(✰) message posté Ven 24 Avr 2015 - 15:07 par Invité
Je la regarde et hausse les épaules. Je ne sais pas pourquoi c'est elle, c'est comme ça. Je ne peux pas expliquer pourquoi c'est elle et pas une autre. On ne se connaît pas assez, c'est bien ça qui est étrange. J'ai eu un coup de foudre, voilà tout. Les coups de foudres ne s'expliquent pas. Je pourrais trouver des raisons, au moins une, elle est craquante, mais les femmes n'aiment pas forcément être restreinte à ça alors j'aurais dis qu'elle est adorable et que j'aime particulièrement son sourire, que j'aime la regarder discuter avec sa collègue et que j'aime la regarder prendre des commandes, bref, j'aime tout en elle.
« Je ne sais peut-être pas grand chose de vous, mais je sais reconnaître ce que mon cœur me dit.»
Je me trompe rarement sur les gens et pour elle je n'ai aucune mauvaises impression. C'est comme si ça me suffisait de savoir que je l'aime et que tout le reste m'est égal. J'ai été déçu une fois par l'amour, je ne peux pas l'être une deuxième fois. Je garde espoir.
Je me suis installé derrière mon bureau, là ou j'ai l'impression d'être à nouveau moi-même. Quand je travail, je me sens toujours mieux. Je me sens plus utile aussi et moins idiot. Les choses sont tout à coup plus simple et je reprends un air presque plus naturel. Je suis de nouveau concentré sur ma tâche du jour, lui faire obtenir un visa longue durée. Je lève la tête lorsqu'elle me dit ne pas être sûre de pouvoir faire confiance à quelqu'un d'autre et puis sans que je ne sache pourquoi, elle se confie un peu plus. Je ne suis pas surpris qu'elle ne se lie pas beaucoup aux gens, en fait avec ce que m'a dit sa collègue je m'y attendais, seulement il a du se passer quelque chose dans sa vie pour que ça soit ainsi. Je lui fais un petit sourire et lui donne raison lorsqu'elle me fit que je n'y gagnerais rien à la voir parti, non c'est sur. Je veux qu'elle reste. Je l'écoute et commence à comprendre son fonctionnement, même si je trouve ça dommage qu'elle n'ai pas plus confiance en l'humanité, aux gens. Tout le monde n'est pas forcément mauvais, il faut juste trouvé les bonnes personnes. Je veux lui montrer que tout le monde, n'est pas tout le monde, que chaque personne est différente et qu'elle ne me décevra pas, quoi qu'elle fasse.
« Tout le monde, ça ne veut pas dire grand chose, chaque personnes agit et pense différemment, ces personnes ont peut-être étés déçus pour quelques raisons que se soit, mais ça ne veut pas dire que les autres le seront forcément.»
J'essaie de lui montrer à quel point je suis attaché à elle, à quel point je suis près à l'aider aussi. Je ne veux pas qu'elle s'en aille. Je relève la tête et la regarde :
« Vous savez, je suis du genre sangsue quand je m'attache. Je serais là, quoi qu'il arrive. Vous pouvez compter sur moi.»
Son histoire me fait penser un peu à la mienne, même si cela reste très différent. Je n'ai jamais pu faire confiance à personne dans l'école ou j'étais, ce n'est qu'en arrivant ici que j'ai enfin appris à faire confiance aux autres. « J'étais un peu comme vous en arrivant. J'étais un peu plus jeune aussi, mais j'ai eu du mal à faire confiance aux gens qui voulaient m'aider et puis j'ai changé d'avis quand j'en ai croisé des personnes qui ont comptés pour moi et qui comptent toujours pour moi. Vous verrez. Il suffit de tomber sur la bonne personne.»
Je lui souris espérant qu'elle ne me trouve pas trop intimiste. Je n'ai aucun mal à parler de mon passé quand l'occasion s'y présente, même si je n'aime pas forcément me rappeler à quel point l'école dans laquelle j'étais m'a mise à l'épreuve. J'espère juste qu'elle comprendra ce que j'essaie de lui dire.
Sharona K. García-Brown
I walk this empty street on the boulevard of broken dreams.
