"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici the girl with so many hearts + harley 2979874845 the girl with so many hearts + harley 1973890357
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() message posté Mar 11 Avr 2017 - 10:16 par Invité

when my eyes meet her gaze as we're sitting here staring at each other, time stops. those eyes are piercing mine, and i can swear at this moment she senses the real me. the one without the attitude, without the facade. Les plaisirs de la cigarette s’effaçaient entre mes doigts. Je jetai un regard sombre sur l’étendue des façades grises. Le times était grand. Le times était majestueux. Je fixais la cadrans de l’horloge. Le temps était suspendu sur les arabesques de la nicotine. La pièce était submergée par les soupirs de mes poumons. Je levai la tête vers l’insigne ; interdiction de fumer. Mais il n’y avait plus personne ici. Mes pensées s’épandaient autour des bureaux. Je ressentais encore tous les chagrins des amoureux. Je respirais les dissolutions de mon mariage entre les franges de la nuit. La tristesse était ostentatoire, elle vacillait entre mes paupières. Je me redressai avec lenteur. La colère s’était endormie. Je me renfrognais en longeant le couloir. L’odeur de l’acajou vernis et du parquet me conduisait dans les locaux abandonnées de la rubrique finances. C’était le retour aux sources. Je n’avais pas réussi dans l’indépendance. La lutte des rebelles nécessitait beaucoup trop d’efforts. J’hésitai avant d’étrangler le filtre de ma cigarette. La vapeur avait jailli comme un souffle pénible du fond de ma gorge. Le bâtiment était morose. L’ambiance des locaux, l’éclat irisé de la lampe ; toutes les couleurs apparaissaient derrière un voile opaque. Je me perdais dans mes pensées. Les journalistes étaient en panique depuis l’avénement des réformes législatives du brexit. Je ne pouvais plus dormir - je ne savais pas exister sans elle. Son sourire flottait sur mon coeur sans l’effleurer, sans pouvoir me toucher. Ce n’est pas ma faute. Elle était handicapée. Mes mains se joignaient sur mon menton. Je reconnaissais tous ces endroits. J’étais le rédacteur de rubrique. Mais on avait offert mon poste aux autres. Je me tournai vers la baie vitrée. J’apercevais la lumière blême derrière les stores, devinant l’apparition soudaine de la fatigue. Mon temple était habité par les courbes d’une femme. Harley Stanford. La brume enlaçait mon âme afin de me retenir. Ici, dans un petit London reculé. Dans les regrets et l’anticipation. Je voulais tout arrêter. Juste pour un instant. Je plissais les yeux entre les plis des rideaux. Je fixais les mouvements à l’intérieur de la salle. Ma vision était encore floue. Si je pouvais changer, j’aurais disparu. La douleur était réelle. Je m’avançais, les poignets recouverts de cendres et de poussières. Le mégot était suspendu dans la poche dans ma veste. Sa vapeur s’élevait comme le cri d’un loup sauvage. Je pénétrais entre les meubles. Je la regardais avec attention, la douceur de ses silences pouvait-elle compenser le mal qu’elle engendrait ? Elle n’était pas belle. Sa main glissait sur les pages afin de lisser les bords du papiers. Son encre écorchait la surface cristalline. Son talent m’avait foudroyé, il m’avait ôté tous mes privilèges. Elle n’avait aucune patience et je ne supportais pas attendre. Je ne supportais pas ses ambitions assassines et la préméditation de ses débâcles. Je me redressai dans un mouvement formel et indiscutable. Ma silhouette s’imposait à ses côtés dans un murmure absolu. Je lorgnais sur les articles avachis au milieu des tasses de café et des parafeurs d’édition. Ses doigts se posaient avec une agilité inouïe sur le marqueur, traçant des traits sur chaque mot écrit. Je pinçai les lèvres en m’installant sur le canapé.« Hey boss. » Déclara-je avec ironie. Je ne la respectais pas - Je refusais de glorifier un titre qui m’appartenait. Mes jambes se croisaient sous les néons de la lampe. « Trump ça s’écrit avec un seul pet. La Chine ne croit pas à ses menaces de toute façon. » Me moquai-je en calant ma tête sur le rebord. Je ne savais pas qu’elle travaillait aussi tard. Nous étions les oiseaux de la nuit, troublés par les éclats argentés de la lune qui pendait sur la vitre. J’esquissai un sourire narquois. « Il fallait me laisser écrire cet article. Mais tu aimes bien me contrarier. C’est de l’abus de pouvoir. » Je tendis les bras vers le cendrier afin de vider mes poches. Mes yeux provoquaient son courroux. J’avais envie d’une cigarette. C’était idiot, je venais de fumer. « Excusez-moi mi lady. J'espère que l'odeur de mon vice ne vous répugne pas. Ne me rapportez pas à la sécurité. Je n'ai fumé que dans le balcon, je le jure. » Je sortis légèrement de la torpeur. Je me comportais ma, laissant une vague immense de jalousie nous submerger encore une fois. Nos joutes étaient une danse sanguinaire. Harley ne se débarrassait jamais de son air supérieur, moqueur et froid. Elle savait qu’elle n’avait plus d’effort à faire. Elle vivait la concrétisation d’une carrière journalistique. La mienne. Mon amertume lui appartenait. Et je m’offrais entièrement à ses ordres, à la hiérarchie qui s’était imposé entre nous.
