Juillet 1999, Londres (Angleterre)
Les vacances. Ce sont les premières sans les parents, papa avait des matchs de prévu, enfin surtout des entraînements. Alors, nous allons chez Clinton, notre oncle. Enfin ce dernier est en vrai un ami universitaire de mon père. Quand j’entends maman parler d’eux, j’ai toujours envie d’en savoir plus. Tout comme quand elle me parle de Candace sa meilleure amie qu’elle a connue au lycée. Enfin, tata Cand’ elle vit à côté de chez nous à New-York. Elle avait déménagé bien avant nous de Greenfield l’endroit où l’on vivait auparavant. J’ai déménagé de là-bas quand j’avais cinq ans, je n’ai pas du tout de souvenir de cette ville qui m’avait vu naître, mis à part quelques clichés que mes parents ont pris, nous n’étions que cinq, Swan n’était pas encore née. Je n’ai jamais mis les pieds à Londres et pourtant cette ville me faisait rêver de par ses princes. J’ai hâte de découvrir Londres avec Clinton qui est plutôt cool comme oncle, pourtant, j’ai trouvé les adultes de ma vie très étrange ces derniers temps surtout mes parents, mais je me pose bien trop de questions.
Décembre 1999, Boston (Amérique)
Les fêtes, c’est nul. Je n’arrive plus à arrêter de pleurer, mon père aura beau nous dire que c’était la volonté de dieu que je n’y croyais pas. Durant ce noël, mes parents avaient réuni leurs plus proches amis. Tante Candace, tonton Clinton et d’autres amis avec qui ils étaient proches. Depuis quelques semaines, maman était très fatiguée, je voyais qu’elle avait parfois du mal à coiffer les cheveux de Swann me demandant souvent de finir à sa place, alors qu’elle allait se mettre à l’écart. Je l’avais vu qu’elle était fatiguée comme tiraillée par une certaine douleur qui était invisible et surtout méconnue de ma personne. Elle est partie à présent trois jours après noël, je devrais m’en vouloir de me dire que ce noël était le meilleur de tous ceux que j’avais vécu ? Je n’en savais rien, mais je me sentais coupable de vouloir penser qu’à ce dernier ou ma mère souriait et où mon père le jour même de noël avait joué son plus grand match en battant ses records pour finir sa carrière convenablement. Je ne sais quoi penser et pourtant, je suis censée quitter ma chambre, séchée mes larmes pour me rendre à l’enterrement de ma mère ? Je hais la vie.
Mai 2002, Boston (Amérique)
Lizzie est une conn*sse. Comment elle a pu me faire ce coup-là ? J’en ai marre de tout cela, j’ai beau tout donné à tout le monde rien ne va. Mon père trouve que je ne donne pas assez de ma personne à notre famille ? Que je ne me donne pas assez dans mes cours. Je ne sais plus quoi faire. Je ne veux que retrouver ma mère, elle serait sans doute la seule à trouver les mots justes. Alors, je me retrouve, à cette heure tardive, à parler sur sa tombe, espérant un miracle, un mot ou même un geste de sa part. Mais, j’attends pour rien. J’ai besoin de comprendre pourquoi la vie est si compliqué…
…Tante Candace est arrivée entre-temps, on est restés une bonne heure à parler. Je m’en veux d’avoir effrayé mon père, mais en réalité, je ne me souviens plus de la voix de maman et cela me laisse perplexe, j’ai peur de l’oublier à tout jamais. Je m’en fiche que Lizzie sorte avec Charlie, même si j’aurais préféré que ce soit moi et non cette salo*e de fille que je prenais pour ma meilleure amie. Je ne pense qu’à moi, je le comprends moi-même, moi qui oublie, alors comment doit vivre mon frère et mes sœurs cette situation ? Ils étaient plus jeunes quand maman a disparu. Je ne sais pas comment faire avec eux, j’ai l’impression d’être une maman pour eux et non une sœur. Je fais à manger avec mon père et je ne joue que rarement avec eux. Pourtant, je vois bien des choses… Comme Swann qui est mise de côté dans la relation des jumeaux.
Janvier 2004, Boston (Amérique)
Ça y est ! Je ne suis plus une vierge ! Jordan est un gars sympa dans le fond, mais je suis loin de l’aimer. Mais, j’avais besoin de sauter ce pas et à attendre toutes mes amies me sortir que ce n’est pas une affaire d’état la première fois et que même, c’était juste horrible, j’avais préféré sauter le pas. Autant dire que pour le coup, cela ne m’a pas fait grand-chose. Papa s’en doute ? Je n'espère pas, je n’ai pas envie qu’il me regarde différemment. Enfin, je dois aller au spectacle de danse de Swann, je suis la seule qui peut y aller, alors je vais y aller.
