"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici caught up in a sort of fantasy where you're the only one holding the key ✻ neal  2979874845 caught up in a sort of fantasy where you're the only one holding the key ✻ neal  1973890357
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() message posté Jeu 21 Jan 2016 - 12:17 par Invité
CAUGHT UP IN A SORT OF FANTASY
NEAL ET BIANCA

there's no way to espace ✻✻✻ 21 janvier. Date aussi importante pour Bianca qu’elle était futile pour le reste du Monde. Ce rendez vous, elle l’avait pris des mois à l’avance.  Pour s’assurer d’avoir le créneau exact où sa vie avait basculé il y a dix ans de cela. Elle l’avait imaginé, orchestré dans les moindres détails. Selon le scénario de son imagination, elle aurait monté les escaliers avec force, se serait assise avec droiture dans le fauteuil où elle s’était tant de fois sentie aspirée, aurait parlé de tout et de rien avec celui qui l’avait épaulée  pendant des mois et serait repartie. Plus que tout, elle attendait avec impatience le moment où franchirait pour l’ultime fois le portail, pour ne jamais y remettre les pieds. La boucle serait bouclée. Or, à l’image de son adolescente massacrée, les plans de Bee ne fonctionnaient que très rarement. Lorsqu’elle s’était assise sur ce fameux fauteuil, il ne lui fallut que quelques instants avant d’éclater en sanglots. Elle avait sentie toute la pression s’échapper, comme de la vapeur d’eau s’extirpant d’une cocotte.  « Cela fait longtemps que l’on ne s’était pas vus, Bianca. » La jeune femme releva la tête et son regard croisa celui de Dr Scott. Elle associait ce bureau et cet homme à autant de bons souvenirs que de mauvais. Ses yeux glissèrent sur les tableaux aux murs, sur les tâches colorées sensées vouloir dire quelque chose sur la personnalité de chacun, sur livres bien organisés dans les étagères.  Elle pensa à ses soeurs, à Bobbi, à Breen. Au lien qu’elles auraient pu un jour avoir - où qu’elles ont sans doute eu mais qui remonte à si loin qu’elle ne s’en souvenait plus - A l’importance qu’elle accordait à sa soeur ainée, à celle qu’elle ne portait pas à sa soeur cadette. A leurs parents, au regard désolé de sa mère face à ses filles qui n’avaient rien à se dire. Elle pensa à Grahms aussi, à quel point il lui manquait. Son esprit s’emporta jusqu’à Julian, qu’il ne faudrait pas décevoir, à Vicky qui avait confiance en elle et à la présence de ces yeux bleus logée au coin de sa tête. Pour la première fois depuis dix ans, elle se sentait à nouveau aspirée par ce fauteuil. Se relever serait difficile. « A la semaine prochaine Mademoiselle Thompson. Reposez vous. » Elle acquiesça alors qu’elle n’était pas franchement convaincue des mots de son thérapeute. Bianca expira en lui serrant la main. « A jeudi Dr Scott. J’essayerais, merci. » Elle senti un énorme poids lui tomber dessus, l’engloutir doucement lorsqu’elle sorti du cabinet. Dix ans après, elle était retombée dans le rythme effréné des consultations chez le psy, partir du boulot avant, subir la torture des salles d’attente, de l’odeur de la dépression s’échappant des autres patients. Du bout du doigt, elle essuya une larme perlant sur le coin de sa joue. Elle était sur le point de sortir de l’immeuble lorsque le temps s’arrêta soudain. Les cris de cette nuit où il était brutalement parti de son appartement retentirent dans son esprit. Elle resta quelques secondes figée, incapable de prendre une décision. Devait-elle passer devant lui ? L’interpeller ? Peut-être qu’il se fichait de la voir ici mais intimement, Bianca ne voulait pas qu’il sache qu’elle consultait. « Qu’est-ce que tu fais là ? » finit-elle par difficilement articuler, les yeux rouges et le visage pale. Elle espérait véritablement se tromper, autant qu’elle avait envie de le voir.  


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() message posté Dim 24 Jan 2016 - 19:16 par Invité
Une journée comme une autre dans la capitale londonienne. Dans le cadre de son programme de réinsertion, Neal avait passé sa journée au commissariat à trier des papiers, archiver des dossiers, se plonger dans des affaires vieilles comme la culotte de son arrière grand-mère. Bref, il ne disait rien mais n’en pensait pas moins ; il avait l’impression qu’on l’avait converti en secrétaire de la police. Lui qui avait eu l’habitude d’être dans le feu de l’action, il n’y avait pas de sensation plus frustrante, bien qu’il n’aurait pas voulu retourner à son ancien poste de pilote pour rien au monde. Dix-huit heures tapantes, l’alerte de son portable retentit et il se leva, gratifiant Theodore d’un vague mouvement de tête pour lui dire qu’il s’en allait. La nuit était déjà tombée dans les rues de Londres mais le blond ne comptait pas rentrer chez lui. Il devait se rendre à sa thérapie, à l’une de ses séances quotidiennes avec sa psychologue. Plus le temps passait, plus il se sentait à l’aise avec elle mais n’ayant jamais été de nature très extravertie, il était encore toujours difficile pour Neal de se lâcher comme sa thérapeute le voulait sûrement. Il ne ressentait pas le besoin de se confier, préférant croire qu’il pouvait se débrouiller seul. Il l’avait dit à Danny une fois, lors d’une conversation qui restait ancrée dans son esprit tant il avait failli dépasser la limite de la colère ; il ne voulait pas de l’aide des autres. Personne ne pouvait le secourir, personne ne pouvait apaiser cette culpabilité qui le rongeait jour et nuit. S’engouffrant dans sa voiture en allumant la radio qui diffusait des hits qui avaient tendance à lui hérisser les poils de l’avant bras (et pas dans le bon sens), il démarra et roula jusqu’au cabinet de sa psychologue. Il était censé avoir rendez-vous dans un quart d’heure mais comme toujours, Neal arrivait en avance. Il se laissait du temps pour pouvoir préparer ce qu’il dirait, parfois mentir. Pour pouvoir se préparer psychologiquement à devoir ressasser ses soucis alors qu’il faisait tout pour justement ne pas y penser. Il entra dans l’immeuble et s’adossa contre le mur en face de la porte du cabinet, les mains fourrées dans les poches d’un air négligeant, quand Bianca fit son apparition. Par automatisme, l’homme se redressa, se tournant vers son interlocutrice. Il ne savait pas combien de temps il avait mis pour reprendre ses esprits, beaucoup trop surpris de la présence de Bee mais après quelques secondes, il finit par un lâcher un nébuleux « Rien du tout. ». Il était tout sauf crédible, Neal en avait parfaitement conscience. Il refusait cependant de lui dévoiler la véritable explication de sa venue ici alors que la raison était pourtant évidente rien qu’en regardant les affiches qui ornaient les murs du cabinet. Et puis d’ailleurs, que faisait-elle ici? Dix mille questions se bousculaient dans sa tête tandis qu’il repensait aussi à la dernière fois qu’ils avaient pu s’entretenir. Ils avaient beau n’avoir jamais posé concrètement de mots sur leur relation et affirmer ne pas être plus que de simples voisins de paliers, Neal s’était surpris à penser à elle ces derniers jours avec amertume car évidemment, il avait encore en mémoire leur dispute ridicule du dernier soir. Mais alors qu’il s’apprêtait à son tour à lui demander pourquoi elle était là, il s’attarda sur son visage d’ordinaire si lumineux qui avait perdu de ses couleurs. Sur ces yeux rouges qui avaient remplacé son regard noisette adorable. Il n’y avait pas l’ombre d’un doute, Bianca avait pleuré. Fronçant les sourcils en affichant une mine plus soucieuse qu’il ne l’aurait voulu, l’ancien pilote s’approcha légèrement d’elle. « Est-ce que tout va bien? » s’enquit-il, inclinant la tête pour mieux la voir et lui montrer qu’il était là.
