(✰) message posté Mar 21 Avr 2015 - 19:01 par Invité
Faut surtout pas qu’on se sépare si la situation n'avait pas été aussi dramatique sans doute aurait-il émit un petit rire cynique avant de balancer une remarque pleine de sous entendu. Mais vu le contexte, Jules se contenta d'un rapide coup d'œil. D'ailleurs elle sembla capter le message puisqu'elle mis fin d'emblée à toute possibilité de double-sens. Jules se contenta de rouler des yeux sans rien dire de plus. Angie était passé à l'inspection, Jules ne se préoccupait guère des coupures qui faisaient sa joue pleurer du sang, lui était trop occupé et regarder la foule dans l'espoir vain d'y reconnaître la tignasse noire et mal peignée de son aînée. Soudain, il sentit la main d'Angèle sur sa joue, par réflexe il se recula. Ca va ! répondit-il sur le champ avec insolence. Non il ne voulait pas qu'elle le touche, elle n'avait pas le droit. Elle avait perdu ce droit le jour où elle a avait décidé de rompre. Jules était trop à fleur de peau -en ce moment plus que d'habitude- pour supporter ses grands yeux de biche égarée et sa peau si douce. Il arrêta de la regarder, se remit à fixer la foule. Toutes ses pensées allaient à Jo. Où était-elle putain ? Elle s'était volatilisée, d'un coup, comme c'était sa spécialité. Mais cette fois Jules ne pouvait s'empêcher de l'imaginer, étendue sur le sol, baignant dans une marre de sang. Il ferma les yeux du plus fort qu'il pu, pour essayer de faire disparaître cette image que clairement il ne pouvait pas supporter. Angie sembla lire dans ses pensées : Jo s’est barrée de l’autre côté, c’est bon pour elle. T'en sais rien ! siffla-t-il entre ses dents comme un serpent. Comment pouvait-elle en être sûre ? Peut être qu'elle avait vu Jo s'échapper mais qui sait ? Elle avait très bien pu se faire assommer au passage par un type paniqué et piétinée par d'autres ! Chez les Abberline on ne comptaient pas souvent sur la chance ! On n'y comptait même jamais ! Jules se passa une main sur le visage. La vision d'horreur était de plus en plus présente dans son esprit. Il en tremblait presque, il en suffoquait presque. Faut que je la retrouve. Reste là ! A peine eut-il fait un pas qu'il sentit une main l'agripper au poignet. Il serra les dents se retourna si vite qu'Angele en sursauta. Tu peux me jurer qu'elle est en sécurité ? Qu'il n'y a pas la moindre petite chance qu'elle soit en danger ? Parce que si tu peux pas j'y vais ! Maintenant ! il parlait fort, vite, pressé par le temps. D'ailleurs il ne lui donna pas le temps d'argumenter qu'il renchérit : C'est pas sœur Angele ! Si il lui arrive quoi que ce soit j'en crèverais ! oui, parce que si on ne pouvait pas dire que les Abberline étaient un modèle de famille unie, mais ils étaient une meute. Inséparables. tu ferais quoi toi ? Si c'était Blake, tu ferais quoi ? Jules savait qu'Angele aimait son frère, malgré tout ce qu'il avait pu lui faire subir. Alors la question était q valable. Cependant, la réponse vint toute seule, quand Jules suivit le regard de la poupée et comprit tout seul que le bâtiment pris d'assaut n'était autre que la banque dans laquelle les Powell avaient établi leur empire. Jules se stoppa une seconde regarda la Tour de verre. Il recula d'un pas et puis s'adossa contre la facade de l'immeuble les deux mains sur son crâne. Ignorant totalement, ne s'en rendant même pas compte d'ailleurs, du sang qui s'écoulait le long de sa cheville, sous on jean et s'infiltrait dans sa chaussure ou coulait sur le sol. Qu'est-ce qu'on va faire ? demanda soudainement Jules. Avec Jo, Blake et Igor potentiellement en danger, qu'est-ce qu'ils allaient faire ?
