"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici « And I ain’t ready but I’ll hold steady, yeah I’ll hold you In my arms.  » (Kaspar &Nate) 2979874845 « And I ain’t ready but I’ll hold steady, yeah I’ll hold you In my arms.  » (Kaspar &Nate) 1973890357
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« And I ain’t ready but I’ll hold steady, yeah I’ll hold you In my arms. » (Kaspar &Nate)

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() message posté Sam 27 Sep 2014 - 17:09 par Invité
Elle n’a jamais fait ça.
Elle n’a jamais voulu faire ça.
Elle n’a jamais voulu se retrouver dans cette situation.

Ils ont pris leur temps et toutes les précautions nécessaires pour ne pas « se dire quelques jours après que c’est fini ». Le problème n’est pas là. Justement, il a tenu toutes ses promesses et il est même parvenu à la rendre heureuse. Tout va bien pour le moment. Tout va bien jusqu’à… On ne sait jamais. Mais cette relation est vouée à demeurer courte, il faut croire. Ivana déteste cette excuse en temps normal, mais le problème vient bien d’elle. La peur de sa propre personne, en réalité.
C’est pour son bien à lui : elle doit rester seule, ne pas s’attacher, pour ne blesser personne (en réalité, elle ferait bien de prendre quelques heures pour revoir son psy et cesser d’avoir des pensées aussi pessimistes).
Des angoisses depuis le jour où elle s’est détendue où elle a compris que ça pouvait ne pas être cette petite « amourette » d’adolescent ou quoi que ce soit d’autre de passager.
C’est carrément irrationnel et ça la bouffe de l’intérieur.

La jeune femme lui donne rendez-vous (vous savez ce fameux message « j’ai besoin de te parler ») au Barfly, juste après les cours et son service : terrain neutre, leur Suisse. Du moins, c’est ce dont elle est persuadée puisqu’elle ne sait pas que son colocataire travaille ici.
Aucun speech tout prêt, aucune idée de ce qu’elle va lui dire, ni comment.

Elle entre. Personne encore, enfin pas de Kaspar à l’horizon. La tension monte chez la jeune femme. Ses doigts tremblent, elle a le souffle court et bientôt les yeux remplis de larmes.
Premier soupir. Elle va devoir attendre.
Deuxième soupir. Elle va bien être obligée de commander quelque chose et n’ayant pas la tête à ce qu’on lui rit au nez, elle ne pourra pas prendre d’eau.
Une fois au comptoir, Ivana demandera une bière pour faire comme la plupart des autres clients. Et elle fera une drôle de tête en voyant la quantité que cela représente.

Un timide sourire apparaît sur les lèvres de la rouquine lorsqu’il franchit la porte. Après quoi elle prend une gorgée de bière. Malheureusement ce n’est en aucun cas une potion offrant du courage…
Et quand bien même elle voudrait le prendre dans ses bras et le sentir tout proche une dernière fois, Ivana se fait violence et ne bouge pas d’un centimètre. À contrecœur, elle se contente d’un simple « hey » lorsqu’il la rejoint.

Kaspar ou l’art de cette relation, sa relation, pour les « première fois » à tout.
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() message posté Sam 27 Sep 2014 - 19:25 par Invité
« Un Caramel Macciato et un cake à la carotte, c'est noté ! »
Je tapotais sur la caisse ma dernière commande de la journée et annonça le prix à la cliente. Elle me tendit sa carte bleue, paya et repartit après avoir confié son prénom pour la commande. Je la remerciais poliment, lui souhaita une bonne soirée et quand elle disparut, j'entrepris de faire un peu de ménage. Il n'y avait plus beaucoup de collègues et le restaurant allait bientôt fermer ses portes pour la journée. Je fis une dernière vérification de caisse pour savoir si tout était correct et quand je la refermai, je me dirigeais vers les vestiaires pour pouvoir me changer.
Ma première action fut celle d'attraper mon téléphone et y lire les messages reçus. Il y en avait deux : un du magasin de jeux vidéos auquel je m'étais fidélisé m'annonçant ses prochaines promotions, et un autre d'Ivana. Ce simple fait eut pour effet de me faire sourire, même si en réalité, cela aurait du m'effrayer. D'ailleurs, quand je lis « Je dois te parler » suivi d'un rendez vous au Barfly, je redressai la tête en fronçant les sourcils. Je n'avais jamais vécu de situations comme ça, puisque je n'avais jamais été en couple avec quiconque d'autre qu'elle. Mais je n'avais pas besoin d'expérience pour comprendre que ça sentait mauvais.
Je ne pensais même pas à la rupture, mais au fait qu'il ait pu se passer quelque chose d'autre. Comme par exemple, m'annoncer qu'elle était enceinte. Lorsque nous avions eu notre premier rapport sexuel ensemble (et notre premier rapport sexuel tout court), nous n'avions pris aucune précaution et pour le coup, je me sentais coupable. Je n'avais pas apporté de protection en venant chez elle ce jour là et dans le feu de l'action, cette aspect de la chose m'avait complètement échappé. Bien entendu, si elle devait vraiment m'annoncer ça, je ne pourrais pas la blâmer et je ne l'empêcherais même pas de l'en débarrasser. J'assumerais sans doute les conséquences de cet acte et ma vie serait un beau bordel. Mais tant pis.
Et puis, il y avait autre chose. Peut être un décès ou peut être qu'il était arrivé quelque chose de grave. Ou peut être allait-elle me plaquer, en fin de compte.  C'était même la chose la plus probable, finalement.

