today we’re younger than we’re ever going to be (milan)

All grown-ups were once children… but only few of them remember it. ✻✻✻ Riley est sincèrement contente pour Milan qu’il ait trouvé sa voie. Elle ne doute pas que ça fonctionnera pour lui, il fera un superbe ambulancier. Peut-être qu’elle aussi, elle trouvera un jour sa vocation. Elle sait bien qu’elle ne pourra pas être serveuse ou vendeuse toute sa vie. Mais elle ne parvient jamais à se projeter dans le futur. Alors ça lui suffit pour le moment. Peut-être que ça changera. Peut-être pas. Aujourd’hui, la question ne se pose pas. Ce n’est pas parce qu’elle vient de passer le quart de siècle qu’elle doit commencer à se remettre en question. Non, hors de question qu’elle devienne trop sérieuse.
« Tu veux que je me fasse virer direct en fait... Et je t'interdis d'avoir un problème de santé! » Elle fait la moue, un peu déçue qu’il ne veuille pas l’emmener dans son ambulance. Bon c’est compréhensible, ça serait étonnant qu’elle ait le droit. Et elle n’espère pas en avoir besoin pour un problème de sitôt. Elle sait qu’on n’est jamais à l’abri mais elle croise les doigts. Milan sait pour sa maladie, elle lui avait confié après qu’il ait vu ses cicatrices et elle lui avait dit la vérité. Parce qu’elle savait qu’il réagirait bien et parce qu’elle avait confiance en lui. Besoin d’en parler aussi sans doute. Mais il avait tout de suite compris que ça ne faisait pas partie des sujets de conversation préférés de Riley. Elle lui en est reconnaissante, même si elle ne le lui a jamais dit. « J’aurais qu’à faire semblant de me casser la jambe ou autre chose, t’auras plus le choix comme ça. » Elle plaisante et le lui prouve par un petit rire.
C’est vrai qu’elle voudrait bien voir Milan en action dans son ambulance mais pas de là à se faire vraiment mal. « Bientôt j'espère, j'attends une réponse. » Elle est certaine qu’il sera accepté. Sinon les ambulanciers seraient bien stupides de se priver de lui. Et finalement, c’est elle qui s’invente une reconversion. C’est vrai que vendre des sucreries dans un petit cabanon, ça pourrait être amusant. Ça durerait sûrement encore moins longtemps que ses autres emplois mais ça serait une expérience à faire. Sauf qu’elle suppose qu’il faut être propriétaire de la cabane pour pouvoir vendre et elle n’a clairement pas l’argent pour investir. « Moi je suis trop pour, je passerai ma vie à venir te voir, je m'en fou complet de devenir gros si je peux manger du chocolat tout le temps. » Elle rit en imaginant un Milan avec un ventre énorme et la bouche entourée de chocolat fondu. Elle ne voudrait pas être responsable de son obésité quand même. Il perdrait un peu de son charme aussi, ça serait dommage.
Oui, parce qu’il lui plait comme il est, Milan. Elle ne voudrait pas le changer, même si elle le pouvait. « Sinon faudrait que tu bosses dans une boulangerie, tu ramènerais les invendus en douce chez toi ou tu pourrais me les livrés directement chez moi... » Finalement, c’est lui qui va lui trouver son prochain boulot. C’est vrai qu’une boulangerie, ça serait super. Il faudrait qu’elle puisse grignoter pendant le travail par contre et elle n’est pas sûre que ça soit permis. Sa gourmandise la ferait sans doute renvoyer. A moins qu’elle soit discrète. « La boulangère en bas de chez moi me voit tellement souvent qu’elle me doit bien ça, non ? J’devrais essayer de postuler. Enfin il faut pas une formation pour ça ? » Peut-être pas si elle se contente de servir les clients. C’est vrai qu’elle ne saurait absolument pas comment faire un simple croissant. Si elle le savait, elle les ferait elle-même et s’épargnerait des trajets.