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(✰) message posté Mar 21 Avr 2015 - 19:54 par Invité
« Je ne sais pas, je … » Je fermai les yeux et serrai les dents. La douleur en devenait insupportable. Comme si mon crâne était transpercé d’un pieu. J’étais trop fébrile. Son visage était toujours flou. Je toussai à nouveau, incapable de me retenir. Le cancer pointait le bout de son nez aujourd’hui ? N’avait-il donc aucune dignité, pour attaquer un homme à terre ? J’étais comme lui cependant. J’étais peut-être un cancer et je moisissais sur le cœur de ceux qui osaient m’approcher. J’entrouvris les yeux pour retrouver les traits rassurants de Lexie. Elle finit par se pencher vers moi. « On s’en fiche, faut pas rester là. On bouge, aide moi. » Elle attrapa mon corps inerte et fatigué mais n’eut pas assez de force pour le soulever. Je ne faisais pas d’effort. Je ne voulais pas qu’elle se mette en danger pour moi. Casse-toi, Lexie. Mais elle restait là, à vouloir me porter, exposée au danger, histoire de sauver ma carcasse. Je fronçai les sourcils et voulu lui répondre mais de nouveaux coups de feu retentirent autour de nous et m’étourdirent instantanément. Je plongeai mon regard vitreux dans le sien et ouvris la bouche. Une bulle de sang en sortit. Rien d’autre. Elle tomba à genoux à mes côtés et plaqua sa main sur mes lèvres. Elle pouvait sentir ma mâchoire trembler et mon sang gagner sa paume blanche. Lexie, qu’est-ce que tu fais bordel ? Casse-toi ! Je restai pourtant immobile et silencieux et Lexie fit de même. Je ne la regardai pas. J’entendis à nouveau le son de sa voix quelques secondes plus tard, lointain mais toujours présent. « On perd du temps, je ne vais nulle part. » Je tournai lentement ma tête vers elle et la secouai discrètement de droite à gauche. Ça va mal se finir si tu restes là. Casse-toi, Lexie ! Casse-toi ! J’avais un tel mauvais pressentiment pour elle que je la fusillai du regard. Je pouvais entendre son pouls battre à une vitesse folle. Quant à elle, si elle ne sentait pas les coups que mon cœur donnait à ma poitrine, et si ces coups ne la faisaient pas vibrer elle-même, c’était qu’elle devait être morte, en fin de compte. Je rencontrai alors son regard et elle put ressentir toute l’étrange colère que j’avais contre elle : il va t’arriver malheur. C’était ce que la lueur brûlante dans mes yeux plissés lui hurlait sans retenue. « Mais je ne compte pas me laisser mourir non plus. Tu peux me suivre ? » Sa voix ne tremblait pas et elle soutint mon regard avec une fierté que je méprisais à cet instant. Lexie, arrête. Elle me désigna discrètement un camion en retrait. Et quoi, Lexie, si je trébuche, hein ? Tu connais la force de mon esprit mais pas la faiblesse de mon corps. C’était ça, le mouvement dont je parlais, celui que personne ne pouvait suivre. Il était à la fois bien trop rapide et bien trop lent. Elle semblait déterminée. Beaucoup trop sûre d’elle. Je grognai en signe d’approbation et me redressai tant bien que mal. Les gens s’agitaient toujours mais les silhouettes noires du danger ne faisaient pas attention à nous. Ou du moins c’était ce que je me forçais à croire. Je voulais le croire au plus profond de moi, que ce mauvais pressentiment était issue de ma nature pessimiste. Je me mis sur mes deux jambes, mais elles étaient fragiles et je vacillai plusieurs fois avant de retrouver l’équilibre. Je jetai un coup d’œil aux silhouettes, puis au camion et enfin vers Lexie. Il fallait que je reprenne mes esprits. Que j’arrête de trembler et que je réussisse à la suivre. J’avais du mal à avancer : la foule me bousculait dans une direction qui n’était pas la bonne. Je plissai les yeux et cherchai sa chevelure blonde. Elle était là, juste devant. Je trébuchai à nouveau et bousculai au passage un homme qui me fusilla du regard. Je lui rendis la pareille. J’étais bien plus terrifiant, avec mon sang sur mon menton et mon air d’outre-tombe. Va te faire f… Et bam, encore un coup de feu qui fit tressaillir la masse et qui me fit tourner la tête. Merde, Lexie ! Je reportai mon attention vers ma destination mais voilà que je l’avais perdue à nouveau. Non ! Attends, Tom ! Elle est juste là ! Mal de tête à la con. Ma vue se brouilla à nouveau et je m’arrêtai, à bout de souffle. Ouais, tu fumes trop. Je sais. Merci. Fermez-la. Je me raclai la gorge et crachai par terre. Le goût de rouille de mon sang sale me donnait la nausée et quelques gouttes pourpres vinrent moucheter le pavé. Lexie, pourquoi t’as voulu sauver ça, bordel ? T’aurais dû me laisser par terre, tu sais très bien que je m’en serai sorti quand même. Qu’on ne tuait pas l’immortel en le piétinant aussi vulgairement. Voilà que je m’étais relevé pour faire face et que j’étais mortel à nouveau. Je m’élançai à sa poursuite et la retrouvai, avançant difficilement à travers l’agitation. Je lui attrapai le bras. Cette fois je te perds pas. C’était sans compter les silhouettes noires qui s’étaient rapprochées de nous et qui nous demandaient de nous immobiliser immédiatement. Ils durent faire peur au type d’un bon mètre quatre-vingt qui fit volte-face et qui me bouscula lui aussi. Je tombai comme une brindille sur laquelle on souffle. Sauf que je n’eus pas la bonne idée de lâcher Lexie et l’entraînai irrémédiablement dans ma chute. Il était si proche, ce camion, putain. Mon crâne cogna l’un des pavés et je le sentis traverser ma peau. C’est ça, trouez-moi. Ce n’était pas comme si j’en avais quelque chose à foutre, si ?
