"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Intrigue / Groupe 3 - Page 2 2979874845 Intrigue / Groupe 3 - Page 2 1973890357
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Intrigue / Groupe 3

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() message posté Jeu 16 Avr 2015 - 21:07 par Invité
Je battais des coudes pendant une minute, zigzaguant vainement, tentant de remonter cet immense et bruyant escalier dans une confusion totale. J’avais été projetée en arrière par la masse, entraînée par les mouvements de panique lorsque la foule criante s’était engouffrée dans la bouche de métro que je tentais de quitter. Je m’étais laissée portée, une seconde. S’ils s’enfuyaient dans cette direction, je devrais le faire aussi. Si la sécurité était sous terre, je devrais m’y engouffrer. Mais j’avais cru l’apercevoir. Je n’avais fait qu’un pas à l’extérieur, qu’un seul pas avant d’être repoussée en arrière, mais je l’avais aperçu et reconnu. Et à présent, je ne le voyais plus, il ne s’était pas dirigé vers la bouche de métro, il ne s’était pas enfui. Je ne comprenais toujours pas la situation, je me raccrochai à la dernière minute à la rambarde pour ne pas tomber et une machine étrange se mit en route. Un automatisme, fait d’inconscience et de colère, d’insouciance et d’impétuosité, un mélange étrange qui, chez certains, pouvait réveiller et aiguiser les sens, provoquer une détermination presque sauvage, mais qui n’avait toujours fait que me pousser aux plus mauvais des réflexes. Je devais savoir, je devais comprendre, rien n’avait aucun sens et je refusais de me laisser à la folie qui s’était emparée de ces gens effrayés. Je m’extirpai enfin de la bouche de métro, retrouvant l’air libre lorsqu’une détonation assourdissante s’empara du ciel. Je m’accroupis, instantanément, dans un réflexe qui ne m’appartenait pas. Une deuxième balle fit étinceler le pavé à quelques mètres de moi. Une troisième gicla et je fermai les yeux férocement en protégeant ma tête inutilement. Il y eut ce bruit, aigu, le crissement de pneus sur le goudron, comme un hurlement, une déchirure dans le désordre ambiant. Je rouvris les yeux, la rue ressemblait à un champ de bataille et j’aperçus Thomas, au sol, au milieu des piétinements, plus loin. J’avais entendu les balles, je voyais les impacts dans la voiture abandonnée, je voyais la foule s’enfuir mais je me relevai. J’avais eu une seconde d’hésitation, mon cœur battait si vite, une seconde comme une éternité, mais c’était trop tard, je m’étais déjà élancée pour le rejoindre. Je grimaçai en recevant un coup à la mâchoire, venu de nul part au milieu du chaos anarchique, on m’empoignait pour avancer plus vite, je basculai en avant pour me retrouver à la hauteur de Thomas. « Tu es blessé ? » demandai-je d’une voix pressée. « Thomas, tu peux bouger ? » insistai-je, l’inquiétude s’emparant de ma gorge en ne le voyant pas réagir. De nouveaux coups de feu éclatèrent autour de nous et résonnèrent au plus profond de mon être. Les battements de mon cœur s’accélérèrent, mais je ne cédai pas, prise de frénésie, j’inspectai son corps à la recherche d’une plaie visible. De nouveaux cris s’élevèrent et je regardai autour de moi, mon regard s’égarait, se posait sur des gens au sol, d’autres cachés derrières des abris de fortune. Puis je les vis, les premières silhouettes noires et armées. Et la peur s’empara de mon cœur et fit gonfler mes veines pour la première fois.
