(✰) message posté Mer 3 Sep 2014 - 21:37 par Invité
❝You can't light a fire, if the candle's melted.❞
« Tu passes la soirée chez Caleb? T'as vu ça? J'hallucine! » Thalia me tend son portable au bord de la crise d'hystérie. J'ai essayé vainement de ne jamais mentionner Caleb en sa compagnie mais aujourd'hui semble inévitable. Le gros titre est accompagné d'une capture d'écran pour capter l'attention et ces derniers suffisent à me faire écarquiller les yeux et tourner le portable dans ma main pour le lui rendre. Je ne veux pas en voir plus. Je ne suis même pas supposé savoir qu'elle a couché avec lui - puisqu'elle a pris soin de ne pas le mentionner - et j'ai pour le coup bien envie de jouer à l’innocent pour l'énerver un peu plus et la pousser à tout me balancer. C'est supposé être mon pote, aucun rapport avec elle, pourquoi s'énerve-t-elle? « Merci j'ai pas besoin d'en voir plus. Il fait ce qu'il veut encore, depuis quand l'activité sexuelle de Caleb t’intéresse-t-elle? » Je croise les bras et plante un regard moqueur sur elle, un sourire aux lèvres. Je prendrai le temps de digérer moi-même cette information plus tard, pour l'instant je savoure juste de la voir s'énerver sans pouvoir me donner une raison de le faire. La pauvre. C'est exactement ce que Casey a fait avec moi lors de la soirée de retour de Romeo, il a tout fait pour m'énerver et me faire avouer des choses que je tenais à garder privée. Mais c'est ma petite vengeance, une manière de lui faire comprendre qu'elle peut étendre son terrain de chasse un peu plus loin qu'à ma liste d'amis. « Laisse tomber, tu comprends rien. Ça me dépasse que tu puisses trouver ça normal. » Oh, c'est moi qui ne comprends rien. Si mon ami ne m'avait pas révélé leur nuit, je serais pour le coup complètement largué, apparemment je suis supposé avoir des dons de voyances. « J'ai pas dit que je trouvais ça normal, mais ça ne te regarde pas. Ni toi, ni moi. Sur ce... je lui remets ton bonjour? »« Non ! » Elle hurle pratiquement et je ne m'en sens que plus amusé. C'est mal de profiter ainsi de la situation mais après toute la "torture" que cette histoire m'a apportée, j'ai bien le droit de m'en amusé un peu aussi? Elle choisira mieux le lit dans lequel elle tombe la prochaine fois.
Assis dans la voiture, j'ouvre mon portable et tape automatiquement son nom sur google. Non pas pour regardé la vidéo - non merci - mais pour essayé de trouver une date à laquelle celle-ci a supposément été prise. Aucune informations à ce sujet dans les articles, je fini par abandonner à force de tomber sur d'autres captures d'écrans qui vont finir par me relever la vidéo dans son intégralité, image par image. La jaloux compulsif en moi est en mode silencieux, je n'arrive sincèrement pas à prendre ça autrement qu'à la rigolade. La seule chose qui m'inquiète, c'est que le scandale tire une nouvelle fois Caleb vers le bas, soit la dernière chose il a besoin en ce moment. Je m'arrête au supermarché sur mon chemin pour y prendre des pizzas, grand classique, et du coca-cola. J'ai hésité un instant avec des bières mais j'ai fini par les remettre en rayon en pensant qu'il devait tenter d'avoir une vie à peu près saine à présent. Je suis étrangement de bonne humeur ce soir, ce qui n'a pas été le cas depuis une éternité j'ai l'impression. Toute cette histoire avec Caleb m'a mis les nerfs à vif H24, j'étais fébrile et agressait tout le monde au moindre mot de travers. La semaine combo rhume-fièvre et la soirée avec Casey et Romeo n'a absolument rien fait pour arranger mon moral. Mais ce soir, sans raison particulière, ça va. J'ai envie de le voir et le sentiment qu'on va pourvoir passé une soirée normale, enfin. Je me plante peut-être totalement mais je n'ai pas envie d'y aller tête baissée et main dans les poches, déjà angoissé avant même qu'il ne m'adresse un mot. Si j'y mets du mien pour paraître bien, la soirée se passera peut-être naturellement. Ou pas. Je me gare enfin devant chez lui et espère qu'il n'a pas invité Selena à se joindre à nous pour la soirée. Non pas que j'ai quoi que ce soit contre elle, bien au contraire, je me sens juste atrocement mal à l'aise quand je me retrouve en compagnie deux deux réunis. Prenant une bonne inspiration, je prends une bonne inspiration et me munis d'un sourire et un air des plus naturels. Combien de fois ai-je du mentir pour le boulot? Je m'en suis toujours sorti à la perfection, y'a pas de raison de se planter là. En dehors du fait que cela implique mes vrais sentiments et non un personnage que j'invente de A à Z. Je perds une partie de ma motivation lorsqu'il ouvre la porte et qu'une première réalité s'impose à moi : je ne sais même plus comment le saluer. Je fini par lui tendre ma joue, car clairement lui taper dans la main serait comme mettre une énorme barrière entre nous, du moins c'est le signal que je lui enverrai j'en suis sur. « Hey ! Comment tu vas? » Une conversation bateau, je n'ai jamais été aussi heureux d'en avoir une. « J'ai pris des pizzas en route, au cas ou on a un creux dans la soirée. » Je jette un rapide coup d’œil autour de moi pour constater que nous sommes seuls, dieu merci.
