(aksage) I Wish You Would

I Wish You Would

AKSEL & SAGE

You say it's in the past, you drive straight ahead You're thinking that I hate you now 'Cause you still don't know what I never said I wish you would come back, Wish I never hung up the phone like I did. And I wish you knew that I'll never forget you as long as I live. And I wish you were right here, right now, it's all good. I wish you would ✻✻✻ Cela faisait un mois maintenant que je m'étais installée à Londres. Et maintenant deux semaines que j'habitais en colocation avec Samael. Rien n'avait été facile depuis que j'étais là, mais j'avais fait de mon mieux pour me sentir comme à la maison. J'avais désormais un boulot dans hôtel, quelques connaissances. J'arrivais de plus en plus à m'orienter en ville. Mais il y avait comme un vide dans mon cœur. Je n'avais pas ouvert mes courriels depuis un moment et j'avais fait changer le numéro de mon téléphone, bien évidemment. Ils savaient tous les deux que j'allais bien, mais c'était tout. Je ne voulais pas savoir comment Maxence se sentait. Il devait m'en vouloir énormément. Je comprendrais. Je l'avais laissé tomber alors qu'il avait tant fait pour moi. Je me sentais mal pour eux. Mon cœur était brisé parce que j'aimais Aksel, mais je ne savais pas si un jour je pourrais revenir vers lui. Il ne me pardonnerait probablement jamais de toute façon. Alors je me disais que je devais refaire ma vie ici un point c'est tout. Peut-être devais-je être seule? C'était probablement là ma destiné...  mais j'essayais de ne pas trop y penser. Peut-être ferais-je le tour du monde, comme j'en avais toujours rêvé? Peut-être resterais-je ici? Seul l'avenir nous le dirait. Pour l'instant, nous étions à la mi-août à Londres. Il faisait beau, il faisait chaud. J'avais pris les clés de l'appartement, j'avais laissé un petit mot à Samael pour qu'il ne m'attende pas pour souper et j'étais sorti. Il n'y avait pas un nuage dans le ciel et le soleil était haut en ce début d'après-midi. Je me disais que j'avais bien fait de me mettre en jupe et en camisole, même si inévitablement le regard des autres allaient se plonger vers mes bras et mon dos. Je soupirai, profitant plutôt de la chaleur qui chatouillait mon visage et des petits coins d'ombre où une légère brise soufflait. Je marchai, je ne savais pas combien de temps s'était écoulé depuis. Mais je m'en fichais. Je réalisai que j'étais sur Oxford street uniquement lorsque je sentis l'odeur de la nourriture. Mon ventre gargouilla alors. J'avais faim. Il était peut-être temps de s'arrêter pour un café et une brioche? Oui, définitivement. Je rentrai dans le café le plus proche et pris le tout pour emporter. Ce fut lorsque je sortis dehors que mon cœur cessa de battre. Je failli échapper mon café sur le sol et la brioche chaude que j'avais déjà entre les doigts, entamée déjà d'une bouchée. La surprise initiale passée, je me remis  à respirer. La cause de tout cela? Eh bien, elle était simple. De l'autre côté de la rue se trouvait Aksel... Il ne m'avait pas vu encore. Je ne savais pas si c'était un mal ou un bien. Je ne savais tout simplement pas quoi faire. Devais-je aller à sa rencontre? Devais-je partir en courant sans demander mon reste? Mais la question qui se posait en premier restait la suivante. Que faisait-il ici? Il n'avait pourtant aucune raison de se trouver là! Il ne savait pas que j'étais ici... Ce fut à ce moment que j'allumai. Peut-être était-il arrivé quelque chose à sa famille? Il était né ici. Parfois, je l'oubliais, même si son accent était tout de même resté en partie effacé, comme le mien, mais toujours là.

Je restai donc là, comme une idiote à ne rien dire. Ça aurait pu en rester là, mais quelqu'un choisit de me rentrer dedans au même moment, me renversant sur le sol. Le choc ne fut pas trop violent, puisque la personne ne faisait que jogger et qu'elle n'allait pas trop vite à ce moment-là. Mais ça eut don d'attirer l'attention de mon côté de la rue. « Excusez moi mademoiselle! Je ne vous avais pas vu du tout! Vous allez bien! » me dit le jeune homme. « oui, oui! Ce n'est pas grave. Je vais bien! » dis-je me remettant sur mes pieds. Je n'avais qu'une petite égratignure au coude. Et j'aurais probablement des ecchymoses légères éventuellement. Mais mon café était fichu et ma brioche aussi. Oh mais quelle journée!


