"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici trapped / angie & jules 2979874845 trapped / angie & jules 1973890357
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() message posté Jeu 8 Jan 2015 - 1:11 par Invité
Il m'inquiète... Dit la jeune femme, soucieuse. Mais sa grande sœur était bien trop occupée à retailler les fleurs du bouquet de roses que son mari lui avait envoyé au bureau, elle ne commenta qu'à peine. Depuis qu'il a revu Angèle... il est bizarre, il ne m'a pas envoyé de message depuis deux jours... Saphyr leva les yeux au ciel et remplie le vase d'eau. Pitié, s'il m'envoyait des messages tous les deux jours c'est là que je m’inquiéterais moi ! Poppy leva les yeux au ciel, ce n'était pas pareil. Jules lui envoyait des messages tous les jours normalement. Elle soupira mais avant qu'elle n'ait pu ouvrir la bouche, Saphyr la coupa dans son élan. Et puis, qu'est-ce que je disais ? Lui et Angèle, ce n'est pas quelque chose de bien. Il passe une seule soirée avec elle et voilà ce qui se passe. Poppy ne dit rien, craignant de s'énerver si elle ouvrait la bouche. Je devrais faire quelque chose... Laissa-t-elle échapper au bout d'une ou deux minutes de silence. Saphyr haussa les épaules, installant le vase sur sa table. Ecoute, tu fais ce que tu veux, moi je dîne avec ma belle-mère ce soir alors franchement, j'ai autre chose en tête. Mais tiens-moi au courant. Poppy acquiesça, embrassa sa soeur et sortie de sa résidence. A peine eut-elle fermer la porte qu'elle poussa un long soupir. Bon Dieu, elle n'était pas drôle des fois Saphyr !

La jolie brune avait réfléchit à ce qu'elle pourrait faire pour aider son jumeau. Elle avait vraiment, vraiment essayer de trouver la solution miracle. Jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'il n'y en avait pas. Jules s'était muré dans son silence, enfermé dans son appartement depuis des jours. Et si on ne le connaissait pas, on pourrait croire qu'il était mort dans son loft sans que personne ne le sache. Sauf que Jules était simplement... en train de bugger. Il faisait ça parfois. Il s'enfermait dans le noir, attendait que le temps passe. Et c'était quelque chose que Poppy détestait au plus haut point. Parce que ça lui tordait le cœur, lui emmêlait les entrailles de le savoir comme ça. Et tout ça pour Angèle. Il ne lui avait rien raconté de leur soirée ensemble. Il avait simplement dit que c'était mieux qu'ils ne se voient plus, il avait parlé de repartir quelque part, vaguement. Ca c'était mal passé, mais pourquoi ? Poppy avait besoin de savoir, et peut-être que par la même occasion, elle pourrait aider son frère. Elle changeait donc son itinéraire.

Elle frappa à la porte de la demeure, attendit un long moment. Enfin, un cliqueti de la porte. La respiration de Poppy s'accéléra jusqu'à ce qu'elle ne voit la visage de son amie. Elle lui offrit un sourire large comme le monde, lumineux comme un soleil, la prit dans ses bras instantanément. Mon Dieu, ça fait tellement longtemps ! Elle se recula, observa Angèle et puis lui attrapa la main. Viens, on va se promener ensemble ! Et hop, elle la fit sortir de la résidence. Tant pis si elle avait quelque chose sur le feu ou bien même un raz-de-marée dans sa salle de bain. Poppy était comme ça, spontanée, enthousiaste, speed parfois. Et alors, elles se promenèrent. Poppy ne mentionna pas le nom de Jules une seule fois. Elle profitait, mine de rien, des retrouvailles avec sa vieille amie. Elle avait toujours apprécié Angèle. Ou plutôt, elle avait toujours apprécié le fait qu'elle soit si admirative et amoureuse de Jules et que Jules soit amoureux d'elle, même si jamais il n'avait voulu l'admettre. A côté de ça, Angie était une gentille fille. Mais si elle ne parlait pas de son frère, c'était aussi et surtout pour ne pas l'effrayer, l'énerver et attirer ses soupçons. Cependant leur promenade était déjà toute tracée. Et rapidement, elles se retrouvèrent en plein milieu de Shoreditch. Poppy comptait surtout sur le fait qu'Angèle ne soit pas allée chez Jules lors de leur retrouvailles, ainsi elle ne pourrait pas reconnaître les lieux. Oh, j'y pense. J'ai oublié un truc chez un copain hier, il habite juste-là. Ca te dérange pas qu'on y passe ? Sans attendre de réponse, Poppy se dirigea droit vers l'immeuble de Jules, elle ouvrit le hall avec son double des clés et grimpa les escaliers, de plus en plus stressée par la réaction qu'elle allait obtenir de la part de ces deux énergumènes.

De son côté, Jules était dans la noirceur de son loft vide de meuble. Il avait tiré les volets, en fait il ne les avait pas ouvert depuis des jours. Se retrouver face à Angèle l'avait secoué et surtout, prendre conscience du poison qu'il pouvait être pour elle, pour tout le monde. Alors ça avait commencé par un joint pour se détendre, et ce joint s'était transformé en des dizaines de joints. Il tirait sur son bang, se noyait dans l'aqua qu'était devenu cette grande pièce. Il s'empiffrait de pizza, ne répondait pas aux appels. Mine de rien, il n'allait pas mal comme ça. Se couper du monde, c'était comme si ce même monde n'existait pas. Comme si on appuyait sur pause. Que plus rien n'était réel. Ouais, enfin c'était aussi la drogue qui faisait ça. Ce jour-là, il était dans un jean qu'il n'avait pas retiré depuis plusieurs jours, torse-nu. Il transpirait sans trop savoir pourquoi. Mais l'air était étouffant ici, on n'y voyait presque rien à cause de la fumée qui stagnait, et il remuait à contre-temps sur l'un des tubes des Rolling Stones, Angie. En fait au départ, il écoutait tout un tas de vieux morceaux qu'il adorait. Led Zeppelin, R.E.M, Radiohead, les Beatles... Et puis il avait écouté Angie. Et il avait appuyé sur Repeat, encore et encore. Et puis, la sonnette. Il attrapa un débardeur trop large qui traînait mais le l'enfila pas. Il alla jusqu'à la porte et monta sa main jusqu'à la poignée, lourdement. Il entrouvrit, accoudé contre l'encadrement de la porte. Il fut éblouit par la lumière du couloir. Ca lui agressait ses yeux déjà très rouges. Il tomba nez à nez avec Poppy qui le regarda, plus triste que jamais de le voir dans cet état. Hey... Il soupira. C'est pas le mo... moment c'était ce qu'il voulait dire. Mais il s'était tut. Car derrière Poppy, il y avait Angèle. Il la regarda un moment, sans aucune expression au visage avant de regarder à nouveau sa soeur. Tu te fous de moi ? Demanda-t-il, plus qu'agacé. Poppy eut un sourire à peine remarqué. Car son plan était loin de s'arrêter là.