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() message posté Mar 11 Avr 2017 - 12:29 par Invité
Elle remuait doucement la tête dans l'espoir vain d'effacer les douleurs dans sa nuque. Elle avait passé des heures assise ici, perdu le fil en se noyant dans des articles à lire, revoir, corriger. Sa concentration était extrême, imperturbable, parce qu'elle n'avait pas le droit à l'erreur. Le genou tremblant d'un trop plein de caféine, de stress, d'appréhension, elle porta son énième gobelet de café à ses lèvres, dont le rouge n'était plus depuis longtemps. Les locaux étaient vides, elle était seule, grande à son bureau, minuscule dans l'immensité de l'immeuble. Penchée au-dessus du papier, sa plume glissant sur le grain trop épais des feuilles, elle plongeait entre chaque ligne pour en dévoiler les secrets. Ses mots étaient impitoyables, tranchants, vrais, elle ne trichait pas, lorsqu'elle écrivait. Et malgré le talent qu'on lui appropriait, elle ne cessait de douter. La peur de décevoir qui lui dévorait les entrailles lorsqu'elle publiait un papier, l'attente des réactions, qui venaient parfois teintées d'amertume ou de scepticisme. Et Harley, elle s'enfermait dans sa quête de la perfection, les lèvres pincées et les traits durs, envers elle-même et envers les autres. Elle releva les yeux sur la porte, dont le léger grincement avait brisé le silence qui semblait imperturbable, les lèvres entre-ouvertes sur des mots qui ne vinrent pas. Elle se redressa sur son siège. Julian Fitzgerald, la carrure imposante et la plume tout aussi impressionnante. Il avait un jour été assis à cet endroit-même, dans un moment de gloire passé auquel il avait préféré l'incertitude de l'indépendance. Elle le fixa un instant, silencieuse, avant de reporter son regard sur ses articles. - Les bureaux sont fermés. Elle avait le ton tranchant et l'assurance qui déstabilise. Elle était la boss, aux commandes, elle donnait les ordres et on lui obéissait. La pointe du stylo resta en suspens au-dessus de la page, alors que la voix grave de Julian s’immisçait de nouveau dans la tranquillité qu'elle avait construit. Elle l'ignora, replaçant ses doigts autour du stylo, les mâchoires tendues. Il la dérangeait, par son regard perçant et son ton amer. Il était là parce qu'il n'avait pas réussi, parce qu'il jalousait son statut, celui qu'il avait perdu dans sa quête d'un quelconque accomplissement personnel, qui n'avait abouti. Elle ne le regardait pas, les yeux traversant le papier qu'elle n'arrivait plus à écrire, à cause de lui. - Il ne fallait pas abandonner le poste. Elle corrigea une erreur de frappe, enfonçant la pointe du stylo bien trop profondément dans le papier. - Il va falloir te faire à l'idée que tu ne prends plus les décisions. Elle releva enfin ses yeux noirs sur sa silhouette, découpée par la lumière des néons. Il la troublait, parce qu'il était acerbe et envahissant, talentueux et audacieux. Elle n'avait pas peur, elle était terrifiée, de son jugement et de ses yeux trop clairs, il était son adversaire dans des joutes inutiles et malsaines. Il la détestait, et elle le lui rendait bien. Elle l'observa un instant, froide, trop sérieuse, avant de prétendre se replonger dans ses écrits. Elle ne voyait plus les mots, ses yeux ne se concentraient plus, elle n'entendait que la respiration lourde et les piques verbales de Fitzgerald, ne sentait que son regard qui transperçait sa peau. Il se moquait d'elle et de sa supériorité. Il remettait en question son autorité, parce qu'il ne la supportait pas. Il avait abandonné le poste, et les regrets le couvraient d'une amertume qu'il choisissait de projeter sur la silhouette frêle de celle qui était assise à sa place. Elle releva le menton, plissant les paupières sur ses iris noires et sévères. - Tu n'as pas du travail ? Des amis à retrouver au bar ? Un chien qui attend que tu rentres à la maison ? Quelque chose d'important à faire ? Le stylo roulait entre ses doigts fins, son impatience traduite par le mouvement de sa mâchoire. Elle le fixait de son air le plus supérieur. Elle était assise sur le trône qu'il avait perdu, rédigeant les articles qu'il avait laissé derrière lui. Il lui faisait payer ses propres erreurs, et elle se laissait atteindre, malgré elle. Parce qu'elle était anxieuse et peu sûre d'elle. Elle était grande, mais elle était seule.
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() message posté Mar 11 Avr 2017 - 14:43 par Invité

when my eyes meet her gaze as we're sitting here staring at each other, time stops. those eyes are piercing mine, and i can swear at this moment she senses the real me. the one without the attitude, without the facade. Son visage s’amenuisait entre mes paupières. La beauté sépulcrale de la nuit embaumait son esprit. Et j’étais malheureux. J’étais attiré par ses mouvements vacillant sur la table. Il s’agissait d’un sentiment stupide. Parce qu’autrement, je n’aurais pas été effrayé de ce parfum que je désirais. Je ne serais pas venu jusqu’ici, à la rencontre de son arrogance. Harley me rendait avide de souffrances, de me faire mourir sur les planches des amoureux. Encore. Toujours. Je fixais mes yeux sur son annulaire. Elle était libre et intrépide. Ses complexes se laissaient prospère entre les courbes de sa bouche voluptueuse. Elle n’avait pas peur de gagner. Dans un monde de requins, elle avait choisi d’être une muse magique dont les cris surnaturelles brisaient le silence. Elle se déployait comme un cygne. Sa musique divine, la beauté de ses ailes nacrées. Le vent insistait sur sa beauté. Il embrassait ses joues racées par la fatigue. Banshee, protectrice des familles et messagère de mort. Je souris en m’installant à ses côtés. Je ne comprenais pas. Ce pouvoir qu’elle chérissait et qui m’inspirait de la gratitude. Elle m’avait insufflé la vie après des années d’abstinence. J’avais oublié mon ambition et la rage indignée des écrivains. Je m’étais laissé porter par l’allégresse de ces routines maritales. Parce que ma femme avait besoin d’un romantique. Elle était malade, rongée par l’immobilité de ses jambes. Et je m’étais agenouillé. J’avais promis de la couver d’attention. Ma gorge étouffait dans les regrets. Ce bonheur, aussi, était stérile. J’étais insatisfait - cependant, Harley, m’accordait un instant de répit. Elle me donnait une raison de lutter. De retrouver mon trône déchu. J’aspirais de tout mon coeur. Je voulais préserver mon talent entre les arabesques de l’encre noir. Je me penchai vers son épaule. Mon reflet se dessinait sur son profil. Nous étions