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() message posté Lun 25 Jan 2016 - 14:48 par Invité
CAUGHT UP IN A SORT OF FANTASY
NEAL ET BIANCA

there's no way to espace ✻✻✻ Son coeur tambourinait lourdement dans sa poitrine, elle senti alors ses mains devenir moites et sa gorge sèche. Elle pouvait partir, lui passer devant et ne plus jamais réouvrir la porte de son appartement. Hors, une voix, discrète pour le moment lui sommait de rester ici. Ses pieds étaient d'ailleurs ancrés sur le sol, sur le carrelage froid du couloir. Une impression d'emprisonnement, un étau qui se refermait sans aucune issue. De son entourage, très peu étaient au courant de sa maladie et encore moins de ses consultations, à ce jour, Bianca ignorait si Neal devrait en faire partie. Sûrement pas après tout, il n'était que son voisin, son insupportable voisin. Ni Riley, ni Victoria ne le savaient alors qu'elle avait voyagé à leurs côtés pendant des mois. Seuls ceux qui avaient directement confrontés aux effets de la maladie étaient dans la confidence, ses soeurs, Graham, ses parents et quelques amis. A ceux là s'ajoutait Elsa et c'était à peu près tout. L'espace d'un instant, elle eu une envie, de crier toute sa douleur Neal, sans s'arrêter, de n'oublier aucun détail, même les plus crus. La réalité la rattrapa soudain, ni lui, ni elle n'avaient envie d'écouter l'histoire de l'adolescence volée de Bianca Thompson. Elle ne releva pas réellement lorsqu'il affirmait qu'il n'avait rien à faire ici. Elle ne se posait pas de questions, ne sachant pas où commencer, que penser. Neal voyait-il un thérapeute ? En avait-il besoin ? Qu'est-ce qu'il avait bien pu lui arriver pour qu'il se retrouve dans le même cabinet qu'elle ? Quelque part, Bee était déçue. Pour une raison qu'elle ne se saurait expliquer, elle avait espéré qu'il soit plus fort qu'elle, qu'il la rassure encore comme il l'avait si bien fait l'autre jour, avant que tout ne vole en éclats. Finalement, il se pouvait qu'elle n'ait jamais véritablement su quelque chose à propos de lui. « J’ai l’impression que tu le fais exprès, de tomber à chaque moment où je ne suis pas à mon avantage. Je t’assure, quand je ne pleure pas ou quand je ne suis pas recouverte de peinture, je suis à coupée le souffle. » Son esprit vagabonda une nouvelle fois à cette première soirée partagée qui lui semblait si irréelle face à la brutalité de leur dernier échange.
Elle se sentie envahir d'un étrange sentiment de culpabilité, de n'avoir pensé qu'à elle, ses vieux démons et ses tableaux. Le souffle lui manqua, est-ce que tout allait bien ? Ses yeux plongèrent dans les siens à mesure que ses prunelles brunes se remplissait de larmes à nouveau, jusqu'à ce que Neal paraisse flou et horriblement loin. Une décennie que Bianca gardait en elle toute son chagrin et il avait fallut d'un regard azur pour qu'elle soit sur le point d'exploser. Elle ne voulait pas pleurer, pas encore, pas devant lui. Que faire ? Tout avouer ? Mentir à nouveau, s'enfuir ? Le sol, comme le fauteuil de Dr Scott semblait l'aspirer lui aussi et elle s'étonna même de ne pas perdre l'équilibre. « Non. » fit-elle, d'une voix tremblante. Elle ne lui mentait pas, elle n'ajouta rien de plus. Ce fut la sonnerie de son téléphone qui brisa cet instant, sa main peu assurée l'attrapa. Elle se mordit violemment la lèvre en découvrant le nom de Graham affiché sur l'écran, elle déclina l'appel. Graham ne devait pas savoir. Elle releva le visage vers Neal, elle fut à nouveau frappée par ses yeux bleus et usa de ses dernières forces pour s'avancer vers lui à nouveau. « Et toi, est-ce que tout va bien ? » Demanda t-elle, le regard humide et plein d'inquiétude. Une énorme bouffée d'air s'engouffra dans ses poumons. « Tu veux sortir de cet endroit qui transpire la dépression ? » Elle s’arrêta net.« Ou est-ce que tu as quelque chose à faire ici ? » Elle ne prononça pas le mot rendez-vous, thérapeute, ou quoi que ce soit. Elle ignorait même si Neal était là pour cela. Au quel cas elle attendrait, refusant de croire qu'ils soient tous les deux prisonniers d'un fauteuil en cuir.



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() message posté Mar 26 Jan 2016 - 15:58 par Invité
La voir dans cet état lui procurait un vif pincement au cœur. Il se rappelait de la fois où il était tombé sur elle en larmes dans le couloir et en dépit de leur relation pour le moins conflictuelle, Neal était incapable de l’abandonner. Il aurait pu l’envoyer paître et lui tourner le dos, mais c’était simplement au dessus de ses forces. D’ordinaire, il était assez empathique envers la plupart des gens alors quand c’était Bianca, bizarrement, il ne pouvait que vouloir l’aider. Il tenta d’esquisser un sourire compatissant face à sa remarque mais ses lèvres l’effacèrent rapidement, beaucoup trop préoccupé par la fragilité qu’affichait la brune à ce moment. « Je sais. » lâcha-t-il un peu trop vite, sûrement plus pour lui que pour elle. Il ne lui dirait pas, mais il la trouvait toujours belle. Même quand elle pleurait, Bee gardait cette beauté naturelle qu’il n’avait que trop peu vue chez les autres filles. Elle était différente des autres. Elle était spéciale. Et si Neal ignorait la raison de ses larmes, elle ne méritait sûrement pas d’être aussi triste. Aujourd’hui, elle n’avait rien de ce qu’il avait l’habitude de voir. Elle n’avait rien de la fille pétillante, de la fille au tempérament de feu qu’il connaissait. Elle lui dévoilait un autre visage, probablement à contrecœur et en dépit du fait que ce n’était pas la première fois qu’il la surprenait dans cet état, l’ancien militaire était toujours aussi touché par la détresse de Bianca. Il déglutit quand il s’aperçut que sa question eut pour effet de faire de nouveau briller les yeux de Bianca. Quel con, elle avait pleuré, évidemment que ça n’allait pas. Pourquoi avait-il l’impression d’exactement demander les mauvaises choses au mauvais moment? Neal fit encore un pas en avant pendant qu’elle rangeait son téléphone, un peu gêné. « On s’en fout de moi. C’est pas important, là. » tonna-t-il, parfaitement sérieux. De toute façon, sa réponse aurait été inutile. Oui, ça va. C’était ce qu’il disait comme un robot détraqué à tout le monde lorsqu’on l’interrogeait. Planté face à elle comme un idiot, il ne savait pas comment réagir. Devait-il la réconforter ou s’en aller? La prendre dans ses bras? Le contexte était différent, cette fois. Il ne se sentait pas aussi à l’aise que lorsqu’ils étaient chez lui et qu’il l’avait consolée. La croiser dans ce cabinet était déconcertant. Neal espérait de tout cœur qu’elle ne se trouvait pas ici parce qu’elle en avait besoin, mais au fond, il le savait très bien. Il passait beaucoup de temps dans cet endroit, à force, il avait remarqué qu’il était rare que les personnes présentes au cabinet ne soient là que pour accompagner quelqu’un ou pour déposer un dossier. Mais il refusait de croire que Bianca fasse partie de la même catégorie que lui. Il ne voulait pas qu’elle soit comme lui. Elle méritait mieux, tellement mieux. L’homme mit quelques secondes à répondre, pensant à sa psychologue qui ouvrirait sa porte d’une minute à l’autre. Il était censé avoir sa séance maintenant. « Non non, c’est bon, je te suis. Sortons d’ici. » Il jeta un dernier coup d’œil derrière lui sur la porte et finit par tourner les talons. Il ne supportait pas de la voir dans cet état, tremblante comme une feuille et au bord de faire une crise de larmes. Cette vision lui brisait le cœur, alors, certainement inconscient de ce qui était juste ou non, il s’approcha simplement d’elle et l’entoura de ses bras. D’abord hésitant, Neal finit par la serrer contre lui, sentant sa chemise commencer à s’humidifier à cause de Bianca qui avait la tête posée contre son torse. Il ne savait pas si ça allait l’aider, ou même s’il s’y prenait de la bonne manière mais quoiqu’il en soit, il voulait juste lui montrer qu’il était là pour elle, qu’il ne partirait pas. Et qu’il se souciait d’elle, contrairement à la fois où il avait fini par lui dire qu’il s’en fichait. « Hey, Bee. Ça va aller, d’accord? Calme-toi, je suis là. » souffla-t-il d’un ton qui se voulait rassurant, mais tout aussi sincère. Il n’abandonnerait pas Bianca, pas aujourd’hui, pas comme ça. Elle avait besoin d’un soutien, il lui apporterait. Elle ne devait pas finir comme lui, misérable et seul.