Pour le moment, elle n’a pas encore envie de changer. Ça viendra sûrement la connaissant. Alors autant écouter les pistes de Milan, même si elles semblent un peu trop centrées sur la nourriture. Sans doute un effet secondaire de sa faim. Elle le regarde s’allumer une cigarette, lui offrant une moue désapprobatrice. Il sait qu’elle n’aime pas ça alors il fait des efforts pour qu’elle ne reçoive aucune fumée, heureusement. « Bon le must ce serait quand même que tu bosses dans une chocolaterie... » Elle est loin d’avoir essayé tous les petits boulots possibles, Milan le lui prouve. Elle commence tout de même à avoir exploré pas mal de pistes, sait du coup pour quels emplois elle n’est pas faite. « Maintenant tu sais ce qui te reste à faire pour me voir plus souvent. » Elle rit avant de boire une nouvelle gorgée de jus de fruits. A ce niveau-là, Milan est encore pire qu’elle. Pas beaucoup plus tout de même. Tous deux trop gourmands. « Travailler près des trucs à manger, j’ai compris le message ! » ça tombe bien, elle aimerait bien aussi. Déjà au restaurant, c’est le cas. Et pendant ses pauses, elle peut manger les bouts en trop ou un peu ratés. C’est déjà un avantage considérable pour elle. « En fait, tu devrais être mon agent, comme pour les acteurs tu vois mais sauf que là, ça serait pour la bouffe. Tu me dis où aller travailler et j’postule là-bas. Et du coup, t’as ta commission en sucreries. » La proposition parait assez logique. Bien sûr, elle n’est pas certaine d’être embauchée mais elle est du genre à toujours essayer. A penser qu’elle n’a rien à perdre de toute façon. « On a toujours fait une bonne équipe. » Elle lui sourit et bouge pour s’allonger, venant poser sa tête sur les genoux de Milan. Ainsi, elle le regarde du dessous, ce qui la fait sourire encore plus. Ils sont bien là, tous les deux. Comme à chaque fois qu’ils se voient. « C’est bon de te voir Milan, on devrait trouver du temps plus souvent. » Parce qu’elle ne peut s’empêcher de repenser au temps où ils passaient leur temps ensemble alors qu’aujourd’hui, ils ne se voient même plus une fois par semaine. Il lui manque et elle le réalise à chaque fois qu’elle le voit.

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All grown-ups were once children… but only few of them remember it. ✻✻✻  « Ouais, mais la flemme de faire ton agent, trop de responsabilités pour moi. Puis t'as bien vu que j'y connaissais rien, je sais même pas si faut une formation pour bosser dans une boulangerie. » C’est vrai qu’elle s’emballe parfois trop quand elle imagine des plans. Surtout quand les plans sont fous. Elle s’imagine déjà comment les choses se passeraient, avant même d’avoir l’accord de la personne impliquée dans ses plans. Elle a toujours été ainsi. Impulsive et irréfléchie. Elle saisit les occasions quand elles arrivent, c’est tout. « Moi non plus, j’sais pas, faudrait que j’demande à internet. » Quelle belle invention tout de même. Elle ne sait pas faire de pain. Ne sait cuisiner que quelques gâteaux simples en suivant la recette à la lettre. Pas certain qu’un boulanger voudrait l’embaucher. Elle peut toujours se contenter de la vente. Ça, elle sait faire.
Sans se poser de questions, Riley pose sa tête sur les genoux de Milan. Le soleil réchauffe sa peau et elle ferme les yeux. Elle est bien, là, dans sa bulle avec Milan. Comme s’ils avaient remonté le temps. Comme s’ils étaient comme avant, quand ils voyageaient ensemble. A l’époque, son monte tournait autour de Milan. Elle travaillait avec lui, vivait avec lui, dormait avec lui. Ils étaient ensemble tout le temps. Et finalement, il avait eu ce besoin de stabilité plus tôt qu’elle. Et elle l’avait rejoint un peu plus tard. Mais ça n’était plus pareil. Parce qu’ici, ils n’étaient plus tous seuls. Ils avaient bien habités ensemble quelques temps mais ça n’avait pas été pareil. Parce qu’ils avaient chacun leur vie de leur côté. Au début, c’était surtout Milan. Et elle avait suivi son exemple. Elle avait changé depuis ces deux années passées à Londres, elle en est consciente. Pas trop changé. Juste un peu. Et leur relation avait changée aussi.
Elle voudrait le voir plus souvent et elle l’admet volontiers. « Tu veux venir à des cours de cuisine avec moi ? » Elle rouvre les yeux pour le regarder. Ça la fait sourire de le voir par-dessous. Des cours de cuisine ? Elle sait bien que Milan n’aime pas cuisiner. Quand ils habitaient ensemble, c’était compliqué. Il leur était même arrivé de tirer à la courte paille pour savoir qui allait faire à manger. Et c’était toujours des plats des plus simples. « Ma mère me les a offerts, parce que soit disant l'homme moderne doit savoir cuisiner... » Elle rit. C’est vrai qu’à leurs âges, la plupart des gens savent cuisiner, assez pour se nourrir normalement en tout cas. Riley n’a jamais eu le courage d’apprendre, surtout qu’elle est beaucoup plus friande de gâteaux et de pâtisseries. De temps en temps, elle suit une recette mais abandonne vite quand ça se complique. « L’homme moderne ? Elle est sérieuse ta mère ? » Dit-elle en riant. Elle ne sait même pas ce que cette expression est censée signifier.