Lorsque je quittais le resto, j'entendais encore « A song to say goodbye » s'échapper des enceintes et pour le coup, je me disais que c'était sans doute un signe. Je lui avais répondu que j'arrivais et avait quand même pris mon temps pour aller jusqu'au lieu de travail de mon colloc' et nouvel ami. Je ne savais pas s'il s'y trouvait à cette heure ci, d'ailleurs, mais ce n'était pas ça qui m'importait en ce moment même.
Je pris le bus le plus long pour me conduire jusqu'à destination et marchai lentement, tellement qu'une grand mère me dépassa en pouffant de rire à mon passage. Au final, je parvins à arriver devant le bar, échappai un grand soupir pour me donner du courage et poussai la porte d'entrée. Je ne mis pas longtemps avant que mes grands yeux ne se braque sur la belle rousse qui sirotait déjà une chope de bière.
D'un pas non assuré, je vins la rejoindre et quand je fus assez près, je l'entendis gémir un « Hey » pour me saluer. Et autant dire que cela ne me rassura pas du tout. Je la regardai, partagé entre l'envie de m'asseoir en face d'elle et partir à toutes jambes. Habituellement, j'aurais plongé sur la chaise en commençant à raconter ma journée, mais là, je n'étais pas d'humeur.
- Hey... fis-je écho en gloussant.
Un serveur qui n'était pas Nate se posta devant notre table.
« Eum... je vais prendre une bière... non... quelque chose de fort. Hum... un Whisky, pour commencer. »
Quand il partit, je tentai tant bien que mal de regarder Ivana en me frottant l'arrière de la tête. Si ça se trouvait, je me faisais du soucis pour rien, mais je n'en étais pas convaincu. Je pris une grande inspiration, puis :
« Alors.. de quoi voulais tu me parler ? »
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() message posté Sam 27 Sep 2014 - 21:45 par Invité
C’est vrai, elle pourrait être présente pour lui annoncer une grossesse impromptue. Leur inconscience de l’autre soir ne lui a même pas effleuré l’esprit sur le coup. Même si dans le fond il s’agit d’une « bonne » nouvelle ce n’est pas le moment : instabilité émotionnelle, manque de confiance, manque d’argent, quelques semaines ensembles… Aucun rapport avec le fait de prendre leur temps.

« Alors.. de quoi voulais tu me parler ? »

Cœur serré, idées confuses dans sa tête, presque fébrile, lèvres entr’ouvertes. La jeune femme cherche toujours ses mots.
C’est tellement plus compliqué comme exercice en fait. Plus compliqué que dans les films, séries, livres. En tout cas, Ivana est toute aussi torturée que ces personnages de fiction.
Son regard se perd dans sa bière. Une gorgée suivie d’une grimace. « J’en suis pas capable. » Soupir. Elle reprend son souffle. « Je suis pas capable ou prête pour avoir quelqu’un dans ma vie, de me mettre à nu certains secrets, de te blesser de quelque façon que ce soit, de te décevoir aussi, d’être instable. » Et elle débite tout ça à une vitesse…
C’est sorti tout seul.
C’est la vérité même si finalement elle risque de le blesser et de le décevoir aujourd’hui.
C’est incohérent aussi. Après tout, elle doit faire comprendre à Kaspar qu’elle est un potentiel danger sans pour autant lui avouer la véritable raison. Peu de personnes (peut-être bien trois en réalité) sont au courant à ce jour et c’est pas simple à avouer. Pourquoi il n’existe pas également un bouquin pour les aveux qui peuvent déranger ou surprendre ?
Tout aurait été tellement plus simple s’ils s’étaient retrouvés deux ans ou dix huit mois plus tôt. Mais non, les choses ne sont jamais simples. Jamais. Il faut croire que c’est juste trop demandé.

