"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici tu es bémol et moi je suis dièse / poppy 2979874845 tu es bémol et moi je suis dièse / poppy 1973890357
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tu es bémol et moi je suis dièse / poppy

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() message posté Dim 5 Avr 2015 - 14:31 par Invité
but these stories don't mean anything, if you've got no one to tell them to ☇ Jules regardait au dessus de lui, ah tien, le plafond tombait en ruine aussi. Mais son regard fut attiré par le rat qui passait dans un coin. Il tira longuement sur son joint et enfonça son autre main dans sa veste en jean. A côté de lui, Elliot avait l'air tellement enthousiaste, Jules gardait sa mine fermée, pas du tout amusée. En fait il n'arrivait pas à voir ce qui mettait Elliot dans tous ses états comme ça. Et pourtant, il avait l'air ravi. Il se baladait dans cette espèce de local délabré et minuscule en disant tout un tas de truc, du genre "et là un poster de géant, et là un bar, et là un fauteuil en cuir" on aurait dit une femme en clock le jour des soldes chez Ikea. Jules tira à nouveau sur son joint et respira profondément. Elliot, ses cheveux gras et son chapeau vissé sur la tête s'approchèrent de lui, avant de conclure : Et donc, vu que t'as de l'argent de côté depuis que ton père est clamsé, j'me suis dis qu'on pourrait investir tous les deux. Jules arqua un sourcil. Enfin, surtout toi. Mais je payerais une part. Tout ce que je te demande, c'est l'arrière boutique. Jules tandis le joint à Elliot et mit son autre main dans son autre poche pour faire quelques pas, regardant autour de lui. L'endroit était miteux et exigus et il n'y avait qu'une seule fenêtre exposée plein nord. Les autres murs étaient sans doute mitoyen à des bordels si on en croyait le bruit. Cependant, il fallait avouer qu'en face se trouvait un bar sympa. Alors, t'en dis quoi ? Tu dessines bien mec, et tu sais te servir du matériel. Et moi j'ai besoin d'un local pour organiser mes deals et entreposer la marchandise. Jules grimpa sur des planches de bois posés à même le sol, sans doute le vestige de travaux qui avaient été commencé et jamais finis. Il essaya de parcourir toute la planche en équilibre, tendant les bras comme une funambule. Mais il ne parvint à parvenir que quelques centimètres. Tu sais, je fais ça pour toi. Ca te permettrait de te changer les idées. Jules leva la tête vers Elliot, il avait l'air réellement désolé pour son ami. Mais vraiment, super compatissant et tout le bordel. C'était tellement sincère... qu'en fait ça ne l'était pas du tout. Deux secondes plus tard, Elliot explosa de rire, suivit par Jules. Non, en fait j'ai juste besoin d'une couverture, d'un local et de quoi blanchir mon fric. Mais j'me suis dis qu'on pourrait faire d'une pierre de coup. Tu ferais un tatoueur génial, t'as déjà le look. Jules eut un petit sourire. Où est-ce que tu as dis que tu voulais le mettre, le fauteuil en cuir ?

Jules n'avait jamais rien fait de sa vie, il n'avait jamais eu aucune ambition, il n'avait jamais entreprit quelque chose. Son seul talent restait sa musique et ça encore il le faisait avec paresse. Au lieu de démarcher des producteurs, faire une maquette, l'envoyer à des studios comme tout jeune artiste qui veut percer dans le milieu il se contentait d'un public d'habitué dans des bars qui acceptaient de le laisser jouer moyennement finance et open bar. Pour la première fois de sa vie, envisager la possibilité de monter une affaire lui avait traversé l'esprit. Peut-être était-ce la proposition des 20 pourcent de bénef sur le trafique d'Elliot, ou bien seulement qu'il avait besoin de s'occuper l'esprit pour y chasser sa petite poupée russe. Il aurait aussi pu de ce pas accepter l'offre incroyablement stupide de son copain le camé notoire des rues de Londres. Ouais il aurait pu, mais au lieu de ça, il avait demandé à la seule dont l'avis comptait vraiment pour lui. Lui donnant rendez-vous devant l'endroit en question elle avait rapidement répondu qu'elle serait là quand elle aurait terminé quelques croquis. Allons bon, Jules avait une passion pour les conneries enfantines qu'elle dessinait. Ca faisait sans doute du fait qu'il avait la maturité d'un gosse de cinq ans, qui sait ? Alors voilà, notre tatoué était assit sur les marches devant le local pourrave qu'on pouvait peut-être acheté, une bière à la main. Il regardant en face, les gens qui squattait le bar miteux, attendait patiemment. Un rail de coke avait été sniffé quelques secondes plus tôt. Poppy avait exprimé plus d'une fois son désaccord avec le mode de vie de son frangin, et si normalement ce genre de discours glissait sur Abberline mâle premier du nom, quand ça venait de Poppy, il se disait qu'il pouvait bien faire un effort, non ? Pour au moins ne pas le faire devant elle.

Enfin elle arrivait. Jolie comme un coeur, sa grande pochette à dessin sous le bras. Jules eut un sourire dès qu'il la voyait. Poppy c'était un peu toute sa vie. Sa seule alliée, la seule qu'il était sûr de ne jamais perdre. C'était ça d'avoir un jumeau. On n'est jamais seul. Et si Jules se complaisait dans cette tour de la solitude (wesh superman, t'as rien inventé, Jules avait inventé le concept!) au final, il ne l'avait jamais été -seul j'entend. Même dans le bide de son anorexique de mère il ne l'avait pas été. Il avait toujours partagé un lit superposé avec sa frangine, ou même un lit tout court. Combien de fois elle était venue dormir à côté de son frère, portant des pyjamas stupides assortis, quand elle avait trop peur de son père pour dormir seule dans le lit du dessus ? Et puis au petit dej, elle tartinait les tranches de pain de mie de nutella tandis qu'il préparait les bols, pour ensuite squatter une heure ou deux devant american dad et se marrer à l'unisson. Et puis en cours, vissés à leur chaise, les uns à côté des autres, elle lui soufflait les réponses de l'interro de maths pendant qu'il faisait diversion en envoyant des boulettes de papier mâché sur le prof. Jules et Poppy, ils étaient collés à la glu tous les deux. C'était donc naturel qu'il veuille lui parler de son projet, du seul projet qu'il n'avait jamais eu en fait avant de prendre une décision. Donc, Jules se leva pour accueillir sa jumelle, la prit rapidement dans les bras avant de se baisser pour sortir du pack une autre bière qu'il lui tendit. Alors, t'as finis les dessins ? pour une fois c'était une question sincère, parce que ça l'intéressait vraiment ce qu'elle faisait, ce qu'elle créait. Non, pour de vrai. Quand il était avec elle, Jules était un autre homme, je vous le promet. Sans attendre sa réponse il lui prit des mains sa planche à dessins et l'ouvrit, avant de se rasseoir devant le local, sur les marches. Pas mal. commenta-t-il avec un sourire. Mais Poppy ne s'intéressait pas tant que ça à son art, regardant devant elle, se demandant sûrement pourquoi son frère lui avait donné rendez-vous ici. Jules bu une gorgée de sa bière avant de dire, avec un petit air fière de lui, fière de présenter quelque chose à sa soeur habituée à ce qu'il ne fasse tout simplement rien. Ok, alors t'en pense quoi? Penser quoi de quoi devait-elle se demander. Ouais, Jules et Poppy ils avaient des petits dons de télépathes l'un avec l'autre. Jules se leva à nouveau, se posta à côté de sa soeur, enroulant son bras autour de ses épaules. Elliot, tu sais mon pote. oui elle savait, pendant sa période rocky-punky elle l'avait elle aussi fréquenté, c'était loin tout ça. Il veut qu'on se lance dans un business, genre, salon de tatouage et compagnie. J'me dis... pourquoi pas. Ca m'occupera. T'en pense quoi ? Ouais ça va sûrement foiré, je sais mais... Les pensées de Jules défilaient rapidement dans sa tête, comme c'était le cas à chaque fois qu'il sniffait un peu trop. La coke, ça fait cet effet, vous me direz.
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() message posté Dim 5 Avr 2015 - 23:29 par Invité
Tu es bémol et moi je suis dièse. Jules.
   
Tout à mon art, je ne voyais pas l’heure passer. Concentrée, je fronçais les sourcils et faisais la moue sans même m’en rendre compte. Exerçant mon talent sur un format A3 je n’étais plus vraiment moi. C’était ce crayon HB, cette musique entrainante provenant de mon iPod et allant directement dans mes oreilles par le biais de mes écouteurs, et ma main droite s’exprimant librement. J’avais toujours eu cette sensation de liberté face à une page vierge. Cette sensation que l’on ne peut jamais avoir en vrai à moins d’être totalement inconscient. Car dès lors que j’avais été en âge de me raisonner un minimum j’avais su, que la liberté n’était qu’une vaste blague inventée pour qu’on ne pète pas tous un câble et que ça ne se finisse pas en anarchie totale. Le côté de mes doigts grisés à force de m’être appuyé sur des zones où j’avais déjà tracé des traits je me relevais pour me frotter les mains l’une contre l’autre prenant un peu de perspective. Ma fée en haut à gauche avec une aile un peu plus basse que l’autre et faisait un peu désillusionnée. Impossible de rendre ça à mon patron. Autant pour une exposition indépendante j’aurais pu laisser mon travail ainsi car le public se serait attendu à quelque chose de brute, de vrai. Mais ce n’était pas le cas dans l’entreprise où je travaillais. Nous vendons du rêve aux enfants, tout doit être symétrique, parfait, harmonieux, tout doit leur faire perdurer cette innocence cette sensation de liberté qui leur sera cruellement ôtée plus tard. Et même si je ne pouvais m’empêcher d’être cynique de temps en temps je devais avouer que j’aimais ça. Procurer ce genre de sensation à ces petits êtres innocents. J’avais l’impression de les protéger de toutes les choses négatives, la guerre, la faim dans le monde, les meurtres, comme se plonger dans les illustrations que je pouvais leur livrer les protégeait un peu de tout ça. Ou au moins, leur permettait de s’éloigner de ces horreurs pour un temps au moins.