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() message posté Jeu 8 Jan 2015 - 13:46 par Invité
Mon sac était fait, j’avais minutieusement préparé mes affaires, cela faisait des jours que je n’étais pas sorti de mon appartement londonien. J’avais pris la décision de retourner dans le foyer familial, entourée de la seule personne qu’il me restait en vie, mon père, sans trop savoir pourquoi cette solitude me pesait au milieu de ma grande chambre vide et saccagée par ma folie. Qui que ce soit, me connaissant assez bien pourrait vous dire que je ne suis pas du genre à péter un câble, à devenir folle, mais ces derniers jours je n’avais fais que pleurer, crier et casser tout ce qu’il se trouvait sur mon passage. Suppliant même mes voisins d’en face d'aller acheter de la drogue à ma place, contre une large rémunération, ils n’avaient pas pu refuser. Je ne voulais plus, je ne pouvais plus sortir, mais paradoxalement je ne pouvais plus rester là non plus, j’avais donc appelé mon père la veille, lui annonçant que je venais passer quelques jours à la maison, sans en chercher le fond, il n’avait rien rétorqué, me priant juste de ne pas compter sur lui et son temps libre qui était plus que restreint. Je me dirigeais donc, vers le métro pour rejoindre la maison, cette maison que je chérissais tant, je l’aimais ma maison, la plus grande partie du temps je me retrouvais seule, avec pour compagnie, les vêtements et le parfum de ma défunte mère qui stagnait dans toutes les pièces de la bâtisse, c’était une veille bâtisse que nous avions coutume de transmettre de génération en génération, de l’extérieur elle faisait peur et à l’intérieur la déco n’avait pas changé depuis le XVIIème siècle, sauf ma chambre peut-être que j’avais un peu personnalisé à ma guise. Je me retrouvais donc devant cette maison, prenant une grande inspiration et y pénétrant « Y’a quelqu'un ? » Personne, il n’y avait strictement personne, dû moins personne n’avait fait acte de présence, je me dirigeais donc directement vers le second étage où se trouvait ma chambre, remarquant au passage que la cuisine et ses meubles prenaient la poussière tout comme le reste de la maison, sauf le bureau d’Igor et puis, lorsque j’arrivais devant, la lumière était allumée et mon père était au bureau « Salut papa. » Déjà pour l’appeler papa il devait bien se rendre compte que je n’allais pas bien, car jamais, au grand jamais, je ne l’appelais papa et puis il ne tourna même pas la tête, me faisant un simple signe de la main, fumant son gros cigare cubain, faisant ses comptes, comme un parfait petit banquier. Arrivant devant la porte de ma chambre je voyais un vieux poster de MUSE, je me rappelle de ce concert encore comme si c’était hier, j’y étais allé avec des amis et puis avec Jules, évidemment. Je rentrais donc dans ma chambre, le cœur lourd de souvenirs qui ne faisaient que commencer dès l’entrée, posant mon sac sur mon lit, je m’allongeai sur celui-ci, regardant le plafond pendant dix longues minutes.

Me retrouver dans cette chambre, avait en réalité été un retour vers le passé, un suicide à petit feu. Je n’avais pas dormis de la nuit, il devait être sept ou huit heures du matin, les oiseaux bravant la neige, étaient venus se poser sur le rebord de ma fenêtre, moi j’étais dans cette chambre, brulant une à une toutes les photos de moi et Jules que j’avais pris la peine, à l’époque, de développer. Comme une pyromane ou une névrosée, je ne sais pas … Où tout simplement comme une fille qui avait perdu sa dernière lueur d’espoir la nuit dernière, je me revoyais encore, devant lui, sans émotions et Jules, qui criait, vidant ses poumons, rétorquant qu’il m’avait pourrit, comme il pourrissait tout ce qu’il avait, j’en avais vite fait la déduction suivant : le supprimer définitivement de ma vie. C’était rude et dur, mais ce devait être ainsi, pour le bien de tous, trop longtemps cet espoir m’avait fait vivre dirons nous, aujourd’hui il n’en restai rien, il avait tout gâché. La fumée avait envahi ma chambre, je me relevais très vite ouvrant la fenêtre pour faire dégager tout ça et j'en profitais pour m’allumer un joint au bord de ma fenêtre, depuis cette fenêtre je voyais la maison des Abberline et je portais une attention particulière à fixer la chambre de Jules, me revoyant il y a cinq ou six ans, rigolant seule devant cette fenêtre et lui, faisant le clown. J’eu un petit sourire sur mes lèvres qui s’effaça très rapidement et puis je revins vite à la réalité, cette maison était à nous à présent. Mon père, avait prit soin de la racheter après leur départ pour éviter une autre intrusion désagréable de la part d’autres personnes. Elle était donc vide leur maison, il n’y avait que des vieux meubles, des vieux trucs, j’avais réfléchis un instant à l’idée de me retrouver dedans et puis je revins vite à la réalité, écrasant le joint sur le rebord de ma fenêtre et refermant celle-ci je m’allongeais une nouvelle fois sur mon lit revoyant une nouvelle fois ce grand tatoué m’annoncer ce qu’avait fait mon père. Mon esprit ne faisait que me passer de bons, comme ce mauvais souvenir en boucle. Trop d’émotions pour une seule personne, je venais de m’envoyer un rail de cocaïne de trop, ce qui allait m’assommer longuement.

Un peu plus tard dans l'après-midi, après m'être remise sur pied après mon état second, je me dirigeais vers le bureau de mon père, tasse en main « Je t’ai fais du thé. » « Ah bah, c’est gentil ça Angélique. » M’appuyant contre le rebord de son bureau, je voyais mon père travailler, je le regardais, lui fixant ses grands yeux bleu que j’avais hérité, il me regardait comme une extra-terrestre, comme si je venais de lui annoncer que j’étais enceinte ou un truc choquant du genre il se raclait la gorge, avant de baisser une dernière fois la tête vers son écran d’ordinateur qui lui prenait toutes ses journées. « N’oublie pas de fermer la porte en repartant. » « Angèle, juste Angèle ... » Marmonnais-je dans ma barbe. Trop bonne, trop conne, j’avais eu espoir de pouvoir partager une demi-seconde avec mon père, je ne vouais pas lui balancer des phrases ou des mots accusateurs, je ne voulais pas savoir pourquoi il avait fait ça contre Jules, car je savais très bien pourquoi, j’aurai juste apprécié qu’il me parle un peu de ma mère, il refusait toujours, tout le temps, en permanence, rien qu’à l’annonce de son prénom, son regard se transformait en feu et il se crispait, il se crispait tellement qu’il s’en faisait mal. Je savais donc que c’était mort et que ce n’était pas le bon moment pour parler d’elle. Alors j’étais descendue au salon, vêtue d’un vieux jeans gris qui trainait dans mon armoire, un t-shirt noir informe et les cheveux dans tous les sens, j’avais pris un vieil album photo, regardant les photos de ma mère. C’est fou ce que je pouvais lui ressembler, s’en était presque flippant. Je souriais dons seule face à se portrait de famille presque parfait, me laissant rêver un instant. Cet instant fut de courte durée, la sonnerie de la porte retentie, cette sonnerie stridente, je me dirigeais donc vers la porte, l’ouvrant et puis, quelle ne fut pas ma stupeur lorsque je vis … Poppy ! Je n’eus pas le temps de dire ouf, qu’elle me prenait déjà dans ses bras, j’étais très heureuse de la revoir, elle était arrivée un peu à l’improviste et puis elle est ça comme Poppy, toujours pleine de surprises, j’agrippais donc vite une veste et j’étais dehors, la suivant de près afin de nous promener comme elle l’avait suggérée.

