Should I stay or should I go ? ♧ Ciastan

Il y a des choses qu'on préférerait ne jamais dire plutôt que des les avouer, mais il fallait que lui dise. Dimitri devait savoir que notre histoire ne mènerait nulle part et que qu'il valait mieux arrêter tout ça tout de suite. J'ai pas mal réfléchis depuis l'autre soir, ce soir là ou j'ai failli étrangler Ciaran, heureusement que j'ai repris conscience avant et que je n'ai pas été plus loin. Je sais bien que j'en serais capable, je suis capable de tellement de chose quand je suis en colère, ou en manque. Je suis rassuré qu'il ne m'en veuille pas pour ça. Je ne comprend toujours pas comment il fait. Quoi qu'il en soit Dimitri est venu me voir aujourd'hui, surtout parce que je lui ai envoyé un message en lui disant que j'avais besoin de lui parler. Je crois qu'il a vu venir la chose. Ce n'est pas comme si on s'envoyait des messages tous les jours non plus. Il a bien remarqué que quelque chose avait changé. J'ai eu du mal à le regarder en face et à lui dire : "C'est fini entre nous, il vaut mieux s'arrêter là." Je suis persuadé qu'il s'y attendait, qu'on était pas compatible et qu'il s'avait aussi que ça se finirait comme ça. Je ne suis pas habitué à dire ce genre de choses. Habituellement je n'ai pas besoin de le préciser étant donné que j'ai rarement le numéro de mes "conquêtes", les choses se font juste d'elles-même. Je sais aussi qu'on restera ami. Je me sens juste un peu plus seul que d'habitude. Je me retrouve de nouveau tout seul.

Je n'ai pas fait grand chose d'intéressant après ça. Je me suis plongé dans la lecture d'une partition, ma mère m'a apporté mes vielles partitions de piano, j'avais presque oublié que je savais en jouer avant. J'ai appris à jouer quand j'avais six ou sept ans. Elle me les a ramener parce que je le lui ai demandé, mon psy m'a fait comprendre que ça serait bien pour moi d'avoir une nouvelle activité, quelque chose de différent et ça m'est revenu en tête. J'étais donc occupé à lire les notes et d'essayer de me rappeller laquelle était un Do, un Si un La quand j'ai entendu taper à ma porte. J'ai reconnu le son, presque comme un appel. Je l'entends parfois la nuit quand je ne dors pas et je sais que c'est Ki. J'entends sa voix à l'autre bout de la porte.

" Evidemment que tu peux."

Je lui souris quand il entre. J'aime beaucoup sa présence, je ne sais pas comment il fait, mais il arrive toujours à me rassurer. Le simple fait qu'il soit là me fait du bien. On apprend à se connaître tous les deux et je dois dire qu'il me plait beaucoup. J'aimerais qu'on ne se soit pas rencontrer dans cet endroit, qu'on se soit connu ans une période de ma vie bien plus tranquille, mais ça n'aurait sans doute pas été la même chose.

" Tu ne risque rien aujourd'hui. Je ne suis pas entrain de dormir."

Je lui souris et me demande pourquoi il est là, d'habitude on se parle souvent la nuit, enfin souvent après mes cauchemars en réalité et c'est comme s'il avait compris que ça me faisait du bien qu'il soit là. Il doit avoir quelque chose à me dire et je crois bien que j'ai ma petite idée sur ce que s'est, mais j'attends de voir et de l'entendre surtout.

Il entre et c'est comme si sa seule présence arrivait à m'apaiser. Je souris en le voyant, il est toujours aussi sexy. Il a l'air quelques peu soucieux. Il me rappelle qu'il est venu plusieurs fois après mes cauchemars sans que je n'essaie de l'étrangler et qu'il trouvait toujours un moyen de me rassurer après mes cauchemars parce que je suis toujours angoissé quand ils surgissent. Je n'aime pas tellement subir tout ça, j'ai l'impression d'être fou et de ne pas être normal. J'ai du mal à oublier pourquoi je suis là et pourquoi je fais ces cauchemars. Je pense que j'aurais continuer de boire si je n'étais pas ici rien n'avais plus d'importance quand je buvais. Mais je n'aurais jamais pu oublier, ça serait revenu sans arrêt. Il me sort de mes pensées, moi musicien , la bonne blague. Je ne peux pas m'empêcher de rire.

« Je ne le suis pas. Enfin j'ai appris à jouer quand j'étais gamin, je devais avoir six ou sept ans. J'en ai joué jusqu'à ce que j'entre en second cycle et que je devienne … rebelle.»