« C'est un truc pour deux et j'avais pas spécialement envie de me pointer tout seul et d'être entouré de tout pleins de couples. J'ai vu ghost moi ! Ils arrivent à prendre leur pied en faisant de la poterie, alors en faisant la bouffe je m'attends presque au pire. » A nouveau, elle rit en s’imaginant des couples pervers et peu pudiques à un cours de cuisine. Pas de quoi mettre à l’aise en effet. Milan la regarde, la suppliant presque du regard. Elle se doit de le sauver. « Après si tu trouves ça trop gênant je comprends... » Elle n’avait même pas pensé que ça pourrait l’être. C’est vrai qu’à une époque, ils ont failli être un couple. Et ils seront sans doute les deux seuls des cours à ne pas être un vrai couple. Mais ça ne devrait pas être gênant, si ? « Je ne suis honorée de ton invitation et c’est avec plaisir que j’accepte, cher partenaire. » Et elle lève la main pour serrer celle de Milan. Elle espère quand même qu’il n’a pas déjà proposé à tout le monde qu’il connait et qu’elle était la dernière sur la liste. Mais elle n’imagine pas Milan faire ça.
Apprendre à cuisiner quelques plats, ça peut toujours lui être utile. Mais surtout, elle voit l’intérêt parce qu’elle va pouvoir passer un peu plus de temps avec Milan. « Il faut vraiment qu’il y ait de la nourriture impliquée pour que tu passes du temps avec moi, j’sais pas comment j’dois le prendre. » Plaisante-t-elle. Ils sont tellement gourmands tous les deux que ça serait stupide de ne pas en profiter. Aucun risque qu’ils se jugent là-dessus au moins. « Et si t’as peur qu’on fasse tâche, on pourra toujours dire à tout le monde qu’on est en couple. » Par contre, ça, ça pourrait être gênant. Mais elle n’y réfléchit pas. Après tout, ça n’implique rien de plus. Ils ne devront pas refaire la scène de Ghost avec un poulet rôti. Du moins, elle l’espère. Et espère aussi qu’aucun couple qui sera au cours n’aura cette idée. « Mais si tu veux être mon copain, tu devras te couper les poils de nez, parce que c’est pas du tout sexy ! » Et elle éclate de rire.

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All grown-ups were once children… but only few of them remember it. ✻✻✻ Aussitôt que Milan évoque des cours de cuisine, Riley s’imagine quelque chose d’amusant qu’ils feront ensemble. Bien sûr qu’ils ne prendront pas le cours au sérieux. Riley n’aime faire que les gâteaux, parce que c’est ce qu’elle préfère manger. Et si ce n’est pas un cours de pâtisserie, elle risque de vite se lasser. Mais comme c’est avec Milan, elle sait qu’elle ne s’ennuiera pas longtemps. En plus, ça va leur permettre de se voir un peu plus. Avec un peu de chance, il y a plusieurs cours, elle n’en sait rien. Mais la perspective de voir son ami plus souvent la réjouit d’avance.
« Je doute qu'on nous demande. Ce serait vraiment bizarre qu'ils te demandent de te rouler une pelle pour pouvoir assister à un cours de cuisine ou alors le concept est vraiment bizarre et faut que j'en touche un mot à ma mère... » Dit comme ça, c’est évident qu’il a raison. Sinon ça serait plutôt malsain si on était obligé de s’embrasser pour participer. Après, il existe des cours bizarres comme ça mais sa mère n’aurait sûrement pas choisi un tel cours pour son fils unique. « Tu sais pas ce que tu rates, mon pauvre Milan. » C’est vrai qu’ils ne se sont jamais embrassés, malgré leur intimité par moments. Même aujourd’hui, Riley ne sait toujours pas si c’est pour le mieux ou non. Elle a souvent l’impression qu’ils ont raté le coche.
