memories from the past (peter)

Memories from the past

Peter & Kenzo

✻✻✻ Le temps filait trop vite. Hier encore nous étions des enfants, et demain, nos enfants se retrouveront à notre place. Le coup de vieux commençait, car nos vies avaient changé. Car nous avions franchit la frontière entre ce qui nous séparait de nos parents : avoir des enfants. Cela faisait trop longtemps que je n'avais pas vu Peter, et notre conversation le démontrait bien : je n'avais toujours pas abordé le sujet qui m'avait poussé à l'appeler. Mais malgré tout, j'étais heureuse de ces retrouvailles car elle me rappelait à quel point le temps filait vite. Mais aussi tout ce que j'avais traversé et surmonté. Je hochais la tête à sa remarque. Oui, sacré coup de vieux. J'eus un sourire au coin des lèvres et lui annonçais la date et l'heure du procès. Je le regardais noter sur son téléphone et hochais la tête, reconaissante lorsqu'il m'annonça qu'il pourrait se libérer. Je détournais les yeux, émue. Emue et touchée qu'il songe à m'aider dans ce procès. Mes amis n'étaient pas nombreux, mais tous m'aimait assez pour témoigner avec le coeur. J'affichais un léger sourire puis me grattais la gorge avant de boire une nouvelle gorgée dans ma pinte de bière. Et nous repartions dans les souvenirs, dans ce que nous étions désormais en comparaisant de l'avant. J'affichais un grand sourire à son idée. Oui, l'aventure était une bonne idée, mais Louis était encore trop jeune pour supporter les longues heures de marche ou de voiture, et les endroits peu confortables. « Il est encore trop jeune, il ne pense qu'à jouer avec ses dinosaures... Mais pour dans deux ou trois c'est une très bonne idée... » Je ris doucement à mes mots et le regardais, reconnaissante. Après un court voyage dans le passé, nous en revenions au présent et Peter me questionna sur ce que je souhaitais faire d'autre. Je le regardais, hésitante et presque honteuse et répondis doucement : « Ouvrir ma propre gallerie d'art et vivre de mes toiles... » En soit, c'était possible. Helga m'avait de nombreuses fois poussé à me lancer, Zola n'avait jamais cessé d'y croire, Alexandra m'en avait offert la possibilité avec ce local. Mais j'avais toujours peur, toujours peur d'échouer et de briser cette stabilité bien trop nécessaire pour y renoncer. « C'est trop incertain pour le moment. Alors j'essaye de me tourner vers la critique d'art. Mais mon chef me pousse à écrire, et j'ai eut la possibilité de participer à un scénario de film, mais le réalisateur a disparu du jour au lendemain... » Je soupirais. L'écriture avait toujours été un moyen de libération, mais je n'y avais jamais songé comme métier. Aujourd'hui on m'en offrait la possibilité et j'étais bien tenté. Mais ce n'était pas mon rêve d'enfant, ça ne l'avait jamais été. Peu à peu, je m'éloignais de mes rêves sans être sûre de faire le bon choix, et je craignais de le regretter un jour. Mais je ne pouvais pas tout faire. Je passais une main dans mes cheveux bruns et ajoutais : « A vrai dire je suis un peu perdue. Depuis que j'ai retrouvé Louis, j'ai l'impression que tout est possible alors je ne sais plus quels choix faire. » Je le regardais un sourire au coin. C'était ironique, mais c'était réel. J'avais tant manqué de possibilités pendant trop longtemps, et aujourd'hui, tout semblait au bout de mes doigts. Juste là. Mais il suffisait d'un faux pas pour casser cet équilibre, et pour tout faire foirer.
