she’s innocent in her own way. (Robbie)

Sous le coup de l'émotion et de la récente vague de chaleur - parce qu'en bonne anglaise, ça devient difficile au-delà des vingt-cinq degrés, Ivana ce serait presque laissée allée ces derniers jours en évitant de quitter la fraîcheur de l'appartement. Concrètement, en dehors du yoga, elle n'a presque rien fait. Manger, dormir, euphorie, regarder des films niais et des séries, réfléchir. Oui, elle qui ne savait plus quoi penser de cette grossesse surprise il y a encore quelques semaines – déprimer ou s'en réjouir – connait de véritables phases d'euphorie aujourd'hui. Oui, elle est émotionnelle, dans tous ses états à l’idée de devenir maman.

Volontairement, Ivana est restée plus que vague sur la raison de revoir Robbie. Non pas qu'elle n'en a pas envie au point d'avoir besoin d'une raison, mais elle a encore bien des histoires à lui raconter, notamment une. Les choses n’étant pas certaines au moment de leur rencontre, elle avait délibérément choisi de ne pas aborder le sujet. Et puis, à quoi bon chercher à en parler s’il ne voulait pas entendre parler d’elle au final. Concrètement, elle a quelqu'un à lui présenter. C'est tout ce qu'elle lui a dit d'ailleurs. Voilà, pas plus. Un peu de mystère, pour s'amuser de lui. La réaction escomptée a été rapide : qu'elle n'essaie pas de lui présenter une fille. Qu'il ait la conscience tranquille, ce n'est pas exactement ce que la jeune femme a en tête. Elle va lui présenter une fille, certes. Mais, elle ne compte pas jouer les entremetteuses. Ni aujourd'hui, ni une prochaine fois. De toute façon, ça se finit rarement bien ce genre de plan. Au mieux, c'est drôle. Au pire, il pourrait se retrouver avec une psychopathe à ses talons. Mais c'est rarement quelque chose de bien sérieux. Sa nouvelle, quant à elle, elle est sérieuse. Et aujourd’hui, c'est plus que visible.

Euphorique, mais pas inconsciente, ni désireuse de finir couleur écrevisse à cause de sa peau laiteuse de rousse, Ivana prend son mal en patience, installée à l’ombre en terrasse. Thé froid et assortiments de pâtisseries, nous sommes loin de l’éternel duo café-clope d’avant. Il y a la vie d'avant, avec ses activités un peu casse cou et les repas ingurgités sur le pouce. Et il y a la vie de maintenant. Penser qu'elle n'est plus toute seule, s'inquiéter de la santé de deux, et le reste des responsabilités qui lui sont encore inconnues.

Quand Robbie arrive enfin, la jeune femme ne prend pas le risque de se lever et de gâcher la surprise. Le pire, c’est qu’il pourrait se faire des films. On est jamais trop prudent. Par exemple, il pourrait croire qu’elle lui a menti sur toute la ligne, qu’ils ne sont pas frère et sœur, qu’ils ont bien eu une relation d’un soir et qu’elle souhaite désormais régler ses comptes avec lui. Ou à faire de trop faire attention, c’est elle qui se fait des films toute seule. « Salut sauveur de chats ! »

La chaleur, rien de pire pour des pompiers. Pas que les feux chez les gens soient plus fréquents, mais parce qu'ils devaient continuer à s'entraîner avec leur tenue encombrante, qui tient plus que chaud. En prime, ils n'arrêtaient pas d'être appelés en intervention pour s'occuper de personnes âgés qui ne supportaient pas la chaleur. En clair ses dernières gardes n'avaient pas été très reposantes et il était bien content de pouvoir enfin se détendre et profiter du climat exceptionnel pour Londres. Après une bonne nuit de repos, il s'active en cuisine pour préparer quelque chose pour Ivana, elle a réclamé du sucre, alors il compte bien lui en donner. Cuisiner ne le dérange pas du tout, il trouve plutôt cela relaxant, puis quand il s'agit de faire plaisir aux autres, il est toujours présent. Il n'a pas préparé de tiramisu cette fois, parce que c'est un peu difficile à transporter, mais il a opté pour des brownies. On ne peut jamais se tromper avec du chocolat pas vrai ? Malgré qu'il ait fait attention, Remy a réussi quand même à en manger quelques bouts pendant qu'il est sous la douche. Pas le temps de se battre avec sa colocataire, il a rendez-vous avec Ivana et il ne tient pas à la faire patienter trop longtemps. Après tout, elle avait prévu de lui présenter quelqu'un, formuler comme ça, ce rendez-vous paraissait très sérieux. Robbie s'était tout de suite imaginer qu'elle voulait lui présenter son petit copain, bien qu'il ait fait un peu d'humour dans son texto en lui interdisant de lui faire un plan avec une nana. Une rencontre avec un petit-copain, il pouvait très bien gérer, si quelqu'un était important dans la vie d'Ivana, c'était