Hannah Varenko - Un nouveau pays, une nouvelle vie... Ou pas.

Il y a six mois…

Deux hommes sont sur une scène de crime. Ils sont inspecteurs de police. Ils m’attendent… Enfin, je suis censée être là.. Mais ils cherchent à savoir comment me dire la chose la plus horrible de ma vie.
« Tu as prévenu Hannah ? »
« Non et toi…. ? »
« Elle va avoir un choc. On doit lui dire avant qu’elle n’arrive ici.  David, on doit lui dire. »
« Comment… Tony, elle va vite vouloir prendre l’enquête… Il va falloir qu’on lui évite les choses… On ne peut pas la laisser rentrer chez eux.  »
« Inspecteurs ?  » Dit une femme.
« Oui ?  » Répondent en même temps les deux inspecteurs.
« Mme Davis… Hannah est déjà là… »
« Quoi ?!  » Dit un inspecteur. «  Que l’on couvre le corps ! Vite ! »
Tout le monde s’active. Tout le monde veut me cacher l’horrible vérité dont je vais devoir faire face. A vrai dire, j’ai dormi au bureau, j’ai eu pas mal de dossiers à faire, mon mari Travis à l’habitude. Il sait que je vais rentrer le lendemain matin avec les petits croissants. Seulement, j’ai entendu un appel à la radio. Je ne veux pas m’alarmer, mais je sens que quelque chose cloche. Je ne sais pas vraiment quoi dire. Je tente de comprendre la situation. J’arrive devant chez moi.

« Mais j’habite ici, laissez-moi rentrer chez moi.» Je croise le regard de l’inspecteur : « Où est Travis ? Qu’est-ce que vous faite ici ? » Je le vois me faire une grimace, je patiente, puis, je dis : « Il se PASSE quoi ICI ? » Je suis prise par les bras pour que je n’aille pas dans notre chambre. On ne veut pas que j’y aille. On essaye de me canaliser, mais cela ne fonctionne pas. Je me libère de mon manteau. Je regarde l’inspecteur. Je l’analyse. Je lui dis : « Dis de suite, ou je t’arrache les vers du nez… » Je croise les bras, puis, je vois le médecin légiste. Je demande à l’inspecteur : « David, où est Travis ? Tu vas me répondre OUI !  » Je sais qu’entre policiers il va sans doute y avoir des choses qu’ils vont se dire mais qu’ils vont oublier de me dire… Mon mari est policier, il a travaillé avec les inspecteurs, il allait aller dans l’école pour devenir inspecteur. On veut me faire sortir de chez moi. On ne veut pas que je vois passer le corps de mon mari. Je sens que l’on me cache quelque chose. Il y a eu des cambriolages ces temps-ci dans le quartier. Mais je suis étonnée que mon mari n’est pas pu se défendre.

Je regarde les médecins légistes qui descendent le corps de mon mari dans le sac noir. Je hurle ! Les sanglots me montent violemment à la gorge. Je ne me retiens plus, je peux voir le visage de mon mari qui n’est pas couvert par le plastique noir. Je pleure, je cri, je prends conscience que notre lune de miel n’aura pas lieu. Je suis prise dans les bras par David. Il essaye de me rassurer, mais les spasmes me prennent encore plus la main. La douleur est telle que j’ai la folle envie de le frapper. Ce que je fais en lui donnant des coups de points. « Cela va aller, vas-y lâches toi… » J’ai comme envie de le baffer encore plus. Je pleure d’avantage. J’entends le silence, plus un bruit, tout le monde s’est arrêté alors que la douleur se fait encore plus violente. On m’amène dans le salon, on enlève mes chaussures, on me borde avec le plaid. On m’allonge. On m’ordonne de dormir vu que j’ai travaillé toute la nuit. Je laisse faire David. Il reste là à côté de moi. Il est si attentionné que cela me fait mal. Je ferme les yeux.

Il y a trois mois…

David est gentil, mais bon, il n’est pas souvent là. Je ne sais rien de l’enquête. Je sais juste que je vais devoir changer et apprendre à vivre avec. Je m’aperçois aussi que l’irréparable a été commis. Veuve depuis trois mois, je ne vois pas trop pourquoi est-ce que la suite va être plus difficile encore. David n’étant pas souvent là. J’ai souvent les inspecteurs qui passent déposer devant notre maison des fleurs. Je vis seule dans cette grande maison. Je me dis que je dois d’ailleurs la vendre. Je ne peux plus rester dedans. Je ne veux pas d’une autre relation amoureuse, je dois faire mon deuil. Je préfère donc essayer de tout faire pour aller mieux.

David enquête toujours sur la mort de Travis. Il tente d’en apprendre le plus possible pour trouver le criminel. Il a appris que mon ex mari avait la fâcheuse tendance à jouer dans les casinos clandestins. Je ne fus pas trop surprise vu les prélèvements fait sur le compte communs. Je le remercie pour toutes ces découvertes. Je réussi enfin à vendre la maison et à en racheter une autre pour vivre dans un autre lieu. Oublier, je désire juste oublier. Mais comment est-ce que l’on peut oublier son premier amour ? Je le dis qu’il aurait tout de même voulu que je revive à nouveau. Je sens toujours cette plaie béante en moi. Mais, je sens que je peux trouver un équilibre.

J’ai demandé ma mutation dans un autre pays dans le but de changer de service. A Londres, on en discute David et moi, on se dit que l’on ne peut plus rester à Edimbourg. Moi, je dois changer de lieu de vie, David doit s’en aller, parce que son enquête la mener à des policiers corrompus. On vend tout, on s’en va après avoir attendus des postes de libres pour nous.

Une semaine après…

On a prétexté un voyage à l’étranger pour s’en aller. J’ai repris mon nom de jeune fille tout simplement parce que je ne suis pas encore prête à me lancer complètement avec David. On est arrivé à Londres. Je sais que ma sœur y habite. Je vais recommencer à travailler tranquillement. On garde espoir de vivre tout simplement. On a appris hier que les policiers corrompus ont été arrêté. On est à la fois soulagés et contents. On va pouvoir vivre dans la joie de vivre.

« Ma puce, je vais travailler, n’oublie pas d’aller voir ta sœur. Elle doit s’inquiéter sans nouvelles de ta part depuis six mois. » Je suis assise sur les toilettes de la salle de bain. Je tiens dans ma main le test de grossesse. Je vis avec David depuis six mois. Avec Travis, on avait essayé mais cela n’avait pas fonctionné. J’entends les pas dans le couloir. « Ma puce, tout va bien ? » Je ne dis rien, je ne sais pas comment lui dire, je soupire, puis, je dis en riant : « Oui, ne t’inquiètes pas, je vais aller la voir. Passe une bonne journée mon chéri. » J’ouvre la porte, l’embrasse tendrement. Je cache le test derrière moi, mais je me doute qu’il a dû le voir dans la glace au-dessus des lavabos. Il sourit, il se sauve. Je referme la porte, je regarde le test… Je soupire… Décidément, la vie a décidé de me jouer un mauvais tour…