Et puis finalement, elle ne résiste pas à plaisanter, parce qu’elle voit l’intérieur de son nez depuis tout à l’heure, même si elle évite de regarder. Aussitôt, Milan se cache le nez, apparemment gêné qu’elle ait vu ça. « Arrête de regarder dans mon nez, fais comme tout le monde, contente toi de regarder le ciel et de voir la forme d'animaux bizarres dans les nuages ! » C’est vrai que c’est plus beau à voir que l’intérieur d’un nez. Même si elle plaisantait en parlant de poils, il n’en a que très peu. Rien à voir avec le nez de son grand-père. Quand elle doit lui faire un bisou, ça la chatouille presque. Alors elle regarde le ciel aussi. Il fait beau pour son anniversaire mais il y a quand même quelques nuages. Elle tourne la tête un peu pour essayer de trouver des formes reconnaissables. Elle adorait ce jeu quand elle était enfant. Il y a en a un qui ressemble vaguement à un vélo. Enfin on voit surtout une roue, pas le reste. Ça paraissait plus facile dans le passé. Mais peut-être que ce sont les nuages qui ne sont pas très expressifs aujourd’hui.
« Regarde c'est ton nuage d'anniversaire, il ressemble à un dragon et tout. » Elle suit son doigt, pas certaine de voir de quel nuage elle parle. Il y en a un qui a l’air d’avoir une longue queue, c’est ce qu’elle trouve de plus proche. Il faut vraiment avoir beaucoup d’imagination pour y voir un dragon. « Le tien est quand même cent fois mieux ! » Rien de comparable en effet. Au moins, le sien, on reconnait qu’il s’agit vraiment d’un dragon. De toute façon, le sien est rapidement devenu le meilleur dragon du monde aux yeux de Riley.
« J'espère qu'ils nous feront pas porter un filet à cheveux immonde comme le personnel dans les cantines, quoi que ce serait peut-être plus prudent, je suis capable de m'en foutre dans les cheveux en mangeant une crêpe, alors en faisant la cuisine j'imagine même pas. » Elle n’avait même pas pensé qu’ils pourraient avoir des filets comme ça à un cours de cuisine à vrai dire. On n’en voit qu’en cantines justement non ? Elle n’a jamais trop compris à quoi ça servait, sans doute une question d’hygiène. C’est vrai que si un cheveu tombe dans le plat, c’est tout de suite moins appétissant. Milan, lui, voit le problème dans l’autre sens. Que la nourriture vienne dans ses cheveux. En effet, c’est un risque, surtout s’il se touche la tête en cuisinant. « On fera une demande spéciale pour toi, ça vaut mieux. Ça serait dommage de salir tes beaaaux cheveux ! » Il faut avouer qu’il a toujours eu des cheveux enviables. Bon une femme n’en voudrait sûrement pas parce qu’elle les trouverait trop frisés et passerait son temps à les lisser. Mais à Milan, ça va bien. D’ailleurs, il fait bien de ne pas les couper. « Tu veux qu’on fasse le stage quand ? » Elle, elle préfère qu’ils fassent ça le plus tôt possible, bien entendu. Mais peut-être qu’il va être occupé avec sa formation et tout le reste.
Eblouie par le soleil, elle finit par se redresser et remet rapidement ses cheveux en place. Elle aurait dû penser aux lunettes de soleil finalement. « Je peux te demander un service ? » Elle demande pour la forme, elle sait qu’il va sûrement accepter. En plus, c’est son anniversaire, il ne peut pas lui refuser quand même. « J’aurais besoin de ton aide pour me venger mon colocataire, tu sais, Tomas, je t’ai déjà parlé de lui, celui qui passe son temps à m’embêter. L’autre soir, il était complètement bourré et je l’ai battu au bras de fer, autant dire qu’il n’en est pas fier. » Il a oublié la plupart de cette soirée mais Riley le lui rappelle sans cesse, bien entendu. « Si je te donne une photo de lui, tu pourras en faire un tag avec écrit un truc comme ‘je me suis fait battre par une fille au bras de fer’ ? Histoire de l’humilier un peu plus. » Elle le ferait bien elle-même, sauf qu’elle ne sait absolument pas dessiner alors le tag ne ressemblerait pas du tout à Tomas et tout l’effet serait gâché.

