors. Josh, vous êtes l'auteur d'un livre qui a beaucoup plu à la fois à l'armée autant qu'aux autorités qui s'intitule "La Royal Navy: De 1546 à nos jours, Un Pays dans sa Marine." Depuis peu vous êtes également maître de conférence à l'Université de Londres, mais vous faîtes des interventions un peu partout. On se doute que le chemin pour en arriver là a dû être long, non?
Josh prit le temps de réfléchir avant de répondre tranquillement:
- Environ dix ans d'études, donc oui, ça fait un paquet de chemin. De nouveau il souleva quelques rires sur le plateau avant de reprendre. Oui, le chemin a été long pour en arriver là, il a été semé d'embûches, mais au final, quand on voit le résultat, on ne peut qu'être satisfait de ce qui a été accompli.
- Nous aurons l'occasion d'y revenir. Reprit le présentateur. Mais pour commencer, qu'est-ce qui vous a motivé à partir dans l'Histoire?
Josh prit une longue inspiration. C'était un peu long à expliquer, pourtant, il sentait qu'il allait bien devoir expliquer.
- C'est une longue histoire en fait... Mon grand père maternel a servi sur un navire de sa majesté durant la seconde guerre mondiale. Je pense que c'est l'un des éléments qui a déclenché tout cela et qui a fait que je me suis dirigé dans cette voix. Ma famille a toujours été un peu attaché à la mer. Mon père est directeur d'un chantier de construction naval à Portsmouth, ça donne là aussi un autre indice sur le fait que j'ai une famille plutôt attaché à la mer. Je crois que mon histoire, mon enfance, ne diverge pas trop de celle des autres en réalité, j'ai eu la chance d'être élevé dans une famille aimante, mon père travaillait, ma mère s'occupait de moi, et puis lorsqu'il a fallu choisir mon orientation dans les études supérieures, je me suis lancé dans l'Histoire qui était une branche qui me plaisait énormément. J'ai toujours adoré l'Histoire, d'où la raison pour laquelle je suis parti dans cette branche. Josh s'arrêta là. Il avait effectivement eu la chance d'une enfance plutôt dorée, pas trop difficile en réalité. Il avait pu étudier dans les meilleurs établissements et il avait ainsi disposé d'une formation solide, même dans ses plus jeunes années. Garçon calme, de temps en temps cédant à quelques phases de colère, il restait un bon élève, discipliné et obéissant. Il n'avait jamais réellement posé de problèmes à côté de cela, s'était toujours tenu à carreau, son père lui rappelant bien qu'il fallait obéir. Maintenant qu'il y pensait d'ailleurs, il se rendait compte que son père ne l'avait frappé que deux ou trois fois pour le corriger. La plupart du temps, la honte qu'il avait face à la bêtise qu'il venait de commettre, et le fait que ses parents le sachent et en soient déçus suffisaient à le calmer et à le corriger tout seul.
- Vous saviez sur quel navire servait votre grand-père Josh? Question qui n'était pas prévu tiens. Mais Josh se fit un plaisir d'y répondre.
- Il était lieutenant sur le HMS Hood. Un silence s'installa, personne n'osant poser la question tout en sachant ce qui était arrivé à l'un des plus célèbres croiseurs lourd de l'histoire de al Royal Navy. Josh décida donc de continuer. Et il a malheureusement sombré avec.
- Héros donc de notre nation. Conclut le présentateur pour passer ce moment gêné. Pourtant, il osa une dernière question. N'y a-t-il pas un peu de fierté lorsque vous pensez à ce qu'il a fait? Au fait qu'il se soit battu pour son pays?
- Bien évidemment. Comment ne pas être fier d'un tel homme? Je regrette simplement de ne pas l'avoir connu. Mais aujourd'hui, je suis heureux de savoir qu'il s'est battu pour son pays. Certains n'auraient peut-être pas eu ce courage.
Beaucoup acquiéscèrent alors que le présentateur continuait.
- donc vous vous êtes engagé dans les études d'Histoire, et, vous êtes allé à l'Université de Kingston. Pourquoi Kingston?
- C'est une Université réputé, tout simplement. Mes parents avaient les moyens de me payer l'entrée làs-bas, et c'est donc là bas que je suis parti. Il n'y a pas d'autres raisons particulières. habitant sur Londres, ce n'étais ni pour une question de proximité, ou d'avantages quelconques mais bien dans le but d'être bien formé. Et je n'ai pas été déçu.
- En effet, car c'est là-bas que vous avez rencontré celui qui deviendra votre référent, votre maître de recherche: Monsieur Landston, dont vous parlez notamment dans la préface de votre livre.