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(✰) message posté Mer 3 Sep 2014 - 23:03 par Invité
❝You can't light a fire, if the candle's melted.❞
Imaginez que vous êtes bien, tranquille, en train d’émerger doucement des bras de Morphée – a fortiori quand vous avez passé une vraie nuit pour la première fois depuis des semaines et des semaines –, que vous vous dites que tout va bien et que peut-être, peut-être la journée s’annonce bien. Vous regardez votre téléphone, silencieux depuis la veille, lequel révèle n’avoir plus de batterie. Jusque-là vous suivez ? Bien, ensuite vous branchez votre portable, vous patientez en bâillant qu’il s’allume, et seulement à ce moment-là, il fait entre vos mains le bruit d’une machine à sous épileptique. Deux, trois, huit, quatorze appels ratés de votre père, deux de votre mère, quatre de votre sœur aînée et une vingtaine du reste de votre entourage confondu. Sans oublier naturellement la trentaine de SMS non lus. Alors, un peu paumé, vous écoutez le dernier message vocal de votre père. « GEORGE CALEB HYLAND-WILLIAMS, tu vas me faire le plaisir de décrocher CE PUTAIN DE TELEPHONE, Marco vient de me montrer une vidéo dans laquelle TU apparais, et laisse-moi te dire que ce n’est pas un film qui parle de tes talents de musicien ALORS RAPPELLE-MOI OU JE VAIS TE CHERCHER PAR LA PEAU DU COU ». Vous commencez à comprendre ? Voilà comment ma journée a commencé. Et voilà aussi comment j’ai vite compris qu’elle n’allait pas être bien du tout.
*
Trois heures et une vingtaine de coups de fil plus tard, j’ai une furieuse envie d’aller m’enterrer dans ma couette comme le ferait une lycéenne à qui on a fait une crasse à la sortie du bahut. De mémoire, c’est le deuxième plus gros sermon auquel j’ai eu droit de la part de mon père — le premier remontant à ma rupture avec Shaya. Et ceux qui croient que mon père en colère n’est pas impressionnant, laissez-moi rire, surtout au téléphone. Il me parle pendant je ne sais combien de temps de la réputation du label, de la sienne, de la famille etc, mais tout ça me passe un peu au-dessus de la tête. Certes je trouve ça moche, mais je me sens surtout gêné par toute cette histoire. Ce n’est pas mon truc, les sextapes. Je ne suis pas foncièrement pudique mais je n’ai jamais compris les gens qui se filmaient pendant ; perso ça me couperait carrément dans mon élan. Mais il faut croire que le soir où elle a été tournée je devais être beaucoup moins pudique sur ce point-là, puisqu’on m’entend même rire à de nombreuses reprises, avec un genre d’hystérie amusée qui caractérise les gens qui ont passé un certain stade dans l’ivresse. C’est moche, c’est gênant, c’est stupide, d’autant que je ne couche pas souvent avec la première fille qui passe — mais là encore, j’étais beaucoup moins pudique, à ce qu’il semble. Certains de mes amis ont beau me rassurer en me disant que presque personne ne tient compte de ça – attention louable mais qui ne fonctionne absolument pas —, la façon dont l’a pris mon père me fait vraiment me sentir comme une espèce de dégénéré qui aurait mis en péril tout ce qu’il a construit par écarts de conduite incessants. J’esquive mon portable le reste de l’après-midi après un appel hystérique de Lena me faisant jurer que tout va bien, que je vais bien, et que je ne vais pas replonger pour si peu. Je comate un moment dans mon appartement, me focalisant sur ma respiration pour tenter de m’endormir sans être assaillis d’idées noires, mais je n’ai toujours pas fermé l’œil quand on sonne en début de soirée. Elias me sourit quand j’ouvre la porte, chargé de pizzas. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine et je fais tout pour paraître le plus naturel possible quand il me temps sa joue en guise de bonjour. « Hey ! Comment tu vas? J'ai pris des pizzas en route, au cas ou on a un creux dans la soirée. » Croyez-le ou non, mais le fait qu’il ne m’accueille pas immédiatement avec des paroles en rapport avec la vidéo me procure un soulagement indescriptible. Le premier de la journée à ne pas m’agresser à propos de ça, miracle, je songe avec amertume. Il ne l’a peut-être même pas vu et je me sens tout de suite plus serein. Je ne crains pas le jugement de beaucoup de monde, hormis ceux de ma famille et allez savoir pourquoi d’Elias. L’idée qu’il puisse me juger à propos de ça me donne envie de frapper sur quelque chose. « Ca va, j’ai enfin convaincu Lena d’arrêter de me materner 24h sur 24 ». Sourire un peu crispé – la bonne blague, au moment où elle me lâche il faut que la vidéo émerge — mais la bonne humeur palpable d’Elias commence à me toucher pendant que nous nous installons dans le salon. Je cherche désespérément un sujet de conversation qui ne serait pas en lien avec l’un ou l’autre des sujets épineux que je tente d’éviter avec lui dès que nous nous croisons. « Parait que t’as été malade, ça va mieux ? ».
