"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici that unmatched form and feature of blown youth, blasted with ecstasy - angie - Page 2 2979874845 that unmatched form and feature of blown youth, blasted with ecstasy - angie - Page 2 1973890357
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() message posté Mer 25 Mar 2015 - 1:12 par Invité
« Tu m’ennuies. » Je m’approchai lentement d’elle en souriant. Vraiment ? Je t’ennuie tant que ça ? Dieu du ciel, c’était monstrueusement ironique, comme affaire. Je croyais être l’homme le plus excédé du monde, et voilà qu’elle me volait mes traits les plus représentatifs. Je l’ennuyais. Mon allure désenchantée et mon visage moqueur l’ennuyaient. Eh quoi, pensait-elle que j’allais verser une petite larme ? Je ne l’ennuyais pas. J’étais un type trop fier pour la croire. Peut-être que je tentais de me persuader que, puisqu’elle m’avait suivi jusqu’ici, c’était qu’elle finirait toujours par revenir. Et donc qu’elle ne se lasserait jamais. Moi, à l’inverse, c’était une autre histoire. Une histoire sacrément sombre. Mais je la regardais sereinement, et elle était si lumineuse en dansant ainsi sous cette pluie battante, que je ne lui répondis pas. Je ne m’en donnais pas cette peine. En vérité, si l’on devait nous départager à cet instant avec Angie, elle remporterait la vitalité. Elle la brandissait sous mon regard morne et je l’enviais presque. A moins que ce ne soit simplement du désir. Attendez, non. Ne nous aventurons pas dans ces eaux-là. Et puis, vous connaissiez déjà la réponse : Angie restait une princesse dans mon royaume, elle y était toujours la bienvenue. « A ta hauteur ? … » Elle me toisa, la mine réjouie et rieuse. Je continuai à m’avancer lentement. Elle finit par s’approcher à son tour, le visage rayonnant de cet éclat électrique qu’elle avait lorsqu’elle planait. « Alors dans ce cas, on rentre et on boit une verveine, ensuite au lit ! » Je plissai des yeux et secouai la tête, un sourire amusé sur les lèvres. Oh, Angie. Elle n’avait pas perdu son humour, au moins. C’était déjà ça de gagné. « J’aurais pas confiance en ta verveine. » répliquai-je, malicieux. Elle semblait déçue, au fond d’elle, mais j’ignorais si c’était à cause de la drogue ou de moi. Ou des deux. Peut-être qu’elle se lassait. Peut-être qu’elle avait encore cette chance, cet espoir furtif de m’échapper. Tourne les talons, Angie. Fuis. Il n’y a rien de bon qui se cache pour toi derrière les ténèbres de mon regard. Elle loucha sur ma cigarette mais je ne lui en proposais pas. Elle ne faisait que me contempler. Elle avait ce regard observateur, presque émerveillée. Non pas qu’elle m’admirait – ou du moins j’espérais que ce n’était pas le cas – mais c’était l’extase de la camée qu’elle était : trouver beau n’importe quel détail inutile. Me trouver beau. Quelle naïveté. Je me baissai pour ramasser les copies et les rangers dans mon sac. « T’as vraiment aucun respect. » soufflai-je entre mes dents. Cinq ou six étaient complètement trempées. Allez gagner la confiance de vos élèves en leur racontant pourquoi. Je jetai un coup d’œil aux alentours : nous étions à présent seuls dehors. Il n’y avait pas âme qui vive. La noirceur du ciel et la pluie les avaient donc faits fuir. Les lieux nous appartenaient. Les lieux nous avaient toujours appartenu, et aujourd’hui ils nous accueillaient à nouveau, car nous étions chez nous.      