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Hours are like diamonds, don't let them waste, time waits for no one, no favours has he, time waits for no one, and he won't wait for me ✻✻✻ « Il est encore trop jeune, il ne pense qu'à jouer avec ses dinosaures... Mais pour dans deux ou trois c'est une très bonne idée... » Peter sourit. Ce ne sont que des petites conversations, des détails qui ne veulent pas dire grand-chose mais ça lui suffit pour voir que Kenzo est heureuse dans son rôle de mère. Il a toujours du mal à se dire qu’elle est vraiment maman, surtout que la situation est particulière, mais elle semble s’épanouir plus que jamais dans ce rôle. Tous deux ont traversé beaucoup de choses depuis l’époque où ils n’étaient que deux adolescents, mais finalement, ils ont trouvé un équilibre, chacun à leur façon. « C’est super ça, je suis sûr qu’il adorera. Et puis des dinosaures, ça peut toujours s’emmener en voyage. » Bon tout dépend la taille des jouets, mais ça doit être faisable. Peter ne sait pas à partir de quel âge il pourra emmener Beth pour des vacances à l’aventure, sans réel plan, mais il a hâte, tout en étant un peu effrayé à cette idée. Mais peut-être qu’avec le temps, il réussira à davantage se laisser aller et profiter de tout ça, sans être inquiet sans arrêt. Il s’est déjà beaucoup amélioré depuis la naissance de Beth, où il paniquait pour le moindre éternuement ou minuscule bobo.
« Ouvrir ma propre gallerie d'art et vivre de mes toiles... » Peter s’en veut un peu de ne pas savoir ça, mais peut-être le sujet n’est-il jamais venu entre eux. Il comprend que Kenzo hésite à se lancer là-dedans, c’est un domaine où il est assez difficile de gagner sa vie. Et quand on a un enfant à charge, prendre des risques est plus compliqué. « C'est trop incertain pour le moment. Alors j'essaye de me tourner vers la critique d'art. Mais mon chef me pousse à écrire, et j'ai eut la possibilité de participer à un scénario de film, mais le réalisateur a disparu du jour au lendemain... » Au moins, elle essaye différentes choses, c’est bien pour trouver ce qui lui plaît, avant de se lancer dans son rêve. « A vrai dire je suis un peu perdue. Depuis que j'ai retrouvé Louis, j'ai l'impression que tout est possible alors je ne sais plus quels choix faire. » Cela, Peter peut parfaitement le comprendre. Avoir un enfant permet de regarder vers l’avenir, mais encore faut-il oser construire cet avenir. Et bien sûr, cela passe par une carrière stable, mais qu’on aime tout de même. Un compromis à trouver. « Tu vas réussir à trouver ta voie, j’en suis sûr. Parfois, ça peut prendre un moment mais au moins, tu es ouverte à tout, c’est important. Et si jamais j’entends parler d’opportunité dans ces domaines, je te le dirais. Enfin sauf par de possibles clients au restaurant, je ne vois pas trop comment je pourrais t’aider. » Mais le cœur y est, n’est-ce pas le principal ? « Le principal, c’est que tu sois heureuse dans ce que tu fais. » C’est peut-être un peu gnian-gnian mais c’est vrai. Peter a toujours eu du mal à comprendre ces personnes qui font un métier qu’elles détestent. Tant qu’à y passer la moitié de sa semaine, autant aimer ça. « Il faudra que tu me montres tes toiles, peut-être que certaines pourraient venir décorer le Beth’s bistrot en attendant l’ouverture de ta galerie. » Bon il ne faudrait pas qu’il déteste ou que le style jure avec le restaurant, mais il ne pense pas prendre trop de risque avec cette proposition.