Je sais pas si je crois au coup de foudre, je sais pas si je crois que ça peut durer. Je sais juste que là, tout ça, pour moi, c'est juste incompréhensible. Et puis même si c'est le cas, rien ne me dit que comme tout le monde, quand il apprendra à me connaître, il finira par se barrer, parce que je n'en vaux, au fond, pas la peine. Après tout, si ma propre soeur s'est cassée, pourquoi les autres le feraient pas, hein ?
« Je ne sais peut-être pas grand chose de vous, mais je sais reconnaître ce que mon cœur me dit. »
Bah il vous le dira pas longtemps, ça, c'est une certitude pour moi. Si en plus je savais qu'il a déjà été déçu, sérieusement, je lui dirai d'arrêter, clairement. Parce qu'il y a vraiment pas de raison pour que ça soit mieux avec moi qu'avec la précédente, y a même toutes les raisons pour que ça soit pire. Alors oui, parler de mes papiers, reprendre un rôle de cliente lambda face à son avocat, c'est aussi bien. Et puis je peux au moins être sûre d'une chose : il fera ce qu'il faut pour que je reste, n'est-ce pas ? Est-ce que c'est une bonne chose ? Mmmh... J'avoue, j'en sais rien. Mais en attendant, j'ai pas vraiment de meilleure solution alors... Autant que ça soit une des rares personnes à qui j'arrive un tout petit peu à faire confiance - c'est déjà énorme, m'en demandez pas plus d'un coup.
Je sais pas pourquoi j'ai lâché ça. Peut-être pour qu'il comprenne qu'il y a pas beaucoup d'espoir, et qu'il vaut mieux qu'il se fasse une raison tout de suite, pour lui, pour pas que je le fasse souffrir de trop. S'il est déjà si attaché à moi - ce que je comprends toujours pas - ça finira forcément par lui faire du mal, même si c'est pas du tout ce que je veux. Et il finira par partir.
« Tout le monde, ça ne veut pas dire grand chose, chaque personne agit et pense différemment, ces personnes ont peut-être été déçues pour quelque raison que ce soit, mais ça ne veut pas dire que les autres le seront forcément. »
J'esquisse un rictus amer. C'est bien beau tout ça, mais ça fait vingt-et-un an que c'est comme ça, et ces belles paroles, j'y crois pas une seconde. J'ai pas vraiment d'y croire en même temps.
« Vous savez, je suis du genre sangsue quand je m'attache. Je serais là, quoi qu'il arrive. Vous pouvez compter sur moi. »
Et là, je relève le regard, et sincèrement, je crois qu'il y a de la terreur au fond de mes yeux sombres. Ce qui peut sembler un peu paradoxal, mais... Il n'empêche que l'idée qu'il ne me lâche plus me terrifie. Tout autant que celle qu'il m'abandonne complètement, d'ailleurs. Je sais pas vraiment ce que j'attends de lui, je sais même pas vraiment ce que je ressens pour lui. Je l'aime bien, certes, et il est séduisant - faudrait être complètement aveugle pour affirmer le contraire - mais... Est-ce que je ressens quelque chose de spécial ? J'en ai aucune foutue idée. Ce que je sais en revanche, c'est que si je finis par m'attacher, je vais pas supporter de le voir partir. Mais s'il est réellement en mode sangsue comme il vient de le dire, je vais étouffer, parce que c'est juste pas possible pour moi ça.
« J'étais un peu comme vous en arrivant. J'étais un peu plus jeune aussi, mais j'ai eu du mal à faire confiance aux gens qui voulaient m'aider et puis j'ai changé d'avis quand j'en ai croisées des personnes qui ont compté pour moi et qui comptent toujours pour moi. Vous verrez. Il suffit de tomber sur la bonne personne. »
Il parle de lui là ou c'est une affirmation générale ? Je crois que la question se pose pas vraiment en fait, mais qu'est-ce qui me dit que c'est lui, la bonne personne ? Déjà, ça pourrait tout aussi bien être une fille, en réalité, parce que je suis autant jalouse de sa relation avec Kaspar que de la relation de Kaspar avec elle, au fond, je crois. Mais ils sont heureux tous les deux, ou en tout cas ils ont l'air, et je suis heureuse pour eux - j'ai juste pas envie de me retrouver à nouveau à la rue. Et puis... J'y peux rien, il a beau parler, y a rien qui fonctionne, il essaie de me rassurer, je vois bien, mais j'arrive pas à y croire. J'ai pas envie de lui faire du mal, cela dit, ni d'être trop vindicative, alors je cherche un petit instant ce que je peux répondre sans paraître trop vexante.