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(✰) message posté Jeu 4 Sep 2014 - 0:08 par Invité
❝You can't light a fire, if the candle's melted.❞
Je n'ai pas beaucoup réfléchi avant de venir ici et je pense que c'est thérapeutique pour moi vu mon état zen lorsque je me gare devant chez lui. Je voyais déjà le trajet de voiture à réfléchir à quoi dire, comment agir, mais Thalia a réussi a dévier mon attention, suffisamment pour me distraire de l'essentiel. Une sextape. Je n'arrive tellement pas à l'imaginer dans ce genre de délire, ça me fait d'autant plus sourire à chaque fois que j'y pense. Non pas que je sois heureux que ses fesses soient visibles aux yeux du monde entier mais Kim Kardashian a survécut avec la moitié du monde qui a vu ses ébats, il survivra à quelques vues. Facile à dire, s'il s'agissait de moi, je serais en panique totale - à commencer par la peur que mes supérieurs tombent dessus. Quand Caleb m'ouvre la porte, je me sens rassuré et pour une fois, pas trop anxieux. Il n'est pas au top du top de sa forme mais il a plus ou moins bonne mine, si nous la comparons à celle qu'il affichait il y a deux semaines. Ce n'est pas bien difficile, je le conçois. « Ca va, j’ai enfin convaincu Lena d’arrêter de me materner 24h sur 24 » Fort heureusement, oui. Je lui adresse un sourire forcé, mi heureux mi angoissé à l'idée qu'elle lâche du zèle avec lui. Pour cette soirée, son absence m'arrange, je dois l'admettre. Mais en soit, l'idée que sa sœur aie un œil sur lui tout le temps me rassure en quelques sortes, d'autant plus que je n'ose pas trop insister pour le voir. Non pas que je manque totalement de confiance en Caleb mais ça ne s’appelle pas une addiction pour rien, il peut avoir toute la volonté du monde pour arrêter et ne quand même pas y parvenir. Avec Selena qui surveille le moindre de ses gestes, céder est de suite plus compliqué, même s'il y parviendra s'il en a envie. « Parait que t’as été malade, ça va mieux ? ». Nous n'en sommes pas au point de parler de la météo pour meubler nos conversations, mais on y arrive. Triste réalité. « Le petit a eut une rhino-pharyngite, c'était mission impossible de le soigner sans la choper. Une semaine cloué au lit avec de la fièvre et Noam qui pleure H24 parce qu'il est mal. Je te laisse imaginer la joie. »Et Elias retrouva miraculeusement la parole. Cette semaine n'a pas été facile, ce n'est pas la pire de toute mon existence mais tout de même. Avoir 39,5° de température, se sentir faible comme jamais et supporter les pleurs d'un enfant en même temps puisque lui aussi se trouve dans cet état... J'ai souvent été à deux doigts de perdre patience. Puis son regard fiévreux et abattu se posait sur moi et je me détestais de lui en vouloir. En comparaison au mal-être que j'ai ressenti au cours de ce dernier mois tout en étant en pleine forme physiquement, ça a en fait été de tout repos. Mais un homme malade est un homme à moitié mort, c'est bien connu. Une excuse en or pour éviter tout le monde sans remarque en retour s'est offerte à moi, je ne peux pas m'en plaindre. Ma bonne humeur retombe quelques secondes et je m'humecte les lèvres, hésitant. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer et puis nous aurons une bonne soirée. Mais je ne peux pas juste l'ignorer et passer à côté. « Et toi? Comment tu te sens? Pas trop dur? » Dur de ne pas céder. Dur d'assumer que oui, contrairement à tout ce qu'il a pu affirmé, il est accro. Dur d'affronter ses parents même si je ne suis pas certain que ceux-ci aie eut vent de l'histoire. « Film ou XBox ? A moins que tu ais meilleure idée! » Qui n'inclue pas mes lèvres sur les siennes. Mon SMS disait clairement " ça te dit qu'on se mate un film ce soir? " faute d'avoir mieux à proposer. A traduire à moitié par " Ça te dit que je vienne te surveiller ce soir? ". A moitié, car j'ai envie de passer un moment avec lui, j'aimerais juste qu'il soit banal. Normal. D'un coup, l'idée de me retrouver dans un silence de plomb à ses côtés les yeux rivés sur la télévision ne me tente pas plus tant que ça. Pourtant vu le peu de sujets de conversations qu'on ose encore aborder, ça reste la meilleure solution. « J'allais presque oublié : Thalia te remet le bonjour ! » Je lui adresse un large sourire moqueur. Je ne suis peut-être pas doué pour choisir mes mots mais au moins j'essaye de détendre l'atmosphère un tant soit peu, et ce même avec des sujets qui ne me plaisent pas forcément. J'ai bien envie de lui préciser qu'elle était folle de joie devant sa petite vidéo mais je m'abstiens pour l'instant. Ce n'est pas parce que je suis aujourd'hui dans une bulle positive, taquine et chiante que tout le monde s'y trouve avec moi.
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(✰) message posté Jeu 4 Sep 2014 - 9:15 par Invité
❝You can't light a fire, if the candle's melted.❞
« Et toi? Comment tu te sens? Pas trop dur? » Je hausse les épaules dans un geste devenu naturel. Le langage corporel est le seul qui puisse m’aider, étant donné qu’il est pratiquement impossible de répondre à cette question par autre chose qu’un mensonge. Autant limiter la casse et ne rien dire du tout. « Je crois que je vais devoir reprendre le boulot plus tôt que prévu, mon père ne croira jamais que je puisse être en congé maladie pour un mois simplement pour un rhume ». Je grimace plus pour moi-même que pour appuyer mes dires. Il y a plusieurs avantages à travailler avec son père – particulièrement quand on s’entend bien –, mais également beaucoup d’inconvénients ; et le fait de sécher le boulot pour se remettre d’une overdose sans préciser le motif n’est de fait pas la chose la plus simple du monde, bien au contraire. La conversation prend un tour des plus banals, mais c’est loin d’être confortable pour autant. C’est comme de jouer à ni oui ni non avec tous les sujets de conversations qu’on a eu récemment. A dire vraie, la semaine a été plutôt dure pour le moral. Comprenez-moi, je suis un hyperactif – canalisé, d’accord, mais quand même –, qui d’ordinaire a un job plutôt remuant et l’habitude de voir souvent du monde. Et là je me suis retrouvé seul pendant plusieurs jours, face à des problèmes que je ne sais pas comment résoudre. N’avoir qu’entr’aperçu Elias en coup de vent pendant ces quelques jours n’a pas aidé, sans doute. Le voir à présent près de moi et me rendre compte que nous ne faisons qu’échanger des banalités me déprime. Je déteste qu’on se dispute à propos de tout ce qu’il peut y avoir de suspect dans nos sentiments respectifs, mais le fait est que de les savoir là, quelque part, et de faire comme s’ils n’existaient pas simplement pour ne pas s’engueuler, c’est encore plus déprimant — et encore plus malsain. Repenser à mon réveil, à l’hosto, et à sa présence auprès de moi me serre le cœur. A ce moment-là, j’ai eu l’impression de voir un Elias sincère, comme les deux fois où on s’est (plus ou moins) embrassés. A ce moment-là, j’avais presque l’impression que je ne foutais pas le bazar dans sa vie par