"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Intrigue / Groupe 3 - Page 5 2979874845 Intrigue / Groupe 3 - Page 5 1973890357
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() message posté Mar 2 Juin 2015 - 23:39 par Invité
. DID YOU LOSE WHAT WON'T RETURN ? DID YOU LOVE BUT NEVER LEARN ? THE FIRE'S OUT BUT STILL IT BURNS. AND NO ONE CARES, THERE'S NO ONE THERE. DID YOU FIND IT HARD TO BREATHE ? DID YOU CRY SO MUCH THAT YOU COULD BARELY SEE ? YOU'RE IN THE DARKNESS ALL ALONE, AND NO ONE CARES, THERE'S NO ONE THERE . « Elle est enceinte. » Le regard de Chase se porte instinctivement sur la jeune femme prise au piège, sur son ventre, plat, ne laissant pas apercevoir un seul instant le secret qu’il renferme. Elle regarde son ventre, avant de remonter jusqu’à ses yeux. Elle n’a pas l’air d’avoir peur. Elle a l’air prête à toutes les éventualités. Bien qu’elle ne connaisse pas l’issue de cette journée, elle semble encline à envisager que sa vie puisse se terminer ici, au beau milieu de cette rue. La blonde ignore ce qui la trouble le plus chez cette femme. Elle ne saurait dire si cela vient de sa propre expérience en Afghanistan, ou si c’est le courage qu’elle peut lire dans ses yeux. Ce courage qu’elle aimerait avoir. Ce courage qui lui manque depuis toujours. Elle est tirée de ses pensées par l’arrivée d’une petite brune. « Quelqu'un devrait essayer de prendre sa place. » C’était courageux. C’était aussi inconscient. Chase ne réprimait pas les gestes héroïque, mais elle ne voulait pas voir une autre personne tombée sous les balles des malfaiteurs. Il devait y avoir une autre solution. Elle regarde Jake, dans l’espoir de lire dans ses yeux qu’il est d’accord avec elle. Que ce serait pure folie que la brune se lève pour jouer avec les nerfs des ravisseurs. Il la regarde, mais elle ne lit pas ce qu’elle voudrait voir. Avant qu’elle ne puisse protester ce regard qu’elle ne connait que trop bien, il se lève pour se présenter devant les armes. À cet instant, elle le hait. Elle le hait d’avoir briser une autre promesse. Elle le hait de lui avoir menti une nouvelle fois, d’avoir rompu sa parole. Elle le regard s’avancer, avant de détourner le regard. Elle ne veut pas entendre son coeur exploser, se briser une nouvelle fois. Elle en avait assez. Elle étai fatiguée de le perdre, fatiguée de le chercher. Les yeux clos, elle n’écoutait plus les paroles qu’il prononçait, se contentait d’attendre. Elle se contentait d’attendre une autre perte, une autre plaie qu’elle ne pourrait panser. Elle tressaillit en entendant le premier coup de feu. D’autres suivirent. Ce fut bientôt le chaos. Elle imaginait le corps de Jake criblé de balles. Elle l’imaginait, gisant à ses pieds. Elle imaginait que ce cauchemar ne se terminait jamais. Et puis elle ouvrit les yeux. Les gens se pressaient autour d’elle, certains couraient, d’autres pleuraient. Un corps était étendu un peu plus loin, et la jeune femme enceinte avait retrouvé son ami. Tout était flou. Des policiers passaient devant elle, certains lui tendaient une main pour qu’elle se relève. Elle se demandait, l’espace d’un instant, où ils avaient été lorsqu’elle avait eu besoin d’eux. Tout était flou, avant que le visage de Jake ne réapparaisse sous ses yeux. Il était debout, face à elle, en vie. Elle aurait du en être heureuse. Elle aurait du remercier le ciel, mais elle ne pouvait rejeter la colère qui montait en elle. Non sans peine, elle se relevait, avant de se poster devant lui, les lèvres pincées. « Ça t’a plu de jouer au héros ? Ç’aurait pu être toi étendu sur le sol, mais ça tu t’en fous. C’est tellement facile de partir et de laisser les autres derrière soi. Mais j’ai failli oublié, tu es maitre en la matière. » Elle passait devant lui pour rejoindre le poste de police qui avait été monté un peu plus loin. Elle donna les informations que les policiers demandaient à chacun des otages, avant de prendre le chemin du retour. Elle ne pouvait plus supporter la vue des corps, ceux à terre, et surtout celui qui tenait encore debout.