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() message posté Mer 27 Jan 2016 - 13:27 par Invité
D’ordinaire pudique face aux émotions, Bianca ne comprenait pas pourquoi, lorsque Neal était dans les parages, ni la laideur des larmes, ni celle de la douleur ou l’insupportable halètement qui s’échappait de ses lèvres entre ses sanglots n’étaient passés entre les griffes de la censure qu’elle s’imposait. Quelque chose à propos de de cet homme lui échappait, elle ne réagissait pas de la même façon lorsqu’il était là. Il semblait indomptable, indéchiffrable et pourtant elle s’était surprise à penser à lui, plusieurs fois. A se demander ce qu’il faisait, s’il allait bien. Neal et Bianca étaient deux voisins, deux humains placés dans deux petites boites au sein d’une grande et même boite. Cela aurait du s’arrêter là, ils se seraient croisés une fois de temps en temps, récolté le courrier de l’autre et échangé ce sourire aussi automatique que dénué de sens à chaque fois qu’ils se retrouveraient au même moment dans l’ascenseur. Hors depuis cette nuit là, Bianca avait l’impression que tout avait changé.  De toutes façons, elle ne prenait que les escaliers et aurait eu horriblement de mal à résister à l’envie de déchirer les lettres que Neal recevait pour en savoir le contenu. Elle resta encore quelques instants silencieuse. Peut-être était-ce la lumière froide du cabinet ou l’extrême émotion qui l’habitait mais elle trouvait Neal particulièrement beau. Encore plus que d’habitude. Elle ne l’avait jamais nié, ne voyant pas l’intérêt de mentir sous le prétexte qu’ils n’avaient rien fait d’autre que s’adresser des insultes pendant longtemps. Neal était grand, blond et possédait des yeux bleus perçants auxquels n’importe quelle femme serait sensible. Même Bianca. Ou peut-être était-ce le fait qu’il détonnait dans ce décor macabre. Alors que tous les autres patients attendaient assis sur des chaises en plastiques, alignés et recroquevillés en attendant leur tour, il était debout, comme s’il n’était là que le temps d’une consultation, avant de repartir. Tout ici semblait éteint et dépourvu d’intérêt mais il était là. Tout s’allumait lorsqu’il était là. Ses sourcils se durcirent sur sa mine contrariée lorsqu’il repris la parole. Neal ne parlait jamais vraiment de lui. Parfois, Bianca avait l’impression qu’il bâtissait des remparts à chaque fois qu’il venait sur le tapis. Bee avait toujours été curieuse, c’est ce qui l’avait poussée à temps voyager, évidemment l’envie de gratter pour en savoir plus était pressente mais si la jeune femme était un livre ouvert, elle savait qu’il n’en était pas autant pour son interlocuteur. Elle ne posa pas de questions. « Non on s’en fout pas. Je n'ai pas la force de me battre avec toi maintenant mais on reviendra sur ça plus tard. De toutes façons tu sais que quand je suis dans mon état normal, tu n'as aucune chances. » fit-elle. Bien que son ton tremblait, elle était catégorique. Ce n’était ni une promesse, ni une déclaration, juste un état, Neal pouvait bien penser ce qu’il voulait, il était important. Son rythme cardiaque avait ralenti sa cadence effrénée et les dernières larmes perlaient au coin de ses yeux, doucement, elle se calmait. Elle sentit un grand soulagement l’envahir lorsqu’il accepta de sortir avec elle d’ici, sentiment suivi de culpabilité. Elle espérait qu’il ne risquait rien, qu’elle ne le poussait pas dans les ennuis car non seulement il était très capable par lui même mais c’était bien la dernière chose dont elle avait envie, l’entrainer vers le bas. Ses pensées se dissipèrent quand Neal eu ce geste aussi étrange qu’audacieux. La jeune femme senti ses bras envelopper sa taille et si elle fut retissante les premières secondes, elle s’y abandonna rapidement. C’était donc ça son odeur. La dernière fois qu’elle avait été aussi proche de lui était si loin. A vrai dire, jamais ils n’avaient été aussi proches. C’était différent, totalement différent. Elle posa sa tête donc sa clavicule, le nez niché juste sous son cou, les bras noués derrière sa nuque et les doigts doucement agrippés à des mèches blondes. La notion du temps paraissait être un concept abstrait, ce n’était semblable ni à la transe de la création, ni à l’adrénaline du voyage. Elle y resta encore quelques instants, sentant son coeur battre très fort contre le torse Neal et une sensation étrange lui tordit le ventre, celle de sentir le sien battre en retour.  « Merci. » avoua t-elle d’une voix timide. Ce merci voulait tout dire et s’il était à peine inaudible à l’extérieur, elle hurlait de toute ses forces à l’intérieur.  Il était là, elle aussi mais alors qu’il semblait toujours trouver la façon de lui venir en aide, elle peinait à lui rendre la pareille. Son instinct lui ordonna de rompre l’étreinte. Un frisson parcouru son échine lorsqu’elle se détacha de lui, son regard glissa sur sa poitrine humide de ses larmes de crocodiles. « Il y a une légende qui dit que les larmes de Bee soignent à peu près tout, je serais toi je les garderais précieusement. » Un sourire malicieux s’étira sur ses lèvres, il n’était pas large comme ceux des autres fois mais il était là. Et quelque chose lui disait que Neal pourrait le voir. Comme un réflex, ses doigts se baladèrent jusqu’à sa joue, où elle observa l’endroit qui avait tant enflé il y a quelques semaines. Repenser à la façon dont il s’était sûrement fait ça lui glaça le dos. Bianca était douce, ne survolant que la peau, la touchant un peu, à l’instar de la peinture sur ses toiles. Elle ne dit rien, s’assurant juste que le contour violacé avait disparu. « Fuyons. » déclara t-elle avant de l’entrainer avec elle hors du cabinet. Londres était glacial et le vent lui giflait les joues, qu’elle senti rougir automatiquement. Elle réajusta son écharpe et maudit la Bee qui avait décidé de ne prendre qu’une petite veste. Il glaça ses dernières larmes, par réflexe elle se frotta les yeux et réalisa en regardant ses doigts le mascara qu'elle avait du étaler probablement jusqu'à ses pommettes. Elle se tourna vers Neal. « Tu n’es pas obligé de me suivre. Tu peux rentrer à Brixton si tu veux, je comprendrais, surtout avec ce qu’il vient de se passer. Mais si tu as encore une once de confiance et de patiente, je connais l’endroit parfait pour s’évader. » Elle lui tendit la main.