égoïsme, mais qu’il y avait aussi quelque chose de son côté. Sauf qu’après les choses sont rentrées « dans l’ordre » ; Eli est parti, et bonjour la vie réelle. « J'allais presque oublié : Thalia te remet le bonjour ! » Perdu dans mes pensées, je sursaute presque en entendant le prénom de mon ex d’une nuit. Je fixe Elias en fronçant les sourcils, cherchant à comprendre pourquoi il accepte maintenant qu’il y ait un quelconque rapport entre elle et moi. Il m’a clairement fait comprendre que je ne devais plus jamais parler d’elle et au fond, je n’en n’ai pas eu l’occasion ou presque depuis les révélations alcoolisées du bar. Son large sourire ne m’aide pas, et je mets un moment à comprendre. Il sait. Mon estomac chute comme une pierre tandis que le dernier espoir qu’il n’ait jamais entendu parler de cette vidéo débile s’envole au triple galop. J’enfouis mon visage dans ma main. « C’est pas vrai me dit pas que toi aussi… » Inutile de continuer dans cette voie, l’immense sourire qui augmente au fur et à mesure sur son visage ne fait que renforcer mes spéculations. Bon Dieu, j’ai envie de le gifler. Un jour j’en rirais sûrement comme lui, mais pour le moment ça ne fait pas 48h et ça cause déjà une montagne de problèmes. Alors oui, c’est un peu prématuré. « J’étais même pas au courant qu’elle était sortie, tu te rends compte que mon père l’a vue avant moi quand même ? Arrête de rire c’est tout sauf marrant, c’est même complètement humiliant ». Le voir ici, avec moi, à parler des choses les plus banales du monde me rappelle la bonne époque où tout était simple entre nous. L’époque où on pouvait rire de tout sans se prendre la tête, et même carrément s’endormir l’un sur l’autre sans la moindre ambiguïté. Dieu que ça a changé, tout ça. Maintenant quand on se voit, on s’embrasse. On se dispute. On parle de sextapes. Au final je ne sais pas ce qui est le pire ; qu’il me juge d’un ton sévère en jouant au type bien et responsable, ou qu’il se fiche de moi et me fasse ainsi passer pour le dernier des crétins. « Si c’est ta petite vengeance par rapport à Thalia, c’est moche ». Ton boudeur, moue renfrognée, j’ai l’impression d’être un petit garçon à qui on refuse des bonbons.
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(✰) message posté Jeu 4 Sep 2014 - 10:42 par Invité
❝You can't light a fire, if the candle's melted.❞
« Je crois que je vais devoir reprendre le boulot plus tôt que prévu, mon père ne croira jamais que je puisse être en congé maladie pour un mois simplement pour un rhume » Le travail. Cette chose à laquelle j'étais accro il y a encore de ça quelques mois et qui me blase plus que tout à ce jour. Le MI5 ne me fait pas confiance, ne me donne ps d'enquête qui vaille la peine de passer par nos bureaux et je m'ennuie à mourir. J'ai cru que le retour de Romeo me motiverait à y retourner - un agent avec une main cassée est un agent en arrêt! - mais ce n'est pas le cas. Non puisque entre son retour en ville et celui au boulot, il y a eut cette fameuse soirée ou nous nous sommes embrassés - pour un jeu! - ou je me suis retrouvé avec 150 questions de plus alors que ça ne lui a strictement rien fait. Enfin, rien... ça ne l'a pas empêché de préciser qu'il ne dirait pas non à m'avoir dans son lit, le genre de détail qu'on rêve de savoir à propos de son collègue. Définitivement, je n'ai pas envie d'y retourner. Soit, j'oublie ma propre carrière car il s'agit de Caleb, et du fait que, comme je l'imaginais, "personne" n'est au courant pour son overdose. « Tu te sens prêt? Ça va te faire du bien de bouger d'ici, c'est peut-être pas plus mal de reprendre, non? » Je ne le connais pas par cœur mais je sais ses soucis d'hyperactivité. Rester à la maison toute la journée à ruminer ne va sans doute pas l'aider à avancer et à ne pas penser à la drogue. Il faut qu'il s'occupe l'esprit. « Si jamais tu veux aller courir parfois ou à la salle, fais-moi signe. Ça ne me fera pas de tord de reprendre le sport... » A vrai dire, je ne sais même pas s'il aime ça je propose.
Je le vois qu'il ne comprend pas tout de suite pourquoi je lui parle de Thalia et je m'en veux un peu de l'avoir mentionné. Qui lui a demandé de ne jamais le faire? Caleb peut penser que j'essaye juste de piquer là ou ça fait mal à nouveau alors que c'est tout l'opposé. J'essaye de passer outre, d'en rire comme deux potes pourraient le faire, même si je garde cette énorme boule de colère au fond de ma gorge à propos de toute cette histoire. « C’est pas vrai me dit pas que toi aussi… » Je me mord la lèvre inférieure en voyant sa tête changer et me retiens de rire. Il ne peut pas comprendre, il n'a pas vu la tête de Thalia face à la vidéo et sa manière ratée de masquer qu'il y a eut quoi que ce soit entre eux. « Si c’est ta petite vengeance par rapport à Thalia, c’est moche » Je roule des yeux. Il ne me connait pas, je ne suis pas du genre à prôner la vengeance. J'ai eut la stupidité d'embrasser Selena en échange et ça m'a déjà causé bien assez de soucis. « Respire, c'est pas un drame. Regarde le succès que ça a apporté à Kim Kardashian... Le prend pas mal mais t'es pas la plus grande célébrité que Londres aie connu, quelques personnes vont la voir, en parler et l'histoire va se tasser. » Certes ce n'est pas la meilleure image qu'il soit pour le label mais entre une sextape et l'overdose, à choisir c'est la bonne information qui est sortie, non? J'essaye de le rassurer comme je peux même si je n'arrive pas à me départir de mon sourire, gardant à l'esprit que ce n'est pas un drame. « C'est pas de la vengeance, j'ai pas dix ans Caleb. Ok ça m'a énervé sur le coup et je ne vais pas prétendre que je m'en fou totalement maintenant... mais c'est pas comme si on pouvait revenir dessus, vaut mieux en rire qu'en pleurer. » On ne peut revenir sur rien, on doit juste vivre avec. Prétendre que ça n'est jamais arrivé pour ne pas l'affronter encore et encore. « Tu aurais du voir sa tête quand elle m'a montré la vidéo... » Collector. Elle prendra quelqu'un de son âge la prochaine fois, quelqu'un qui n'a rien avoir avec moi. Je devrais plaindre ma sœur, ce que j'ai fais plusieurs jours, pour être tomber sous le charme de Caleb qui au fond n'a jamais rien ressenti pour elle. La victime de l'histoire. Sauf que son comportement récemment - et ma possible jalousie - font que je n'arrive plus vraiment à me sentir mal pour elle, ce qui est ignoble j'en suis conscient. Je vois même cette vidéo comme un excellent moyen de ne plus jamais l'entendre prononcer son prénom. « J'ai juste vu les titres mais je n'ai pas appuyé sur play si c'est ça qui t'inquiètes... » J'ai repris mon sérieux et je lui adresse un faible sourire. Voir mon meilleur ami en plein acte? Merci mais je passe mon tour. Question de respect et d'intimité, que beaucoup lui ont déjà volé. J'ai hésité, un quart de seconde, dans l'espoir de me rassurer sur le fait qu'il est à 100% branché filles mais la peur d'avoir une toute autre réaction a suffit à ce que je coupe le téléphone avant d'en voir trop.
