(✰) message posté Mar 18 Aoû 2015 - 16:06 par Invité
she was a ship who’d never sailed, with half a heart tied to the shore, the other to an achor to drown its hopes of having more. ▴▴▴ Elle n’aurait pas dû se retrouver là, à l’autre bout du monde, en compagnie de son demi-frère, alors que le temps lui échappait. Il ne lui restait plus que quelques mois, après tout, avant d’être mère. Il ne lui restait que quelques mois pour économiser, pour travailler avant de devoir s’interrompre pour la naissance de son enfant. A chaque fois qu’elle y pensait, son cœur se serrait un peu plus, la peur enflait un peu plus, ses pensées s’emmêlaient un peu plus. Elle ne savait pas encore si elle était prête. Cinq mois avaient beau avoir passé, elle était toujours autant perdue, toujours autant effrayée à l’idée de devoir prendre autant de responsabilités. Pourtant sa décision avait été prise assez rapidement, même après que Blake lui ait dit ne plus vouloir la voir, même après le départ de Clarence, qui n’avait tout simplement pas accepté l’annonce de sa grossesse. Elle avait été seule, indéniablement seule depuis et pourtant elle avait décidé de le garder. Pourtant, l’avortement lui avait parut comme étant trop facile, trop simple pour échapper à ses erreurs. Elle n’avait plus souhaité mettre qui que ce soit en danger à cause de son problème lié à l’alcool et surtout, elle avait voulu assumer. Alors elle l’avait gardé et cinq mois plus tard, elle était toujours aussi seule. Il ne lui restait que sa famille, au fond, pour lui tenir compagnie, pour l’emmener à Sidney sur un coup de tête, comme Bartholomew l’avait fait. Elle n’était pas prête à être mère, elle le savait, alors non, elle n’aurait pas dû être là au lieu de travailler. Pourtant elle ne rechigna pas, essayant de profiter du voyage que lui offrait son frère, le suivant dans les rues de la ville australienne avec un sourire aux lèvres. Elle essayait d’enterrer ses inquiétudes pour le moment, sans beaucoup de succès, espérant qu’au bout d’un moment elle finirait par les oublier suffisamment longtemps pour véritablement profiter de la ville. « Tu m’emmènes où comme ça ? » finit-elle par lâcher, traînant des pieds derrière Bartholomew qui lui avait simplement annoncé qu’ils sortiraient pour l’après-midi. Elle passa une main dans le bas de son dos, essayant d’ignorer la douleur qui commençait peu à peu à y prendre place et tenta de rattraper son frère, posant à présent ses deux mains sur son ventre, comme pour le protéger des chocs. « Ralentis un peu, bordel, » ronchonna-t-elle, arrivant finalement à sa hauteur. Elle ne lui adressa pas de sourire, voulant lui signifier qu’elle était sérieuse, même si ce genre de commentaire faisait bien partie de leurs taquineries habituelles. Elle ne se souvenait plus à quel moment exactement ce sentiment de complicité s’était installé entre eux mais cela faisait un moment qu’il ne l’énervait plus autant qu’avant. Cela faisait un moment qu’elle avait commencé à véritablement tenir à lui, comme une sœur était censée le faire pour son frère. Les choses n’avaient pas toujours été aussi simples, puisque l’intrusion de Bartholomew dans leurs vies lui avait d’abord parut comme étant une nuisance, pure et simple. Ce frère qu’elle ne connaissait pas avait été un véritable parasite, squattant leur canapé et les dérangeant de manière générale. Mais il s’était avéré au fil du temps qu’il était celui qui mettait le plus souvent de la nourriture sur leur table. Il s’était avéré au fil du temps qu’il était celui qui lui tiendrait compagnie quand sa sœur partait à l’hôpital, qu’il était celui qui comprenait le sentiment qu’elle éprouvait à ce moment-là. Il avait également été celui à lui remettre un verre d’alcool entre les doigts mais elle ne lui en avait jamais voulu, puisqu’il n’était pas si familier que cela avec le passé qu’elle avait bien pu avoir avec la boisson. Après tout, il ne l’avait pas connu à cette époque, alors elle avait accepté qu’il ait pu oublier. Toutes ces raisons lui avaient suffit pour accepter cette semaine à ses côtés. Elle tenait