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() message posté Ven 29 Jan 2016 - 1:19 par Invité
Bianca était mignonne à toujours se soucier de lui alors qu'elle était la personne qui semblait avoir le plus besoin d'aide en cet instant précis. Neal ne la connaissait pas énormément mais plus il la voyait, plus il se rendait compte à quel point elle paraissait être une bonne personne, malgré les répliques cinglantes qu'ils avaient l'habitude de se balancer. Il voyait chez elle une douceur infinie, une bonté et une sensibilité qui l'étourdissaient. Il la trouvait parfois un peu perchée aussi, mais c'était bien ce qui l’intriguait chez elle. Alors que lui s'efforçait de masquer ses faiblesses, de se changer en glaçon pour se protéger et aussi parce que c'était simplement dans son caractère de ne pas aimer se dévoiler, Bianca était aux antipodes de sa personnalité. Elle était sincère. Il ignorait si ce trait de la jeune femme était quelque chose qu'elle aurait voulu contrôler, mais d'une certaine façon, il l'admirait. Elle avait le courage d'évacuer ses sentiments comme cela, de dire merde à ses problèmes alors que Neal n'était pas en mesure de montrer aux autres ce qu'il ressentait. Il ne le voulait pas. Il ne se sentait pas prêt, pas pour le moment. Il gardait tout pour lui, dans l’espoir que la douleur et la culpabilité s’évapore un jour, au réveil. Par un miracle, sûrement. Il esquissa un léger sourire, amusé par la faculté de Bianca à rebondir, malgré son état. « Arrête de te préoccuper de moi, ne t’en fais pas, je vais bien. » Il n’était pas non plus au top de sa forme, comme tous les jours depuis son burn out mais il n’allait pas se plaindre en face d’elle. Après tout, finalement, du point de vue de quelqu’un qui ne connaissait rien de ce qui lui était arrivé, Neal n’avait pas de quoi être si malheureux. A part sa récente rupture avec son ex-fiancée et son arrêt maladie, il avait encore un endroit où loger, de quoi se nourrir, et sa famille à ses côtés. Ses principaux piliers étaient toujours là pour le soutenir, c’était le plus important d’après ce qu’on lui disait. Quand il décida de la prendre dans ses bras, il frissonna d’abord légèrement au contact des mains froides de Bianca contre sa nuque qui, contre toute attente, vinrent réchauffer son corps. Il ne savait pas réellement ce qu’il faisait, ni même si ce geste était approprié mais étrangement, le fait qu’elle s’accroche un peu plus à lui suffisait pour que ses doutes soient dissipés. Il pouvait sentir son souffle contre sa peau, sa respiration d’abord haletante à cause des larmes se calmer lentement tandis qu’il resserrait son étreinte. Bien sûr, depuis qu’il n’était plus avec Kat, il avait eu des relations avec d’autres femmes, mais uniquement pour satisfaire ses pulsions humaines. Ce n’était pas des contacts aussi doux, c’était différent. Des bribes de la soirée où ils avaient été proches lui revenaient en tête, pour s’associer à cet instant qui lui semblait si intense. Si réel. Ils se détachèrent et un peu gêné, Neal se passa la main derrière la nuque, comme pour s’assurer que l’empreinte des doigts de Bianca dans ses cheveux n’avait pas été fictive. Il répondit à son merci par un vague mouvement de tête et lâcha un léger rire sonore en découvrant le tissu de son vêtement mouillé. « On en voit une qui a trop regardé Harry Potter. Ou bien Raiponce, au choix. » En tant que bon anglais qui se respecte, il avait bien sûr suivi toute la saga du sorcier à lunettes rondes et pouvait aisément faire le lien avec les larmes aux propriétés curatives. Quant à Raiponce, et bien… Neal rejetait la faute sur sa sœur qui l’avait traîné de force au cinéma pour voir le célèbre Disney, pour sa défense, c’était loin d’être son genre de film (pour preuve, il s’était endormi pendant la moitié). « Mais c’est bon à savoir, pour la prochaine fois où je me prends un coup dans le visage, par exemple. » renchérit-il, faisant allusion à la fois où il s’était pointé chez elle, en sang. Justement, ne s’y attendant pas, l’homme tressaillit légèrement quand Bianca fit courir ses doigts sur sa joue. L’hématome semblait avoir presque disparu, il y avait encore une fine trace bleutée qui colorait sa pommette, mais ce ne serait que l’affaire de quelques jours. Ils n’en avaient pas encore parlé, mais Neal espérait que la brunette ne lui voulait pas trop pour cette dernière dispute. Avec du recul, ils s’étaient encore pris la tête pour des futilités et si l’ancien militaire ne tenait pas forcément à s’excuser par fierté, il admettait quand même plus ou moins ses tords. Il mettait ses paroles blessantes sur la fatigue, l’heure tardive et comme d’habitude, son humeur massacrante. A propos de cela, il concédait qu’il avait besoin de se contrôler et de faire des efforts, mais c’était évidemment plus facile à dire qu’à faire. Une fois sorti de l’établissement, il se tourna vers Bianca. Elle semblait quand même aller mieux, c’était le principal. « Je te l’ai dit, je te suis. Hors de question que je te lâche dans la nature comme ça d’ailleurs, avec toutes ces traces de noir sur le visage, on pourrait penser que tu fais partie d’un gang des mauvais quartiers de Londres. » plaisanta-t-il d’un ton cependant presque sérieux, n’hésitant pas à passer son pouce sous les yeux de la jeune femme pour la débarbouiller un peu. « Par contre, j’ai ma voiture garée ici donc c’est comme tu veux, si tu préfères que l’on marche, ça ne me dérange pas. » C’était bizarre, il avait l’impression de se débrider, d’avoir de nouveau levé une barrière. Cependant, quand elle lui tendit la main, il la saisit d’abord, mais après quelques secondes, Neal la retira, préférant simplement passer sa main derrière le dos de la brune. Quelque chose le retenait à ne plus s’aventurer sur ce genre de dynamique. Ils étaient déjà allés assez loin à ses yeux, même si la tentation était là et que des fois, il ne pouvait s’empêcher de se rapprocher un peu d’elle, l’homme ne voulait pas dépasser certaines limites. Ils jouaient à quelque chose de dangereux, qu’ils risquaient de ne plus maîtriser du tout.