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(✰) message posté Jeu 4 Sep 2014 - 11:41 par Invité
❝You can't light a fire, if the candle's melted.❞
« Respire, c'est pas un drame. Regarde le succès que ça a apporté à Kim Kardashian... Le prend pas mal mais t'es pas la plus grande célébrité que Londres aie connu, quelques personnes vont la voir, en parler et l'histoire va se tasser. » Je me mets à rire. Bonjour, je m’appelle Caleb, j’ai 22 ans, sexuellement je ne sais plus où j’en suis et je suis devenu la Kim Kardashian de Londres. La comparaison est tellement énorme que je continue à en rire un moment, mes nerfs se mêlant à la situation pour achever de me donner l’image d’un fou furieux hystérique. Je finis par reprendre le dessus en étouffant une quinte de toux. « C’est pas une question de célébrité — enfin j’en sais rien —, c’est juste que c’est sorti sur le net et que les gens adorent quand ils peuvent se mêler de la vie privée des autres, mêmes des anonymes ». Au fond oui, ce n’est peut-être même pas le fait que je sois le fils de mon père qui fait débat dans l’histoire, mais simplement qu’on me voit m’envoyer en l’air. « Sans déconner j’ai jamais aspiré à la célébrité mais même si c’est pas un drame c’est quand même vachement gênant tu peux pas dire le contraire ». Il continue de sourire, ce qui sème le trouble dans ma tête. J’ai envie de le tarter et en même temps ça reste Elias, avec un joli sourire en prime. « C'est pas de la vengeance, j'ai pas dix ans Caleb. Ok ça m'a énervé sur le coup et je ne vais pas prétendre que je m'en fou totalement maintenant... mais c'est pas comme si on pouvait revenir dessus, vaut mieux en rire qu'en pleurer. » Je fais la moue, perplexe. Est-ce qu’il serait enfin capable de me pardonner ? Ca paraît bien soudain, lui qui avait juré qu’il ne pourrait plus jamais m’entendre parler d’elle sans avoir envie de m’aligner contre le mur. « C’est une façon de voir les choses, je suppose ». Une façon un peu weird à laquelle je ne suis pas habitué de la part de mon meilleur ami, mais passons. Elias continue de se marrer dans son coin, visiblement très à l’aise avec la situation. Ca en fait au moins un. « Tu aurais du voir sa tête quand elle m'a montré la vidéo... » J’imagine bien, oui. J’imagine aussi celle de mon père, celle de son assistant, celle de mes sœurs et probablement celle de ma mère. Bon sang comment je vais les regarder en face maintenant. Ca n’est peut-être pas la fin du monde que des personnes que je ne connais pas ait pu la voir, mais ça reste atrocement humiliant pour tous ceux que je connais, précisément. Celle que j’ai du mal à imaginer, en revanche, c’est celle d’Elias. Manifestement il traite ça comme une plaisanterie, et je me sens un peu vexé malgré tout. Ca lui plairait à lui ? Pas sûr. « J'ai juste vu les titres mais je n'ai pas appuyé sur play si c'est ça qui t'inquiètes... » Je me mets à rougir bêtement. Je déteste quand ça arrive, parce que ça me fait me sentir encore plus pitoyable. Evidemment, que c’est l’une des choses qui m’inquiètent. Parce que je ne sais toujours pas exactement ce que je ressens pour lui, parce que je ne sais toujours pas exactement ce qu’il ressent pour moi, et parce que je ne sais toujours pas exactement où nous en sommes tous les deux. Nulle part j’imagine, mais il y a toujours ce fichu doute qui vient m’empoisonner la vie. Ce fichu doute qui me fait me sentir mal quand je ne le vois pas assez souvent et qui m’a fait me sentir bien dès que j’ai ouvert les yeux et que je l’ai vu près de moi l’autre jour. Alors oui, c’est « normal » que la simple idée qu’Elias, alias le type qui me fait passer par toutes les émotions possibles et imaginables simplement par son attitude, ait pu me voir en plein acte. Ca me donne même carrément envie de hurler des heures après Rory pour avoir pris cette satanée vidéo. Sans son idée fumeuse, nous n’en serions pas là. « Merci, ça me rassure vachement de savoir que tu as toujours la possibilité de le faire ». L’ironie et la bouderie, mes deux seuls moyens pour ne pas avoir l’air complètement déprimé après ça. Peut-être que je devrais prendre du recul. Peut-être qu’il a raison.