Durant tout le long du trajet pas une seule fois elle ne m’avait parlé de Jules et je n’allais pas m’en plaindre, mais connaissant Poppy je savais très certainement qu’elle mijotait quelque chose, mais je n’en fis pas plus attention, l’écoutant. Saphyr était donc devenue la parfaite petite épouse, le contraire m’aurait fortement étonnée. Curtis lui était toujours aussi … gamin et puis il y avait Johanna qui se prenait pour un pigeon voyageur et Savannah qui vivait sa nouvelle vie avec joie et puis Poppy qui était toujours fourrée avec son frère, continuant ses études avec brio et venant en aide au monde tout entier, elle était comme ça, elle avait un cœur aussi gros que la terre. « Oh, j'y pense. J'ai oublié un truc chez un copain hier, il habite juste-là. Ca te dérange pas qu'on y passe ? » Je l’avais suivis sans sourciller, lui accordant ma confiance et puis l’accompagner chez ses amis n’allait pas me tuer, j’aquiésais donc « Tant que tu me ramènes pas chez ton frère. » Disais-je en rigolant, pour la première fois de la journée j’avais introduit Jules dans une de nos discutions, comme si c’était une obligation, comme si je ne pouvais pas m’en passer, mais je ne pensais pas aussi bien parler. Montant donc les escaliers un à un -d’ailleurs j’étais essoufflée- on arrivait enfin devant la porte de l’appartement de ledit ami, lorsque la porte s’ouvrit, je reconnus très rapidement cette voix, ce corps et ce visage. Il se tenait en face de moi, comme un mauvais rêve qui revient, j’étais pétrifiée. Je voyais bien qu’il n’était apparemment pas au courant de ce qu’il se tramait, je pouvais en déduire ça après avoir vu la stupeur et l'effroi sur son visage, je reliais donc vite les deux bouts, comprenant où voulait en venir Poppy. « C’est lui ton ''ami'' ? T’as vraiment de mauvaises influences tu sais. » Cynique à mort, pupute à souhait, je tournais les talons, sans même prendre la peine d’écouter quoi que ce soit ou qui que ce soit, évidemment un départ aussi simple ne pouvait pas se faire aussi simplement, Poppy m’agrippa le poignet avec toute la force au monde, m’empêchant de bouger de là. « Mais t’es sérieuse ? Lâche moi immédiatement. » Lui disais-je la regardant, essayant tant bien que mal de m’en débarrasser, me tortillant dans tous les sens, j’avais la rage qui montais en moi, je m’étais fais avoir comme une débutant
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() message posté Jeu 8 Jan 2015 - 16:34 par Invité
Tant que tu me ramènes pas chez ton frère. Poppy faillit s'étrangler en sortant le rire le plus pourri de toute l'histoire du rire. Elle déglutit avec difficulté, accélérant le pas jusqu'à la porte du loft de son frère. Plus vite ça serait fait, plus vite elle dormirait tranquillement. Parce que quand elle s'inquiétait pour l'un de ses frères ou sœurs, et à fortiori Jules, ça lui tordait le bide si fort qu'il lui était impossible de trouver le sommeil. Elle élaborait alors toutes sortes de stratégies pour ramener la bonne humeur dans le foyer. Et, dommage pour Angèle, mais elle faisait partie de l'une de ces stratégies. Elle était même l'une des pièces maîtresses. Enfin, elle sonna. Et là il ne fallut pas longtemps pour qu'Angie découvre la vérité. Jules se momifia soudainement et eut un blocage de quelques secondes, le temps pour Powell de faire l'un de ses commentaires dont elle seule avec le secret : C’est lui ton ''ami'' ? T’as vraiment de mauvaises influences tu sais. Poppy eut les lèvres pincées, reconnaissant le petit air méprisant qu'Angèle avait toujours quand elle était énervée. Jules, quant à lui, plissa les yeux et foudroya du regard son ex-bonne-copine. Ha-ha-ha. fit semblant de rire très lentement Jules, plus ironique que jamais. Après quoi il demanda à Poppy si elle se foutait de lui. Parce que franchement, amener Angèle ici ? Non seulement c'était de la haute trahison de s'occuper de ses histoires de cœurs, ensuite elle venait de donner son adresse à son ex -ou quoi qu'était la nature de leur relation- ce qui voulait dire double trahison, et troisièmement : n'avait-il pas précisé quelques jours plus tôt qu'il ne voulait plus la voir ? Bref c'était nul à tous les niveaux. Et Poppy aurait bien répondu quelque chose si son amie n'avait pas profité de ce moment d'inattention pour tenter de filer. Heureusement, la jumelle avait des réflexes. Elle l'attrapa fortement par le bras, ayant peur qu'elle lui glisse entre les doigts comme une truite -excusez de la comparaison un peu pourrie. Mais t’es sérieuse ? Lâche moi immédiatement. Jules releva immédiatement les yeux sur Angèle. Il n'appréciait pas vraiment le ton qu'elle venait d'employer. Hey ! Tu lui parles pas comme ça. Ju, arrêtes ! Demanda Poppy immédiatement. Bon, elle était habituée à ce que Jules prenne sa défense au moindre souci, et j'ai bien dis au moindre. Il s'était déjà fait embarqué par les flics pour baston parce que le type de derrière au fast food n'avait pas voulu passer le ketchup à Poppy alors c'est vous dire ! Et si en temps normal elle lui rendait bien (Poppy avait déjà découpé aux ciseaux la robe de demoiselle d'honneur d'une cousine qui avait balancé à l'une des anciennes petites amies de Jules qu'il l'avait trompée) là, ce n'était franchement pas le moment. Elle soupira grandement, voyant son jumeau se mettre à bouder. Elle le reconnaissait parce qu'il fronçait les sourcils, croisait les bras et serrait les dents. Adossé contre l'encadrement de la porte, il ne semblait vraiment pas enclin à faire le moindre petit effort de politesse. De son côté, Angèle semblait plus que déterminée à s'enfuir à la moindre ouverture. Si bien que Poppy n'osait même plus lui lâcher le bras. Pitié, tout ce que je vous demande, c'est cinq minutes ! Jules leva les yeux au ciel. Bordel, mais pourquoi ? Le monde entier s'était toujours acharné contre lui et Angie, tout le monde avait toujours désapprouvé leur relation, Igor avait dépensé une somme folle pour faire partir les Abberline, Saphyr avait sortie des laïus pires que ceux de Cicéron ou je ne sais quel orateur antique pour le convaincre de la nature mauvaise de leur histoire et le jour où enfin il prenait conscience des conséquences de son influence sur la douce et tendre petite poupée russe et bien ce jour-là la seule personne au monde qui les avait toujours approuvé décidait de mettre son grain de sel. C'était pas possible. Cependant, n'ayant pas le coeur à hausser le ton sur Poppy le jeune homme se contenta de faire signe à Angèle de se calmer et puis reporta son attention sur sa jumelle. On t'écoute, cinq minutes. Poppy eut un très large sourire mais voyant que Jules ne bougeait pas d'un pouce, elle se renfrogna, croisant les bras à son tour sur un air de défi. Tu nous laisses sur le palier ? Jules fit mine de regarder sa montre, sauf qu'en réalité il n'en portait pas. Quatre minutes et trente secondes. Dit-il, intraitable. Ce n’était pas qu’il avait un emploi du temps surchargé loin de là. C’était surtout que d’être dans un périmètre de moins de cinquante mètres autour d’Angèle Powell, ce n’était pas chose facile. Parce que s’il voulait arrêter de faire d’elle une pauvre petite chose, une poupée de chiffon molle et triste alors il devait cesser tous contact, absolument tous. Sinon, ça serait reparti comme avant, comme au bon vieux temps. Et on savait pertinemment comment tout ceci c’était terminé. Mais ne plus la voir, ce n’était pas plus facile. C’était douloureux, autant que ces quatre dernières années avaient pu l’être. Alors que faire quand aucune des réponses ne semblent être la bonne ? Demandez donc à Poppy, qui avait bien une idée de ce qu’il fallait faire. Après avoir poussé un long, très long soupir. Elle optimisa ses trois minutes quarante-cinq secondes restantes : Je pense qu’on devrais parler, tous les trois. Votre problème c’est que vous ne communiquez pas tous les deux. Alors j’accepte de devenir conseillère conjugale le temps de prendre un café. Jules ne bougea pas d’un pouce, regarda sa sœur d’un air lourd de sens. Pourquoi ne pouvait-elle pas tout simplement s’occuper de ses affaires ? Hein pourquoi ? Tenait-elle vraiment à les forcer à parler de ce qui fâche ? De ce qui fait mal ? Parce que pour Jules ça ne semblait pas être une bonne idée. Pourquoi parler d’un sujet douloureux quand on peut l’enterrer bien profondément entre les regrets et la souffrance avec une bonne dose de weed par-dessus pour dissiper tout ceci ? Poppy semblait lire dans ses pensées, elle s’approcha de lui, mit une main sur sa joue. Je t’aime et tu m’empêcheras pas de m’en faire pour toi. Je sais quels sont tes sentiments pour Angie et quels sont les siens pour toi. Il faut… j’veux dire… juste un café. Jules sembla capituler. Pourquoi résister de toute manière ? Poppy n’arrêterait pas. On arrête pas de s’inquiéter pour ceux qu’on aime. On essaie, encore et encore. C’était sans doute pour ça que Saphyr était plus butée que n’importe qui. Parce qu’elle n’arrêtait jamais de faire la morale à sa fratrie, ou de les sortir des pires situations. Et au final, on l’aimait pour ça. Tout autant que même si à ce moment précis Jules avait juste envie de balancer Poppy par la fenêtre, il savait bien qu’avec le recul il la remercierait… enfin sûrement. Probablement. En fait il n’était pas sûr de la remercier un jour. Et Angèle ne semblait pas non plus voir où était l’intérêt dans cette rencontre. Du coup, la jumelle se tourna vers elle et lui sortit son petit air de caniche qui marchait tout le temps. Angèle, s’il te plait. On reste une heure grand maximum. Jules finit par se décaler sur le côté pour les laisser entrer toutes les deux. Elle lâchera pas l’affaire. Dit simplement le jeune homme pour expliquer pourquoi il baissait les bras. Car évidement, s’il y avait eu une chance pour les faire déguerpir il aurait sauté sur l’occasion mais là, c’était du temps de perdu, clairement. Il ne ferait pas changer Poppy d’avis, il ne la ferait pas partir, alors autant classer ça le plus vite possible. Une fois les deux filles d’entrée, il referma la porte et enfila son débardeur. Dans l’absolu, devant ces deux filles ce n’était pas comme s’il avait besoin de se cacher. L’une était sa jumelle et l’autre avait partagé quasiment toutes ses nuits pendant des années. Cependant, ce n’était plus pareil, vous en conviendrez. Il enfila donc son débardeur et se dirigea vers la cuisine ouverte de son loft vide. Il attrapa trois gobelets en plastiques (il n’avait pas encore trouvé le courage de déballer sa vaisselle) et commença à préparer la cafetière italienne, héritage d’une ex-copine d’Oxford qui l’avait oublié chez lui et Curtis un de ces jours et qui n’était certainement pas revenu la chercher après la rupture. Mais bon, le fait est que cette cafetière faisait un excellent café. Poppy quant à elle, restait un peu en retrait, marchait dans le salon jusqu’à arriver vers l’un des uniques meubles du salon : un meuble télé sur lequel s’entassait pas mal de bordel. Notamment ! Les clés de Jules. Mais l’air de rien, elle déclara fortement : Alors, lequel d’entre vous se dévoue pour me faire un résumé de la situation. Evidemment, aucun ne pris la parole. Mais tant pis, le but étant de les mettre mal à l’aise et ainsi qu’il regarde partout sauf dans sa direction. Elle attrapa en vitesse le trousseau de clés avant de s’éloigner du meuble télé et de se rapprocher de la porte, discrètement.
