(✰) message posté Dim 27 Sep 2015 - 15:15 par Invité
›
Un verre de trop
Owen Reagan & Charlie A. Edwards
"Tu sais… quatre ans, c’est long. Excuse-moi, mais c’était un peu égoïste de ta part de lui demander de t’attendre… tu aurais pu ne pas revenir, n’est-ce pas ? Julia ne pouvait pas mettre sa vie en pause avec autant d’incertitude. »
Les paroles de Charlie semblent avoir transpercé les volutes alcooliques, qui m'empêchaient, jusqu'alors, de réfléchir, ou même de parler normalement. J'avais trop bu, plus que de raison, c'était un constat indéniable, mais le fait de me dire que cet acte était devenu un automatisme pour amoindrir ma peine d'une part et chasser mes démons d'autre part, ne me rassurait pas. L'alcool était ainsi entré dans ma vie, avec autant de fulgurance, que les médicaments. Tous deux m'accompagnaient donc au quotidien, une présence dont je ne pouvais plus me passer depuis mon retour. Je buvais donc jour après jour et m'enfiler des médicaments avec autant de ferveur. Oui, il fallait voir les choses en face à présent, l'addiction faisait partie intégrante de ma vie, elle me happais jour après jour dans une funeste quotidienneté dans laquelle j'aurai bien du mal à sortir sans une once de volonté et c'est bien ce qui me manquait présentement.
« En fait, j'pense que j'aurais pas dû partir tout court hein ?! J'ai fait tellement de conneries, j'suis passé à côté de tellement de choses. Julia mérite ce qu'il y a de mieux, c'est la seule chose à peu près logique qui me vient en tête là ! » dis-je à Charlie. Je ne le connaissais que trop peu, mais je savais, d'après les quelques souvenirs qu'ils me restaient, qu'il n'était pas le genre de personne à blesser par des actes, ou des paroles. Il avait au moins le mérite de faire preuve de franchise et c'est bien ce qu'il me fallait pour me remettre d'aplomb. Je devais me reprendre, ne pas m'embourber dans la dépression. Je suis rentré, la vie doit continuer pour les autres et pour moi. Je dois avancer et ne pas chercher reculé. Oui, j'ai perdu des années, des amis, mais je ne peux me résoudre à perdre la plus précieuse d'entre tous. Je dois revenir d'entre les morts, me battre pour que cette résurrection me ramène Julia et l'amitié qu'elle me porte... peut-être même lui prouver que je suis digne d'elle et que nous deux ça peut marcher. Je ne peux pas abandonner cette perspective, même après ce que j'ai vu dans la salle de garde. Putain, je suis Owen, j'ai toutes mes chances et si je veux la récupérer, je vais devoir me battre comme un lion.
Un lion que je porte déjà sur la peau, ce lion que Julia a elle-même choisit pour moi, lorsqu'après une soirée un peu trop arrosé, nous avons débarqué chez le tatoueur du coin pour qu'il nous marque à vie. Jeremiah avait choisi lui-même, mais en guise de défis, nous avez demander à moi et Julia de choisir l'un pour l'autre le motif à porter pour le reste de nos vies. Je n'eus aucun mal à trouver le motif qui ornerait la peau de Julia pour toujours. C'était une évidence, il lui fallait une plume. Tout comme l'évidence a voulu qu'elle me choisisse un lion. Bon j'avoue, que c'était une évidence légèrement empourprée par l'alcool que nous avions au préalable ingurgité, mais avec du recul et quelques années au compteur, cette évidence en est vraiment devenue une. Je me comprends ne vous en faites pas. Toujours est-il que nous portons toujours avec fierté, je le crois, nos tatouages. Enfin sauf quand il est question de converser avec Teddy, qui a 14 ans à peine, s'imagine déjà le bras couvert d'encre.Je chasse alors cette pensée de ma tête et me concentre, comme je peux sur ce cher Charlie, qui toujours aussi aimable, à payer la tournée et qui m'aide à présent à ne pas tanguer. J'ai honte d'être ainsi, mais plus encore d'avoir besoin d'aide, car je suis incapable de marcher seul. Nous quittons donc l'établissement, l'atmosphère est bien plus respirable à l'extérieur et l'air frais qui me caresse le visage étaye mon sourire béa.
"-Ca fait du bien" dis-je en tentant de me défaire de Charlie.
"-Tu es venu en voiture ? Je te ramène sinon, pas de soucis. Si t'as envie de vomir, préviens avant par contre. T'as pas envie ? "
J'éclate de rire en comprenant à quel point Charlie se souci du fait que je ne salisse pas sa belle voiture, car oui, le véhicule est vraiment du genre "sexy" autant que peut l'être une belle mécanique. Je tente alors de faire quelques pas, je tangue, mais rien ne veux sortir et me connaissant, rien ne sortira, mais je serais certainement six pieds sous terre dès le réveil demain.
