I didn't choose the right path

Maxine sortait de sa baignoire, ses cheveux dégoulinait d'eau, collé contre sa nuque, elle attrapait son peignoirs et l'enfila rapidement, la fenêtre était ouverte, et le vent contre sa peau humide lui donnait des frissons. Elle attrapait une serviette et éteignit en même temps sa tour de son. Elle ne savait pas trop quelle heure il était, mais à Londres il faisait déjà nuit, et son duplex avec vue sur Kensington s'était rapidement rafraichit. Maxine déconnecta son téléphone de la tour et le glissa dans la poche de son peignoir, elle quitta la salle de bain et se dirigea vers le salon en séchant les cheveux à l'aide de sa serviette. Avec la musique dans la salle de bain, et les fenêtres ouvertes du salon qui laissait entrer le bruit de la circulation londonienne, Maxine n'avait pas entendu que deux hommes s'étaient introduits dans son appartement. La jeune femme ne devait pas être là ce soir, elle devait être avec son mari au célèbre et inratable gala du Mandarin Oriental, mais Maxine ne se sentait pas bien depuis plusieurs jours, et elle avait préféré resté chez elle. C'était dans le vaste salon qu'elle croisa le premier homme, grand, très grand, il fouillait minutieusement chaque tiroir, de chaque meuble de cette pièce, il portait une cagoule noire, et une combinaison noire, rien ne pouvait le différencier de quelqu'un d'autre. Maxine lâchait un cri, et laissa tomber sa serviette sur le sol, c'était plus un cri de surprise, que de peur, il lui fallut de nombreuses secondes pour comprendre ce qu'il se passait. Le deuxième homme, qui portait la même tenue, arriva derrière elle, il pointait une arme vers elle, Maxine se mit à trembler. Prenez ce que vous voulez, les bijoux sont dans ma chambre, dit-elle d'une voix cassée, instinctivement elle resserra ses bras contre sa poitrine, Maxine était terrifiée, elle n'avait aucun moyen de se défendre. Tout le monde avait l'air surpris, les deux cambrioleurs ne s'attendaient pas à la trouver ici, et Maxine ne s'attendait pas à croiser ses cambrioleurs. Le premier homme ne semblait pas réfléchir à la situation et la saisis par le bras, la jeune femme éclata en sanglot et fut obligée de le suivre à travers son propre appartement, il sortit de sa poche deux sert joints, ouvrit un placard minuscule, la força à s'asseoir à même le sol, l'homme serra tellement sa main autour de son bras qu'il lui faisait mal. Maxine se débattait du mieux qu'elle pouvait, à coup de pieds et de coups de poing, mais cet homme était bien plus fort qu'elle, elle hurlait plus que de raisons, ce qui agaçait plus qu'autre chose son ravisseur, il finit par la gifler pour qu'elle se calme, il lui attacha les chevilles et les poignets à l'aide des serres joints et ferma la porte du placard, laissant Maxine dans ses sanglots et dans le noir. Recroquevillé sur elle-même, une douleur aiguë lui prenait l'estomac, elle s'imaginait des dizaines de scénarios qui lui venait en tête, elle se voyait mourir pour une paire de boucle d'oreille en diamants, elle les voyait la violer par pur sadisme. Elle se rappelait soudain qu'elle avait glissé son téléphone portable dans la poche de son peignoir, elle envoya un message à son mari pour qu'il prévienne la police, mais elle tremblait tellement que ça lui prit bien trop de temps pour écrire ces quelques mots. Dans le reste de l'appartement, les deux hommes retournaient tout ce qu'ils se trouvaient sur leur passage, ils ne restèrent pas plus de 8 minutes après avoir enfermé Maxine dans ce placard à balais, avec un attaché case sous le bras, remplis des créations destinées à la nouvelle collection HH qui devait sortir quelques mois plus tard. La police entra dans l'appartement accompagné de Mr Huxley une dizaine de minutes plus tard. Maxine ! Max ?! Chérie ?! appela son mari alors qu'il la cherchait dans chacune des pièces de l'appartement. Maxine finit par être retrouvé, elle était enfermée depuis plus de vingt minutes, couverte de sang, elle venait de faire une fausse couche, alors qu'elle ne savait même pas qu'elle était enceinte.