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() message posté Mer 3 Juin 2015 - 16:41 par Invité
« Quelqu’un devrait essayer de prendre sa place. » Je fermai un instant les yeux. Et voilà. Voilà pourquoi je regrettai mes mots. Voilà pourquoi je redoutai au fond de moi le moment où Lexie allait comprendre ce que j’avais fait. Je n’écoutais pas ce qu’ils disaient. Je ne faisais que fixer Lexie et me mordre les joues, serrant si fort que j’en eus mal. L’homme qui accompagnait la jeune femme m’ayant abordé me tira de mes pensées lorsqu’il se leva. Il mit ses bras en évidence et s’avança vers le braqueur, puis prononça ces quelques mots : « Cette femme est enceinte, laissez-la partir. » Une fraction de seconde, je ne sentis plus mon cœur battre et je sus que Lexie me regardait. Je fis de même. Elle ne tarda pas à détourner les yeux. Tu m’en veux ? Tu m’en veux vraiment d’essayer de te sauver ? Evidemment qu’elle m’en voulait. Même si elle refuserait de l’admettre par la suite. Evidemment que j’étais la dernière personne à pouvoir agir de la sorte. J’étais celui qui s’en foutait. Celui qui ne commentait que si elle me demandait de le faire, tranchant et amer comme une lame rouillée plantée au milieu de son ventre. Elle ne voulait pas me regarder et je compris sa décision. Elle l’accepterait. Plus tard. Un jour. Peut-être qu’elle allait mourir aujourd’hui, elle avait d’autres préoccupations. « Relâchez-la et prenez-moi à sa place. » Ah oui, le héros national. Je haussai légèrement les sourcils en l’observant. Rassieds-toi, pitié, on a pas besoin d’un autre cadavre, la rue était déjà bien assez repeinte. Mais il fallait un grand homme dans l’histoire, et il avait décidé de l’être jusqu’au bout. Jusqu’à sauver la vie d’une fille qu’il ne connaissait pas et d’un enfant qui ne naîtrait jamais, de toute évidence. Te rends-tu compte de l’arnaque dans laquelle tu t’es foutu, hein ? Nous ne pouvions rien pour lui. Pas d’argument du style « bah lui aussi il est enceint ». Pas d’énième petit héros débarquant de nulle part pour raisonner l’irraisonnable. Alors on aurait pu prier, oui, probablement, mais je me contentai de rester immobile et de ne rien faire. Cela me correspondait tant. Le jeune homme parla de nouveau mais je n’entendais plus ses mots. Ils furent ponctués de nouveaux coups de feu qui firent sursauter la foule et j’ouvris grand les yeux pour admirer l’espoir, étirant ses ailes alors que des policiers encerclèrent les braqueurs en quelques secondes, professionnels et organisés. Ils se rendirent tous immédiatement. Sauf celui qui tenait Lexie entre ses griffes. Lui, il fallut qu’il ordonne à ses opposants de ne pas s’approcher. Il fallut qu’il menace encore une fois la vie d’une pauvre femme enceinte qui n’avait rien demandé. Qui était juste revenue pour m’aider à me relever et à m’enfuir. Il fallut qu’on lui loge une balle dans le corps et qu’il s’effondre enfin pour qu’il comprenne qu’il avait définitivement perdu. J’avais retenu mon souffle et expirai finalement tout l’air qui arpentait mes poumons en fixant le cadavre immobile devant moi. Lexie était tombée avec lui et s’en dégagea, indemne. Elle recula jusqu’à moi et je ne sus quoi faire. Tu m’en veux vraiment, Lexie ? J’approchai mes mains sales d’elle et saisis ses épaules, simplement, sans qu’elle ne me voie. Je pouvais sentir son cœur faire vibrer chacun de ses muscles. Il martelait sa cage thoracique. Il devait lui faire terriblement mal. Je ne redoutais pas ses futurs reproches. Elle avait le droit de me jeter le fameux regard noir et de ne pas prononcer un seul mot tant elle n’avait rien à me dire. Elle est enceinte, ouais, mais on s’en fout, on dit ça, mais on s’en fout. Ça ne l’aurait même pas sauvée, ce connard n’aurait pas hésité s’il avait eu deux secondes de plus pour appuyer sur la gâchette. La petite brune qui avait immédiatement réagi lorsque j’avais révélé que Lexie était enceinte se pencha vers nous et commença à s’occuper d’elle. Je ne pouvais pas retirer mes mains. T’es vivante, t’es vivante, semblaient-elles lui signifier en se plantant dans sa peau. Elle s’en moquait sûrement à présent. Le couple, lui aussi, s’était de nouveau retrouvé et je fus étrangement soulagé pour eux, leur glissant un regard pensif. Je ne m’attardai pas sur leur cas, reportant mon attention sur Lexie. « Tu peux te lever ? » Je voulais partir d’ici. Retourner chez moi et m’effondrer sur mon lit. Je n’attendis pas qu’elle me réponde et me mis moi-même debout, non sans peine. Je m’écartai à quelques mètres alors que tout le monde reprenait ses esprits. Certaines personnes pleuraient autour de nous. D’autres, encore sous le choc, restaient immobiles et muettes. Je balayai la scène du regard et je sentis mes mains trembler. J’étais nerveux. Je finis par chercher mon paquet de cigarettes. Il était écrasé au fond de ma poche. J’en sortis une, tordue et aplatie, que je mis entre mes lèvres. Je n’eus pas le temps de craquer mon allumette qu'elle retombait déjà en miettes sur le sol. Je soupirai. Putain. Je recrachai le filtre et me tournai vers Lexie. Je voulus lui dire que j’allais la raccompagner chez elle, mais peut-être voulait-elle être seule. Je voulus lui dire qu’elle n’était peut-être plus si enceinte que ça, vu la situation, mais elle le savait mieux que moi. Je voulus lui dire que je n’étais pas désolé et que je devais me racheter des clopes, que ça m’ennuyait et que j’espérais qu’elle allait bien. Mais elle le lut dans mes prunelles, je n’avais pas besoin de prononcer les mots. Alors je ne dis rien et restai planté là, tenant tant bien que mal sur mes deux jambes, attendant qu’elle se lève pour nous suivre, moi et ma franchise d’aîné condescendant.
