"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici he exhaled his darkness like constellations. / jacob 2979874845 he exhaled his darkness like constellations. / jacob 1973890357


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() message posté Dim 20 Déc 2015 - 19:36 par Invité

Jacob & eugenia — he exhaled his darkness like constellations. he was half a human, half a hurricane, a half that’s living to destroy and a half that’s trying to survive. ✻ ✻ ✻  J’avais l’impression de ne pas être à ma place, dans ce grand cabinet d’avocat. J’avais l’impression de faire tâche dans ce monde si loin du mien. Je n’étais pas brillante, je n’étais pas riche. J’étais une sale gamine ayant décroché son diplôme avec deux ans de retard, j’étais une orpheline de mère qui aurait pour seul prestige d’être l’épouse du journaliste et écrivain Julian Fitzgerald. Fitzgerald. J’étais proche de leur univers sans y appartenir. Je côtoyais leur quotidien sans y avoir été autorisée, d’une certain manière ; doucement, je retirai les gants qui avaient protégé mes doigts du froid pour les fourrer dans la poche de mon manteau. Je jugeai, au bout de quelques secondes, qu’il valait mieux que je me débarrasse de mon bonnet également. Je passais une main dans mes cheveux pour tenter de les recoiffer et me donner une meilleure allure. Mais, au fond, cela ne changeait rien. Mais, au fond, cela ne rendait pas ma présence plus légitime. J’aurais sans doute fait demi-tour si cela ne m’aurait pas valu des regards ; malheureusement, être quelqu’un en fauteuil roulant attirait toujours l’attention et cela faisait des années que j’avais abandonné tout espoir d’être discrète. D’être invisible.
J’étais piégée. Piégée par ma propre curiosité. Piégée par ma propre bêtise, surtout.
J’étais encore étonnée d’avoir pu prendre rendez-vous avec lui auprès de sa secrétaire ; j’avais plutôt eu tendance à penser que cela m’aurait valu plus d’efforts de persuasion pour avoir mon créneau dans son emploi du temps. J’avais prétexté une bêtise pour le consulter, lui, Jacob Fitzgerald, cet avocat qui avait croisé ma route plusieurs fois sans que je ne me doute de son identité. Lorsqu’il était sorti avec Alexandra, je n’avais pas songé qu’il puisse être un membre de la famille de Julian. Non. Après tout, Fitzgerald était un nom de famille courant et je n’avais pas fait suffisamment attention aux traits de son visage pour y trouver une quelconque ressemble. J’avais appris leur lien de parenté bien plus tard, au détour de recherches sur les origines de ce fiancé devenu époux.
Le reste était arrivé bien trop vite, au fond. Comme à mon habitude, je n’avais pas su réfréner ma curiosité. J’avais cherché à en savoir plus, toujours plus, jusqu’à finalement envisager la possibilité de le revoir, sans doute pour en avoir le coeur net, sans doute pour me faire ma propre idée sur ce demi-frère. Ou, alors, sans doute pour enfin lever le voile de mystère qui semblait envelopper l’histoire de leur famille brisée et comprendre. Comprendre pourquoi Julian ne m’avait jamais parlé de lui. Comprendre comment ils avaient bien pu en arriver là.
J’étais seule, dans cette salle d’attente, simplement parce que je n’avais pas pris la peine de parler de mes recherches à Julian ; principalement parce que je ne voulais pas le déranger et sûrement, aussi, parce que je préférais attendre avant d’avoir cette discussion avec lui. J’étais seule, oui, parce que les journées me paraissaient longues depuis que j’étais enceinte et confinée à la maison, depuis que j’étais orpheline de mère et mariée à Julian. J’étais seule parce que le mystère qu’incarnait Jacob Fitzgerald avait occupé mes journées solitaires. J’étais seule par bêtise, également. « Madame Fitzgerald ? » Je relevai la tête, par encore tout à fait habituée à ce qu’on m’appelle ainsi, désormais. « Maître Fitzgerald est prêt à vous recevoir, »  J’hochai la tête en suivant l’assistante. Mes paumes abimées me firent souffrir au contact de mes roues mais je ne ralentis pas mon allure. Mes gestes étaient mesurées. Elle m’annonça auprès de Jacob et je passais finalement l’encadrement de la porte de son bureau. Je relevai la tête pour l’observer et lui adressai un sourire. « Bonjour, Jacob, »  lui dis-je. A vrai dire, je n’étais même pas sûre qu’il se souvienne de moi. J’avais simplement été une très proche amie d’une de ses—innombrables, sans doute—ex-petites amies. Je me souvenais de lui, en tout cas. Mais, en cet instant, j’eus presque l’impression de redécouvrir son visage, ses traits. J’eus presque l’impression d’enfin voir Julian dans son allure et je me figeai pendant quelques instants, le temps de prendre sur moi et faire comme si rien n’était. « Eugenia Fitzgerald, même si j’étais encore Eugenia Lancaster la dernière fois qu’on s’est croisé, »  me présentai-je. J’omis le fait que je tenais encore sur mes deux jambes la dernière fois qu’on s’était vus également, préférant insister sur mon nom de famille. « Une amie d’Alexandra Wood-Bower, »  complétai-je. Mon sourire était toujours présent sur mes lèvres. J’espérais que cela ne se sentait pas que j’étais mal à l’aise ; je n’étais pas très bonne comédienne mais je prenais tout de même sur moi du mieux que je pouvais. Comme je pouvais, à vrai dire.
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() message posté Dim 20 Déc 2015 - 21:30 par Invité