La jeune femme préfère qu’ils se quittent en sachant que Kaspar la déteste, plutôt qu’il se rende compte de ce qu’elle a et qu’il se retrouve face à elle en pleine manie ou dépression. Bien qu’elle soit on ne peut plus vigilante sur le sujet de son traitement, elle préfère ne pas prendre de risques. Un oublie. Un besoin de réajustement. Qui sait. Son manque de confiance en elle aura eu finalement raison de son couple.

C’est les larmes aux yeux qu’Ivana s’apprête à dire au revoir à son happily ever after qui venait de lui tomber dessus. « Autant qu’on en reste là avant… que tu vois certaines choses, qu’on s’attache trop (enfin, elle est déjà sacrément attachée à lui), ce genre de choses. » Elle retient un sanglot. « C’est compliqué. » Il lui faut un moment pour être de nouveau capable de fixer Kaspar dans les yeux.

Le cœur encore plus serré.
Les idées encore plus confuses.
Son corps encore plus fébrile.
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() message posté Dim 28 Sep 2014 - 14:04 par Invité
Mes jambes avaient un peu flanché quand je m'étais approché d'elle. D'une quelconque manière, ce qu'elle allait m'annoncer n'allait pas me plaire, j'en étais à quatre-vingt dix-huit pourcent certain et je ne cacherais pas mon étonnement si ça n'était pas le cas. Son expression quand elle me vit arriver ne me rassura d'ailleurs pas. Elle semblait être aussi tendue et nerveuse que je l'étais et à moins d'être très bonne actrice, Ivana n'était pas là pour m'annoncer quelque chose de joyeux.
J'avais commandé quelque chose de fort à mon arrivée, parce que dans les cas où ce serait une bonne nouvelle, ça n'était pas perdu, et comme j'étais persuadé que ça ne l'était pas, je comptais sur l'alcool pour m'aider à m'encourager. Je ne comptais pas boire jusqu'à être ivre mort, juste pour me donner un peu de courage, pour ne pas sombrer.

Finalement, je lui demandais enfin la question fatale. Il fallait bien que cela sorte à un moment donné et autant le faire le plus vite possible. Je vis son regard se baisser sur sa bière, elle prit une gorgée puis une inspiration pour finalement dire :  « J’en suis pas capable. »
Je haussai les sourcils, bien conscient que ça n'était pas clair et qu'elle allait développer un peu plus.
« Je suis pas capable ou prête pour avoir quelqu’un dans ma vie, de me mettre à nu certains secrets, de te blesser de quelque façon que ce soit, de te décevoir aussi, d’être instable. »
Et voilà, c'était sorti. Mon cœur s'était mis à battre à toute vitesse et je ne trouvais même pas quelque chose à dire. Mon cerveau s'était mis en mode zapping, changeant de chaines toutes les trois secondes afin de trouver quelque chose de cohérent en lui même.
La première question que je me posais fut : "où ais-je gaffé?" mais j'étais incapable de l'exprimer. Je ne saurais même pas dire à quoi ressemblait ma tête à cet instant tellement j'étais embrouillé. Mes lèvres bougeaient doucement, mais aucun son ne sorti de ma gorge. Et le serveur arriva pour me déposer ma commande, son mon aspect figé.