normal qu'il apprenne à le connaître. Il avait eu un peu peur qu'Ivana se pointe avec son père, mais il avait choisi de faire confiance à la jeune femme et de ne pas trop se faire de films. C'était bien la seule personne que Robbie ne tenait absolument pas à connaître, surtout en le prenant par surprise de la sorte. Un peu anxieux quand même sur le trajet, il enchaîne les cigarettes pour essayer de se détendre un peu. Lorsqu'il aperçoit enfin en terrasse, elle est seule, ce qui ne lui donne pas plus d'indications sur l'identité de la personne qu'elle doit lui présenter. « Salut sauveur de chats ! ». Il secoue la tête en souriant, bizarrement il n'était pas aussi ennuyé lorsque cette remarque venait d'elle. « Salut Ally McBeal ! ». Lui aussi pouvait lui trouver un surnom débile s'il voulait, il tire une chaise et rigole un peu en constatant qu'Ivana a déjà un assortiment de pâtisseries devant elle. Elle n'avait vraiment pas blagué quand elle avait évoqué son amour de tout ce qui est sucré. « Je vois que tu déconnais pas quand tu parlais d'adorer les sucreries... ». Une fois assis, il tend son sac qui contient une petite boite en plastique remplie de ses petits brownies maisons. « Tiens cadeau, tu pourras te faire un kiffe ce soir. J'espère que t'aimes le chocolat... ». Il se passe la main sur la nuque, avec un poil d'hésitation, avec sa chance il pourrait tomber sur l'une des seules personnes qui n'aiment pas le chocolat ou qui en est allergique. « Bon j'aime pas trop le suspens, tu devais me présenter qui ? ». Il avait beau regarder dans les alentours, il ne voyait personne en train de téléphoner ou autre. Peut-être que cette fameuse personne n'était pas encore arrivée.

Ivana réfléchit encore à la façon dont elle va tout lui dire. Elle se mord la lèvre, partagée à l’idée de vouloir continuer à jouer avec les nerfs du jeune homme, pour se changer un peu les idées (et s’amuser de la situation) ou être sérieuse, faire d’ores et déjà preuve de responsabilité. « Salut Ally McBeal ! » Au moins, Robbie n’a pas mal pris la blague alors qu’il avait presque grincé des dents lorsqu’elle lui avait posé la fameuse question sur le mythe des pompiers et des félins. Peut être alors qu’elle eut tenter le chemin de l’humour aujourd’hui. « Je vois que tu déconnais pas quand tu parlais d’adorer les sucreries… » La jeune femme louche sur son assiette bien entamée et s’empourpre aussitôt. Ouais, en temps normal, elle a un sérieux avec les sucreries (en dehors des bonbons en fait), alors maintenant, ce genre d’envie est démultiplié, rendant ses repas, sa vie même en général plus frustrants. « Tiens cadeau, tu pourras te faire un kiffe ce soir. J’espère que t’aimes le chocolat… » C’est son obstétricien qui hurlerait s’ils les voyaient là tout de suite. Certes, la rouquine doit manger pour deux dorénavant, mais dans la limite du raisonnable. Encore heureux qu’elle soit déjà assise, la mâchoire de la jeune femme manque de se décrocher. Par contre, pour ce qui est des étoiles dans les yeux, elle ne peut rien faire. Ce sera bon, elle en est certaine. Sa mémoire se souvient encore de son tiramisu, comme s’il remontait à la veille. A-t-il décidé de la prendre par les sentiments ? Elle doute qu’ils se connaissent assez pour que Robbie ait besoin de ses services dans l’immédiat et lui épargne le coup du sourcil interrogateur. « Merci ! » Ivana s’empare de la boite qu’elle glisse dans son sac, pour plus tard… ou ce soir, qui sait. « Bon j’aime pas trop le suspens, tu devais me présenter qui ? » Le choix du verbe est plutôt bien trouvé. Elle veut officiellement qu’il fasse parti de sa famille, sans pour autant subir une quelconque pression par rapport à leur père, alors elle doit lui expliquer le pourquoi du comment. Un sourire en coin se dessine. « Désolée, mais c’est une fille dont tu vas devoir faire la connaissance aujourd'hui. » Elle hausse les épaules, puis reprend sans trop tarder pour ne pas faire durer ce suspens qu’il ne semble pas apprécier. « On m’a pas vraiment laissé le choix sur le sexe, désolée. Alors Robbie, je te présente ta nièce. » Elle lui glisse une feuille avec les différents clichés de son échographie. « C’est pour ça que j’ai pu te donner trop de nouvelles depuis… la dernière fois. Ça m’a pas mal occupée. » Du moins, il s’agit surtout de la préparation psychologique qui a demandé tout ce temps. Concrètement, Kaspar et elle n’ont encore pas fait grand chose. Il cherche un appartement qu’il pourra s’offrir grâce à son récent (et soudain) héritage et la crevette n’a toujours pas de prénom.