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Jake O. Cavendish
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() message posté Mer 3 Juin 2015 - 18:13 par Jake O. Cavendish
Jake n’a aucune idée de la façon dont il tient debout. Il est terrifié et il ne sait pas s’il regrette son geste ou non. Il fallait bien que quelqu’un fasse quelque chose. Cette fille retenue par le tireur n’avait rien demandé. Elle n’avait pas mérité d’être si proche de la mort. Personne dans cette rue ne l’avait mérité. Il continue de parler, essaye de convaincre le ravisseur de la laisser partir. Sauf que ça ne fonctionne pas et que celui-ci pointe son arme sur Jake. Il s’apprête à parler, tenter le tout pour le tout pour sauver sa peau lorsqu’un coup de feu retentit. Aussitôt, il se baisse, les bras autour de la tête dans le but de se protéger. Dans son champ de vision, il voit un des tireurs tomber au sol. Visiblement mort. D’autres coups de feu, d’autres bruits de chutes. Mais rien ne l’atteint. Il ne relève un peu la tête que quand il entend le tireur retenant la jeune femme. Il la menace encore, son arme à nouveau sur elle. Mais avant qu’il ait pu tirer, un autre coup de feu et il s’écroule, l’entraînant dans sa chute. On n’entend plus que les policiers qui arrêtent l’un des tireurs et vérifient le pouls des autres. Voilà la conclusion à laquelle on pouvait s’attendre pour une prise d’otages en pleine rue. Ils n’avaient aucun moyen de se protéger. Jake finit de se redresser, alors qu’il remarque que son corps tout entier tremble. Il ne se souvient pas déjà avoir eu aussi peur. Pas pour lui du moins. La femme se rapproche de son ami et l’infirmière se dirige vers eux. Jake se retourne alors vers Chase, qui regarde de l’autre côté. Il s’approche d’elle et aussitôt, il s’en veut de ce qu’il a fait. Peut-être que ça a été utile, peut-être pas. Qui sait si l’homme aurait fini par tirer avant l’intervention des policiers ? « Tu vas bien ? » Question idiote. Il lui tend la main pour l’aider à se relever mais elle ne la prend pas. Se relève toute seule. « Ça t’a plu de jouer au héros ? Ç’aurait pu être toi étendu sur le sol, mais ça tu t’en fous. C’est tellement facile de partir et de laisser les autres derrière soi. Mais j’ai failli oublié, tu es maitre en la matière. » Trop choqué de ses paroles, il ne réagit pas quand elle passe à côté de lui pour s’éloigner. Il se retourne pour la regarder partir. « Chase, attends ! » Il fait un pas dans sa direction avant de finalement s’arrêter. Elle ne se retourne pas et continue jusqu’aux policiers. Qu’est-ce qu’il pourrait bien lui dire pour arranger ça ? Rien. Il n’y a rien qui puisse effacer ce qu’il vient de faire. Il a été con et il le sait. Il s’est demandé ce que ça ferait à Chase et il l’a fait quand même. Il a fait ce qu’il pensait devoir faire mais il l’a terrifiée. Tout ce qu’elle a dit est sans doute justifié, il en est conscient. Alors il fait demi-tour, renonce à lui courir après. Il s’assied sur le bord du trottoir tout en essayant de calmer ses tremblements. Sa main se pose sur son épaule. Il avait presque oublié la douleur, avec tout ça. « Vous n’avez rien ? » Demande-t-il, à la fois à la jeune femme et à son ami. Tout a beau être fini, il n’en a pas l’impression. Il a du mal à revenir à la réalité. Alors il reste assis là, l’esprit complètement vidé.
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Hazel J. Chase
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() message posté Mer 3 Juin 2015 - 20:55 par Hazel J. Chase
Après avoir pourvu au minimum de vérifications nécessaire, afin de s'assurer que la dénommée Lexie allait bien, elle s'écarta. Elle contempla les retrouvailles, en retrait et se sentit ainsi bien seule. La jeune femme tourna la tête en direction de Tom, demeurant à quelques mètres. Bizarrement dans cette situation, le besoin d'être en collectivité, de faire partie d'un groupe, avait quelque chose de plus pressant. Ce genre de sensations s'avérait d'autant plus étrange, qu'elle était une fille plutôt indépendante, qui savait se débrouiller.  En tant qu'infirmière, elle s'occupait des autres. Mon devoir et ma vie...Qui prenait soin d'elle ? Elle se demanda où pouvait bien se trouver Noah et Lizzie en cet instant. L'américaine espérait qu'ils étaient tout deux bien à l'abri, en sécurité. Sans qu'elle y prenne garde, une larme roula le long de sa joue. Son moral avait déjà tendance à partir en berne..Mais là...Elle voyait ça comme la goutte d'eau faisant déborder le vase. Son existence partait complètement à la dérive. Comment se remettre d'un choc pareil ? Ce n'était pas son premier coup dur, en revanche ce pourrait être celui de trop. Levant légèrement la tête, elle observa les alentours, que de corps répandu aux quatre vents. Que faire ? Elle secoua la tête. Non rester là, sans bouger est exclu. Elle ignorait si cela relevait de la pure volonté d'aider ou de l'inconscience totale, à moins que ne fut simplement en réaction à tout ce cirque. Maya grimaça devant l'effort que lui coûtait l'habile manœuvre de se mettre debout. La douleur revenait, à grands pas, perverse et plus lancinant qu'au par avant. A peine sur ses deux pieds, ses jambes tremblèrent ne voulant pas l'a maintenir et elle retomba. A nouveau par terre, elle retenta l'expérience, sans grand succès. Elle se prit la tête à deux mains. Je suis entrain de devenir cinglée...La panique, l'angoisse ressentit jusque là, la fatigue et sa blessure menaçait de l'a submergeait. Aussi au bout du rouleau, ne pouvant se retenir d'avantage, elle se mit à crier. Ça commença par un petit son, presque un gémissement coincé dans le fond de sa gorge, qui se mua en une forme plus aboutit, plus forte. Saisissant le premier objet qui ce trouvait là, elle le jeta de toutes ses forces en direction de l'endroit où se tenait peu avant, les braqueurs. Elle se mit ensuite à frapper le sol de ses mains avec colère, craquant définitivement.