identiques, semblables à des pièces de céramique qui s’emboitaient dans les mosaïques colorées du sol d’Antioche. Sa voix ondulait entre les murs. Elle enchantait mes doigts alors que j’effleurais son épaule. Elle n’est pas belle, répétait la conscience vaniteuse. Et je l’approuvais d’un signe de tête. J’approuvais en absorbant les revers de sa silhouette filiforme. Oui les bureaux sont fermés. Mais elle était là - et cela me suffisait. Je pinçai les lèvres en observant ses mouvements frénétiques. Ma main touchait le papier. Elle touchait le stylo, le gobelet de café et son poignet. Je suspendis ses élans afin de la tourner vers mon visage. Mon expression bourrue, glissant sur ses prunelles noisettes. L’attraction avait perdu sa valeur. Elle s’était effondrée sur mon alliance invisible. Ma passion ne trouvait plus d’air pour respirer. J’avais besoin de son aide - de son mépris pour élever mon empire à nouveau. « Tu n’as plus de décisions à prendre. Passé 18 heures je ne suis plus ton employé. » Fis-je remarquer en lui imposant l’immobilité. Les cernes transperçaient son faciès délicat. Elle se tuait au travail - gribouillant sur les textes des autres. Sur une pile que j’avais revisité pour la rédaction. Je plissai les yeux en bordant les lumières de la petite lampe. J’étais un homme des métamorphoses. Ma pensée se transformait. Elle changeait. Chaque instant était une extension de mon âme. « Tu n’oserais pas laisser des ratures sur mes articles. » Murmurai-je en levant nos bras. Je reconnaissais l’inquiétude et le désespoir. L’impression de transfigurer le temps, comme si tout ce que nous étions, devenait beau et médiocre à la fois. Nous étions à la recherche de la perfection. Et lentement, nos yeux se joignaient dans la confrontation terrible. « Tu as besoin de moi dans ton équipe. Je ne te laisserais pas gâcher mes chances. Vas te reposer Harley. Les cernes ce n’est pas joli. » Elle semblait si fragile, ses tremblements nerveux se mêlaient aux spasmes de mes muscles. La douleur du manque s’épandait sur mes veines. Je n’avais pas d’amis. Je n’avais plus de femme. Tout ce qui restait, c’était nous. Et l’envie de perdurer. L’envie d’écrire la vérité sur toutes les façades de la ville. J’avais la nostalgie de la rébellion. La nostalgie de la témérité qui donnait la capacité et le désir de voler.
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() message posté Mar 11 Avr 2017 - 17:10 par Invité
Sa silhouette planait au-dessus de la sienne, grande, imposante, elle en ressentait la pression dans sa nuque et s'enivrait de son parfum. Malgré elle. Il troublait sa concentration, saccadait sa respiration. Elle sentait les battements du sang dans ses veines. Ses doigts fins s'enroulèrent autour de son poignet, l'obligeant à stopper les mouvements frénétiques du stylo sur le papier. Elle cligna des paupières, la main en suspens au-dessus de la table. Elle restait immobile, coincée dans l'étreinte de son ombre. Parce qu'il était plus grand, et plus sage. Qu'elle devait à son audace sa réussite professionnelle. Parce qu'il était ce qu'elle n'était pas, courageux et téméraire, il avait balayé la stabilité de son poste pour le frisson de l'inconnu, lorsqu'elle s'était contenté de gravir les échelons simplement. Elle soupira, se redressant sur le fauteuil devenu inconfortable. - Je sais. Et je ne t'ai pas donné d'ordre. Elle tenta, en vain, de reprendre le contrôle de son bras. Ses yeux rencontrèrent ceux de Julian, elle n'y voyait rien, elle y voyait tout. Elle ne le comprenait pas. J'ai du travail, Julian. Mais elle restait silencieuse, perdue dans le bleu de son regard, trop proche, trop perçant.  Elle cligna des paupières, retrouvant son expression sévère, sérieuse. - Je corrige ce qui a besoin d'être corrigé. Elle était amère. Ses propres écrits n'étaient jamais parfaits. Ceux de Julian l'étaient. Sa vanité l'obligeait à imprimer chaque lettre sur sa rétine pour y trouver un défaut. Parce qu'elle avait besoin de se faire croire qu'il n'était pas meilleur. Elle raturait des virgules, ajoutait des retour à la ligne. Car chacun de ses mots était juste, et que ses lectures provoquaient une jalousie terrible. Elle se mordilla la lèvre, s'appuyant contre le dossier du siège. Elle porta sa main libre à ses yeux, frottant ses paupières de ses doigts noircis par l'encre. - Je n'ai pas l'intention de gâcher tes chances, Julian. Tu n'as pas besoin de moi pour le faire. Elle provoquait, toujours, ignorant ses conseils. Elle ne dormait pas, Harley. Parce qu'elle craignait de tomber dans son sommeil, de se réveiller dans le vide. Elle avait peur de tout perdre. - Qui va s'assurer de la qualité de nos écrits, si je ne le fais pas. Ça n'était pas une question. Elle était responsable de ce qu'on publiait, son nom était associés à chacune des phrases imprimées sur le papier. Elle avait confiance en ses employés. C'étaient ses doutes envers elle-même qu'elle projetait sur eux. C'étaient ses doutes qui la conduisaient à travailler si tard. Les yeux lui brûlaient, les mots flottaient sous ses paupières lorsqu'elle les fermait. Elle avait trop travaillé, trop lu, trop corrigé, dans l'effort d'atteindre une perfection qui n'était que sienne. Il semblait qu'on n'en attendait peu d'elle, et pourtant on ne remarquait jamais lorsqu'elle faisait plus. Elle réussissait pour les autres, mais était la seule à s'en féliciter. Et ça ne changerait jamais. Ses efforts étaient vains, mais ils ne cesseraient jamais. Seule l'amertume de Julian la poussait dans ses retranchements. Elle voulait égaler son talent. Elle était à sa place, mais n'aurait jamais sa stature. Ses yeux parcoururent le visage de Julian au-dessus d'elle, à mi-chemin entre la coupure et la caresse. Ils étaient les mêmes, ambitieux et bornés. - Qu'est-ce que tu fais encore ici, à cette heure-là ? Il sentait la cigarette, le parfum et la jalousie. Il ne travaillait pas, il flottait dans les couloirs, il soufflait volontairement sur l'édifice fragile de sa concentration. Julian Fitzgerald avait perdu de sa superbe aux yeux du monde du journalisme, tombant de son piédestal, il tentait d'y grimper à nouveau. Il était la concurrence qui élevait Harley, mais elle ne l'avait jamais vu se perdre dans son travail comme elle le faisait. Elle enviait ses facilités, elle enviait la confiance qui émanait de ses yeux et de sa posture. Ses doigts enroulés autour de son poignet ne la serraient pas. Elle pouvait s'en défaire aisément, mais elle ne le faisait pas. Son esprit cherchait le contact, lorsque sa conscience le lui interdisait.