Un instant, je penchais la tête tentant de déceler d’autres endroits à améliorer. Puis je me tournais vers les autres dessins que j’avais faits ce soir. Ils semblaient toujours aussi corrects que lorsque je les avais regardés une demi-heure plutôt. Je me tournais vers mon bureau pour constater que mon portable clignotait signalant l’arrivée d’un message texte. Je mettais mon iPod dans ma poche et récupérait le smartphone en souriant dès lors que je découvrais l’expéditeur. Jules. Il était assez tôt pour qu’il se soit mis en galère quelque part. Néanmoins, en vingt-cinq années de vie j’avais appris que rien n’était impossible avec celui-là. J’ouvrais rapidement le message et arquais un sourcil en constatant qu’il me demandait de le rejoindre à une adresse qui ne me disait rien du tout. Regardant l’étalage de croquis autour de moi, je lui répondis que je finissais ce que j’avais à faire et que je le rejoignais après. Posant mon portable sur mon bureau, je le fixais un moment me demandant ce qui se passait avec Jules. Cela ne semblait pas urgent en soit, mais il voulait que je le rejoigne. Je haussais les épaules et me tournais vers ma grande feuille A3 grisée de personnages fantastiques, et m’agenouillais de nouveau pour travailler. Oui. J’avais des bureaux dignes d’architectes dans mon bureau ici à la boite. Mais je détestais travailler dessus. J’avais toujours aimé travailler par terre, dans des positions peu homologuées la plupart du temps et qui me valait bien souvent des œillades peu catholiques de la part de mes collègues masculins et faisait presque constamment lever les yeux au ciel des femmes qui travaillaient ici et qui étaient de pures féministes qui n’aimaient pas trop que je passe mon temps à dessiner à quatre pattes. Tant pis pour elles. Une fois de plus, tant que le patron ne disait rien je faisais bien comme je voulais. C’était mon crédo depuis que j’avais été engagée, et l’homme avait toujours été satisfait de mon travail.

Quinze minutes plus tard la maudite fée avait enfin un air enfantin à la fois malicieux et rassurant et sa maudite aile était au bon endroit et ne semblait pas avoir été écrasée par un géant qui aurait réussi à l’attraper. Haussant les épaules, je rassemblais mes croquis de l’après-midi et les rangeait dans ma pochette à dessin. C’était une habitude depuis des années maintenant, parcourir la ville avec une pochette sous la main. Depuis que j’avais commencé mon école à vrai dire. Penser à Oxford me faisait immédiatement penser à mon jumeau. Sans Jules jamais je n’aurais pu entrer à l’école. Jamais je n’aurais pu avoir un diplôme provenant d’une si bonne université et je n’aurais probablement pas ce job duquel je me plaignais bien souvent mais que j’aimais plus que tout car me donnant une grande liberté tout en me permettant de faire quelque chose qui m’épanouit chaque jour. Puis, remettant mes chaussures – car il ne fallait vraiment pas penser que je travaillerais avec, et puis quoi encore – je songeais au prix que cela avait couté à mon frère. A l’état dans lequel il était depuis, à sa descente aux enfers alors que je n’aurais pas cru sa possible. Secouant la tête je récupérais ma veste, jetais mon portable dans mon sac et ma pochette sous le bras je quittais le bureau prenant soin d’activer l’alarme car j’étais la seule à trainer ici aussi tard. Tous les autres avaient au moins quelqu’un qui les attendait à la maison. J’étais la plus jeune, et la seule célibataire de la boite. Mais ce statut me convenait parfaitement bien. J’avais mon travail, mes amis, ma fratrie, et surtout Jules. Ça me suffisait amplement, ça m’avait toujours suffit.

Une fois dans le quartier, je relisais l’adresse avant de secouer la tête me demandant ce qu’il pouvait bien faire dans ce coin-là de Soreditch. Puis tranquillement je m’avançais alors qu’autour de moi il y avait de moins en moins de monde. Rapidement je me surpris à m’inquiéter pour lui, même si mon instinct me disait que rien de grave ne lui était arrivé. Lorsqu’il était trop mal à cause de la drogue, ou trop mal tout court j’avais une drôle de sensation. Je le savais, c’était comme ça, ça avait toujours été comme ça. Mais là, il était… dans son état basal, du moins c’était ce que je ressentais. Et si notre connexion merdait ? Non, elle n’avait jamais eu de problèmes alors pourquoi ça commencerait aujourd’hui ?
Soudainement, mon inquiétude fut réduite à néant. Lorsque je le vis sa bière à la main sur ce porche miteux j’eus l’impression de respirer de nouveau. Il m’arrivait d’avoir peur pour lui, vraiment. C’était terrifiant d’évoquer ne serait-ce que l’idée de le perdre un jour. Je ne pourrais pas continuer à vivre, à être moi sans Jules faisant partie de ce monde. C’est probablement la partie la plus cruelle lorsque l’on a un jumeau. Le lien est tellement fort que s’en est déchirant parfois rien que de penser à se perdre. Je refoulais mes angoisses archaïques et regardait l’environnement attentive. S’il m’avait demandé de le rejoindre ici et pas ailleurs c’était qu’il avait une idée derrière la tête. Je tournais la tête vers un petit bar fréquenté uniquement par des hommes pour l’heure, plusieurs me regardaient et je me retenais de leur faire un doigt d’honneur décidant de me concentrer sur mon objectif. Les dix mètres me séparant de mon autre moitié.

Alors que j’arrivais en face de lui, il se leva et je soupirais d’aise lorsque nous nous serions dans les bras l’un de l’autre. Bon sang ce que c’était rassurant de voir son visage – certes pâle et émacié – mais tout de même en proie à un minimum de vie. Ces dernières années je m’étais habituée à me satisfaire de ce que je pouvais concernant son état physique et mental, et même si ça ne m’enchantait pas je faisais avec. Je récupérais tranquillement la bière qu’il me tendait en souriant. Mes amis me demandaient pourquoi je ne buvais pas du vin comme toutes les autres jeunes filles de mon âge. Voilà pourquoi. Jules et moi avons toujours eu le même palais pour l’alcool. Des trucs simples, ou des trucs forts. Alors je ne supportais pas les cocktails de fille ou encore les vins acidulés qu’elles aimaient toutes. Je buvais une gorgée avant de répondre sa question en hochant la tête alors qu’il avait déjà les mains sur ma pochette. «  Oui, ça a été laborieux mais j’ai fini », je lui répondais tranquillement en souriant devant son air sérieux cependant qu’il observait mes créations. Puis je tournais la tête vers la devanture devant laquelle il était assis il y a quelques instants. Cela ressemblait bien au pas de porte d’un magasin. Pourquoi diable Jules serait devant le pas de porte d’un magasin à m’attendre pour me parler de quelque chose ? Plusieurs idées cheminaient dans mon esprit sans que je ne puisse me résoudre à en choisir une. « Ok, alors t'en pense quoi? »  me demanda-t-il avec un air qui pouvait se vouloir enjoué venant de Jules. Parce que oui, bien sûr rien n’était conventionnel avec mon jumeau. Contrairement à moi, il ne sautillait pas partout lorsqu’il était excité par quelque chose, néanmoins je voyais bien qu’il y avait une lueur d’excitation dans son regard et elle n’était pas due à une quelconque substance illicite, car je connaissais aussi le Jules drogué à tout et n’importe quoi.

Une fois de plus je portais mon regard sur la devanture face à nous, et je me disais que peut-importe ce que cela pouvait être c’était un projet, quelque chose dans quoi Jules semblait vouloir s’engager. Et ça c’était bien, c’était quelque chose, un pas en avant, alors je trouvais ça positif. J’allais d’ailleurs me poser la question quant au fait si je ne devais pas sautiller de joie lorsqu’il prononça le prénom d’Elliot. Aussitôt je vrillais mon regard dans celui de Jules et le regardais sans vraiment le voir. Mes souvenirs me renvoyaient à une époque bien différente de ma vie. A une Poppy qui aurait ris des bottines à talon que je portais aujourd’hui, d’un rire débile, d’un rire totalement stone. Bien sûr, j’avais moi aussi testé un tas de substances illicites. Je n’étais pas fière de tout ce que j’avais pu faire, mais je ne serais pas celle que je suis si je n’avais pas été la Poppy que j’ai été. A l’époque, j’étais plutôt proche d’Elliot, jamais trop cependant, il y avait Jules. Cela n’aurait peut-être pas stoppé Elliot mais ça m’avait stoppée moi. Même totalement déchirée je savais quand même que si il m’avait blessée trop profondément mon frère aurait rapidement pu déraper. Alors j’avais évité, et c’était un bon choix puisqu’Elliot était un dealer à présent, définitivement pas prêt à arrêter ce qu’il faisait.