Ses mains tapotent nerveusement sur la table tandis qu'il attend une explication, il avait un peu de mal à saisir quand même pourquoi elle voulait tellement lui présenter quelqu'un. Ils n'en étaient pas encore au stade où ils avaient besoin de connaître tout le monde dans la vie de l'un et de l'autre. Robbie aurait été tout à fait enclin à continuer à la voir seul à seul pendant un moment, histoire de se faire totalement à l'idée d'avoir une demi-sœur. Entre ça et le retour d'Hazel et Jacob dans sa vie, tout était un peu mouvementé en ce moment. « Désolée, mais c'est une fille dont tu vas devoir faire la connaissance aujourd'hui. ». Robbie fronce les sourcils, il avait été plutôt clair sur le fait qu'il ne voulait pas qu'elle lui organise un plan avec une de ses copines, les rencards arrangés n'étaient pas du tout son délire. Surtout que de voir sourire Ivana n'est pas forcément plus rassurant. « On m'a pas vraiment laissé le choix sur le sexe, désolée. Alors Robbie, je te présente ta nièce. ». Il cligne des yeux s'attendant presque à ce qu'un bébé apparaisse par magie, sauf qu'il s'agit seulement de photos de l'échographie. Il fixe la photo un instant avant de s'en saisir pour observer de plus près, bien qu'on ne distingue pas tout très clairement. « C'est pour ça que j'ai pu te donner trop de nouvelles depuis… la dernière fois. Ça m'a pas mal occupée. ». Robbie fait un geste de main pour lui dire que ce n'est vraiment pas grand-chose, ils ne s'étaient pas promis de se faire des comptes rendus quotidien par textos non plus. Soudain il se lève un peu de sa chaise pour regarder par-dessus la table et apercevoir le ventre rond d'Ivana. Maintenant qu'il avait toutes les pièces du puzzle, il se demandait comment il avait fait pour passer à côté. « Wahoo félicitations... ». Il reprend place sur sa chaise et adresse un sourire à Ivana. La situation est un peu étrange pour lui, elle était encore plus jeune que lui lorsque Hazel lui avait appris être enceinte et il avait complètement paniqué, au point de la laisser en plan. Alors, qu'à côté Ivana semblait tellement calme. « Je m'y attendais pas à celle-là, je suppose que ça explique ton appétit. ». Malgré tout, il ne peut s'empêcher de penser qu'elle est trop jeune. Elle avait toute la vie devant elle pour avoir des enfants, puis elle était en train de faire des études, c'était dommage de tout laisser tomber quand on a la chance de pouvoir en faire. Néanmoins, il ravale ses doutes et ses inquiétudes, ce n'est pas sa place de juger ses choix ou même de formuler ses craintes. « Rassure moi, j'ai pas besoin d'aller casser la gueule à un père en vadrouille ou je ne sais quoi ? ». Sa façon de s'assurer qu'Ivana est bien entourée et qu'elle a du monde pour la soutenir dans cette aventure, c'était déjà assez dur d'avoir un enfant à cet âge, mais toute seule c'était encore pire. Surtout que Robbie ne peut s'empêcher de penser à sa propre histoire, comment il avait été capable d'abandonner sa copine enceinte, aussi amoureux qu'il soit à l'époque.

Ivana n’a eu aucun remord à le torturer, à prendre tout son temps pour lui dire les choses, mais pas trop non plus. Parce qu’elle est plutôt d’humeur joyeuse et joueuse à cet instant précis. « Wahoo félicitations… » Elle sourit et fait un pseudo révérence, sans quitter sa chaise pour autant. « Je m’y attendais pas à celle-à, je suppose que ça explique ton appétit. » Si cela peut le rassurer, ça a été une surprise pour tout le monde, elle la première. « Un peu. De toute façon, j’ai toujours bien mangé disons. L’appétit c’est un peu comme le meilleur moyen pour connaître mon état. » Elle va bien, elle mange. Elle déprime, ses parents lui demandent quinze fois par jour si elle n’est pas devenue anorexique parce que c’est devenu un phénomène de sa génération ou si elle souhaite leur parler. Elle angoisse, elle mange pour trois. Elle est euphorique… C’est approximativement la même chose. « Rassure moi, j’ai pas besoin d’aller casser la gueule à un père en vadrouille ou je ne sais quoi ? » Elle rit de le voir réagir de la sorte ; comme un frère, en sorte. C'est plus de sa fragilité psychologique (toujours refoulée) dont elle a besoin de se rassurer. Néanmoins, il lui en faut peu pour que la réaction de Robbie la rende confuse. « T’en fais pas pour ça. » Kaspar est loin d’être comme ça, à décamper à la moindre nouvelle qui change toute une vie. « Il est toujours là, il est du genre à assumer sa part de responsabilité. Il prend déjà son rôle très à cœur. » Ce qui est plus que compréhensible quand on connait son histoire. Donner la possibilité à un orphelin de fonder sa propre famille, ça doit être probablement comme donner la vue à un aveugle. « Juste que… » Son regard fuit. La jeune femme hésite quelques