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() message posté Mar 11 Avr 2017 - 21:16 par Invité

when my eyes meet her gaze as we're sitting here staring at each other, time stops. those eyes are piercing mine, and i can swear at this moment she senses the real me. the one without the attitude, without the facade. Son souffle. Ses cheveux. La tristesse laminée au creux de ses paupières. Je me penchais sans l'effleurer. L'onguent céleste se détachait de des lèvres. Il tombait comme une larme sur le papier. Ses mots étaient une rature au bout du stylo. Elle craignait mes jugements, car c'était ma voix qui s'élevait au-dessus de la foule. C'était mon chant qui se fissurait sur sa peau glacée. Oh mon coeur était un aigle solitaire qui se rapprochait vers la proie. Il tendait les serres vers son cou pour montrer le visage de la charogne. Je voulais la posséder dans un dernier soupir. Ecraser sa vanité pour que la mienne se dresse, impétueuse et vindicative au sommet de la montagne. Ma rancune était la passion écrivaine. J'entendais les murmures du vent sur la vitre. Je sentais les ébats de la pluie contre la chaussée grumeleuse d'une ville qui ne dormait jamais. Julian Fitzgerald, le fils de la dame de fer. L'enfant tombé du perchoir après avoir craché la cuillère d'argent. Mais elle ne savait pas. Harley ignorait mes histoires et mes origines. Elle ne voyait que le mépris que ma bouche exhalait sur sa joue et l'odeur nauséeuse du tabac trop froid, déjà usé. Je souris sans retirer ma prise. Mes doigts étaient devenus une cage. Je retenais ses élans. Je la dérobais de son pouvoir. On écrit avec les mains. Mais on court avec l'esprit. On s'élève avec le coeur téméraire. Je goûtais les saveurs de la caféine au travers de ses gestes. Ou pouvait-on aller si le bureau se fermait ? Je fuyais le divorce et les débâcles amoureuses. J'échappais à l'impulsion de colère et la pensée de violence. La vie n'était qu'un poing de vue. Mais elle - la créature surnaturelle et farouche, elle restait pour prouver que sa place était légitime. Je fixais mes prunelles sur les arabesques de son visage. J'admirais les courbures de ses cils aussi brillants que les étoiles. J'espérais retrouver mon courage et le talent du nihiliste. Tu as le poste parce que je suis parti. J'écrivais pour déplorer la destinée du surhomme mais je n'étais qu'un animal ébloui par la beauté infinie. L'indépendance avait cassé mes jambes. Elle avait tué ma réputation car il ne suffisait pas de crier pour avoir une voix. Il fallait le pouvoir et les relations. Les pistons et les bons amis. Je léchais le coin de ma bouche. L'amertume de la cigarette avait laissé sa trace sur mes sourires. L'alliance perdu au fond de la poche, je reniais l'évidence de mes échecs. Ce que Harley disait, je le respirais. Je le décortiquais sous ma langue acérée. «  Pourquoi aurais-je besoin de toi alors? Ne te rend pas inutile lorsque je te donne de l'importance. »Mes ongles appuyaient sur son carpe. Je ne voulais pas ses réponses. On savait déjà que la symbiose était malsaine. J'étais venu pour elle. Peut-être, en rampant, autour des couloirs et des escaliers. Mais le corps indigné se levait. Et tel un zombie, il caressait la torpeur de la nuit. Je plissai le front en soufflant sur ses doigts. «  Moi, je pourrais corriger les virgules et le format puisque tu juges que si la police est jolie, les gens peuvent se permettre de lire de la merde. »Je haussai les épaules. Elle modifiait mes tournures de phrases pour associer son nom au mien. Mais j'étais l'auteur qui ne tombait jamais. La marque de ma plume surplombait ses efforts. Je la toisais en laissant l’emprunte de ma main sur son poignet. Je glissais sempiternellement, j’effleurais les bords de sa manche de soie. « Je n’ai nul part où aller - moi aussi. » Je souris en lâchant prise. Harley était l’image de l’autre côté du miroir, je plissais les yeux et son expression se crispait. Nous étions la théorie du chaos formulée sous les ailes du papillon.« Je peux t’aider. Si tu dors plus tôt, tu seras plus supportable demain. » Murmurai-je, la prise raffermie sur sa main. Nos doigts se froissaient sur la pile de feuilles. Je souris avant de me laisser tomber sur le fauteuil. « Ne t’inquiète pas. Je ne facture pas les heures supp. Je considère notre collaboration comme un acte de charité. Tu es la demoiselle en détresse, incapable de finir ses critiques pendant les heures convenues de travail.  » Je m’amusais de sa fatigue, poussant l’ironie jusqu’à la limite. Parce qu’il était plus facile de juger ce qu’on ne comprenait pas. La différence. L’émotion. Tout.