La voix de mon frère me fit sortir de mes souvenirs, et oui il avait bien un projet. Il voulait construire quelque chose, il voulait essayer. Tout en restant très défaitiste, mais il voulait essayer quand même. Ca l’occuperait qu’il disait. Je souriais décidant d’oublier le ‘et compagnie’ dont je pensais comprendre la signification. L’attrapant par le bras je l’attirais à l’intérieur en prenant une autre gorgée de ma bière avant de me tourner vers lui. « Expliques-moi comment tu vois l’endroit ! » je lui demandais enjouée bien décidée à le soutenir comme toujours « Pour mon avis, je trouve ça cool comme idée. Je sais que tu sais dessiner, et ça fera plus que t’occuper se sera faire quelque chose que tu aimes Ju’, et ça c’est bien. Ça fait partie des choses qui rendent heureux. » Je posais mes affaires dans un coin et m’avançait en prenant garde de ne pas tomber dans un trou, testant le sol au fil de mes pas « Je t’aiderais pour peindre et réparer si tu veux. Et ça ne va pas foirer Jules, je sais que tu peux le faire si tu le veux vraiment. Après tout si je suis si douée tu ne peux pas être totalement nul puisque tu es mon jumeau ! » j’argumentais sûre de moi en souriant avant de le rejoindre et d’avancer ma bière vers la sienne histoire de trinquer.
crackle bones
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() message posté Lun 20 Avr 2015 - 8:46 par Invité
but these stories don't mean anything, if you've got no one to tell them to ☇ Poppy avait cette particularité quand elle regardait dans les yeux de son frère. C'était un petit rien, à peine perceptible. Bien sûr, Jules s'en rendait compte, parce qu'il se rendait compte de tout la concernant. Bah oui, difficile à imaginer cette relation fusionnelle entre eux. Ils se ressemblaient beaucoup tout les deux, à un détail près vous me direz. Poppy c'était la joie de vivre pour eux deux, elle était heureuse pour deux. C'était comme si, avec sa bonne humeur constante elle essayait d'insuffler un peu de joie de vivre à son frangin, qu'elle respirait pour eux deux. Enfin, je disais qu'elle avait un truc dans son regard quand elle regardait Jules. C'était un mélange d'admiration, d'amour et d'inquiétude. Pas l'inquiétude pleine de pitié que Jules attirait chez tous les autres. Non, Poppy c'était un regard bienveillant. Poppy c'était un petit ange posé sur une épaule. Poppy c'était la seule qui n'énervait jamais Jules avec son attitude maternelle mais pas trop. Ah, Poppy.

Quand elle tendit ses dessins, Jules ne pu s'empêcher de s'en amuser de longues secondes. Il adorait ces histoires fantastiques, il adorait le coup de crayon de sa soeur et ses idées un peu tordues. La drogue l'aidait à être aussi sensible à l'univers des plus petits vous savez. Poppy le savait bien, elle ne disait rien pour autant. De toute façon, elle était en suspense, pendue aux lèvres de son frère, attendant de savoir la raison de sa venue ici. Craignait-elle une mauvaise nouvelle, le genre d'idée de merde que Jules avait eut tout au long de sa vie ? "J'ai vendu le loft pour vivre dans un squatte avec Elliot et des camés notoires, on s'échange des seringues et on couche tous ensemble. Oui, je suis devenu homo aussi, ca colle plus à ma personnalité". Ce genre d'idée sortie du chapeau, un chapeau non pas de magicien mais de toxico. Car oui, les toxico ont ce pouvoir un peu étrange d'avoir les idées les plus pourries du monde et de les croire formidables. Mais qu'elle ne s'inquiète pas trop, la petite, pour une fois ce n'était pas une trop mauvaise idée qu'avait eut Jules. Enfin, quand on mettait de côté cette fameuse arrière boutique qui serait occupée par Elliot et son trafic. Pour le moment, Jules passa sous silence cette partie, précisant simplement que tout ceci était une idée d'Elliot, histoire de préparer le terrain. Parce que oui, si Jules savait mentir à tout le monde, Poppy faisait une foi de plus exception. Jamais il ne lui avait menti, jamais cela lui était venu à l'esprit non plus. Elle faisait partie de ces rares personnes devant lesquelles il pouvait être lui-même, naturel, 100% réel. Sans artifice, sans la moindre petite cachotterie. Oui, il lui racontait tout. Chaque petite honte, chaque petite peine, chaque petite expérience douteuse. Il lui disait. Et elle écoutait, sans porter de jugement. Jamais. Alors, naturellement, il devrait lui parler de l'idée un peu branque qu'avait Elliot concernant cet endroit. Pour l'instant, la jumelle se contentait de se réjouir. Bah ouais, son frère avait enfin un projet, il avait envie de se lancer dans quelque chose autre qu'une nouvelle drogue. C'était une grande première. « Expliques-moi comment tu vois l’endroit ! » Jules eut un petit sourire en coin et se passa une main dans ses cheveux. Il but une gorgée de sa bière, à son tour et s'approcha des lieux. Hmm, ok. j'sais pas. Je veux pas un truc trop cliché qu'on voit dans ces émissions de télé de merde. Mais j'veux pas non plus qu'on ait l'impression de se trouver dans un hôpital clandestin ou les mecs ont l'impression qu'on va leur voler un rein entre temps quoi. Ô miracle, Jules avait aussi envie de faire les choses bien ! Encore une première ,décidément. De toute façon, pourrait-il supporter un nouvel échec ? Après le départ précipité d'Angèle, après cette rupture douloureuse, après le fiasco totale qu'était sa vie aujourd'hui si la seule et unique chose qu'il avait voulu entreprendre n'était rien d'autre qu'une connerie qui se casse la gueule, franchement, Jules sombrerait encore plus profondément dans sa dépression pour ne jamais s'en relever. Genre, une table de consult' là, au milieu, je pourrais en piquer une chez le médecin tu sais qu'il y avait près de chez nous. Je sais encore où sont ses clés. ah, le vieux médecin de la famille Abberline, ils l'avaient vu celui-là. Plus jeune c'était parce qu'il y en avait toujours un de malade dans la portée. Le médecin, à force de les ausculté avait fini par comprendre que c'était des pauvres gosses battus. Il n'en avait évidemment rien eu à faire. Jules piquait toujours les sucettes pour sa soeur là-bas. Et plus, bien sûr, plus grand, il avait piquer son ordonnancier pour s'auto-prescrire des médocs. Une sacrée bonne idée qu'il avait eut ce jour-là. Enfin. Quelques dessins, ou photos accrochés un peu partout. Des couleurs sobres. Un petit comptoir, là dans le coin... Rien d'exceptionnel hein. Mais si, pour Poppy, ça l'était exceptionnel tout ça. Elle écoutait les idées de son frère avait une attention toute particulière, et un sourire aux lèvres. « Pour mon avis, je trouve ça cool comme idée. Je sais que tu sais dessiner, et ça fera plus que t’occuper se sera faire quelque chose que tu aimes Ju’, et ça c’est bien. Ça fait partie des choses qui rendent heureux. » Jules eut un sourire et grimpa à nouveau sur les planches de bois posées sur le sol. Ouais, ça lui changerait les idées, ça rendait heureux. Sûrement. Il savait bien qu'elle pensait à Angèle en disant toutes ces choses. Jules décida pour autant de ne pas aborder clairement le sujet. La dernière chose dont il avait envie c'était de penser plus qu'il ne le faisait déjà à cette petite poupée, cette putain de poupée devrais-je dire. Jules finit par se laisser tomber assis sur ces planches posées à même le sol, regardant du coin de l'oeil sa jumelle avancer, le pas prudent, dans ce lieu qui semblait fait de cendre et de poussière. Il sourit. Ca va pas s'effondrer hein. Enfin, j'crois pas. Y a un mec qui vivait là avant. On l'a chassé avec Elliot, une sorte de sdf qui pensait que l'Angleterre était envahie par les extraterrestres. Mais il avait l'air de dire que l'endroit était sûr. Argument de poids dans la balance. Ce lieu semblait être immunisé contre les attaques extraterrestres ! Jules, ne tenant plus une seconde de plus, sortie de sa poche grinder, feuille slim, tabac et sachet de weed. Encore, il restait soft. Si tout son être ne pensait qu'à prendre un cachet discrètement ou sniffer un bon rail, il s'en tenait au joint, ménageant sa petite soeur. Le joint personne n'y trouve à redire, pas vrai ? C'était en tout cas la philosophie de Jules. Il commençait donc à préparer ses éléments tandis que sa soeur, n'ayant pas encore vu ce qu'il était entrain de faire, se mettait à commenter : « Je t’aiderais pour peindre et réparer si tu veux. Et ça ne va pas foirer Jules, je sais que tu peux le faire si tu le veux vraiment. Après tout si je suis si douée tu ne peux pas être totalement nul puisque tu es mon jumeau ! » Jules eut un petit sourire, ne se déconcentrant pas. D'ailleurs, avant de lui répondre, il proposa, le nez planté dans sa préparation : T'en voudras ? Ce n'était pas qu'il aimait qu'elle se drogue, loin de là. Mais parfois, il fallait l'avouer, il était nostalgique de cette époque où ils faisaient tout ensemble. Les premières clopes, les premiers joints, les premières bières. Elle avait eut sa petite période toxico, fallait le dire. Elle s'en était sortie bien sûr, Oxford, l'école d'Arts, ça avait été bénéfique pour elle. Tout le contraire de son jumeau. Jules était bien sûr heureux qu'elle ait une vie rangée et productive, qu'elle ait un boulot qui lui plaisait et tout le tintouin. Mais bon, fallait l'avouer, se défoncer avec Poppy, c'était de bons souvenirs. Voilà pourquoi il n'hésitait pas à lui en proposer ce soir, encore une fois. Allez, un joint, ça ne fait jamais de mal. Bref, il reprit le cours de la conversation : Et merci, je suis sûr que j'ai un peu de ton génie en moi. Dit-il, en plaisantant. Quoi que, t'aurais pu tout te garder pour toi et me laisser le gène du looser de Noah. Encore une plaisanterie. Jules approcha la feuille slim de ses lèvres, léchant le bout, colla le tout, porta le joint à sa bouche et l'alluma, se tirant une grande, grande taffe. Il ferma les yeux un instant, sentant la drogue, la fumée, les vapeurs s'installer en lui tranquillement. Il en avait besoin putain, il en avait TROP besoin. Ah, tiens, il se souvenait du sujet Elliot, qu'il devait abordé : au fait, quand je dis que je vais m'associer à Elliot pour ce projet. T'avais compris que... Elliot occuperait l'arrière boutique, avec ses trafics. Tu vois, il a besoin d'un endroit où faire pousser, et entreposer un peu de... coke ou meth, je sais plus. Et moi j'ai besoin d'un nouveau projet. Comme ça c'est.. gagnant-gagnant. Jules fronça les sourcils, tira une autre latte. Il était en pleine réflexion. Ca se dit ça, "gagnant-gagnant" ?
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() message posté Mar 21 Avr 2015 - 22:23 par Invité
Tu es bémol et moi je suis dièse. Jules.
   