secondes. Elle n’a pas vraiment perçu l’autorisation de la part de Robbie d’aborder un sujet aussi personnel jusque là. Mais c’est plus fort qu’elle. « Personne ne m’a donné l’impression que garder le bébé serait irresponsable. » Pas même les parents. Pas même lui. Elle comprendrait qu’il préfère se tenir à l’écart de leur décision sous prétexte qu’ils ne se connaissent pas plus que ça… Mais justement, Ivana a cru bon de penser que son - brand new - frère soit assez objectif sur cette question. « Par exemple, mes parents étaient plus que réjouis de devenir grands parents, ils ont même pas cherché à me faire la leçon. Quant à Remy, autre exemple, elle songe déjà en faire devenir sa prochaine princesse. » Elle rit de nouveau à l’image d’une gamine, aux traits encore un peu flous, avec des robes aux couleurs criardes. « Alors que je suis morte de trouille. » Régulièrement, Ivana se dit que les deux petits mois et quelques semaines restants avant l’accouchement lui permettent de se préparer mentalement à tout ça, mais que nenni. Elle n’a jamais eu de petit frère ou de petite sœur pour voir ses propres parents s’occuper d’un bébé, et vu son jeune âge, aucune de ses amies ne s’est retrouvée dans sa position. « Je me sens trop jeune, pas prête à… être une maman. » La rouquine ne va pas pleurer. Pas encore. Son système lacrymal n’a pas encore eu le temps nécessaire pour refaire son stock de larmes. Néanmoins, elle sent sa gorge se serrer. C’est la première fois qu’elle parle de cette peur à voix haute, à une personne autre que Kaspar. « Je regrette absolument pas la décision hein… Mais c’est effrayant de devenir adulte. » Sur ces derniers mots, la jeune femme soupire et tente de se ressaisir avec un sourire. « Je m’emporte, désolée. » Elle a toujours des hauts, des bas. Drama Queen. Il paraît que c’est hormonal, aucun rapport avec sa propre maladie qui la rend un peu plus méfiante de ce qu’elle ressent.

Malgré lui, cette conversation lui renvoi à ses démons passés. À la décision qu'il avait prise de ne pas s'occuper de son enfant, décision qu'il avait passé des années à regretter par la suite et dont il payait toujours le prix aujourd'hui. Toutefois, une part de lui ne peut s'empêcher de penser que ne pas avoir l'enfant aurait été la meilleure solution, ce n'est pas pour rien que les femmes s'étaient battues pour obtenir l'avortement. « Il est toujours là, il est du genre à assumer sa part de responsabilité. Il prend déjà son rôle très à cœur. ». Robbie tente de sourire et de se réjouir de ce qu'elle lui dit, bien qu'il ne puisse entendre comme un reproche en entendant parler de responsabilité. Il avait fui sa responsabilité par le passé, Ivana ne pouvait pas le savoir évidemment, mais il ne pouvait pas s'empêcher d'y penser quand même. « Juste que… ». Robbie est pendu à ses lèvres, s'attendant presque à ce qu'elle fonde en larmes devant lui en regrettant sa décision ou quelque chose comme ça. Souvent c'était les hommes qui avaient besoin d'être convaincus de garder les enfants, peut-être que devant l'enthousiasme de son copain, Ivana s'était sentie prise au piège ou quelque chose comme ça. « Personne ne m'a donné l'impression que garder le bébé serait irresponsable. Par exemple, mes parents étaient plus que réjouis de devenir grands parents, ils ont même pas cherché à me faire la leçon. Quant à Remy, autre exemple, elle songe déjà en faire devenir sa prochaine princesse. ». Il est content de voir que tout le monde dans son entourage semble la soutenir, elle en aurait besoin dans les mois venir. La simple mention de Remy suffit à lui faire lever les yeux au ciel, toujours capable des pires excentricités celle-là. « Alors que je suis morte de trouille. ». Robbie ne sait pas trop ce qu'elle attend de lui, il comprend très bien qu'on puisse avoir peur dans cette situation. C'était même la réaction la plus normale selon lui. « Je me sens trop jeune, pas prête à… être une maman. ». Vu son état physique, il semble être un peu trop tard pour changer d'avis. Qu'elle soit prête ou non, cette petite fille allait voir le jour d'ici quelques semaines. « Je regrette absolument pas la décision hein… Mais c'est effrayant de devenir adulte. ». Cette fois il sourit un peu, se retenant de rire de son choix de mots. Elle paraissait encore plus jeune lorsqu'elle utilisait des mots pareils. « Je m'emporte, désolée. ». Il ne la connaissait pas depuis très longtemps, mais il commençait déjà à avoir une certaine affection pour elle, sa candeur était attendrissante. « T'excuse pas... ». Il n'était pas un gros parleur capable de laisser évacuer ses sentiments de la sorte, mais il comprenait que d'autres en ressentent le besoin. En voyant passer une serveuse, Robbie l'interpelle pour se commander une