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(✰) message posté Ven 5 Sep 2014 - 11:34 par Invité
❝You can't light a fire, if the candle's melted.❞
Même si sa seule envie est de pleurer - je n'en sais rien - j'ai au moins réussi à le faire rire. Je l'écoute parler de cette vidéo comme si sa vie en dépendait dans une grande incompréhension. A moins que j'ai raté un chapitre, il n'est pas célèbre. Il ne fait pas la une des magasine people, la moitié de l'Angleterre ne va pas se retrouver les yeux sur ses fesses. Ce n'est sans doute pas la meilleure image qu'il puisse offrir au label mais il est jeune, les gens lui pardonneront son imprudence. Ce sont ses proches l'essentiel et je peux concevoir qu'il n'ai plus aucune envie de les regarder dans les yeux, encore moins devoir se justifier à ce sujet. Fallait y réfléchir avant. « Sans déconner j’ai jamais aspiré à la célébrité mais même si c’est pas un drame c’est quand même vachement gênant tu peux pas dire le contraire » Je m'humecte les lèvres et me retiens de sourire une nouvelle fois. Sérieux Elias. « J'aimerais pas être à ta place, c'est clair, surtout devant la famille... Mais je doute que qui que ce soit ai regardé tes performances. Crois le ou non, les gens ont beau être curieux, y'a des choses qu'on préfère ne pas voir. » Je lui adresse un nouveau sourire. Je doute que sa mère ou encore ses sœurs aient envie de voir leur fils/frère à l'action. C'est juste malsain de penser qu'elles aient pu regarder la vidéo juste par curiosité. Moi je ne l'ai pas fait et je lui signal, si ça peut l’aider à se sentir mieux. Ce n'est jamais qu'une personne en moins parmi des dizaines mais il sait qu'il peut me regarder dans les yeux sans penser que j'ai passé mon après-midi à l'observer dans son intimité. A sa place j'aimerais le savoir. « Merci, ça me rassure vachement de savoir que tu as toujours la possibilité de le faire » Je roule des yeux, vive la confiance. « Si j'en avais eut envie, ce serait déjà fait. A moins que ça te tente qu'on la regarde ensembles hein, si t'insistes... » Je sors mon portable pour appuyer mes paroles, bien que sa réponse est évidente. Il va définitivement me tuer pour en plaisanter à ce point, mais c'est la seule réaction que je peux avoir et contrôler. J'essaye de ne pas voir la gravité de la situation pour ne pas m'énerver. La simple idée que des inconnus aient pu se rincer l'oeil et se foutre de sa gueule me dégoûte. Définitivement, je ne veux pas y réfléchir et ruiner cette journée de bonne humeur, la première en plusieurs semaines. J'ai envie de l'aider mais on m'a tellement souvent reprocher de mêler vie privée et carrière - ce qui est interdit dans mon cas - que j'hésite. A sa place, je lui en voudrais d'avoir les possibilités de faire tout disparaître et de ne pas lever le petit doigt. Je prends une bonne inspiration et présente mentalement mes excuses à ma mère, qui me répète sans cesse mes erreurs. « Si tu veux, je peux la faire disparaître dans la minute. Ça n'effacera pas la mémoire de ceux qui ont déjà eut le temps de la voir, mais au moins son contenu sera introuvable à l'avenir. Ne me demande juste pas comment. » J'ai l'impression de recourir à un espèce de chantage bien trop régulièrement et je déteste ça. C'est malsain, manipulateur. Mais c'est le deal, je la fais disparaître et en contre-partie, il ne me demande pas comment j'ai pu faire ça. Je peux lui inventer des dons de génie en informatique mais encore une fois, je n'ai pas envie de mentir pour me protéger. Contrairement à l'histoire avec Charlie et son père, ma vie n'est pas en danger s'il apprend la vérité. Non juste ma carrière s'il décide de me balancer mais inutile de s’inquiéter pour la bonne et simple raison qu'il ne sait rien.
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(✰) message posté Ven 5 Sep 2014 - 14:31 par Invité
❝You can't light a fire, if the candle's melted.❞
« Si j'en avais eut envie, ce serait déjà fait. A moins que ça te tente qu'on la regarde ensembles hein, si t'insistes... » Il sort son téléphone de sa poche et l’agite devant moi. Je le regarde en roulant des yeux. Je suis sûr que si je disais oui, ça lui en boucherait un coin. Et même si on la regardait, au fond, qui dit que ce sera forcément moi le plus gêné dans l’histoire ? Je ne courrais pas le risque, mais rien ne dit que ce ne serait pas lui qui arrêterait de lui-même ; au fond même si les souvenirs sont flous, je sais ce qu’il s’est passé, contrairement à lui. « Ouais, j’attendais que ça que tu le proposes ! Et après tu me notes pendant que t’y es. Range ton téléphone Hanwell ou je te jure que te frappe ». Je fais la moue mais sa bonne humeur assez soudaine commence à contredire mon mauvais caractère. C’est incroyable comment il peut influer sur mon moral, sans rien faire de particulier. « Si tu veux, je peux la faire disparaître dans la minute. Ça n'effacera pas la mémoire de ceux qui ont déjà eut le temps de la voir, mais au moins son contenu sera introuvable à l'avenir. Ne me demande juste pas comment. » Je me mets à rire un moment avant de le regarder en face et de constater que, lui, ne rit pas du tout. J’arrête tout net et le fixe en plissant les yeux, cherchant à voir s’il s’agit réellement d’une vraie proposition honnête ou si ça n’est qu’une blague. Non, il a l’air sérieux, et je me sens stupide. « Quoi ? T’es sérieux ? » La fin de sa phrase devrait m’interpeller mais je suis bien trop occupé à imaginer la façon dont les choses pourraient miraculeusement s’arranger grâce à lui. « Si tu fais ça, je sais pas ce que je fais mais t’auras ma reconnaissance éternelle en tout cas « Je crois que je pourrais lui sauter au cou. Au moins mon père arrêterait de me prendre la tête avec des conneries dans lesquelles je ne suis pour rien. Je me sens soudainement d’humeur beaucoup plus légère. Ca n’arrange pas absolument tout dans ma vie mais ça aide au moins mes problèmes d’aujourd’hui.