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(✰) message posté Sam 25 Avr 2015 - 1:17 par Invité
. DID YOU LOSE WHAT WON'T RETURN ? DID YOU LOVE BUT NEVER LEARN ? THE FIRE'S OUT BUT STILL IT BURNS. AND NO ONE CARES, THERE'S NO ONE THERE. DID YOU FIND IT HARD TO BREATHE ? DID YOU CRY SO MUCH THAT YOU COULD BARELY SEE ? YOU'RE IN THE DARKNESS ALL ALONE, AND NO ONE CARES, THERE'S NO ONE THERE . Son coeur s’emballait, ses jambes se dérobaient sous son poids. Elle serrait l’écharpe autour de la blessure de Jake, supportant sa plaie pour en avoir vu des semblables. Les souvenirs de la guerre remontaient à la surface, bien qu’elle tentait de les mettre de côté. Elle voulait les ranger à nouveau dans ce coin de sa tête qu’elle avait laissé à l’abandon, comme si elle avait réservé une partie de son âme à cette période de sa vie. Pour ensuite l’enterrer. Elle pouvait déjà entendre les remontrances de cette psychologue qu’elle ne voulait jamais voir. Ses mots s’affichaient sous ses yeux : inconscience, stress post-traumatique, paralysie… Mais elle s’en fichait. Tout ce qu’elle voyait, c’était le visage de Jake tordu de douleur par sa faute, même s’il tentait de le cacher. Elle savait qu’elle lui faisait mal. Et c’était une sensation insupportable. « T’inquiète pas pour moi. » Il ne pouvait pas être sérieux. Il ne pouvait pas croire qu’elle ne s’inquièterait pas pour lui. Elle s’inquiéterait toujours pour lui, constamment, depuis des années et pour d’autres à venir. Lui aussi faisait partie d’elle. Il y avait l’Afghanistan, mais il y avait Jake. La blonde avait aussi tenté de le ranger dans un coin de sa tête, dans un bout abandonné de son âme, sans y parvenir. Peut-être qu’elle ne voulait pas réellement le ranger quelques part. Peut-être qu’il était bien là où il était, à ses côtés. Mais pour qu’il le reste, il fallait partir. Trouver une solution, une idée. Et ses peurs la paralysaient sur place. Son esprit passait de Londres à l’Afghanistan, avant de revenir à Jake. Jake était un lieu sûr. « Va par là en restant à couvert, je te suis. » Elle n’était pas certaine que c’était un bon plan, mais elle lui faisait confiance. En revanche, Chase accordait moins de confiance à son corps qui aujourd’hui semblait capricieux. Elle craignait une nouvelle balle tirée, une autre qui pourrait atteindre Jake. Cette idée lui donnait la nausée. Elle pensait à ce qu’elle avait fait, à ce qu’elle leur avait fait encore aujourd’hui. Jake s’était pris cette balle par sa faute. Elle les détruisait à petit feu. La moindre des choses était de lui faire confiance sur ce coup. À quatre pattes, elle avance sans vraiment savoir où elle allait, tout en jetant des regards derrière elle pour vérifier que Jake était toujours là. Ils arrivèrent finalement au bout du muret, et Chase laissa son dos toucher la fraicheur de la pierre tout en reprenant son souffle. Le calme qui régnait dans la rue était si oppressant. Un seul faux pas, et ils sauraient. Pendant qu’elle tentait de calmer sa respiration, Jake jeta un coup d’oeil par dessus le muret, chose qu’elle lui reprocherait plus tard. Une nouvelle détonation se fit entendre et procura chez la jeune femme un sursaut qui l’obligea à fermer les yeux. Elle ne voulait pas voir, elle ne voulait pas savoir si Jake était toujours là avec elle. « On n’a plus le choix, faut bouger. » Il l’était, mais il l’avait échappé belle, encore. Elle le regardait, affolée, alors qu’il réfléchissait déjà à la suite. « Ça va aller ? » Les mots restaient coincés dans sa gorge. Elle voulait lui dire que non, ça n’irait pas. Ca n’irait pas s’il continuait à lui faire des frayeurs pareilles. Ca n’irait pas si une balle les tuait tous les deux. RIen n’allait. Pourtant, elle hocha la tête, alors qu’il se préparait à la suite. Avant qu’il ne puisse esquisser un autre geste fou, elle agrippe son t-shirt avant d’ancrer son regard dans le sien. « Attends ! » Ses lèvres tremblaient légèrement alors qu’elle relâchait son t-shirt, sentant un certain malaise monter en elle. Elle soupira doucement avant de retrouver une voix à peu près posée. « Ne joue pas au héros. On est juste Jake et Chase, tu te rappelles ? Ne fais rien de stupide, comme te prendre une balle, ou mourir. » Elle soulevait son petit doigt sous ses yeux, pour qu’il rencontre le sien. Il devait lui faire cette promesse. Ou elle ne pourrait pas le supporter. « On est d’accord ? »
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(✰) message posté Sam 25 Avr 2015 - 20:04 par Invité