Je me pince la lèvre en repensant à mes année lycées. Je me sentais bien à cette époque. Je faisais mon grand et je voulais tout avoir. Qu'est-ce que j'ai pu faire comme conneries aussi, rentrer tard le soir et me faire engueuler par mon père, lui répondre ouvertement sans avoir peur qu'il me dise quelque chose en retour. C'est la période ou j'a commencé à fumer. Je me souviens de ma fête pour mes dix-huit ans, de celle pour mes vingt ans et presque de toutes les autres aussi. Je n'avais peur de rien à cette période là. Je redeviens sérieux quand il évoque Dimitri. Je crois que mon visage à du changer radicalement de couleur et d'expression, passer de la joie à la tristesse.  Je fais une petit moue et lui réponds :

« Ce n'est officiellement plus mon Dimitri.»

Je ne me sens pas forcément bien de l'avoir laisser et de l'avoir quitté comme ça. C'est mieux comme ça évidement, mais il va me manquer et je me sens mal d'être l'oiseau de mauvais augure.

« Alors si on pouvait parler d'autre chose que de lui ou de moi ça m’arrangerait beaucoup.»

Je n'ai pas vraiment envie de me confier aujourd'hui, c'est encore trop frais.

« Qu'est-ce qui t'amène ? »

Je lui souris en lui demandant, je suis vraiment curieux de savoir ce qu'il a à me dire, parce qu'il a visiblement quelque chose à dire.

Je fais une petite moue, ce n'est pas vraiment que ça ne m'intéressait pas, c'était trop ringard pour moi à l'époque. Je me la jouais très bad boy et il ignore tout de cette période là. On a encore beaucoup de choses à apprendre l'un de l'autre. Je me pince la lèvre et lui réponds :

« Disons que ce n'était pas assez classe pour moi à l'époque. J'étais un petit brigand, enfin, pas vraiment brigand. Je prenais tout le monde de haut et je pensais que j'étais « supérieurs» au autres parce que ma famille était connue. J'étais très hautain et les leçons de pianos c'était pour les intellos, pas pour moi, du moins c'est ce que je pensais à l'époque. Je jugeais beaucoup trop facilement.»

Cette période était quand même une belle période, je me suis bien amusé en y repensant, mais j'aurais du être un peu plus à l'écoute des autres. J'aurais compris bien des choses si j'avais changé dès le départ, mais on ne sait pas toute ses choses là. On apprend avec le temps, le seul ennuis c'est que le temps nous est compté, plus on grandit, plus on se rapproche de la fin, même si on a encore de belles années à vivre. Je ne sais juste pas à ou me situer à présent. Je me sens toujours un peu perdu. Je hausse les épaules après lui avoir dit que je venais de rompre avec Dimitri. Il n'y peut rien, ce n'est pas de sa faute, mais ça me touche qu'il soit désolé et qu'il ne veuille pas me mettre mal à l'aise.

« Ce n'est pas de ta faute. Je savais au fond de moi que ça finirait comme ça.»

Il tourne autour du pot quand il me dit avoir une annonce à me faire. Je hausse un sourcil, curieux, je savais bien qu'il ne venait pas pour rien. Ça arrive que ça soit le cas, bien sur, il vient juste pour parler et ça me fait beaucoup de bien, alors je suis vraiment intrigué. Je suis limite un peu déçu quand il me dit tout. Ça me fait un choc quelque part de m'imaginer sans lui. On a certes pas passé beaucoup de temps ensemble, mais il a toujours été là quand je n'allais pas bien et je n'ai pas franchement envie qu'il s'en aille et qu'il me laisse tout seul. Je ne sais pas si ma frustration se ressens ou pas, mais étrangement je me suis tu. Je me pince les lèvres et cherche mes mots. Ce n'est pas de moi dont il s'agit, mais de lui. Il faut que je pense à ça aussi, ce ne serait pas bien de le forcer à rester juste pour qu'il soit près de moi, juste parce que sa présence me rassure.

« Je ne m'attendais pas tellement à ça … mais … je pense qu'il n'y a que toi que peux décider. Si je n'écoutais que moi, je te dirais de rester, sauf que ce n'est pas ma décision, c'est la tienne et je pense que si on te dit que tu peux t'en aller, il faut tenter ta chance. »

C'est très étrange de m'entendre dire ça. Je n'ai jamais été aussi sage. Habituellement j'aurais tout fait pour qu'il reste, mais je n'ai pas le droit de le forcer.