Septembre 2006, Londres (Angleterre)
Deux mois que je vis ici. Oncle Clinton est souvent en train de m’appeler et j’avoue que j’aimerais assez qu’il cesse de le faire. Rien ne va m’arriver, puis en plus à chaque fois que je réponds au téléphone et qu’il y a du monde autour de moi… J’ai le droit à un appel de mon père après. Merci, mais non merci. Je me suis éloignée de la maison pour vivre ma vie et faire mes études. J’ai enfin décidé avec ce stage au zoo de Londres ce que je voulais faire : vétérinaire. J’hésitais encore avec pathologiste, mais à présent, je suis bel et bien décidée pour ce métier. J’adore les animaux et être un vétérinaire, c’est un peu leur donner une voix. Une petite sieste et après je rejoindrais les copines au bar de l’université pour m’amuser avant d’attaquer les choses sérieuses avec les études.
Août 2008, Londres (Angleterre)
Je suis officiellement la petite copine de Diego ça y est. Après plus de six mois à tenter de le dompter, le joueur de soccer le plus populaire a enfin cédé à l’idée d’être mon copain et de ne pas tout bonnement être le mec parcourant parfois mon lit pour des nuits endiablées. Je ne comprends juste pas Malia qui n’arrive pas à l’apprécier, il est un peu rude parfois et carrément macho, mais dans le fond, son petit caractère me plaît assez. Enfin, seuls les idiots ne changent pas d’avis et je le sais Malia changera d’avis.
Septembre 2010, Londres (Angleterre)
Elle a encore tenté de me faire changer d’avis. Je n’arrive pas à la comprendre. Pourquoi elle ne comprend pas que je suis heureuse avec lui ? Bon, d’accord cette façon de me lancer de petit pique parfois m’agace surtout quand mon père est dans les parages. Je ne comprends pas trop pourquoi quand il y a du monde, il faut que Diego se sente si puissant comparé à moi. Il ne supporte même pas l’idée que depuis cinq mois, je bosse pour cet homme dans cette clinique vétérinaire. Mais lui qui est écrivain, je ne sais pas comment faire pour lui faire comprendre qu’on a besoin de l’argent. Enfin, il va le comprendre, je n'en doute pas, surtout qu’il est décidé à avoir un enfant d’ici peu, je suis vraiment heureuse.
Mai 2010, Londres (Angleterre)
Je perds pied. Je ne comprends pas ce qui s’est passé ce soir. Diego était énervé, il a reçu une lettre de refus pour son ouvrage où on lui demandait de changer des choses pour rendre cela plus appréciable s’il voulait vraiment avoir une chance qu’on le publie. Je lui ai juste parlé de ma grossesse, je pensais qu’il allait être content, mais au lieu de ça, il avait fini par me pousser au sol. Les coups ont plut pendant une éternité à mon avis, mais il m’a tapait en sachant que j’étais enceinte ? Je ne suis plus sûre de moi là, je suis perdue, je ne sais plus si je lui ai dit ou non. Ce flic, il paraissait être si jeune. Il m’a dit que je devrais partir, mais je n’ai pas osé, j’ai eu peur, car d’un côté, j’aime Diego puis, je vais avoir un enfant avec lui. Je rêve tant d’un mariage aussi heureux que mes parents, mais j’en suis loin. Très loin à vrai dire. Ils avaient toujours eu des rêves ensemble se comportant comme des gosses forts souvent. Je suis restée seule ce soir, Diego est allé se promener, sans doute en train de boire un coup avec l’un de ses amis. Je ne sais pas comment je vais l’affronter demain, mais je suis contente de savoir que tout va bien après ma petite visite à l’hôpital. Je suis seule, car prévenir ma famille ou encore Malia, je n’en ai pas la force. Diego, il a peut-être raison… Je suis incapable d’assumer un gosse et il va devoir tout gérer comme à la maison. Je ne fais rien de bien, je me sens nulle… Que dire de plus, ma mère devrait être honteuse de la fille qu’elle a faite, je suis inutile, j’en ai conscience, mais c’est douloureux quand c’est l’homme qu’on aime qui vous le dit.
