ASH - Je sens que t'as envie d'rester, même si tu sais que c'est un peu risqué.

1993 – 2001 après la nuit, avant le jour et à travers les roselières

On ne sait pas vraiment dans quel coin de la Russie est né Asher, on ne sait même pas son prénom de naissance, sans parler de ses vrais parents, personnes ne sait qui ils sont. Il a été abandonné durant l’année 1993 dans un hôpital en Russie et puis la suite de l’histoire vous la connaissez, il a terminé dans un orphelinat et dans une sympathique famille anglaise. Oliver et Diana, deux anglais d’une trentaine d’années, amoureux du monde et libres de toute obligation social, ils avaient entrepris cette année là un tour du monde, à la base ils ne devaient être que les deux et puis Asher les à rejoint, à l’époque les adoptions se faisaient aussi facilement qu’un achat. Diana voulait un enfant, son horloge biologique tapait à la porte avec vivacité et Oliver était trop amoureux d’elle pour lui refuser quoi que ce soit, c’est comme ça que numéro 38 s’était vu renommé ainsi ‘’Asher Abel Spiegelman’’ et avait quitté l’orphelinat pour une vie meilleure. Durant trois ans ils ont vécus en Russie, passant de villes en villes, écumants petits jobs sur petits jobs, passant d’appartements en appartement, ils aimaient les choses simples de la vie et c’est ainsi qu’à été élevé Asher et puis lorsque celui-ci eu quatre ans, ils quittèrent la Russie pour l’Afrique, continent un peu plus chaud et chaleureux que l’ex URSS.

Honoré, ce petit garçon de 4 ans son ainé était devenu le meilleur ami d’Asher, son vrai premier ami à vrai dire, les Spiegelman vivaient à présent à Abidjan et Asher était scolarisé comme tous les autres enfant de cette grande ville en pleine expansion. Les parents de la belle Diana donnaient assez d’argent à leur fille pour qu’elle puisse vivre sa vie de bohème avec ses deux hommes, pour qu’ils puissent visiter le monde entier, cependant ceux-ci n’espéraient qu’une chose, qu’ils rentrent à nouveau au bercail afin de pouvoir serrer leur petit-fils dans leur bras et revoir leursfille, Diana et leur beau-fils Oliver.  

2001 – 2008 j'ai fais broder le souvenir étincelants sur deux manteaux de nuit que m'ont offerts des frères tisserands, drapiers canus, j'ai à la main mes haussières, je suis prêt

Cela faisait à présent huit ans que la petite famille était sur les routes du monde entier, Asher avait vécu beaucoup de choses et à l’heure actuel il se rappelle encore de certains moments forts de sa vie, de ce tour du monde qui aura été la meilleure éducation qu’on puisse offrir à un gosse. Les Spiegelman étaient rentrés à Londres, la ville natale des parents d’Asher et ils avaient de quoi raconter de leur périple. Premièrement, le fait d’être parti à deux et revenir à trois avait été un moment émouvant, Asher était devenu en l’espace de quelques semaines l’enfant roi, on lui rendait visite comme le messie, il rencontra donc ses tantes, ses oncles, ses grands-parents et ses cousins, cousines, lui qui avait été habitué à être seul avec ses parents durant huit longues années, ça lui faisait tout bizarre, il avait eu du mal au début et puis il s’y est fait.

Sa mère avait reprit son travail de tutrice pour les familles ‘‘en danger’’ et son père s’était remit sur le chemin de l’école, il était enseignant de littérature anglaise, c’est d’ailleurs lui qui a donné le goût de la lecture et de la littérature à Asher, dès son plus jeune âge, à dix ans il avait déjà lu les fleurs du mal de Baudelaire.

2008 à 2011 une relation, c'est un potentiel laissé à l'avenir, mais pour moi, le ciel s'est posé comme un couvercle, d'un simple geste, elle a refermé le cercle et tout ce qui me reste c'est un empire de vent et de poussière

Tu veux un frère est une soeur ? Asher était tranquillement assis sur sa chaise au bureau, il dessinait une portrait d’une femme qu’il avait croisé plus tôt dans le parc, c’était son truc ça, dessiner tout ce qu’il trouvait beau, tout ce qu’il l’inspirait, cependant la mine de son crayon se cassa d’un coup. Maman déconne pas, t’es bientôt ménopausée. Sa mère commença à rire, elle s’approcha de son fils, passant sa main dans ses cheveux blonds, jetant un coup d’œil au dessin. Jezabel et Paxim, se sont des jumeaux qui n’ont pas eu la vie facile, ils vont venir ici quelque jours. Asher leva les yeux vers sa mère, sans manquer de retourner sa feuille sur laquelle les yeux de celle-ci s’étaient posés. Mère Theresa … J’te dis direct, ma chambre c’est MA chambre.