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Memories from the past

Peter & Kenzo

✻✻✻ Ces retrouvailles avec Peter se passaient à merveille. Deux amis d'enfance qui ressassaient le passé en le comparant au présent. Avec lui, je me rappelais que tout n'avait pas été si noir chez mes parents. Il y avait eut ces après-midi de bonheur en compagnie d'amis, où mes parents étaient trop occupés à bien recevoir pour se soucier de moi. C'était une trêve de remarques désobligeantes mais plutôt le seul moment où mes parents venaient à parler en bien de moi pour vanter leurs mérites. Les Armanskij père et mère étaient de beaux hyprocrites, mais ils savaient se faire aimer. J'eus un sourire. Sans le savoir, les Montgomery m'avaient sauvé de nombreuses fois, en particulier Will avec qui j'avais pu m'évader. Me permettre d'être libre et jeune. Louis n'aurait jamais à vivre de telles choses, et j'étais heureuse à l'idée qu'il ai tout de même, lui aussi, des Montgomery dans sa vie. Je ris à la remarque de Peter. Oui les dinosaures, on pouvait les emmener partout. Mais Louis était encore trop jeune. Son intérêt pour la nourriture le désinteresserait de nombreuses choses. Il avait beau être très intelligent, il n'en restait pas moins un enfant. Parfois, il s'enfermait dans son monde et se mettait à jouer comme si le reste n'existait plus. Il avait beau de cette innocence, de continuer à jouer pour accepter les situations difficiles de la vie. Il y avait toujours une méchante belle-mère et une gentille maman dans ses histoires. Je voulais le laisser être enfant et grandir par lui-même. Je voulais attendre qu'il me pose les questions sur le monde qui l'entoure pour le faire voyager. L'adaptation à notre nouvelle vie allait être longue, je ne devais pas le brusquer. Mais Peter avait raison, il allait adorer ça. Je lui souris chaleureusement et apportais ma bière à mes lèvres. Il me questionnait sur mes envies professionnelles et je finis par lui répondre. A ma connaissance, nous n'avions jamais eut cette conversation, et j'étais heureuse qu'elle ai lieu maintenant. Non pas parce que nous nous étions sentis obligés de l'évoquer, mais parce qu'elle était arrivée naturellement. Peter et moi nous connaissions depuis l'enfant, mais nous en étions encore aujourd'hui à faire connaissance. « C'est gentil. Tu as raison, je vais finir par trouver, mais on est tout de suite plus inquiet quand on a un enfant à nourrir. » Je ris doucement. Je n'étais pas très douée lorsqu'il s'agissait d'être drôle, mais je parvins tout de même à lui arracher un sourire. Ses paroles étaient réconfortantes et je les savais sincères. Il demanda alors à voir mes toiles pour peut-être en exposer une dans son restaurante et je restai là, touchée et terrifiée, à le regarder. C'était la première fois qu'on me proposait une telle chose, quand bien même on me poussait depuis longtemps à ouvrir le local pour la vente. Je déglutis et gênée, je répondis : « Je... Si tu veux. Je ne sais pas si ça te plaîra, c'est assez personnel... Mais... Si l'une d'entre elle te dit, elle est à toi. Je peux même en peindre une à ta demande. » Je lui souris et ajoutais, d'une voix douce : « Ca me ferait très plaisir. » Je regardais les passants autour de nous. C'était assez calme, aujourd'hui. Je soupirais doucement et apportais une nouvelle fois mon verre à mes lèvres. Nous n'avions toujours pas parlé de Will, mais Peter avait déjà presque terminé son café, et le temps s'écoulait. J'allais devoir entrer dans le vif du sujet, peu importe les plaies qu'il allait rouvrir.