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() message posté Ven 5 Juin 2015 - 2:29 par Invité
J’avais arrêté de reculer. J’avais arrêté simplement parce que j’avais heurté Thomas derrière moi, simplement parce que je n’avais pas le choix, simplement parce qu’il ne servait à rien d’aller plus loin. C’était trop tard, c’était inutile, à présent. Mais j’avais voulu m’éloigner. Et à présent, je ne bougeais plus. A présent, je ne pouvais plus. Mon regard restait fixé sur l’endroit que je venais de quitter, sur cet homme qui m’avait retenu contre lui durant plusieurs minutes, et dont je ne distinguais plus le visage, face contre terre, tandis que les policiers le retournaient. Je n’étais pas certaine de ce que je ressentais, mais ce n’était pas de la peur. C’était de l’engourdissement. J’aurais voulu disparaître, ne plus être là, face à cette zone de combat qui prenait place devant nos yeux, spectatrice de retrouvailles qui n’en finissaient plus de s’émouvoir alors que, devant moi, contre moi, une nouvelle vie venait de s’éteindre. « Est-ce que vous avez mal quelque part ? » J’entendis une voix féminine résonner dans mes oreilles, tout près de moi. Mais je ne tentais pas de réagir. Je n’essayais même pas de répondre. Je la laissai s’emparer de mes mains sans opposer de résistance. Elles non plus, je ne les regardais pas. S’il n’y avait que mes mains, cela ne devait pas être si grave. « Quelques égratignures superficielles, ça devrait aller. » Je hochai la tête, un peu absente. J’avais du mal à lui accorder mon attention. J’avais du mal à m’intéresser à mon état, à penser que cela était réellement important. « Ça va aller ? » Je ne sentis, qu’à cet instant, les mains de Thomas sur mes épaules. Je ne sentis, qu’à cet instant, leur pression, appuyées et insistantes. Et je ne reportai mon regard sur la jeune femme, à ce moment là seulement. Je fronçai les sourcils légèrement tandis que mes yeux parcouraient son visage fatigué, ses traits marqués, pour la première fois. « Et vous ? » Je lui retournai la question, un peu lasse, mais d’un air concerné. Elle avait l’air plus blessée que je ne l’étais. Elle avait l’air plus touchée, plus nerveuse. Je n’avais rien à dire, me concernant. J’avais les mains égratignées. Et une douleur lancinante qui me tenaillait le bas du ventre. Je croyais l’avoir imaginée, je croyais l’avoir inventée depuis la révélation de ma grossesse. Mais elle surgissait de nouveau, à présent. Et je ne pouvais rien dire. Je ne pouvais pas l’avouer, sans doute emmurée dans l’impuissance d’une douleur de toute façon invisible, une douleur qui ne comptait sans doute pas. J’inspirai légèrement en sentant Thomas derrière moi se redresser. « Tu peux te lever ? » Une fois encore, je ne répondis rien. Une fois encore, je choisis de ne pas le faire. Je n’en sais rien, Thomas. C’était sans doute ridicule. C’était insensé et je ne saurais pas l’expliquer. Mais je lui en voulais. Je ne voulais pas le regarder, pas tout de suite. Je ne voulais pas avoir à lui reprocher quoique ce soit. Je sentais mon cœur se serrer sous la colère à l’entente de sa voix. Je sentais mon regard s’assombrir alors qu’il ne semblait pas trouver de raisons de s’excuser. Et je ne voulais plus aborder ce sujet alors je me taisais. Je ne me relevais qu’ensuite, tandis qu’un policier s’approchait de moi. Les questions affluaient et je tentais de retrouver mes esprits, pour y répondre au mieux. Mais je n’avais rien à dire. J’étais inutile. Et mes mains tremblaient autant que mes jambes. « Vous n’avez rien ? » Je posai mon regard sur le jeune homme s’étant interposé, sur ce sauveur improvisé, qui prenait le temps une nouvelle fois de s’inquiéter. Je me mordis l’intérieur de la joue une seconde. « Merci … d’avoir essayé. » soufflai-je avec difficulté. Ces mots écorchaient ma bouche, tant je restais dans l'incompréhension face à son courage, mais je les lui devais. « Je comprends qu’elle soit énervée, je l’étais aussi et je ne vous connais même pas. Mais merci. » rajoutai-je doucement, en évoquant son amie qui venait de s’éloigner, vraisemblablement furieuse. Je le remerciai, mais je ne pouvais pas retrouver Thomas. Je ne pouvais pas le remercier, lui. Je ne pouvais pas alors que je ne souhaitais qu’une chose, savoir s’il allait bien, s’il allait mieux. Il était cloué au sol il y a quelques minutes, il aurait du se rendre auprès des ambulanciers plus loin. Mais il ne l’accepterait jamais. Et je ne voulais parler de rien d’autre. « Tu as besoin de te faire examiner. Je t’accompagne, cette fois. » lançai-je dans sa direction, me heurtant enfin à ses prunelles noires. Les miennes l’étaient également. Nous avions survécu, pourtant. Nous avions survécu et nous n’étions pas capables de nous en réjouir. Je réprimai un sursaut en entendant un hurlement derrière nous. Je me retournai pour apercevoir la jeune femme, prise de panique, prise de colère, prise par le désespoir. Mon regard s’assombrit un peu plus, tandis que les battements de mon cœur ralentirent de nouveau. « Vous allez vous blesser, arrêtez. » Je m’étais accroupie face à elle, ignorant les crampes qui me tenaillaient. J’attrapai ses poignets avec fermeté pour l’arrêter. Tout était supposé être terminé. Tout était supposé être pris en charge. Nous étions de nouveau en sécurité.