Elle posa ses mains sur mon col et je baissai les yeux vers elle, amusé. Quoi, tu veux m’embrasser, Angie ? Elle se mit alors en mouvement et me força à reculer. Je restai attentif. J’avais l’impression de danser avec elle. Mais elle menait, c’était certain. La question était de savoir où. « On va faire quelque chose à ma hauteur, tu veux bien ? » Je me surpris à franchement la désirer. Le ton de voix qu’elle prenait, son air de défi au fond des pupilles, ses mains se baladant sur moi comme si je lui appartenais, son extase synthétique : elle était tout à fait ensorcelante. « Surprends-moi, princesse. » Je fumai, marchant toujours à reculons, et nous ne tardâmes pas à rencontrer à nouveau les escaliers menant aux portes d’entrée. Je grimpai sans savoir où j’allais : je connaissais ces marches par cœur. Elle me guida jusqu’au porche, à l’abri de la pluie, et me fit signe de m’assoir, ce que je fis sans broncher. Elle se dressa au-dessus de moi. Impose-toi princesse. Elle retira sa veste et la laissa retomber sur le sol. Sous cette richesse de façade se cachait ma sorcière. Je souris. Et tout était dans ce foutu sourire. Le divertissement qu’elle s’acharnait à provoquer en moi – et Dieu savait qu’elle y arrivait très bien ce soir. Le désir, comme des braises sur lesquelles nous avions soufflé depuis qu’elle avait décidé de me suivre. La curiosité qui me caressait l’esprit. Et le mépris, éternellement logé dans mes pommettes humides et s’enroulant autour d’elle comme le faisait la fumée de ma cigarette. Elle s’assit à mes côtés et remonta sa manche. Je fermai les yeux de plaisir. « J’vais te montrer un truc. » J’ouvris de nouveau les yeux : le noir était à présent presque ambré. Je la dévorais du regard parce qu’elle s’offrait à ma gueule d’affamé. Non, Angie, non. Tu sais que ça, je n’y résiste pas. Tu sais que c’est la seule chose qui m’émeut chez toi. Elle détestait que j’observe les sillons pourpres au creux de son coude, et voilà qu’elle les brandissait devant moi avec détermination. Et je restai immobile, la toisant de mon regard félin, souriant comme le diable dans les bras duquel elle venait se réfugier lorsqu’elle voulait oublier sa pitoyable existence. Je faisais partie des drogues d’Angie. J’étais tout aussi corrosif. Tout aussi efficace. Tout aussi détaché. Elle sortit une seringue et se prépara son fix sans que je ne parle. La voilà dans son élément. Bonsoir princesse. Prête à redevenir poussière ? Je serai là pour veiller sur tes cendres. Oui, elle l’était. Ses gestes étaient bien trop professionnels, son sourire bien trop satisfait, son visage bien trop illuminé par cette lumière dont elle avait le secret, cette beauté déchirée qu’elle gardait au fond elle, comme si c’était un blasphème que d’être aussi magnifique. Angie était un blasphème. C’était ce qui allait la perdre. Mais c’était aussi ce qui la rendait vivante.

Et puis elle m’attrapa le poignet après une légère hésitation. Je la laissais faire, serein. Elle plaça entre mes doigts humides la fine seringue qu’elle s’était préparée sous mes yeux attentifs et souffla : « C’est un défi à ta hauteur ? J’t’assure que les enfants ne font pas ça. » Je levai les yeux vers elle. Elle s’approcha de moi et je frissonnai. Son souffle était devenu un simple murmure, piégé dans mon oreille. « Mais tu peux te défiler, je ne t’en voudrais qu’à peine. » Je souris. Arrête, Angie. Arrête. Le savait-elle ? Qu’elle jouait avec le feu ? Pensait-elle vraiment que j’allais hésiter ? Ma main vint délicatement caresser ses cheveux mouillés et cueillir quelques gouttes d’eau sur sa joue. Elle avait cette allure sauvage que j’aimais tant. Et elle me tendait son bras sans ciller, comme pour m’offrir le plus beau cadeau du monde. Et c’était vrai, que c’était un cadeau exceptionnel. Qu’avait-elle en retour ? Les ruines de ma conscience et les vestiges de mon mépris. Oh, et la frénésie. Celle qui s’empara de mes doigts et qui les fit glisser  sur son épaule et le long de son bras nu. Je touchai sa peau ravagée avec désir et laissai courir mes ongles jusqu’au creux de son coude, où siégeait le trône de sa déchéance, puis jusqu’à son poignet et sa main, recouvrant sa paume de la mienne avec sensualité. Enfin, d’un geste sec, je