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() message posté Jeu 16 Avr 2015 - 21:48 par Invité
Elle écoute Jacob se plaindre depuis vingt minutes. Il pleurniche et resserre sa pieuvre sous son bras. Parce que son équipe de foot favorite a perdu, il boude et refuse de finir ses céréales. Hazel tente de le consoler mais il ne semble pas décidé à coopérer. Elle enfile ses chaussures, pressée de rejoindre sa cousine. Surtout qu'elle est déjà en retard. Mais Jacob grimpe sur le lit et enroule ses p'tits bras autour de son cou, la suppliant de rester. Il a ce regard tout triste, tout perdu. Et visiblement, il n'en a pas fini de se plaindre puisqu'il recommence à accuser l'arbitre pour la défaite. Sans cesser de se coiffer, Hazel lui fait remarquer que Walt, son coach, ne pleure sûrement pas quand son équipe perd. Sans même attendre de réaction, Hazel sort de la chambre pour rejoindre l'entrée de la maison. Jacob, du haut des escaliers, s'écrie : « Moi non plus, je pleure pas. » Elle sourit en le voyant faire le fier mais lorsqu'il vient pour un dernier câlin, ses yeux et ses joues sont encore humides. Une quinzaine de minutes plus tard, Hazel rejoint Nevaeh, qui l'attend à leur point de rendez-vous habituel. L'écrivain s'excuse platement pour son retard. Elle est heureuse de la retrouver et finit par l'inviter à commencer leur promenade. En chemin, elles s'achètent chacune une glace bien qu'elles aient prévu un brunch dans un petit restaurant qui longe la rue. Les sujets de conversations s'enchainent très vite entre les deux filles. Rencontrer de la famille dont elle ignorait tout depuis des années l'avait perturbé quelques jours. Mais plus elle apprend à la connaître, plus Hazel s'attache à Nevy. Elles sont loin de s'être tout dit ou de réellement cerner l'autre, mais elles y travaillent. Pendant un moment, les cousines continuent de flâner avant que Hazel ne se stoppe au milieu du trottoir. Un caillou coincé dans sa chaussure lui fait mal, l'obligeant à le retirer. Insouciante, elle éclate de rire suite à une blague de Nevy. Il faut qu'elle se tortille dans tous les sens pour retirer sa chaussure. Pourtant, la seconde d'après, un homme la bouscule et un coup de feu lui soulève le cœur. Sa chaussure tombe, sa glace éclate sur le trottoir. Sous son regard paniqué, elle voit sa cousine s'effondrer sur le sol. Elle voudrait crier mais, terrorisée par la scène, Hazel reste muette. L'espace d'une minute, tout semble s'arrêter. Les conversations, l'agitation dans la rue, le temps, la vie. Hazel ne comprend rien. Son instinct lui ordonne de trouver Jacob pour le protéger. Mais elle le sait en sécurité, à la maison, avec Solveig. Sa panique se transfert vers Nevy qu'elle veut secourir. Pourtant, c'est désormais sur elle que l'arme se retrouve braqué. Elle entend la détonation, elle sent la douleur envahir son épaule, son corps tout entier. Elle se laisse tomber sur le sol, ses mains amortissant sa chute. A terre, c'est une main blessée qu'elle vient alors glisser dans celle de sa cousine.
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() message posté Ven 17 Avr 2015 - 3:16 par Invité

We're never really dead or alive. We just exist. ✱✱ « Pourquoi ? » Le seul mot qui revient en boucle dans sa tête. Elle n'est qu'une simple fleuriste avec comme ambition de voir son boulot de pianiste reconnu. Quelque part, elle perçoit cela comme une injustice qui s'abat sur elle. Une injustice présente depuis le tout début de sa vie. Certes, elle n'est pas seule, mais pour le moment tout ce dont elle est capable c'est de penser à elle. Sa propre vie, en premier. Puis, lorsque les bruits autour d'elle revient, elle commence à regretter sa décision d'être venue ici. Finalement, le pourquoi revient encore. Pourquoi aujourd'hui ? Pourquoi avoir voulu ouvrir un compte aujourd'hui alors qu'elle est dans la possibilité de le faire plus tard. Un autre jour. Pourquoi est-ce qu'elle n'a pas remis cela à plus tard ? Comme elle a l'habitude de faire avec absolument tout sauf les compositions. C'était