Il était tôt. Trop tôt sûrement. Mais j’appréciais toujours l’heure d’avance sur mon emploi du temps qui me permettait de me préparer tranquillement à une nouvelle et souvent furieuse journée d’entretiens et d’audiences. Méthodiquement, je lisais les noms apposés par la secrétaire sur mon agenda pour me rappeler les affaires, sortir les dossiers et ne rien oublier. J’étais un peu maniaque. Je martelais à qui voulait l’entendre que l’organisation était la clé. Alors je me donnais à mon rituel, parcourant les noms, les uns après les autres … jusqu’au sien : Eugenia B. Fitzgerald. Un de mes sourcils s’arquait sur le coup. Et non pas parce qu’elle portait le même nom que moi mais parce que ce nom complet m’interpellait. Il me rappelait quelque chose … Quelque chose d’amer qui guida machinalement ma main jusqu’au premier tiroir de mon bureau. Là, je soulevais quelques dossiers et attrapais ce bout de papier presque caché que l’on aurait voulu oublier. Mes doigts effleuraient le grain et les lettres noires. Eugenia B. Lancaster & Julian P. Fitzgerald.

Résigné, je soupirais longuement. Les sourcils sur mon front se fronçaient et mes doigts sur le papier se serraient. Ça y’est, c’était donc le moment. Le moment où mon passé, mon histoire déciderait de me rattraper pour me confronter à ce que j’ai fuis toute ma vie. N’aurais-je pas pu y échapper ? Pouvais-je avoir un peu de répit ?

Elle ne viendra pas. Je ne la recevrais pas.

Mes dents grinçaient les unes contre les autres tandis que je me levais brusquement pour faire face à l’imposante baie vitrée. A travers celle-ci je contemplais le soleil qui se levait et la ville qui s’éveillait paisiblement. Un spectacle hypnotisant qui caressait mes rétines et contribuait à me calmer, à m’apaiser.

[…]

Les heures suivantes, j’avais assuré mes entretiens avec professionnalisme. Il fallait dire que j’étais habitué et ce, depuis mon plus jeune âge, à laisser mes problèmes à la porte d’entrée. Quel qu’il soit. J’avais écouté, pris note et discuté stratégies, comme si de rien était. Et le temps était passé, celui du prochain rendez-vous tant redouté était arrivé.

J’espérais encore qu’Helen, la secrétaire s’excuse de l’annulation du rendez-vous mais la porte s’ouvrait et je me levais. Son nom se répandait dans la pièce et elle me saluait, me glaçant sur place. Moi, Jacob Fitzgerald, qui l’étudiait de biais. « Bonjour. » D’un signe de tête, j’intimais à Helen de quitter le bureau et reportais mon attention sur la brune en fauteuil. Ses jolis traits me semblaient vaguement familiers sans que je ne puisse replacer la situation et son contexte. Fort heureusement, Eugenia m’aidait en réanimant des souvenirs morts aujourd’hui …

Alexandra.