bière. Dans certains aspects, il est typiquement british. « Je vais boire à ta place.. ». Il résiste à l'envie de s'allumer une cigarette pour ne pas paraître trop insensible à sa condition, déjà qu'il ne se privait pas de boire de l'alcool juste sous son nez. « Je crois que c'est normal d'avoir peur. C'est comme quand on arrive devant un feu, même si on est entraîné et tout ça, la première chose qu'on ressent toujours c'est de la peur. Les flammes sont imprévisibles, c'est assez flippant de pas savoir ce qui peut se passer. Puis il suffit d'apprendre que y'a quelqu'un à l'intérieur, pour mettre cette peur de côté, parce qu'on doit aller sauver les gens en danger. ». C'est toujours plus simple pour lui de parler de son boulot, de choses qu'il connaît et qu'il a l'occasion de vivre au quotidien. « Je pense que quand elle sera là, cette peur sera toujours présente, mais que d'autres sentiments prendront le dessus. Tu voudras la protéger à tout prix, tu vas être gaga dès que tu vas la voir. ». C'est ce qu'il avait ressenti en voyant Jacob pour la première fois, même s'il était déjà grand et pas un bébé tout mignon. Tout ce qu'il aurait voulu c'est que sa mère ressente la même chose vis-à-vis de ses enfants. « Je pense qu'il va falloir que tu te prépares à avoir peur pendant les dix-huit prochaines années voir plus.... ». Ses frères et sœurs lui en avaient fait voir de toutes les couleurs en grandissant, élever un enfant n'était jamais simple. « Mais je crois pas que ça ait quelque chose à voir avec l'âge. ». Il lui offre un sourire rassurant. La décision était prise, cela ne servait à rien de tergiverser sur son âge et sur tout ce qu'elle allait devoir abandonner pour élever cet enfant.

« T’excuse pas… » C’est plus fort qu’elle. Ivana, elle est comme ça. Elle s’excuse tout le temps, pour un rien parfois. En attendant, elle termine son thé et se mord l’intérieur des joues pour retrouver quelques couleurs sur le visage. « Je vais boire à ta place… » Elle sourit timidement. Qu’il se fasse plaisir… La jeune femme en profite pour demander un jus de fruits en même temps. À force de parler et de déballer ses sentiments sur la place publique, elle va finir par se dessécher. Heureusement qu’il ne lui reste plus que quelques semaines à tenir, déjà qu’elle est un peu fleur bleue, ça fait beaucoup trop d’émotions pour son corps. « Je crois que c’est normal d’avoir peur. C’est comme quand on arrive devant un feu, même si on est entraîné et tout pour ça, la première chose qu’on ressent toujours c’est de la peur. Les flammes sont imprévisibles, c’est assez flippant de ne pas savoir ce qui peut se passer. Puis il suffit d’apprendre y’a quelqu’un à l’intérieur, pour mettre cette peur de côté, parce qu’on doit aller sauver les gens en danger. » La jeune femme a quelques difficultés à comprendre la comparaison. Il y a quelques similitudes, certes. Mettre la peur de côté pour prendre soin de ce qu’il y a présentement à l’intérieur d’elle, de son ventre. La ressemblance de leur expérience doit certainement s’arrêter là, car sur le papier, elle n’a pas vraiment signé pour mettre sa vie en danger au cours de cette grossesse. Déjà qu’elle est tombée sur des vidéos d’accouchement par inadvertance sur YouTube et qu’elle en est sortie dégoutée et terrorisée. On vous vend le plus beau jour de votre vie à la place du jour le plus douloureux de votre vie. (Note à elle-même : interdire à Kaspar de filmer la naissance de leur fille.) « Je pense que quand elle sera là, cette peur sera toujours présente, mais que d’autres sentiments prendront le dessus. Tu voudras la protéger à tout prix, tu vas être gaga dès que tu vas la voir. » Ça, elle en doute un peu. L’expérience des vidéos lui a appris une autre chose : contrairement à ce que l’on peut voir dans les films et dans les séries - et que toutes les mamans omettent de préciser - un nouveau-né, c’est fripé et pas très propre. Quitte à paraître superficielle sur le coup, Ivana l’aimera, comme elle l’aime bien déjà, une fois propre et reposée. « Je pense qu’il va falloir que tu te prépares à avoir peur pendant les dix-huit prochaines années voir plus.. » Là-dessus, elle déglutit bruyamment. À quelques secondes près, elle aurait pu s'étouffer. Dix huit ans ? La rouquine ne s’est jamais projetée aussi loin. Deux mois, c’est déjà bien compliqué pour le moment. Imaginer les premières conneries de la petite et toutes celles qui vont suivre… Elle va se faire des cheveux blancs bien avant l’âge. « Mais je crois pas que ça ait quelque chose à voir avec l’âge. » Une nouvelle fois, elle me met un moment à comprendre. À comprendre que d’une certaine façon, Robbie vient d’évoquer quelque chose de personnel, quelque chose qu’il a déjà eu l’occasion de croiser - tout du