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() message posté Sam 10 Jan 2015 - 11:12 par Invité
Je savais pertinemment que personne n’allait rire à ma remarque insinuant les fréquentations douteuses de Poppy, mais je la voyais baisser les yeux et se pincer les lèvres pour ne pas glousser et puis Jules qui me tuait avec ses yeux et son faux rire, j’imagine que ça ne devait pas lui plaire et pourtant ils devaient savoir que j’avais raison, j’ai toujours raison, c’est la règle numéro uno quand on sait qui je suis suis, enfin la pluspart du temps quoi et jamais au grand jamais on ne me contredisait sous peine de goûter à la foudre. Je me débattais donc, voulant m’en aller de là, utilisant un ton menaçant envers Poppy et puis je savais pas ce qui était le pire dans cette histoire, me retrouver devant la porte de Jules, me faire tenir le poignet avec une force digne du grand Hulk où me faire engueuler pour la premier fois par mon ancien amant, choquée par sa désinvolture, je ne rétorquais rien, je ne faisais que le regarder, me contenant un instant, ne bougeant plus et puis, recommençant de plus belle, la pauvre Poppy, elle usait, elle aussi, de toute la force qu’elle avait pour que je ne m’en aille pas, car dès le poignet libéré j’avais l’intention de m’en aller, m’enfuir par l’escalier et les dévaler aussi rapidement qu’Usain Bolt faisant le 100 mètres, mais la jumelle en avait décidée autrement. Je regardais Jules, il fronçait les sourcils, voyant la scène et essayait de communiquer avec sa sœur, comme pour lui dire ''T’es malade mentale, pourquoi tu me fais ça là ?'' pourtant ça ne semblait pas marcher, Poppy voulait absolument qu’on discute, comme si c’était le bon moment. « Pitié, tout ce que je vous demande, c'est cinq minutes ! » Je regardais Poppy, sans pour autant me calmer, elle avait cette derrnière lueur d’espoir dans les yeux, pensant vraiment pouvoir arranger la situation, de mon côté je savais pertinement que c’était inutile, mais s’il le fallait, 5 minutes n’allaient pas me tuer, je regardais donc Jules qui me fit signe de me calmer, la seconde qui suivait, j’avais arrêté de gigotter dans tous les sens, aquiescant et me rendant à l’évidence, Poppy n’allait pas abandonner. Elle me lâcha le poignet comme si elle venait de comprendre que je n’allais pas m’échapper à présent, même si j’en avais très envie, je la regardais demander à Jules de nous faire rentrer et lui, comme à son habitude, faisant preuve de son grand sens des responsabilités « Quatre minutes et trentes secondes. » Je ne pus retenir un petit rire, voyant le visage déconfit de Poppy, son frère n’était pas de bonne foie et il n’allait pas lâcher l’affaire lui aussi, car tout comme moi, il ne voulait pas qu’on ait ce genre de disscution, on savait pertinemment l'un et l'autre que ça n’allait pas se passer dans la paix et la bonne humeur et puis sa blaissait, ça nous faisait mal en plein milieu du cœur, je regardais donc Poppy, me demandant à moi-même, quel autre stratagème elle allait utiliser, elle ne se fit pas prier pour mettre le doigt là où il fallait. « Je pense qu’on devrais parler, tous les trois. Votre problème c’est que vous ne communiquez pas tous les deux. Alors j’accepte de devenir conseillère conjugale le temps de prendre un café. »

Je ne faisais que tourner la tête de gauche à droite après avoir entendu ce que la jeune femme venait de dire, je n’en revenais pas. Poppy, elle était comme ça, elle aimait s’occuper de tout mais surtout arranger les choses et les problèmes de son frère car il n’était pas capable de le faire lui-même et quand bien même il essayait, il le faisait mal, elle devait toujours l’aider, contre son grée. « Tu vois bien que tu parles à un mur non ? N'insistes pas Poppy et puis … ça fait plus que 5 minutes là non ? » évidemment que cela faisait plus que 5 minutes qu’ils étaient là à discuter, enfin que Poppy était là à essayer d’arranger la situation, elle se retourna vers moi, l’air de me dire ''Attends encore 5 minutes.'' et puis, elle savait qu’elle avait une grande influence sur son frère, quand je la vis s’approcher de lui, lui mettant les mains sur le visage, je savais, même avant qu’elle n’ouvre la bouche, qu’elle avait gagnée. « Je t’aime et tu m’empêcheras pas de m’en faire pour toi. Je sais quels sont tes sentiments pour Angie et quels sont les siens pour toi. Il faut… j’veux dire… juste un café. » Je haussais les épaules, hochant la tête, la regardant faire son cinéma, évidemment je ne pouvais rester là à ne rien dire, lançant une nouvelle fois une phrase saracastique, mais réaliste. « T’es bien la seule à le savoir Poppy. » C’était pourtant bien vrais, même si je me doutais des sentiments que Jules avait pour moi, jamais, même pas une fois, il ne les avait confirmés.

Je recoiffais mes cheveux, replaçant mon sac, tournant les talons, m’apprêtant à partir avant qu’elle ne m’attrape le poignet une nouvelle fois, me suppliant de rester une petite heure de plus, avec ses petits yeux de chien battu, elle jouait avec mes nerfs, elle était pire que son frère et quand elle était déterminée, c’était perdu d’avance, je pris une grande respiration avant de soupirer très longuement. Puis je vis Jules se décaler, me disant qu’elle n’allait pas abandonner, je le savais très bien et je me rendais compte qu’à l’évidence, si ça ne se faisait pas aujourd’hui elle ferait tout pour recommencer jusqu’à arriver à ce qu’elle souhaite. « Une seule et unique heure … Mère Thérésa. » Je rentrais la première, contrariée, fâchée, boudant et passant devant Jules sans faire attention à ne pas le bousculer, Poppy me suivit, elle eut un sourire sur son visage qui lui montait jusqu’aux oreilles, la première partie de sa mission était réussie.