Je souris quand il m'avoue qu'il faisait plutôt parti des intellos. Je l'imagine bien à cet époque là, il devait s'investir à fond dans les études, ce que je n'ai jamais fait. Peut-être que je le regretterais un jour. Je voulais juste profiter de ma vie et faire ce qu'il me plaisait. J'en ai peut-être juste un peu trop fait. Si on s'était connu à cette époque sans doute que je lui aurait fait la misère comme on dit. Je n'étais pas du tout mature à l'époque. Il y a encore des moments ou je doute de l'être. Être un adulte ça implique beaucoup de choix et de responsabilités. Je déteste ce mot parce qu'il veut dire tellement de choses et je ne suis pas près à vouloir les accepter. Il m'avoue alors qu'il à la possibilité de s'en aller et je suis comme pris entre deux feu. Je ne peux pourtant pas lui dire qu'il doit rester ici, simplement parce ce que je voudrais qu'il reste. Et il semble bien l'avoir compris. Il m'avoue aussi ne pas savoir s'il est près à s'en aller, ce que je peux comprendre. Je serais sans doute dans le même état quand ça sera mon tour. Je le regarde encore mes yeux ne le quittant pas du regard. J'imprime son visage dans mon esprit, comme à chaque fois qu'il est là et réponds à sa question:

« Je me sens sécurisé quand tu es là. Tu es la première personne ici qui arrive à me calmer et avec qui je j'arrive à parler de tout et de rien comme si on se connaissait depuis des lustres. Je me sentirais sans doute un peu seul si tu t'en allait, mais ce n'est pas à moi de choisir.»

C'est à lui seul de faire son choix. Je n'ai pas le droit de le faire culpabiliser et de lui dire qu'il doit rester, même si je me demande comment ce sera s'il décide vraiment de partir. Est-ce que j'arriverais à faire ça à nouveau à la solitude? Je suppose que oui, ce n'est peut-être pas sa simple présence qui me rassure. C'est peut-être un tout aussi, peut-être le signe que je commence à accepter d'aller mieux.

« Promets-moi juste quelque chose. Si tu décide de partir. Tu viendra me voir?»

Je n'ai pas envie qu'il ne vienne plus, même si là aussi c'est un peu égoïste, parce que ça sera peut-être dur pour lui de revenir ici. Je veux juste qu'on garde contact au final. Qu'on ne se quitte pas sans savoir si on va se revoir ou pas, parce que je me suis attaché à lui en ces quelques semaines.

Je n'ai pas envie qu'il parte, mais le retenir serait bien trop égoïste. On se connaît depuis si peu de temps et pourtant c'est comme si on s'était toujours connu. La seule personne avec qui ce genre de chose m'est arrivé c'est Nate. Je suis ravi que ça fasse pareil avec Ciaran, mais je n'ai aucune envie de le décevoir. S'il doit partir, si on lui dit qu'il peut, il doit tenter sa chance. Il n'hésite pas une seule seconde à me dire oui quand je lui demande s'il viendra me voir et ça me rassure profondément. Je souris quand il me dit de ne pas hésiter à lui envoyer des messages quand il sera parti et ça me fait déjà drôle d'envisager cette option. Se sera un peu différent sans lui, je me sens bien quand il est là. Il a l'air d'avoir besoin d'être rassurer autant que moi. Je le vois bien dans chacun de ses mots, dans chacun de ses regards. C'est comme s'il avait besoin d'une approbation, de mon approbation. Ce que je trouve tout à fait mignon d'ailleurs.

« Je pense qu'ils savent ce qu'ils disent. Il faut que tu t'en aille, tu as des choses à faire, n'abandonne pas tes rêves.»

Ne fais pas comme-moi. Je n'aurais plus rien en revenant, je crois que y a ça aussi qui fait que je redoute tant de revenir à une vie normale. Je n'aurais plus rien à faire et j'ai n'ai plus de rêve à réaliser. Je ne sais même plus comment on fait pour en avoir, pour savoir ce que l'on doit faire. Je lui souris quand il me dit qu'il espère que je ne resterais pas ici trop longtemps, mais je n'arrive pas encore à m'imaginer hors de ces murs. J'ai peut-être besoin de me retrouver seul finalement, peut-être que ça m'aidera à savoir ce que je veux vraiment faire ensuite.

« T'inquiète, tu seras le premier averti et ne pars pas sans me dire au-revoir.»

Je n'ai pas envie qu'il s'en aille du jour au lendemain, sans que je n'y sois préparé. Je n'ai pas envie de me rendre compte qu'il n'est plus là en me levant un matin. C'est sans doute pour ça qu'il venu aussi m'en parler avant, pour que je me prépare. Je peux encore profiter un peu de sa présence. C'est tout ce qui compte pour l'instant.

« C'est quoi ta boîte?»

Il ne m'a jamais vraiment parler de ça, enfin peut-être qu'il l'a évoqué, après tout on a parlé de tellement de choses, de tout et de rien. Je ne me rappelle pas qu'on en ai plus parler que ça, je sais juste qu'il monte une entreprise, mais je ne sais pas de quelle sorte et peut-être bien qu'à un moment ou un autre je pourrais lui être utile. J'ai aussi la proposition d'Owen qui me reviens à l'esprit, mais je ne sais pas si je serais capable de faire ce qu'il attend de moi, parler de mes problèmes et montrer l'exemple aux autres me semble tellement compliqué alors l'idée d'une association me fait un peu peur pour le moment. J'y repensais quand je serais prêt.