un cauchemar. Au départ, on croît à une mauvaise blague puis finalement on réalise que c'est vrai. Que c'est véritablement en train d'arriver, que c'est la réalité. La triste réalité qui blesse profondément y laissant une cicatrice, une marque pour toujours. Pour toujours, cet événement restera gravé dans la mémoire de Salomea. Les gens oublieront l'année prochaine, mais elle, elle n'oubliera pas. À peine eut-elle le temps de s'approcher de la banque qu'elle aperçoit ces hommes vêtus de noirs. Deux secondes, elle croît à une mauvaise blague. Deux secondes où le chaos s'installe en une fraction de secondes. Une respiration. Un battement de cœur. Trop rapide pour Salomea avant qu'elle réalise la gravité de la situation. Trop tard, elle est emportée par les gens qui courent pour échapper, ceux qui tiennent à leurs vies. Ceux qui veulent vivre et mourir comme une personne normale. Ceux qui ne veulent pas voir leurs vies s'échappés sans qu'ils puissent dire un seul mot. Un cri de surprise s'échappe de sa bouche pendant que ses pieds suivent un mouvement qu'elle ignore et un autre cri sort de ses entrailles pendant que son corps se dirige vers le bitume. Elle sent la douleur arrivée. Elle sait qu'elle va avoir mal, mais elle n'est pas prête. Parce qu'elle ne l'a pas désiré. Elle n'a pas désiré se retrouver au sol, mais elle l'est malgré elle à cause de ce jeune homme au sol. L'impact de sa tête sur le bitume lui fait mal. Terriblement mal. Cependant, Salomea préfère fermer les yeux, serrer la mâchoire et attendre que le pire passe. Le pire ne passera pas. À ses oreilles lui parvient les coups de feu tirés dans sa direction. Ils passent au-dessus d'elle sans qu'elles puissent toucher Salomea et elle en est presque reconnaissante. Pendant deux secondes, elle a oublié la douleur, mais maintenant il revient. Cette douleur l'attendait au coin de la rue comme une vieille amie. Une vieille amie hypocrite. La jeune femme porte une main à sa tête en espérant que cela l'aide. Ça ne fait rien.
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() message posté Ven 17 Avr 2015 - 22:19 par Invité
Bam. Coup de coude dans mes côtes de cristal et j’en perdis le souffle. Je n’entendais rien. Les détonations des coups de feu résonnaient encore dans ma tête et mon ouïe en avait souffert. On s’agitait autour de moi mais je ne comprenais pas ce qui se passait. On bougeait bien trop vite. Je n’arrivais pas à suivre le mouvement, à tourner ma tête dans la bonne direction, à fuir le danger imminent. Mon regard presque affolé cherchait un indice mais mon esprit ne suivait pas. J’étais éteint. Clope au bec, incapable de trouver mes allumettes, les jambes flageolantes et la peau sur les os. Mon corps souffrait de plus en plus. La douleur rattrapait mon esprit de la manière la plus mesquine et la plus évidente. Tant que j’avais du sang dans les veines, on pouvait me les trouer, c’était ça l’idée. Mes mains tremblèrent. Nouveau coups de feu et hurlements des passants qui martelèrent mon crâne sans retenue. Et c’est à cet instant que le coude de l’un d’eux s’enfonça dans ma poitrine et je perdis l’équilibre. Ma cigarette tomba de mes lèvres mais je n’eus pas le loisir de baisser les yeux et de la ramasser. Je gagnai le sol dans un fracas et sentis les semelles de tous ceux qui m’entouraient se cogner contre mes épaules. Je n’avais pas la force de me relever. Peut-être que j’avais même quelque chose de cassé. Mais chacun de mes membres me faisait mal, et ce de manière parfaitement égale : mes muscles me brûlaient et mon ventre se tordit soudainement, me rappelant avec sévérité qu’il était vide et irrité par l’alcool. Je toussai. Une, deux, trois, quatre, cinq fois. Du sang, déjà. J’allais crever sur ce pavé bourgeois. Moi qui avais toujours rêvé de mourir sous les coups de mes ennemis, emportant dans ma tombe leur grandeur et leur victoire. Voilà que l’humanité me piétinait et que tout le monde fuyait un danger invisible. Ironie du sort. Je ne sentais même pas le parfum de la sueur des révolutionnaires.