Attentive, je regardais Jules cependant qu’il m’expliquait ce qu’il ne voulait pat tout d’abord. Pensant aux dites émissions de télé qu’il citait je hochais la tête. Je ne pouvais être plus d’accord. Inutile de faire cliché, il fallait quelque chose de personnel. Du moins, c’était mon avis. Je ne peux m’empêcher de rire brièvement en imaginant la détresse d’éventuels clients pensant qu’un de leurs organes allaient leur être volé. Cela pourrait presque être drôle comme image, néanmoins je comprenais parfaitement où il souhaitait en venir. Regagnant mon sérieux, je vrillais mon regard au centre de la pièce tandis qu’il m’expliquait ce qu’il visualisait. Un moment, je le regardais plus lui que le reste et me disait qu’il faisait tout pour s’en sortir seul cette fois.

J’avais toujours admiré mon frère. Sans avoir besoin de raisons. Il était Jules, mon jumeau, mon frère, l’autre partie de moi, et je l’aimais bien trop pour penser à de vaines justifications quant à ce que je pourrais ressentir à son égard. Néanmoins, je l’avais vu se laisser couler au fil de ses déboires amoureux. Et même s’il détesterait probablement que je les nomme ainsi, c’était et se sera toujours ce que c’est lorsqu’il s’agit d’Angèle et lui. Bref, aujourd’hui il semblait avoir un réel projet une envie de faire quelque chose de s’investir dans quelque chose d’autre que sa consommation de drogue et que de vivre sur sa part de l’assurance vie léguée par notre géniteur lorsqu’il avait passé l’arme à gauche. Au fond, cela me rendait heureuse. Même si une part de moi se demandait comment est-ce que je le retrouverais si cela ne se passait pas comme il le voulait. Toutefois cela pouvait fonctionner, il ne faut pas se leurrer il a tout du tatoueur du coin. Camé, cool, tranquille, peu prolixe, ne harcelant pas de questions les futurs clients et souhaitant respecter les règles d’hygiène du milieu. Dans le coin, il ne serait probablement pas embêté, et ferait son petit bout de chemin. Une fois de plus, sans avoir besoin de forcer les choses je croyais en lui. J’avais toujours cru en lui. Aussi écorché, aussi en colère contre le monde qu’il était, il n’en demeurait pas moins humain et avec un besoin de réussite aussi urgent que le mien.

Doucement, comme si j’avais peur de le briser je lui expliquais que la réussite professionnelle pouvait être source de bonheur. Et j’étais bien consciente de l’impact de mes mots. S’il y avait une personne susceptible d’influencer Jules, ce dont je n’étais pas vraiment certaine que ce soit possible, cela pouvait être moi. Son histoire à propos du pauvre gars qui vivait ici avant me ferait presque rire, mais je me contente d’un sourire et d’une moue peu convaincue. J’aurais juré voir certaines lattes du plancher se courber un peu trop sous mon poids, et pourtant on ne peut pas dire que je sois du genre à être très lourde. Je fanfaronnais tranquillement avant de me retourner et d’apercevoir ce que Jules était en train de faire. Observant ses mains s’affairer, je me laissais replonger dans d’anciens souvenirs. A l’heure actuelle, aux gens ne nous connaissant que de façon superficielle j’apparaissais sans doute comme celle qui avait réussi, comme celle des jumeaux qui avait pu s’en sortir qui avait remonté la pente qui faisait quelque chose de sa vie. Je ne valais pas mieux que Jules, je ne vaudrais jamais mieux que lui. C’est juste que ma période à être stone à longueur de journée est plutôt passée. L’art est ma came. J’aime peindre, dessiner, graver, m’exprimer sous toutes les autres formes que la parole lorsqu’il s’agit des choses importantes.

Au fond, j’étais tout aussi déséquilibrée que mon jumeau. Totalement instable émotionnellement, j’en étais consciente. Je ne laissais jamais les gens trop s’approcher, les hommes surtout. Bien que Jules et Curtis aient contribué à ce que je n’aie pas une image totalement pourrie de la gente masculine, je ne pouvais me résoudre à faire confiance et préférait me moquer et prendre rapidement de la distance. De peur d’être battue, malmenée, insultée, bafouée, bref d’être maltraitée comme à l’époque où notre père était toujours vivant. J’admirais aussi Jules pour ça, avoir réussi à tomber amoureux malgré lui, et même s’il souffre comme un damné depuis des années à cause de ça c’est quelque chose que je trouve beau. La beauté émanait parfois de ce genre de situations complexes et vectrices de souffrance, et ce que lui et Angèle avaient dans le fond était beau même si souvent j’avais l’impression d’être la seule avec assez de perspective pour en être consciente. Je devais avouer que me retrouver dans son cas m’effrayait totalement et que je n’avais pas une once de courage. Aussi, forte de ces pensées effrayantes et de ces horribles souvenirs émanant de notre géniteur, je hochais la tête à sa proposition. « Ouais, s’il te plaît. » répondis-je continuant de siroter ma bière avant d’aller m’assoir à côté de lui.

Je le poussais doucement lorsqu’il abordait notre père et levait les yeux au ciel avant de lui répondre calmement « C’est pas possible que tu ne sois pas talentueux si je le suis. On est pratiquement la même personne Ju’. Puis on a l’âme d’artistes perdus j’en suis sûre. » j’argumentais en hochant la tête presque sérieuse. Une chose demeurait sûre, nous étions deux adultes perdus. Chacun à sa façon, se supportant l’un l’autre, s’entre-aidant afin de ne pas faillir. Mais nous demeurons perdus, comme toute notre fratrie, à l’exception peut-être de Savannah sans doute protégée par ce monde de princesse qu’elle s’était construit à mesure que le monde s’écroulait autour de nous, et que nous ne pouvions qu’observer impuissants le spectacle se jouant devant nos yeux. L’odeur du joint de Jules emplit rapidement la pièce et je soupirais. C’était quelque chose d’habituel, de presque normal depuis toutes ces années. Et il m’arrivait de me dire que si nous avions eu une famille normale tout cela serait inédit, totalement prohibé et juste occasionnel. Or, cela avait été notre vie. A quel point ne sommes tous pas brisé, cassé, irréparables ?

En dépit de toute ma bonne volonté, je ne pus réprimer un soupire lorsqu’il parla d’Elliot et me sentit aussitôt contrariée. Le laissant parler je récupérais le joint après qu’il eut tiré sa seconde latte. Si je tenais à rester sympa quant à son futur associé, il fallait que je me détende et la pauvre bière qui se réchauffait à côté de moi n’y ferait rien. Je tirais sur le joint promptement et fermais les yeux laissant les substances chimiques stimuler mon cerveau de façon à ce que les zones du plaisir se réveillent. Ils disent que l’on devient moins réceptif à la dopamine à force. Pourtant, malgré tout, je ne suis pas dépressive. J’étais peut-être l’exception confirmant la règle qui sait. « Ouais, je crois que ça se dit. Enfin, j’ai compris là où tu voulais en venir c’est l’essentiel. » je répondis tout d’abord à la seconde partie de son explication, lui rendant le joint avant de continuer « J’espère juste qu’il va pas te mettre dans la merde Ju’. C’est un beau projet que tu as là, ça me tuerait que ce soit gâché par tout ça. Après, tu sais ce que tu fais, j’ai confiance en toi. » je me contentais finalement de répondre. Parce que c’était vrai. Il savait déjà ce que je pensais du vieil ami de la famille et de ses trafics. Inutile de le répéter. J’avais marqué mon point de vue, je ne voulais pas que cela le traine dans les ennuis alors qu’il tentait de faire les choses bien. Je ne voulais pas qu’il échoue parce qu’il s’était mal entouré. Mais c’était Jules, et il avait toujours fait à sa sauce. Après le sacrifice qu’il avait fait pour nous en acceptant l’argent à l’époque en échange de notre déménagement, nous lui devions bien de lui faire confiance et de le soutenir dans tout ce qu’il entreprendrait. Même si ça avait toujours été le cas pour moi. « T’as une idée pour le nom ? Et je pourrais être ta première cliente. Je vous ais toujours regardé, il serait peut-être temps de sauter le pas, qui sait ? » je changeais de sujet abordant des thèmes plus positives sentant mon cerveau aller plus vite tout en s’allégeant légèrement. Je n’avais pas fumé assez pour ressentir les réels effets mais je constatais que je perdais de plus en plus l’habitude néanmoins.