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What would I do without your smart mouth? Drawing me in, and you kicking me out. You've got my head spinning, no kidding, I can't pin you down. What's going on in that beautiful mind, I'm on your magical mystery ride and I'm so dizzy, don't know what hit me, but I'll be alright. ✻✻✻ C’était… étrange. Oui, c’était le mot. Après six ans loin de la ville de son enfance, Aksel avait finalement remis les pieds sur le sol londonien. Et c’était maintenant qu’il réalisait que cette ville lui avait manqué. Etonnamment, il avait vite repris ses repères, et c’était comme si il n’était jamais partit sur le Nouveau Continent. Son regard plein de nostalgie avait caressé Big Ben des yeux, puis la Grande Roue sur laquelle il n’avait jamais eu le droit de monter, car il ne le méritait pas, selon sa mère. Sa mère. Aksel avait encore peur de la voir débarquer au coin d’une rue, car il ignorait tout simplement si elle habitait toujours ici ou même, si elle était encore en vie. Il avait tellement bien coupé tous les ponts avec elle que désormais, seul un nom de famille, de l’ADN et des cicatrices sur son corps les reliaient encore. Il ne voulait plus jamais avoir à faire à elle, et il espérait que cela serait le cas. Cependant il ne pouvait rien prévoir. La preuve, le décès de son père avait débarqué dans sa vie comme un boulet de canon, chamboulant absolument tout, le poussant même à revenir dans la ville de son enfance. Cela avait été fou, de prendre ainsi des congés et de venir jusqu’en Europe, mais il savait qu’il avait fait la bonne décision. C’était un voyage bénéfique pour lui. Il avait pu découvrir une famille dont il n’avait jamais soupçonné l’existence, et il avait rencontré des personnes formidables. Il sourit un peu en songeant à Elsa, cette jeune femme blonde qui s’était révélée être sa demi-sœur. Il se demandait encore comment c’était possible. Elle était si jolie, grande et gracieuse. C’était le genre de filles qu’on voyait dans les magazines, mais que l’on n’avait pas dans son entourage. Et lui, et bien, c’était de la famille. De la famille. Ça aussi, c’était étrange. Les deux autres enfants qu’il avait rencontré chez le notaire ne l’avaient pas attiré comme Elsa l’avait fait, et il supposait que c’était la différence d’âge, mais également le fait que eux, avait grandi avec leur père. Ils l’avaient connu, et avaient été bouleversé par sa mort. Aksel non, et il savait que ce n’était pas non plus réellement le cas pour Elsa. Ils étaient venus pourtant, par principe, par respect et Aksel ne regrettait pas. En plus de cela, il avait eu la joie de retrouver son amie Phoebe, qui, il devait l’avouer, lui avait terriblement manqué. Et avec elle, il s’était retrouvé extrait de sa chambre d’hôtel et jeté dans une colocation de cinq personnes – six désormais – sans trop savoir ce qui se passait. Mais il devait l’avouer, c’était quand même bien plus agréable de vivre avec toutes ces personnes que tout seul dans cette chambre d’hôtel bien trop miteuse. En plus, il s’entendait merveilleusement bien avec eux et même si c’était un peu dur de s’adapter et de ne pas se sentir de trop, comme un poids gênant pour le bon fonctionnement de leur vie commune, il se sentait bien là-bas.

Il avait d’ailleurs mangé avec Bee, Maggie et la nièce de cette dernière ce midi, à regarder son chat Pattenrond se chamailler avec Ariel, le chien de la coloc –il n’avait pas encore vraiment défini à qui il appartenait. C’était agréable et convivial, et cela empêchait Aksel de penser à ce qu’il avait laissé en Amérique. Ou plutôt, les souvenirs qu’il avait laissé là-bas et ce délibérément, car pour le moment, c’était bien trop douloureux d’y penser. L’inquiétude et la peine constante qui logeaient au fond de son ventre ne partaient jamais vraiment, elles étaient simplement misent en sommeil le temps d’un instant. Elles revenaient quand il s’y attendait le moins, et le sourire sur son visage s’effaçait en même temps que l’étincelle de ses yeux s’éteignait. Mais c’était ainsi. Elle était partit, Aksel s’inquiétait pour elle et s’accrochait à l’espoir fou de la voir revenir un jour. Il la pardonnerait. Il le savait. Il la laisserait revenir dans sa vie les bras ouverts, parce qu’il avait besoin d’elle. Mais peut-être qu’il aurait une certaine rancœur au fond du cœur, une peur irrépressible de la voir disparaître à nouveau et peut-être que cela gâcherait tout. Il n’en savait rien, et il ne le saurait probablement jamais. Oui cela ne faisait que quelques semaines, mais cela sonnait comme le début d’une très, très longue absence. Le plus grand regret qu’Aksel avait désormais, était de ne pas lui avoir dit qu’il l’aimait.

L’enterrement de son père était passé, pourtant il avait encore quelques papiers à régler, alors il avait décidé de s’en occuper cet après-midi. Ainsi, il serait débarrassé. Dans le fond, il n’en avait pas vraiment envie, car tout cela le retenait ici et, d’une certaine manière, il n’avait pas envie de repartir. Peut-être qu’il pourrait rester, refaire sa vie ici, entouré d’un membre de sa famille et d’amis. C’était à envisager. Mais pas pour le moment. Pour le moment, il devait rendre ces papiers signés au notaire, car il ne pouvait pas non plus faire traîner indéfiniment les choses. Plongé dans ses pensées alors qu’il traversait Oxford Street, un certain fracas lui fit tourner machinalement la tête. « Oh putain. » Aksel n’était vraiment pas du genre à jurer, ce qui avait tendance à amuser son entourage d’ailleurs, mais là, là ça le méritait. Parce que de l’autre côté de la rue… c’était elle. Avec ses cheveux roux, sa bouche cerise et sa beauté à couper le souffle. Et le souffle coupé, il l’avait. Il resta là, un moment, la regardant bêtement alors qu’elle échangeait quelques mots avec un homme qui ne tarda pas à repartir. Et puis soudainement, ignorant son départ précipité de sa vie, le café sur son haut et toutes les choses auxquelles il aurait dû penser et qui aurait dû le retenir, il courut littéralement vers elle et l’attrapa à la volée, la serrant dans ses bras le plus fort qu’il le put. Il devait passer pour un dingue, mais que c’était bon. « Oh mon dieu c’est bien toi… J’ai cru que je te reverrai jamais… » Il inspira son parfum, les larmes lui montant aux yeux – il était définitivement bien trop sensible pour un enfant élevé aux coups de ceinture – et l’idée même de la voir s’éloigner de lui, lui était désormais insupportable. Malgré tout il finit par se détacher d’elle, histoire de la laisser un peu respirer, et attrapa son visage entre ses mains, la dévorant littéralement du regard. Il avait eu peur d’oublier les traits de son visage, mais non, il s’en rappelait encore parfaitement. « Mais qu’est-ce que… qu’est-ce que tu fais à Londres ? Tu… tu vis ici ? »