moins, c’est ce qu’Ivana croit puisqu’il n’est jamais allé jusqu’à parler de son fils. « Qu’est-ce que tu veux dire par là ? T’imagines un peu la vie que ça va être entre les cours et elle ? » Son quotidien va être un véritable enfer le temps de trouver le meilleur rythme pour jongler avec tout. « Et encore, je suis pas maman célibataire, ni sans soutien. » Sans même parler de Remy l’excentrique. Ce qui est une bonne chose quelque part. Elle n’a pas besoin de mettre sa vie sociale entre parenthèse, concept qu’elle a découvert il y a peu, mais qu’elle apprécie. Et puis si elle a bien compris, Kaspar a aussi des amis prêts à filer un coup de main. « Okay... En fait, je dramatise… C’est ça ? » Elle relève la tête, comme fière d’avoir trouvé la solution, ou plutôt un mot. L’idée lui vient telle un coup de génie. Dramatiser. Ça ne l’avait jamais effleuré jusqu’à maintenant… Ce n’est donc pas son âge qui lui pose concrètement problème. C’est l’inconnu, la soudaineté des événements, la peur de ne pas réussir. « Bon… Je voudrais pas trop t’en demander non plus, c’est tout récent… » Eux, le concept de lien familial. « Mais, j’aimerai bien que t’en fasses un jour parti. Du moins, d’être son super oncle quoi. » Ivana préfère préciser. Ce serait pire que déplacer de lui demander de faire parti de sa famille au sens le plus large du terme. Pas dit que Robbie tienne un jour à être dans la même pièce que leur père.

« Qu'est-ce que tu veux dire par là ? T'imagines un peu la vie que ça va être entre les cours et elle ? ». Robbie fronce un peu les sourcils, il avait un peu oublié ce détail pour être honnête. Surtout qu'avec le droit, elle ne semblait pas avoir choisi les études les plus faciles. Les personnes plus âgés arrivaient à allier un travail et un enfant sans problème, avec l'aide de son copain elle arriverait surement à s'en sortir. « Et encore, je suis pas maman célibataire, ni sans soutien. ». Il hoche la tête pour approuver. Bien qu'il se retienne de la mettre en garde sur l'apport du soit-disant soutien, les amis avaient souvent tendance à être excité au début, puis de vite se lasser des couches, des cris. Au bout du compte ce sera toujours à Ivana et Kaspar de s'en occuper, pas leurs proches et basé tout son plan sur le soutien de proches lui semble un peu puéril. Robbie doit probablement se faire influencer par sa propre personnalité, il avait été tellement déçu par son entourage qu'il avait appris à ne compter que sur lui-même. « Okay... En fait, je dramatise… C'est ça ? ». Robbie sourit qu'elle le réalise par elle-même, certes ce n'était pas une situation à prendre à la légère, mais il ne fallait pas se pourrir la vie pour autant à trop se poser des questions. « Un peu. ». La réaction de la jeune femme l'amuse. La jeunesse qu'elle affiche. Robbie se demandait quand même pourquoi elle avait voulu se compliquer la vie avec un enfant maintenant, surtout en plein milieu de ses études, mais ce n'était pas sa place de juger. Si elle était heureuse de son choix, c'était l'essentiel et elle avait été particulièrement catégorique là-dessus. « Bon… Je voudrais pas trop t'en demander non plus, c'est tout récent… ». Les idées se mélangent dans son esprit, s'imaginant qu'elle va lui demander de faire le babysitter ou de débouler avec le camion de pompier pour l'emmener à l'hôpital au moment de l'accouchement. « Mais, j'aimerai bien que t'en fasses un jour parti. Du moins, d'être son super oncle quoi. ». Oh, la surprise doit se lire sur son visage, il ne s'était pas vraiment attendu à ça. Ils se connaissaient à peine, bien qu'ils commencent à connaître des choses assez intimes l'un sur l'autre mine de rien. Le rôle d'oncle n'était pas bien dur, il en était déjà un pas trop mauvais pour les enfants de sa grande-sœur. Après tout, elle était fille unique, alors que c'était un peu plus logique qu'elle soit encline à ce qu'il endosse ce rôle. « Je dois pouvoir faire ça, mais t'attends pas à ce que je me pointe au réunion de famille. ». C'était peut-être direct, mais il ne vivait pas dans un monde idyllique et tout rose, il avait besoin qu'elle comprenne qu'il acceptait de faire partie de sa famille à elle. Ivana, son futur enfant et son compagnon par extension, mais il était hors de question qu'il se retrouve en présence des grands-parents par exemple. Il ne la connaissait pas assez, pour être certain pour qu'elle ne lui monte pas un plan pour qu'il se retrouve à croiser son père à l'hôpital ou lors d'un anniversaire plus tard. Une serveuse dépose leurs boissons à leur table et après l'avoir remercié, Robbie lève son verre dans la direction de la rouquine. « À la prochaine addition dans la famille alors. ». Il boit une longue gorgée, pour gagner quelques secondes, parce qu'il sent bien qu'il