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() message posté Mar 11 Avr 2017 - 23:18 par Invité
Il était fier, insolent, impétueux. Les mots entre ses lèvres soufflaient sa rancœur et acéraient sa langue. Il nourrissait l'ambition d'Harley lorsqu'il tentait de l'abattre. Ses efforts étaient vains, elle s'en servait contre lui. Leur combat était sans fin, yeux dans les yeux, main dans la main. Poussés par leur fierté respective, il semblait qu'ils ne baisseraient jamais les armes. Harley vivait pour la perfection, mais elle n'était pas dupe. Elle devait son poste à ses envies d'indépendance. Elle lui devait sa carrière, et ça lui brûlait les entrailles. Elle fixait son regard brun sur ses traits aigus, imperturbable, inébranlable. Elle roula des yeux, mordillant l'intérieur de sa joue en relevant le menton. Il provoquait, comme toujours, parce qu'il n'acceptait pas ses propres échecs. Parce qu'il était plus facile de cracher son venin sur quelqu'un d'autre. - Trop d'assurance ne mène jamais bien loin. Je pensais que tu l'avais compris. Il était le seul responsable de sa chute. La confrontation était terrible, douce et violente à la fois, elle était coincée par sa prise, mais s'élevait par son contact. Chacun de ses gestes jouait avec les battements de son cœur, elle était impassible, pourtant, passée maître dans l'art de la tromperie. Il ne saurait jamais, parce qu'il ne la voyait pas, au-delà de son air sévère et de ses gestes assurés. Elle mentait, à lui, à elle-même, à tout le monde. Il était plus simple de faire semblant. Julian était, comme elle, d'une assurance déconcertante. Il ne tombait pas, jamais. Mais elle ne baissait pas le regard, l'affront était d'autant plus grand qu'elle refusait la défaite. Pas encore. Elle sourit, silencieuse. Les journalistes étaient les mêmes que ceux qu'il avait autrefois dirigés. Il le savait comme elle, la merde était la même, seule l'autorité avait changé. Il restait dans les parages dans l'espoir naïf de se sentir à nouveau important. Il ne l'était plus. Le nom d'Harley avait remplacé le sien, tout le monde s'en était accommodé. Tout le monde, sauf lui. Il rôdait aux alentours, comme prêt à lui sauter à la gorge à la moindre erreur, à la moindre faiblesse. Pourtant, elle ne fut pas déçue lorsqu'il annonça qu'il resterait. Sa présence était difficile, parce qu'elle n'était jamais totalement désagréable. Ses doigts enfermaient les siens, elle était immobilisée par ses murmures. Elle souffla. - Quelle générosité. Je n'ai pas besoin de ton aide, merci. Elle se redressa sur le siège. Son humeur était changeante. La présence de Julian la rendait mauvaise. Parce que ses affronts étaient continus, et qu'elle se défendait toujours. - Mais si tu as du temps à perdre à me regarder travailler, libre à toi. Il est plus de dix-huit heures, je n'ai plus mon mot à dire. Il se laissa tomber sur le fauteuil, sa nonchalance poussée à l'extrême. Il était l'averse qui surprend, brouille, et disparaît aussitôt, laissant les rues trempées et glissantes. Elle reprit le cours de ses écrits, baissant le regard sur les feuilles qu'il avait froissé de leurs mains. - Je n'aurais pas à faire d'heure supp si tu écrivais correctement. Elle se battait contre la fatigue, il jouait avec son impatience, s'amusait de sa nervosité. Elle ne le regardait plus, mais elle sentait son regard transpercer sa peau. Il ne partirait pas. Et elle était trop fière pour accepter son aide. Ils étaient condamnés par leur orgueil, ils pourriraient dans leur mépris respectifs, ils se perdraient parce qu'ils ne savaient agir autrement. Elle avait perdu sa concentration lorsqu'il avait poussé la porte du bureau. Il l'avait piétinée en attrapant son poignet. Il la noyait de ses regards incessants. - Si tu pouvais trouver une autre demoiselle en détresse, j'en serais plus que ravie. Et si tu veux vraiment te rendre utile, tu peux aussi aller me chercher un café. Il me faudra bien plus pour supporter ta présence, mais c'est un début. Elle se tut un moment, penchée sur les écrits qu'elle n'arrivait pas à lire. Elle n'y voyait que les provocations de Julian, qui se mêlaient à ses doutes. Si elle n'était pas à la hauteur, il reprendrait sa place. Elle se redressa, allongeant son regard sur la silhouette de Julian à travers ses cils maquillés. - Qu'est-ce que tu veux, Julian ? Tu as sûrement bien mieux à faire que de me regarder corriger des fautes de frappes un vendredi soir. Alors je réitère ma question : qu'est-ce que tu fais ici ?
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() message posté Mer 12 Avr 2017 - 21:46 par Invité

when my eyes meet her gaze as we're sitting here staring at each other, time stops. those eyes are piercing mine, and i can swear at this moment she senses the real me. the one without the attitude, without the facade. Heureuse d’être à nouveau libre, la nuit parachevait son heure sur les bâtiments de shoreditch. Elle se penchait, approchant suavement des silhouettes. Elle réclamait l’attention de nos corps. Le voile tombait sur le silence. Je serrais la mâchoire. Le times n’était qu’un vaste alentour. Une crypte qui ondulait sous les étincelles de la lune. Je souris en sentant la peau de Harley sur ma main. L’impression d’effleurer la limite interdite, de danser avec l’ennemi. L’alliance avait laissé une marque sur mon annulaire, comme la morsure d’un serpent dont les venins se distendaient dans mes bronches. Ma gorge réclamait la fumée d’une cigarette, lorsque mon coeur se languissait de baisers. De tendres baisers. La douceur de son parfum se transformait sous ma grippe, devenant sucrée, désireuse, répugnante. J’aimerais mourir de douleurs. Mais je survivais malgré la déception et les départs. Je me tenais au milieu des rocs et des fantômes du passé. Mon visage était diaphane. Il abordait le coin de sa bouche sans la frôler. Ses lèvres coulaient comme l’eau bleue sur les rivages. Je ne savais rien. Je ne connaissais pas les pensées de la rédactrice de la section politique. Elle était simplement apparue, quelques semaines après ma démission. Elle avait gravi les échelons et volé ma place. Mon nom grondait dans les murs, troublant la quiétude de nos échanges. Le texte était paisiblement imprimé sur le papier. Mais on le décortiquait. On rayait les contours biscornus au stylo. Je souris en laissant mon pouce glisser sur son bras. Je suspendais ses mouvements, essayant de lui dérober une faiblesse, de trouver une brèche dans son expression lointaine. Ses yeux étaient des émeraudes ternies. Le vert boisé, la prunelle noyée dans la boue. Son reflet s’embaumait sur mon esprit. Je la détestais. Je ne supportais pas cette proximité. Et je l’orchestrais. J’étais le premier