C’était la première fois que je rentrais dans l’appartement de Jules, cet appartement était exactement à son image, il n’y avait rien pour le meubler, je pouvais constater un bong par ci un autre par là et puis des verres à moitiés pleins, vides, des cadavres de bière et des bouteilles d’alcool. Cet appartemment ressemblait plus à un entrepot après une grosse soirée, un espèce de lendemain dépravé. Je vis un canapé qui était bien creusé, une grande télé et puis une table, voilà, c’était la seule décoration du salon et pourtant l’espace était grand, cet appartement ou loft, en avait de la gueule, il y avait de quoi faire, mais peu importe là n’était pas la question. Je tournais ensuite la tête vers Jules, le voyant à torse nu, je ne pus m’empêcher de le regarder, voyant les tatouages recouvrir son corps et puis Poppy qui se tenait là au milieu de la pièce direction la télé, sur laquelle se trouvaient beaucoup trop de choses dont les clés de Jules et puis il y avait donc Jules qui enfilait son débardeur avant de se diriger vers la cuisine ouvertue pour nous faire du café. « Alors, lequel d’entre vous se dévoue pour me faire un résumé de la situation. » Les paroles de Poppy me firent sortir de mes pensées, mais ce n’était pas pour autant que j’allais lui adresser un regard, jouant avec mes mains, j’attendais que Jules dise quelque chose, mais il était bien trop occupé à attendre que le café tombe dans les verres en plastique que de dire quoi que ce soit à sa soeur, je relevais la tête, la voyant près de la porte. « C’est toi la conseillère conjugale, c’est à toi de nous dire quelque chose. » Ne prenant pas conscience du plan qu’elle avait élaborée, je la voyais se tortiller de gauche à droite, roulant les yeux au ciel, voyant que la discutions stérile n’allait mener à rien et puis, je n’avais pas grand chose à dire, si ce n’est faire part du fin fond de ma pensée, rien de positif donc. « Ah vraiment ? » Comme si elle était vexée, elle me regardait, moi contre la fenêtre, assise contre le rebord de celle-ci au fond de la pièce, elle sorti de sa poche ce fameux trousseau de clé, le balançant de droite à gauche. « La conseillère conjugale à un rendez-vous très important d’ailleurs, elle va vous laisser. » Je n’eus pas le temps de réaliser ce qu’il se passait que Poppy était déjà de l’autre côté de la porte et puis j’entendis le petit clic de la serrure qui nous faisait vite comprendre que la porte venait d’être fermée de l’extérieur et à clé qui plus est ! Je me dirigeais en trombe vers la porte, essayant de l’ouvrire et frappant dessus. « Poppy ! TRAÎTRE ! Reviens immédiatement, tu avais dis une heure ! » Je pouvais l’entendre rire à travers la porte « Une heure ou une nuit … Où est la différence ? Bon, je vous laisse les amoureux, à demain. » Je l’entendais s’éloigner, elle et ses petits talons, loins de nous, descendant les escaliers. Je prenais donc vite conscience que j’allais très certainement passer la nuit ici, même si j’espérais que Poppy plaisantait et qu’elle allait revenir très vite, je savais au fond que c’était loin d’être un blague, mais un plan bien ingénieux. Je me retournais vers Jules, laissant mon corps glisser contre la porte, assise à terre, les genoux recroquevillés vers moi. « Pitié dis-moi que tu as un double. » Voyant qu’il n’allait pas me répondre oui, je me frappais la tête contre la porte. « On ne t’as jamais appris que les clés, ça se garde DANS les poches ? » Regardant le plafond, j’évitais au maximum son regard, comme si il avait la peste où je ne sais quoi, je ne voulais pas l’approcher, j’étais donc assise bien au coin de la pièce, contre cette porte froide, soupirant de toute mes forces, sentant l’énervement monter en moi.
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() message posté Sam 10 Jan 2015 - 12:23 par Invité
C'était triste à dire, mais Angèle avait cette admiration qu'on n'explique pas pour Jules. Oui, on ne pouvait l'expliquer car, qu'on se le dise, s'il y avait bien une personne à ne pas admirer, c'était lui. Un raté qui ne ferait jamais rien de sa vie. Et pourtant elle était là, même remontée contre lui, à écouter tout ce qu'il lui disait. Il suffisait d'un regard pour la calmer, d'une phrase pour la faire rire. Jules ne manqua pas de le remarquer bien évidemment. Mais il ne commenta pas. Il garda le silence, écouta le plaidoyer de Poppy. Plaidoyer qui avait pour pièce à conviction principale la croyance irrationnelle que Poppy pour les sentiments que Jules et Angèle avaient l’un pour l’autre. Et concernant cela, Angie avait un avis très arrêté : T’es bien la seule à le savoir Poppy. Jules secoua discrètement la tête de droite à gauche, comme s’il s’agissait de n’importe quoi. Des sentiments, pour Angèle ? Oui il en avait, il en avait tout un tas même. Cette fille était un véritable maelstrom de sentiments tous plus contradictoire les uns que les autres. Il y avait le désir, l’envie, l’instinct de protection, la tendresse, mais aussi la violence, la douleur, la honte… Elle était tout ça à la fois. Elle était tout, trop, plein de trucs ! Alors bon, Angie avait raison d’un côté, Poppy était bien la seule à savoir tout ça. Parce que Jules lui-même était incapable de savoir, de voir ce qui crevait les yeux de sa jumelle. Mais finalement, les jurés décidèrent de répondre à sa demande : c'est à dire que Jules et Angèle finirent par la laisser entrer. La petite poupée passa en première, frôlant Jules au passage, il se raidit une seconde, enivré par le parfum qu’elle semblait porter depuis un millions d’années mais qui lui faisait toujours autant d’effet et puis il fit les gros yeux à Poppy, n'aimant pas tellement le sourire vicieux qu'elle arborait. Bon, ok, elle était contente de finalement avoir convaincu ces deux ex-amants de partager une tasse de café mais… ça valait d’avoir la banane jusqu’aux oreilles ? Jules fronça les sourcils. Normalement il savait ce que sa sœur pensait sans même avoir à lui demander. D’un regard il perçait tous ses secrets. Mais ce soir tout ce qu’il savait c’était que quelque chose de louche se planquait derrière cette petite tête brune. Et s’il avait écouté son intuition il serait parti sur le champ. Peut-être aurait-il dû ? Mais il invita le loup dans la bergerie. Et il ne fallut pas longtemps avant que ce dernier ne se mette à croquer des moutons. Enfin, métaphoriquement parlant. Le fait est qu’elle agitait le trousseau de clé de Jules, victorieuse. En entendant le cliquetis il abandonna la préparation du café et se retourna sur elle, bouche ouverte. T’es pas sérieuse là ? Ah sisi, elle l’était. Elle disparue derrière la porte. D’un même mouvement, Angie et Jules se précipitèrent vers la porte. Mais trop tard. Elle était déjà bouclée. Se sentant dans la peau de Steve McQueen, Jules ne cherchait qu'un moyen de réaliser sa propre grande évasion. A la seconde où la porte s'était refermée sur eux, n'écoutant même pas les fanfaronnades de Poppy, il se sentait étouffer. Son loft, qui pourtant faisait bien 100 m² semblait soudainement n'en faire plus que dix. Jules recula de quelques pas, se mettant une main dans ses cheveux comme si cela allait l'aider à réfléchir tandis qu'Angèle se laissait glisser contre la porte, apparemment complètement désespérée. Il la regarda un instant, détourna le regard au moment où elle, elle le regardait. Pitié dis-moi que tu as un double. il secoua la tête négativement avant d'ajouter, dépité : Si, j'en ai un ! Sauf que je l'ai donné à Poppy ! Bah oui, pour toutes les fois où il paumait ses clés ou bien qu'il refermait la porte alors qu'elles étaient à l'intérieur. Cette satanée de Poppy était désormais réincarnée en Passe-Partout, Maîtresse des Clés, ou on-ne-sait-quoi. Ah, elle devait être fière d'elle. Jules pouvait l'imaginer avec une expression triomphante sur se petite tête brune. Pauvre fille ! Oui, PAUVRE FILLE ! Parce que si elle pensait vraiment que son plan machiavélique avait une chance, je dis bien une seule petite chance de réussir, elle se gourait carrément. Car à part déclencher un cataclysme sans précédent, une guerre