« Je... verrai. Pour l'instant, faut déjà que je puisse rester après le mois d'octobre... »
On a donc parlé de ma situation, de ce qu'il était faisable pour moi, à partir de ce moment-là. Je lui ai laissé mes coordonnées complètes, un peu tout ce dont il pourrait avoir besoin pour mon dossier - même s'il avait déjà mon adresse et mon numéro de téléphone, ainsi que les coordonnées de mon employeur en réalité. Et puis je crois que ça s'est un peu vu que j'avais qu'une hâte : repartir.
« Je... euh... Merci pour... tout ça... Essayer au moins... Et euh... Je vais y aller je crois... »
Je priais juste pour qu'il ne me retienne pas, mais je crois que mon embarras se voit tellement sur ma tronche qu'il a pas osé le faire. De toute façon, on va forcément se revoir pour mon dossier, n'est-ce pas ?
Invité
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(✰) message posté Dim 26 Avr 2015 - 20:56 par Invité
Tout ça semble sans issue. Elle n'a pas l'air d'avoir envie de me connaître plus que ça. Elle ne semble pas avoir le coup de foudre non plus et pourtant je n'ai pas envie de passer à côté d'elle. Je le sens quand quelqu'un est fait pour moi. L'ennuie c'est que j'ai tendance à être trop attaché. Ma dernière relation le prouve, Katherine était parfaite, on aurait pu être tellement heureux tous les deux. C'est notre travail qui nous a pris tout notre temps, qui a fait tout capoté. Notre travail et nos disputes indécente, on aimait se disputer pour mieux se réconcilier ensuite, mais cela n'a pas toujours fonctionné, la preuve puisqu'on a fini par se séparer. C'était ma première longue relation et peut-être bien la dernière.
J'ai beau avoir repris mon sérieux, je sens bien qu'elle n'est pas du tout réceptif à moi et que je lui fais un peu peur. Je suis moins bourru que j'en ai l'air. J'ai pourtant l'impression qu'il y a quelque chose qui cloche chez moi. Comme si je la faisais fuir, comme si je m'y prenait mal. Je ne suis pas doué avec les femmes, ça doit être ça, pourtant je les aimes. Elle me rappelle à quelque peu à l'ordre, jusqu'à octobre. Ça doit pouvoir se faire.
« Vous aurez ça, je peux vous l'assurer. Demain je prendrais rendez-vous avec l'ambassade Mexicaine, vous aurez quelques papiers à remplir et à fournir et ça devrait s’arranger.»
Je lui souris timidement, ce n'est plus vraiment le même sourire, maintenant que j'ai compris que mon amour pour elle n'est pas réciproque. Je n'abandonne pas l'idée de lui plaire, même si je sais que ça sera compliqué t que je n'aurais sans doute pas ce que je veux à la fin mais, je veux tenter quand même. Je ne suis pas du genre à abandonner. Je la laisse s'en aller, je ne peux pas vraiment faire autrement en fait. Elle risque de fuir encore plus si je la retient. Je n'ai pas envie qu'elle ait peur de moi. Je veux juste qu'elle m'aime et je sais que ça ne sera pas simple, pas seulement parce qu'elle n'aime pas qu'on la touche, mais surtout parce que l'amour ne se commande pas et que je ne peux pas tellement lui en vouloir. Je la regarde s'éloigner, j'ai l'impression qu'elle a tellement envie de s'échapper qu'elle pourrait courir pour sortir d'ici. Je me sens ridicule et minable. Je soupire et espère qu'elle n'aura pas toujours cette impression.
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