Mais ce ne fut pas le plus dur. Non, qu'elle me quitte, c'était un chose. Cela me brisait forcément le cœur, mais c'était pas ça le pire. Non, le pire, ce fut quand je vis des larmes couler des joues d'Ivana. Ca, c'était quelque chose qui me brisa complètement. Je n'aurais pas cru qu'elle se mettrait à pleurer et la voir dans cet état m'était insupportable. Je repensais à ses rires et ses sourires ces derniers jours, depuis que nous nous étions retrouvés. Ils avaient eu l'effet d'un coup de soleil. Vous savez, ce passage ensoleillé parmi les nuages gris qui tout à coup remontait le moral. La voir heureuse m'avait donné donné un but et quelque part au fond de moi, je m'étais promis que je ne la rendrais pas triste. Mais là, j'avais complètement foiré ma mission.
« Autant qu’on en reste là avant… que tu vois certaines choses, qu’on s’attache trop, ce genre de choses. »
Je tendis les bras vers elle, la bouche ouverte, cherchant quelque chose à dire. J'étais tellement terrassé de la voir dans cet état que je ne savais vraiment pas quoi dire. En fait, je ne savais pas ce qu'il se passait. Pourquoi tout à coup ça avait tourné au vinaigre. Ce qui l'avait fait changé d'avis quoi.
« C’est compliqué. »
- Mais je... qu'est ce qui est compliqué? finis-je enfin par demander d'une voix telle qu'on aurait dit que j'avais attrapé la grippe.
"Pourquoi tu pleures?" avais-je aussitôt ajouté, me disant que dans l'histoire, c'était à moi de pleurer. C'était moi qui me faisait plaquer, et ça ne devrait pas la rendre malheureuse. Alors, pourquoi?
"Qu'est ce qui se passe?"

Forcément, moi, j'étais complètement à l'ouest. Je ne comprenais rien à ma vie et c'était complètement flou pour moi. Ce matin je m'étais levé avec la même bonne mine que d'habitude et le soir même, je recevais de plein fouet une baffe mentale que je n'avais pas vu venir. Autant dire que ça fait très mal.
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() message posté Dim 28 Sep 2014 - 16:03 par Invité
Ivana garde ses distances.
Pour ne pas céder à cette petite faiblesse qui demeure au fond d’elle.
Pour ne pas s’arrêter, s’excuser et lui demander d’oublier le début de cette conversation.
Pour ne pas plaider un moment de folie.

« Mais je… qu’est-ce qui est compliqué ? »

C’est déjà compliqué dans sa tête et Kaspar n’arrange pas les choses.
Tout est compliqué à la base.
Alors pourquoi… pourquoi s’entête-t-il avec des questions ?
Chaque seconde supplémentaire dans ce bar lui font regretter davantage cette décision de le quitter ou plus simplement de lui en parler en tête à tête.
Chaque seconde supplémentaire à ses côtés lui font comprendre à quel point elle le blesse, à quel point il est prêt à être « impliqué et consciencieux » dans cette relation, à quel point il a besoin de stabilité, à quel point il est inoffensif, à quel point elle se pourrit la vie toute seule.

« Pourquoi tu pleures ? » La jeune femme a beau essuyer ses larmes du revers de la main toutes les cinq secondes, elle n’est pas capable de s’arrêter ou de se calmer, déjà qu’elle fait tout son possible pour ne pas reprendre de plus belle. « Qu’est-ce qui se passe ? » Elle lui fait ce signe de négation de la tête : non, elle ne peut définitivement rien lui dire et il ne peut pas insister.

« Je peux pas te le dire. Fais moi confiance, déteste moi s’il le faut, mais je te jure que c’est pour ton bien. D’accord ? Je peux pas t’en dire plus. » Ivana lui effleure les mains avant de se reprendre, tiraillée entre l’envie constante de rebrousser chemin ou remonter le temps, et de s’en aller. Elle ne supporterait pas de nouvelles questions à éluder et ne tient pas à lui mentir.

Décision prise.
La rouquine boit une dernière gorgée, dépose quelques billets sur le comptoir – peut-être de quoi payer leurs consommations à tous les deux – et se lève. « Je te ment pas, autant te l’avouer je te cache juste quelque chose que t’as pas à supporter. Je voulais pas en arriver là. »

Au final, il peut y avoir plusieurs options s’il apprend la vérité.
Et elle ne veut pas que Kaspar ait peur d’elle.
Et elle ne veut pas que Kaspar la prenne pour une folle.
Et elle ne veut pas que Kaspar ait pitié d’elle, non plus.