doit lui parler de Jacob. Ivana était tellement honnête et ouverte avec lui, avec sa façon touchante de lui demander d'être l'oncle de sa fille. Il avait l'impression d'être une fraude en ne lui parlant pas de l'existence de son fils. C'était toujours difficile pour lui d'en parler, les seules personnes au courant étaient son meilleur ami et sa mère. Les deux avaient eu des réactions diamétralement opposées, le soutien inconditionnel de l'un et le désintérêt complet de l'autre. C'était d'autant plus difficile à évoquer, car il s'agissait d'avouer la plus grosse erreur de sa vie, celle qui l'avait hanté pendant des années. D'un côté c'était plus simple d'en parler avec elle, qu'avec ses autres frères et sœurs qui connaissaient Hazel et qui risquaient de lui reprocher d'avoir gardé le secret pendant tellement d'années. « Elle aura un super cousin aussi ! ». Ses yeux se fixent sur Ivana pour jauger sa réaction, mais il a bien conscience qu'il ne peut pas s'arrêter là et qu'il doit lui expliquer du mieux qu'il peut. « Il va avoir huit ans dans quelques jours. ». Malgré tout, un sourire illumine son visage à la simple mention de son fils et de la fête d'anniversaire à laquelle il avait été invitée. La suite de l'explication lui reste un peu coincé dans la gorge et il a un peu de mal à croiser le regard d'Ivana, il se force à reprendre une gorgée de sa bière pour se donner un peu de courage. « J'avais 22 ans quand je l'ai appris et je l'ai pas aussi bien géré que toi... ». Cette fois, il ne résiste pas au besoin de glisser une cigarette entre ses lèvres. Après tout, ils étaient dehors, il ne risquait pas de faire de mal à Ivana et au bébé.

« Un peu. » Sourire de travers. Ivana plonge sa cuillère dans une pâtisserie. À ce jour, elle ne sait pas faire grand chose que noyer ses pseudo drames et angoisses dans le sucre. Plus que d’ordinaire. Et il serait temps qu’elle lève le pied avant d’exploser tel un ballon de baudruche avant l’heure. La rouquine doit bien pouvoir faire cet effort au cours des prochaines semaines. « Je dois pouvoir faire ça, mais t’attends pas à ce que je me pointe au réunion de famille. » Au moins, ça a le mérite d’être clair. Elle accuse sa réponse en silence. Elle n’oserait pas lui en demander autant. Ce n’est pas parce qu’elle le considère comme son frère — il n’en est pas moins de toute façon — qu’il doit également se rapprocher de leur père. Ivana ne peut que comprendre ses réticences vis à vis de cet homme. D'ailleurs ce dernier n'est pas au courant qu'elle est allée un peu plus loin que la simple rencontre. Le passage de la serveuse avec leur commande dissipe un peu cette légère tension qui aurait pu être amenée à l’idée de parler famille, au sens le plus large du terme. « À la prochaine addition dans la famille alors. » La jeune femme imite Robbie et trinque avec lui avant de boire une gorgée. « Elle aura un super cousin aussi ! » Les yeux de la jeune femme s’écarquillent. Elle n’est pas certaine d’avoir bien compris ce que Robbie vient de lui annoncer. « Il va avoir huit ans dans quelques jours. » Cette fois, elle saisit là où il veut en venir. Et elle regrette aussitôt d’avoir porté son verre à ses lèvres. Le jus passe dans le mauvais conduit et elle manque de s’étouffer. Elle s’écarte vivement de la table, se lève et prend appuie sur la chaise, tout en continuant de tousser tout ce qu’elle peut. Pour une surprise… Ça, elle ne l’avait pas vu venir non plus. D’ailleurs, est-ce qu’il lui en aurait parlé sans qu’elle soit elle-même sur le point de devenir maman ? « J’avais 22 ans quand je l’ai appris et je l’ai pas aussi bien géré que toi… » Soit presque le même âge qu’elle. Il dit ça, mais il n’était pas là, dans cette pièce, quand elle l’a appris. Elle n’a pas eu d’autre choix que de bien le gérer. Si d’un point de vue légal, la jeune femme avait encore la possibilité d’avorter, la « chose » qui logeait dorénavant dans son ventre n’était plus si petit que cela, plus vraiment une sorte larve. Il s’agissait de son corps. Son propre corps qu’elle ne pouvait pas fuir. Elle reprend doucement ses esprits ainsi que son souffle, essuie les quelques larmes dues par l'effort, et reprend sa place. « Il est comment ? Vas y, parle moi de lui. » Ce n’est pas parce que Robbie vient de manquer de la tuer qu’elle ne va pas faire sa curieuse et creuser pour en savoir un peu plus sur le cousin de sa fille. « Mais du coup… » Elle n’a pas la moindre idée de comment lui poser cette question déplacée. « T’as toujours été en contact avec… ton fils ? Et… sa mère ? » Si Robbie ne l’avait pas aussi bien géré comme il le prétend, la mère et lui ne devaient plus être couple. C’est ce qu’elle craignait en l’annonçant à Kaspar. Qu’il ne gère pas. Qu’il parte, s’enfuit, disparaisse.