intergalactique elle n'allait pas réussir à faire grande chose. D'ailleurs ça ne s'annonçait déjà pas très bien. Angèle se tapa la tête contre la porte dans un mouvement d'humeur. C'est ça, assomme-toi ! Avait envie de lui dire Jules. Le pire c'est que cela l'arrangerait vraiment. Au moins, il la mettrait dans un coin et ça éviterait tout affrontement. Mais au lieu de cela, elle s'écria à nouveau : On ne t’as jamais appris que les clés, ça se garde DANS les poches ? Je t'emmerde Angélique. Répondit-il du tac au tac, sans chercher d'argument plus solide. Il savait déjà qu'en l'appelant par son prénom complet il l'énerverait, et c'était tout ce qu'il voulait là-maintenant-tout-de-suite. L'énerver jusqu'à ce qu'elle aille s'enfermer dans les chiottes. Parce que le souci, quand on habite dans un loft, c'est qu'il n'y a pas de pièce. Et seuls les sanitaires avaient une porte et Jules n'irait certainement pas hiberner là-dedans jusqu'à demain matin de son chef. Voyant la colère monter au nez de sa colocataire d'une nuit Jules décida de s'éloigner du danger potentiel et rejoignit à nouveau la cuisine, finir ce foutu café. Il soupirait aussi, dans son coin. C'était la pire situation qu'il pouvait être. Pour n'importe quel bâtard sur Terre se retrouver en face d'une fille qu'on a abandonné toute seule au milieu d'une rue enneigée... Et s'il n'y avait que ça. Parce qu'il y avait ce soir du nouvel an aussi. Où cet imbécile de Jules n'avait pas pu résister à l'appeler. Elle avait répondu, lançant un message plus qu'explicite sur son répondeur. Et un homme restera un homme. Jules n'avait pas résisté. Il avait fait comme d'habitude, enfin, comme cette vieille et sale habitude qu'il avait. Il était allé chez elle, la nuit, l'avait rejoint dans sa chambre. Ils avaient fumé un pétard ensemble, et puis il l'avait sauté, baisé, tronché ou tout autre mot en -é et pas délicat du tout pour exprimer cet acte. Et pourtant, sur le moment ça ne lui avait pas paru mal du tout. Ca avait même eu l'air naturel. Comme s'il prenait une grande inspiration après des années en apnée. Sentir son corps sous ses longs doigts noueux et tatoués, sentir son souffle, sa peau frissonner. L'entendre respirer, haleter. Passer sa main dans ses cheveux, parfois emmêlés. La regarder, droit dans les yeux pour une fois, sans détour. La posséder complètement et sentir qu'il n'y avait plus qu'eux sur Terre.. Ca avait été bien, tellement bien. Et puis, la seconde d'après, ça ne l'avait plus été. Il s'était sentie grand con parmi les supers salaud de l'histoire du monde. Derrière Derek Shepherd quand il choisit Addison au lieu de Meredith, Lucas Scott quand il trompe Brooke Davis et même derrière le Bouffon Vert dans les premier Spider-Man. C'est ça, Jules s'était sentie comme être un bouffon. Parce qu'il avait été incapable de tenir la seule résolution qui lui tenait à coeur pour 2015. Parce qu'avant de décider d'arrêter ses conneries, de ne plus se droguer ni de boire, de ne plus envoyer chier le SDF qui vivait en bas de son immeuble, de ne plus finir le Nutella en prétendant que c'était Curtis, de ne plus mettre des commentaires insultants sur les vidéos des obèses qui s'essaient à la danse, de ne plus piquer le fric de Saphyr chaque fois qu'il lui rendait visite ou de ne plus caillasser chaque pigeon qui passait... il avait prit une autre résolution : celle d'arrêter de pourrir Angèle. Parce qu'elle était une fille pure à la base, un vrai diamant. Et il l'avait brisé. Il s'en rendait compte maintenant et il avait voulu se tenir à distance. Mais il était revenu comme un camé en manque il était revenu prendre sa dose d'Angie. Mais comme ça l'avait rendu malade de faire ça il avait déserté, encore, avant même qu'elle ne se réveille. Jules versa le café dans une grande tasse, puis dans une autre. Il ajouta du sucre, des cuillères récupérés dans les plats de salades composées. Il prit une inspiration pour s'encourager et retourna vers la porte, où Angie était encore. Il tendit l'une des tasses vers elle, attendant qu'elle la prenne, sans un mot. Une fois fait il prit une gorgée de son café, resta planté devant elle, pas loin de prendre racine comme un pauvre con. Il regarda ailleurs, partout, et puis regarda la noirceur de son café. Fallait que j'te dise... pour le nouvel an... Il s'interrompit en plein milieu de la phrase. Il savait d'avance que cette conversation n'allait pas du tout, mais alors pas du tout lui plaire. Il prit une autre gorgée, déglutit avec difficulté. Et il ajouta, parlant bien trop vite pour avoir l'espoir infime d'avoir l'air détendu : C'était une mauvaise idée, foirage total, j'aurais pas du tout dû venir.. bref t'auras compris. Ouais, ouais, elle avait dû s'en douté en se réveillant seule et nue comme un vers dans un lit. Pauvre type ! Ah oui, il était un vrai pauvre type ! Bref, il prit une gorgée, fière de lui malgré tout d'avoir réglé ce qu'il y avait à réglé. C'est bon Poppy, tu peux revenir, les choses sont mises à plat ! Ouais, ça serait bien ça. Facile et tout. Sauf que ça ne marche pas comme ça, vous vous en doutez. Il lui tourna le dos, fit quelques pas et puis il posa sa tasse sur la table basse, se laissa lourdement tomber dans le canapé, attrapa son paquet de cigarette et s'en alluma une (car tout café digne de ce nom s'accompagne d'une cigarette). Sérieusement, j'sais pas quoi te dire. J'suis qu'un con, j'le sais, tu le sais maintenant alors... Suffit d'attendre que Poppy revienne. On est même pas obligé de parler. Hein ? Proposa-t-il, avant de se noyer dans un nuage de fumée.
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() message posté Sam 10 Jan 2015 - 18:16 par Invité
Bam, bam, bam, c’était un peu près le bruit que faisait ma tête lorsqu’elle frappait la porte du loft de Jules, comme si ça allait arranger quelques chose, je me frappais la tête contre cette porte, avec le plus grand désespoir du monde en moi. La réponse que venais de me donner Jules ne faisait qu’aggraver la situation, il avait donc donné le double de ses clés à Poppy, on était donc foutus, regardant autour de moi, tout en le plaidant coupable d’imbécillité face à la leçon que je lui donnais, il n’avait rien trouvé mieux à répondre, si ce n’est me dire d’allé me faire emmerder en insistant sur le fait de prononcer mon prénom dans son intégralité et il savait, il savait à quel point cela pouvait me rendre malade, folle même ! « Pauvre type … » J’avais marmonné ces quelques mots, sans le regarder évidemment, car de un, je n’en pensais pas un mot et de deux je ne voulais pas le dire, ce n’était ni plus ni moins que ma fierté qui les avait prononcés, je ne pouvais pas le laisser s’en tirer comme ça et ne rien répondre. Il avait donc ouvert les hostilités, je sentais d’avance que la soirée ne faisait que commencer que le combat allait être quelque chose sans précédent, quelques chose de fou et de magique à la fois, si je pouvais résumer la situation en une image métaphorique, je dirais que nous étions une espèce de brebis et de lion, dans une cage close, sans aucun moyen d’échapper et le dilemme était le suivant, soit il fallait faire en sorte de s’entendre soit on allait se manger l’un et l’autre, quant à savoir lequel des deux allait lâcher le premier, au premier regard, il était encore difficile de le deviner, de deviner même qui était le roi de la jungle et la petite brebis égarée, mais une chose était sûre, n’importe quel point faible de l’un ou de l’autre allait être mis à rude épreuve et lorsque deux êtres se connaissent si bien, le douleur d’un poignard en plein cœur fait moins mal que les mots utilisés, enjolivés, peaufinés, réfléchis et j’en passes, tous ces mots qui peuvent blesser de façon sournoise. Rien, rien n’était comparable à la douleur que les mots pouvaient avoir sur un être humain, pas même la mort, surtout à ce jeu dont je suis la reine et Jules le roi, à nous seuls nous pouvions dire que nous étions expérimentés dans la façon d’utiliser le cynisme et la diplomatie, pour blesser sans même s’en rendre compte pour la plus grande majeure partie du temps.