Dorénavant derrière lui, la jeune femme pose son front contre son dos. « Donne moi juste deux secondes. » Les dernières secondes pour se préparer mentalement, avoir la force nécessaire de partir. « Tu trouveras quelqu’un de bien, pas une folle. » Rire ironique.
Ivana est pleine de contradictions (et encore la liste est longue) en ce qui la concerne.
Ivana ferme les yeux, reprend son souffle s’apprêtant à tourner les talons.
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() message posté Dim 28 Sep 2014 - 17:00 par Invité
"C'est compliqué". Il fallait savoir que dans mon vocabulaire, le mot "compliqué" n'en faisait pas parti. Pour moi, rien n'était compliqué. Enfin si, jouer au rugby, c'était compliqué quand on était fin comme moi parmi des colosses comme le reste de l'équipe. Mon corps tout entier se souvenait encore de leur poids se déferlant sur lui et qui m'avait offert un allé direct à l’hôpital. Partir aux USA sans avoir le moindre sous, ça pouvait aussi être un peu difficile.
Mais en dehors de situations quasi-impossible sans avoir recours à de la magie - qui n'existait malheureusement pas - rien n'était compliqué. Tout pouvait s'arranger selon moi et je ne comprenais même pas l'usage de ce mot. Qui avait inventé la complication? Pourquoi devait-on faire compliqué quand on pouvait faire simple?

Ah si. Comprendre les filles, c'était compliqué. Ivana n'échappait pas à la règle, malheureusement. Alors que tout se passait bien entre nous, voilà que tout se mettait à s'envoler. Le sol, auparavant si dur et ferme, devenait à présent mou et flasque, et j'avais l'impression d'être en déséquilibre sur de la gadoue. Voir Ivana dans un tel état me détruisait le cœur, comme si quelqu'un s'amusait à y enfoncer petit à petit des aiguilles à l'intérieur. J'avais réellement cette sensation.
Alors que je lui demandais ce qu'il se passait, pour comprendre un minimum cette décision si radicale, je la vis bouger la tête en signe de négation.

« Je peux pas te le dire. Fais moi confiance, déteste moi s’il le faut, mais je te jure que c’est pour ton bien. D’accord ? Je peux pas t’en dire plus. »
J'ouvris de grands yeux, surpris.
"Mon bien? Mais.. mais.. pourquoi est ce que je te détesterais?"

C'était une question qui avait de l'importance pour moi. Ou plutôt, parce que je comprenais pas.
En toute honnêteté, j'étais amoureux d'elle, vraiment. Pas de la manière d'un type qui soufflait des mots doux pour acheter l'amour de sa partenaire, non. Je l'aimais, réellement, de manière véritable. J'étais prêt à tout pour elle, à faire des choses que je me serais pas capable de faire. Je ne pouvais pas la détester pour avoir choisi de me quitter. Ç’aurait signifié que je ne l'aurais pas aimé. Mais ça n'était pas le cas. Et même si je ne lui avais pas encore dit que je l'aimais, mes sentiments à son égard étaient bien présents.

De toute évidence, j'aurais beau insister, je voyais bien là qu'Ivana n'allait pas me dire la raison de sa décision. Et même si elle rejetait la faute sur elle même, je ne pouvais pas m'empêcher de me demander où j'avais gaffé. Ce que j'avais fait de mal pour que je la perde aussi rapidement. Peut être ne m'étais-je pas montré aussi impliqué, peut être que ça n'était pas satisfaisant. Mais je partais dans l'idée que j'avais échoué, une fois de plus. Et l'idée de la perdre m'était de moins en moins supportable.

Je redressai la tête lorsqu'elle se leva. Elle allait partir. Je n'avais pas envie de la voir s'en aller. Mais que pouvais-je faire? J'étais complètement désarmé. Je ne m'étais pas préparé à un coup pareil et la surprise m'avait abattu.
« Je te ment pas, autant te l’avouer je te cache juste quelque chose que t’as pas à supporter. Je voulais pas en arriver là. »
Mes yeux se dirigèrent lentement vers le bas et je n'osais plus rien dire. En réalité, c'était ma façon de pleurer, je n'avais juste pas de larmes ni de sanglots.
« Donne moi juste deux secondes. »
Un, deux.
« Tu trouveras quelqu’un de bien, pas une folle. »
Ce fut à mon tour de hocher la tête en signe de négation. J'étais complètement confus et je venais soudainement de perdre toute confiance en moi. Mon verre était encore plein, je n'y avais pas touché.
- Tu n'es pas folle Ivana. m'entendis-je à peine prononcer.
Mais surtout, je n'allais pas trouver quelqu'un "de bien". Pas d'aussi bien qu'elle. C'était elle, le quelqu'un de bien. Le jour où je m'étais donné à elle, j'avais pris un engagement : c'était elle et personne d'autre. Et ce, même si elle ne voulait plus de moi.
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() message posté Dim 28 Sep 2014 - 18:47 par Invité
Kaspar est adorable, simple à vivre et en plus il se débrouille plus que bien en cuisine avec trois fois rien (ou tout ce que le réfrigérateur d’une étudiante peut contenir). Alors, il trouvera forcément quelqu’un de bien s’il y met un tant soit peu de volonté.