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All grown-ups were once children… but only few of them remember it. ✻✻✻ « Début septembre, parfait oui ! Même si moi, j’prends pas de poids pendant les vacances, tu m’as prise pour qui ? » Elle dit ces mots avec un sourire amusé. Ce n’est pas parce qu’elle fait attention à ce qu’elle mange. Elle ne l’a jamais fait et ne va pas commencer aujourd’hui. Elle a toujours eu la chance d’avoir un métabolisme qui lui permet de manger comme deux sans prendre un seul kilo. Elle remercie ses parents pour ça. Parce que si elle grossissait, le plaisir de manger autant serait sans doute réduit. Pas certain qu’elle pourrait s’en passer pour autant. Heureusement, elle n’a pas à faire face à ce dilemme.
Et finalement, elle demande un service pas tout à fait ordinaire à son ami. L’idée vient de lui arriver en tête. Elle cherchait depuis quelques temps déjà la meilleure façon de se venger et surtout d’humilier son colocataire. Poster sur les réseaux aurait pu fonctionner mais ça n’aurait pas eu l’impact qu’elle voulait. Surtout qu’elle est certaine que Tomas aurait dit que c’était un mensonge pur et simple. Elle n’est même pas certaine qu’il se rappelait que c’était réellement arrivé. Bien sûr, elle s’en est tellement vantée que maintenant, il ne peut être qu’au courant. « C'est celui qu'a une balle de tennis à la place du cerveau c'est ça ? » Elle rit à cette image, très adaptée. Même si Tomas peut être ingénieux pour trouver des façons de la faire craquer, elle ne sait pas vraiment s’il est intelligent pour autre chose. « C’est à peu près ça, oui. » Elle sait qu’avec l’aide de Milan, sa vengeance sera à la hauteur. Si elle peut parfois manquer d’idées nouvelles pour embêter son colocataire, celle-ci est excellente. Et elle en est fière.
Il faut frapper fort pour atteindre Tomas, elle le sait. Elle sait aussi qu’il se vengera encore plus fort mais peu importe. Au moins, elle aura eu l’occasion de se venger, et d’une façon magnifique. « Je peux faire une caricature ? Lui donner des traits plus éfféminés et tout ? Avec des balles de tennis dans les yeux, comme les persos de dessins animés japonais qu'ont des cœurs dans les yeux ? » En plus de ça, Milan rajoute des idées encore meilleures. Elle a choisi le bon allié dans cette guerre. Et elle est ravie qu’il ait accepté de l’aider. Parce qu’elle serait bien incapable de le faire elle-même. Ses capacités en dessin se résument à un rond et cinq traits pour faire un bonhomme. Avec ça, difficile de reconnaître qu’il s’agit de Tomas. « J’te fais entièrement confiance pour ça, tant qu’on le reconnait assez, moi ça me va ! » Il ne faudrait pas quand même le défigurer au point qu’il n’ait plus rien à voir avec le vrai Tomas. Le but premier reste que les gens voient le dessin et fassent le lien avec son colocataire. « Faudra que tu me dises par quelle rue y passe souvent, histoire d'être sûr qu'il le voit. Près de ton appart ou de son lieu de travail. » Encore quelque chose à quoi elle n’avait pas pensé : la location. C’est vrai, il faut qu’elle soit certaine qu’il voit le dessin. Et que beaucoup de personnes le voient aussi.
Elle réfléchit quelques secondes au meilleur emplacement avant d’avoir une illumination. « Je sais pas exactement où il s’entraîne mais j’sais qu’il traîne souvent dans un bar pas loin de chez nous, il s’appelle Le Chandelier ou un truc du genre. Ah non, c’est Le Chant-cellier, un jeu de mot un peu pourri. Tu pourrais le faire entre ce bar et chez moi, non ? » Heureusement qu’elle connait un peu les habitudes de son colocataire, sinon ç’aurait été plus compliqué. Bien sûr, elle aurait pu le demander dans leur rue directement mais ainsi, elle était certaine de l’humilier auprès de personnes qu’il connait. Et sûrement aussi de filles qu’il comptait draguer. « Tout le monde le verra comme ça ! » Elle jubile d’avance de sa future vengeance. Ça, Tomas ne pourra pas le voir venir. « T’es vraiment super de m’aider comme ça, qu’est-ce que j’ferais sans toi hein ? » Elle le regarde avec un sourire avant de poser sa tête sur l’épaule de Milan. Après tout, il n’était pas obligé d’accepter de l’aider. Elle était presque certaine qu’il le ferait pourtant. Parce qu’il a toujours été ainsi avec elle. Et elle, elle essaye de lui rendre la pareille du mieux qu’elle peut, même si elle n’a pas vraiment de talent comme le sien.