à lui, malgré le fait qu’elle ne s’y soit jamais attendue, malgré le fait qu’elle ait pu le détester à leur rencontre. Perdue dans ses pensées et peinant toujours à suivre son frère, Scarlet accéléra un peu le pas et finit par glisser sa main autour du bras de son frère. « Sérieusement, t’as aucune compassion pour les faibles, c’est dégueulasse. » Bartholomew finit par ralentir et elle cru presqu’elle avait réussi à le convaincre de se calmer mais c’est lorsqu’il s’arrêta complètement qu’elle en fit de même. Son bras toujours autour du sien, elle tira un peu dessus, son regard fixé sur lui. « Qu’est-ce que tu fiches ? » Elle suivit alors son regard et vit qu’une jeune femme se tenait juste en face d’eux, son regard également posé sur Bartholomew. Comprenant mal la situation, Scarlet finit par lâcher son frère et croiser les bras. « Tu la connais ? » Visiblement, c’était le cas, vu la manière dont ils se regardaient mais aucun des deux n’étaient visiblement décidé à prononcer un mot. La femme finit par se tourner vers Scarlet, un sourire désolé aux lèvres. « Oui, on se connaissait il y a un moment. Je suis désolée, je ne veux pas vous déranger, » dit-elle finalement, commençant à faire quelques pas pour s’éloigner, après avoir reporté son regard sur Bartholomew. Scarlet n’esquissa pas un geste pour la rattraper ou lui répondre, trop perturbée pour réussir à comprendre la situation.
maybe you can imagine that love is enough, that you never knew the sweet taste of doubt in the throat, that she is not slowly forgetting your name after you failed her, after you watched as hell’s fingers gripped her waist and yanked her back into the darkness, all the while she was reaching out for your cursed hand. ✻✻✻ J’avançai en regardant devant moi, un sourire léger sur les lèvres. Elle n’avait pas eu le choix, ses affaires déjà prêtes quand elle entra dans l’appartement qui était le sien à l’origine, et son regard sérieux et réprobateur ne l’avait pas quitté pendant les longues heures d’avion. Comme d’habitude, j’avais fait comme si de rien n’était, ne prêtant pas la moindre attention à l’agacement de Scarlet Lancaster, préférant passer mes heures de vol à me reposser, la tête confortablement installé dans le siège de première classe. Peut-être que d’avoir dit à ma petite soeur qu’avec son grand ventre, elle ne serait pas rentrée en classe éco n’était pas la meilleure idée que j’avais eu... Et pourtant son regard agacé l’avait quitté alors que je lui faisait découvrir Sydney, ville pour laquelle j’avais beaucoup d’attachement, malgré y avoir vécu uniquement un an et demi. J’avais cependant rencontré Elsa ici. Je m’arrêtai pendant quelques secondes pour attendre Scarlet, qui avançait à une vitesse plus faible que moi, et je gardai mon sourire alors que mes yeux s’attachèrent à ce petit qui grandissait dans le ventre de ma demi-soeur. Un enfant ; et avec vingt-huit ans derrière moi, j’étais toujours aussi bouleversé par le fait que Scarlet allait donner la vie. Je la glorifiai conscient qu’il existait en elle une force que peu de monde se doutait, capable de lui donner le courage de se relever et d’affronter la vie pour son enfant. Je n’avais jamais été aussi heureux d’avoir un travail et de l’argent, car si cet argent devait être dépensé pour quelque chose, je ne voyais que mon futur neveu ou nièce à gâter. Scarlet devait savoir que j’étais heureux pour elle, et que j’allais l’aider, mais elle ignorait peut-être à quel point j’avais hâte de pouvoir voir l’enfant. Allait-il ressembler à sa mère ? Allait-il me ressembler, car les jumelles et moi tenions tous les trois de notre père. Pendant longtemps, je n’avais jamais songé à avoir un enfant, à vrai dire, je me disais que j’avais le devoir de ne pas en avoir ; un homme immature et irresponsable tel que moi et un enfant? Impensable. Si je me considère comme plus responsable maintenant, je n’ai toujours pas particulièrement envie de donner mes gènes. Mais j’étais quand même impatient, voulant voir l’aboutissement de cette grossesse et pouvoir l’aider à grandir. Après tout, ma