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Hours are like diamonds, don't let them waste, time waits for no one, no favours has he, time waits for no one, and he won't wait for me ✻✻✻ Peter est surpris d’apprendre des choses qu’il ignorait sur les aspirations professionnelles de Kenzo. C’est le genre de choses dont ils parlent d’habitude. La conversation commence généralement par leur travail respectif et leurs enfants. Comme c’est d’ailleurs le cas aujourd’hui. De vraies conversations d’adultes en fait. Et ensuite, ils peuvent parler d’autres choses, comme deux vieux amis. Mais Kenzo ne lui avait jamais fait part de ses rêves d’artiste, sinon il s’en souviendrait. Si elle hésite à se lancer, ça paraît logique qu’elle n’en ait pas parlé auparavant. Mais ça ne l’empêche pas d’être heureux qu’elle lui confie cela. Il apprécie leur amitié et pouvoir l’aider, ça compte pour lui. Au fond, Kenzo pourrait s’apparenter à une sœur pour lui, s’il n’en avait pas déjà bien assez. Après ce qu’elle a traversé, il veut qu’elle soit heureuse, tout simplement. Sur tous les plans. Même si récupérer la garde de son fils jouera déjà beaucoup sur son bonheur.
« C'est gentil. Tu as raison, je vais finir par trouver, mais on est tout de suite plus inquiet quand on a un enfant à nourrir. » Il ne peut que comprendre ses doutes, puisqu’il est passé par les mêmes, avant d’ouvrir le Beth’s Bistrot. Et encore, il ne se serait peut-être jamais lancé sans son partenariat avec Graham. Quand on a un enfant, on réfléchit forcément avant de prendre ce genre de décision dangereuse, surtout quand on investit beaucoup d’argent et de temps là-dedans. Tout doit être pris en compte. Mais au fond, si on ne prend jamais de risque, on risque de se retrouver coincé dans une vie qui ne nous convient qu’à moitié. Alors, tout en calculant ses risques, il faut finir par les prendre quand même, dans l’espoir que ça nous rendra heureux. « C’est sûr, mais il ne faut pas oublier, toi, d’être heureuse. Les enfants remarquent ce genre de choses. » Et même si la sécurité financière compte pour beaucoup, un enfant veut seulement être aimé par ses parents. C’est ça, le principal. Même si Peter avait mis longtemps à le comprendre, trop souvent inquiet pour tout et rien. Encore aujourd’hui, il arrive que des doutes l’assaillissent. « Je... Si tu veux. Je ne sais pas si ça te plaîra, c'est assez personnel... Mais... Si l'une d'entre elle te dit, elle est à toi. Je peux même en peindre une à ta demande. » Il sent bien que Kenzo est gênée par sa proposition, peut-être n’est-elle pas encore prête à montrer son art. Peter doute qu’aucun de ses tableaux ne lui plaisent, même s’il ne connaît absolument pas le style de Kenzo. De toute façon, il est loin d’être un expert alors il n’oserait pas juger. « Ca me ferait très plaisir. » C’est ça, le principal. Et que ça aille tout de même un peu avec le style du restaurant. « Si je peux t’aider et décorer le restaurant, autant faire d’une pierre, deux coups. » Et puis afficher le tableau d’une vieille amie, ça correspond forcément à l’ambiance familiale qu’il souhaite pour son établissement. « Tu n’auras qu’à les amener quand vous viendrez manger au restaurant. Ou bien des photos si jamais c’est trop grand. Ou tu peux directement m’envoyer ça par mail. » Il ne connaît pas vraiment la procédure pour ce genre de choses, alors il réfléchit tout en parlant, ce qui explique son discours un peu décousu. Le silence retombe un peu, alors que Peter termine son café, presque tiède. A nouveau, il a l’impression que Kenzo voudrait lui parler d’autre chose, sans oser. « Quelque chose ne va pas Kenzo ? » Demande-t-il, tout en essayant de capter son regard, baissé sur la table.