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You say it's in the past, you drive straight ahead You're thinking that I hate you now 'Cause you still don't know what I never said I wish you would come back, Wish I never hung up the phone like I did. And I wish you knew that I'll never forget you as long as I live. And I wish you were right here, right now, it's all good. I wish you would ✻✻✻ Mon café s'écoulait désormais sur la rue et ma brioche était dans un sale état. Je me penchai pour ramasser tout cela tandis que j'entendais encore le joggeur s'excuser derrière moi. Mais je n'y prêtais plus attention. J'avais déjà eu des blessures bien plus graves que celles-là. J'allais m'en remettre haut la main, cela allait s'en dire. Non, ce qui me préoccupait davantage, c'était Aksel. Avait-il entendu le brouhaha de foule qu'il y avait autour de moi? Probablement. Je n'osais même pas relever la tête pour voir où il était. Peut-être ne s'était-il rendu compte de rien au final? Peut-être avait-il était distrait comme moi et il avait tourné le coin de la rue sans me voir? Je rêvais en couleur je pense. Parce que je le sentis s’approcher de moi.... courir même. Je le savais parce qu'Aksel, c'était mon âme sœur d'une certaine façon. Lorsqu'il était triste ou euphorique ou peut importe ce qu'il ressentait, mon corps s'emballait et mon cœur battait au rythme du sien. C'était tellement difficile à expliquer. Peut-être était-ce pour cela que je me sentais si mal depuis que j'étais partie? Que d'une certaine façon, j'étais en manque de sa personne? Je ne savais pas. Ça me faisait un peu peur, d'où le pourquoi du comment j'étais partie... Et aussi, bien sur, parce que je pensais ressentir plus que de l'amitié pour lui. De l'amour? Probablement. Sinon je serais rester. Et je n'aurais pas quitter Maxence... Je ne l'aurais pas laisser tomber. Lorsque je sentis le corps d'Aksel contre le mien, je cessai de respirer quelques instants. C'était comme si on recollait cette partie de mon cœur qui s'était brisé. Il était de nouveau complet. Je me sentais désormais moins vide. Passer la surprise, je le serrai à mon tour contre moi. Je ne pensais plus au café qui tachait mes vêtements ni à ce joggeur qui était désormais reparti sur son trajet. Il n'y avait que lui et moi.... Et ce fut à ce moment que la culpabilité me gagna malgré le bonheur que je ressentais. J'aurais du lui écrire un e-mail plus détaillé... Mais je ne savais pas à ce moment-là ce que je ressentais vraiment. J'étais trop confuse. Désormais, c'était plus clair, comme si on venait de me donner la vérité absolue sur un plateau d'argent.  « Oh mon dieu c’est bien toi… J’ai cru que je te reverrai jamais… » me dit-il finalement, me serrant toujours contre lui. Je n'étais pas douée pour saisir ce que ressentait les gens. Avec Aksel, c'était un peu différent, mais tout de même quelques fois nébuleux, comme en ce moment. Pourquoi n'était-il pas fâché contre moi? Peut-être était-ce le choc? Il me ferait sûrement des reproches plus tard, un coup la surprise passée. « Je suis heureuse de toi voir aussi! » lui dis-je avec un petit sourire.  Le jeune homme se détacha finalement un peu de moi et attrapa mon visage entre ses mains. Je plongeai alors mon regard dans le sien. Ce qu'il pouvait m'avoir manqué tout de même! « Mais qu’est-ce que… qu’est-ce que tu fais à Londres ? Tu… tu vis ici ? » demanda-t-il finalement. Je soupirai, baissant les yeux. «  À vrai dire, j'ai pris la première destination qui me tentait à l'aéroport... C'est un peu un hasard... Mais oui, j'y vis pour le moment... Je suis en colocation.... » lui révélais-je. « Je suis sincèrement désolée de ne pas t'avoir expliqué pourquoi j'étais partie... Et surtout d'être partie si vite. Mais je ne savais plus quoi faire. J'en avais mal au cœur tellement je ne me sentais pas bien dans ma situation... J'aurais du t'en parler.... Mais les mots ont manqué.... » lui dis-je, sentant les larmes montées à mes yeux. Mais je n'allais pas pleurer, je ne pleurais jamais. « Je suis désolée aussi de t'avoir inquiéter! » ajoutais-je. J'étais sincère. Je n'avais pas voulu le blesser. Je savais qu'il tenait à moi autant que je tenais à lui. «Si tu as le temps, on peut en parler autour d'un café... Le mien est sur mon chandail.... » ajoutais-je, tentant de détendre l'atmosphère et surtout le malaise que je ressentais.

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What would I do without your smart mouth? Drawing me in, and you kicking me out. You've got my head spinning, no kidding, I can't pin you down. What's going on in that beautiful mind, I'm on your magical mystery ride and I'm so dizzy, don't know what hit me, but I'll be alright. ✻✻✻ Il allait rester à Londres. Si elle était là… alors il restait. C’était une décision prise sur un coup de tête bien évidemment, avec le choc et la joie de revoir la silhouette si familière de Sage mais également le soulagement de la savoir en bonne santé. Pourtant, il le savait, au fond, qu’il allait s’y tenir, à cette décision. Il avait envie de tout recommencer ici, et la seule chose qui le retenait à New-York était son travail désormais. Il avait des amis là-bas oui, mais il en avait aussi ici, qu’il retrouvait ou découvrait jour après jour. Et maintenant, Sage était ici. C’était en quelque sorte la raison ultime pour lui de rester à Londres. Il allait rester, reprendre sa vie du début et surtout, faire de son mieux pour recoller les morceaux avec Sage. Oui c’était elle qui était partie sans trop d’explications, oui c’était aussi à cause d’elle et de ce départ précipité qu’il s’était senti misérable mais… la vie était trop courte pour qu’il la passe à lui en vouloir, à faire des reproches ou encore à se faire désirer. Elle était ici, c’était le principal. Le reste, on s’en fichait. Aksel était quelqu’un de loyal, on ne pouvait pas le nier, mais on remarquait aussi vite qu’il était bien trop loyal. Il ne parvenait pas à ressentir de la rancune envers quelqu’un, sauf dans des cas extrêmes, comme son ancienne amie Hailey qui avait deviné pour la maltraitance de sa mère mais qui avait préféré ne rien dire. Là, oui, il lui en voulait, car il aurait pu avoir une vie totalement différente. Mais Sage… Sage c’était l’amour de sa vie, il le savait. Et puis si elle n’était pas partit, il ne serait jamais venu à Londres, et il aurait raté énormément de choses. Il ne pouvait pas lui en vouloir. Pas à elle, pas pour ça. Oui il voulait savoir pourquoi elle était partie ainsi, inquiétant tout le monde malgré son mail – il avait même eu plusieurs conversations avec Maxence, c’était pour dire – mais il ne voulait pas lui faire de reproches et lui rabâcher à quel point elle avait pu agir égoïstement. Il voulait juste profiter d’elle. Il voulait juste lui dire qu’il l’aimait, l’embrasser et passer le reste de sa vie avec elle. Il voulait lui demander si elle voulait bien d’un mec brisé et raté comme lui, si elle voulait bien l’inonder de sa lumière à nouveau et lui donner l’impression de briller lui aussi. Il voulait lui dire tout ça, lui demander tout ça. Il voulait tout et n’importe quoi avec elle, et ce départ, il voulait surtout l’oublier et simplement penser au renouveau.