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() message posté Dim 31 Jan 2016 - 5:18 par Invité
Des toutes les villes où elle avait eu la chance de poser les pieds, Londres était unique et sûrement sa préférée. Peut-être parce qu’elle y était née, qu’elle y avait grandit et été malade, elle finissait toujours par revenir. Ses deux pieds et son esprit étaient ancrés en Angleterre. Alors même qu’elle était encore en Argentine, il lui arrivait d’y penser, de temps en temps. Que son esprit vagabonde jusqu’à Carnaby Street ou simplement à la campagne, au Yorkshire où ses parents avaient déménagé pour profiter pleinement de leur retraite. Elle aurait pu changer totalement de plan de vie et s’installer en Amérique du Sud. Ce qui n’aurait d’ailleurs ni surpris ni déçue sa famille qui avait longtemps pensé que Bianca s’en était allée pour toujours. Mais c’était dans la capitale Angleterre que la jeune femme avait posé ses valises définitivement il y a huit mois. Elle avait bien sûr dans l’idée de repartir, l’excitation de l’inconnu et la découverte lui manquaient énormément, comme un besoin viscéral qui lui serrait le coeur mais quelque chose l’amenait toujours à revenir à Londres. Un peu comme Neal. Elle ne savait par quel moyen (ou peut-être était-ce seulement le fruit du hasard) le jeune homme se trouvait toujours sur son chemin. Peut-être le provoquait-elle aussi le hasard. Son regard dériva sur les rues agitées de la capitale, sur les individus en costumes et tailleurs défilaient, leurs talons claquant sur les pavés irréguliers, les yeux tournés vers le sol, certains relevaient la tête pour leur adresser un regard incrédule, sur ces deux imbéciles debout et immobiles dans le froid anglais. Peut-être était-ce la pitoyable mine de Bianca, ses paupières noires et ses yeux rouges ou sur la ridicule beauté de ceux de Neal qui les étonnaient. Le temps semblait, à cet instant précis, arrêté. Elle ne voulait pas rentrer chez elle, bien qu’elle adorait Joey, être confrontée à nouveau à des questions de la part de la blonde lui donnait presque envie de passer la nuit à l’extérieur. Elle aurait pu se réfugier chez Elsa, comme elle le faisait d’habitude ou bien demander à Breen de sortir, appeler Julian ou tout simplement répondre à l’avalanche de sms qui faisait tinter son téléphone. Ils étaient probablement tous de Graham, à qui elle avait raccroché au nez quelques instants plus tôt. Elle s’en voulu, d’avoir réagi de la sorte alors que Grahms avait toujours été la pour elle. Un cousin, un demi-frère, un frère tout simplement. A ce moment là, Bianca avait l’impression de tourner le dos à son frère, pour la première fois. La voix de Neal la ramena à la réalité, au froid qui glaçait ses oreilles et balaya ses doutes et sa culpabilité par la même occasion. Un sourire se dessina sur ses lèvres rosées en l’entendant rire, elle n’était pas sûre de l’avoir déjà attendu rire auparavant. Peut-être qu’elle se trompait-elle, peut-être était-elle idéaliste mais elle eut l’impression d’avoir accédé à une nouvelle parcelle de la personnalité de Neal. C’était sans doute faux mais elle se complaisait dans cette idée. « Encore Harry Potter je comprends, les larmes de phénix et tout l’attirail de Dumbledore ok mais Raiponce, tu me surprends. Des nièces ? Petites cousines ? » sourit-elle, ne voulant pas croire que le blond ait regardé le Disney de son plein gré, sans y avoir été forcé. Un second sourire s'échappa lorsqu'elle repensa à toutes les fois où Graham avait été entrainé par ses soeurs à toutes séances de cinéma pour y avoir les films les plus idiots et niais. Ses yeux s'écarquillèrent face à la remarque de Neal. Elle ne s'attendait absolument pas à le voir rebondir sur l'événement de la dernière fois de la sorte. « Oui enfin maintenant j'ai une colocataire, donc tu feras attention la prochaine fois que tu te prendras pour Edward Norton. » ria t-elle, battant des cils comme Helena Bonham-Carter, à qui elle devait sûrement ressembler à ce moment là, les cheveux en bataille et les yeux noirs. Elle eut un moment de recul lorsqu'il s'approcha d'elle, n'étant toujours pas habituée à que quelqu'un se tienne si proche. Bianca avait toujours eu énormément de mal avec le contact physique, depuis la maladie, elle n'avait jamais eu l'impression d'avoir retrouvé toute sa confiance. Le reflet de son visage par l'épuisement de la chimiothérapie, ses cheveux tombés provoquait encore le dégout. Elle se racla la gorge avant de reprendre, un peu décontenancée. [color=#9e163f] « Hum, en plus j’ai déjà fuir le précédent donc celle ci j’aimerais bien la garder. Tu passeras par la fenêtre. »  Elle secoua la tête vivement en se mettant déjà en marche. « Non marcher c’est très bien. Cela fait des années que je mens à mon frère en disant que j’ai mon permis, je n’ai pas non envie de me faire conduire. J’espère que tu tiendras le pression d’être dans la confidence d’un tel mensonge. » Elle ne releva pas réellement lorsqu'il détacha sa main de la sienne, à vrai dire, elle ne savait pas pourquoi elle lui avait tendu la sienne. Ce geste n'avait aucun sens, Neal n'était que son voisin. Il n'y avait pas à chercher plus loin. Ses pas étaient rapides sur les pavés londoniens, ses converses rouges contrastant les escarpins cirés des femmes s'engouffrant dans la bouche de métro.

Elle ne su pas exactement combien de temps ils marchèrent tous les deux, elle resta muette et pour une fois, son esprit ne bourdonnait pas de questions ou de pensées en tous genres. Le fait que Neal soit derrière elle, qu'elle la suive, l'assurait, peut-être naïvement, que tout irait bien et que les interrogations pouvaient être laissées à demain. C'était sans doute pour cela qu'elle ne voulait pas appeler Graham ou voir Joey, ici avec Neal, elle n'avait pas besoin de se tourmenter l'esprit. Son coeur était encore lourd de sa consultation, l'idée de devoir retourner dans le cercle infini des rendez vous avec Dr. Scott ne l'enchantait pas mais elle n'avait pas l'impression de tomber comme auparavant. Elle s'arrêta devant un petit pub dans une ruelle mal éclairée, simplement doté d'une porte en boite minuscule. Bianca sentit une vague de chaleur en entendant la musique jazz s'en échapper. D'un geste de la main, elle poussa la porte, dévoilant l'ambiance du bar. Il n'y avait pas grand monde, seulement quelques personnes, des jeunes surtout, mais des personnes plus âgées, de toutes horizons. Elle fit volte face vers Neal, les yeux pleins d'espoir. Beaucoup plus qu'elle ne voulait le montrer. « En vérité, je n’avais pas vraiment de plan, je ne voulais juste pas rentrer à Brixton. Encore une fois, tu fais comme tu veux, tu peux rentrer chez toi, vaquer à ce que tu as faire. Même si entre nous, je ne suis pas sûre que tu veuilles retourner dans ton appartement après avoir être passé par le cabinet.»  Elle pris une grande inspiration. « Et j’aimerais bien que tu… »  Elle fut coupée dans son élan par la voix d’un barman qu’elle connaissait bien. « Bon Beejo, tu rentres ou campes dehors ? »  Elle était morte de peur, qu'il tourne les talons comme la dernière fois. Elle ne voulait pas qu'il parte à nouveau. Non seulement elle n'avait pas de plan pour le reste de la journée, mais elle ignorait totalement ce qu'elle était entrain de faire. Neal était différent, de tous les autres, de tous ce qu'elle avait connu. Plus impressionnant que les chutes du Niagara, que la Muraille de Chine, il ne ressemblait à rien d'autre. Elle voulait s'enfuir et lui courir dans les bras en même temps.