Je réussissais jusque là à contenir ma peur. Je tentais de la maitriser, maitriser cette bête noir, cette masse informe à l’intérieur de mon corps. Je la sentais, pourtant, tapie dans un recoin de mon esprit, dans chacune de mes cellules, prête à faire surface et à prendre le contrôle de mes sens. Je tentais de me concentrer sur l’adrénaline qui parcourait mes veines et me permettait d’être encore debout, de ne pas vaciller sur mes jambes tremblantes. L’inquiétude prenait le reste de la place. L’inquiétude de voir Thomas dans cet état. Je voulais l’aider mais il ne me laissait pas faire. Je voulais l’aider mais il ne voulait pas être secouru. J’ignorai son regard transperçant. S’il n’arrivait pas à me le dire de lui-même, s’il n’en avait pas la force, c’est que je ne pouvais pas partir. Je l’aidai à se redresser, il semblait tellement faible que je tressaillis une nouvelle fois à cette vision. Ses yeux étaient noirs et vitreux, ses mains cherchaient en vain un endroit où se poser comme s’il cherchait un équilibre qui n’avait plus lieu d’être dans ce chaos morbide. C’était tout ce que nous étions, dans cette rue. Ce que nous étions tous. Des êtres de chair, simplement. Notre arrogance ne nous sauverait de rien, notre inconscience non plus. Nous nous trompions si nous pensions le contraire. J’avançai difficilement, je prenais les devants, forçant Thomas à en faire de même. Il ne pouvait pas me laisser, n’est-ce pas ? J’étais revenue pour lui, il ne pouvait pas rester en arrière, il ne pouvait pas réduire cela à néant. Quelqu’un m’attrapa le bras et je sursautai, réprimant un mouvement de recul, en me retournant. Il m’avait rejointe. Je plissai les yeux, inquiète, face à son état. Il allait tomber. Il n’était même pas censé être debout. J’entrouvris les lèvres, mais une lueur dans son regard m’empêcha de prononcer un mot. Je n’eus pas le temps d’en apercevoir la cause, je le vis tomber, au ralenti. J’aurais voulu le rattraper mais je fus soudainement entraînée en avant, sans en comprendre la cause. Une main agrippée à mon bras, je m’écrasai lourdement sur le goudron contre lequel ma tête rebondit mollement. Je clignai des yeux une seconde, absente, déjà prête à me relever tant mon corps tout entier semblait anesthésié. Il ne fallait pas rester ici. Peu importe la raison de cette panique soudaine, peu importe la raison de cette fuite en arrière, il ne fallait pas rester ici. Mais mon corps se plia en deux, et je me mordis la langue au sang sous la douleur. Je sentis la cicatrice au niveau de mon rein s’étirer, brûler, j’eus le souffle coupé. L’homme qui venait de buter contre mon ventre, de trébucher dans mes côtes, essaya de me relever un instant. Il avait essayé, au moins, pensais-je en le voyant s’éloigner aussi vite face à mon absence de réaction. Je basculai sur le dos, relevant les jambes pour tenter de me protéger de nouveaux coups, mais la cohue semblait s’être calmée. Je tournai la tête sur le côté, cherchant Thomas du regard. J’allais me relever. Il me fallait simplement une seconde.
Jake O. Cavendish
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(✰) message posté Lun 27 Avr 2015 - 11:47 par Jake O. Cavendish
La première fois qu’il avait entendu de vrais coups de feu, c’était déjà avec Chase. Une fusillade dans un village presque abandonné. Aussitôt, ils s’étaient réfugiés derrière une maison et avaient attendu que ça se termine, pétrifiés par la peur. On a beau penser qu’on sera courageux face au danger, quand on se retrouve réellement dans une situation comme celle-ci, on panique. Et même si les années ont passé, même s’ils ont changés, c’est toujours la même chose. La peur terrasse Jake. La peur lui bouffe le ventre et il ne sait pas quelle est la bonne marche à suivre. Il réussit tout de même à prendre quelques décisions – pas forcément bonnes – pour essayer de les éloigner du danger. Le calme a envahi la rue. Le calme après le chaos. Le calme qui les rend plus repérables. Au moment où Jake allait bouger, sans savoir où aller, il se fait tirer en arrière par Chase. « Attends ! » Il se retourne vers elle et lit la peur dans son regard. Il doit être pareil mais il s’inquiète pour elle. Il aurait voulu que tout ça ne lui arrive pas. Pas à elle. Pas après tout ce qu’elle a vécu. « Ne joue pas au héros. On est juste Jake et Chase, tu te rappelles ? Ne fais rien de stupide, comme te prendre une balle, ou mourir. » Et elle lève son petit doigt vers lui en le regardant. Il n’a pas le temps de réfléchir à ce que ses paroles impliquent. Son esprit a du mal à se concentrer sur une seule chose alors qu’ils sont ainsi en danger. Lorsqu’elle ouvre les lèvres à nouveau, il vient entremêler son petit doigt autour de celui de Chase sans la quitter du regard. « Promis. Je reste avec toi et toi avec moi. Toujours. » Une promesse qui fait écho à leur enfance. Une promesse qu’ils ne se sont pas faite depuis longtemps. Malgré le temps passé, malgré leurs problèmes, malgré tout, leur promesse restera toujours d’actualité. Parce que Jake n’est pas prêt à la laisser partir. Pas aujourd’hui. Pas demain. Jamais. « Tu vas pas te débarrasser de moi aussi simplement. » Ajoute-t-il en souriant légèrement. Sûrement pas le moment adéquat pour plaisanter mais il veut la voir sourire à son tour. La voir sourire pour lui donner du courage. Parce qu’il n’est qu’humain, parce qu’il peut lui arriver tout et n’importe quoi et que cette perspective lui fait peur. « Prête ? » Dit-il en dégageant son doigt pour prendre sa main à la place. Accroupi contre le muret, il souffle un bon coup et… ne parvient pas à bouger. Il est terrifié. Il sait qu’à partir du moment où ils seront à découvert, il ne pourra plus rien contrôler. S’il pouvait être sûr que Chase serait saine et sauve, il le ferait mais la simple idée qu’elle puisse être blessée le paralyse. Alors il reste immobile, perdant des secondes bien trop précieuses.