Mais il savait également que ça ne serait pas aussi simple. Parce que elle, elle ne pourrait pas se le pardonner si facilement, il s’en doutait, il la connaissait tellement bien. Elle ferait le lien avec sa mère, à n’en pas douter, et Aksel craignait le pire. Il allait falloir qu’il soit là pour elle, comme toujours. Enfin pour le moment, l’heure était aux retrouvailles. Il la serra dans ses bras, comme pour vérifier qu’elle était bien là, contre lui et avec lui. Il avait besoin de la toucher, de prendre son visage entre ses mains, de savoir qu’elle était là et qu’elle allait bien. Enfin il la revoyait. Malgré tout, il se demandait bien ce qu’elle faisait à Londres. Simplement de passage ? Ou avait-elle recommencé une vie ici ? Il écouta ses explications, hochant doucement la tête. Donc, elle s’était installée ici. Oh oui, il allait définitivement rester. « Ça tombe bien, je vis ici aussi. Enfin, en quelque sorte, il y a eu plein de changements dans ma vie d’un coup je dois avouer. » Il lui sourit à nouveau avant de la laisser continuer ses explications, ses mains glissant finalement de son visage, caressant ses cheveux un bref instant avant de sagement reprendre leur place le long du corps d’Aksel. Il eut un petit sourire triste, caressant à nouveau sa pommette. Qu’est-ce qu’il pouvait être différent avec elle et avec les autres. « Je comprends, mais je suis là maintenant, tu vas pouvoir tout m’expliquer, à ton rythme. » Il sourit en la voyant proposer ainsi un café de façon spontané, et son cœur fit une embardée. Elle était de retour. « Oui, allons discuter de tout ça autour d’une bonne tasse de café ! » Et naturellement, il glissa un bras autour de ses épaules pour pouvoir marcher tout en la sentant proche de lui. Il avait besoin de ça pour le moment, de savoir qu’elle était là. L’absence avait été insoutenable. Le notaire pouvait bien attendre, Aksel avait bien plus important à faire.

Ils rentrèrent dans le premier café qu’ils trouvèrent et s’installèrent à une table, commandant rapidement à la serveuse qui les aborda. Posant ses mains sur la table, Aksel regarda la jolie rousse en face de lui, avant qu’un léger rire ne lui vienne. « Je n’arrive pas à croire que tu sois en face de moi… » Il eut un sourire rêveur sur le visage un petit moment, avant de se reprendre quelque peu. « Alors, est-ce que tu souhaites me raconter ou tu préfères que je t’explique ce que tu as raté de mon côté ? » Ce n’était peut-être pas le meilleur moyen d’amener la chose, mais il avait toujours été du genre maladroit de toute façon.



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You say it's in the past, you drive straight ahead You're thinking that I hate you now 'Cause you still don't know what I never said I wish you would come back, Wish I never hung up the phone like I did. And I wish you knew that I'll never forget you as long as I live. And I wish you were right here, right now, it's all good. I wish you would ✻✻✻ J'avais toujours rêvé de voir le monde. Je rêvais de voyager depuis que j'étais en âge de réfléchir par moi-même. Je n'avais jamais eu de plan précis en tête. Juste prendre un pack sac peut-être et partir à la conquête du monde. C'était en partie pour cela que j'avais étudié les langues étrangères à l'université dans le but d'être interprète, parce que c'était un travail que l'on pouvait faire partout. Et j'avais cette facilité à apprendre. Parfois, c'en était déconcertant. Un don, peut-être? Mon seul et unique. Parce que tout ce que je faisais d'autre n'était que malédiction. Je n'étais pas capable de m'attacher aux gens comme je le devrais parce que j'avais toujours cette peur de les abandonner, comme ma mère l'avait fait avec moi et mon frère, Sven. Et je l'avais fait dès l'adolescence, en commençant par Cameron. Même si cette relation avait été vouée à l'échec dès sa création, ça avait été tout de même le premier. Ensuite, il y avait eu Maxence, un des plus récents en date. Peut-être me préparais-je depuis longtemps à le laisser tomber? Je n'avais plus de sentiments pour lui, pas comme j'en avais au début. Je l'avais aimé de toute mon âme, mais la flamme s'était éteinte. Il m'avait étouffé. Mais il avait fallu que je tombe amoureuse d'Aksel pour le réaliser. Mais lui aussi je l'avais abandonné. J'avais pris mes jambes à mon cou et j'étais partie. Je lui avais écrit un petit émail tout ridicule. Mais pourtant, il semblait prêt à me pardonner. Peut-être que je ne réussirais jamais à laisser aller la culpabilité que je ressentais en ce moment-même. Je ne le méritais pas. Je ne le mériterais probablement jamais. Il était fort probable qu'un jour je fasse comme avec Maxence et que je parte, sans dire un mot. Je ne désirais pas nous condamner en avance. Je tenais trop à lui. Je l'aimais trop pour cela. Mais une petite voix dans ma tête me disait qu'il y avait un espoir.... qu'il ne réussirait jamais à m'étouffer. Mais est-ce que ce serait trop lui demander? Serais-je égoïste à ce point? Je préférai chasser ces pensées de mon esprit. Elles m'avaient hanté ces dernières semaines, mais elles s'étaient évaporées dès que je l'avais senti tout contre moi. L'amour pouvait penser bien des blessures!