dénouai ma cravate et plaçai délicatement la seringue entre mes lèvres pour ne pas la briser ni la secouer. J’attrapai fermement son bras et enroulai la cravate humide autour, la serrant avec une certaine violence que je ne dissimulai même pas. Oui, c’était un cadeau extraordinaire, et je le célébrais. Je séchai sa peau d'un revers de manche et retraçai la courbe de ses veines à présent saillantes du bout des doigts, avant de reprendre la seringue, la planter adroitement dans l’une de celles-ci et injecter l’héroïne dans son sang. Voilà. L’intraveineuse, ou la spontanéité des camés. Je retirai l’aiguille et effaçait de sa peau la perle de sang qui s’en échappait, l’essuyant du bout de mon pouce et léchant celui-ci ensuite. Je détachai la cravate. C’était rapide. Elle entrait déjà dans la phase de fébrilité. Je penchai la tête, amusé. « Défi relevé. » Je posai ma main sur ses cheveux pour qu’elle me regarde, et mon index décrivit la courbe de son visage, jusqu’à son menton de poupée. Elle était si belle. Je m’approchai alors lentement de son oreille et posai mon menton sur son épaule. « J’attends la suite des réjouissances, princesse. » Elle put entendre mon sourire se dessiner sur mes lèvres, laissant apparaître la blancheur de mes dents affamées. Si j’avais eu l’impression qu’elle guidait mes gestes et qu’elle m’avait mené ici sans que j’aie mon mot à dire, la balance s’inversait à présent : cette fille m’appartenait. Sa peau mutilée brûlait sous mes doigts, le goût de son sang était sur mon palais, j’harmonisais son souffle avec les battements de mon cœur, et voilà que mes dents surveillaient sa gorge comme celles d’un prédateur. Trop tard pour fuir Angie. La dernière issue s’était refermée derrière les ténèbres de mes iris brûlés.
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() message posté Dim 5 Avr 2015 - 13:42 par Invité
Nous étions à présent assis sur les marches de cette vieille bâtisse anglaise qui avait instruit les plus grands de notre époque. La pluie tombait sur Londres et elle semblait chanter, je vous assure je pouvais l’entendre chanter cette délicieuse et douce pluie froide de printemps. La lune avait accepté sa présence dans le ciel dans laquelle elle régnait en maitre, cependant cette petite pluie attirait bien plus l’attention que la lune qui nous éclairait. J’avais gentiment ‘’déposé’’ Thomas sur les marches veillant à garder mes yeux dans les siens, c’était ainsi que je pouvais lire ses émotions et savoir ce qu’il allait bien pouvoir faire, quitter son regard de braise un seul instant reviendrait à lâcher prise, il en était hors de question, j’avais un peu d’emprise sur lui, du moins c’est ce qu’il me laissait croire, et j’avais bien évidemment l’intention de mener le jeu comme bon me semblait. Un jeu dangereux, avec lequel je me brulais souvent les ailes, à vrai dire avec Thomas je me brulais tout court, je savais que je n’avais pas franchement le droit de faire de la peine de cette façon à Jules, mais peut-être qu’il ne saura jamais que cette nuit là, je suis allée rendre visite à l’interdit. Et puis tant qu’il ne me posait pas la question, ce n’était pas un mensonge ou un secret bien gardé. Alors je continuais à regarder Thomas et un petit sourire en coin fit son apparition, je connaissais bien ce regard, il était envieux, il avait envie de quelque chose dont je ne serais pas capable de lui offrir ce soir, cependant il se contenait car il était aussi bien conscient du danger potentiel que cela pourrait représenter et il était respectueux de la relation plus ou moins solide que j’avais avec Jules à présent …. Connerie ! Il me sauterait dessus dès qu’il en aurait l’occasion, mais je le savais assez intelligent pour me laisser faire le premier pas, il n’aurait donc rien à se reprocher tandis que moi j’aurais toutes les peines du monde à oublier une éventuelle tromperie. Alors je ne fis rien, le laissant me dévorer des yeux, imaginant un instant que je pouvais lui appartenir comme les nuits passés, comme la fameuse nuit passée, passé il y a longtemps, mais elle restait bien encrée dans nos mémoires et sur nos corps. « Surprends-moi, princesse. » Très bien mon prince, je vais te surprendre car je sais que c’est la chose qui te rends le plus