mère n’était jamais tombée enceinte lorsque je grandissais, et elle n’avait adopté que des enfants de cinq à six ans, juste peu de temps avant que je ne parte en France. Je n’avais pas conscience que j’avais repris la marche quand la voix de Scalet m’interpella. « Tu m’emmènes où comme ça ? » Je haussai les épaules, laissant ma voix porter jusqu’à elle. « Je comptais nous poser près d’une plage, il y a un café qui fait des chocolat chauds à se damner. » Et si normalement, en cette période je préférais me réchauffer avec un bon verre de vin, je ne pouvais pas avec Scar. Après tout, c’était ma faute si- « Ralentis un peu, bordel, »Je roulai des yeux bien qu’un sourire étira mes lèvres, et je l’attendis comme elle me le demandait. Une fois à ses côtés, je la serrai un peu contre moi, n’ayant aucune envie qu’elle se fasse bousculer, même si son ventre indiquait clairement qu’elle était enceinte. Je baissai ma tête vers elle, inconscient de l’image que nous envoyions, et murmurai, complice. « Tu veux que je te porte Scarlet ? Nous y serions peut-être avant le coucher du soleil comme ça... » Et je riai, heureux également de pouvoir m’adresser aussi légèrement à ma soeur. Peut-être parce que nous passions plus de temps ensemble, mais j’avais toujours considéré ma relation avec Eugenia comme plus proche que celle que j’avais avec sa soeur jumelle, qui était plus sevère, plus stricte et plus responsable que Ginny avait qui je pouvais faire des conneries comme hacker le site du MI6. Quand j’avais appris la présence d’une petite fortune dans un compte en banque italien, j’avais tout fait pour essayer de me racheter au près de Scarlet, mais mes tentatives n’avaient ni été très subtiles ni réussies. Alors son mouvement, instinctif ou non, de prendre mon bras pour s’y attacher avec la férocité naturelle de Scarlet m’avait fait chaud au coeur, et mon visage exprima pendant quelques secondes une tendresse pour cette soeur que je connaissais depuis que très peu, malheureusement. « Sérieusement, t’as aucune compassion pour les faibles, c’est dégueulasse. »Je ris encore une fois avant de relancer mon regard sur la rue, et ce que je vis, visage oh combien familier ayant partagé ma vie pendant un an, me coupa le souffle ainsi que la marche. Je restai figé en voyant Reagan, déchiré entre la joie de revoir une femme que j’avais aimé et l’amertume d’une relation qui avait si mal tournée que j’avais du la fuir. Elle n’avait pas changé, elle aussi rigide en me voyant, et si je me perdis une nouvelle fois en ces yeux bruns, je me contentai d’exprimer une sorte d’anxiété. « Qu’est-ce que tu fiches ? »Je me tournai légèrement vers ma soeur, ma bouche s’ouvrant pour se fermer, et je maudis mon incapacité de trouver les mots. Pourtant ce n’était pas compliqué, Reagan était simplement une ex. Une ex qui avait agit si étrangement lorsque nous nous étions retrouvés après mars deux-mille quatorze. J’avais déjà présenté des exs à mes demi-soeurs non ? Je retins un soupire, passant nerveusement une main dans mes boucles brunes, me demandant un moment si les jumelles avaient déjà rencontré Elsa, qui était ma meilleure amie. « Tu la connais ? » Un jour, je devrais leur faire une présentation powerpoint. J’allai enfin répondre à sa question quand un accent australien le fit à ma place, et je reportai mon regard vers Reagan. « Oui, on se connaissait il y a un moment. Je suis désolée, je ne veux pas vous déranger, » Mes yeux s’écarquillèrent en la voyant partir, et lançant un énième regard vers Scar, un sourire crispé aux lèvres, je m’avançai également. « Reagan... Attends ! »Mes jambes partirent rapidement, et je rattrapai en quelques secondes l’australienne. J’attrapai son bras, la retournant rapidement. « C’est tout ? Même pas bonjour ? Je vais me sentir vexé, Reag’. » Je repris ma respiration, me mordant par la même occasion ma langue. « Tu... Tu vas bien ? » Parce que même si notre histoire était terminée depuis longtemps, entourée sous le sable du Japon puis celui d’Australie, il y avait une raison pourquoi cette relation avait été ma plus longue.