« Ça tombe bien, je vis ici aussi. Enfin, en quelque sorte, il y a eu plein de changements dans ma vie d’un coup je dois avouer. » m'avait dit Aksel me ramenant de ce fait à la réalité. Je l'avais regarder quelques secondes sans rien dire. Puis, j'avais acquiescé. Je n'osais pas lui demander pourquoi il était ici. Ça avait sûrement un rapport avec sa famille sinon pourquoi il serait là? Il était impossible que ce soit pour moi à la base. Je ne pensais pas le moins du monde que quelqu'un aurait pu en engager un autre pour me retrouver. Maxence devait me détester et Aksel était bien trop respectueux pour ça. Je fus d'ailleurs déçu de voir les bras du jeune homme reprendre leur place le long de son corps après avoir caresser mes cheveux. J'aimais les contacts du soigneur d'animaux. Je me sentais importante à ses yeux, ça m'avait toujours fait un bien fou. Compréhensif à nouveau, Aksel me dit qu'il était là pour moi, que je pourrais tout lui expliquer sans problème, à mon propre rythme. Je lui fis un petit sourire gêné. « Merci... » lui dis-je, dans un ton de voix si bas qu'on aurait dit un murmure. Mais il était sincère.  « Oui, allons discuter de tout ça autour d’une bonne tasse de café ! » me dit-il lorsque je lui proposai d'emblée un café pour tout lui expliquer. J'eus un frisson inexplicable lorsque Aksel passa son bras autour de mes épaules.  Ça m'avait manqué, c'en était insensé. J'étais si heureuse qu'il accepte.

Aksel souriait tandis qu'il me regardait, les deux mains sur la table où nous étions désormais assis. Nous venions tous juste de commander. Les mots qu'il prononça me firent sourire à mon tour, mais me rendait mal à l'aise tout à la fois. « Alors, est-ce que tu souhaites me raconter ou tu préfères que je t’explique ce que tu as raté de mon côté ? » me dit-il. J'avais vécu et revécu ce scénario dans ma tête des dizaines de milliers de fois. Je m'étais imaginée un peu plus de ressenti de sa part. Au lieu de ça, c'était plutôt l'inverse. Ça me faisait bizarre, mais je l'acceptais. Tant mieux dans un sens. Mais j'avais besoin de parler, de lui dire ce que je ressentais, même si ça allait peut-être changer notre amitié à jamais. Étais-je vraiment prête à cela? Non, mais dans la vie, il fallait prendre des risques. « J'ai besoin d'en parler... Mais j'ai aussi envie de savoir pourquoi tu es ici.... Je vais être vraiment égoïste.... J'en suis vraiment désolée... » commençais-je par dire. Même si j'étais très curieuse, je ne pouvais pas prendre le risque de reculer et de ne pas lui expliquer le pourquoi du comment. « Avec Maxence, c'était fini depuis longtemps, mais je ne l'avais juste pas réalisé. Il m'aimait toujours, j'en suis convaincue.... mais pas moi... Je l'ai réalisé juste avant de partir sur un coup de tête.... parce que je crois que je suis amoureuse.... de toi. Et je ne sais pas pourquoi... Mais ça m'a fichu la trouille... Alors j'ai fui, comme je le fais toujours.... Je suis désolée.... » avais-je dit. La vérité, c'était que j'étais perdue dans mes sentiments et je ne savais pas si j'allais me sortir vivante de cela.

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AKSEL & SAGE

What would I do without your smart mouth? Drawing me in, and you kicking me out. You've got my head spinning, no kidding, I can't pin you down. What's going on in that beautiful mind, I'm on your magical mystery ride and I'm so dizzy, don't know what hit me, but I'll be alright. ✻✻✻ Ils étaient à nouveau réunis, et Aksel se sentait de nouveau pleinement vivant. La découverte de son adorable demi-sœur, ses colocataires et Phoebe notamment, toutes ces personnes lui avaient permis d’oublier quelque peu sa peine et le sentiment de manque qui alourdissait son ventre. Ils avaient réussi à mettre tout cela en veille, mais c’est tout ce qu’ils avaient pu faire. Rien d’autre que la présence de Sage n’était capable de faire disparaître le poids dans son ventre et le manque au creux de son cœur. Le regret aussi, qu’il ressentait, car il avait fini par se dire qu’il ne la reverrait plus jamais et qu’alors, jamais il ne pourrait lui dire ce qu’il ressentait vraiment. Se jeter à l’eau quoi, histoire d’être fixé. Cependant elle était de nouveau là, en face de lui, avec une brioche écrasée et du café plein le chemisier. Et il ne l’avait jamais trouvé plus belle. Jamais son parfum n’avait était si bon à sentir lorsqu’il l’avait serré contre elle, et il était certain qu’il n’avait jamais ressenti aussi bien la chaleur que son corps lui transmettait. Il revivait, nageait avec aisance vers la berge, laissant un océan de noirceur derrière lui. Son ciel s’éclaircissait, son rayon de soleil, son soleil même, était à nouveau dans son monde. Et c’était aussi pour cela qu’il était si prompt à lui pardonner, à oublier son départ si précipité, le manque d’explication, le manque tout court. Il voulait croquer la vie à pleine dent avec elle, elle avait cette influence terriblement positive sur lui et elle semblait s’être décuplée après ces trois semaines passées loin l’un de l’autre. Il voulait simplement vivre, vivre et profiter d’elle, profiter de cette vie qu’il avait réussi à se forger et dans laquelle plein de nouvelles possibilités s’ouvraient à lui désormais. Il était à Londres, dans la ville de son enfance, et c’était comme s’il renaissait de ses cendres à l’instar d’un phénix. Il voulait être heureux, et pour cela il lui fallait Sage dans sa vie. Ils n’avaient pas le temps pour les regrets ou la rancune. Parler autour d’un café allait certainement les aider à mettre tout ce qu’il fallait à plat, surtout dans le cas de Sage. Elle devait s’en vouloir bien plus qu’Aksel lui en voulait, et il espérait qu’elle serait capable de surmonter cela le plus rapidement possible.