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() message posté Dim 3 Mai 2015 - 19:22 par Invité
but these stories don't mean anything, if you've got no one to tell them to ☇ Oui ils étaient la même personne. Genre, Jules s'étaient imaginés des tonnes de fois n'être qu'une espèce de mutans à deux têtes, quatre bras et quatre jambes à la base et s'être fait séparé en deux. Poppy d'un côté et lui de l'autre. Ca semblait être l'explication la plus logique. Il ne savait pas trop si toutes les paires de jumeaux ressentaient la même chose, en fait, il n'en connaissait pas d'autres. Enfin si, il y avait eu Paxim et Jezabel, mais jamais ils n'en avaient trop parlé. Et puis même, rien ne semblait arriver à la cheville de sa relation avec Poppy. Il la trouvait unique en son genre. Peut-être parce qu'on les avait toujours traité en binôme. On ne les avait jamais appelé "Jules et Poppy" mais "les jumeaux" et qu'ils avaient dormis dans des lits superposés jusqu'à leur vingt ans... Je ne sais pas. En tout cas, entre eux c'était plus fort que tout ce qu'on pouvait imaginer. Et heureusement vous me direz. Heureusement que Jules avait ce genre de personne autour de lui. Sinon, nul doute qu'il se serait foutu en l'air depuis longtemps. D'ailleurs, il l'aurait fait l'autre soir, après qu'Angèle l'avait quitté, après avoir avalé toute sa boite de calmant. Jamais il n'aurait eut le bon sens de se faire vomir s'il n'y avait pas eut Poppy, et les autres Abberline. D'ailleurs, ce passage de la soirée, Jules avait omit de le raconter à sa soeur. Si jamais il lui disait qu'il avait fait une brève tentative de suicide, là, elle flipperait vraiment. L'un des seuls mensonges par omission de sa vie. D'habitude, il racontait absolument tout à sa soeur. Enfin, là n'était pas la question. Nous disions donc que Jules et Poppy étaient la même personne. Logiquement, il devait avoir un peu de talent, ne serait-ce qu'une lichette. Il eut un petit sourire. ...Puis on a l’âme d’artistes perdus j’en suis sûre. Jules hocha la tête, ne pouvant qu'approuver, enfin à un détail près : Maudit. Artistes maudits, attention. Oui c'était comme ça qu'il se décrivait le plus souvent. Vous savez le genre de poète qu'on voit dans les films des années vingt. Enfin bref, là n'était pas la question.

Heureusement qu'il lui avait filé le joint. C'était sans doute une bonne tactique. De la laisser se détendre avec quelques taffes avant de lui dire, juste pour être sur qu'elle ait bien compris, que cet endroit servira plutôt de labo de meth que de salon de tatouage. Mieux valait ne pas rouler Poppy sur ce terrain-là. Et puis, les magouilles de toxicomane de son frère, elle y était habituée. Voilà pourquoi elle se contenta simplement de faire comprendre qu’elle avait bien compris ce que voulait dire son frère. Et puis, histoire de se donner bonne conscience et de jouer son rôle de sœur elle ajouta tout de même : J’espère juste qu’il va pas te mettre dans la merde Ju’. C’est un beau projet que tu as là, ça me tuerait que ce soit gâché par tout ça. Après, tu sais ce que tu fais, j’ai confiance en toi. Le toxico reprit le joint qu’il avait partagé avec gentillesse en souriant. [color:f183=darkcyan ]T’inquiète maman ! Dit-il en même temps. Juste pour lui rappeler que les leçons de moral, c’était plutôt la came de Saphyr. Si ca foire je m’en remettrais. Après tout il était habitué aux trucs qui foiraient. La vie de famille des Abberline, sa scolarité, Angie… Alors un truc de plus ou de moins ? Qu’est-ce que ça pouvait bien faire ? Poppy n’avait manifestement aucune envie de se lancer dans une telle conversation. Jules non plus cela dit. Voilà pourquoi, bien vite, elle embraya sur quelque chose d’un peu plus gai. Et par Gai, je voulais dire joyeux, je ne parlais pas de la coupe de cheveux de chacun des One Direction. Et si Jules était callé sur ce groupe de musique c’était d’une part parce qu’il était britannique et que, grand mal fasse à ce pays, les One Direction devenaient une icône, et d’une autre part, il avait vu un poster de ces types chez Savannah l’autre jour. Et dire que cette gamine avait tout de même la vingtaine… Enfin bref. T’as une idée pour le nom ? Et je pourrais être ta première cliente. Je vous ais toujours regardé, il serait peut-être temps de sauter le pas, qui sait ? Le nom ? Oui bien sûr que Jules y avait pensé, c’était même l’une des premières choses à laquelle il avait pensé. Tout en tirant encore sur le joint avant de le passer de nouveau à sa frangine il répondit : Ouaip, j’ai pensé à « J’encule Angèle Powell et sa pute de mec qui a une coupe de cheveux trop pourri et qui doit certainement mettre des bigoudis le soir. » Mais je me suis dis que c’était trop long. Alors je vais me contenter de « Fuck Angie ». Ou « Fuck Yang ». Yang, c’était le surnom d’Angèle. Ou Yin. Jules n’avait jamais compris qui était qui dans cette métaphore bizarre qu’elle lui avait sortie, des années auparavant, défoncée. Il eut un large sourire et prit une gorgée de sa bière. Cependant, il n’en oubliait pas le projet de sa soeurette. Alors t’as envie d’un tatouage ? Nouvelle gorgée de bière, Jules réussit à faire couler le long de sa gorge les quelques gouttes qui restaient. Tu vas te faire quoi ? « Gabi forever » au dessus du cul ? Et hop, il balança sa canette de bière au travers de la pièce. Vu l’état du lieu ça de plus ou de moins ça ne changerait pas grand-chose. Gabi, Gabriel, le patron de Poppy… Peu importait le pseudonyme qu’on lui attribuait « gros con » serait sans doute plus représentatif. Enfin, du point de vue de Jules. Parler de ce type c’était une délicate façon de dire « assez parlé de moi, on passe à toi ». Parce que si lui avait des problèmes plus gros que le cul de Nikki Minaj, Poppy n’était pas en reste. Enfin, là encore, ce n’était que le point de vue de Jules. Car Gabriel Bidule, c’était un problème. Et un gros problème.
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() message posté Mer 6 Mai 2015 - 23:15 par Invité
Tu es bémol et moi je suis dièse. Jules.
   
Étrangement, à mesure que le temps passait je me sentais de plus en plus à l’aise dans cette vieille boutique délabrée dans laquelle nous nous trouvions. C’était peut-être le fait de projeter tous ces morceaux de bois usés, et cette peinture écaillée dans le futur qui me donnait un peu plus foi en tout ça. Ou cela pouvait être mon optimisme sans limite prenant le relais car Jules voulait faire quelque chose de sa vie. Plus qu’étonnant, cela me rendait presque heureuse. Après le départ d’Angèle, je pensais qu’il ne s’en remettrait jamais. Il avait beau lutter, tituber, je n’avais jamais espéré qu’il puisse s’engager dans quelque chose du genre en aussi peu de temps. Et cela me rendait fière, autant que cela me surprenait. Une fois de plus, je décidais de prendre les choses du côté positif. Nous déclarant comme possédons l’âme d’artistes perdus, sa rectification me fis sourire, amère. Maudits. Ouais, probablement même. Comment ne pas être maudit lorsque l’on a subit toutes les galères que l’on a pu avoir ? Comment ne pas être éparpillés d’une façon ou d’une autre ? Maudits, nous l’étions et le sommes probablement tous. Saphyr règle cela avec son obsession du contrôle et le fait de s’occuper de nous en continuant de nous materner autant qu’elle le peut. Jo’ préfère faire sa vie plutôt loin de nous, voyageant constamment au gré de ses envies. Curtis s’était toujours senti en marge par rapport à nous autres et trouvait sa voie de son côté. Puis, Savannah, quant à elle n’avait peut-être pas subit la même malédiction. Ou bien c’est nous qu’elle considérait comme une malédiction, je ne saurais le dire. Quant à Jules et moi. Il a toujours été difficile de savoir lequel de nous était le plus abimé au fond. Si les gens perçoivent tout cela chez mon jumeau c’est qu’il ne cache pas les choses. Il assume sa prise de toxique, le fait d’être en marge, et de n’être rien d’autre que ce qu’il souhaite être lui. Plus compliante à donner l’image d’une bonne personne, je n’avais jamais cessé de faire des efforts. Souriante, optimiste, je ne pouvais refouler ces parts de moi. Il arrivait toutefois que cela me désespère. De chercher toujours le bon dans les autres, alors qu’ils ne le sont pas forcément. Même moi, le joyeux luron de la bande, j’avais du mal à y croire parfois. Pourtant, ce n’était même pas là ma plus grande faille. « T’as raison, on doit bien avoir été maudits quelque part. » me contentais-je de répondre après un long silence. Si je me laissais à croire à de telles choses, je dirais que notre mère nous a maudits. Cette femme, qui ne nous supportait plus aurait bien pu le faire avant de relâcher son dernier souffle. Pour autant, devais-je lui en vouloir ? Aurais-je moi-même supporté tout cela ? Je l’ignorais. Mais la situation n’était pas des plus aisées à vivre, car les choses s’étaient apparemment dégradées après notre naissance, à Jules et moi. Nous avions été la goutte d’eau, il parait.  