« Tu n’es pas folle Ivana. »

Elle déglutit. Il n’aide vraiment pas à faire avancer les choses. Pas très étonnant en même temps. La jeune femme ferait probablement de même à sa place.
Son petit « câlin » a duré un peu plus des deux secondes demandées, mais c’est une nécessité. S’imprégner une dernière de son odeur pour le plus longtemps possible.
Elle pourrait aussi lui dire qu’elle l’aime, qu’elle tient à lui, qu’il n’y a personne d’autre dans l’histoire – au cas où cela pourrait le rassurer car il est loin d’avoir fait quelque chose de mal. Mais non. Kaspar ne la laisserait plus partir.
Elle se dit qu’elle n’aurait jamais dû le laisser faire irruption dans sa vie. Trop égoïste sur le coup, elle n’avait pas songé aux conséquences du jour et à la possibilité de s’attacher à lui.

« Ça, tu n’en sais rien si je suis folle ou pas. » Il n’a (encore) rien vu. Point. Fin de la conversation.
La jeune femme finit par se décoller du dos de Kaspar avant que son vêtement devienne officiellement imbibé de ce liquide salé qui coule perle sur ses joues et termine sa course dessus. De la même façon qu’une gamine de cinq ans, elle tente de sécher et de limiter les dégâts au niveau de ses yeux.
Des baisers d’esquimaux, comme la première fois, en guise d’au revoir cette fois.
Ivana attrape son verre. Après tout, il ne semble pas y avoir touché et elle a besoin d’une sacrée dose de courage pour décamper maintenant. Elle le descend cul-sec. Grimace, frissons. En toute honnêteté, ce truc est dégueulasse. Il va certainement plus la rendre malade dans les minutes à venir que lui donner du courage.
Poings serrés, moral au plus bas et tout ce qui s’ensuit, la jeune femme se lance enfin.

À reculons, elle s’apprête à quitter le bar.
À reculons, elle le quitte.
À reculons, elle lui fait enfin face.
À reculons, elle se fait de nouveau violence pour n’articuler aucune dernière tendresse.
Son sourire est faux, du moins forcé.
Ses larmes sont toujours réelles.
« Sois heureux, hein ? » D’accord, elle en demande peut-être un peu trop dans l’immédiat. Ivana baisse alors la tête. Demi tour, elle reprend son chemin en accélérant le pas, prête à courir si besoin histoire qu’il ne cherche pas à la rattraper le temps qu’elle récupère son vélo attaché un peu plus loin. Ainsi, elle reprend sa vie d’avant de loup solitaire. À contrecœur.
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() message posté Dim 28 Sep 2014 - 22:31 par Invité
Sentir Ivana contre moi faisait battre mon cœur (déjà bien martyrisé) encore plus vite. Tous mes nerfs étaient tendus à son maximum et j'étais incapable de bouger. J'étais en train de la perdre et cela me faisait mourir à petit feu. Elle était si déterminée qu'elle ne me laissait aucun choix. Quoique je fasse, quoique je dise, sa décision était prise. J'avais perdu. Je ne savais même pas ce que je faisais là. J'espérai que tout ceci n'était qu'un cauchemar, que j'allais me réveiller en sueur et que je lui enverrais un message pour le lui raconter. Malheureusement, c'était la réalité. Et cela me fit le même effet que lorsque Grand Mère m'avait quitté.

« Ça, tu n’en sais rien si je suis folle ou pas. »
- Je le sais.

