I never meant to be your problem child - Derek

Nous vous demandons un minimum de 500 mots pour votre histoire. Vous pouvez la présenter de la forme que vous le désirez (extrait de journal intime, RP, rendez-vous chez un psychologue, interview, ect...).

« Vous savez pourquoi vous êtes là monsieur Baltes ? Derek ? »

Je regarde le psy en face de moi de je lève les yeux au ciel. J'ai toujours détesté ce genre de personne qui se permettent ces réflexions et qui se permette de dire ce qu'on a fait de bien ou pas, alors je décide de jouer au con comme je sais bien le faire.

« Non, je ne sais pas pourquoi. Je ne vois pas ce que j'ai fait de mal, monsieur Lindsman. »

Je lis son nom sur son bureau, encore un qui est fier de ce qu'il fait et qui le met bien en avant pour qu'on sache à qui on a à faire et pour qu'on se sente impressionné mais ça ne marche pas sur moi. On ne m'impressionne pas facilement. Je suis souvent plus blasé qu’impressionné et ça se remarque   parce que je lève les yeux au ciel et je soupire. Un vrai gosse mal élevé, j'en ai souvent joué.

« Vous êtes accusé de trafic de cannabis monsieur Baltes, que vous le vouliez ou non ces séances sont obligatoire et ça sera plus simple si vous y mettez du votre. »

Je lève les yeux au ciel et je serre les dents. On m'a accusé de tellement de choses ces derniers temps, de vol, de bagarre et j'en passe. Pour une fois que je ne suis pas coupable et que j'étais au mauvais endroit au mauvais moment on me condamne directement. C'est injuste. Je ne suis pas ce genre de délinquant.

« Écoutez, c'est une erreur, j'étais là au mauvais endroit au mauvais moment, certes je fumais un joint mais je n'ai jamais fait de trafic, de ça ou d'autres choses je ne suis pas assez fou pour risquer gros. Je reconnais les vols certains, pas le dernier parce que ce n'était pas moi, mais vous voulez que je vous dise, j'en ai marre qu'on m'accuse tout le temps. J'imagine que quand les gens savent que je viens d'un foyer ils se disent que je ne vaux rien, mais ils ont tort. Je ne suis pas responsable de tout. »

On m'a accusé dernièrement d'avoir volé la caisse du restaurant où je travaillais, comme ils connaissaient mes autres infractions qui sont toutes notés dans mon casier judiciaire ils n'ont pas cherché à comprendre et j'ai été viré.

« Vous venez d'un foyer ? Quel genre de foyer ? »

Je serre les dents, pourquoi j'ai parlé de ça moi ? Je déteste parler de moi et de mon enfance chaotique. Je déteste qu'on me le rappelle et je n'ai pas besoin d'en parler. Je soupire et réponds :

« Un foyer d'accueil des services sociaux. Quand je suis né mes parents ne voulaient pas de moi. J'avais trois ans quand j'ai atterrit dans ma première famille d'accueil et d'autres ont suivi, personne ne voulait de moi. »

Personne ne voulait d'un enfant turbulent qui pleurait tout le temps. Je n'ai pas été très sympa avec mes familles d'accueil. Je n'avais pas envie de rester la plupart du temps. Je voulais retrouver mes parents, mais ils n'ont jamais cherché à me revoir alors je le faisais payer à tous ceux qui m'accueillait. J'ai toujours refusé qu'on m'aime et j'ai fini par croire que je ne le méritais pas.

«Vous pensez qu'ils ne voulaient pas de vous ou que vous ne vouliez pas d'eux ? »

Je me sens tout à coup très mal à l'aise je n'aime pas parler de tout ça. Je veux juste qu'il me fiche la paix.

« C'est quoi cette question ? »

« Je pense monsieur Baltes que vous avez peur qu'on vous aimes. Vous vous rebellez et vous faites toutes ces choses pour qu'on vous remarque. Vous avez peur de trouver quelqu'un qui vous aimerait comme vous êtes, pourtant ça ne tient qu'à vous de laisser tomber toutes les barrières que vous avez construites. »

Je hausse un sourcil de surprise, je ne m'attendais pas à ce qu'il me cerne si bien aussi rapidement. Je commence à comprendre qu'il ait son nom en grand sur cette pancarte. Je ne dis rien parce qu'il a tout bon.

«Est-ce que vous avez eu des relations en dehors de vos parents ? Vous avez des amis, une petite amie ? Ou un petit ami ? »

Je fais non de la tête. Je suis sorti avec tellement de personnes que je ne retiens pas leur nom, c'était juste des coups d'un soir. Pas d'amis, pas de famille pas de petites amies, ou petits amis, parce que oui je suis plutôt ouvert même si je ne le crie pas sur les toits.

«Vous devriez essayer. N'ayez pas peur d'être aimé, vous avez été blessé par l'absence de vos parents, mais vous valez bien mieux que ça et vous le savez. »

Je ne dis toujours rien. Il a réussi à me faire taire, c'est un exploit et il a réussi aussi à faire que me sente mal à l'aise. Je lui dis

« Je n'ai rien à voir avec ce trafic. Je ne connais même pas les autres types. »

Je sais qu'il ne pourra pas faire grand chose.

« Je vous crois, c'est les juges qu'il faudra convaincre, mais je suis certain que vous y arriverez. Dites moi maintenant ce que vous faites dans la vie ? Vous travaillez ? »

Je pensais que c'était fini mais non. Il continue avec ses questions et finalement je me dis que ce n'est pas si terrible, que ça passera plus vite si je lui parle.

«Ouai j'étais serveur, j'étais viré parce qu'on m'a accusé d'avoir volé l'argent dans la  caisse avant ça j'ai été livreur. J'ai arrêté mes études à dix-sept ans à peu près en même temps où j'ai quitté le foyer. Je suis allé chez un ami de l'époque. Il m'a hébergé le temps que je trouve un endroit plus acceptable.»

Il note ce que je lui dis sur une feuille où il a déjà noté pleins de choses pendant notre entrevue. Je n'aime pas non plus parler de cette période là, le lycée c'était la misère. J'ai détesté mes années d'école en fait pour faire simple je déteste ma vie et je me déteste moi.

«Bien, ça sera tout pour aujourd'hui. On se verra peut-être encore une fois avant le jugement, je suis persuadé que vous vous en sortirai. »

J'étais dubitatif en sortant de son bureau mais il s'est avéré qu'il avait raison. J'ai été acquitté. Ils se sont rendus compte que je n'avais rien à voir avec les autres membres du trafic. J'ai retrouvé un semblant de vie normal, semblant parce que j'ai eu du mal à retrouver du travail. J'en ai trouvé un dans un fast food, j'ai été étonné qu'ils ne me fasse pas tout un interrogatoire et encore plus étonné qu'ils me prennent comme serveur. Je travaille là depuis maintenant un petit mois et j'ai enfin pu trouver un appartement décent grâce à ça, moi et mon chien Elvis et moi vivons désormais tous les deux, peut-être bien même que je vais finir par prendre un colocataire, mais je verrais bien.