What happened in the past, stays in the past... (jake).

What happened in the past, stays in the past...

Jake & Dylan.

Du shopping, voilà une activité familière. Je n'en ai pas encore vraiment fait depuis que je suis arrivée, ce à quoi je compte bien remédier cet après-midi. Je passe pas mal de temps seule et la plupart du temps, il faut bien avouer, que je tourne en rond dans l'appartement. J'ai bien commencé à mettre au sport, à la course plus particulièrement, mais je n'ai pas non plus l'intention d'en faire tous les jours. Il m'arrive aussi de regarder les annonces d'appartements ou de travail, mais en règle général je finis vite par fermer le journal, où bien je me retrouve à regarder quelque-chose qui n'a absolument rien à voir sur Internet. Pourtant, je me dis que trouver un appartement pour Alyssa et moi, ne serait pas une mauvaise chose. Mais je n'ai pas envie de quitter Heaven pour le moment. C'est stupide, puisque de toute façon, nous seront bien plus proches que ce que nous avons été ces derniers temps, mais je ne suis pas prête à ne plus la voir tous les jours. Pas prête à savoir qu'elle ne se trouve plus qu'à cinq pas de ma chambre. Nous ne sommes même pas ici depuis deux mois de toute façon, ce qui reste encore raisonnable pour rester chez Chase et Heaven. J'ai bien conscience que cela ne pourrait sans doute pas durer pendant encore longtemps, mais tant que cela sera possible, j'espère pouvoir rester. Je ne suis absolument pas pressée de  revivre seule. Seule adulte j'entends. Et je n'ai pas vraiment envie non plus de vivre avec un ou une colocataire inconnue. Alors, forcément pour le moment, je ne fais rien. Je traîne dans l'appartement, j'essaie de trouver mes marques et mes repères dans Londres, je sors dans le quartier, mais cela s'arrête ici. Excepté aujourd'hui. Aujourd'hui, j'ai prévu de me rendre à Oxford Street, sur les conseils d'Heaven. Du shopping, voilà qui devrait me faire du bien. Une activité familière, qui, je dois bien avouer, me manque. Et je ne suis pas déçue un seul instant, d'être sorti de l'appartement rassurant pour me retrouver ici. À peine sortie, du taxi je ne peux que constater toutes les boutiques les unes à côté des autres. Je ne peux contenir mon excitation à la vue d'un magasin de chaussures. Je suis une accro des chaussures et encore plus des talons. Un magasin de chaussures, c'est mon équivalant de Disneyland. Je ne peux donc pas m'empêcher de rentrer, même si je n'ai besoin de rien. Je ne sais pas résister aux chaussures et encore moins depuis que je n'ai plus réellement besoin de faire attention à mes comptes. Après avoir essayé plusieurs paires, je décide de rester raisonnable et de n'en ramener qu'une à la maison. Je ne peux m'empêcher d'envoyer une photo de ma trouvaille à Heaven, avant de payer. Je ne sais pas où je vais pouvoir les mettre, puisque j'ai déjà beaucoup trop de paires, mais qu'importe, je suis impatiente de pouvoir les mettre pour la première fois.
Je m'autorise une pause au Starbucks du coin, heureuse de mon achat. En attendant ma commande, je ne peux m'empêcher de le comparer avec celui où je travaillais à Brooklyn. Je ne peux pas m'empêcher, je fais cela avec tous les Starbucks où je vais. Une fois mon frappuccino en main, je me pause sur la terrasse, en observant les gens passer. Pourtant, je regarde, sans regarder, n'ayant pas vraiment la tête à cela. Des couples, des adolescents, des personnes aux téléphones, des familles, il y a de tout. Je termine rapidement ma boisson, ne voulant pas me lamenter sur mon sort. J'ai du mal à me dire que je suis seule désormais. Il y a bien longtemps que je n'ai pas eu cette impression et j'ai horreur de cela. Je jette mon gobelet et décide de reprendre mon shopping, même si je n'ai acheté qu'une paire de chaussures pour le moment. Quand je repère un Disney store, un sourire s'invite sur mon visage. Je sais déjà où je vais emmener Alyssa la prochaine fois. J'entre pour lui acheter quelque-chose. N'importe quoi lui fera plaisir, je sais donc que je ne risque pas de la décevoir. Après quoi j'enchaîne avec plusieurs magasins de vêtements, sans acheter quoique ce soit. Je traîne plus qu'autre chose, je n'ai pas envie de rentrer. Je suis en train de regarder un jean, quand une personne attire mon attention. J'ai l'impression de reconnaître quelqu'un, ce qui me semble assez improbable, puisque je ne connais personne ici. Pourtant, sans réfléchir, je repose le jean, avant de suivre du regard cette personne. Quand elle tourne la tête vers moi, je me tourne pour regarder de nouveau les habits. J'essaie de chercher pourquoi cet homme me semble si familier, avant de retrouver. Pourtant, cela me semble impossible. Enfin, non, pas impossible, improbable. Je ne me souviens plus de son nom, mais je suis quasiment sûre que c'est lui. Je ne l'ai pourtant vu qu'une seule fois dans ma vie, il y a plusieurs années maintenant, mais je n'ai pas oublié. Nous nous sommes rencontrés, ici, à Londres, lors d'une de mes visites à Heaven, à une époque qui me semble vraiment lointaine. Cependant, je ne suis pas totalement sûre de moi. Je préfère donc rester de dos, en essayant pourtant de tourner la tête discrètement. J'ai l'impression d'être une gamine, mais je ne veux pas me tromper. J'aimerais ne pas être ridicule non plus, mais je crois qu'il est un peu trop tard pour cela tellement je me cache à moitié, pour pouvoir être sûre de moi. Tant pis, le ridicule ne tue pas.