« Tu es blessé ? » Oh, il y en avait donc un parmi eux qui pensait encore aux individus et non à la masse ? Bravo. Pas sûr que j’arrive à ouvrir les yeux pour toi, tout de même. « Thomas, tu peux bouger ? » Mon nom retentit dans mes oreilles avec une familiarité singulière. Oui, je connaissais cette voix. Elle se détachait parmi la foule et les cris. Je finis par regarder de qui il s’agissait, entrouvrant les paupières sans qu’elle ne puisse remarquer que je le faisais. « Lex … » Je parvins à prononcer la première syllabe de son surnom mais sentis le sang couvrir ma langue et me prendre à la gorge. Elle ne me regardait plus : elle fixait quelque chose. La cause de cette effervescence, probablement. Je levai la main mais ne réussis qu’à agripper ma propre poitrine pour tenter de calmer les battements de mon cœur. Ils me semblaient irréguliers et instables. J’avais envie de vomir le vide qui tordait mon estomac mais voir la panique sur le visage de Lexie réveilla un instinct enfoui depuis si longtemps sous les couches de goudron qui embaumaient mon âme : la survie. Je soulevai mon torse avec difficulté et mes muscles s’élancèrent, me faisant grimacer de douleur. J’attrapai le poignet de Lexie et tirai dessus pour garder l’équilibre. Tombe pas ! pensai-je soudain. Sois pas idiote comme moi ! Et je serrai fort pour ne pas retomber. Je lui faisais peut-être mal. Je m’en moquais. « C’est quoi ce bordel ? » Je toussai. Ma main vint machinalement couvrir ma bouche pour ne pas qu’elle voit le sang qui s’en échappait, mais c’était déjà trop tard. Et c’était tout bonnement inutile : pourquoi chercher la décence dans des moments pareils ? Nouveau coup de feu qui sema une vague de panique supplémentaire parmi les passants. Et, comme un réflexe, je tirai encore sur son bras. Pour me relever ou bien pour qu’elle se baisse, aucune idée. Le sac à main d’une femme qui fuyait atterrit en plein dans mon visage et je lâchai Lexie, épuisé. « Reste pas là, putain, casse-toi ! » Je lui jetai un regard affolé et secouai la tête. Va-t’en, tu meurs pas aujourd’hui, toi, signifiait-il, mais elle n’eut pas l’air de comprendre mon message.
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Hazel J. Chase
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() message posté Sam 18 Avr 2015 - 12:41 par Hazel J. Chase
C'était une journée de plus. Une de celle que l'on peut considérer comme banal et sans grand intéret. Tout du moins, le croyait-elle...A sa bonne habitude, Maya se déplaçait à pieds. Et en passant dans le quartier l'autre soir -puisqu'elle se dirigeait évidemment au Portobello, rien de mieux qu'un bar pour tromper la déprime -une nouvelle petite boutique de charmants gâteaux, lui avait fait du charme. Aussi se trouvait-elle de nouveau là, pour aller inspecter les rayonnages de muffins, plus en détail.  La demoiselle dépassa la banque de quelques pas et n'arriva jamais à destination. Le chaos s'intalla, comme ça d'un coup. Sans qu'elle eu le temps de comprendre, sans quand rien n'annonça au préalable pareil désastre...Elle restait sans comprendre, lorsqu'elle les vit...Des hommes cagoulés portant des armes, sortant en hâte de la banque. Ce fut la panique. La foule sembla tout détruire sur son passage. Un ras de marée humain, piétinant les plus malchanceux. L'infirmière entendit des cris et des coups de feux. Que faire ? Courir, fuir se réfugier quelque part ou essayer de porter assistance aux bléssés ? Elle hésita une seconde de trop. La scène se déroula pour elle, comme au ralenti. Elle regarda son sac à main tomber à coté d'elle. Eh ba alors tu deviens incontinente de la main ? L'interrogea sa conscience en haussant un sourcil. Puis ce fut son tour. Elle eu l'impression d'être heurté par une force invisible et chuta. Quoi ? Qu'est-ce que...? Elle battit des cils hébétée, tournant la tête de coté, elle pu apercevoir d'autres personnes en difficultés. Une vive douleur l'obligea à ce concentrer à nouveau sur elle même. Elle tatonna au hasard, cherchant l'ignoble cailloux qu'on avait osé lui lancer. Dans pareil situation !! Mais quel honte !! Néanmoins portant les doigts jusqu'a la poche de sa légère veste, elle découvrir quelque chose d'étrangement posseux. "Qu'est ce que...". Elle constata alors avec horreur qu'il s'agissait de sang. Elle se mordit la lèvre avant d'être prise d'un vague tremblement. Respire ça va bien ce passer...Tu trouve que ça ce passe bien là  ?!! J'essaye de t'aider à rester zen ma vieille ! Eh ba c'est raté !! Elle tenta de prendre une longue inspiration. Il fallait garder son calme et réfléchir. L'américaine ne pu empêcher ses yeux de se remplir de larmes, brouillant ainsi momentanément sa vision. Ah ba super ! Maintenant on est aveugle ! Paniquer elle ? Non jamais ! La preuve en était...Bien sur, elle connaissait les accidents, elle en avait déjà eu. Mais là...C'était différent. Jamais ou presque au par avant, la jeune femme n'avait eu l'occasion de se compter parmi les victimes d'une quelconque manifestation. Pas de façon aussi violente. Trop choquée pour prétendre à quoi que ce fut, elle demeura immobile, allonger sur le bitume, dans l'attente d'un miracle ou d'une âme charitable.