Comme si ça ne lui suffisait pas. Comme si porter le nomFitzgerald ne lui suffisait pas. Il fallait aussi qu’elle fasse partie de mon passé. Toutes les femmes de Londres avaient-elles un lien de près ou de loin avec elle ? « Je doute que ce soit Alexandra qui vous ai guidé jusqu’à moi. Que puis-je faire pour vous ? » Le sourire narquois, je ne montrais rien et pourtant, c’était le chaos dans ma tête. Cette fille venait de me piéger. Elle venait de me prendre en otage dans mon propre bureau, là où je me pensais intouchable. Elle venait me trainer dans la boue, quand je m’en pensais à peine sorti et je ne voulais pas être sympathique avec elle. Mon regard clair s’était assombri, l’ironie dans ma voix s’était éteinte.

D’un nouveau signe de tête je l’invitais à s’approcher, écartant une chaise du bureau pour qu’elle puisse s’y glisser avec son fauteuil. Puis, plutôt que de contourner le bureau pour me rassoir au fond de mon siège en cuir, je m’appuyais face à elle, contre celui-ci, l’air faussement décontracté, faussement pressé. Que voulait-elle, que venait-elle chercher ici, quelle était le but de cette entrevue ? Je sondais ses prunelles brunes à la recherche d’un indice, d’une réponse.

« Je me souviens. Cependant à l’époque, il n’y avait pas de fauteuil. » Ce n’était certainement pas de cette façon qu’aurait commencé une conversation avec n’importe qui, mais j’étais loin d’être n’importe qui et je voulais qu’elle le comprenne. A ces quelques mots, qu’elle sache à quoi s’en tenir. Peu importe ce qu’elle était venue chercher, j’allais lui démontrer qu’elle ne devait pas espérer quoi que ce soit de moi, qu’elle serait déçue de toute façon …
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() message posté Mar 29 Déc 2015 - 14:40 par Invité