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There is so much stubborn hope in the human heart. ✻✻✻ A peine est-il rentré de son voyage que, déjà, des galères lui tombent dessus. Il y a eu un problème d’inondation dans l’appartement au-dessus du sien et donc des dégâts chez lui. Légers heureusement mais tout de même. Et la compagnie aérienne avec laquelle il est rentré a vraisemblablement envoyé l’une de ses valises à Sydney. Celle-ci ne contenait que quelques vêtements, par miracle. Mais il n’empêche qu’il a perdu pas mal d’habits et que donc, il se retrouve en manque d’un jean et de paires de chaussettes. Ça parait dérisoire comme ça mais ça peut vite être handicapant. Bref, tout ça pour lui montrer qu’il n’aurait pas dû rentrer en fait. Il aurait dû rester au soleil et prolonger ses vacances.
Sauf qu’il n’avait pas eu le choix. Et le retour à la réalité est brutal. Encore plus comme il n’avait pas pris de vraies vacances depuis des années. Depuis qu’il a commencé à travailler en fait. Mais il ne se laisse pas abattre pour autant et décide de prendre les choses en main rapidement. A commencer par aller faire du shopping pour remplacer ce qu’il a perdu. Il passe dans plusieurs magasins, trouve des choses intéressantes dans certains et continue ainsi pendant un moment. Dans celui qu’il décide être le dernier de la journée, il se retrouve à observer les chemises. Ça, il n’en manque pas pourtant. Mais ça ne fait jamais de mal. Alors qu’il hésite entre deux couleurs, son regard est attiré par une silhouette dans son champ de vision. Il relève la tête. Une femme brune dont il ne distingue pas le visage puisque baissé vers des vêtements.
Il hausse les épaules et regarde à nouveau les chemises. La bleue ou la verte. La bleue ou la verte. A moins que la grise… ? Autant dire que l’hésitation est complète. Il pourrait en prendre plusieurs. Il a assez d’argent pour ça. Mais il n’a jamais été vraiment habitué à dépenser sans compter. A nouveau, son regard est attiré vers la brune. Cette fois, il aperçoit son visage juste avant qu’elle ne le baisse encore une fois. Elle le regarde aussi. Et il croit savoir pourquoi. Le visage de cette femme lui a paru familier. Sans doute l’a-t-elle reconnu également. Mais pourquoi n’est-elle pas venue lui parler dans ce cas ? Pas décontenancé pour autant, Jake contourne les rayonnages pour s’approcher. Aucun doute, c’est elle. Dans son esprit, il essaye de se remémorer son prénom alors qu’il avance doucement. Roxane ? Donna ? Oui, ça commençait par un D, il en est presque certain. C’est déjà un début. Mais il ne peut quand même pas l’aborder sans se souvenir de son prénom, ça ne se fait pas.
Ça fait combien de temps ? Deux ans ? Trois ans peut-être ? Enfin ça fait une éternité dans tous les cas. Surtout pour une personne qu’il n’avait connu que pendant une courte journée. Et pourtant, il est sûr et certain que c’est elle. « Dylan, ça alors ! » Son prénom lui revient en mémoire juste à temps. Et il est presque sûr de ne pas se tromper. Ça commençait par un D et ça finissait par le son ‘anne’. Il ne doit pas y avoir beaucoup de prénoms comme ça. Et maintenant qu’il l’a retrouvé, il est presque certain que c’est le bon. « Tu te souviens de moi ? Jake ? » Si elle l’a oublié, il ne voit pas vraiment pourquoi elle se cacherait ainsi. A moins qu’il ait mal interprété, c’est tout à fait possible aussi. « Wha, ça fait une éternité ! » Il se souvient qu’ils avaient espéré se revoir, sans rien prévoir pour. Ils avaient décidé de laisser faire les choses, sans rien forcer. Et les voilà maintenant, deux ou trois ans plus tard. Et le pire, c’est que Jake ne sait absolument pas quoi lui dire.

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