Le fait qu’Elliot soit mêlé à toute cette histoire me prenait la tête. Sévèrement. Bien sûr que cet abrutit ne pouvait pas se passer de Jules. Il savait que nous avions eu de l’argent à la mort de notre père. Car il avait toujours été dans les environs. Toujours auprès de nous. Sa mauvaise influence à la con ne nous avait jamais aidée, bien au contraire. Avec son aide, trouver des produits stupéfiants devenait d’une ridicule facilité. Ma remarque m’en valut une autre, et je sus immédiatement ce qu’il voulait dire. Je le toisais un instant. Me comparer avec Saphyr était abusé. Elle n’aurait jamais toléré un tel achat sans un buisness plan bien établit sur plusieurs années, et serait offusquée que Jules fumes ainsi en plein milieu d’un magasin délabré de surcroit. « Si ca foire je m’en remettrais. » lança-t-il. Je me levais terminant ma bière et la jetant à côté de celle de Jules. Marchant çà et là, je me répétais ce qu’il venait de déclarer. Une constatation s’imposa à moi : j’en avais marre qu’il ait à se remettre. Il méritait quelque chose de simple et de joyeux. Eloigné de la drogue et de toutes complications idiotes. Secouant la tête, je préférais ne pas m’engager sur ce terrain. Il avait raison, je n’étais pas Saphyr. Puis, il savait très bien ce que je pensais. « Espérons tout de même que ce ne soit pas le cas. Et si t’es dans la merde, saches que je balancerais cet abruti d’Elliot directement. » expliquais-je aussi sincère que sérieuse. Hors de question que Jules plonge seul par honneur. J’enterrerais ce rat avec lui s’il fallait en arriver là. La question du nom de l’endroit fini par dévier sur Angèle. On revenait toujours à elle. Penchant la tête, je m’autorisais à penser à ce qu’elle avait pu ressentir. Toujours du côté de Jules, je ne me laissais que de rares occasions de voir le monde du côté des personnes le blessant. Car mon réflexe premier était et sera probablement à jamais de me ranger à ses côtés, peut-importe ce qu’il pourrait faire. Néanmoins, un instant, je m’autorisais à penser à la pauvre Angie. Apprendre de telles choses ne devait pas être facile. J’aurais aimé savoir où elle était, et si elle allait à peu près bien elle aussi. Immédiatement, je l’avais appréciée dès notre rencontre. Jamais je ne me serais attendue à la voir devenir ce qu’elle était devenue. Mais mon affection pour elle restait inchangée. M’extirpant de mes pensées, je revenais à Jules qui déblatérait un tas de noms en relation avec elle, et additionnés à une injure. Car il était blessé, c’était évident. « Tu es sûr que tu veux mettre ça Ju’ ? Un nom, ça ne se change pas tous les jours, je pense que je ne t’apprends rien là. Quelque chose avec yang serait pas si mal, par contre… » je donnais mon avis et restais songeuse un instant. Oui, yang ça faisait bien pour un tatoueur, pas trop mal en tous cas. Et plutôt original. Ma proposition d’être sa première cliente ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd, et je ne pus m’empêcher de sourire, en hochant la tête lorsqu’il me demanda si j’avais envie d’un tatouage. J’en avais toujours eu envie en fait. C’était juste que je ne savais pas quoi faire dessiner sur ma peau que je puisse assumer de façon indélébile. Avoir une petite œuvre d’art ambulante sur une partie de moi était quelque chose de plutôt fun, je trouvais. Ce qu’il me sortit ensuite lui valut un regard blasé, que je n’accompagnais pas d’un geste obscène seulement car il se moquerait de moi plus encore. Il n’avait pas oublié. Bien que ses problèmes soit bien souvent dix fois plus importants que les miens, Jules n’oubliait jamais lorsque je lui racontais mes petits déboires à deux balles. Le fils d’un des actionnaires majoritaires de ma boite, ne cessait de me mener la vie dure ces derniers temps. Gabriel Brythe. Il était un peu une sorte de cauchemars ambulants… Enfin, pas tout le temps. Parfois, il pouvait être intriguant, intéressant, et je me laissais attraper en curieuse constante. Mais il finissait par être pénible et détestable l’instant d’après ce qui me donnait bien souvent des envies de violences que je racontais à Jules par la suite. « Tu parles, pour qu’il pense avoir gagné. Et que j’aie une trace de sa débilité à vie sur mes reins. Merci ! » m’exclamais-je avec humeur avant de croiser les bras et de me mettre à tourner en rond. Parler de ça pendant mon temps libre était une perte de temps, je trouvais. Mais Jules était la seule personne à qui je pouvais en parler tranquillement. Sans me soucier de rien. Enfin… je voyais bien que ça le mettait en colère cette histoire, et qu’il aimait encore moins que moi Gabriel, seulement je n’arrivais pas à comprendre pourquoi. « Je t’ai raconté ou pas, qu’il m’a ruiné mon boulot et ensuite fait semblant que c’était ma faute ? » lui demandais-je toujours excédée en y pensant de nouveau.


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() message posté Mar 2 Juin 2015 - 22:53 par Invité
but these stories don't mean anything, if you've got no one to tell them to ☇ Ah ça oui, les Abberline avait été maudit, une fatwa avait été lancé il y a des années sur eux. Bon, au moins ils avaient des âmes d'artistes. Poppy exorcisait son enfance pourrie en dessinant des fées et Jules s'empêchait de se pendre en écrivant des textes et composer quelques accords. Et puisqu'en ce moment, sa vie c'était vraiment Bagdad, en plus de ça, il s'était dit que lier sa passion des seringues, du dessin et de la souffrance des autres avec une activité artistique et lucrative, serait pas mal. Et puis au pire, quoi ? Ca foirait, Jules n'était pas à ça près. Jules n'avait jamais été un type ambitieux. Il était incapable de se lancer dans quoi que se soit, incapable de se battre pour quelque chose autre que trouver sa dose de crack pour la semaine. Peut-être parce qu'il s'était toujours sentie incapable de réussir. On n'avait pas souvent misé sur lui. Après tout, il n'était que ce sale gosse, mal coiffé, mal sapé et pas très intelligent, ce type qui restait dans un coin et qui ne parlait pas des masses, sauf quand il fallait se moquer de quelqu'un d'autre ou proposer un mauvais plan. Il était un cliché, un stéréotype. Poppy, elle, elle avait toujours été plus raisonnable, et puis elle était jolie, agréable. Pas lui; Alors voilà, maintenant il s'était résigné, il était habitué. Ce n'était pas au goût de sa jumelle, qui restait, comme à son habitude, optimiste. Espérons tout de même que ce ne soit pas le cas. Et si t’es dans la merde, saches que je balancerais cet abruti d’Elliot directement. Jules eut un petit sourire en coin. Ah ça, il en était sûr. Il l'imaginait parfaitement entrain de suivre à la trace avocats et flics pour clamer l'innocence de son frère, insultant par tous les noms d'oiseaux qui lui passait par la tête Elliot. Balance, va ! fut la seule chose qu'il répondit. Il n'avait pas envie d'épiloguer plus que ça sur sa prochaine défaite.

De toute façon, Poppy avait de nouvelle question. Avide de faire parler Jules sur un sujet qui le concernait et qui l'intéressait elle lui demanda s'il n'avait pas des idées de nom pour son nouveau commerce. Ah ça il en avait des idées. Sauf que tout ce qui passait dans son cerveau malade de camé ne concernait que cette putain de fille. Cette conne qui avait pris en otage son esprit, sa cervelle, son âme toute entière. Elle s'était ensuite emparée de toutes ses pensées qu'elle contaminait de son souvenir douloureux. Angèle, évidemment. La rancoeur était toujours bien présente dans le coeur meurtri du tatoué. Elle était partie, elle l'avait abandonné, cette conne. Elle ne l'aimait plus putain. Comment osait-elle ? Comment pouvait-elle ? Non pas qu'il était un type exceptionnel, non, il était simplement un type seul. Sans elle, sa plus grande fan, il avait l'impression d'être invisible. D'être une ombre et rien d'autre. Alors oui, il lui en voulait. Parce que la colère était bien plus simple à gérer que la peine. Que ce vide intense, ce trou béant dans son bide. Poppy semblait réticente. Elle n'aimait pas voir son frère mal, elle n'aimait pas qu'il se noie dans ses peines et encore moins qu'il s'y complaise. Tu es sûr que tu veux mettre ça Ju’ ? Un nom, ça ne se change pas tous les jours, je pense que je ne t’apprends rien là. Quelque chose avec yang serait pas si mal, par contre… Jules fit la moue et hocha la tête pour approuver sa dernière phrase. En avant pour Fuck Yang alors. C'est vrai, c'était bien. Bon, ce n'était pas exactement là où elle voulait en venir mais Jules restait borné dans son idée. Certes, ça ne se changeait pas tous les jours un nom d'enseigne et alors ? J'vais rester énervé pendant quelques temps encore tu sais. Après ça, il tira une autre latte sur le joint, eut un petit sourire. Ouais, encore un peu. Mais assez parlé de lui.

Sur un ton plus léger, Poppy lança l'idée de se faire tatouer. Jules en profita évidemment pour rebondir sur la vie amoureuse de sa chère soeur. Bon, il n'avait jamais été très tolérant sur les amours de son double. Evidemment, en tant que frère il se devait d'être regardant et protecteur. Sans être chiant il surveillait de près tout ceux qui s'était approché de Poppy. Jules avait été une arme de dissuasion assez impressionnante fallait l'avouer. Qui allait oser se taper la soeur du zonard du quartier ? Qui allait oser faire quelques pas au sein de la famille Abberline ? Et même si Jules ne s'était jamais permis de faire déguerpir un petit copain il ne s'était jamais gêné pour donner son avis dès qu'un prétendant lui déplaisait. Mais en vingt-cinq ans de vie, il faut dire que le patron de Pops était en bonne position pour décrocher la palme. Quel con ! Tu parles, pour qu’il pense avoir gagné. Et que j’aie une trace de sa débilité à vie sur mes reins. Merci ! Jules arqua un sourcil et fit un petit sourire. Elle s'en rendait compte, ou pas ? Elle parlait comme une collégienne amoureuse du beau gosse délégué de la classe. Elle s'était même mise à tourner en rond, emprunte au stresse ou à l'énervement. Un énervement qui ne laissait pas place au doute. Franchement, les filles, c'était tellement simple de lire en elle comme dans des livres ouverts. Je t’ai raconté ou pas, qu’il m’a ruiné mon boulot et ensuite fait semblant que c’était ma faute ? Jules fit non de la tête tout en prenant une nouvelle taffe du joint. C'était bien ça, de fumer. Parce qu'en abordant le sujet Gabriel il n'était pas sûr de pouvoir garder un self-control de champion. Bah oui, c'était ça être un frère. Et puis il tendit le bras pour extirper du sac une nouvelle bière avant de s'installer confortablement sur une planche de bois. Il l'écouta parler, raconter son histoire, en prenant des voix différentes et en mimant les attitudes et les gestes. Il souriait un peu en la regardant, parce qu'elle y mettait tellement de coeur à raconter son histoire, mais au fond de lui il était inquiet. D'ailleurs à chaque fois qu'elle prononçait le nom de Gabriel dans son histoire Jules singeait des "ouuuh" réprobateur. Quel connard ! fut la conclusion qu'il en tira. Il tira une autre latte et tendit de nouveau le joint à sa jumelle et puis bu une gorgée de bière. C'est con hein, on n’évolue pas depuis la maternelle. Les nanas qu'on veut se taper on les emmerde, on a toujours pas compris que ça ne marchait pas cette technique ? Grande réflexion sur la gente masculine. Jules regretta cependant presque instantanément sa phrase. Il venait de sous entendre que Gabriel avait des vues sur Poppy, non ? Et c'était certes ce qu'il pensait mais était-ce utile de mettre cette idée dans la tête de sa si naïve et gentille soeur jumelle ? Parce que dans sa phrase il n'était pas tout à fait sûr de la partie "ça ne marche pas sur Poppy"... Il craignait plutôt que ça soit l'inverse !
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() message posté Mer 3 Juin 2015 - 22:19 par Invité
Tu es bémol et moi je suis dièse. Jules.
   