Il faisait beau aujourd'hui à Londres, ni trop chaud, ni trop froid, Maxine portait une robe d'été légère et colorée, elle marchait vite, très vite, tellement vite avec ses talons compensés, qu'elle risquait de se tordre la cheville. Son garde du corps, Rory, était presque obligé de courir après pour la rattraper, il finit par lui attraper le bras et la tira vers lui, grossière erreur. Ne me touchez pas ! lui hurla t'elle en se débattant, Mara ne supportait plus la proximité des gens, elle ne supportait plus qu'on la touche, depuis son agression quatre ans plus tôt, et par-dessus tout elle ne supportait plus son garde du corps. Qu'est-ce qu'il y a ? quoi ? Mara était dédaigneuse, ultrasensible, elle s'énervait pour un rien, piquer une crise de larmes pour un rien, elle faisait des cauchemars, et prenait peur quand il y avait un peu trop de foule autour d'elle, les médecins lui avaient diagnostiqué un stress post traumatique. Maxine leva les yeux au ciel et repris sa route vers le restaurant dans lequel elle avait prévu de déjeuner, avec Rory collé à ses bottes ou non. Rory travaillait pour les Heavens-Huxley depuis presque un an, c'était un miracle qu'un employé de sécurité reste aussi longtemps auprès d'eux, Maxine pouvait se montrer vraiment odieuse. Mr Huxley avait exigé que sa femme ait un garde du corps avec elle, H24, il avait cru bien faire, pour la protéger, en quatre ans, Rory était déjà le 8e. Maxine ne voyait pas l’intérêt d'avoir un garde du corps, surtout maintenant, c'était à New York qu'elle avait eu besoin d'un garde du corps, lorsque deux types l'avaient enfermé dans un placard pour des croquis de robes et de chapeaux. Son mari pensait qu’elle le faisait exprès, ce ne pouvait être que l’unique raison de son changement de comportement aussi radical, ce n’était qu’un caprice, elle était odieuse avec ses employés, mais ce n’était rien comparé à ce qu’elle faisait subir à son mari, il aurait préféré qu’elle lui hurle dessus, qu’elle le frappe, n’importe quel geste pour lui montrer qu’il existait toujours dans sa vie, au lieu de ça, Maxine l’ignorait ouvertement. Mais Maxine ne cherchait pas à se venger de son mari, ou de ses employés, ce n’était la faute de personne si elle s’était faite agressée, si elle avait fait une fausse couche, elle-même n’avait rien demandé, mais elle restait bloquée sur cet évènement, elle avait l’impression de couler et de ne jamais toucher le fond. La jeune femme continuait de marcher à une vitesse terrible, elle en perdait presque haleine, une fois devant le restaurant, elle se stoppa net, passa une main dans les plis de sa robe comme pour se cherchait une certaine contenance et entra à l’intérieur. Rory, loin derrière, avait laissé une certaine distance entre eux, mais il ne la lâchait pas des yeux, pas une seule seconde. Quand il avait été engagé, Mr Huxley lui avait expliqué la situation, il s’était dit qu’avec son passé d'ancien flic, il aurait pu gérer, mais ce ne fut pas le cas. Rory entra dans le restaurant à son tour, il y avait tellement peu de personne qu’il repéra facilement que Maxine n'était pas dans la salle, il se dirigea machinalement vers les toilettes du restaurant, c'était qu'il commençait à la connaitre depuis toutes les crises qu'elle avait pu lui faire subir. Maxine était assise dans un coin des toilettes, elle avait retiré sa paire de talons, et se frottait la cheville droite, elle s'était fait mal dans la précipitation. Maxine arrivait toujours, de manière très subtile, à le pousser à bout, Rory essayait de la comprendre, mais la plupart du temps il perdait patience, lui qui n'avait jamais été violent avec une femme, il rêvait de la gifler pour lui remettre les idées en place. Mais il oubliait rapidement toute sa rancune quand il la retrouvait en larmes, comme maintenant. Rory s'installa à côté d'elle, sans un mot, et jeta un coup d’œil à sa cheville qui avait bien enflé. Maxine se laissa faire docilement tout en passant une main sur sa joue pour essuyer ses larmes. Je suis désolée Rory, je ne suis qu'une garce... Sur ce point elle n'avait pas tort, et c'était bien la première fois qu'elle le reconnaissait ouvertement, Rory ne lui en voulait pas vraiment au fond, parfois il se demandait ce qu'il s'était vraiment passé dans cet appartement cette nuit-là. J'arrive pas à faire autrement ... finit elle par lâcher dans un sanglot. Bien maladroitement, Rory la prit dans ses bras, et bizarrement, Maxine se sentait rassurée. De ce que chacun se souvenait de cette scène, ils ne savaient plus trop comment ils en étaient venus à s'échanger un baiser dans les toilettes de ce restaurant.