à toucher lorsqu’elle s’offusquait de mes paroles. Belle contradiction. Folle exubérance. « Mon assurance t’a donné ce poste. » Murmurai-je en secouant les épaules. Mes cheveux exhalaient l’odeur de la pluie. Les gouttelettes condensées sur la chemise, je me laissais porter par la froideur de l’automne. Les mots s’élevaient dans un râle profond. Elle osait juger la qualité de mes écrits. Elle osait déformer mon talent. L’amertume s’étirait sur les traits de mon visage. «  Je ne suis pas ton valet, Harley Quinzel. Je suis le mieux qualifié dans une équipe qui se compose de toi. » Son arrogance se perdait dans le faste de de sa magnificence. Je croisais sa silhouette flegmatique. L’envie de lui répondre, de lui confier que je n’avais plus d’appartement - que ma femme était partie et que je me retrouvais comme un étranger dans ma ville. Mais elle se serait moquée, Harley. Elle aurait levé le doigt pour ponctuer mon chagrin. Je me mordis la lèvre inférieure. Ici, je vagabondais. Je surveillais les couloirs lorsqu’elle travaillait sous la clarté de la lampe. Son teint était blafard, presque argenté. Je voulais lui dire qu’elle était belle malgré la fatigue. Que l’haleine du café lui donnait du caractère. Mais je ne voyais plus les détails. J’oblitérais ses tentatives parce qu’elle n’était qu’une tâche obscure. « Je risque de cracher dans ton gobelet. Le seul moyen de te servir un café est de t’emmener au strabucks. Pour des raisons d’hygiène, vois-tu. » Je me levai, talonnant dans l’obscurité. Je m’amusais de ses questionnements. Je n’avais pas à justifier ma présence. Un soupir m’échappa alors que je laissais mes yeux s’étaler sur son profil aigu. Elle se répétait - elle devenait ennuyeuse. Je haussai les épaules d’un air désinvolte, ignorant les mugissements de sa voix grinçante. « Je veux fumer. Mais hélas, je n’ai plus de feu. » M’enquis-je en esquissant quelques pas vers la porte. Ma démarche était vacillante, suivant les rythmes d’une symphonie muette. Mes jambes s’arrêtaient avant de partir. Ils maintenaient l’équilibre entre nos silences et la confrontation. « Alors tu viens? On a besoin de se doper pour co-exister. Je t’offre un Rhum coffee et tu me trouves une allumette. » Je serrai la mâchoire en la fixant. Mon regard était avide, il transperçait sa chair pour embraser son âme. Elle ne passait pas inaperçue. Harley et ce fragment de petite fille perdue. Celle qui se cachait. Qui voulait briller comme une étoile. 
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() message posté Lun 17 Avr 2017 - 21:18 par Invité
La nuit aiguisait tous les chagrins, amplifiait toutes les envies. Il n'y avait rien d'autre que la fatigue et l'encre sous ses ongles, la solitude et les frissons dans sa nuque. Elle avait rampé jusqu'au sommet, Harley, seule et invisible, mais ses victoires n'étaient pas les siennes. Elles disparaissaient sous les annonces de sa sœur, elles se courbaient sous les rires de son frère. Et la plus grande se perdait dans la témérité de Julian. Sa fierté n'était que naïveté, elle avait volé sa place parce qu'il l'avait quittée. Et il était revenu. Elle ne le regardait pas, lorsqu'il brûla sa main de la pulpe de ses doigts. Elle ne le regardait pas, lorsqu'il murmurait dans ses cheveux. Je sais, Julian. Elle resta silencieuse. Elle n'avait rien à dire. Les joutes étaient interminables, répétitives. Il clamait son arrogance, elle renchérissait de la sienne. Ils étaient fiers et orgueilleux, ils se battaient inlassablement. Et quand elle se perdait dans ses yeux, elle y voyait les combats inutiles et l'amertume absurde. Elle ne le connaissait pas. Elle fronça les sourcils lorsque le surnom franchit ses lèvres. Harley Quinzel. Elle était devenue folle par amour. Elle s'était laissée baratiner, pousser dans les recoins sombres. Elle était tombée amoureuse de son tyran. - Je ne le nierais pas. Elle balaya ses mots d'un geste de la main, la nonchalance trahie par les tressautements de son genou et les battements manqués de son cœur. Julian, vas-t-en. Tu me troubles. Elle battait des paupières sous la lumière faible de la lampe. Elle avait besoin de repos, et le refusait parce qu'il était là, surveillant le moindre de ses gestes. Elle le laissa parler, sa voix rauque emplissant l'espace trop vide du bureau. Elle soupirait, roulait des yeux, elle était fatiguée, mais tenace. Il s'acharnait, elle répondait, parce qu'elle ne voulait pas qu'il gagne. Parce qu'Harley Stafford ne perdait jamais. Elle releva les yeux sur sa silhouette, découpée dans l'encadrement de la porte. Il l'attendait. Elle le fixa un instant, silencieuse, hésitante, perdue dans la contemplation de la forme de ses épaules, de ses cheveux humides. Elle le détestait. Elle se redressa, soupirant. - Très bien. Elle n'avait pas envie de le suivre. Elle en avait besoin. Ses gestes étaient lents, pleins, gracieux sans qu'elle n'en ai conscience, lorsqu'elle jeta son manteau sur ses épaules et tendit le bras pour éteindre la lampe. L'obscurité les avalait. Elle rejoint Julian près de la porte, le frôlant de son bras, de ses yeux qui tentaient de voir au-delà. Il était un mystère. - Je ne fume pas. Je n'ai pas de feu. Elle aurait aimé dire que l'odeur de la cigarette était dégoûtante. Mais elle faisait partie de son parfum. Et elle s'en accommodait. Elle se glissa entre les bureaux, laissant traîner ses doigts fins sur les écrans d'ordinateur. Un, deux, sur la gauche. Tiroir du bas. Elle l'avait vu, Travis, glisser son briquet entre deux dossiers. Il fumait en cachette, sa femme ne le savait pas. Harley ne disait rien. Elle enroula ses doigts autour du feu et fit demi-tour. Silencieuse, flottant au-dessus de la moquette vieillie. Elle attrapa les doigts de Julian, déposant l'objet dans sa paume. Elle devait lever le menton pour croiser son regard, elle sentait son souffle sur son front. - Il s'appelle revient, murmura-t-elle, il n'est pas à moi. Et elle resta un instant ainsi, les lèvres suspendues, les doigts serrés autour des siens, perdue dans l'immensité de tout. Elle n'était rien, Harley. Elle était minuscule et insignifiante. Une pauvre enfant assoiffée de l'attention qu'on ne lui donnait jamais. Mais lorsqu'il la regardait, elle était quelqu'un. Elle devenait brûlante lorsqu'il touchait sa peau. Elle recula, lâchant sa main, son regard, et balaya l'air de ses cheveux dorés. Elle lui tournait le dos, parce qu'elle ne pouvait plus supporter sa proximité. L'ascenseur était tout près, et pourtant il lui semblait qu'elle dû marcher des heures pour l'atteindre. Elle suspendit son doigt au-dessus du bouton, relevant les yeux sur la silhouette de Julian, resté dans la pénombre des locaux. - Mon café, Fitzgerald. J'ai soif.