*
Une demi-heure plus tard, après avoir demandé une dizaine de fois à Elias d’arrêter de ramener le sujet sur le tapis, j’ai enfin eu gain de cause et nous nous retrouvons à zapper de chaîne en chaîne dans l’espoir de trouver quelque chose qui animerait la soirée. C’est littéralement épuisant de chercher encore et toujours des choses pour combler le silence entre nous, puisque manifestement, sur au moins 80% des sujets de conversation que nous sommes susceptibles d’avoir, la soirée risque de mal se terminer. Alors un film, c’est relativement innocent et ça ne risque pas de déclencher une nouvelle guerre des sentiments – enfin je crois. Je finis par tomber sur une diffusion du premier volet de The Amazing Spiderman déjà entamée, et je laisse retomber la télécommande sur la table basse. « Gardfield est bon en Peter Parker mais le vrai ça restera quand même Tobey Maguire pour moi ». J’étouffe un bâillement au moment où Emma Stone apparaît à l’écran. Du blabla inutile, c’est la seule chose que j’arrive à sortir depuis tout-à-l’heure. Je me frotte les tempes. Avec le traitement pour le sommeil qu’on m’a refilé à l’hôpital, je m’endors comme un gamin à une heure presque précise. Parce que, d’après le médecin, « je manquais de sommeil ». La bonne blague, se carrer huit ans d’étude pour sortir ça à un mec qui se défonce pour combler la fatigue, j’aurais du être médecin, j’aurais gagné plus. Je lutte pendant un moment pour que mes yeux ne se ferment pas, me redressant du mieux que je peux. Mais c’est à croire que toutes les nuits blanches que j’ai pu faire par le passé ont décidé de se rattraper là, maintenant, sans me demander mon avis. Je me frotte un œil et plisse les paupières. J’ai intérêt à ne pas m’endormir ou Elias va encore prendre ça pour une invitation à me materner. Je voudrais rien qu’une fois ne pas avoir l’air d’être un poids pour lui. Je voudrais redevenir, rien que ce soir, son meilleur ami normal.
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(✰) message posté Sam 6 Sep 2014 - 13:52 par Invité
❝You can't light a fire, if the candle's melted.❞
« Quoi ? T’es sérieux ? » Je l'observe en silence pour qu'il comprenne que c'est le cas. J'ai beau être d'humeur moqueuse depuis mon arrivée, je n'en suis pas encore à ce niveau de mesquinerie, à lui faire croire que la vidéo peut disparaître pour lui dire ensuite je plaisante, tu m'as pris pour qui?. « Si tu fais ça, je sais pas ce que je fais mais t’auras ma reconnaissance éternelle en tout cas « J'ai bien des idées pour lui me remercier, sauf que celles-ci iraient à l'encontre totale avec ce que je veux vraiment, soit retrouver une amitié normale avec lui. Je me mords la joue pour m'empêcher de rire tant le simple fait d'y penser fait de moi quelqu'un de pitoyable et complètement con. « Laisse moi deux minutes. » Je m'éclipse dans le couloir et passe un rapide coup de fil, en précisant à mon collègue que la fille dans la vidéo est une amie proche qui a juste fait une énorme erreur. Hors de question qu'il ne devine que c'est en fait Hyland que je protège, pour le simple fait qu'il va se faire un plaisir de se foutre de moi en échange du service. Je préfère entendre parler des fesses de cette fille que de celles de Caleb, même si ne plus jamais mentionner cette vidéo est encore mieux. Après une bonne dizaine de minutes, je reviens et adresse un simple signe de tête à Caleb pour lui signaler que c'est fait. Adieu, on en parle plus même si j'ai toujours envie de le charrier à ce sujet - et que ce serait probablement le cas d'autres personnes. Personnes qui n'ont sans doute pas pris le scandale avec autant d'humour que moi mais je ne peux rien faire pour ça.
On fini par se poser devant un film, raison principale de ma venue. Enfin, j'ai la télévision à la maison mais ça me permet de passer un moment avec lui et voir comment il va. Je l'observe zapper en silence en me demandant quel sujet aborder pour combler ce vide entre nous. Aucun. Les seules choses ou personnes qui me viennent à l'esprit sont automatiquement source de conflit ou complications, ou nous concerne tous les deux. Tout comme lorsque je l'ai trouvé en boite de nuit, j'ai envie de me lancer sur cette pente glissante en abordant notre relation parce qu'il est le mieux placé pour me comprendre. Sauf que le résultat de cette soirée était une main cassée et le fait qu'on était - à la base - plus rien l'un pour l'autre. Non merci, je ne retente pas. Je préfère continuer de débattre avec moi-même, ça ne blesse personne d'autres. Je me contente de sourire lorsqu'il aborde les acteurs du film, trop perdu dans mes pensées pour avoir compris le sens de sa phrase. J'essaye en vain de me concentrer sur le film mais mes pensées partent dans tous les sens, j'ai juste envie de briser ce silence qui me pèse. Caleb le fait avant moi, d'une certaine façon. Je déglutis en sentant sa tête atterrir doucement sur mon épaule et tente de respirer normalement malgré le rythme accéléré de mes pulsations. J'ose à peine tourner la tête de peur de le réveiller, alors qu'il manque de sommeil. J'attends une bonne dizaine de minutes, prenant mon mal en patience, en ne bronchant pas, jusqu'à ce que j'ai l'impression qu'il dorme suffisamment profondément pour pouvoir respirer sans le réveiller. Quand je suis nerveux, j'ai d'autant plus besoin de bouger. Je parviens finalement à attraper l'un des petits coussins qui se trouve sur le canapé, coussin que je place sur mes jambes en laissant glisser doucement la tête de Caleb dessus. J'en oublie de respirer quelques secondes et bouge enfin mon épaule quand mes bras retrouvent leur liberté complète. Cette impression d'être un vrai psychopathe me traverse l'esprit après un bon moment à l'observer dormir. Je ne l'ai pas vu aussi paisible depuis longtemps et ça me rassure quelques peu, même si ce n'est pas dit qu'il sera toujours aussi apaisé en ouvrant les yeux, c'est déjà ça de pris. Je fini par placer mon bras droit autour de lui, après avoir tenté toutes les positions possibles pour ne pas le déranger. Quand je nous vois comme ça, j'arrive presque à nous imaginer ensembles - et par là, je veux dire vraiment ensembles - sans que ça ne semble étrange pour qui que ce soit. L'image ne me choque plus autant qu'il y a un mois, ce qui me panique d'autant plus. Je parviens enfin à me plonger dans le film, à court de discutions avec moi même, et perd toute concentration, caressant machinalement du bout des doigts son bras sans le réaliser.