Il lui fit un léger sourire alors qu’il attendait de savoir si elle voulait lui parler d’abord ou que ce soit lui qui fasse un speech, mais visiblement elle souhaitait d’abord déballer tout ce qu’elle avait sur le cœur. Il lui fit alors un sourire encourageant, lui-même un peu anxieux et impatient d’avoir enfin les explications qu’elle ne lui avait pas fournies en étant partit. Il ne lui en voulait pas, non, ou alors tellement peu qu’il n’y faisait pas attention. Mais il voulait savoir pourquoi ils avaient dû être séparés aussi longtemps. Il espérait que c’était vraiment pour une très bonne raison, et il ne voulait pas être déçu. Il ne le fut absolument pas. Sa respiration se bloqua en l’entendant lui dire qu’elle l’aimait, et il fut certain que son cœur explosa dans sa poitrine. Elle était partie alors qu’ils auraient pu… ils auraient pu avoir été ensemble toutes ces semaines si elle avait osé lui dire cela avant. Ils avaient perdu trois semaines, et peut-être qu’Aksel allait lui en vouloir un peu pour cela. Mais elle était perdue et elle n’avait pas voulu faire n’importe quoi et d’un côté, il comprenait. En même temps, il était loin d’être le petit-ami rêvé, avec tous ses problèmes. Il attrapa ses mains entre les siennes, n’accordant qu’un simple regard à la serveuse déposant leurs boissons. C’était à son tour de parler maintenant, il en avait besoin, même s’il mourrait d’envie d’attraper son visage et de l’embrasser de tout son soûl. « De quoi est-ce que tu as eu peur ? D’être avec moi, de me dire tout ça ? Parce que je comprends, je comprends que tu n’es pas spécialement envie de devoir te coltiner un chéri aussi abîmé que moi et avec un manque d’expérience terrible. Qu’est-ce que tu aimerais, toi ? Qu’on essaye de construire quelque chose, ou alors qu’on reste meilleurs amis mais au moins, tout est clair entre nous. Je ne sais pas. Je sais que j’ai fortement envie de quelque chose avec toi, que ça me rendrait terriblement heureux, mais c’est toi qui passe avant tout, alors dis-moi. Je respecterai ta décision. » C’était un peu brouillon, il en avait conscience, mais il avait du mal à mettre des mots sur ses pensées actuellement, alors il allait bien falloir faire avec.


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I Wish You Would

AKSEL & SAGE

You say it's in the past, you drive straight ahead You're thinking that I hate you now 'Cause you still don't know what I never said I wish you would come back, Wish I never hung up the phone like I did. And I wish you knew that I'll never forget you as long as I live. And I wish you were right here, right now, it's all good. I wish you would ✻✻✻ Longtemps j'avais pensé aux conséquences que pouvaient avoir mes sentiments amoureux sur notre amitié à Aksel et à moi. Depuis que j'étais partie et même un peu avant, je me repassais les scénarios dans ma tête. Et s'il ne partageait pas mes sentiments? Et s'il les partageait? Tout aurait des conséquences peut importe la décision que j'allais prendre. Notre amitié ne serait jamais plus pareille. Elle en serait améliorée, j'imagine. Mais je ne voulais pas penser aux côtés négatifs s'il n'était pas amoureux de moi. Je ne désirais pas le perdre. Si je n'avais plus Aksel dans ma vie de quelques façons que ce soit, j'en mourrais. Aussi dramatique que ça pouvait sonner, c'était la simple vérité. Ça faisait des semaines que j'étais loin de lui et lorsqu'il m'avait serré dans ses bras, j'avais enfin eu l'impression de revivre. J'étais à nouveau complète. Mais il fallait que je lui dise. Tout était limpide dans ma tête désormais. Je ne pouvais plus mentir ni à lui ni à moi-même, même si c'était par omission. Alors je lui avais dit que je croyais être amoureuse de lui. Voilà, c'était fait. Il ne restait plus qu'à savoir ce qu'il en pensait. J'en aurais soit le cœur brisé à tout jamais et ce dernier ne serait définitivement plus capable d'aimer, soit il allait partager mes sentiments.... Après, je ne saurais pas ce qui allait se produire. À voir. Il fallait s'en dire, j'étais nerveuse. Lorsque Aksel prit mes mains dans les siennes, j'eus un léger frisson, me demandant bien ce qui allait se passer par la suite. Je ne fis même pas attention à la serveuse qui nous apporta notre commande. J'avais désormais les yeux rivés sur Aksel et j'étais pendue à ses lèvres, attendant désespérément qu'il parle enfin. Et il le fit. Je l'écoutai avec attention, mon cœur manquant des battements de temps à autre. J'étais triste d'entendre cette réponse. Pas du fait qu'il partage visiblement mes sentiments, mais plutôt du fait qu'il se pose toutes ces questions de son côté. Il était abîmé, c'était certain. Mais moi aussi, je l'étais. Nous l'étions à différents niveaux. Mais ce n'était pas un concours. Je l'aimais tel qu'il était. Je l'avais toujours accepté. Plus j'apprenais à le connaître, plus je le considérais comme mon âme sœur, une partie de moi-même. « J'ai eu peur que tu ne partages pas ce que je ressens pour toi.... parce que je ne peux pas te perdre. Tu as été absent de ma vie pendant plusieurs semaines et ça a été le pire moment de ma vie. Je suis partie... Et c'est de ma propre faute tout ça. Et j'ai fait une grave erreur. Je ne sais pas comment réagir face à mes sentiments. Je n'ai jamais été normale... tu le sais bien... J'essaie de l'être, mais parfois, le naturel revient au galop... » lui dis-je, moi-même évasive. J'admettais que cette conversation était plus difficile que je l'imaginais. « Honnêtement, je ne sais pas ce que je veux pour le moment. Ça fait peu de temps que je suis séparée de Maxence.... Je ne sais pas si je veux ressauter dans une relation tout de suite... Mais je ne veux pas non plus aller voir ailleurs, parce que je sais très bien que je veux être avec toi... On peut prendre les choses au jour le jour, non? Et voir où ça nous mène? Une chose est sure, je ne veux pas te perdre, d'aucune façon.... » lui dis-je, serrant sa main dans la mienne pour le réconforter. Je ne voulais pas le blesser en prenant les choses au ralenti. Je me voyais dans une relation avec lui, mais pas nécessairement tout de suite. Je venais à peine de rompre avec Maxence. Même si je n'aimais plus ce dernier, j'étais restée tout de même longtemps avec lui, des années même. Ce n'était pas quelque chose qu'on effaçait de sa mémoire du jour au lendemain. J'espérais vraiment qu'Aksel comprendrait.