Cela faisait un moment que je n’avais pas fumé. Pourtant, mon corps était encore habitué à la sensation. C’était comme naturel. Il y avait un temps avant que cela agisse. Comme d’habitude. Puis, doucement, je sentais mes nerfs se détendre. Les choses graves devenaient moins graves. Un espèce de nuage semblait tout enrober dédramatisant les choses. L’impression d’avoir un moment de répit était agréable, comme si toutes les responsabilités s’envolaient pour un moment. Seuls restaient Jules et moi, nos sujets de conversation ne me semblaient plus aussi importants. Je pouvais balancer Elliot si ça tournait mal. Tant mieux, d’ailleurs son autorisation était quelque chose de totalement accessoire. Peu s’en doutaient mais je démontrais le monde entier pour Jules. C’était comme inscrit dans mes gênes. En fait. Nous n’étions qu’un tout et je ne pouvais laisser certaines choses se passer. Sa rancœur à l’égard d’Angèle me serra légèrement le cœur tout de même. Leurs âmes étaient sœurs, et moi-même ne pouvait lutter contre ça. Il m’arrivait parfois de détester Angèle plus que mon frère lui-même, d’être plus en colère encore. Parce qu’il était bien conscient d’à quel point elle comptait pour lui. Et qu’elle continuait de le faire souffrir. Bien sûr, Jules la blessait également. Il m’arrivait même de lui faire la morale à ce sujet. Car en la blessant, il finissait indéniablement par se blesser lui-même. Je lui avais même reproché d’être masochiste un jour. Quoi qu’il en soit, il était assez en colère contre elle ces derniers temps pour que j’ajoute à tout cela mes sentiments personnels. Restant neutre, je m’efforçais d’adoucir sa colère tout de même. Car même s’il pensait sincèrement qu’elle ne l’aimait plus, cela ne pouvait être possible. Pour les avoir côtoyés des années, si une chose m’avait marqué c’était cette passion dévorante qu’ils se vouaient mutuellement bien qu’ils changent avec le temps. Ils restaient pour moi les mêmes gamins paumés maudits par le destin, et entravés par leurs familles. Une version très revisitée de Roméo et Juliette, façon camés évidemment. Cette pensée me fait sourire et je secoue la tête. Au fond, j’ai l’intime conviction qu’ils finiront ensemble quoi qu’il en soit. Alors, je ne m’inquiétais pas trop pour eux. Quand Jules me dit qu’il compte rester énerver un moment, je manque de faire une remarque et me retient pour finalement hausser les épaules. Ce que je ne lui dis pas, c’est qu’être en colère c’est ressentir aussi. Angèle doit être enragée de son côté aussi. « Sans doute, juste probablement pas éternellement Ju’. Enfin bon, après c’est ta boutique. » je finis par avouer avant d’aborder ma lubie d’un tatouage.

Il n’en faut pas moins à mon jumeau pour embrayer sur mon débile de supérieur. Le pire n’étant pas qu’il ait mon âge et une place si importante uniquement à cause du fait que son père possède la majorité des parts de la maison d’édition où je travaille. Le pire, c’est qu’il parait aux yeux de tous comme un homme idéal, un véritable ange tombé du ciel. Et je suis sa victime, depuis qu’il m’a vu faire une catastrophe dans l’ascenseur car j’étais en retard. Parce que j’avais dormi chez Ju’ et que mon réveil n’avait pas été des plus efficaces. Partie pour me plaindre, je lui demandais si je lui ai raconté une des crasses qu’il m’avait faite et mon jumeau hocha la tête, me permettant d’embrayer sur le sujet. « On terminait notre réunion, l’autre fois. Et il a renversé son café sur mes dessins. 4 heures de dessins Jules ! J’ai cru que je le tuais. Littéralement. Le pire, c’est qu’il a fait sa tête d’innocent à deux balles et que les filles l’ont cru. Je suis passée pour une empotée et il a ruiné mon travail. Rha, je l’aurais tué si j’avais pu. D’ailleurs, tiens-toi toujours près de ton téléphone. Il n’est pas impossible que je finisse par l’assassiner ! » m’exclamais-je avec humeur, rageant en pensant à cet instant. La suite de ma journée de boulot avait été différente. Parce que bien sûr il se montrait totalement con un moment avant de devenir quelqu’un de parfaitement fréquentable. Ce qui ne faisait qu’augmenter ma frustration, et mon envie quasi-constante de lui hurler dessus. Finalement, Jules le traita de connard et je hochais la tête totalement d’accord. Bien que je ne puisse m’empêcher de continuer de me poser des questions à ce sujet. D’ailleurs, je n’avais pas cessé de gigoter cependant que je racontais mon histoire. Trop agacée par sa personne pour rester sur place. Jules commençant à boire une autre bière je tendais la main afin qu’il m’en donne une autre et bu une gorgée alors qu’il parlait. Bien sûr, ce qu’il déclara manqua de me faire m’étouffer et j’avalais à moitié de travers. Fixant Jules, je méditais ses paroles. Mon jumeau avait rarement tord sur le comportement masculin de façon générale. Mais cela ne pouvait être vrai. Mon supérieur hiérarchique carrément chiant ne pouvait pas être en train de me faire des avances, non ? Si c’était le cas, la méthode était vraiment… étrange. Enfermer quelqu’un dans son bureau pendant une alarme incendie n’était définitivement pas une technique de séduction des plus conventionnelles et efficaces. Je l’avais vu user de ses charmes pour obtenir ce qu’il voulait des secrétaires mais jamais envers moi. Peut-être que… Des tonnes de théories s’entrechoquèrent dans mon esprit et je me retrouvais à ne plus bouger regardant mon frère, circonspecte. « Qu’est-ce qui te fait dire ça ? » lui demandais-je naturellement. Je savais bien que je pouvais être totalement honnête. Jules sentirait les choses si je ne les disais pas de toute façon. Puis, nous étions comme ça, sincère l’un avec l’autre depuis toujours et à jamais. Cela me semblait être capital. C’était un peu ce qui m’ancrait dans ce monde. Notre relation emprunte de vérité et d’amour fraternel pur.



crackle bones
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() message posté Sam 6 Juin 2015 - 12:44 par Invité
but these stories don't mean anything, if you've got no one to tell them to ☇ Les effets de la weed sur Poppy faisaient presque plus rire Jules que les mêmes effets sur lui-même. Pour lui, un joint, c'était rien, enfin quasi rien. Ca le détendait un peu comme un vin de verre en fin de journée. Il en fumait presque autant qu'il fumait des clopes alors vous savez, il n'arrivait pas exactement à faire la différence entre son état naturel et lorsqu'il était défoncé. Mais pour sa soeur, c'était simplement de temps en temps qu'elle fumait de l'herbe et du coup, c'était vachement drôle. Elle y mettait tout son coeur, à raconter son histoire, à buter sur des mots sans s'en rendre compte et à faire de grands gestes. Jules riait doucement, sans trop qu'elle ne s'en rende compte. Ils conclurent d'un commun accord que le patron était un con et après avoir classé ces dires aux côtés des grandes vérités du monde tels que : la Terre est ronde, le café sans sucre c'est dégueu et les chats sont des sociopathes, ils s'offrirent une petite bière supplémentaire. Enfin, Jules en décapsula une et Poppy ne tarda pas à en demander une nouvelle. Jules la lui passa avec plaisir et alors qu'elle prenait sa première gorgée, il ouvrit le débat. THE débat. Encore plus intense que "Janis Joplin est-elle baisable ou juste cool ?". Oui Jules avait eu ce débat très animé avec un copain pendant toute une nuit. Il en était arrivé à la conclusion que s'il avait été son contemporain, qu'il aurait adoré l'avoir en amie et que sans doute aurait-il couché avec elle une ou deux fois si l'occasion s'était présenté même si sa coupe de cheveux laissait clairement à désirer. Bref, là n'est pas la question. Le débat était aujourd'hui à propos du boss de Poppy. Elle faillit s'étouffer devant les sous-entendus plus que choquants de son jumeau. Evidemment cela fit rire Jules. Enfin, juste un peu. Parce qu'il savait comment fonctionnait les filles également. (Oui Jules avait loupé sa vocation de sociologue !) Et s'il commençait à mettre de telles idées en tête de sa frangine, c'était la porte ouverte à tous les fantasmes. Et bah, ça ne tarda d'ailleurs pas. Elle demanda subitement, intéressée -un peu trop en fait. Enfin, pour toute réponse Jules haussa les épaules et se mit à nouveau à rire, un peu camé fallait le dire. J'sais pas. Ca se voit. Devant le regard insistant de sa frangine il savait d'avance que cette réponse -qui s'apparentait plutôt à une non-réponse- ne suffirait pas. Il tira un peu sur son joint bien entamé. Réfléchit un moment. Pourquoi disait-il de telles choses ? Hmm peut-être parce qu'il avait entendu cet espèce de petit con parler, un soir où il était allé chercher Poppy à la sortie de son travail ? Pour le moment il avait gardé cette information pour lui. Parce que tout simplement, il ne voulait pas alimenter la pseudo romance et mettre des idées dans la tête de sa soeur et puis il ne voulait pas la blesser. Parce que les dire de ce Gabriel étaient loin d'être ceux d'un prince charmant. Jules tira à nouveau sur son joint. Ca se voit ce genre de chose. Je suis ton frère, je sais si un mec veut te baiser ou pas. Bon on avait vu plus délicat. Sauf que Poppy ne semblait toujours pas satisfaite. Elle le sentait. Elle savait tout. Ou presque. Il leva les yeux au ciel et se remit à rire, en lâchant dans un souffle, -désespéré. T'es chiante quand tu me regardes comme ça. dit-il en plantant son regard sur le sol pour éviter celui de sa soeur. Ce regard perçant qui semblait lire en lui comme dans un livre ouvert. Poppy avait ce don de télépathe, ils l'avaient tous les deux. Mais là, elle était clairement entrain de sonder son cerveau jusqu'à la moelle pour en dénicher tous les secrets. Jules ne voulait pas parler pourtant, il ne voulait ni la blesser ni la faire rêver. Pourtant, maintenant que la bombe était lâchée il y avait fort à parier que c'était trop tard.