J'aurais pu faire mon malin en sortant la même chose que j'avais dite à Georgina lorsqu'elle m'avait dit qu'elle était folle. Mais quelque chose me disait que ce n'était pas le moment de faire de la plaisanterie. Que là, c'était sérieux et que j'étais en train de passer un mauvais cap.
Ivana apparut devant moi. J'aurais préféré qu'elle ne le fasse pas. J'aurais préféré qu'elle ne me donne pas ce baiser d'esquimau que je lui avais donné lorsque nous nous étions remis ensemble. Mes yeux vides la regardèrent prendre mon verre et engloutir le liquide qui s'y trouvait à l'intérieur d'un seul coup. Elle m'avait pris ma dernière compagnie. J'étais désormais seul, tout seul.

Memory, all alone in the moonlight
I can dream of the old days
Life was beautiful then
I remember the time I knew what happiness was
Let the memory live again...

Et puis elle partit. Son départ sembla durer une éternité. Je sentis sa présence s'éloigner de plus en plus, s'approcher de la sortie et m'abattre une dernière fois par un :

« Sois heureux, hein ? »

Et puis elle disparut.
Et je restais seul, face à un verre vide. Je sentis passer des gens, mais c'était comme s'ils n'existaient pas. Je m'étais rassis, en faisant tomber tout le poids de mon corps sur ma chaise, à fixer le verre vide en me demandant quelle était la réelle signification de la vie. Ce verre ressemblait exactement à l'état de mon niveau sentimental. Vide. Le néant complet.

"Sois heureux, hein?"
Et comment le pourrais-je?
Quand la chose la plus précieuse que j'avais venait de s'en aller.

"Un autre Whisky s'il vous plait." prononça ma voix d'outre tombe au serveur qui passa par là.

Peut être m'avait-il répondu, je n'en savais rien. J'avais toujours les yeux fixés sur le même objet. Et quand le garçon entreprit de le retirer, je l'en empêchais en lui faisant comprendre qu'il ne valait mieux pas négocier et que je voulais qu'il reste là, ici. C'était la dernière chose qu'avait touchée la rousse avant de partir. Le voir partir ce serait comme la laisser réellement partir. Je n'en étais pas encore prêt.

Touch me!
It's so easy to leave me
All alone with the memory
Of my days in the sun...
If you touch me, you'll understand what happiness is
Look, a new day has begun...
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Nathanael E. Keynes
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sometimes it lasts to love and sometimes it hurts instead.
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() message posté Dim 28 Sep 2014 - 22:54 par Nathanael E. Keynes
And I ain’t ready but I’ll hold steady
Yeah I’ll hold you in my arms...

ft. Ivana Sexton && Kaspar F. Hansen && Nathanael E. Keynes
Mardi 23.09.2014 • Barfly
« Un autre Whisky s'il vous plait. »

Je crois pas que j'aurais imaginé entendre mon tout récent coloc' dire ça, comme ça, avec cet air et cette voix-là ce soir. Je crois que je m'attendais de toute façon pas vraiment à la scène qui venait de se dérouler. C'était pas mes histoires, et j'ai pas épié leur conversation parce que toute fouine puis-je être, il avait le droit à un minimum d'intimité, là, au moins, mais... Difficile de pas voir les larmes de la rousse, difficile de pas la voir partir, et encore plus de faire abstraction de son mal-être à lui.

Un whisky, donc. Et quand mon collègue s'est approché de la partie du zinc où il se trouve, je l'ai arrêté, pour y aller à sa place. On a un peu interverti les 'zones' de travail, pour la peine, mais je peux clairement pas le laisser comme ça. Encore moins quand, lorsque je pose la main sur le verre vide - et pas vidé par lui d'ailleurs, au passage - il le retient comme si c'était la chose la plus précieuse au monde.

« Je veux bien te le re-remplir, mais va falloir m'y laisser un minimum accès pour ça, tu sais... promis t'en seras séparé que quelques secondes. »

Je voudrais bien avoir l'air de faire de l'humour, mais d'une je pense que ça marcherait pas du tout, là, et de toute façon, à vrai dire, j'en ai pas trop le courage non plus. Je sais rien de son histoire, mais ce que je sais, ce que je vois, c'est que la fille qu'il aime vient de le laisser tomber, qu'il n'a donc plus vraiment de place dans sa vie. Et autant j'ai pas partagé de sentiment avec une certaine personne parce que c'est complètement à sens unique, autant laisser cette personne sortir de sa vie, je visualise à peu près ce que ça fait ressentir. Et à vrai dire, je l'accompagnerais bien sur le whisky, mais bon... Je suis en service, donc je m'abstiens.