London is asking
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(✰) message posté Sam 2 Mai 2015 - 13:53 par London is asking
INTRIGUE GROUPE #3
LONDON CALLING TO THE FARAWAY TOWNS
Ils avaient un jour été des hommes ordinaires, comme toutes ces personnes qui se dessinaient sous leurs yeux. Ils avaient été des hommes marchant dans la rue sans regarder derrière leur épaule, des hommes sans histoire qu'on ne regardait pas, dont on ne se souciait pas. Et puis il y avait cette journée. Celle où tout avait basculé. La journée de leur vie, c'était comme ça qu'ils l'avaient appelé. Le jour où leurs actes compteraient pour quelque chose. Pour certains, ce casse était l'occasion de démarrer une nouvelle vie, loin de Londres, avec une bonne marge de manoeuvre. Pour d'autres, seul le désir animait leur geste. Le désir de s'enrichir, de se faire connaitre, d'être craint.
Ils étaient quatre dans la rue. Quatre contre tous ces passants. La plupart leur avait échappé lors des premiers coups de feu, mais d'autres n'avaient eu d'autres choix que de rester sur place, de rester cachés. Porter pouvait sentir la peur qui régnait dans l'air, celle qu'il pouvait lire dans chaque regard. Ils avaient cru pouvoir contrôler la situation, leur égo guidant chacun de leur pas depuis le départ. Mais la vérité, c'était que l'instinct de survie surpassait tout. Ils voulaient tous fuir, se sauver, quitte à laisser des inconnus derrière eux. Mais les ordres avaient été clairs : sécuriser la banque, ne laisser personne s'enfuir. Mais ils étaient quatre, et ils étaient plus nombreux. Porter hésitait, il pensait. Ils avaient mis des semaines à préparer ce coup, mais le "pendant" était toujours resté flou. Il jeta un coup d'oeil à Mark qui rechargeait maladroitement son arme, avant que son regard ne croise celui de Finn. Ils ne voulaient pas faire plus de victimes. Mais la foule pouvait se montrer incontrôlable d'une minute à l'autre. Avant qu'ils ne puissent réfléchir plus longtemps à la marche à suivre, de nouveaux coups de feu se firent entendre. Pas un, pas deux, une bonne série. Au milieu de la rue, Ian se dressait, arme élevée au dessus de sa tête. Le calme était immédiatement revenu alors que certains imaginaient déjà un moyen de s'enfuir. La voix de Ian trancha avec le silence ambiant. « Je veux que tout le monde se lève, les mains bien en évidence ! » Rien, pas un bruit, pas un mouvement. Les trois tireurs en retrait tournaient sur eux-mêmes, attendant les réactions. Mais rien. Finn pouvait voir l’orgueil envahir le corps de Ian alors qu’il serrait frénétiquement son arme. Ils n’avaient jamais signés pour un bain de sang. Mais c’était exactement ce qui se profilait pour le reste de la journée. « On dirait bien que les règles du jeu vont devoir changer… » Ian fait quelques pas vers un corps allongé sur le sol. Il attrape la femme par le bras (Lexie), l’obligeant à se relever avant de la ramener contre son corps. Mark le regardait devenir fou, bouffé par l’orgueil et l’adrénaline. Mais il suivait les ordres, tenant toujours son arme de façon à tirer au premier mouvement. « Le premier qui tente de s’enfuir aura sa mort sur la conscience. Et ainsi de suite jusqu’à ce que les règles soient bien comprises. » Il dresse son arme près du visage de la jeune femme, faisant signe à ses confrères de commencer à chercher quiconque était encore dans les parages. « Maintenant, tout le monde va gentiment se rassembler au milieu de la rue, et dans le silence. » Il gardait son emprise sur la femme, observant les arrivées de certains, les hésitations des autres. Mark, Porter et Finn trainaient au centre ceux qui pouvaient l’être, et laissaient derrière eux les corps inanimés qu’ils avaient transpercés. Ils ne devaient pas perdre des yeux leur objectif. Ce n’était qu’une journée. Ce n’était que quelques corps.