Je le regardais donc s’éloigner de moi pour continuer à préparer les cafés, comme si j’en avais envie de son café, je n’avais qu’une envie c’était m’échapper, je regardais donc ce grand espace vide qui lui servait d’appartement et comme lui, je me sentais étouffée, comme un claustrophobe dans un 5 mètres carrés dans le noir, un soir d’halloween ou quelque chose comme ça, mais en pire, c’était toujours pire quand on était les deux. Je m’apprêtais à me lever, mais il me fit sortir de mes pensées, m’avançant sa tasse de café, d’un simple geste, mais efficace, je lui pris son café, touillant le sucre qu’il y avait au fond avec une espèce de cuillère en plastique, je ne pu retenir un rire, le café avait l’air bien dégeulasse et encore plus présenté comme ceci, non pas que je désirais un tasse en argent et une cuillère en or, mais bon, je finissais par apporter la tasse en plastique à mes lèvres. « Fallait que j'te dise... pour l'autre nuit... » La première gorgé de ce café eu de la peine à passer, comme coupée en pleine ingurgitation, on avait pu bien entendre le café passé dans ma trachée, j’avais l’impression qu’il me brûlait, mais je ne savais pas si c’était ce que venait de dire Jules qui me peinait ou l’arrière goût amère de son café noir. Je n’eus pas le temps de lui faire part du fond de ma pensée, il était déjà retourné, direction le salon, comme pour éviter mon regard ou du moins la colère qu’il pourrait y trouver. Me relevant, non sans peine, m’essuyant les fesses aux passages, mon jeans gris était presque devenus blancs, tant la poussière au sol était grande. Remettant mes cheveux en place, prenant une grande inspiration je l’écoutais déblatérer, comme si remettre le sujet sur le tapis était important. Cette nuit là je m’en rappelais très bien oh oui, trop bien même. Je me rappelle qu’il m’avait appelé et puis son message n’avait pas été clair, comme s’il disait le contraire de ce qu’il pensait, sans chercher à comprendre, je lui avais rendu réponse quelques heures plus tard, le laissant patienter, parce que c’est comme ça, c’est la règle, cette règle féminine qu’on instaure dès les débuts. Faire poireauter les mecs. Son message vocale je l’avais écouté et réécouté durant toute la soirée, sans lui rendre réponse, le laissant donc dans le trouble le plus grand. Même s’il devait déjà l’être sans que j’ai à y jouer un rôle quelconque, la drogue et l’alcool s’en occupaient très bien. Il était ensuite trois heures et j’avais fini par retourner, plus tôt que prévu, chez moi, laissant un message à Jules, plus qu’explicite certes, mais message quand-même. Il ne s’était pas fait prié pour répondre, la demi heure qui suivait, il était devant la porte de ma chambre, comme le grand chevalier servant, un joint à la main, pas grands mots n’avaient étés échangés de la soirée, parce que c’était comme ça, on ne se disait presque rien lorsqu’on se voyait et puis là, on était en froid, mais on s’était quand-même vus, parce qu’on est les plus chelou du monde. Nous avions partagé un de ces moments, les moments les plus intenses dans une relation ‘’amoureuse’’, je me rappelle de chacun de ses regards, chacun de ses geste, de son souffle, le timbre de sa voix même, cette nuit avait été presque parfaite, faisant remonter à la surface le passé, les autres souvenirs du genre, parce que chaque moment partagé avec Jules était différent, pas un seul ne se ressemblait, même si l’acte était le même et c’est ça, c’est ça qui nous rendait parfaits ensembles, qui rendait tout magique et puis, comme pour casser cette image trop parfaite style Miley Crus 2008 vs Miley Cyrus 2015, comme s’il n’avait pas encore fait le choix de l’image que notre relation allait refléter, il s’était barré le lendemain, sans adieux. Je ne m’attendais pas à ce qu’il reste et puis, je l’avais entendu partir, mais je n’allais pas le retenir, je savais pertinemment que c’était inutile, il y avait encore quelques heures, cette soirée là, j’étais enivré par le bonheur et le plaisir et le lendemain, la peine et la mélancolie refaisaient surfaces.

Debout face à lui, je regardais autour de moi et je dois vous l’avouer, il n’y avait pas grand choix de place, c’était soit ce fauteuil, déjà occupé, soit une chaise de la salle à manger, je n’avais pas l’intention de m’asseoir sur ses genoux et encore moins rester dans mon coin, de façon machinal, je me retrouvais dans cette espèce de cuisine américaine, prenant une chaise, la mettant en face de Jules et m’asseyant sur celle-ci, je le fixais, parce que ce que j’allais dire allait le perturber et je le savais. « Ah et bien, j’imagine que tu ne te rappelles plus ce que tu m’as avoué entre deux baisés. » Faisant un de ces sourires malins, plein de fierté, je le regardais, il avait l’air interrogé et puis, il n’avait rien dit en fait, mais j’aimais jouer avec ses nerfs, je ne savais jamais comment il allait réagir, entre la peur et l’envie de savoir ce qu’il s’était passé où le déni total. Dans le passé je m’amusais souvent à le mettre sur de fausses pistes pour voir si aux finales mes convictions étaient bonnes ou non, la plupart du temps il savait que je jouais avec lui, voulant juste chercher à savoir la vérité alors que je n’avais aucune arme contre lui, j’étais un peu cet inspecteur du FBI qui dit au présumé tueur qu’il sait ce qu’il a fait sans jamais rien savoir jusqu’à ce qu’il craque, c’est ce que j’essayais de faire avec lui, depuis milles ans, mais j’échouais lamentablement et souvent, je venais donc de réitérer ma chance, laissant l’espoir au passé et au temps qui avait coulé sous les ponts, espérant fermement qu’il ne se rappelle plus de la façon avec laquelle j’utilisais mon cerveau, je m’amusais de lui et de sa mémoire, arrivant –ou du moins essayant- de lui faire cracher la vérité. Pourtant, comme moi ce soir là, il avait été complétement jeté pour se rappeler de quoi que ce soit, le joint fumé juste avant ne nous avait pas aidé, cependant sa mémoire sélective était en état de marche et apparemment il s’était rappeler seulement de ce que nous avions fait, sans chercher à savoir ce qu’il avait pu me dire, classant la chose comme ''bêtise de l’année 2015''

Mettant la chaise face à lui je m’asseyais donc sur celle-ci, le regardant sortir son paquet de clope, ne me regardant toujours pas, comme s’il avait peur, comme si j’allais le manger, je me laissant penser un instant que c’était moi le lion dans l’histoire, du moins en ce moment, car la vapeur s’inversait souvent et de façon plus ou moins sporadique, mais quand elle s’inversait elle déclenchait toutes les plus grandes misères du monde, comme un cyclone qui frappe sans crier gare. J’agissais donc de façon royal, prenant mes aises, comme pour lui faire bouffer la poussière, je ne me reconnaissais pas vraiment, mais je ne voulais pas le laisser croire une seconde de plus qu’il avait de l’emprise sur moi, même si au fond, il pouvait faire de moi, sa poupée de chiffon à n’importe quel moment de la journée, de l’année même. J’étais un peu comme ce camé qui insulte la drogue et pourtant cette drogue il en était accro, cette drogue le métrisait trop facilement, faisant ce qu’elle voulait de son consommateur et cette drogue au fond, elle le rendait heureux, plus rien n’avait d’importance avec la drogue, une seule dose et c’était reparti, un seul geste et il faisait ce qu’il voulait avec moi. « Ferme là alors, j’te demande rien, on peu continuer à s’éviter jusqu’à ce qu'elle revienne. » Plus un mot, il y avait cette musique en fond, cette putain de musique qui n’arrêtait pas de prononcer et à nouveau prononcer mon prénom, maintes et maintes fois, je n’entendais que ça, Angie, Angie oh Angie, grognant, je me relevais donc très rapidement m’approchant de sa radio. « Le plus grand looser de l’humanité écoute les Rolling Stones ? Et puis … Je pourrais même m’aventurer à dire qu’elle n’a pas été choisie au hasard. » Comme si j’étais fière de ce que je venais de dire, comme pour confirmer que je lui manque où que je tourne toujours dans sa tête. Je frappais une dernière fois sur cette radio, finissant par l’éteindre –ou la casser- pour de bon, laissant à présent le silence s’occuper de mélodier le grand loft, vide, je revins près de lui, lui piquant au passage son paquet de clope tout en prenant garde de bien lui frôler la main, m’allumant une cigarette, me rasseyant sur la chaise, très inconfortable. « T’as l’intention de m’héberger longtemps j’imagine et contre mon grée qui plus est. » Inhalant ces quelques bouffés de cigarettes, je levais un œil vers lui « Si Poppy est comme son jumeau, elle ne nous laissera jamais partir, elle a la tête dur tu sais, comme lui d’ailleurs. »

