S.CAVENDISH - The only rock I know that stays steady is the family.

Sofia Cavendish vit le jour à Londres, le 20 avril 1983. Elle est l’ainée de la fratrie et ce rôle lui tient à cœur. La jeune femme qu’elle est devenue accorde une importance toute particulière à sa famille qu’elle a toujours sacralisé. Et pour cause, l’enfant a grandi dans une atmosphère aimante et privilégiée. Helen et Richard Cavendish sont fraichement mariés lorsque leur premier enfant voit le jour. C’est un couple soudé et aimant, offrant un cadre idéal au bonheur et à la construction de la fillette. La mère de Sofia est institutrice, son géniteur quant à lui est dans la gestion d’assurances. Si la famille ne fait pas partie de la caste très privée des nantis de la ville, elle n’a jamais manqué de rien. Ce qui fait la force de la famille Cavendish, ce n’est de toute façon pas son compte en banque, mais précisément sa richesse humaine et les liens très forts qui unissent chacun de ses membres.

Quelques années après la naissance de Sofia, ce fut au tour de Jake de rejoindre la famille puis Victoria la cadette pointa le bout de son nez mutin. Sofia entretient des rapports privilégiés avec son frère et sa sœur. Evidemment, leur enfance a parfois été jalonné de chamailleries diverses, mais les enfants ont toujours su être là les uns pour les autres dans les moments opportuns. L’ainée Cavendish protégeait ses pairs et elle a toujours gardé cette figure de stabilité auprès des siens. Elle était une fillette agréable et facile à vivre. Bonne élève, enfant polie, sœur attentionnée ; l’archétype de la miss parfaite toujours assise au premier rang, contrastant avec le caractère plus impétueux de ses cadets.

L’enfant devient une adolescente épanouie qui se construit une personnalité et des choix plus affirmés. Très tôt, Sofia a compris les valeurs du labeur, c’est une élève particulièrement assidue. En réalité, elle travaille et étudie à la hauteur de ses objectifs. Et en la matière, Sofia vise l’excellence. Mature et réfléchie, la jeune fille a jeté son dévolu sur des études de médecine. Elle sait que pour accéder aux enseignements d’une université prestigieuse, elle devra partir et s’éloigner des siens. Et bien plus qu’elle ne l’avait imaginé au départ ; elle finit en effet par recevoir une bourse afin d’aller étudier à Princeton, aux Etats-Unis. Et si quitter le cocon familial est souvent une étape attendue des jeunes adultes en quête d’indépendance, cela l’effraie quelque peu. Ainsi, bien que Sofia ait poursuivi ses études pendant dix ans aux Etats-Unis, elle revient voir sa famille dès que possible.

Il faut dire que la communauté Cavendish vit des heures difficiles. En 2004, Helen Cavendish découvre que son époux entretient une liaison, scellant la fin de leur mariage. Cette nouvelle tombe alors que Sofia est à l’université et elle souffrira de ne pouvoir être là pour les siens. Le divorce de ses parents fut très difficile à encaisser pour elle tant elle les idéalisait. Ainsi traversa-t-elle une passe durant laquelle elle entretient des rapports très succincts avec son paternel, traduisant sa rancune à son égard. Aujourd’hui, ces tensions se sont néanmoins largement apaisées, et le plus grand souhait de Sofia serait qu’il en soit de même avec Jake, le plus rancunier de la fratrie.

Sofia étudie la médecine avec succès et se spécialise très vite en pédiatrie. La jeune femme affectionne tout particulièrement les enfants et il se trouve qu’elle entretient un très bon contact avec eux. Soigner les plus jeunes augmentera encore l’empathie de Sofia et son relativisme face à la vie. Elle est une acharnée de travail, passionnée par ce qu’elle fait. Son objectif étant évidemment de rejoindre les siens à Londres, dès qu’elle en aura l’opportunité. Et Sofia construit justement cette opportunité en se constituant un dossier infaillible.

Alors qu’elle achève ses études, on lui propose un poste temporaire dans le prestigieux hôpital de Seattle. De fait, Sofia n’hésite pas une seconde, elle accepte. Avec une mention si illustre, elle est certaine d’intégrer directement les rangs du personnel médical de la capitale anglaise. Cela vaut bien la peine de rallonger de neuf mois ce séjour, avant de revenir pour de bon.

Peu de temps après son arrivée à Seattle, Sofia fait la connaissance d’un certain Grayson O’Hara, homme d’affaire, avec qui elle entretiendra une idylle qui prit fin de manière assez prématurée. En effet, plus Sofia apprenait à découvrir ce mystérieux inconnu qui l’avait charmé un soir dans un bar, plus elle comprenait que quelque chose clochait. Il était doté d’une jalousie maladive, complétée d’un caractère possessif qui le détruisait autant qu’il consumait leurs prémices de relation.

Sofia avait donc décidé un matin que le jeu s’arrêtait là. Cette nouvelle ne fut pas bien accueillie par l’intéressé. Le soir-même, il enfonça la porte de l’appartement de la pédiatre, un 9mm à la main, entrant dans une transe paranoïaque et angoissante. Sofia avait évité de peu le crime passionnel en s’en sortant in extremis. Elle se bat donc pour obtenir injonction sur injonction, mais rien n’y fait. Son sombre amant pénètre un soir de plus chez elle, et la violente. Elle se sortira de cette dangereuse entreprise avec deux côtes cassées.

Si elle était vouée à revenir à Londres d’ici quelques mois, les récents évènements l’ont fait réapparaitre prématurément. Sofia est très tourmentée par ce qu’il s’est passée, et même son retour à Londres n’arrive pas à panser complètement le traumatisme. Elle sait que son offenseur est influent, la jeune femme vit dans la crainte perpétuelle qu’il ne la retrouve, elle et sa famille. Evidemment, elle n’a rien raconté de ces dernières mésaventures aux siens, afin de ne pas les inquiéter. Elle essaie plutôt de se reconstruire dans le silence, afin de mieux oublier les évènements de ces derniers mois.