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Hazel J. Chase
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() message posté Dim 7 Juin 2015 - 21:23 par Hazel J. Chase
Elle ne pouvait en supporter d'avantage. C'était trop pour elle. Mais si cela ne devait être qu'une illusion, elle voulait croire qu'un minimum de contrôle sur sa vie, sur son quotidien était possible. Or, ce qui venait de se passer mettait en évidence que non. La jeune femme devait se contenter de subir les événements, sans rien à redire. Elle se sentait spectatrice et impuissante, reléguée au dernier plan. Choses, dont elle avait une sainte horreur. Se laissant débordée, elle n'écouta plus plus rien d'autre que le silence. Assourdissant, terrible, un silence de mort. La demoiselle pose les yeux sur les corps inertes à quelques mètres de là. Une main sur la bouche elle retint un sanglot. Comment de telles horreurs réussiraient à se produire ? Définitivement, dieu n'existait pas. Qui aurait pu permettre ça ? Elle eu une pensée pour Lizzie et son neveu, espérant qu'ils se trouvaient loin de tout ce cirque. Un larme roula sur sa joue. L'américaine secoua la tête, chercha à faire face. Elle tenta de se relever à plusieurs reprises et échoua lamentablement. Elle craque alors complètement. Un hurlement atroce franchit le seuil de sa bouche pour se déverser dans l'air. Le premier objet sous sa main alla atterrir au loin, derrière. Là où où prenait place un peu plus tôt les braqueurs. En pleine crise, elle s'attaqua au sol avec force, le frappant comme elle aurait fracasser de la vaisselle, avec colère. « Vous allez vous blesser, arrêtez. »  Elle perçu la voix, mais n'y réagit pas. L'infirmière continua, focaliser sur sa tâche, perdu dans son monde. Ce, jusqu'à ce qu'on lui saisisse les poignées. Elle releva immédiatement le nez et dévisagea la fille qui osait s'interposer. Peu à peu, sa mémoire se mit à fonctionner. Elle ce remémora cette belle blonde, celle là même qui avait servie d'otage. Elle se radoucit alors vaguement . N'essayant pas de se dégager, elle baissa les yeux. " Je suis déjà dans un triste état " commenta-t-elle d'une petite voix. "Un peu plus ou un peu moins.. quelle différence ? Et eux ?" interrogea-t-elle en regardant ceux allonger, qui ne bougeaient plus depuis un moment. "Qu'est ce qu'il vont devenir maintenant ?" Elle battit des cils, chassant les larmes perlant à nouveau à ses paupières. Le calme était revenu d'une certaine façon, la police était là entrain d'intervenir. Cependant, les secours n'arrivaient-ils pas trop tard ? Si l'on ignorait la douleur physique, pouvait-on faire de même pour passer outre celle de l'intérieur ?
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() message posté Jeu 11 Juin 2015 - 17:47 par Invité
Lexie se leva finalement. Sans m’adresser un seul regard. Sans me répondre. Je voulus hausser les épaules, mais à quoi bon ? Elle ne l’aurait pas vu. Cela l’aurait énervée encore plus. Je voyais sa colère dans sa silhouette fine et immobile. Elle avait le regard ailleurs. Partout sauf sur moi. « Vous n’avez rien ? » Le jeune héros s’était approché d’elle et lui posait cette évidente question. Il était seul. Je jetai un coup d’œil à son amie qui s’éloignait furieusement dans la foule. « Merci … d’avoir essayé. » souffla Lexie à son attention. « Je comprends qu’elle soit énervée, je l’étais aussi et je ne vous connais même pas. Mais merci. » Elle voulait remercier quelqu’un, n’importe qui excepté moi. Je patientai, à quelques mètres, le regard sombre posé sur eux. Merci. Ses mots semblaient la faire terriblement souffrir. Elle finit par se tourner vers moi et ses iris, presque aussi noires que les miennes me percutèrent, mais je ne cillai pas. Je soutins son regard sans parler. Nous n’avions rien à dire de plus. Tu m’en veux Lexie ? Tu m’en veux ? Tu crois que je vais me prosterner devant toi pour que tu acceptes mes excuses ? Pitié. Ma mâchoire roula sous mes joues sales alors que je déglutissais. « Tu as besoin de te faire examiner. Je t’accompagne, cette fois. » Je levai les yeux aux ciel, presque inconsciemment. Je n’aurais pas dû, pas dans un moment pareil, faire preuve de désinvolture, aussi légère soit-elle. Je me mordis la lèvre. Elle me donnait un ordre et je détestais cela. Même ici, même