« Tu veux... en parler ?... Enfin je veux pas te forcer, hein, juste... je suis là. »

Les phrases toutes cons qu'on ressort à chaque fois dans ce genre de cas de figure, donc. N'empêche que l'idée est là. Je bosse, ouais, mais je suis là quand même. T'es mon pote, j'ai clairement pas l'intention de te faire faux bond maintenant. Ce que je pige pas bien c'est qu'elle avait l'air tout aussi bouleversée, elle, et qu'elle tenait manifestement à lui. Pourquoi elle s'est barrée alors ? J'avoue c'est un mystère pour moi... Et j'ai comme l'impression que je suis pas le seul dans ce cas. Et donc tout en prononçant cette phrase, je lui ai servi son verre, et l'ai reposé dans ses mains. Le même, donc, où il se trouve peut-être encore un peu de rouge à lèvres, ou juste ses empruntes digitales. Je voudrais bien le convaincre que c'est con mais... J'ai bien toujours un pincement au coeur quand je m'empare de mon étui à cigarettes alors...
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Anonymous
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() message posté Lun 29 Sep 2014 - 10:48 par Invité
Comment avais-je fait pour descendre si bas en si peu de temps? C'était comme si ma vie avant d'entrer dans ce bar n'avait été qu'un doux rêve. Je ne me reconnaissais plus. J'avais tellement mal que j'avais l'impression d'être quelqu'un d'autre. J'étais incapable de faire quoique ce soit, incapable de parler, de bouger. Comment allais-je rentrer ce soir, si ce n'est par la force? Le temps s'était figé et si je le pouvais, je serais capable de rester là, assis à cette table, indéfiniment jusqu'à me transformer en statue de pierre. Je n'avais plus envie de rien, je n'avais plus goût à rien. Je me demandais même comment j'allais pouvoir sourire à nouveau. Aucune force au monde ne saurait me faire rire là, de suite et comme j'étais très nul en ce qui concernait d'enfouir ses sentiments, je ne me rendais même pas compte que je me donnais en spectacle et que tous les yeux étaient braqués sur moi, de la même manière que si un projecteur était braqué sur moi.

Je ne m'étais même pas aperçu de la présence de Nate dans les parages. Je ne m'étais même pas aperçu que c'était lui qui s'était apprêté à me prendre la dernière chose que l'être que j'aimais le plus au monde avait touché avant de s'en aller. Qu'importe qui ça pouvait être, je l'avais arrêté et lui avait sommé de ne pas me le prendre. Pas maintenant.

"Je veux bien te le re-remplir, mais va falloir m'y laisser un minimum accès pour ça, tu sais... promis t'en seras séparé que quelques secondes." entendis-je une voix familière me dire. Je n'avais pas redressé la tête, toujours dans la même position. Je n'avais même pas reconnu Nate dans sa voix, juste que je l'avais déjà entendu. Mais pour dire vrai, je m'en fichai complètement. Je me fichais d'absolument tout.
"Apporte un autre verre s'il te plait."

Je fixai toujours l'objet avec intérêt. Il était la seule chose qui me rappelait ce qu'il venait de se passer. Qui me disait qu'Ivana m'avait quitté en pleurant et qui m'avait laissé désormais seul. Même si je ne l'étais pas, je ne pouvais me sentir complètement seul. Abandonné.

"Tu veux... en parler ?... Enfin je veux pas te forcer, hein, juste... je suis là."

Quelque chose coula sur mes joues et je me rendis compte qu'après qu'il s'agissait de mes propres larmes. Cette réalisation soudaine me fit lever les yeux vers mon colocataire, que je voyais distinctement à présent, même si mes yeux rougis et embué le faisait apparaitre de façon un peu floue.

"Ça... ça fait mal." prononçai-je à peine de façon audible.
Nouvelle évasion de larmes. Je sentis ma lèvre inférieure trembler et je décidai de les rentrer. Elles avaient un goût amer et salé, elles n'étaient pas bonnes.
Je baissai la tête en mettant mes bras devant les yeux pour cesser l’hémorragie de pleurs, mais cela n'eut que pour effet de redoubler son intensité. J'avais du mal à ne pas échapper les sanglots qui me montaient à la gorge, tel un enfant de cinq ans. Mais comme je me fichais de tout, je me fichais complètement de ce qu'on pouvait penser de moi, là, tout de suite. Ce n'était peut être pas le bon endroit pour ça, mais y en existait-il réellement un?
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