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(✰) message posté Sam 2 Mai 2015 - 18:58 par Invité
Je tournai la tête vers Lexie et serrai les dents. J’avais mal. Horriblement mal. Partout. On ne m’avait pas blessé et pourtant j’avais l’impression de mourir. C’était si soudain. Pourquoi t’es sorti de chez toi ce matin, qu’est-ce qui valait le coup de finir ainsi, à quelques pas de la mort, voilà le genre de question que l’on finissait tous par se poser. J’entrouvris les yeux : elle me regardait. Elle était vivante. Pas moyen de lui montrer que moi aussi, à part tenter d’ouvrir la bouche pour parler. Je déglutis avec difficulté. Excuse-moi de … Je crois que c’était quelque chose du genre que j’essayais de dire. Excuse-moi de t’avoir fait tomber. Je n’allais pas avoir la force de me relever si elle ne me la donnait pas. N’étais-je pas celui qui abandonnait ? Le résigné de service ? Jonchant le trottoir et ne cillant pas car c’était en faisant le mort que l’on échappait à la mort elle-même ? Nouveaux coups de feu, cette fois beaucoup plus violents et nombreux. Je fronçai les sourcils, exténué. Je tenais toujours la main de Lexie mais j’avais si peu de force qu’elle paraissait glisser, même si nous restions immobiles. Une voix s’éleva au-dessus des autres et je voulus redresser la tête. « Je veux que tout le monde se lève, les mains bien en évidence ! » Le type était juste à côté de nous et il braillait comme un fou, son arme pointé vers la foule. Il y eu une sorte d’apesanteur, un silence : quelque chose était en suspens. Je ne pus m’empêcher de tousser. Je roulais sur le côté et me retrouvai en position fœtale, mes muscles endoloris par les évènements. Lexie peinait à se mettre debout elle aussi. Peut-être que rester là, immobile, c’était bien aussi. Ils attendaient quoi de nous, exactement ? Nous n’étions même pas en état d’obéir à leurs ordres soudains et improvisés. « On dirait bien que les règles du jeu vont devoir changer … » L’homme s’approcha d’un pas rapide vers nous et saisit le bras de Lexie que je ne tenais pas. Et il la tira en avant, la relevant de ce geste brusque. « Lexie ! » Voilà le seul mot qui sortit de ma gorge, accompagné du sang, alors que ses doigts glissaient pour de bon et qu’elle fut emportée. Je fus pris de panique. Une panique soudaine : je ne savais absolument pas quoi faire. Je la regardai se faire traîner au milieu de la foule et je me forçai à m’accroupir, me mettant à nouveau debout tant bien que mal. Ma tête tournait horriblement. J’avais presque l’impression de ne plus savoir où j’étais. Lexie allait crever et ce serait ma faute. Je fis volte-face et aperçus sa silhouette à quelques mètres. Pourquoi, mais pourquoi t’as fait ça bordel ? Elle était revenue mais elle n’allait pas s’en sortir. Pourquoi mais POURQUOI, BORDEL ? Sur les dizaines et les dizaines de personnes qui se trouvaient dans cette rue, c’était sur Lexie que ça tombait. Lexie qui était revenue pour moi. Ironie du sort, ou simple coïncidence ? Je riais jaune à ce genre de plaisanterie. « Le premier qui tente de s’enfuir aura sa mort sur la conscience. Et ainsi de suite jusqu’à ce que les règles soient bien comprises. » J’avais déjà beaucoup sur la conscience. Les autres braqueurs se tenaient en retrait, presque hésitants en voyant leur complice prendre ainsi les choses en mains. Quelque chose clochait. « Maintenant, tout le monde va gentiment se rassembler au milieu de la rue, et dans le silence. » Silence qui était à présent pesant. Mon regard croisa celui de Lexie. Ne tente rien, surtout ne tente rien. Ils n’étaient pas assez fous pour la tuer de sang-froid alors qu’elle ne se débattait pas. N’étaient-ils pas simplement les braqueurs de la banque d’en face ? Braqueurs, pas meurtriers. Je me répétai cela dans ma tête mais mes yeux se posèrent sur ce qui semblait être un cadavre, un peu plus loin. Je priai pour me tromper, pour ne pas faire confiance à mon réalisme, juste cette fois-ci. Sauf que c’était dur. Je fis quelques pas lents vers l’homme qui retenait Lexie en otage et plaçai, comme beaucoup autour de moi, mes mains derrière ma tête. Il fallait se rendre à l’évidence : je ne pouvais rien tenter. La mort de Lexie ne faisait effectivement pas partie de ce que je pouvais accepter sur ma conscience. Je baissai les yeux vers son ventre. Dire qu’elle était enceinte, bordel. J’aurais préféré qu’elle avorte plutôt qu’elle le perde ainsi. La mort d’un fœtus, ce n’était pas non plus un truc pour lequel j’allais adorer m'en vouloir. Mais ce n'était pas mon style, pas vrai ?
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» Schizophrénie : Kyle A. Rowena et Amanda E. Hemsworth
(✰) message posté Mar 5 Mai 2015 - 20:20 par Hazel J. Chase
Elle ne comprenait vraiment rien à ce qui était entrain de se passer. Pourtant intelligente, sur ce coup là, son cerveau semblait avoir prit des vacances. Tombée comme un arbre en pleine forêt, dépossédée du sol par un bûcheron. Une balle venant se loger par la même occasion au niveau de son omoplate. Maya était restée là, allonger par terre, son sac à main pour seule compagnie. Car oui, la foule se trouvait plus loin. Et les autres personnes, témoins de ce désastre avait bien trop à faire pour se soucier de la pauvre petite infirmière. Et c'était bien cette sensation d'insignifiance qui entraînait ses larmes. La douleur, le sang, rien qui ne change de ses habitudes...Rien sauf son rôle et la place qu'elle prenait à présent. Tout était inversé. Et dans ce tumulte, quelques secondes avaient suffit pour l'a ramener à la conscience, d'une chose qu'elle détestait. La fragilité et la misérabilité de ce qu'elle croyait profondément être. Et puis, Tom était apparut. Il ce trouvait si près...La jeune femme aurait préférée qu'il fut bien loin, à des kilomètres de toute ce cirque. Au début, l'eau de ses yeux, brouiller sa vue au point de flouter sa belle image. Néanmoins, elle aurait reconnu sa voix entre milles autres. Il s'inquiéta pour l'américaine, tandis que celle-ci ne souciait déjà plus que de lui. Elle ne rate pas l'occasion de mettre en évidence à quel point sa présence sur les lieux s'avérait stupide. Fâchée mais non moins soucieuse, elle lui demanda de l'aider à se redresser. Un diagnostic paraissait nécessaire. La jolie brune voulait être certaine que l'homme sa vie allait bien. Ou du moins, qu'il ne