En voyant la réaction d'Ivana qui manque de s'étouffer lorsqu'il lui annonce l'existence de Jacob, il se dit qu'il aurait peut-être mieux fait de préparer le terrain avant de lui lâcher ça comme si de rien était. Après tout, il avait trente ans, cela ne devrait pas être une si grande surprise non plus. Certes, il ne l'avait pas mentionné lors de leur première rencontre, mais elle ne lui avait pas dit être enceinte non plus. « Il est comment ? Vas y, parle moi de lui. ». Robbie sourit à la question, parce qu'il ne connaissait pas Ivana depuis très longtemps, mais il savait au fond de lui qu'elle ne laisserait pas passer une telle information sans poser davantage de questions. Ce qui l'ennuie un peu, c'est qu'il ne sait pas encore tout de son fils, il aimerait pouvoir lui bassiner les oreilles avec des histoires sur son fils pendant des heures comme le font certains parents, mais il n'a pas encore eu l'occasion de tout découvrir de lui. « Mais du coup… ». Elle était définitivement curieuse, mais ce n'était pas plus mal avec lui, pour obtenir des informations de la bouche de Robbie, il fallait bien souvent lui tirer les vers du nez pour qu'il se mette à parler. « T'as toujours été en contact avec… ton fils ? Et… sa mère ? ». La question fatidique tombe et il tire longuement sur sa cigarette, baissant un peu la tête pour ne pas croiser son regard tout de suite. Comment expliquer la pire erreur de sa vie à quelqu'un qui ne connait pas votre vie et la façon dont vous avez vécu. Robbie n'avait eu aucune envie de s'attirer la pitié d'Ivana en lui parlant de sa mère et de comment il avait dû s'occuper de ses frères et soeurs pendant des années. Elle allait probablement le prendre pour un connard fini, mais il ne pouvait pas se taire maintenant après lui avoir seulement donné des bribes d'informations. Il tire une nouvelle fois longuement sur sa cigarette pour se donner du courage et relève son visage honteux vers Ivana. C'était étrange de se livrer à quelqu'un qu'on connait à peine, de lui avouer quelque chose qu'il n'a dit qu'à très peu de personnes dans son entourage pour l'instant. « Non je l'ai rencontré il y a quelques mois seulement, il sait même pas qui je suis pour le moment. ». Il ne savait pas trop sur quel pied dansait avec Hazel, bien qu'ils se soient un peu rapproché dernièrement, il n'avait aucune idée de ce que cela impliquait dans sa relation naissante avec Jacob. Il lui avait fait tellement de mal en l'abandonnant que Robbie comprenait qu'elle soit méfiante à son égard, qu'elle ne le croit pas quand il disait l'avoir cherché pour reprendre contact plus tôt. « Quand je te disais que j'avais merdé... ». C'était la plus grosse erreur de sa vie, celle qu'il regretterait jusqu'à la fin de sa vie quoi qu'il arrive par la suite, parce qu'il avait perdu plus de sept ans de la vie de son fils. Alors, que les moindres instants qu'il avait eu l'occasion de passer avec lui l'avait rempli de tellement de joie. Il n'arrivait pas bien à réaliser tout ce qu'il avait manqué. Sa cigarette terminée, il se rabat sur sa bière. Aucun doute qu'Ivana avait compris qu'il n'était pas parfait à ce stade, qu'elle le prenait pour le pire des connards. « Parfois je me demande si j'ai vraiment le droit, de débarquer après huit ans et de tout bouleverser dans leurs vies... ». La même question qui l'avait forcé à abandonner Hazel à l'époque, est-ce qu'ils ne seraient pas mieux sans lui au final ? Même s'il avait assuré à plusieurs reprises à Hazel qu'il comptait rester et apprendre son fils coute que coute, il y avait toujours une voix diabolique dans sa tête qui venait lui dire qu'être un Callaghan était loin d'être un cadeau. « Parce qu'il est tellement heureux et plein de vie, il s'appelle Jacob, il est fan de foot, il est drôle... ». Rien que d'évoquer Jacob fait apparaître un sourire sur son visage.