maintenant, je restai le type borné et insensible qu’elle connaissait si bien. Mais dans deux jours, on en rira bien, hein, de toute cette histoire. On la racontera comme une anecdote banale et on s’adorera de nouveau. Hein ? Non. Bien sûr que non. Je respirais difficilement. J’avais envie de m’assoir, de m’allonger quelque part. D’oublier toute cette histoire. Parce qu’on n’en reparlerait pas. On allait la garder au fond de nous, comme une bête piégée entre nos côtes, griffant sans relâche notre cage thoracique. L’infirmière commença à crier. A se faire du mal. A frapper le sol, son souffle saccadé ponctuant ses sanglots naissant. Lexie s’approcha d’elle et lui saisit les mains. « Vous allez vous blesser, arrêtez. » lui conseilla-t-elle. Un instant, la jeune femme suspendit sa soudaine crise puis ses traits se radoucirent alors qu’elle reconnaissait Lexie. « Je suis déjà dans un triste état. Un peu plus ou un peu moins … quelle différence ? Et eux ? Qu’est-ce qu’ils vont devenir maintenant ? » Je me forçai à ne pas soupirer, à rester impassible, froid et silencieux. Qu’est-ce qu’ils vont devenir ? Tu le sais non ? Nous le savons tous. Je laissai à Lexie le soin de la rassurer. De lui parler, lui dire les mots justes, puisqu’elle n’avait rien d’autre à m’ordonner. Puisque chaque mot qu’elle m’adressait semblait être une souffrance de plus. Je m’avançai et frôlai son épaule. « Allons-y. » Allons finalement nous faire soigner ensemble. Je ne voulais pas rester ici. Lexie non plus. L’infirmière non plus. Plus elle resterait et plus l’image de cette rue jonchée de cadavres la hanterait. Mes yeux s’arrêtèrent sur le héros et je le détaillai, comme je le faisais avec tout le monde : sans aucune gêne, de manière désagréable, lui faisant comprendre que je le jugeais terriblement alors que je n’avais pas à le faire. Je relevai le menton. Bah ouais, ça m’arracherait la gorge de dire merci. Mais il le méritait, quelque part. Il méritait que je le remercie et que je note son courage. Il méritait que l’on salue son sacrifice improvisé pour cette inconnue et son fœtus en cendres. J’avais remarqué que Lexie avait terriblement mal au ventre et j’en avais déduit que ce n’était pas bon signe. Ce n’était jamais bon signe. « Vous n’étiez pas obligé. » grinçai-je finalement, sans sourire, le regard morne et éteint. Mais merci, songeai-je pour moi-même. Parce que ouais, ça m’arracherait la gorge et que tu l’as compris tout seul. Je tournai la tête et m’adressai à Lexie, les yeux rivés vers le sol. « Viens. Faut que je me rachète des clopes. » Je ne pris pas la peine de croiser son regard. Elle le haïrait de toute façon. Je finis par me mettre lentement en marche, ne prenant pas garde à s’ils me suivaient tous les trois ou si je m’en allais seul. Et j’aurais pu prendre la direction du tabac le plus proche. J’aurais pu disparaître dans la foule pour que Lexie ne me retrouve pas. Mais je contournai les policiers et chancelai finalement vers les secours, comme elle me l’avait ordonné, avec tout le dédain que j’avais pour le monde logé à cet instant dans ma poitrine.
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Jake O. Cavendish
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() message posté Jeu 11 Juin 2015 - 19:37 par Jake O. Cavendish
Jake ignore pourquoi il reste là, en vérité. En partie parce qu’il s’inquiète pour les personnes encore présentes. Le reste de la raison, il ne la connait pas. Il ne sait pas comment il doit réagir à tout ça. Il ne suit pas Chase qui part, furieuse, parce qu’il ne saurait pas quoi lui dire. Il ne réalise pas encore tout ce qui vient de se passer. Alors il s’assied à côté de l’infirmière, de la fille qui était prise en otage et de son ami. Parce qu’il ne sait pas quoi faire d’autre. « Merci … d’avoir essayé. » Murmure presque la jeune femme. Il relève la tête vers elle, le regard perdu. Il ne sait pas si ça vaut la peine de le remercier. Ce qu’il a fait était stupide. Mais sans doute referait-il la même chose s’il devait recommencer. Pour pouvoir dire qu’il avait essayé. Qu’il n’avait pas laissé mourir une personne innocente sans rien faire. « Je comprends qu’elle soit énervée, je l’étais aussi et je ne vous connais même pas. Mais merci. » Il pousse un soupir amusé. Même elle, elle le trouve stupide, c’est dire.