souffrait de rien de trop grave. Cependant, elle manqua de temps. Le silence de mort qui résonnait dans l'espace autour d'eux fut briser une voix. "Je veux que tout le monde se lève, les mains bien en évidence !" Plissant les yeux, elle tourna légèrement la tête en grimaçant, cherchant de quel bouche venait cet ordre. Car il s'agissait bien de cela non ? Mais que faire ? Comment obéir...? Pour la première fois depuis le début, elle parcourra du regard le champ de bataille. D'autres personnes ce tenaient, dans des états variables, aux quatre coins de pitoyable scène de théâtre tragique. Elle n'avait pas bien entendu ce que disait ce type...Mais cela ne semblait pas très réjouissant. « On dirait bien que les règles du jeu vont devoir changer… » En effet, une fille fut saisit brutalement et la menace plana dans l'air. « Le premier qui tente de s’enfuir aura sa mort sur la conscience. Et ainsi de suite jusqu’à ce que les règles soient bien comprises. » Une arme fut braquée sur elle...Maya porta la main à sa bouche et retint un cri. Les confrères de ce charmant Monsieur commencèrent à s'approcher, pour ramener de grès ou de force quiconque était encore dans les parages. « Maintenant, tout le monde va gentiment se rassembler au milieu de la rue, et dans le silence. » Elle ne pu faire d'avantage que d'attendre anxieusement que quelqu'un vint jusqu'à eux. Dans une espèce de brouillard absolue, démêlant difficilement ce qui arrivait, la demoiselle se retrouva embarquée de force, traînait dans la poussière. Elle pu vaguement entrevoir un ou deux corps, immobiles, sans vie...Dans un élan de désespoir ou de bêtise complète, elle réussi à saisir le bras de l'intervenant pour le mordre. Aussi fort que possible. Ce qu'il n'apprécia que modérément. Ce fut son unique moment de triomphe. Et le coup qu'elle reçue en retour pour son audace, n'en valu sans doute pas la chandelle. Sonnée, elle pu d'ailleurs admirer le chandelier dans son ensemble. "Garce ! Refait encore ça et je termine le travail".Il frappa son bras du coté où elle était blessée, lui arrachant un cri. Elle termina le trajet maintenue par les cheveux, ayant l'impression qu'on allait les arracher de son crâne.
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(✰) message posté Mer 6 Mai 2015 - 2:04 par Invité
« Je veux que tout le monde se lève, les mains bien en évidence ! » Je m’étais immobilisée, allongée au sol, décidée à ne plus bouger tant que je n’y étais pas forcée. Je m’étais immobilisée aux premiers coups de feu, décidée à ne plus rien entendre, rien de ce que je ne parviendrais plus à oublier ensuite. J’inspirais profondément, régulièrement, pour ne pas laisser la peur enfler en moi. J’entendais des râles autour de moi, des pleurs étouffés. J’entendais Thomas tousser non loin de moi et j’ouvris les yeux, rassurée de le savoir vivant, de le savoir conscient. « On dirait bien que les règles du jeu vont devoir changer … » Je fronçai les sourcils, tentant de trouver un sens à ces dernières paroles. Mais elles résonnaient dans mon esprit et je ne parvenais pas à les canaliser. J’avais le souffle coupé, le ventre également depuis les bousculades, mais je ne pouvais pas m’en plaindre. Je ne pouvais pas alors que j’avais aperçu, il y a quelques instants, plusieurs corps inanimés sur le trottoir d’en face. Je ne pouvais pas alors que Thomas semblait souffrir atrocement et que l’on ne pouvait absolument rien faire, ne sachant pas pourquoi. Il y avait ce silence, ce grand silence qui avait pris possession de la rue, qui emplissait les bâtiments environnants manquant presque de les fendre en deux. J’entendis des pas précipités se diriger dans notre direction, j’entendis des souffles s’accélérer sous l’angoisse. Et je sentis soudain mon cœur s’emporter tandis que l’on me soulevait d’une poigne ferme et brusque. « Lexie ! » Le silence était tel que sa voix s’y noya alors qu’il prononçait mon nom. Reste en arrière, ne sois pas idiot. Je titubais un instant, tirée en avant. Je fis trois pas, absolument certaine que je ne pourrais pas en faire un de plus. Mais l’homme cagoulé s’arrêta, je croisai son regard une fraction de seconde, persuadée qu’il s’agissait là de la dernière chose qu’il m’aurait été donné de voir, un dernier souvenir. Mais il me retourna avec brutalité et me plaqua contre lui. « Le premier qui tente de s’enfuir aura sa mort sur la conscience. Et ainsi de suite jusqu’à ce que les règles soient bien comprises. » Ma respiration se fit plus saccadée en sentant le canon de son arme venir se poser contre ma tempe. Je fermais les yeux férocement et l’image de ma sœur s’immisça dans mon esprit dans un éclair. Sam ne paniquait pas. Sam luttait contre cela, jour après jour. Sam gardait la tête froide. Et il y avait des policiers tout autour de nous, des policiers à sa hauteur, je devais le croire. Nous ne les voyions sans doute pas, mais ils étaient là, forcément prêts à intervenir. Je devais le croire. « Maintenant, tout le monde va gentiment se rassembler au milieu de la rue, et dans le silence. » Mon regard s’égarait sur les quelques personnes qui approchaient dans notre direction, au milieu de la route, avant de s’arrêter sur le visage de Thomas. J’y restais ancrée. Il ne pouvait rien faire, j’en étais consciente. Je n’avais pas envie qu’il tente quoique ce soit. Mais cela me paraissait être le seul moyen pour moi de ne pas perdre pied, de ne pas arrêter de respirer, de ne pas rejeter ce corps brutal qui me tenait contre lui dans un élan de révolte déplacée. Ses yeux noirs étaient supposés perpétuer cette insurrection qui le caractérisait, je m’attendais à m’y confronter. Mais il y avait de l’angoisse cette fois-ci et un ordre intime de rester à ma place. « Vous ne pouvez pas faire ça … Il doit y avoir des flics partout … » soufflai-je d’une voix serrée, à l'entente d'un nouveau cri. Sa prise se raffermit sous ma gorge dans une étreinte violente et acharnée. Je me mordis la langue si fort que je sentis le goût âcre du sang emplir mon palais, j’avais tellement de mal à respirer. Qu’étions-nous censés faire à présent ? Quelles étaient ces règles que nous étions supposés suivre ? Ces questions s’agitaient dans mon esprit, mais je savais au fond que je ne faisais que me leurrer. Quelles qu’elles soient, nous n’étions aucunement en état de les suivre. Personne ne le pouvait dans cette rue.