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() message posté Ven 5 Fév 2016 - 21:42 par Invité
Il sourit du coin des lèvres, une moue un peu gênée se dessinant sur son visage. La honte, un ancien militaire qui utilisait Raiponce comme référence, il y avait plus crédible. Au moins, s’il arrivait à changer de sujet de conversation et faire sourire Bianca, c’était l’essentiel. « Une petite sœur qui adore les Disney. » confessa-t-il simplement, sans plus s’attarder. S’il ne s’était jamais confié à Bianca, il répondait quand même à ses questions tant qu’il n’y voyait aucun problème particulier. Neal pinça les lèvres en l’entendant dire qu’elle ne vivait plus seule. Merde, bizarrement, ça le faisait un peu chier de savoir que ce ne serait plus forcément elle qui lui ouvrirait la porte quand il viendrait lui demander quelque chose. Il se sentait terriblement égoïste de directement penser à ce détail alors que finalement, la colocation ne partait sûrement pas de rien. Avait-elle des problèmes d’argent? Du mal à payer son loyer toute seule? Ou bien la solitude était simplement quelque chose qu’elle ne supportait pas? Neal se montrait curieux, enfin surtout inquiet. Il avait toujours pensé que Bianca était une femme indépendante, mais peut être s’était-il trompé. « Oui, et tu me balanceras justement tes cheveux comme dans Raiponce pour que j’escalade ta fenêtre, je suppose? » demanda-t-il d’un ton mutin, pas le moindre du monde sérieux. La solution qu’il avait en tête était plus simple que de passer par la fenêtre: il essaierait de la déranger le moins possible. Neal n’avait jamais été du genre à copiner avec ses voisins. Pour Bianca, il considérait que la situation était différente, qu’elle avait un peu plus évoluée. Mais en toute honnêteté, ça le gênait maintenant plus qu’autre chose de se pointer chez elle comme il l’avait fait la dernière fois, parce qu’une autre personne habitait à ses côtés. « Fais attention, maintenant que tu m’as révélé ce mensonge, je peux aussi m’en servir pour te faire du chantage. Tu as intérêt à être gentille avec moi. » Comme s’il avait à se plaindre d’elle niveau gentillesse alors que lui-même ne se montrait pas forcément aimable, mais ce n’était qu’un détail. En vérité, si elle s’était toujours révélée extrêmement mielleuse avec lui, Neal ne serait pas aussi intrigué par elle. Justement, elle le fascinait par son caractère qui contrastait avec ses traits doux. Étrangement, il se rendait compte qu’il n’était quasiment entouré que par de fortes personnalités. Sa sœur était une pile électrique, Danny était le contraire même de la délicatesse. Bianca, elle, semblait être multi-facettes. Tantôt extrêmement sensible, tantôt forte, elle était un petit bout de femme qui le surprenait de jour en jour. Marchant dans la rue à ses côtés, l’homme trifouillait un carton plastifié dans la poche de sa veste, hésitant à s’allumer une cigarette. Il en avait besoin. Ou alors, c’était un réflexe qu’il avait acquis ces derniers mois. Il n’en savait trop rien. Ce qu’il savait, c’est qu’il cherchait à briser ce silence pesant parfois coupé par le bruit du vent mais il ne fit rien, ne trouvant pas quoi dire. Entendant au bout de la rue des échos de musique de jazz qui lui rappelaient vaguement le genre de musique qu’ils passaient dans les films situés à la Nouvelle-Orléans, il ne mit pas longtemps à comprendre que c’était l’endroit dont Bee lui avait parlé plus tôt. Une artiste fan de jazz, cela lui semblait plutôt cliché. Il fronça les sourcils quand elle s’arrêta devant lui, sans entrer dans le bar. « Que je… ? » reprit-il après que le barman l’ait interrompue. Pensait-elle vraiment qu’il avait fait tout ce trajet pour la laisser toute seule ici, sous prétexte que c’était un endroit où elle aimait s’évader? Pensait-elle qu’il était de ce genre? Neal ne gagnait absolument rien, il avait laissé sa voiture devant le cabinet, il ne savait même pas dans quel quartier il se trouvait, s’en aller maintenant était ridicule. Et puis, au-delà de ça, il n’avait pas envie de partir. Il voulait rester avec elle, à ses côtés. L’atmosphère du pub n’était pas exactement ce dont il était fan mais avec la présence de Bianca, il n’en avait rien à faire. Elle pensait sûrement qu’il faisait tout cela pour elle, par pure bonté ou même pas pitié, cependant, elle ne se doutait pas que sa compagnie lui était aussi bénéfique à lui. Elle l’apaisait, le calmait. Mieux qu’un médicament, Bianca était comme un remède naturel qu’il sentait capable de guérir doucement ses blessures. Ou du moins, de les panser légèrement. N’attendant pas sa réponse, cette fois-ci, il lui prit réellement la main et l’entraîna avec lui dans le pub, entremêlant inconsciemment ses doigts aux siens. Elle avait la main gelée, alors il essayait de la réchauffer en resserrant légèrement sa prise. Arrivé au comptoir, il appela le barman. « Je t’offre la consommation. Sauf si tu n’es pas en âge de boire, bien sûr. » tenta-t-il de plaisanter, un peu déconcerté quand il baissa les yeux et constata que leurs mains étaient toujours liées. « Tu as quel âge, d’ailleurs? » Il était évident qu’elle était plus que majeure mais Neal se rendait compte qu’il ne connaissait même pas son âge. Il espérait tout de même qu’elle ne soit pas trop jeune, il avait toujours eu un blocage quand il se rendait compte qu’il était avec quelqu’un dont la différence d’âge était importante. Surtout Bianca, dont la relation pour l’instant purement platonique tendait parfois à semer un peu la pagaille dans son esprit. Commandant une bière qu’on ne mit pas longtemps à poser devant lui, le blond se tourna de nouveau vers la jeune femme et la dévisagea d’un regard empli de tendresse, sans le réaliser. « Est-ce que ça va mieux? » l’interrogea-t-il. Remuer le couteau dans la plaie n’était pas son but, si elle ne voulait pas en parler, il n’insisterait pas. Neal voulait juste savoir si elle était un peu calmée en espérant que oui. Il détacha sa main et se saisit de sa bouteille de bière qu’il porta à sa bouche, sentant le liquide dévaler sa gorge.