fou, car tu sais aussi que c’est la chose qui me caractérise le plus, mise à part la déchéance la plus totale et la drogue quotidienne. Surprendre mon monde, le rendre fou, fou de moi, fou tout court, alors j’allais m’atteler à cette tache, j’allais exécuter avec soin une surprise dont il se rappellerait certainement longtemps et j’y prenais un large plaisir. De mon sac je sortais tout ce dont j’avais besoin pour préparer mon fix et puis je remontais ma manche, tandis que la main de Thomas vint se poser sur mes cheveux cassants délicatement les pointes pour y recueillir un peu d’eau qui mouillait ses longs doigts. Il ne semblait plus vraiment porter attention à ce que je faisais, à vrai dire ce n’était pas bien intéressant, cependant il aurait mieux faire de regarder, car la surprise n’en était qu’à son début. Lorsque le fix fut enfin près, je le mis entre les doigts de celui-ci afin qu’il puisse faire ce qu’il avait à faire. S’il y avait bien une chose que je haïssais par dessus tout, c’était l’attention malsain qu’il portait aux sillons qui se trouvaient dans le creux de mon coude, mais ce soir ça n’avait pas l’air d’avoir d’importance, je surmontais donc cette espèce de gène et je lui montrais mon bras. Tiens, fais donc toi plaisir mon grand, fais donc quelque chose de bien pour moi, pour une fois, ça te changeras. Il y avait bien d’autre façon plus étique de surprendre les gens, d’autres façons plus religieuses de ne pas transformer de simples gens en criminels, il s’agissait là d’un acte criminel, oui. Piquer une droguée, c’était comme manger un Mcdo à côté d’une personne au régime. Alors je le regardais, je lui avais pourtant bien dit que je ne lui en voudrait que très peu s’il ne se sentait pas la force d’exécuter ça. Mais c’était totalement inutile, je savais bien qu’il n’allait pas hésiter, il était fou et c’était cette folie mystérieuse qui faisait en sorte que je me retrouvais toujours un moment donné dans ma vie avec Thomas. Peut importe ce que les autres pouvaient bien penser, même l’avis de Jules ne semblait pas plus important que la folie que dégageait cet homme. Alors je m’évertuais à ne pas penser à mon Jules pendant que j’étais avec un autre Jules, un Jules d’une autre espèce un Jules corrosif et interdit, mais un Jules qui savait y faire. Avant même que je puisse terminer ma phrase la cravate qu’il portait plus tôt n’était déjà plus autour de son cou, il l’avait retiré afin de pouvoir l’enrouler, avec fermeté autour de mon bras. « Défi relevé. » Et haut la main, on pourrait penser qu’il faisait ça toute sa vie, j’avais envie de lui dire, de lui dire à quel point il s’en était bien sortit, mieux même sortit qu’un autre. Mais mon corps m’avait déjà lâché, je montais en effervescence et la seconde d’après tout s’éteignait, c’était une coupure rapide, de ma bouche sortait juste un bruit, presque orgasmique, putain c’était bon. Je pouvais sentir les effets rapidement. Pas un seul instant j’eus peur de me dire que ce connard pourrait très bien me laisser là, sur ces marches, seule, me réveillant le lendemain les souvenirs dans le gaz. Mais j’avais un peu d’espoir en sa bonté et je me rappelais bien que la dernière fois, Woland m’avait bien ramené à la maison, good guy. « J’attends la suite des réjouissances, princesse. » Je sentais qu’il faisait de son mieux pour que je ne tombe pas littéralement sur lui, il m’avait contemplé avec ses yeux, son index, je regardais en face de moi, mais je le sentais bien à mes côtés. Ça devenait de plus en plus flou, pour redevenir encore plus net qu’à la normal, la drogue était comme moi, instable. « Ne sois pas jaloux, j’ai encore de la place pour KNICK sur l’autre oreille. » Il avait déposé sa tête contre mon épaule, tandis que ma tête avait basculé sur la sienne, c’était presque romantique, mais ça n’en avait pas tout à fait le gout, ça avait plutôt le gout de l’interdit, vous entendez ? C’était IN-TER-DIT. J’avais récupéré un peu de fermeté musculaire, mais l’euphorie était bien loin de vouloir se dissiper. Je savais très bien que de ses yeux noirs il regardait ce prénom encré sur ma peau, il n’avait rien dit, il n’avait rien eu besoin de dire, je l’avais sentis, son regard moqueur je l’avais même entendu ricaner.