Jacob & eugenia — he exhaled his darkness like constellations. he was half a human, half a hurricane, a half that’s living to destroy and a half that’s trying to survive. ✻ ✻ ✻  J’étais mal à l’aise, en sa présence, mais j’espérais presque naïvement qu’il ne se rende compte de rien. Mon expression était calme, sereine, comme s’il était tout à fait normal que je me trouve dans son bureau en cet instant. Je jouais un jeu auquel je n’étais pas la plus forte mais je continuais de m’enfoncer dans mes idées malgré tout ; je refusais de faire demi-tour maintenant qu’il était trop tard. Je refusais de faire demi-tour alors que je me trouvais enfin devant un membre de la famille de Julian qui méritait peut-être son attention. Je refusais de faire demi-tour quand je pouvais finalement avoir des réponses à mes questions, des réponses à ces interrogations nébuleuses qui ponctuaient mon esprit désabusé. J’étais idiote, j’étais bornée. J’étais fière, aussi, sans trop m’en rendre compte. Au fond, je n’étais pas sûre de vouloir en savoir plus sur Aïda, sur George Fitzgerald, sur la mère de Jacob. Il s’agissait de leurs affaires, de leurs histoires, de leurs conflits. Mais c’était plus fort que moi. Je voulais savoir pourquoi Julian et Jacob se comportaient comme si l’autre n’existait pas. Je voulais savoir pourquoi ils s’ignoraient alors qu’ils étaient demi-frères.
Je me cachais derrière l’excuse que les Fitzgerald me concernaient, désormais, puisque j’en étais devenue une ; mais, au fond de moi, je savais très bien que j’entrais en terrain miné, en terrain hostile. Je n’avais aucune légitimité à être ici, à vouloir en découvrir plus. Une bague à mon doigt ne signifiait pas grand chose dans les grands conflits familiaux ; elle n’était qu’un détail alimentant les faux-semblants.
Je ne faisais pas vraiment partie de la famille Fitzgerald, au fond. J’étais toujours une Lancaster. Et je le resterais.
Chez les Lancaster, on se soutenait, entre demi-frères et demi-soeurs. Chez les Lancaster, on riait presque du nombre de femmes que notre père avait bien pu fréquenter, tenter de construire une vie, avant de finalement abandonner. Je ne lui en avais pas voulu d’avoir délaissé ma mère pour une autre, et il en allait de même avec Bartholomew et Riley, nés avant moi d’autres femmes, encore. C’était comme cela, chez les Lancaster, oui.
Mais pas chez les Fitzgerald.
Un sourire flottait malgré tout sur mes lèvres. Avec le temps, j’avais appris à ne pas me laisser démonter facilement, et feindre une force que je n’avais pas faisait partie de mes défenses. Tout, chez Jacob, me rappelait Julian ; cela allait de son allure à sa façon de me saluer, de son expression marquée par un profond dédain à son regard analytique qui semblait sur le point de me descendre. Cela me troublait, oui. Cela me troublait de constater que toutes ces choses faisaient sans doute partie de leurs gènes, puisqu’ils n’avaient même pas été élevés ensemble. Je réprimais un frisson, tandis que Jacob reprenait la parole. « Je doute que ce soit Alexandra qui vous ai guidé jusqu’à moi. Que puis-je faire pour vous ? » me demanda-t-il. Il me fit signe d’avancer, retirant un fauteuil en face de son bureau pour que je puisse m’installer.
Je posai mes mains sur mon fauteuil pour m’approcher vers l’espace vide en face du bureau. Il n’alla pas s’installer de l’autre côté, dans son fauteuil, non ; à la place, il me fit face, en me dominant de sa taille. Son regard était presque analytique ; il me sondait, détaillait mes prunelles comme s’il cherchait des réponses aux questions muettes qui résonnaient dans son crâne. « Je me souviens. Cependant à l’époque, il n’y avait pas de fauteuil. » Un sourire narquois avait pris possession du coin de ses lèvres. J’étais troublée par sa remarque, troublée parce que j’imaginais parfaitement Julian dire la même chose. Leur ressemblante était de plus en plus flagrante et cela me perturbait. Perturbait réellement. « Beaucoup de choses peuvent se passer en l’espace de trois ans, »  notai-je finalement, sur le ton de la conversation. Je préférais ne pas m’offusquer à sa remarque sur mon fauteuil. Sur mon handicap. J’étais suffisamment lucide pour me rendre compte qu’il s’agissait de la provocation.
Pour me rendre compte qu’il savait déjà pourquoi j’étais là sans pour autant évoquer le sujet de lui-même.
Il n’en avait pas parlé directement. Je n’étais pas déterminée à le faire non plus.  « Je suis là pour vous demander conseil, »  finis-je par dire, sans plus m’attarder sur la question de mon nom de famille pour le moment. « Je suis un sujet-test dans un programme d’expérimentation qui consiste à… Peu importe des détails scientifiques. Il a pour but de faire remarcher les personnes ayant eu leur moelle épinière sectionnée comme moi, »  expliquai-je. « J’ai récemment appris que j’étais enceinte et mon médecin a tenté d’influencer ma décision et celle de mon mari non pas pour ma sécurité mais pour que je puisse rester dans le programme. Je voudrais donc avoir votre avis là-dessus, si ça vaut la peine de porter plainte parce qu’il a quand même réussi à affoler mon mari. »  J’haussai les épaules avant de prendre un dossier posé sur mes genoux et lui tendre.  « Après tout, c’est un Fitzgerald. »  En soi, mon problème était réel ; cela faisait des années que mon médecin m’influençait pour le bien de son programme. Des années qu’il tirait les ficelles, presque. Mais, au fond, en cet instant, cela me paraissait bien dérisoire. Ce n’était qu’une excuse.
Encore une.
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() message posté Ven 1 Jan 2016 - 18:27 par Invité

Beaucoup de choses peuvent se passer en l’espace de trois ans …

Ses quelques mots prononcés me laissaient silencieusement songeur. Eugénia n’avait jamais eu si raison et si tort à la fois. Effectivement, il semblait s’être passé beaucoup de choses dans sa vie. Un fauteuil, un mariage … Des évènements qui bouleversent, qui transforment une vie. Mais je ne pouvais pas en dire autant de la mienne. Personnellement, j’avais l’impression d’être au point mort, que ma vie s’était arrêtée il y’a exactement trois ans …

En trois ans rien ne m’avait affecté. Rien ne m’avait concerné. C’était comme si j’avais vécu sans vivre dans une routine aliénante qu’on pourrait effacer sans mal. Aucun événement n’était notable, aucune anecdote n’était à partager. Ma vie n’était qu’un vide qu’elle venait combler de son aplomb.