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All grown-ups were once children… but only few of them remember it. ✻✻✻  Riley admet volontiers qu’elle a besoin d’aide. Dans sa guerre perpétuelle avec son colocataire, elle a bien souvent besoin des conseils et des idées de ses amis. Au bout de six mois, elle commence à tourner en rond et elle veut que ses vengeances restent imprévisibles pour Tomas. Bien sûr, l’avoir battu au bras de fer est déjà une victoire en soi mais elle en veut encore plus. Elle sait qu’elle a besoin de plus que ça. Et avec cette idée, elle a trouvé la parfaite façon de le faire. Surtout qu’avec le talent de Milo, sa vengeance sera clairement à la hauteur. Sans doute même qu’elle mettra la barre plus haute pour Tomas.
« Tu te serais contenter d'une blague sans intérêt, mettre du colorant dans son shampoing ou faire rétrécir toute sa garde robe. » Un instant, elle se demande si elle a raconté à Milan l’épisode des cheveux bleus. Elle ne croit pas l’avoir fait, surtout parce qu’elle ne veut pas passer son temps à se plaindre de son colocataire quand elle est avec son ami. Faire rétrécir ses vêtements, ça peut être une idée, elle note dans un coin de sa tête de regarder sur internet comment faire. « J’ai de meilleures idées quand même, na ! Lui par contre, il m’a rendu les cheveux bleus, il y a pas si longtemps. » Tant qu’à faire, autant profiter de la moquerie de Milan pour critiquer les idées peu originales de Tomas. Bon, assez originales pour qu’elle se fasse avoir mais là n’est pas la question. « En plus tu te mets bien, il aura aucun moyen de savoir que ça vient de toi, à moins que tu revendiques ton acte, mais tu risques de t'exposer à des représailles. » C’est vrai qu’elle n’est pas la seule à savoir qu’il a été battu par une fille – elle en l’occurrence. Elle l’a presque crié sur les toits, il faut dire. Elle n’avait pas pensé à ça. La vérité, c’est qu’elle veut que Tomas sache que c’est sa faute. C’est l’objectif premier. Une victoire même s’il y aura des représailles, obligatoirement. « Ah mais non, j’veux voir sa tête quand il verra le tag, c’est la meilleure partie ! Tu viendras voir avec moi ? » Ainsi, ils pourront se moquer tous les deux. La vengeance parfaite.
« S'il t'embête déjà, ça pourrait être carrément pire s'il devine que ça vient de toi... » Au tout début, c’était ce que Riley avait pensé. Que, si elle ne répondait pas, Tomas se lasserait. Mais ça n’avait pas été aussi rapide qu’elle l’aurait pensé alors elle avait répondu. Surtout que c’est d’autant plus amusant. « Oh tu sais, il m’embêtera dans tous les cas alors autant que je frappe fort. » Certes, plus elle frappe fort, plus la vengeance risque d’être forte à son tour mais tant pis. Elle prendra la victoire comme elle viendra. « T'es sûr de toi ? » Elle a comme l’impression que Milan veut la convaincre d’abandonner ce plan. Pourtant il accepte de l’aider, étrange. « Complètement sûre, je veux voir ça ! » Le tag que fera Milan et la future tête de Tomas en le découvrant. « Tu te dégonfles maintenant ? Je t’ai connu plus aventureux. » Bon d’accord, encore la nuit dernière, il a fait un acte aventureux pour aller lui dessiner un dragon géant sur l’immeuble en face. Il n’empêche qu’elle peut le taquiner.
La tête sur l’épaule de Milan, elle est tout simplement bien. Son estomac est plein, elle est avec un de ses amis les plus proches, bref elle est heureuse. Elle pourrait rester ainsi toute la journée. Enfin si elle n’avait pas autant la bougeotte. Elle sent déjà ses jambes qui fourmillent et qui veulent se lever pour bouger. « Et toi alors ? A part ton travail et ta mère, t’as pas d’autre problème ? » Fait-elle en se redressant. D’accord, c’est l’anniversaire de Riley mais elle veut aussi connaître plus de choses sur la vie de Milan. Ils ne peuvent plus se parler tous les jours comme ils le faisaient auparavant et, bien sûr, ça lui manque. Ça lui manque de ne plus tout savoir de la vie de son ami. De ne plus en être une part aussi importante qu’avant. « Super-Riley veut bien t’aider à les résoudre, j’accepte les demandes atypiques et folles, bien entendu, tu me connais. » En fait, elle veut surtout des idées folles, autant l’avouer. C’est le jour de son anniversaire, elle a bien le droit de s’amuser non ?

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