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Memories from the past

Peter & Kenzo

✻✻✻ A être assise à cette terrasse de café me rappelait à quel point ça m'avait manqué de prendre le temps. Autrefois, c'était avec Lexie que je prenais le temps de refaire le monde autour d'un verre ou d'une tasse de café. Depuis son départ, et depuis l'arrivée de Louis et le retour de Zola, je n'avais justement plus prit le temps de retrouver mes amis et de faire une pause. Mais c'était d'autant plus réjouissant de savoir que c'était Peter aujourd'hui, qui prenait du temps pour discuter avec moi. Il y a quelques temps, je n'aurai même pas songer à l'inviter boire un verre mais aujourd'hui je savais qu'il était digne de confiance et qu'il serait là. Trop focalisée sur ce que je possédais, je ne m'étais pas rendu compte qu'autour de moi existaient d'autres personnes, d'autres personnes pouvant tenir à moi. Je souris doucement en apportant ma bière à mes lèvres, masquant ma joie. Ce n'était qu'une simple conversation, mais elle me redonnait confiance et espoir. C'était une manière de penser à moi avant tout le reste, même si ce n'était que pour l'espace de quelques heures. Peter avait raison et je hochais la tête à ses paroles. Oui, les enfants ressentent lorsque leurs parents ne sont pas heureux. « Tu as raison. Je te trouve de très bons conseils. Tu devrais envisager la psychologie en plan de secours, au cas où. » Je lui souris d'un air taquine et gloussais doucement. En réalité, à parler de la vie avec Peter aujourd'hui, j'avais la sensation que tout s'était arrangé. Que mes souvenirs appartenaient désormais au passé et qu'il ne restait que des détails à régler pour que tout soit parfois. Je me sentais restituée et accomplie. Je souris à sa remarque sur mes tableaux et me pinçais les lèvres, touchée. « Ou tu pourras passer à mon local si tu as le temps, toutes mes toiles sont là bas. C'est comme tu veux. » Je lui souris et passe une main dans mes cheveux. Mais le silence s'installle et mon sourire disparaît. L'absence de Will se fait ressentir, et tout d'un coup, je ne parviens plus à parler. Je n'ose plus regarder Peter, trop honteuse de briser ces joyeuses retrouvailles. Je relève néanmoins les yeux lorsque Peter me questionne. Je fais la moue et me mordille l'intérieur de la joue, hésitante. Je pose alors mes mains sur la table et prends une longue inspiration. « J'ai.... J'ai quelque chose à te dire... Will m'a appelé toute à l'heure... » Je relève doucement les yeux vers lu, incertaine. Et je vois la peur envahir son regard. Alors je m'empresse d'ajouter : « Il va bien, il voyage pas mal mais il va bien. Je ne me voyais pas prendre cet appel sans t'en tenir informé... C'est ton frère avant tout.... » Quelque part je m'en voulais d'être celle à avoir reçu cet appel. Je n'avais été que son amie, non pas un membre de sa famille. Je pensais à lui mais son absence ne m'avait jamais été difficile. Je n'étais pas à ma place, et l'avouer était d'autant plus difficile.
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Hours are like diamonds, don't let them waste, time waits for no one, no favours has he, time waits for no one, and he won't wait for me ✻✻✻ « Tu as raison. Je te trouve de très bons conseils. Tu devrais envisager la psychologie en plan de secours, au cas où. » Peter laisse échapper un rire, amusé de la remarque de Kenzo. Quand il se retrouve en compagnie de la jeune femme, Peter passe toujours un bon moment, dénué de faux semblants. Sans doute parce qu’ils se connaissent depuis longtemps, et aussi parce que c’est dans la nature de Kenzo. Et sa bonne humeur, malgré les problèmes qui l’entourent, malgré ses doutes, c’est un véritable plaisir. Une inspiration, même. « Je garde l’idée en tête, au cas où. » Tout en disant cela, il touche du bois. Il espère ne jamais avoir besoin de ce fameux plan de secours, parce que ça signifierait que le Beth’s Bistrot aurait fermé. Et ça, il ne le souhaite absolument pas. « Enfin je compte sur toi pour être ma première patiente si j’ouvre un cabinet un jour. » Non pas qu’elle en ait besoin, c’est juste pour pousser la plaisanterie un peu plus loin. De toute façon, ça ne lui plairait sûrement pas d’écouter les problèmes des autres tout le temps. Ecouter une amie et la conseiller est une chose, en faire son métier en est une autre. « Ou tu pourras passer à mon local si tu as le temps, toutes mes toiles sont là bas. C'est comme tu veux. » Peter hoche la tête, réellement heureux de pouvoir l’aider, à sa façon. « Je devrais pouvoir trouver un moment la semaine prochaine pour passer, je te redirais ça. » Entre son restaurant et son rôle de père, il ne déborde pas de temps, mais il devrait pouvoir en trouver un petit peu pour Kenzo.
Malgré la conversation assez légère et banale, Peter croit déceler quelque chose dans l’expression de son amie, et s’en inquiète rapidement. Y aurait-il quelque chose de plus grave, dont elle ne lui a pas encore parlé ? « J'ai.... J'ai quelque chose à te dire... Will m'a appelé toute à l'heure... » La nouvelle tombe comme une massue. Certes, voir Kenzo va toujours de pair avec des souvenirs de Will, et donc une certaine nostalgie, mais savoir qu’elle lui a parlé, c’est tout autre chose. Et ça lui fait un sacré choc, qui se lit forcément sur son visage. « Il va bien, il voyage pas mal mais il va bien. Je ne me voyais pas prendre cet appel sans t'en tenir informé... C'est ton frère avant tout.... » Depuis un moment, Peter ne s’attend plus à recevoir des nouvelles de son frère, ou d’espérer renouer avec lui. Tout de même, apprendre qu’il communique avec d’autres personnes que sa propre famille, ça lui fait quelque chose. « Waouh, c’est… Je ne savais pas qu’il t’appelait encore. » Ce n’est pas à Kenzo qu’il en veut, mais bien à Will. Même s’il essaye de ne pas le faire, Peter s’inquiète toujours pour son frère cadet et forcément, rester dans le noir complet le concernant n’est pas évident. Enfin au moins, il va bien, c’est sans doute ce qu’il devrait retenir. « Et qu’est-ce qu’il devient alors ? » Dit-il dans un soupir, toujours très touché dès lors que ça se rapporte à son frère. « En fait, non, tu n’es pas obligée de me le dire. Il ne voudrait sûrement pas. Après tout, c’est toi qu’il a appelée, pas moi. » Will a fait une croix sur sa famille depuis longtemps déjà, alors Kenzo ne lui doit rien. Elle n’avait pas à lui en parler, et sans doute aurait-il préféré qu’elle ne le fasse pas. Ou peut-être est-il quand même curieux, malgré tout.