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What would I do without your smart mouth? Drawing me in, and you kicking me out. You've got my head spinning, no kidding, I can't pin you down. What's going on in that beautiful mind, I'm on your magical mystery ride and I'm so dizzy, don't know what hit me, but I'll be alright. ✻✻✻Tout s’arrangeait. Il était malheureux, en manque, désespéré de revoir la femme qu’il aimait. Désormais il était à nouveau heureux, les nuages et la sensation de manque avait disparu et finalement, finalement il pouvait se rassasier de la présence de Sage. Il était là, près d’elle et le futur semblait s’illuminer un peu plus. Leur passé était encore un peu flou, à cause du manque d’explications et d’un tourbillon de sentiments, mais désormais cela allait s’arranger. Il allait aller mieux, ils allaient aller mieux et c’était tout ce qui était important. Aksel avait autant envie de lui raconter le tournant qu’avait pris sa vie récemment que de savoir pourquoi Sage avait disparu de New-York et de sa vie ainsi. Il fut malgré tout heureux de voir qu’elle souhaitait commencer, car au moins, elle ne faisait pas reculer l’inévitable et avait le courage d’affronter ses décisions et leurs conséquences. Heureusement pour elle, Aksel n’avait jamais été du genre rancunier et encore moins avec elle, encore moins maintenant. Il voulait simplement vivre, vivre sans regrets même si cela n’allait pas non plus le faire devenir quelqu’un de radicalement différent. Il n’allait pas subitement se mettre à faire des câlins spontanément à des inconnus dans la vie et il n’allait pas perdre sa timidité pour autant. Il se devait bien d’avoir un boulot, il ne pouvait simplement devenir oisif sous prétexte de profiter de la vie. Il fallait bien de l’argent pour s’amuser, faire plaisir, découvrir le monde ou même tout simplement vivre. Hors de question pour lui de vivre au crochet de qui que ce soit. Il pouvait déjà s’estimer heureux d’être quasiment certain de pouvoir s’installer définitivement au sein de la coloc’. Phoebe allait être folle de joie quand il lui annoncerait sa décision de rester vivre avec elle et les autres, il en était certain et avait hâte de le lui dire. Elsa aussi serait sûrement ravie. Elle lui faisait parfois penser à Sage dans le sens où elle était aussi un rayon de soleil à ses yeux, même si elle n’avait clairement pas le même impact dans sa vie. Avec ce lien de sang nouvellement découvert, ils avaient pleins de choses à apprendre l’un de l’autre et cela allait être bien plus facile en vivant dans la même ville que dans deux continents différents. Finalement, tout se goupillait juste comme il fallait dans sa vie, et c’était très bien ainsi.

En fait, cela se goupillait même plus que bien vu la révélation que venait de lui faire Sage et qui manqua de faire exploser son cœur dans sa poitrine, lui donnant une subite envie de danser. Il fit de son mieux pour garder son calme et ne pas brusquer la jeune femme qui visiblement, avait beaucoup sur le cœur. Aksel avait toujours été là pour elle et il ne comptait pas changer cela. Jamais il n’empiéterait trop sur sa vie jusqu’à la faire se sentir étouffée, tout simplement car il savait qu’elle ne pouvait supporter cela, c’était désormais évident à ses yeux. Il savait aussi cependant qu’il ne pouvait la laisser entièrement seule, et il avait toujours été de bon conseil pour elle – comme pour la plupart des gens d’ailleurs. Il se contentait de la serrer dans ses bras et de lui dire quelques mots doux de réconfort parfois, mais cela suffisait également. Une présence, cela pouvait tout changer pour une personne. Doucement, comme s’il apprivoisait un animal sauvage – chose dont il avait l’habitude d’ailleurs – il lui confia lui-même ses propres sentiments et fit de son mieux pour la rassurer quant à leur situation actuelle, lui montrant clairement qu’il ne voulait pas la forcer dans une relation maintenant. Après tout, elle venait simplement de rompre avec Maxence et Aksel connaissait ce besoin de liberté qui l’habitait. S’il lui faisait peur et la faisait fuir, il s’en voudrait toute sa vie. « Ma vie était également terriblement vide sans toi, alors moi non plus je ne veux pas te perdre. Je suis prêt à tout accepter pour toi… sauf t’entendre dire que tu n’es pas normale. Car c’est vrai. Tu n’es pas normale, tu es extraordinaire. Je t’interdis de douter de cela. » Et pour qu’il lui dise des choses pareilles, avec des mots-là, c’était qu’il était mortellement sérieux. Elle avait eu un tel impact sur sa vie qu’il ne pouvait simplement pas lui laisser dire de telles choses. Aucune personne normale n’aurait pu avoir ce pouvoir. Il lui sourit, serrant un peu plus ses doigts entre les siens de façon rassurante et confiante. Il était rarement confiant dans sa propre vie, mais à cet instant précis, il savait que tout irait bien. « On y va à ton rythme. Au jour le jour. On verra bien où ça nous mène. » Il l’admira encore un peu, caressant doucement le bout de ses doigts. Il l’aimait, de tout son cœur et il était prêt à tout pour elle.