J’avais fais sauter mon épaule pour qu’il retire sa tête de celle-ci, pensait-il vraiment que ça allait être aussi simple que ça ? Non, bien évidemment non. Je le regardais, approchant mon visage du sien, pour voir qu’au coin de ses lèvres il y avait une très légère goute de sang qui s’y était déposé. C’était spécial, vraiment, ce garçon était fou ET inconscient, mais j’aimais sa personne. Mon pouce vint se poser sur le coin de ses lèvres pour retirer ledit goutte qui faisait tâche sur son visage. « Je ne sais pas ce qu’il y a de pire … » Il ne me quittait vraiment pas des yeux, d’ailleurs le bleu des miens avait disparu pour laisser toute la place à la pupille, elle était tellement dilatée, j’étais certaine d’être possédée, possédée par ce qu’il se passait. « M’avoir dans la peau ou … Dans le sang. » Je lui souriais, malicieusement, parce que c’est ce que je savais mieux faire et mes yeux se mêlaient à mon sourire pour rendre le tableau mesquin et ce que je disais était totalement sensé. Qu’y avait il de pire ? Un Jules qui portera mon prénom sur son corps jusqu’à la fin de ses jours où un Thomas qui avait mêlé le gout de mon sang à son âme, j’étais rentrée en lui au sens propre du terme, avec tous mes vices, mais je ne lui avais pas forcé la main. Je continuais à ne pas quitter mes yeux des siens, il avait envie de moi, j’en étais sure, je le sentais, mais j’étais le fruit défendu Adam, ne t’y frotte pas, cependant ma main vint se frotter à lui pour retirer délicatement son manteau, puis toujours avec une délicatesse qui m’était propre, je vins remonter la manche de son t-shirt, y déposant la cravate qui ornait mon bras auparavant. « C’est dommage, il en reste encore un peu. » Et puis je rigolais, parce que j’étais vraiment haut perché, tellement haut perché que j’avais l’intention d’injecter le reste d’héroïne avec la même seringue qui s’était planté dans ma veine il y a quelques minutes seulement. « On arrête les réjouissances ici ? » Où on continue et je t’injecte cette foutue héroïne dans le bras ? Je n’avais aucune limite, rendre Jules accro aux seringues, lui dire que s’il ne le faisait pas j’me barrais, ça montrait à quel point la drogue était devenue plus important que tout le reste. Alors un de plus ou un de moins, qu’importe, si Thomas le faisait tant mieux, sinon tant pis pour lui, il y en aurait plus pour moi. Mais je le regardais avec instance en souriant de toutes mes dents. Ma main semblait geler son bras encore chaud, mon corps était descendu dans les degrés, c’était toujours comme ça après un fix. J’étais un glaçon, un glaçon euphorique qui rigolait pour rien. J’avais jeté un coup d’œil au bras de Thomas, en trouvant bien plus d’une veine qui pourrait être prête à recevoir le produit, mais lui, il était prêt à franchir cette limite ? Marguerite réaliserait donc son vœu et rendrait Woland accro à la drogue ? Et à elle un peu, rien qu’un peu vraiment, très peu, très, très peu.
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() message posté Lun 6 Avr 2015 - 11:06 par Invité
Je la sentis vibrer doucement. L’héroïne glissait dans ses veines avec une rapidité folle et commençait déjà à faire son effet. Je gardai mon sourire un peu pensif, mon menton posé sur son épaule et je la regardai s’envoler tranquillement loin de moi. Elle était autre part, à un endroit où elle était une véritable princesse. J’arquai les sourcils lorsque je vis une inscription sur son oreille. Je ne me rappelais pas qu’Angie aimait avoir des tatouages. J’avançai prudemment mon doigt et observai, intrigué. Et je ne pus m’empêcher de ricaner, un petit rire léger et blessant, terriblement bien placé et décrivant tout le sarcasme de ma pensée lorsque je lus ce qu’elle s’était tatouée sur le cartilage de son oreille : Jules. L’image du garçon squelettique et agaçant de la nuit de la discorde émergea de ma mémoire et me fit secouer la tête, moqueur. Angie, tu penses vraiment que c’était une bonne idée ? Ca prouvait au moins une chose : les deux avaient fini par se