"-Ca va ! En fait je ne vomis pas... donc t'inquiète." dis-je en revenant sur mes pas "-Merci en tout cas, c'est cool ! T'es cool ! Faut rien dire à Julia hein ? Faut rien lui dire du tout, même pas que je l'aime vraiment comme un dingue. Et tu sais quoi ? Bah non tu peux pas savoir, parce que tu ne lis pas dans les pensées.. (rire) Demain est un nouveau jour. J'arrête de boire." Et j'étais convaincu autant que peut l'être un type ivre.
copyright crackle bones
Invité
Invité
(✰) message posté Lun 19 Oct 2015 - 15:46 par Invité
UN VERRE DE TROP
OWEN & CHARLIE
so raise your glass if you are wrong, in all the right ways, all my underdogs. we will never be never be, anything but loud. ✻✻✻ Il savait qu’il faisait quelque chose de bien. Charlie était convaincu qu’en restant une personne honnête et en disant la vérité aux gens, la plupart du temps – disons dans 90% des cas – cela ne pouvait faire que du bien. Oui parfois cette dernière était dur à attendre, mais elle était toujours celle qui finissait par faire le plus de bien et à pousser les gens à prendre la bonne décision. Après tout, on ne pouvait vivre sa vie en la basant sur des mensonges. Certains le faisaient, certes, mais ils finissaient toujours par être dans le pétrin à un moment ou à un autre. Parce que les mensonges, on finit toujours par s’y perdre. Charlie préférait vivre une vie honnête en souffrant quelque fois et en faisant souffrir, mais en sachant qu’il avait fondé toute sa vie, bâtie son entière satisfaction sur des choses justes, et non pas sur des mensonges qui furent certes capables de ravir tout le monde, qui finirait tôt ou tard par lui revenir en pleine figure. Pour lui, et ce de façon objective, Owen n’avait pas eu une bonne réaction face à Julia. Demander à une personne d’arrêter de vivre pour soi-même, c’était injuste et égoïste, et même si cela brisait le cœur de Charlie, il ne pourrait se permettre de faire une telle chose. La première fois qu’il avait vu Ellie apparaître en photo avec un autre homme, la jalousie avait tordu son ventre, mais il s’était forcé à l’accepter. Ils étaient divorcés après tout, il n’avait plus rien à dire – finalement cela n’avait même pas été un nouveau copain, juste un ami, mais le ressenti avait été le même. Il n’empêcherait pas Lyn’ de partir si c’était ce qu’elle souhaitait, mais seulement si elle était sûre d’elle. Car sinon, il mettrait tout en œuvre pour la récupérer, c’était certain.
C’était sûrement ce que devrait faire Owen. Charlie ne connaissait pas toute leur relation en détails, mais il connaissait suffisamment bien Julia pour savoir qu’elle n’allait pas le forcer à rester hors de sa vie alors qu’il avait été si important pour elle. Il penserait à glisser un mot en la faveur du médecin la prochaine fois qu’il la verrait. S’il pouvait aider ces deux-là à se retrouver, il n’allait pas manquer de mettre son grain de sel. Il termina son verre alors qu’Owen reprenait la parole, et un sourire orna ses lèvres. Malgré l’ivresse, il avait encore quelques paroles censées, fort heureusement. « On est au moins d’accord sur ça. Et puis qui c’est, ce qu’il y a de mieux pour elle sera peut-être toi, au final. » Il semblait tellement amoureux que cela ne pouvait qu’apporter du bien à Julia. L’amour, c’est comme la vérité, même s’il fait mal, il finit toujours par apporter du soleil dans la vie ombragée des gens.
Ils quittèrent finalement tous les deux le bar, Charlie payant et soutenant par la suite Owen. Il n’était clairement pas en état de marcher correctement tout seul, et ce fut un œil presque paternaliste qu’il posa sur lui lorsqu’il fit quelques pas sans son aide. C’était un peu comme surveiller sa fille après ses premiers pas. Il voulait bien le laisser se débrouiller, mais il était malgré tout près à intervenir. Il n’avait vraiment pas envie de passer la fin de sa soirée aux urgences car monsieur l’irlandais n’avait pas été capable de marcher droit et avait embrassé le sol. Il fut un peu soulagé en apprenant qu’Owen n’était pas du genre à vomir, mais il prévoyait déjà de rouler avec la fenêtre côté passager ouverte, juste au cas où. On n’était jamais trop prudent après tout. Un sourire sincère étira ses lèvres alors qu’il guidait tranquillement l’homme ivre vers sa voiture. « Promis, je garde ton petit secret. Et je serai là pour te rappeler ta résolution, si jamais ça te sort de l’esprit. »