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Memories from the past

Peter & Kenzo

✻✻✻« Promis. » Je regrettais déjà d'avoir brisé cet instant de quiétude. Il était tellement plus simple de bavarder, de se taquiner sur nos éventuels plans de secours professionnels plutôt que d'évoquer les sujets douloureux du passé. A l'époque où Will avait sombré dans la drogue, je n'étais encore qu'une lycéenne bercée d'illusions et taciturne. Je me méfiais du monde entier sans chercher à m'en protéger. Sans réfléchir je m'étais aventurée dans les rues de Londres à la recherche de mon ami, en compagnie de Peter, parce que j'avais été comme ça, à l'époque. Inconsciente, insouciante. La seule chose qui m'importait était de prendre soin des autres, mais je n'avais jamais pensé, à l'époque que WIll finirait par partir. Je ne lui en avais jamais voulu d'avoir fuit, mais son départ m'avait brisé le coeur. Recevoir un appel de sa part était à chaque fois un soulagement, en même temps que cela provoquait le retour de nombreux souvenirs pas toujours agréable. J'avais craint trop tôt de retrouver mon ami mort à cause d'une trop grosse consommation. Mais ça avait été une sorte de prévention. Je levais les yeux vers Peter alors qu'il m'annonça pouvoir peut-être passer au local la semaine prochaine. Je lui répondis par un sourire, désormais trop préoccupée par les raisons de nos retrouvailles que par leur contenu. Alors je ne perdis plus de temps et avouais tout à Peter. Je vis son visage se décomposer et la tristesse s'emparer de ses traits. Je baissais les yeux, honteuse. C'était inévitable. Mal à l'aise, je répondis : « Ca lui arrive, de temps en temps. Je n'avais pas eut de ses nouvelles depuis deux ans... » Je soupirais. C'était une situation délicate, et Peter ne semblait pas savoir s'il voulait y porter de l'intérêt. Je le regardais alors, et répondis en croisant les bras : « Il vit de petits boulots un peu partout... » Je fis la moue, et soupirais en me rapprochant de Peter : « Il a juste peur de ta réaction à mon avis... » Connaissant Will, j'en étais convaincue. Mais j'étais bien placée pour savoir que parfois, les liens du sang ne signifiaient rien dans trop de rancoeur. Je baissais le regard. Le poids sur mon coeur était revenu.
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