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() message posté Lun 24 Avr 2017 - 0:54 par Invité

when my eyes meet her gaze as we're sitting here staring at each other, time stops. those eyes are piercing mine, and i can swear at this moment she senses the real me. the one without the attitude, without the facade. Harley était belle. Mais le destin l’avait écarté. La beauté. La gloire. Le succès. Son toucher devenait voluptueux à la surface du papier. Ma voix l’avait éconduit au coeur du volcan. Je n’étais pas son maître. Ma défaite l’avait seulement hissé. Si elle demeurait au sommet. Si elle parvenait à faire pâlir les éditeurs. C’était son mérite et sa ténacité. Le charme qu’elle exhalait dans une démarche harmonieuse autour des couloirs du Times. Je me penchais en imaginant les cliquetis sur le sol. Ses talons me berçaient dans une litanie parfaite. Ils fermentaient mon désir de grandir. Et j’écrivais pour elle. J’écrivais parce qu’elle était là - de l’autre côté du miroir, tel un reflet qui se composait de nous. Nos images se déformaient sur la glace. Ils s’épousaient dans une apoplexie éprouvante. Je me penchais lentement vers sa joue. A bonne distance, ma bouche furetait autour de sa pommette saillante. Je ne l’aimais pas. Je la respirais dans les contours de la nuit. Sa peau était âcre et sans goût. Elle se fendillait comme la toile d’une araignée sur une brindille d’herbe qui, tombait, qui se laissait porter par les déhanchements fébriles de la rivière. Elle balaya l’air d’un geste de la main. Et je ressentais les spasmes de ses muscles derrière les plis du tissu. J’imaginais la détresse inhérente aux silences. Au début, son nom m’avait obsédé. Harley. Stanford. Quinzel. L’autre. Elle s’infiltrait dans ma tête et ma poitrine. Ce que j’avais réalisé avant n’existait plus. Il n’y avait que la pensée d’elle - de ses soupirs agaçants et de ses commandements obsolètes. Je n’étais pas un macho. J’aimais les femmes et leur intelligence jusqu’à ce que cette dernière m’extirpe de la réussite. Je me sentais las. Je m’avançais jusqu’à la porte, la cigarette suspendue entre les lèvres. Harley se dirigeait avec aisance jusqu’aux bureaux des collaborateurs. Elle me tendit un briquet. Nos mains s’emmêlaient dans une étreinte interdite. Mon regard s’illuminait sous néons de la lampe. Il s’approchait, suppliant, implorant, attisé par la flamme qui s’éveillait sur ma bouche. Il y avait autre chose que je voulais fumer. « Tu pourras m’allumer en bas. Règle numéro un. Il ne faut jamais confier un briquet à un fumeur et s’attendre à le récupérer. Tu as beaucoup à apprendre, petit chef. » Murmurai-je sans lâcher prise. Mais elle s’éloignait, Harley. Sa silhouette était fugace. Elle s’amenuisait dans la lumière afin de peindre le ciel. Une constellation. Une comète. Je demeurais stoïque face à l’ascenseur. Je craignais l’enfermement avec ce désir tourmenté alors je laissais les portes glisser entre nous. Son visage disparaissait avec le bip et je m’élançais dans les escaliers afin de rattraper sa chute. Nos voeux contrariés. Nos passions insignifiantes. Parce que ma victoire devenait une défaite pour elle. Il n’y avait pas assez place pour deux coeurs. Seulement, le mien. Peut-être le sien. Je baissais les yeux sur mon poignet. Mes phalanges gardaient les traces de l’alliance. Elle ne l’avait pas vu - elle ne remarquait pas l’emprunte de l’acier autour de mon annulaire. La promesse éternelle m’avait brûlé. J’étais l’écrivain de la dissociation, à moitié marié, à moitié libertin. Mes pas étaient enchâssés sur le parquet. J’étais arrivé le premier, essoufflé devant l’immense baie vitrée. Je voyais ma vie défiler derrière les brumes de la ville. Je me sentais vaciller entre les contradictions de mon esprit. Et lorsqu’elle apparu, mon sourire désignait ses courbes aiguisées. Nous pouvions marcher jusqu’au starbucks. Mais la limité était là, entre nos corps qui s’effleuraient dans l’obscurité automnale. Elle me rejoignait à l’extérieur. Je la fixais. Je la contemplais au travers des imperfections et des ratures. Toutes magnifiques. Sublimées par les nuances orangers de sa chevelure. « Attends. » M’enquis-je en attrapant son dos. Je m’imposais devant ses prunelles étoilées, comme la rivière menaçante. Et elle était la toile, les arabesques argentées tissées par l’araignée. Laisse-moi t’emporter.« Le feu, Harley. » Je murmurais en inclinant la tête. Je touchais ses mains afin de l’élever vers mon visage. Le vent perturbait la flamme qui se déhanchait. Alors je créais un foyer sous nos doigts. Un havre de paix, où nos esprits se rencontraient sans les armes. « N’aie pas peur. Je ne brûle pas. » Je souris avec douceur. Mais l’amertume était encore là, au fond de ma gorge et dans mon gosier. Elle avait volé ma place. Elle avait prit l’ardeur de ma flamme. 