Janvier 2011, Londres (Angleterre)
Elle est magnifique. Elle est née, Poppy est là à côté de moi en train de dormir. Diego n’était pas là, c’était mon choix, je suis partie, il ne sait pas où je suis. Je suis dans un refuge, loin de me dire que j’ai l’audace et surtout le courage d’abandonner ma vie. Dois-je lui dire qu’il est devenu père d’une magnifique petite Poppy ? Je ne sais pas. Il n’était pas violent avec moi, il n’avait levé les mains sur moi qu’une fois après tout, le jour de l’annonce de ma grossesse, mais j’ai peur. Ses mots, ses menaces m’ont parfois poussé à l’envi de mettre fin à mes jours. Poppy n’est pas née comme une enfant normale par ma faute, même si c’est lui qui m’a poussé à mettre fin à mes jours. J’ai tenté de me tuer en novembre dernier et j’en ai encore les marques sur mes poignets. J’angoisse d’être une mauvaise mère, de donner raison à Diego. J’ai peur de tout perdre, de rater à nouveau ma vie, je ne sais pas si seule, je suis capable de faire tout cela. Comment je vais faire ? Les questions ne cessent de me bouffer l’esprit, mais les pleurs de ma petite princesse me ramènent sans cesse à la réalité et dans le fond, je sais que je dois m’accrocher, mais ce n’est pas simple.
Novembre 2011, Greenfield (Irlande)
Je ne sais pas si je dois sourire ou non. Diego vient d’être arrêté par la police londonienne pour avoir commis un meurtre par coup. Je suis partie depuis dix mois de là-bas. Je ne sais pas trop quoi penser, mais on m’a déjà demandé de venir témoigner pour lui, j’ai refusé. Je me dis presque que s’il est arrêté pour un long moment, moi et Poppy on pourrait retourner à Londres ? J’aime bien Greenfield, mais je ne m’y sens pas comme chez-moi et Boston n’est plus la maison que j’avais auparavant. Londres me manque et j’aurais voulu que ma fille grandisse là-bas, c’est peut-être la bonne chose à faire que d’y retourner et surtout de tenter de convaincre Diego de divorcer, j’ai les papiers, mais je n’ai pas osé les envoyer par peur qu’il tente des représailles par la suite. Il me fait peur même à des kilomètres de moi. Je ne sais pas comment faire pour oublier tout cela, la nuit, je dors mal et ce n’est pas les pleurs de Poppy qui me tiennent éveillés. Puis, je ne peux qu’être heureuse, cela fait un an qu’elle est dans ma vie et autant dire que cette dernière a bel et bien changé. J’ai repris ma vie en main, je suis fière de moi et je l souhaite plus aucun homme aura la possibilité de me faire sentir si peu désirable, inutile ou autre chose me dévalorisant.
Août 2015, Londres (Angleterre)
Un nouvel habitant à la maison. Snoopy. Allez savoir comment Poppy a eu envie de le nommer ainsi, mais elle est une parfaite petite infirmière pour lui, enfin du mieux qu’elle peut faire du haut de son jeune âge. Ce petit chiot doit avoir sept mois environs, il a l’une de ses pattes cassées, il a dû subir quelques coups, je ne sais pas comment il est arrivé à ma clinique, mais je suis contente de l’avoir sauvé. Snoopy ne restera peut-être pas à la maison et je l’ai bien dit à Poppy, mais cela devrait durer quelque bonne semaines avant de retrouver son propriétaire. Enfin, si c’était la bonne nouvelle de ma journée, autant dire que la lettre que je venais de recevoir dans le courrier de la prison, m’avait laissé perplexe. Les Papiers du divorce que je m’étais décidée à envoyer quelques mois auparavant après que ma relation avec Brian se soit terminée à cause du fait que je sois mariée, cela m’avait enfin décidé à lui envoyer. Enfin, je ne sais pas comment je peux le faire changer d’avis, Diego est tellement fier et le revoir ne fait clairement pas partie de mes envies et mes possibilités.
Mars 2016, Londres (Angleterre)
C’est arrivé. Cet homme cognant à ma porte pour récupérer son chien ? Comment il été remonté jusqu’à ma clinique vétérinaire pour retrouver Snoopy au bout de huit mois ? Aucune idée, mais je ne peux pas séparer Poppy du chien ... Alors demain, je vais revoir cet homme et tenter de le convaincre de me le laisser.