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() message posté Lun 8 Fév 2016 - 3:09 par Invité
Il y avait quelque chose chez Neal. Dans sa façon de marcher, de parler et même de regarder le monde qui l’entourait. Il y en avait peut-être d’autres comme lui, sûrement d’ailleurs, mais il était le seul à avoir croisé le chemin de Bianca. Dans son entourage pourtant éclectique, le jeune homme se démarquait très bien des autres. Des furies qu’étaient ses soeurs, de Graham et de tous ses amis voyageurs. Il semblait détaché, il avançait rapidement, à un rythme régulier à ses côtés. Peut-être était-ce le froid glacial de Londres qui le faisait avancer tête droite mais ce n’était pas le cas de la jeune femme qui ne pouvait détacher ses yeux des bus rouge vif à deux étages qui filaient le long des rues, des chapeaux tournés vers les pavés des hommes d’affaire et des écoliers vêtus de leur uniforme bien repassés, au point d’en avoir le tournis. Tout attirait son regard et suscitait son attention, c’était sans doute pour cela qu’elle n’avait jamais réussi à s’arrêter de bouger, qu’elle avait toujours été sur la route, jusqu’à ce que son itinéraire ne s’arrête là où il avait débuté, Londres. Ils étaient si différents qu’elle se demandait si cela allait les amener quelque part, cela semblait perdu d'avance. En y pensant, ils n’avaient rien en commun, Neal restant terré chez lui et Bianca passant ses nuits ailleurs, ne pouvant pas être enfermée plus que quelques heures. Il semblait pragmatique alors qu’il ne fallait qu’un instant pour que l’esprit de la jeune femme vagabonde loin de la réalité. Elle aurait aimé, elle aurait vraiment aimé pouvoir affirmer qu’il n’y avait rien. Que Neal était son voisin avec lequel elle entretenait une simple relation de courtoisie, sans équivoque, sans sous entendu. Elle aurait aimé affirmer sans fléchir ou sans baisser les yeux qu’une semaine sans apercevoir Neal dans la cage d’escalier était une semaine classique, qu’avec ou sans lui, le monde tournait toujours rond. Elle ignorait ce que c’était, de l’attirance ou simplement de la curiosité mais elle aurait été folle d’ignorer les battements de son coeur qui faisaient sa poitrine s’envoler. Elle ne pouvait nier, c’était bien bien là sa plus grande peine. Bianca était transparente, un seul coup d’oeil permettait de connaitre ses émotions, elle ne contrôlait pas sa colère, sa joie ou comme Neal en avait été témoin malgré lui, ses larmes. Elle ne savait pas ce dont il s’agissait mais elle ne pouvait le nier. Neal avait donc une petite soeur, elle se demanda si il avait une bonne relation avec elle, s’il voyait ses parents souvent. Elle pensa alors à Barbara et Breanna, ses deux soeurs avec lesquelles les relations n’avaient jamais été fixes, tantôt unies, elles s’évitaient pourtant la plupart du temps. Bianca ne comprenait pas l’obsession de sa soeur ainée à vouloir qu’ils soient une famille, que Graham la considère véritablement comme sa soeur et son comme sa cousine, elle ne comprenait pas non plus le comportement de sa soeur cadette qui semblait pouvoir user de la bonté de leur frère quand elle en avait envie. Elle avait du mal à imaginer Neal passer des après-midi à regarder des Disney simplement parce que c’était la volonté de sa soeur mais peut-être se trompait-elle, Bianca avait comme l’impression qu’il y avait encore beaucoup à explorer chez Neal, il semblait froid, distant, peu avènement voir même rustre et on pouvait le dire, chiant. Cependant, la façon dont il avait accueilli l’autre nuit lui prouvait tout le contraire et l’étreinte qui avait réchauffé son coeur glacé il y quelques instants ne faisaient que le confirmer. « Restes. Que tu restes. » Fit-elle dans un souffle, comme un aveu, ne se doutant pas vraiment que cela pouvait être interprété bizarrement, c’était ce qu’elle ressentait sur le moment. Elle fut prise d’un sursaut lorsque Neal attrapa la main qu’il avait lâchée quelques instants auparavant. Cela non plus, elle ne savait pas comme l'interpréter et quand bien même elle essayait, ses pensées, même les plus secrètes,  s'entremêlaient et laissaient place à la confusion. Une chaleur familière l'envahit alors qu'ils pénètrent, leurs doigts entrelacés, dans ce qui a été pour Bianca, un refuge pendant de nombreuses années. Elle jeta un rapide coup d'oeil circulaire aux murs alors qu'ils s'asseyaient au comptoir tous les deux, comme pour vérifier que tout était encore un intact, que rien avait bougé et que l'essence Jazz du bar avait bien été conservée. Un rire lui échappa et ses yeux roulèrent si haut qu’ils sortirent probablement de leurs orbites lorsqu’elle entendit la question de Neal. Secouant la tête, elle se pencha lentement vers lui.  « Devine. » murmura t-elle. Pour Bianca, l’annonce de la maladie avait comme stoppé sa croissance. A l’âge de dix sept ans, son monde d’adolescente s’était arrêté brutalement et n’avait repris son cours seulement quand elle fut délivrée du cancer. Son visage s’était figé et son corps aussi, en somme, elle reprenait ses droits sur tout le temps qu’on lui avait volé. Les médicaments n’aidant pas, Bee n’avait jamais été pulpeuse et ne le serait jamais, elle n’était pas grande et tellement fine qu’un coup de vent aurait pu la briser. «. Vingt six. » fit-elle sur le ton agacé qu’il connaissait tant, prenant une première gorgée de bière. A vrai dire, elle n’avait aucune idée de l’âge de Neal, montrant à quel point elle en savait peu à son sujet. Il était clairement plus vieux qu’elle, mais de combien ? La trentaine ? Plus ? Elle aurait dit l’âge de Graham mais en vérité, elle s’en fichait totalement, ce n’était qu’un détail à ses yeux. Au cours des voyages, Bianca avait réalisé l’âge d’une personne ne représentait ni la sagesse, ni la raison mais c’était l’expérience qui en importait, elle avait même séjourné au sein de civilisations reculées où l’âge était un concept tellement abstrait qu’il y avait renoncé. « Oui. Merci. » soupira t-elle, elle aurait pu agir comme elle le faisait d’habitude avec lui, un peu hautaine et très sarcastique mais son coeur était encore lourd et elle ne trouvait pas la force de rebondir. Surtout lorsqu’il la regardait comme ça. Doucement, elle retira ses doigts des siennes, sûrement pour la même raison que Neal juste avant ; le contact. Il n’y avait rien eu de forcé dans ce contact, du moins pas dans le sien, mais Bianca n’était non plus spécialement à l’aise. Elle se contenta de poser délicatement sa main sur le comptoir, près de celle de Neal, elles se touchaient, presque, s’effleuraient. Elle resta silencieuse, profitant de ce moment aussi étrange qu’agréable où elle n’avait rien à dire, où elle ne sentait le besoin de devoir s’expliquer, en long, en large et à tort. Elle fixa avec intensité ses yeux bleus, peut-être trop d’ailleurs, cherchant à déceler quelque chose, elle ne pouvait croire que Neal soit aussi hermétique qu’il ne le laissait paraitre. « A vrai dire, ça va ne pas vraiment pas, enfin ça n’allait pas vraiment…Ce que je veux dire c’est que dans le fond, quand je rentrerais chez moi, ça n’ira pas. Parce que parfois, les choses ne s’arrangent pas juste parce qu’on le veut, tu vois ce que je veux dire ?  En sortant du cabinet j’ai cru que je n’allais jamais pouvoir rentrer à Brixton sans m’étaler de tout mon long sur les pavés. Et puis t’étais là, adossé contre le mur, nonchalant et insupportable, comme le Neal Abernathy que tu es. Et puis ça va bien un peu mieux. Alors pour répondre à ta question, sur le maintenant tout de suite, ça va. Et puis c'est maintenant qui compte, non ? » dit-elle très rapidement, en une seule traite concise. Elle détacha un peu son regard, se demandant si tout ce qu'elle venait de dire avait le moindre sens. Sûrement pas. « Qu’est-ce que tu fait, au juste ? Tout le temps, tu fais quoi ? Tu sais que lorsque je ne te cris pas dessus, je peins, mais quand c’est toi qui ne me crie pas dessus, qu’est-ce que tu fais ? »  demanda t-elle, intriguée.