Désireux de faire baisser quelque peu la tension et de revenir sur un sujet un peu plus léger et plus agréable pour Sage, il relâcha une de ses mains pour boire une gorgée de café. « À mon tour maintenant ! J’ai énormément de choses à te dire, je dois avouer. Déjà, si je suis rentrée à Londres c’est car mon père est décédé. J’ai reçu un appel, et visiblement je suis sur son testament. Cela m’a ramené ici, et chez le notaire, j’ai découvert que j’avais des demi-frères et sœurs. Dingue non ? »


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You say it's in the past, you drive straight ahead You're thinking that I hate you now 'Cause you still don't know what I never said I wish you would come back, Wish I never hung up the phone like I did. And I wish you knew that I'll never forget you as long as I live. And I wish you were right here, right now, it's all good. I wish you would ✻✻✻ J'avais été honnête avec Aksel. Dire ce que je ressentais m'avait fait le plus grand bien. Entendre qu'il pensait comme moi était encore mieux et me rassurait. Si j'avais su tout cela, peut-être ne serais-je pas parti? Mais non, il m'avait fallu du temps pour réfléchir. Certes, peut-être aurais-je du partir moins loin au lieu de m'exiler à l'autre bout du monde? Mais j'étais comme ça. Impulsive. Il faudrait qu'un jour j'améliore cette partie de moi-même, parce que sinon je continuerais de blesser les gens qui m'entouraient et qui m'aimaient. Et je ne le voulais plus. Je ne pouvais tout simplement plus agir de la sorte. Ça me rappelait tellement les agissements de ma mère. J'étais au courant qu'il y avait une partie d'elle en moi. Je l'avais toujours su. La vraie question restait en suspens. Allais-je moi-même me condamner à suivre ses pas ou allais-je réalisé enfin que j'étais une personne  à part entière et non, elle. Je n'étais pas Hanna. Elle était ma mère certes, mais je n'étais pas elle. J'étais responsable de mes propres actions. Après tout, j'étais loin d'être comme mon père. Tout ce qui me rattachait à lui était mes cheveux roux. Rien de plus. Je n'étais pas alcoolique et je n'avais pas de tendances à me mettre en colère facilement. Il fallait simplement que ces faits me rentre dans la tête, tout comme ce que me disait mon meilleur ami à l'instant même. Extraordinaire, voilà le qualificatif qu'avait employé Aksel pour me décrire tandis que je m'étais rabaissée une énième fois. Je ne comprenais pas ce que j'avais de si extraordinaire. Je ne le comprendrais sûrement jamais. Mais à travers les lèvres du jeune homme, je le croyais l'espace d'une demi seconde. Le londonien avait cette tendance à me faire croire n'importe quoi. J'étais hypnotisée lorsqu'il s'adressait à moi. Je lui fis un petit sourire pour le rassurer.  « On y va à ton rythme. Au jour le jour. On verra bien où ça nous mène. » me dit-il finalement. Mon sourire s'agrandit. J'étais heureuse d'être sur la même longueur d'onde que lui. Jamais plus je ne l'abandonnerais. Je m'en faisais la promesse.  Et promis juré, je lui parlerais si jamais quelque chose de semblable me traverserait la tête au lieu de fuir comme je l'avais fait. « Tu en es certain? » demandais-je. Je ne pouvais pas éviter cette question malgré tout. Je ne souhaitais pas le faire souffrir davantage. Malgré le sourire qu'il avait affiché à son visage, une part de moi restait toujours coupable de mes agissements envers lui. Et ce sentiment de malaise allait avoir du mal à s'effacer.


Relâchant mes mains, le jeune homme but quelques gorgées de son café. Il avait des choses à me dire. Maintenant que tout était rentré dans l'ordre entre nous, j'étais de nouveau curieuse d'en savoir plus. Mais je fus attristée d'entendre sa réponse. Son père était décédé. Voilà, c'était dit. « Oh... » dis-je, tout simplement. Je savais qu'Aksel n'était pas proche de lui... tout simplement parce que ce dernier l'avait abandonné alors qu'il n'avait que trois ans à l'époque. Mais perdre un parent, même si on ne le connaissait pas, faisait toujours étrange... Même si j'avais ressenti de la satisfaction lorsque ma mère avait tué mon père, ça restait tout de même l'homme qui avait permis ma création.... « Des demi-frères et sœurs? Tu les as déjà rencontré? » lui demandais-je, enthousiasme soudainement. « Ils sont gentils? » ajoutais-je, prenant moi-même quelques gorgées de mon café. Je me demandais à quoi ils ressemblaient, comment ils étaient. J'espérais un jour les rencontrer!

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Il était également temps de mettre Sage au courant de cette nouvelle vie, de ces nouvelles choses qu’il avait découvert et dont elle allait faire partit désormais. Il haussa simplement les épaules face à sa réaction suite à l’annonce du décès de son père, car vraiment, cela ne lui faisait rien de spécial. Il ne se rappelait plus de lui, il avait toujours été l’image d’un héros venant le sortir des griffes de sa mère quand il était enfant, mais au fil des années il n’était devenu qu’un fantôme de son passé, sans aucune importance. Il lui avait permis de voir le jour, mais c’était tout, il ne lui devait rien de plus – rien de positif en tout cas. Penser à lui rappela à Aksel qu’il avait toujours la pile de lettres qu’il avait récupérées du notaire à feuilleter. Il ignorait pourquoi son père lui avait légué cela. Comme quoi, mis à part l’argent, il ne lui avait rien donné de très utile ou de très significatif, comme sa présence dans sa vie en somme. Aksel eu un sourire face à l’engouement de Sage pour cette famille nouvellement découverte et il hocha vivement la tête, son esprit bifurquant immédiatement vers Elsa. « J’ai deux demi-sœur et un demi-frère. La première s’appelle Elsa, elle a un an de plus que moi et je l’adore déjà pour être honnête. Elle aussi elle s’est fait abandonner par notre père, alors du coup on se comprend. C’est un vrai rayon de soleil cette fille, j’ai franchement hâte de mieux la connaître. » Il but à nouveau une gorgée de son café, souriant, et sa main vint naturellement chercher celle de Sage à nouveau, enserrant ses doigts des siens. « Ensuite il a eu deux enfants avec sa dernière femme, qui était aussi chez le notaire. Un garçon et une fille, mais la fille est une ado et lui est un enfant, alors on n’a pas vraiment de liens, et puis ils ont eu une vraie famille, alors que Elsa et moi, non. Je ne pense pas les revoir, contrairement à elle. » Il haussa les épaules, indifférent à cela. Cela ne le dérangeait pas de ne pas devenir proche de toute cette famille découverte, simplement car il sentait aucun feeling entre eux. Ils entretiendraient sûrement des relations courtoises s’ils venaient à se revoir, mais rien de plus.


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