Les quelques jours s’étaient transformés en mois, puis en trois longues années. Asher avait dû apprendre à ses dépends à partager ses affaires avec les jumeaux, cependant sa mère avait exaucé un de ses souhait, lui laisser une chambre rien qu’à lui et comme elle était généreuse et qu’elle n’allait pas faire de différence entre les jumeaux et son propre fils adoptif, Jezabel avait sa chambre au second et Asher et Paxim chacun la leur au première étage. Autant vous dire qu’au début la relation était très étrange, Asher s’était demandé à un moment si les jumeaux n’étaient pas incestueux, ils étaient collés l’un à l’autre en permanence.

Ash, j’ai un truc, ça va grave nous défoncer la gueule ! Jezabel s’était invitée un soir dans la chambre de Asher sans même frapper, elle savait très bien qu’il détestait qu’on viole son intimité de la sorte, elle sortit de sa petite main un sachet de poudre blanche, ils devaient avoir 16 ou 17 ans. Asher la regarda longuement sans bouger, puis il finit par s’approcher d’elle très rapidement, la plaquant au mur et attrapant sons sachet par la même occasion. L’herbe ok, mais ta merde t’oublie direct, tu déconne grave, pauvre fille. Asher était un homme très vulgaire, il pouvait lui dire à quel point elle était belle et bien foutue dans son pyjama difforme, autant qu’il pouvait l’insulter à sa guise. Depuis ce soir là, elle n’est plus jamais rentrée dans sa chambre avec des cadeaux pareils.

EL TRIO, c’est comme ça qu’on les surnommait au lycée, ils étaient toujours ensembles, toujours fourrés l’un avec l’autre, Paxim s’était la chochotte de la bande, mais s’était aussi le premier à s’être fait tatouer (si on ne compte pas le fait que Asher s'est fait marquer comme du bétail à la naissance avec le chiffre ''1993'' en russe), Jezabel s’était la douceur démoniaque, la touche de féminité du groupe et puis il y avait Asher, le mystère personnifié et la vulgarité incarnée. Ils se retrouvaient toujours dans des plans foireux, en boite, au poste de police, partout où le vent les menait, même un soir l’un dans l’autre au sens propre du terme.

Comment tu peux être certain que t’aimes les vagins ? Paxim était aussi vulgaire que Asher, ces deux là s’entendaient donc à merveille. Ash rigola longuement, nerveusement tirant sur son joint, les yeux vitreux, la gorge sèche, assis au bord de la terrasse. Bah j’ai jamais testé de mec tu vois, donc … Paxim lui souriait avec un regard de pervers et puis une chose en entrainant une autre, il se passa ce qui devait se passer.

Asher savait pertinemment qu’il aimait les femmes et puis pour ne pas mourir con un soir il a essayé avec Paxim, un soir, deux soirs et s’en est suivis pleins d’autres soirs ainsi, sous le toit des Spiegelman, personne ne pouvait soupçonner quoi que ce soit et puis il y avait Jezabel, Asher avait toujours refusé de tenter quoi que ce soit avec elle, parce qu’il avait toujours refusé de croire en l’amour et il savait que Jezabel avait des sentiments pour lui, du moins il s’en doutait et il ne voulait pas la blesser, car lui pour le moment n’avait qu’une envie : baiser tout ce qui pouvait avoir un trou. Il savait que Paxim aimait le cul autant que lui, alors pourquoi s’en priver. Jez, elle, elle était bien trop fragile pour qu’Asher puisse la souiller de la sorte, cependant un soir, elle est venue d’elle même dans la chambre d’Ash, lui faisant part de ses envies, il n’a pas résisté bien longtemps. Pourtant ils s’était promis une chose : Ne jamais rien tenter de sérieux.

2011 à aujourd’hui encore le même matin, encore le même réveil, seul dans les draps sales, putain, dans les draps sales de mon sommeil

La majorité atteinte les jumeaux avaient quittés le bercail comme des voleurs, Diana n’avait pas comprit, Oliver restait septique quant à leur départ, Asher lui s’était résigné à cette idée : Se retrouver solo, une nouvelle fois. L’idée en soit ne le dérangeait pas, il avait toujours été habitué à la solitude, alors jumeaux ou pas jumeaux … Mais il avait aimé vivre avec eux et la séparation a été une fatalité assez rude à accepter.

Aujourd’hui il vit dans son propre appartement à Londres, suivant ses études d’arts appliquées avec option dessin, il n’a plus de nouvelle des jumeaux, si ce n’est Paxim qui lui écrit parfois des lettres, auxquelles il ne répond pas, car il est très rancunier et le départ des jumeaux à laissé un gout amère à Asher, pourtant il s’est décidé à les affronter, pour avoir des explications et surtout revoir ses deux gueules d’anges et pourquoi pas mettre une bonne fois pour toute les choses au clair avec Jezabel ?