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() message posté Dim 30 Avr 2017 - 21:49 par Invité
Elle était prise au piège, Harley. Immobile, elle regardait son ombre l'engloutir sans un mot. Parce qu'il était trop tard pour reculer, trop tôt pour plonger. Il l'étouffait de ses regards froids, brûlants, son toucher était trop doux, ses murmures trop proches. Il la poussait vers une chute certaine, mais elle l'entraînait avec elle le long du précipice. Ils n'étaient pas fait pour être ensemble. Ils n'étaient pas fait pour être sans l'autre. Ils étaient seuls, bercés par leurs désirs muets et la lueur de la Lune, les doigts mêlés dans une étreinte fébrile autour du briquet. Elle sourit, de ce sourire en coin qu'elle affichait souvent. Le coin des lèvres qui se moque, relevé par la fierté. Petit chef. Elle fixa un instant la lumière dans ses yeux, assombris par la nuit mais perçants comme au jour, le cœur battant si vite qu'elle ne le sentait plus dans sa poitrine. Elle ne sentait plus rien, Harley, que les fourmillements au départ de sa main qui s'évadait dans son corps entier. - Je l'admets. J'ai encore des choses à apprendre, souffla-t-elle en plissant les paupières. Enseigne-moi donc. Il la méprisait de ses mots, de ses regards, il a surplombait de sa carrure imposante, de ses gestes lents. Elle était grande, Harley. Son assurance était feinte depuis si longtemps qu'elle était devenue véritable. Mais Julian l'ébranlait chaque fois qu'elle l'apercevait déambulant dans les couloirs, près de son bureau, celui où, comme elle, il avait passé des nuits à travailler. Elle recula, le regard fixé sur ses lèvres, puis s'échappa de son emprise d'un mouvement d'épaule, jusqu'à l'ascenseur. Il ne bougea pas. Elle épiait sa silhouette, l'ongle appuyé contre le panneau de commande, les sourcils froncés en un pli léger sur le front. Il attendait. Elle ferma les paupières lorsqu'il disparu derrière les portes de l'ascenseur, et aussitôt ses épaules s'affaissèrent. Elle respirait. Elle s'appuya contre la paroi froide, entourée de son reflet qui l'observait à travers le miroir. Les joues rosies et le ventre serré. Il ne viendrait pas. Il s'était joué d'elle, et elle l'avait accepté sans peine. Elle brûlait de mépris, pour lui, pour elle-même, relevant le menton lorsque les portes se rouvrirent. Il perdrait à son propre jeu. Mais il ne l'avait pas encore compris. Il était là, pourtant, et elle eu une hésitation, légère, invisible, lorsque ses yeux trouvèrent sa silhouette près de la baie vitrée. Elle s'avança en silence, alors qu'il souriait. Je ne te comprends pas, Julian. Elle le dépassa sans un mot. Elle voulait partir, loin de lui, avec lui. Mais il ne lui laissait aucun répit. Sa main glissa dans son dos pour l'arrêter. Il était cruel. Attends. Et elle attendait, les pommettes caressées par le vent, les yeux arrêtés sur son visage. Il était toujours trop près, et jamais assez. Elle leva les mains, conduites par celles de Julian vers ses lèvres. Elle avait le feu entre les doigts, mais c'était lui qui contrôlait. Elle serra les mâchoires, l'attention portée sur la flamme qui oscillait entre l'abri de leurs mains. Elle était calme, concentrée, muette. Elle ne voulait plus le regarder, mais inévitablement, ses yeux suivirent la cigarette jusqu'à sa bouche. Il a berçait de sa voix douce, la griffait de ses sourires, parce qu'il mentait. Il brûlait, plus que n'importe quoi, que n'importe qui, le moindre de ses touchers la marquait au fer rouge, et les cicatrices ne disparaissaient jamais. - Je n'ai pas peur, assura-t-elle dans un murmure, relevant finalement ses prunelles sur son visage éclairé par la lueur orange. Je suis terrifiée. Elle n'avait pas peur de lui. Elle avait peur de son cœur qui avait manqué un battement lorsqu'il avait soufflé contre son oreille. Peur des frissons qui lui avaient brouillé l'échine lorsqu'elle avait senti sa main à travers son chemisier. Elle n'avait pas peur qu'il lui reprenne sa place. Elle craignait ne pas être à la hauteur pour la garder. Mais Harley Stafford n'avait jamais peur. Elle coulait l'encre sur le papier de sa plume acérée, elle déambulait entre les bureaux, le regard baissé vers les employés qu'elle ne méprisait pas, mais sur lesquels elle appuyait l'autorité de sa posture. On se pliait à la règle, on se tuait à la tâche pour satisfaire une patronne trop exigeante. Elle régnait sur les bureaux, protégée par la vitre impeccable. Protégée de tout mais pas de Julian. Parce qu'il écrasait son autorité sans scrupule, bercé par de vaines illusions, nourri par une ambition violente. Il s'appliquait à imposer son regard, qui crachait le mépris que ses mots n'exprimaient pas toujours. Il était l'un et l'autre, les sourires doux et la voix brutale. Les yeux noyés dans un trop plein d'arrogance, de crainte, de désir. Elle voyait tout, ne discernait rien. Elle cligna des paupières, libérant ses doigts lentement. - Tu as eu ton feu, allons chercher mon café. Elle frôla son épaule en le dépassant, laissant ses talons claquer sur le trottoir. Elle avait mal aux pieds, au cœur, au corps.
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