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() message posté Mar 23 Fév 2016 - 20:15 par Invité
Déjà d’ordinaire pas forcément expressif ou extraverti, depuis quelques mois, Neal s’était encore plus renfermé. Si son éducation lui avait appris à se montrer fort; l’armée, elle, lui avait appris à cacher ses faiblesses. Cependant, toute personne le côtoyant régulièrement pouvait se rendre compte qu’il déraillait complètement depuis quelques temps. Il avait beau affirmer à tout le monde qu’il allait bien, qu’il se gérait très bien tout seul, au fond, l’homme savait que ce n’était pas vraiment le cas. Physiquement, cela ne se voyait quasiment pas hormis le manque de sommeil que son visage traduisait, mais psychologiquement, son moral était au plus bas. Neal se laissait dépérir à petit feu avec la sensation que quoiqu’il fasse, il était toujours enchaîné à son passé, à ses erreurs. S’il mettait autant de distance avec Bianca, c’était aussi pour cette raison. Il ne voulait pas qu’elle sache. Il avait peur des moments où cette barrière s’effritait, pourtant agréablement. Expliquer cette crainte était compliqué. C’était un savant mélange entre la peur de lui dévoiler une partie de son histoire qu’il s’efforçait d’enfouir constamment et la peur de sa réaction, de son jugement. Peut être la peur de s’attacher, aussi. Il n’était pas stupide, trente-deux ans passés, il comprenait que lorsqu’il repensait à elle en regrettant leur dispute, c’était bien parce que des émotions autres que l’indifférence le submergeaient, contrairement à ce qu’il aurait voulu. Et quelque part, ça l’effrayait. Il avait l’impression que chaque moment passé avec Bianca lui faisaient baisser un peu plus sa garde et si sa sœur ou sa thérapeute aurait dit que c’était une bonne chose, le blond, lui, refusait de l’entendre de cette oreille. S’ouvrir, c’était faire tomber le masque, s’adonner à ses faiblesses, à quelque chose de destructeur. S’ouvrir, c’était donner une porte ouverte à une déception. Le pire dans tout cela? C’était qu’il n’avait pas peur d’être déçu par elle. Il avait peur de la décevoir. Se ressassant toutes ces pensées comme une piqûre de rappel quant aux limites qu’il devait se mettre, il hocha silencieusement la tête, la dévisageant comme pour relier les traits de son visage à l’âge qu’elle venait de lui annoncer. Vingt-six. Il n’était pas étonné, il ne lui aurait pas donné moins, ni plus. Rapidement, il fit le calcul dans sa tête. La vache, ils avaient quand même six ans d’écart. Ce n’était pas beaucoup en soi, mais ayant été élevé dans une famille (enfin, ‘famille’) aux valeurs plutôt conservatrices, il savait que quelques sourcils s’arqueraient légèrement si jamais il s’était mis à fréquenter une fille de six ans de moins que lui. Les mains tenant à présent fermement sa bouteille de bière, il ne put s’empêcher de rire à la fin de la tirade de la jeune femme, clignant des yeux plusieurs fois pour s’assurer qu’il n’avait pas rêvé. « Je ne suis pas certain d’avoir tout compris, mais je suppose que oui, c’est le moment présent qui compte. Et je continuerai à être le Neal Abernathy nonchalant et insupportable, tant que ça peut aider la Bianca Thompson qui parle trop vite et insupportable que tu es. » Lui non plus n’était pas sûr que la syntaxe de sa phrase était correcte mais qu’importe, après le débit de parole impressionnant de Bee, tout passait tranquillement. Tournant la tête vers elle, il lui offrit un sourire moqueur, content de voir que l’ambiance s’était un peu réchauffée. Il n’avait pas aimé voir Bianca dans cet état, si vulnérable, si fragile. Ça lui avait rappelé la fois où il l’avait croisée dans le couloir, encore une fois en larmes, tremblante comme une feuille. Intérieurement, il mourrait d’envie de connaître la raison de ses larmes pour pouvoir l’aider autrement qu’en essayant misérablement de la réconforter avec une étreinte mais par respect, il ne lui demandait pas. Pour se protéger aussi, se protéger d’une trop grande proximité avec elle. Et puis, il avait la frousse des questions du genre ‘et toi?’. C’était difficile à gérer, aussi bien pour lui que sûrement pour elle qui devait le prendre pour un indécis, Neal avait la sensation de faire un pas en avant puis trois pas en arrière. Il était tiraillé entre cette petite voix qui lui disait toujours de laisser cette barrière entre eux se dresser, puis l’autre qui le poussait à se rapprocher d’elle. Sauf qu’à force d’hésiter, le blond se rendait bien compte que Bianca finissait inconsciemment et dangereusement par prendre un peu plus de place dans sa vie et dans ses convictions. Quant elle le questionna, il se mordit l’intérieur des joues, réfléchissant à ce qu’il lui répondrait. Ce qu’il faisait? Pas grand-chose. Il faisait son stage de réinsertion au commissariat, dormait, se bourrait de médicaments, se rendait au cabinet, prenait des nouvelles de sa mère et de sa sœur. « Je réfléchis à ce que je vais te répondre quand tu me crieras dessus la fois d’après. » commença-t-il d’un ton faussement détaché, avalant une nouvelle gorgée d’alcool pour se donner un peu de contenance. Il préféra opter pour la version soft, celle où il lui faisait croire qu’il vivait comme une personne normale, menant une vie monotone certes, mais normale. « Je travaille au commissariat, en ce moment. C’est pas terrible et ça ne paye pas très bien, mais c’est juste un job provisoire. » Il priait intérieurement pour qu’elle ne lui pose pas plus de questions concernant sa vie professionnelle. C’était bien l’un des derniers sujets qu’il souhaitait aborder et savait que s’ils s’aventuraient davantage sur ce terrain, la soirée se terminerait dans une ambiance pesante. Mentir ne lui posait pas de problème en particulier, mais pour une raison qu’il ignorait, ne pas être honnête envers Bianca alors qu’elle lui paraissait être tellement sincère le gênait. C’était comme s’il lui devait quelque chose. « Et sinon, je passe beaucoup de temps à retaper mon appartement. Mais ça, je pense que tu l’avais remarqué. » ajouta-t-il d’un air mutin, faisant allusion à leurs nombreuses disputes sur le palier quand elle venait l’engueuler parce qu’il faisait trop de bruit avec la perceuse, le marteau et autres outils. C’était étrange comme moment, ils étaient là, l’un en face de l’autre, si proches et pourtant si loin. Neal ne savait pas trop quoi lui dire. Il n’osait pas lui retourner la question car il voulait changer de sujet, mais en même temps, il ne savait pas vraiment quel autre sujet aborder. La communication, c’était loin d’être son truc. Alors, il s’engagea sur ce qui le tourmentait depuis quelques jours, sans avoir la conviction que ce soit la bonne chose à faire. « Je voulais aussi te dire que— à propos de la dernière fois, » entama-t-il un peu maladroitement, cherchant les mots justes. « Je n’aurais pas dû frapper chez toi. Tu n’aurais jamais dû me voir dans cet état et je n’aurais jamais dû demander de ton aide pour ensuite te faire des reproches. Je suis désolé. » A vrai dire, il ne se souvenait plus exactement de leur conversation et de comment ils en étaient arrivés là, mais Neal ressentait juste le besoin de mettre les choses à plat, pour une fois.
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