Il n’avait pas réfléchi. Il avait oublié toute considération pour tout le reste et avait seulement pensé à la vie de cette jeune femme. Et à celle qui devait grandir dans son ventre. « Moi aussi, je la comprends, ne vous inquiétez pas. » Il tente de lui offrir un sourire mais n'y parvient pas. Il a pourtant pensé à la réaction que Chase pourrait avoir s’il faisait ce qu’il avait fait. Le pire, c’est qu’il le savait mais qu’il l’avait fait quand même. Rien d’étonnant à ce qu’elle lui en veuille. Et s’excuser n’y changerait rien. Ni lui courir après. Alors que la jeune femme reporte son attention sur son ami, l’infirmière se met à crier et à frapper le sol. Elle se laisse aller et craque. Il peut la comprendre. Tout ça est extrêmement intense. Trop même. S’il préfère garder le silence, elle évacue par des cris. Etrangement, Jake trouve ses cris presque apaisants. La femme enceinte lui parler pour la calmer alors qu’il reste toujours sans bouger. « Un peu plus ou un peu moins.. quelle différence ? Et eux ? » Et eux ? Leurs regards se tournent vers les victimes. Ces victimes qui ne rentreraient plus chez eux. Ces personnes qui avaient eu moins de chance qu’eux. Parce que c’est ça qui a tout changé aujourd’hui. Le hasard. Si Jake et Chase étaient arrivés quelques minutes plus tôt, ils auraient pu être touchés plus gravement. S’ils étaient arrivés quelques minutes plus tard, ils auraient échappé à toute cette folie.
Et eux ? On ne pouvait plus rien pour eux, à part prier si l’on est croyant. Jake baisse à nouveau le regard pour regarder le sol, jusqu’à voir les pieds de l’homme de tout à l’heure. Il le regarde, anticipant de nouveaux remerciements. Il n’en mérite pas. Il a fait quelque chose de stupide, qui n’a certainement rien changé. « Vous n’étiez pas obligé. » Il lui reproche presque d’être intervenu. Jake ne s’y attendait pas mais c’est plus logique. Non, il n’était pas obligé. Mais au fond, il sait que si cet homme leur avait dit que son amie était enceinte, c’était pour qu’ils agissent. Il se contente alors d'hocher la tête, pas certain de ce qu'il pourrait lui répondre. Les deux finissent par s’éloigner et Jake se relève finalement. Il voit des policiers couvrir les corps et déjà photographier la scène de crime. « Venez, vous avez besoin de soins. » Il tend la main à l’infirmière pour l’aider à se relever et la soutient pendant quelques pas. Finalement, un ambulancier vient prendre le relai et Jake rejoint les secours à leur suite. « Ne vous occupez pas de moi, je m’en occuperais moi-même une fois rentré chez moi. D’autres ont certainement plus besoin que moi. » Son épaule le fait souffrir mais rien de trop grave. Le médecin lui dit qu’il devra aller à l’hôpital malgré tout, par sécurité. Il n’aura pas le choix apparemment. Il n’a pas la force de se battre. Son regard se perd vers la foule attroupée derrière les cordons de police. Il aperçoit un collègue de la BBC qui lui fait signe. Mais il détourne le regard et demande finalement s’il peut partir directement à l’hôpital. Il n’a plus envie de rester là. Il veut quitter ce lieu qui a été son enfer. Laisser tout ça derrière lui.
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Hazel J. Chase
Hazel J. Chase
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» Schizophrénie : Kyle A. Rowena et Amanda E. Hemsworth
() message posté Jeu 11 Juin 2015 - 22:47 par Hazel J. Chase
Choquée, désemparée, Maya était restée là par terre. Pourquoi craquer maintenant ? Alors que tout était à priori terminé. Parce qu'elle n'en pouvait plus. C'était trop d'émotions, de stress, d'un coup. Elle savait gérer ça dans le cadre de l'hôpital, de son métier. Dans l'espace sécurisant d'un box ou d'un bloc opératoire, cela paraissait tellement plus simple. Et puis oserait lui en vouloir d'être au bout du rouleau après ses  si longues minutes d'horreur, hum ? Lorsqu'elle Lexie prit ses poignée, pour l'empêcher de se faire d'avantage de mal, elle se calma très légèrement, comme anesthésiée. Elle l'interrogea ensuite. Blessée pour blessée, qui cela dérangerait qu'elle s’abîme d'avantage ? La demoiselle demanda alors d'un ton plombé, ce qu'il adviendrait des autres. Ceux qui ce trouvaient là, allonger en pleine rue, immobiles, inertes...morts. Cela ne rentreraient jamais. Elle connaissait la réponse à sa question , avant même de la poser. Et elle regretta que les mots aient franchis le seuil de ses lèvres, car cela donnait à sa pensée plus de poids. La réalité les rattrapaient. Finalement, le journaliste ayant proposer de prendre la place de la jeune femme enceinte, voulu l'aider. « Venez, vous avez besoin de soins. »  Il lui tendit une main, qu'elle saisit en se hissant difficilement. Elle du prendre appuie et il n'eu d'autre choix que de la soutenir jusqu'à une ambulance. Le personnel médical s'occupa immédiatement d'elle, l'a forçant à s'installer sur un brancard. En temps normal, elle aurait refuser catégoriquement, protestée autant qu'elle le pouvait. Aujourd'hui, non. Elle n'en possédait pas même le courage. Elle demeura à sa place, résignée, subissant les différents premiers soins. La jolie brune serait évacuée pour l’hôpital sous peu. Cela ne faisait aucun doute. Et, après la peur, les pleurs, la colère...une avalanche d'émotions, elle se sentait à présent glacée, terriblement lasse. L'américaine observa plus qu'elle ne l'entendit le jeune homme l'ayant accompagné, signifier qu'il préférait s'en aller plutot que d'être soigné dans l'immédiat. Elle tourna la tête de l'autre coté. Encore des corps...En désespoir de cause, elle ferma les yeux, essayant d'oublier.