Un aplomb que j’étudiais avec une certaine curiosité. Etait-elle réellement cette femme ? Celle qui paraissait déterminée et imperturbable malgré ses quelques moments d’égarements, de troubles que je pouvais déceler dans ses silences. Des silences passés à m’observer de ses deux prunelles brunes et profondes comme si elle me transperçait ou apercevait une silhouette faites d’ombres qui me collait à la peau me mettant presque mal à l’aise. Presque, car il m’en fallait plus, beaucoup plus pour fléchir devant qui que ce soit. Et je n’étais pas prêt, comme elle à me laisser submerger. Ce que j’admirais chez elle, en un sens. J’aimais les femmes de caractère. Celle qui ne se laissait pas déstabiliser. Les autres alimentaient ces élans de machisme dont je faisais parfois preuves …

Mais cette once d’admiration que j’éprouvais envers elle et son audace ne légitimait pas sa présence dans ses quatre murs. Une présence qu’elle s’évertuait à expliquer rationnellement, en dehors de toutes questions personnelles. Cette rencontre n’avait donc rien à voir avec le lien que je m’évertuais à ne pas établir avec son mari ? J’avais encore du mal à y croire mais je n’allais pas laisser passer cette possibilité qu’elle me donnait d’échapper à des discussions plus personnelles.

Avec attention, je l’écoutais me parler de sa situation, comme je l’aurais fait pour n’importe quel client, butant pourtant sur quelques mots. Elle était enceinte. Mon regard clair glissait vers ce ventre qui cachait encore la grossesse. Ils allaient être parents et je crois, je crois que je ne l’écoutais plus. Envahi de sentiments mêlés, étranges qui noués ne voulaient rien dire ou dont je ne voulais peut-être pas comprendre le sens. Il allait être père sans que je n’aie tracé le chemin, il allait construire une famille sans que je n’en possède l’ombre d’une.

Il allait obtenir ce que je n’avais pas. Encore une fois.

Brusquement, je sortais de mes réflexions et reportais mon regard sur le dossier initialement posé sur ses genoux qu’elle me tendait et que je feuilletais. « Votre médecin n’a pas le droit d’influencer vos décisions. Il doit vous conseiller, vous informer des risques, mais en aucun cas, vous donner son opinion. Ce n’est pas déontologique. » Non ça ne l’était pas et il n’allait pas détruire la vie d’une femme ou d’un couple pour ses ambitions professionnelles. Le dossier d’Eugénia était exactement le genre de dossier pour lesquels je me battais, parce qu’il y’avait quelque chose à défendre, quelque chose à sauver. « Il est le seul à vous suivre ? Il y’a un collège de médecin dans cet essai ? Si ce n’est pas le cas, vous devez demander un second avis à un professionnel détaché. » Songeur, je me saisissais de son dossier et je repassais derrière mon bureau pour prendre place dans mon siège. Stylo en main, je cherchais une feuille de papier pour noter quelques noms quand elle appuya sur le nom de son époux. Là, je m’arrêtais et levais mon regard vers le sien. Un regard qui la défiait de dire un mot de plus. Un regard qui la questionnait sur ses réelles motivations. Etait-ce un jeu ? Me faisait-elle perdre mon temps ? Je fronçais les sourcils, prêt à tout abandonner au moindre mot de trop. « Je vais vous faire une liste de médecin que je connais et qui pourront vous donner un second avis. Tant que vous n’aurez pas l’avis d’un autre praticien, vous n’aurez rien de solide à lui opposé. Porter plainte n’aurait aucun sens … » Je la quittais du regard pour noter les noms sur la feuille et siffler quelques mots : « Faites attention à ce que vous mettez en avant. L’aspect médical oui, mais vos histoires avec votre mari n’intéresseront aucun commissariat et aucun tribunal. On ne porte pas plainte parce que son mari est affolé … » C’était ridicule. Ridicule de l’avoir dit mais aussi de l’avoir souligné. Je voulais simplement qu’elle comprenne, que ce sujet ne me concernait pas et qu’il ne m’intéressait pas.
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» these are different constellations, from the ones that you've described (elsa)
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