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() message posté Sam 18 Avr 2015 - 19:52 par Invité
J'errais comme une âme en peine dans la rue. Non plus sérieusement j'entamais une longue phase de rééducation qui signifiait marcher pendant dans des heures - enfin boiter est plus approprié- dans le but de réduire mon handicap le plus possible. Une condition imparable pour reprendre ce que je savais faire le mieux : rester dans l'ombre comme tout bon agent secret. Pour eux je n'étais pas un cas désespéré, j'étais même un miraculé avec ce plongeon de la mort. J'avais sauté du haut d'un immeuble, m'étais fait passer pour mort, pour au final finir deux ans dans le coma, l'entièreté des os broyés et une femme qui n'a jamais su la vérité sur ma chute. J'étais sur la fin de ma rééducation, et à vrai dire depuis que j'avais laissé Maya, mes progrès étaient impressionnants, comme si sans elle je parvenais à m'en sortir mieux... C'est dégueulasse dis comme ça, mais depuis que je suis sans elle, je vis mes cauchemars et mes souvenirs sans que quelqu'un les subissent. Mes humeurs massacrantes je les garde pour moi, et surtout je peux casser des gueules sans m'en vouloir. J'avais repris les entrainements à la Scotland Yard, et avait récupéré la mémoire grâce à eux. Et la condition pour que je rejoigne de nouveau leur rang était que je puisse tout dire à Maya. Et c'était le cas, j'allais pouvoir lui dire la vérité. Suivre quelqu'un discrètement était mon point fort, et c'est ce que je faisais en ce moment précis : Je pistais Maya. Elle m'obsédait ces derniers temps, et je voulais tout savoir d'elle. Ses envies, ses rencontres, ses vices cachés, et ses angoisses. Je la vis s’atteler à rejoindre une boutique de gâteaux quand l'angoisse montait en moi comme une dose d'adrénaline. Des coups de feu, mes sens en alerte et j'eus peur pour Maya, qui l'espace d'un instant disparu de mon champ de vision. Je la cherchais du regard, puis la vis étendue sur le sol, probablement touché par une balle. Mon sang fit un tour, et au moment où je m'apprêtais à la secourir, je me fis bousculer par une foule en délire. C'était le chaos. Et en plus d'entendre des voix hurlées de peur, j'entendis un bruit assourdissant d'os qui craque. Je ne compris qu'au moment où la douleur fut vive et intense, que c'était mes os qui avaient cédés sous le poids des gens me piétinant. Mes côtes, mon poignet me faisait un mal de chien, mais j'étais obnubilé par ma cible : Maya. Je pris mon courage à deux mains, me redressait, tenant mes côtes de mon poignet blessé, puis courrait vers Maya, totalement en panique en voyant son sang coulé... Je me posais à genoux à ses côtés, tentant de garder mon calme, retirais mon tee shirt -obnubilant la douleur- et fis un point de compression sur son épaule sanguinolente...

"- Maya ? Tu m'entends ? Je t'en supplie dis-moi que tu es là !"

J'ignorais l'étendue des dégâts mais j'espérais juste que la balle n'avait pas touché d'organe vitale et qu'elle était ressortie... Mais ça je le saurais que si elle me laisse regarder.