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Anonymous
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() message posté Dim 14 Juin 2015 - 21:27 par Invité
J’aurais sûrement du lui dire plus. J’aurais sûrement du lui dire plus que ce simple merci qui avait franchi difficilement la barrière de mes lèvres. J’en étais consciente. Il s’était mis en danger. Il avait proposé sa vie pour sauver la mienne. Pour sauver cette vie qui se formait en mon sein et dont je ne voulais rien savoir. Rien de tout cela ne me paraissait concevable et je ne savais pas comment agir autrement. Je le regardais me répondre, je saisis vaguement ce sourire qu’il m’adressait, malgré tout. La bonté dont il semblait être doté me prenait de court. Je n’étais pas douée. Je n’étais pas capable de gérer ce genre de sentiments. Ils me tenaient à distance, toujours. Et je ne pus que me retourner en entendant la jeune femme crier derrière nous. Je ne pus que me retourner vers ces hurlements, comme s’ils m’attiraient, comme si, ça, je pouvais le comprendre. J’ignorais leurs significations. J’ignorais si elle criait, de peur, de douleur, de délivrance. Je l’ignorais mais je l’enviais, lorsque je ne pouvais que garder en moi ce que je ressentais, lorsque je continuais de m’y forcer malgré tout. Je m’étais emparée doucement de ses mains pour l’empêcher de se faire plus de mal. « Je suis déjà dans un triste état. » me répondit-elle faiblement. « Un peu plus ou un peu moins ... quelle différence ? Et eux ? » Mon regard glissa lentement sur son visage. Elle s’était précipitée vers moi lorsque j’étais tombée au sol. Elle avait voulu s’assurer de mon état. Elle s’était montrée dévouée, ignorant ses propres douleurs. Je l’avais prise pour une infirmière, ou un médecin. Je m’étais persuadée, inconsciemment, qu’elle devait avoir l’habitude, l’habitude de côtoyer les souffrances et la peine, la mort. Pourtant, je la sentais trembler. « Qu'est ce qu'il vont devenir maintenant ? » laissa-t-elle échapper une nouvelle fois et je plissai les yeux face aux larmes qui coulaient sur ses joues. Ses mots semblaient tomber comme un dernier coup de grâce aux victimes étendues autour de nous. Je sentais son effroi. Je sentais son impuissance. Mais je ne savais pas quoi lui dire. Je sentais Thomas au dessus de nous, il restait silencieux, lui aussi, comme toujours. Les premières balles avaient giclé, et je m’étais refermée. Les premières victimes étaient tombées et j’avais laissé un voile, opaque et impénétrable, tomber entre cette réalité et mon âme. Je n’étais pas prête à le soulever. Je ne comptais pas le soulever, jamais. Qu’est-ce qu’ils vont devenir ? Rien. Rien de plus que ce qu’ils étaient à présent, rien de plus que ce à quoi ces criminels venaient de les réduire. Tout s’arrêtait ici. Il n’y avait pas d’après. Il n’y avait plus d’autres questions à se poser. Mais je ne pouvais pas répondre cela. Je me contentai de serrer doucement ses mains entre les miennes une nouvelle fois, cherchant son regard, lui signifiant que je la comprenais. « Allons-y. » Thomas intervint et j’inspirai légèrement. Je me relevai, dans une extrême lenteur, luttant contre mon réflexe de m’agripper à mon ventre crispé, refusant de donner une raison de plus, une excuse de plus, qui pourrait venir justifier leurs initiatives. « Viens. Faut que je me rachète des clopes. » Je serrais les dents, en ravalant mes mots au fond de ma gorge. Je lui accordais un regard mais je ne vis que son visage fermé, son visage gris de poussière, et ses yeux qu’il reportait déjà en avant pour m’épargner. Il pouvait être sérieux. Il pouvait l’être et refuser d’aller se faire soigner. J’étais agacée, déjà, de devoir insister alors que je n’en avais pas le droit, alors que je n’étais sûrement pas la mieux placée et qu’il se ferait un plaisir de me le faire remarquer. J’étais énervée. Enervée de ne pas réussir à passer outre, de ne pas réussir à rire de son arrogance et de son inconvenance. J’étais en colère, contre lui, réellement. Et il s’agissait de la première fois, la première fois que je ressentais ce sentiment, si fort, si profond, à son égard. Je reportai mon regard une dernière fois sur le jeune homme qui était sur le point de s’éloigner également. Je n’allais peut-être jamais le revoir et je trouvais cela étrange, irrationnel compte tenu de ce qu’il avait tenté de faire pour moi. Mais je fis un pas en arrière, avant de suivre ceux de Thomas. Je sentis un poids s’atténuer, doucement, en le voyant rejoindre le centre des premiers secours. Je voyais les passants blessés, peinés, que seules les larmes semblaient pouvoir délivrer du mal qui leur avait été fait. Thomas fut pris en charge, sombre et taciturne. « On n’aura plus à en parler après. » laissai-je échapper finalement dans sa direction. Je laissais tomber les armes, juste pour cela. Juste pour lui signifier que cette journée pourrait rester derrière nous dès lors que les médecins nous le permettraient. Nous n’allions pas en parler, et c’était sûrement mieux ainsi. Nous n’allions pas en parler, et c’était sûrement ce qui nous sauverait, finalement. Et je fis la moue en voyant les ambulanciers s’approcher de moi également. Je ne pouvais pas dire où j’avais mal. Je ne pouvais pas dire si j’avais mal. Cela n’annulait pas la douleur, mais cela la tenait en respect, en retrait.
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