- En effet. Je l'ai rencontré pour la première fois en 2005, ce n'était pas ma première année à Kingston, mais c'était mes débuts. C'est un chercheur et un enseignant qui m'a beaucoup plu, dans sa manière de parler, dans sa manière de présenter les cours. Et si il est aujourd'hui décédé suite à un cancer, c'est quelqu'un dont je n'oublierais jamais le nom et qui m'a permis de me centrer sur mes recherches et d'apporter un travail construit et bien fait. Il était très rigoureux, je crois que c'est ce qui faisait qu'il était un redoutable enseignant et un excellent chercheur. Josh se tût une nouvelle fois alors que le présentateur reprenait.
- Et puis on ne vous vois pas seulement dans les études, mais aussi au théâtre. Parlez-nous un peu de cet aspect. Pourquoi le théâtre? Josh eut un petit rire avant de répondre:
- Alors ça c'est tout con si je puis dire. J'ai fait une pièce de théâtre avec mon école lorsque j'étais encore petit, je devais avoir sept ans, et le théâtre m'a beaucoup plu. Quand j'ai grandi, j'ai adoré étudier des pièces de théâtres en cours, et surtout les jouer. C'était un réel plaisir. En dehors de l'Université c'était l'un de mes passe-temps favori, et je l'ai pratiqué jusqu'à... Il s'arrêta. Jusqu'à sa séparation avec Willow. Jusqu'en 2015. Il préféra garder cette partie douloureuse. Car oui, la vie avait avancé. Bien plus vite qu'il ne l'aurait cru. Alors qu'avec son professeur, Landston, il parcourait les archives des ports d'Angleterre, Josh en profitait pour sortir de temps à autres. Manque de pot, en 2009, peu de temps après avoir rencontré Willow au théâtre, deux ans tout de même, il couchait avec une fille à Liverpool. L'autre bout de l’Angleterre. Une chance? Pour lui, ce qui devait être sans conséquence devint alors pire que ce qu'il avait imaginé. Une soirée, de l'alcool, une jolie blonde, et tout était parti de là. la vie de Josh était en fait a peu près normale, parfaite, jusqu'à cet instant là. Si l'on mettait pause, comme sur une bande de film, on s'apercevrait que ce moment représentait ensuite le cœur du problème pour le restant de ces jours. ce n'est qu'un an et demi plus tard qu'il apprit qu'il était père, la jeune femme en question, Marie, ayant refusé de se séparer de l'enfant. Il avait donc tenté quelque chose de fou: Mener une double-vie. Il avait refusé de laisser tomber Marie, ainsi que l'enfant. Pour montrer sa bonne foi, il avait accepté, peu de temps après s'être mariée à Willow, de se marier avec Marie! La sensation en arrivant à l'autel avait été d'ailleurs étrange... Une impression de déjà vue. Mais la femme qui se tenait en face de lui ce jour-là n'était pas Willow, non. C'était Marie. Une femme qu'il épousait, non pas par amour, mais plutôt pour assumer ses actes. Alors comment mener une double vie? Ce n'était en réalité pas bien compliqué même si Josh n'en tirait aucune fierté. Enfin, pas bien compliqué quand aucune des deux femmes ne se posaient de question.
- Et donc on retiendra qu'en 2011 vous passez toutes vos épreuves avec succès, votre thèse est validée et vous entrez à l'université comme chercheur. Un moment de joie non? La question du présentateur le ramena soudainement à la brusque réalité. Il se reconcentra afin de répondre.
- Oui, ce fût une joie vraiment immense pour moi que d'avoir réussi, et mieux encore, d'avoir un contrat à la clé, ce qui n'est pas le cas pour tous. C'était une satisfaction personnelle avant tout, la joie d'avoir réussi dans mon travail. Conclut Josh. Et la vie avait continué. Il avait mené sa double vie. un peu conservateur, il avait incité Willow à ne pas travailler, lui promettant qu'il répondrait à tous ses besoins. Il avait argué que pour ses recherches il devait néanmoins faire de longs déplacements notamment à Liverpool. Et une fois arrivé las-bas, il prenait soin de lui téléphoner pour la rassurer alors qu'il était encore tranquillement installé dans l'habitacle de sa voiture. Puis, il sortait, fermait la portière, et il se retrouvait alors dans une autre vie. Celle avec Marie et son fils. Il pourvoyait à leur besoin. Il ne les abandonnait pas. Mais à chaque fois qu'il se couchait, son coeur était déchiré, car au plus profond de lui, cette femme, Willow, il l'aimait. Son esprit partait alors à vagabonder... Se demandant ce que pouvait bien faire son autre femme sans lui. Etait-elle couchée, regrettant simplement l'absence de son mari parti pour "ses recherches". Ou encore éveillée? Assise sur une chaise, le regard triste, perdu à contempler les lumières de la ville en espérant le retour de Josh qui ne revenait qu'après quelques jours. Il alternait bien. Très bien. Trop bien. Petit à petit, ce genre de choses on s'y fait, ça devient pas banal, mais presque...