réconcilier et avaient été assez fous amoureux l’un de l’autre l’espace d’une petite minute pour faire cette connerie-là. Super. J’aurai de quoi me marrer pendant une bonne semaine. Angie sentit mes railleries silencieuses et souffla : « Ne sois pas jaloux, j’ai encore de la place pour KNICK sur l’autre oreille. » Nouveau ricanement de ma part. Comme si j’étais le genre de type à être jaloux d’un camé excité. Surtout qu’au fond, je m’en foutais d’Angie. Ça me faisait rire, toute cette concurrence, parce que je ne jouais pas vraiment mais on s’acharnait à vouloir me faire perdre. Mauvaise idée. Ma satisfaction ne venait pas du fait qu’elle n’était pas avec Jules en ce moment-même, mais simplement du fait qu’elle était avec moi – droguée, heureuse, frénétique et belle. « Fais pas ça, Angie. T’es pas amoureuse de moi. » répondis-je avec malice. Si elle arrivait à supporter le nom de Jules parce qu’elle en était amoureuse, je doute qu’elle parvienne à oublier le mien une fois qu’il serait inscrit sur sa peau. J’allais la noircir à tel point qu’elle ne pourrait que pleurer et me détester à la simple vision de ce surnom blessant. Elle bascula sa tête contre la mienne et nous restâmes ainsi quelques secondes, profitant de la mélodie que nous offrait la pluie battante. Je la sentis lâcher prise. La drogue la tirait à un endroit où je ne pouvais pas aller. Je contemplai son départ avec un désir non feint. Mieux valait qu’elle parte de ce côté-ci et non du mien. Je n’étais pas une issue. J’étais un piège autour duquel elle tournait, moqueuse et téméraire, mais je ne perdais jamais patience : elle finirait par tomber dedans bien assez tôt.

Elle me força à retirer ma tête de son épaule et je m’exécutai, affichant une mine curieuse sur mon visage. Je la regardai, un sourire aux lèvres, et elle avança lentement son pouce vers le coin de ma lèvre pour venir cueillir les restes du sang que je lui avais dérobé. « Je ne sais pas ce qu’il y a de pire … » Je la fixai, attentif. Ses iris avaient cessé d’être bleus. Au centre de ses yeux ne siégeaient que deux pupilles dilatées, deux trous béants et noirs. Elle semblait posséder mes yeux. Être capable de tout voir, de tout remarquer, de tout juger et de tout mépriser. Et je sus à cet instant que personne n’aurait jamais aucune chance avec cette fille. Parce qu’elle abandonnerait tout au profit de … ça. L’état dans lequel elle glissait à présent, cette transe macabre d’une droguée satisfaite, et je ne pouvais qu’admirer cela parce que ce serait éphémère. Une fois au fond du gouffre, elle n’aurait à nouveau plus rien. Je la regarderai, assis sur le rebord, lui lançant les cadavres de mes allumettes et lui faisant croire qu’elle pourrait s’en sortir. Mais Angie ne pourrait jamais s’en sortir. Vous connaissez le proverbe : on tombe pour mieux se relever. Angie, c’était l’inverse : elle se relevait pour mieux tomber. « M’avoir dans la peau ou … Dans le sang. » Je caressai sa joue et jetai mon mégot un peu plus loin, sans la quitter des yeux. Ouais, je l’avais dans le sang, quelque part. Mais elle pensait quoi, qu’elle était ma maladie, mon addiction, ma nouvelle passion insurmontable ? Elle échangeait bien facilement les rôles. J’aurais pu la laisser là, sur ces marches, seule et délirante, incapable de rentrer chez elle, et pourtant elle ne m’aurait pas manqué. Nous n’allions rien faire ensemble ce soir. C’était comme un accord tacite dictant nos gestes : je ne pouvais rien lui faire tant qu’elle ne me demandait pas de le faire. Et elle n’allait pas me demander quoique ce soit. Elle était fidèle, n’est-ce pas ? J’aimais bien cet accord. Il instaurait une tension inouïe entre nous, presque électrique. Comme une harmonie inavouée et dangereuse avec laquelle on jouait, insouciants et moqueurs. Cela finirait bien par nous retomber dessus un jour, cependant c’était le cadet de nos soucis. Notre liberté écrasait le danger. Peut-être finira-t-elle par mourir, mais alors nous mourrons libres – et c’était là une mort à laquelle j’aspirais tant.