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(✰) message posté Sam 6 Sep 2014 - 22:52 par Invité
❝You can't light a fire, if the candle's melted.❞
J’entrouvre les yeux de quelques millimètres et distingue, entre mes cils, la télé penchée à 90°. Soit il y a eu un tremblement de Terre et l’appartement — et la moitié de la ville — est en vrac, soit je me suis endormi sur Elias. A sentir son bras autour de moi, je comprends que c’est la deuxième option qui l’a emportée et je me retiens de bouger. Je suis complètement engourdi mais c’est un engourdissement positif. Je plane littéralement, et pour une fois ce n’est même pas à cause d’un truc que j’ai pris. Non, c’est une sensation de bien-être et de calme, qui change tellement de l’ambiance des dernières semaines. Pour une raison que j’ignore, je refuse de bouger, ni même de respirer profondément de peur de me trahir. Je ne veux pas que la situation change. Parce que je sais que si je bouge et que je montre que je suis réveillé, Elias fera machine arrière. Je veux rester contre lui, parce que c’est là que je me sens le mieux. Je tente de contrôler ma respiration, dans l’espoir que ça atténuera les battements de mon cœur. Je ne veux pas me réveiller. Je veux rester et dormir dans ses bras. Je veux arrêter de me prendre la tête avec tous ce fatras de sentiments. « Tu te vois sincèrement main dans la main avec moi dans la rue en poussant la poussette du petit ? ». Je voudrais pouvoir dire que oui, sans hésiter, je nous vois main dans la main dans la rue avec Noam, pouvoir lui dire que je l’aime et qu’on pourrait être heureux ensemble. Sauf que c’est compliqué, bien plus compliqué. J’ai mis Elias devant le fait accompli, face à un choix dur à assumer et qui le suivrait, dans l’optique d’une réponse positive, pendant un moment, voire même jusqu’à la fin de sa vie. Je ne veux pas d’une relation faussée. Je ne veux pas qu’un jour il regrette ce choix que je lui aurais imposé. Ma culpabilité m’étreint littéralement la poitrine. Il faut que je lui dise. Il faut que lui dise que ça ne peut pas continuer comme ça, parce que ce n’est pas bon ni pour lui ni pour moi. Il faut que je lui dise que malgré tout ce que je ressens pour lui, il y a toujours un océan d’incertitudes derrière ces fragments de sentiments. Parce que ce n’est pas uniquement son orientation sexuelle que ce choix remet en doute, mais la mienne aussi. Ca remet en cause un pan de ma personnalité, ça remet en cause une certitude que j’avais prise pour acquise depuis un moment. Depuis Shaya. C’est frustrant de penser que pour ma propre famille j’ai longtemps été un mystère sur le plan sentimental. Ni gay ni hétéro, jusque Caleb, ami de tout le monde, filles, garçons, sans distinction. Ca n’a rien de rassurant de se dire que les gens ne ciblent pas ta personnalité. C’est confortable, tout au plus, dans certaines situations, c’est possiblement pratique. Mais ça n’a rien de rassurant. Le contact de ses doigts sur ma peau me donne toutes les peines du monde à ne pas frissonner ni réagir. A croire qu’il le fait exprès. S’il savait à quel point j’ai envie, là, maintenant, de lui sauter dessus, il partirait d’ici en courant et je ne pourrais pas lui en vouloir. Cesse de penser à tout ça. Il ne sait pas ce qu’il veut mais toi non plus. Je respire doucement, contrôlant mes expirations du mieux que je le peux. Je n’ose même pas imaginer ce que penserait Lena si elle entrait et qu’elle nous voyait, sachant qu’elle a pris l’habitude d’entrer sans frapper maintenant qu’elle a remis la main sur le double des clés de chez moi. Je devrais me « réveiller » et lui dire de rentrer chez lui. Nous ne sommes pas faits pour ce genre de complicité intime et malsaine, pour la simple et bonne raison que je suis incapable de mettre une barrière entre lui et moi. La frontière de l’amitié n’existe plus, elle a été rompue le jour où je lui ai avoué avoir pensé à lui pendant mes ébats avec une autre. Alors même si, initialement, je n’avais pas prévu de m’endormir dans ses bras et que ce n’était pas voulu le moins du monde, ça fait quand même de moi le fautif, encore une fois, dans l’histoire. Je suis celui qui embarrasse. Il m’a rendu un immense service en faisant en sorte que la vidéo disparaisse, et moi je l’embarrasse. Ma respiration se fait plus calme, mon rythme cardiaque reprend une régularité satisfaisante. Il faut que je lui dise de partir avant que ça ne devienne encore plus gênant que ça ne l’est déjà. Mais je me sens bien contre lui. J’ai réussi à fermer l’œil ces jours-ci grâce aux sédatifs incroyables qu’on m’a prescrits en sortant de l’hôpital, mais je mettrais ma main au feu que c’est la présence d’Elias près de moi qui m’apaise au point que je sois capable de ne pas flipper rien qu’à l’idée de fermer les yeux, à cet instant précis. Il ne devrait pas avoir autant d’emprise sur moi. C’est délirant. Mais ça fait du bien. Je dois pouvoir en profiter encore deux minutes avant de retourner à la réalité et de prendre mes responsabilités. Je sombre à nouveau après avoir à peine formulé cette dernière pensée.