- Vous avez donc continué un travail de recherche important, reprit alors le présentateur, et, chose assez inexplicable, en 2015, vous perdez votre contrat avec Kingston. Et c'est là qu'on ne comprend pas réellement. Expliquez nous un peu tout ça.
- Et bien voyez-vous, lorsque l'on est chercheur, l'université dans laquelle on a la chance d'enseigner, de travailler, de mener ses recherches, vous paie à tout cela en plus de vous fournir un "laboratoire" pour vos recherches. Or, il faut justement fournir des rapports, des comptes-rendus pour montrer que vos recherches avancent. Ce que je ne faisais pas pour deux raisons: J'étais bloqué car les archives de l'armée m'étaient inaccessible, pour des raisons assez obscurs en réalité. Je n'avais pas accès à ces archives et je vous prie de croire qu'à chaque fois que je m'y rendais, malgré que je poussais de temps à autre une gueulante, je n'y mettais pas les pieds. La seconde raison, du même type, c'était l'interdiction que j'avais d'aller fouiller les archives de certains amiraux de la Royal Navy. Mon travail était donc un peu au point zéro. Si bien que mon contrat se termina et l'université ne le prolongea pas. Et de son côté les soucis personnels s'étaient accumulés. Willow, sans qu'il le sache, avait engagé un détective privé, ayant soupçonné quelque chose de suspect. Le changement de comportement de Josh, qui se mettait en colère plus rapidement à cause de son travail qui n’avançait pas, et puis lorsqu'il avait vu qu'on ne le prolongerait pas, il avait carrément pété un plomb en rentrant. Quelques jours plus tard, Willow et lui se séparaient, alors qu'elle lui avait balancé toute l'histoire. Le secret qu'il tenait était découvert, mis à nue. Elle savait tout. Il menait une double-vie. Elle n'en savait pas les raisons véritables, elle en savait juste assez pour demander le divorce. Josh avait alors senti son coeur défaillir. Son monde, ce qu'il voulait, ce qu'il souhaitait construire, s'écroulait, littéralement. Il perdait Willow, il perdait Marie également qui n'avait pas tardé à connaître l'histoire elle aussi. Et il perdait l'enfant pour lequel il avait tant sacrifié. Il n'en obtenait ni la garde, ni même le droit de visite. Il avait bien intenté un procès, mais rapidement son avocat lui avait dit que c'était peine perdue, d'autant que toute la famille de Marie, révolté contre lui, comptait bien ne plus le laisser remettre les pieds chez elle, même pour voir un enfant qui au final restait, en partie, le sien. Il avait alors tout perdu. Déchéance totale. Zéro sur toute la ligne. Le temps que les papiers se fassent, il avait bien tenté de s'expliquer mais... Peine perdue. Il n'avait plus revue Willow depuis la procédure de divorce et avait perdue espoir de revoir son fils. Fils qu'il aurait aimé avoir avec la belle brune, ils en avaient parlé, mais n'avaient jamais fait d'enfants. Et aujourd'hui, il se retrouvait sans personne. Mais par chance, il s'était repris. Il avait levé la tête.
- Et récemment, l'année dernière en fait, vous avez obtenu un contrat à l'Université de Londres en même temps que le statut de maître de conférence.
- Oui, c'était en Septembre. Après de nombreuses procédures, j'avais pu accéder aux archives nécessaires, aux informations qu'il me fallait, et j'ai pu terminer un très gros sujet de recherche, très complet qui a été salué. Ce travail là m'a permis d'obtenir la place de maître de conférence, et depuis je donne plusieurs conférences à Londres, mais également, de temps à autres dans d'autres universités du pays.
- Et pas seulement puisque l'on sait que sur les questions maritimes, vous avez récemment participé à deux colloques. L'un à Paris et l'autre à Philadelphie.
- En effet. Ce sont, en gros et pour la faire courte, de grandes réunions d'Historiens dans lesquelles l'on débat sur plusieurs questions et c'est une immense honneur que d'avoir pu y participer et d'avoir pu apporter la contribution de Londres dans des dossiers non moins importants de l'Histoire Internationale.
- Et bien josh, c'est un réel plaisir que de vous avoir rencontré. Je vous remercie pour ces quelques mots.
- Merci à vous.
- Et maintenant, accueillons... L'esprit de Josh s'envolait déjà loin. Tout cela avait fait remonté en lui une vague de souvenirs immenses. Mais notamment un: Elle. Est-ce qu'il l'aimait toujours? Sans doute oui. Que devait-il faire? Il l'ignorait en vérité... Il n'y avait malheureusement pas de mode d'emploi comme chez Ikéa pour ce genre de choses. En tout les cas, au fond de lui subsistait une petite étincelle rien qu'en pensant à cette femme qu'il avait... Perdu? Oui, c'était le mot.