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Hazel J. Chase
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() message posté Dim 19 Avr 2015 - 18:41 par Hazel J. Chase
La demoiselle pleurnichait sur elle même, sur son triste sort. Oh pauvre petite Maya ! Bouhhh !! Un petit bobo de rien du tout et tu te laisse aller ? Bon certes, sa conscience exagérée peut-être un peu. Car la blessure était assez grave pour saigner avec régularité et s'avérait douloureuse. Cependant,  ses larmes ne coulaient pas pour ça. Non. L'élan de panique de la foule alentour, les coups de feux et les cris...Cela avait fonctionné comme une sorte de révélateur. Toutes les émotions refoulées jusque là, paraissait vouloir crever la surface. Voilà des années qu'elle se voilé la face... En vérité je suis seule...Je suis toute seule et je vais rester là, dieu sait combien de temps...A moisir...Elle renifla bruyamment. Sa détresse augmentait d'autant plus qu'elle ne distinguait rien que des formes floues à cause sa vision momentanément défaillante. Oui, on aurait du nous équiper d’essuies glace, commenta sa conscience d'un ton compatissant. "- Maya ? Tu m'entends ? Je t'en supplie dis-moi que tu es là !"  Elle sursauta violemment, ressentant inévitablement lune vive douleur et grimaça. L'américaine connaissait cette voix. Non...Ce n'est pas possible. La main tremblante, elle tenta de frotter les yeux pour y voir plus clair, ne faisant sans doute qu'étaler son maquillage. On ne vous conseillera jamais assez les mascara waterproof. L'infirmière battit des cils et renifla. C'était bien lui...le rayon de soleil de sa vie...Fronçant les sourcils, elle se servit du peu d'élan et de force dont elle disposait pour frapper sa joue, mollement. "Mais qu'est ce que tu fais là ?!" se plaignit-elle. "Tu ne pouvais pas rester à l'abri...". Elle l'observa attentivement, cherchant les traces d'une quelconque blessures. "Est-ce que ça va ? " demanda-t-elle. Dans la position où elle se trouvait, difficile d'effectuer un diagnostic. "S'il te plait, dis moi que tu n'as rien..." Elle souhaita se redresser et grimaça. "Aide-moi...". Non, elle ne s'inquiétait plus le moindre du monde pour elle. Tom était là et il n'y avait plus que lui qui comptait.
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() message posté Dim 19 Avr 2015 - 19:56 par Invité
Mes pensées s’entrechoquaient dans mon esprit en alerte, mais elles étaient en désordre, confuses, tiraillées et rien de bon n’en ressortait. Les passants hurlaient, se poussaient et couraient vers leur vie sans se soucier de celles des autres. Mais ça ne fonctionnait pas, certains étaient déjà à terre sous les coups des assaillants. Ils avaient échoué, leur plan était sans issue. Je regardais cette femme à genoux, au dessus d’un corps inerte, qui mordait sa main ensanglantée avec une frénésie effrayante. Elle hurlait, elle hurlait une plainte incohérente qui m’empêchait de détourner le regard. Comme si le désespoir avait pris forme. La forme d’un cri. Je fermai les yeux une nouvelle fois. Elle se faisait remarquer. Elle était trop bruyante. Et il y eut de nouveaux coups de feu claquants et morbides. Jamais le silence ne m'était paru alors aussi assourdissant. C’était un cauchemar, un véritable cauchemar vivant. Il n’y avait pas d’autres mots pour exprimer ce qui se déroulait sous nos yeux. « Lex … » J’entendis la voix de Thomas comme une vague de soulagement mais elle me paraissait lointaine. Je ne comprenais pas, et tant que ce n’était pas le cas, je ne savais pas quoi lui dire. Je ne savais pas quoi faire. Et alors, pourquoi étais-je revenue ? J’avais perdu des yeux l’un des hommes armés, j’entendais les sirènes des forces de l’ordre mais personne ne faisait rien. Nous étions seuls, ils tiraient à perte de vue, sans but précis, et mes yeux s’égaraient pour trouver un endroit sûr, n’importe lequel plutôt que de rester à découvert. Thomas tira sur mon bras et je basculai un peu plus vers le sol avant de réussir à le retenir. « C’est quoi ce bordel ? » Je secouai la tête, impuissante, en regardant le sang s’échapper d’entre ses doigts fébriles. « Je ne sais pas, je … » Je me décidai alors à me redresser subitement. Chaque seconde était déterminante, chaque seconde pouvait être fatale. Je me moquais bien de connaître les motivations de cette folie, je voulais seulement m'en éloigner. « On s’en fiche, faut pas rester là. On bouge, aide moi. » J’empoignai Thomas à bout de bras mais ces derniers manquaient de force depuis une éternité à présent. Ils se mirent à trembler sous l’effort. Le souffle court, l’épuisement me guettait en permanence. Je n’étais qu’une imbécile se prenant pour une héroïne, presque étonnée de ne pas réussir à tirer un homme de la taille de Thomas. Il n’y avait pas de prise. Rien à quoi s’accrocher. Il n’ouvrait pas les bras, le sang teintait son menton et je ne réussis qu’à le bouger de quelques centimètres. Un nouveau coup de feu retentit et je serrai la mâchoire pour ne pas réagir à la vue de cette jeune femme qui tombait sur le trottoir d’en face. « Reste pas là, putain, casse-toi ! » Mais je retombai déjà à genoux à ses côtés et plaquai ma main sur sa bouche une seconde pour l’empêcher de prononcer un autre mot alors que les tireurs n’étaient qu’à quelques mètres de nous. Faire les morts. Faire les morts pour ne pas le devenir. Je lisais l’affolement dans ses yeux. J’entendais la panique autour de nous et je luttais pour ne pas la laisser enfler en moi, silencieusement. Je sentais mon corps trembler également sous l’adrénaline mais je n’étais plus sûre que d’une chose en cette seconde. « On perd du temps, je ne vais nul part. » finis-je par laisser échapper à voix basse et avec fermeté en les voyant s’éloigner. Je plantai mon regard dans le sien, sans ciller, pour appuyer mes propos. « Mais je ne compte pas me laisser mourir non plus. Tu peux me suivre ? » soufflai-je en lui montrant d’un signe de tête le camion de livraison abandonné sur le trottoir. Il pouvait nous mettre à couvert mais je ne pouvais pas bouger si Thomas n’y parvenait pas non plus. Nous ne pouvions pas mourir comme cela, abattus en pleine rue, frappés par le hasard. Cela n’avait jamais été le plan. Notre fin à nous est supposée être lente et ennuyante, tu te souviens ?
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() message posté Lun 20 Avr 2015 - 21:02 par Invité
Je bougeais sans arrête ma jambe, assise sur cette chaise dans le grand bureau du boss de cette banque, tique nerveux qui sait ? Où peut-être était-ce le fait d’être clean depuis deux semaines qui me rendait agitée ? J’avais enfin emménagée chez mon père à Oxford, accueillie comme une reine, comme l’enfant bénie. Evidemment avant de pouvoir passer la porte de la maison Powell, j’avais vidé mes poches et fait vœux de ne plus jamais retoucher à la came, à mon plus grand étonnement ça marchait. J’étais assise dans ce bureau, j’attendais sagement l’heure fatidique, tandis que mon père baragouinait quelque chose en rapport avec les chiffres au téléphone, en néerlandais, il n’avait pas l’air content, il appela tout de suite Blake, mon frère, dans son bureau. Je ne pus pas retenir un rire lorsque je vis qu’il lui suffisait d’appuyer sur un bouton rouge pour que son fils adoré rapplique aussi vite. « Qu’est-ce qui te fais rire ? » Il était ridicule dans son costume à milles pounds, mais l’image était presque belle, père et fils, main dans la main à discuter pognon. Je relevais les yeux vers Blake qui ne semblait pas plus content que notre père. « Rien, c’est nerveux … Bon j’y vais. » J’avais déconnectée un instant, pour regarder dehors, le soleil brillait, la journée semblait belle et Londres me manquait cruellement. Personne ne savait que j’étais partie et personne ne devait le savoir, surtout pas Jules, alors s’il avait l’intention de me demander pourquoi je lui restituais ses affaires, j’avais ma petite idée en tête. Je me levais enfin du bureau, sous les regards attentifs des deux hommes Powell qui savaient bien à qui j’allais rendre visite.  