Sa main glissa sous mon manteau – n’oublie pas l’accord Angie ! – et le retira délicatement. Elle remonta la manche de ma chemise pour découvrir mon bras blanc et lisse. Je regardai ses doigts courir sur ma peau et elle y enroula ma cravate, un sourire sur ses lèvres pulpeuses. Entre deux éclats de rire, elle chuchota : « C’est dommage, il en reste encore un peu. On arrête les réjouissances ici ? » Elle avait placé l’extrémité de sa propre seringue à quelques millimètres du creux de mon coude et je sentis mes veines gonfler petit à petit, comme appelant Angie à exaucer l’un de ses vœux les plus chers. Mais elle ne pouvait rien faire. Pas sans mon accord. Elle n’oserait pas aller aussi loin si elle n’avait pas mon consentement. Alors je la fixai, quelques secondes, amusé par la situation et la lueur folle qui dansait dans ses yeux. Je serrai finalement le poing et penchai la tête, lui donnant mon accord d’un battement de cils. Et elle comprit. Je sentis l’aiguille se planter dans ma peau et atteindre ma veine. L’héroïne s’y déversa. Angie, putain. Je t’ai pas dans le sang, j’ai juste ta drogue qui fuse partout dans mon corps. Je ne tardai pas à la sentir, à voir l’héroïne s’emparer de moi. Une minute à peine, mais c’était bien assez. De petits serpents bleutés naissant au creux de mon coude et rampant sous ma peau. Voilà. J’avais envie de m’envoler, putain. Juste parce que je pouvais mourir à tout moment, et c’était tellement brutal et tellement évident à la fois, je … Angie ? Je me tournai et elle était toujours là, m’observant, rieuse. « Dans le sang, c’est mieux. » soufflai-je en levant la main pour lui caresser les cheveux à nouveau. « Ça se voit pas mais ça se ressent. » Je parlais pas. J’étais loin. Au-dessus du vide, à voler avec Angie, et j’avais envie de faire des trucs fous, et je regardais en-dessous sans avoir peur de tomber. Je savais que j’allais finir par tomber. Alors je m’en foutais. Tellement. Autant profiter de la joie qu’elle m’offrait et mourir libre.

Je remis mon manteau et passai la cravate autour du cou d’Angie. Cadeau. Fais-y attention. Puis ma main glissa le long de son bras et mes doigts s’enroulèrent autour des siens, les saisissant fermement. Je me levai, me sentant étrangement léger, comme si quelque chose me tirait vers le ciel. Je fis un pas et je sentis la seringue se briser sous l’épaisse semelle de ma chaussure. Je baissai les yeux, haussant les sourcils, presque étonné. Angie m’avait imité et je lâchai sa main pour venir cueillir une cigarette dans mon paquet. Je craquai une allumette mais n’éteignis pas la flamme une fois ma cigarette allumée. Je l’observai avec un émerveillement non dissimulé. C’était juste … tellement beau. Angie aussi, elle regardait. La flamme dansa, dansa, dansa, le froid, le vent, la pluie, tout l’affaiblissait mais elle restait vivante. J’attrapai à nouveau la main d’Angie. Et, sans quitter la flamme des yeux, je murmurai : « Regarde. On dirait toi. » Pugnace et brûlante ? Oui, ça, c’était bien Angie. Je laissai tomber l’allumette et la flamme mourut sous ma chaussure. J’allais la tuer ? Oh, ouais. Cette flamme, c’était vraiment Angie. J’espérai qu’elle s’en rendrait compte assez tôt. Je continuai d’avancer vers les escaliers. Tout allait au ralenti et j’avais l’impression que l’on se dressait au-dessus de notre royaume. Que tout nous appartenait et que tout nous obéissait. Que tout nous plaisait. Et tout me plaisait. La fraicheur de la peau d’Angie, ça me plaisait. Les couleurs sombres et mystérieuses que je discernais partout, dans chaque détail de la ville, ça me plaisait. L’héroïne qui dictait mes gestes, mes mots et mon avenir, ça me plaisait. Je m’arrêtai au bord de l’escalier, fumant lentement ma cigarette. La pluie me plaisait. Elle recouvrait mon corps et mon esprit d’une pureté nouvelle. Je fermai les yeux et souris. Angie, qu’est-ce que tu m’as fait ? Je suis heureux. T’as pas le droit de faire ça. Pas à moi. On ne dérobe pas ma noirceur aussi impunément. Les marches me semblaient tellement hautes. Devant moi, un gouffre. Je me tournai vers elle, le regard fou. « Tu crois que si on saute, on s’envole ? » Et j’ai sauté.

Et je me suis envolé. Mais j’ai tout oublié.
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