Jules se leva alors de la planche de bois sur laquelle il était depuis quelques minutes et se mit à marcher, toujours afin d'éviter le radar surpuissant de sa jumelle. Habilement (ou pas), il tenta de dévier de sujet en demandant d'une voix moqueuse d'un ado : Et puis, même si je savais quelque chose, ça t'intéresse pas, tu t'en fou de ce type. Il avait dit ça sur le ton d'une affirmation pour ne laisser aucune place au doute. Il n'avait pas envie de la faire cogiter d'avantage pour savoir ce qu'elle ressentait exactement pour ce foutu Gabriel. Même si clairement, c'était trop tard. Jules soupira donc longuement. Bon, il s'était vendu tout seul, tant pis pour lui. Peut-être aurait-il une bonne surprise de la part de Poppy. Peut-être qu'elle se mettrait à rire aux éclats en balançant un truc du genre "moi et Gabriel ? Mais t'as craqué mon pauvre !". C'était un peu malhonnête n'est-ce pas ? De juger les relations amoureuses de sa jumelle alors que Jules avait clairement fait les mauvais choix à chaque fois en matière de petites amies. Déjà, ils n'avaient jamais eu de petite amie, sauf une fois, sauf Jez. Et il s'était tellement défoncé la gueule devant elle qu'elle avait finit par fuir -joyeux ! Et pour reprendre les choses dans l'ordre, il y avait eu Solveig, pas la peine d'en dire plus le simple fait de compter son prénom parmi les histoires de Jules constituait une erreur, Angèle c'était inutile d'en parler tellement leur histoire était tordue et perverses. Et au milieu de tous ça, des coups d'un soir -moins qu'on ne peut le penser, plus qu'il n'aurait fallut-, des filles connes, des filles bizarres, des toxicos et des espèces de chieuses... Ouais, Jules était un handicapé des sentiments, c'était un fait. Et en plus de ça, il donnait son avis sur les histoires de Poppy. Bah voyons. En même temps, n'était-ce pas le rôle du frère ? Parce que Poppy était romantique bien malgré elle. Jules lui, vous savez, il était tellement bas qu'un foirage de plus ou de moins... Poppy n'était pas comme ça. Il devait la préserver, conserver cette âme pure et d'enfant qui avait toujours vivoté en elle, même pendant sa période la plus sombre. Bon allez, trop tard, tous les discours du monde n'empêcherait pas Poppy à vouloir découvrir la vérité. Jules se lança donc. Il se retourna sur Poppy, la regarda bien dans les yeux et annonça la couleur. Et puis... je l'ai entendu parler de toi une fois. Enfin, rien de spécial, c'est un mec. Tu sais comment sont les mecs. Wahou, trop d'informations attentions. Mais le principal était dit. Jules attendait donc de voir la réaction de sa soeur, avec un peu d'appréhension, on ne s'en cachera pas !
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() message posté Lun 8 Juin 2015 - 19:22 par Invité
Tu es bémol et moi je suis dièse. Jules.
   
Parlant de Gabriel, je me rendis compte que c’était une chance inouïe que d’avoir un jumeau. Tellement liés, on ne peut jamais épargner à l’autre pensées et ressentiments peu importe à quel égard. Ce n’est pas du tout la même chose qu’une relation fraternelle dite normale. Jamais je n’aborderais de tels sujets avec Curtis. Pourtant, je l’aimais de tout mon cœur. Mais Jules, c’était Jules. Ma moitié, l’autre part de mon âme, alors au fond c’était juste normal qu’il sache tout. Même si ça devait être ennuyant parfois, il ne semblait jamais agacé et donnait toujours son avis lorsqu’il était demandé. Alors il m’arrivait comme aujourd’hui, de me rendre compte de la chance que j’avais de l’avoir auprès de moi. Ma vie n’aurait définitivement pas été la même sans lui. Et je ne pouvais voir un monde sans lui y étant présent. Car il était une partie de mon monde à moi. Je n’avais pas besoin de meilleur ami en fait, je l’avais lui. Aussi, il était naturel pour nous deux de parler de mon patron me faisant chier. Il y avait des choses bizarres aussi, à force de parler de tout. Lorsqu’il fit sa remarque sur les gamins à la maternelle, une part de moi se figeait revivant tous les instants que j’avais passé avec mon exécrable supérieur. Cela ne pouvait pas être vrai, non ? Il était plutôt du genre à vous plaquer contre un pan d’ascenseur et à vous embrasser sans demander la permission non ? Pas trop du genre à perdre son temps à faire des crasses et feindre d’être adorable pendant un moment avant de redevenir un con indéfinissable dès lors que je tentais de creuser un peu. Ne pouvant admettre ce qu’il me disait, je l’interrogeais attendant sa réponse avec un besoin de comprendre incommensurable. Jules savait bien que ma curiosité à ce sujet était quelque chose qui pouvait s’avérer être à double tranchant mais j’avais un cruel besoin de savoir. Très cru Jules entrepris de s’expliquer en constatant que je ne lâcherais pas le morceau, je levais les yeux au ciel face à sa remarque. Toutefois, je ne fus pas totalement satisfaite. Il avait dit que ça se voyait, je me demandais comment il pouvait juger avec aussi peu d’éléments que ceux que j’avais apportés. Certes il me connaissait par cœur, et pouvait se fier à mes récits mais c’était un peu réducteur de se fier juste à ma version de l’histoire. Tandis que le fait que je ne sois pas totalement convaincue filtrait, je ne le quittais pas du regard et souris en répondant « Tu m’aimerais pas  autant si je n’étais pas un minimum pénible. » je lâchais, le scrutant toujours cependant qu’il se levait et entreprenais d’éviter mon regard avec un succès qui devenait frustrant.

Un instant, son imitation d’ado boutonneuse me fit sourire, avant que je me mette à y penser vraiment. Bien sûr que je m’en foutais… Enfin, si je m’en foutais vraiment est-ce que ce qu’il veuille de moi m’importerait autant ? Et est-ce que je me plaindrais autant de lui que ça ? Parce que c’est aussi un comportement typique de se plaindre quand quelqu’un nous embête car il nous plait ? Soupirant doucement, je me blâmais de me questionner autant sur un pauvre type pareil. Parce que c’était tout ce qu’il était… non ? J’allais finir par devoir maudire Jules d’avoir mis ça sur le tapis. Aucun de ces trucs ne m’étaient venus en tête et il venait de planter une mauvaise graine dans mon esprit. A présent, je me questionnerais constamment par rapport à chacun de ses gestes… Pensant de façon plus réaliste, je devais avouer que je ne pourrais pas. Trop préoccupée à visualiser la prochaine crasse ou à en découvrir plus car le mystère qu’il laissait planer autour de lui m’intriguait réellement. Aussi, je décidais de classer tout ça dans une case « intrigante » décidant de ne pas me questionner plus que ça. Enfin, c’était ce que je me disais. Bien décidée à enterrer toutes ces questions qui me dérangeaient plus qu’elles ne le devraient, Jules me fit changer d’avis en quelques mots. « Quoi ? Parler de moi ? C’est une blague, non ? Pourquoi tu ne me l’as pas dit ? Et ça veut dire quoi tu sais comment sont les mecs ? Que je devrais pas m’en soucier ? » je le mitraillais de questions totalement effarée qu’il ne m’en ait pas parlé tout d’abord, puis vraiment curieuse. Soudainement sous tension, je bu une longue gorgée de ma bière avant de faire face à mon jumeau à peine plus calme. « Sérieux Ju’ expliques moi tout ça, et surtout pourquoi tu m’en as pas parlé ! » m’exclamais-je. Car oui, au final c’était ça le plus important. Pourquoi n’avait-il pas jugé utile de me parler de tels trucs. Il ne voulait pas que j’y pense peut-être… Mais pour quelle raison ne voudrait-il pas que je réfléchisse à tout ça ? D’ailleurs c’était vraiment bizarre, habituellement il aurait même pu en profiter pour se foutre de ma gueule. Son ton n’était pas celui de la plaisanterie pour le moment toutefois, même s’il tentait de détendre l’atmosphère je la sentais plus lourde qu’il souhaitait que je ne la perçoive. Et cela me faisait me demander ce qui pouvait le préoccuper. Gabriel, sûrement. Oui, je m’inquiétais pour rien. Sans doute un peu trop égoïste de penser que c’était par rapport à moi.



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