Je dévalais les escaliers un à un, carton sous le bras, redoutant de revoir Jules. J’avais le teint terne et la peau blanche, sans parler de mes cernes et mes yeux vides. Il était là et Jo était aussi de la partie, je m’avançais doucement vers eux. Lorsque je fis à quelques mètres, je m’apprêtais à lui tendre son carton et puis un bruit sourd vint se mêler au le chant des oiseaux. « ELLE EST OU ?  » Sans que je ne puisse comprendre quoi que ce soit, les gens courraient de toute part, la panique envahissait la ruelle et les tires continuaient de part et d’autre. Je tirais le bras de Jules, le forçant à nous mettre à l’abri dans le cul de sac, sans sa sœur. « Faut surtout pas qu’on se sépare. » Mon cœur cessa de battre un instant, avant que je ne précise à Jules quelque chose d’inutile, comme s’il n’avait pas comprit, quel mauvais sous-entendu je venais de faire. « Enfin j’veux dire … Là, maintenant. » Je ravalais difficilement ma salive, voyant que la tour en verre dans laquelle mon père et mon frère étaient enfermés semblait assaillie et les vitres avaient explosées dans les airs, un bout venant au passage érafler ma joue, sans que je ne sente quoi que ce soit, un maigre sillon saignant se formait sur ma joue. « T’as rien, ça va ? » Je passais ma main sur son visage, veillant à ce qu’il n’ait rien, épiant chacun de ses membres et puis je me repoussais, presque gênée. « Jo s’est barrée de l’autre côté, c’est bon pour elle. » C’était un mensonge, mais c’était soit ça, soit Jules allait se rendre près de l’attentat pour y retrouver sa sœur et à coup sur il se serait fait tirer dessus et puis je savais qu’elle était bien plus intelligente que lui et qu’elle s’en sortirait. De mon côté je regardais la tour en verre, le coeur serré -contre toute attente- à l'idée d'imaginer mon frère et mon père dans un mauvais coup, inutile de préciser que Jules savait qui se trouvait à la tête de cette banque et surtout qui il y avait dedans.
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Anonymous
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() message posté Lun 20 Avr 2015 - 22:38 par Invité
Elle ne me répondit pas. Je n'ai pas insisté, j'essayais aussi de me rassurer. Dehors c'était la cohue, les gens courraient pour se cacher et j'aperçus alors Stefan. Stefan qui était un de mes amis. Je ne pouvais pas le laisser au milieu de ça. Je me relevais avec une grimace, bouger mon épaule était douloureux. Elle doit être déboîtée, c'est bien ma veine. J'ai couru hors du bar, évidement les policiers qui m'avaient mis là n'étaient pas vraiment d'accord et j'ai à peine entendu ce qu'ils me criaient. Je veux juste récupéré Stefan pour qu'il soit aussi à l'abri, le reste ça m'est égal. Je ne veux pas qu'il soit blessé, je l'apprécie beaucoup.  Je suis presque à sa hauteur et lui fait un signe avec mon bras valide et j'ai crié:

« Stefaaaaaaaaan!»

Je crois qu'il m'a entendu, retourner dans le bar va être tout aussi dangereux. Il faudra qu'on trouve autre chose pour s'en sortir, mais je ne me sentirais moins seul. Mon côté pompier prends le dessus sur moi et je cours vers lui. J'ai presque l'impression que tout autour de moi n'existe plus, mon seul objectif c'est de le mette à l'abri, de nous mettre à l'abri. On a beau ne pas se connaître depuis longtemps, je sais qu'il est un ami fidèle il n'y en a qu'un comme lui. J'arrive enfin à sa hauteur et lui dit :

« Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour te trouver. Là tout de suite j'aurais aimé qu'on soit bourré mon vieux, mais il va falloir qu'on se planque quelque part. Ce ne me dit rien du tout d'être un de tes patients.»

J'essaie de plaisanter un peu à travers cette folie. Je n'ai pas envie de mourir sous les balles d'un de ces braqueurs et je crois que lui non plus n'en à pas envie.
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