Ses talons aiguilles claqués sur le marbre de l’entrée du cabinet d’avocat, Maxine était habillé d’un tailleur noir, simple mais chic. La fatigue se ressentait sur son visage, elle avait atterri à New York le matin même, elle ne voulait pas rester ici plus qu’il ne le fallait, Maxine reprendrait l’avion le lendemain à la même heure pour rentrer chez elle à Londres. La jeune femme vérifiait son téléphone portable, avec le décalage horaire, Rory devait surement dormir encore, elle jetait un regard dans le couloir à la recherche de son mari, qui n’était pas encore arrivé. Maxine et son mari avait fini par se séparer, 4 ans et demi après l’agression, c’était plus un commun accord, après 6 ans de mariage. Maxine était devenue Madame Heavens-Huxley a seulement 23 ans, très jeune pour se marier, ensemble ils avaient construit la marque HH, Maxine était déjà créatrice dans le milieu de la mode depuis qu’elle avait 20 ans, une passion qui était devenue son métier. Jimmy travaillait dans le prêt à porter, il était directeur des ventes pour la marque Tommy Hilfiger à NY, et ils se sont rencontrés lors de la fashion week 2011 dans cette même ville. Elle pensait que leur histoire était née d’un coup de foudre, lui charismatique et expérimenté, elle était fragile et rêveuse, quinze années les séparaient. Ils se sont mariés l’année de leur rencontre, toujours à New York, elle comprenait mieux maintenant pourquoi elle détestait autant cette ville, chaque rue lui rappelait son mariage chaotique. Pour lui faire plaisir, Jimmy avait accepté de s'installer à Londres, lui qui était purement américain, un an après Maxine se faisait agresser chez elle, et tout dégénéra. Aujourd'hui, elle était obligé de revenir ici, leur mariage avait été rendu officiel dans une chapelle américaine, et c'était donc par un tribunal américain que le divorce devait être proclamé. Jimmy finit par faire son entré dans le hall de l’avocat, costume trois pièces noir, très chic également, Maxine et Jimmy ne s’étaient pas vu depuis 3 mois. Maxine lui sourit par simple politesse, et Jimmy ne tenta pas de l’embrasser, ils se comportaient comme de parfaits étrangers, ce n’était pas évident comme ça de se dire qu’ils avaient été mariés pendant 6 ans, Maxine ne portait même plus son alliance. Le rendez-vous avec leur avocat ne tournait pas à leur avantage, Jimmy voulait la moitié de la fortune de Maxine, la moitié de la marque, la moitié de leur bien, il avait décidé d’être un véritable emmerdeur, et la jeune femme n’avait pas l’intention de se laisser faire. Au bout de deux heures de hurlement, aucun accord n’avait été trouvé, et Maxine décida de prendre l’air, ses talons résonnèrent à nouveau dans le hall d’entrée, Jimmy la rattrapa en deux foulées et la saisit par le bras. Tu crois que je ne le connais pas ton petit jeu ? Tu crois que je suis stupide ? Que je ne sais pas que tu couches avec tous les tocards de Londres ? Maxine quitta son étreinte dans une rare violence, elle voulait le gifler pour ses propos, pour qui se prenait il ? Comment avait-elle pu tomber amoureuse d’un vieux crétin pareil ? Je t’ai soutenu du mieux que je pouvais ! Et c’est comme ça que tu me remercies ? En me trompant avec tout ce qui a un penis ? Parce qu’il se croyait blanc comme neige ? La colère montait en Maxine comme un volcan sur le point d’exploser. Et tous ce qui a vagin ! Pense ce que tu veux Jimmy, tu n’auras pas un centime de ma part, ce sont mes créations ! Mon œuvre, et mon travail ! Tu crois que manigancer avec tes pingouins te donnent des droits sur mon travail ?! Tu te mets le doigt dans l’œil ! Jimmy attrapa sa femme par le bras à nouveau, leur dispute commençait à faire du bruit autour d’eux et attirait les curieux.Tu portes MON Nom Maxine, le mien ! Un agent de sécurité finit par y mettre son grain de sel, et les sépara alors que Maxine était sur le poing d’éclater son poing sur le nez de son mari.Et c’est ce que je continuerais de faire si ça peut t’empêcher de toucher quoi que ce soit ! Maxine était hystérique, elle récupéra son sac dans le bureau de leur avocat et quitta le bâtiment.