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(✰) message posté Mer 6 Mai 2015 - 22:08 par Invité
. DID YOU LOSE WHAT WON'T RETURN ? DID YOU LOVE BUT NEVER LEARN ? THE FIRE'S OUT BUT STILL IT BURNS. AND NO ONE CARES, THERE'S NO ONE THERE. DID YOU FIND IT HARD TO BREATHE ? DID YOU CRY SO MUCH THAT YOU COULD BARELY SEE ? YOU'RE IN THE DARKNESS ALL ALONE, AND NO ONE CARES, THERE'S NO ONE THERE . « Promis. Je reste avec toi et toi avec moi. Toujours. » Ce dernier mot résonnait longtemps dans son esprit alors que la promesse sonnait comme un mensonge. Ils n’avaient pas toujours été ensemble, ils n’étaient pas toujours restés. Il y avait eu des absences, malgré toute la présence. Oui, ils avaient souvent partagé les choses, ils avaient été Jake et Chase, Chase et Jake, mais jusqu’à quel point ? En voyant où ça les avait mené, la blonde ne pouvait s’empêcher de penser que cette promesse ne serait pas tenue. Peut-être qu’aujourd’hui ils étaient ensemble, mais le toujours paraissait compromis. Il l’avait été, autrefois. Il ne pouvait qu’en être de même à l’avenir. « Tu vas pas te débarrasser de moi aussi simplement. » Il lui sourit et elle ne peut que le lui rendre. Elle ne voulait pas se débarrasser de lui. Pas aussi simplement, alors que tout était compliqué. Elle voulait qu’il reste à ses côtés tout en étant éloigné, qu’il l’encourage autant qu’il l’ignore. Elle ne savait pas ce qu’elle voulait, en fait. Elle voulait tout et rien de lui. Elle voulait retrouver leur vie d’avant. « Prête ? » Il retira le petit doigt qu’il avait mêlé au sien pour prendre sa main, lui donner du courage, celui dont elle avait toujours cruellement manqué. Elle n’était pas prête. Pas prête à le savoir à découvert, cible des balles. Elle ne voulait pas qu’ils soient blessés, ici. Elle ne voulait pas que leur histoire s’arrête maintenant, aussi compliqué qu’elle puisse être. Ils s’apprêtaient à partir, à faire cette énorme bêtise qui, au fond, les caractérisait bien. Elle n’était pas convaincue de l’idée, mais elle le suivrait sans broncher. Elle le suivrait toujours. Et c’était cette idée-ci qui la paralysait. Un premier coup de feu se fit entendre, avant qu’une longue série ne suive. Sans qu’elle ne puisse rien commander, elle se laissa tomber au sol, plaçant ses deux mains sur ses oreilles. Elle regardait Jake, se rassurait, se disait qu’aucune balle ne le percuterait. Les coups s’arrêtèrent et des voix les remplaçaient. « Je veux que tout le monde se lève, les mains bien en évidence ! » Elle regardait Jake, secouant la tête. Non, ils n’avaient plus le temps. Ils avaient raté leur chance, et maintenant, plus aucune fuite n’était à prévoir. Elle regardait autour d’elle ; personne n’osait esquisser le moindre geste. Ce qui eut le don de titiller l’orgueil du tireur, qui se saisit d’une des victimes pour en faire son otage. Chase regardait cette femme prisonnière de la poigne du braqueur, ne s’étant jamais sentie aussi incapable. Le jeu tournait en leur défaveur à tous. Et il n’y avait pas lieu de discuter. Ils n’avaient plus qu’à obéir. Jake détesterait cette idée. Mais l’heure n’était plus aux discussions. Le mouvement finit par se faire, et, prudemment, Chase se releva, se tenant aux côtés de Jake, le regard fixé sur celle pour qui la vie dépendait de leurs faits et gestes à tous. « On doit l’aider. » Et il n’y avait qu’un seul moyen. Avancer, les mains bien en évidence, jusqu’au centre de la rue. Et c’est ce qu’elle fit. Elle exerça une dernière pression sur les doigts de Jake avant de les lâcher, levant ses mains au dessus de sa tête et avançant comme tout le monde. Elle espérait seulement qu’il la suivrait. Qu’il tiendrait sa promesse.