Revenant sur mes paroles, comme pour me contredire, parlant d’une des facettes de la personnalité de Jules, parlant de lui à la 3ème personne comme s’il ne s’agissait pas de lui au final, je m’amusais à lui exposer les faits à lui faire comprendre, que seuls la parole allait pouvoir nous délivrer de cette cage de fer et que sans ça, la reine mère Poppy refuserait tout accord. De mon côté, je me résignais donc à l’idée que tout allait devoir être dit ce soir et mêmes mes secrets les plus inavouables, mes gestes, stressant, me trompaient, comme si j’avais quelque chose à avouer oh oui, j’avais quelque chose à dire, je n’étais pas aussi pur qu’il pouvait le penser. « C'est comme la première clope du matin, tu l'aimes pas et après tu te sens obligé de la terminer. » Je baissais les yeux, me raclant la gorge, je faisais référence à la conversation que Poppy nous obligeait à avoir, la représentant par une clope, la pire de la journée d'ailleurs « On commence par qui ? Toi le plus grand connard que la terre n'ai jamais connu ou moi, la sainte vierge esseulée ? » Je venais donc de commencer le petit manège qui allait se tramer, une soirée entière allait très certainement être nécessaire pour délier les langues, les corps et les esprits, pour dire tout haut ce que tous les deux on pense tout bas, car appréciant la complexité, comme Zeus apprécie Héra, nous allions passer par les chemins les plus rocheux et les plus sournois qui puissent exister. Il fallait pouvoir avoir enfin le courage de percer cette bulle qui nous étouffe, qui traine sur nous depuis trop longtemps. Je le regardais, me demandant quel option il allait prendre, lui ou moi ? Je ne lui laissais pas le choix, il devait bien choisir, il fallait qu'il parle, je le voulais autant que Poppy tout d'un coup et puis d'un autre côté je ne le désirais pas non plus, car j'étais autant impliquée que lui dans cette histoire, en le laissant choisir j'espérais juste qu'il ne percute pas le lapsus que je venais de lui offrir sur un tableau d'argent, le laissant penser que la sainte vierge, avait donc elle aussi quelque chose à se reprocher.
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() message posté Sam 10 Jan 2015 - 18:45 par Invité
Pauvre type … Gnégnégné Singea Jules, en mode gros gamin de dix ans. Parce qu'il voulait toujours avoir le dernier mot, ce qui le rendait difficile à supporter. Ou il était muet comme une carpe lorsqu'on voulait réellement discuter avec lui ou bien il balançait des sarcasmes quand on voulait simplement qu'il la ferme. Et, étant donné qu'Angèle ne lui accorda pas un seul regard et semblait vouloir s'assommer contre la porte, je pourrais dire sans me tromper qu'on était dans la deuxième situation. Alors il retourna faire les cafés, joua les serveurs en en tendant un à Angie qui le prit sans broncher, sans manquer de se foutre de lui et de ses cuillères en plastiques dérobées aux salades sodebo. Et au lieu de se marrer avec elle il commença avec le sujet le moins drôle du monde : celui du nouvel an. Quitte à passer une soirée de merde, autant commencer tout de suite. Et ça ne loupa pas, on entendit Angèle déglutir, avec difficulté. Et puis, alors que Jules avait rejoint le canapé elle se posta devant lui, faisait un peu peur aussi. En fait elle le déstabilisait elle et sa pureté naturelle détruite, elle et son coeur brisé, elle et tout d'elle en fait. Il n'osait pas croiser son regard, se contentait de remuer son café, se noyer de la noirceur du liquide, le mini typhon qu'il était entrain de créer dans la tasse tout en tirant sur sa cigarette, foutant des cendres partout au passage. Il se sentait comme dans un interrogatoire de police et sentait le regard de la jeune femme sur lui, pesant lourd. Ouais, très très lourd même. Ah et bien, j’imagine que tu ne te rappelles plus ce que tu m’as avoué entre deux baisés. Il leva son regard clair sur elle direct. L'observa un moment, essayant de la percer de part en part, à l’affût du moindre indice qui pourrait l'éclairer sur cette phrase énigmatique. Sacrée Angie, elle n'avait pas changé. Toujours à prêcher le faux pour savoir le vrai. Essayer de forcer la main à Jules. Elle attendait tellement de lui qu'elle devait user de stratagème pour le faire parler. C'était comme avant, à la bonne époque, où elle tentait de lui tirer les verres du nez, lui faire avouer ses sentiments. Rien à faire, Jules avait toujours été muet. Là c'était pareil, et pourtant les battements de coeur du jeune homme s'étaient accélérés après un petit arrêt de quelques secondes. Il craignait qu'elle dise la vérité, il craignait ce qu'il avait pu dire. Quelle connerie il avait encore bien pu sortir. Il resta sans voix une seconde, deux ou trois même. Avant de couper court au suspense. J'étais complètement à côté de mes pompes ce soir-là, quoi que j'ai pu dire. Il préférait assurer ses arrières, avait peur de demander plus de précision, recherchait dans sa mémoire tout ce qu'il avait dit. Et pourtant, dans ses souvenirs ils n'avaient pas échangé plus de deux phrases voire trois. Il baissa à nouveau les yeux, comme le grand papa de la lâcheté qu'il était, retourna à son tête à tête avec son café fumant. Profitant de cette inattention, Angèle alla récupérer une chaise qui traînait, probablement la seule chaise de ce foutu salon et s'y installa comme sur un trône, à la façon d'une bourgeoise maniérée qu'elle était sans doute, qu'elle aurait dû être en tout cas, si Jules n'avait pas débarqué et foutu le bordel de sa vie de princesse. Elle colla la chaise à quelques centimètres du canapé, ce qui provoqua chez Jules un reflex de fuite, il se décala sur le côté, s'enfonçant un peu plus dans les vieux coussins du sofa, comme s'il ne supportait pas cette proximité. Ferme là alors, j’te demande rien, on peu continuer à s’éviter jusqu’à ce qu'elle revienne. C'était bizarre de l'entendre parler comme ça, sa douce poupée. Un regard furtif et Jules reprit une gorgée de café puis une taffe. Ouais parfait, bah qu'elle arrête de lui coller au bask' alors, qu'elle aille bouder dans un coin, dans le coin le plus géographiquement éloigné de lui même. Cependant, la très bonne résolution d'Angie ne tint pas longtemps puisque la seconde d'après, elle fit remarquer le choix musicale plus qu'intéressant de Jules puisque Mick Jagger était toujours entrain de hurler son prénom dans la radio pourrie de Jules, laissant sous-entendre que ce n'était pas un hasard si le tatoué écoutait cela. Elle se leva, s'approchant de la radio et donna un coup dessus. Ta gueule Mick. Crois ce qui t'aide à mieux dormir la nuit. balança-t-il, froid comme un iceberg. En réalité, honteux et énervé d'avoir été découvert comme un puceau amoureux il prit une autre gorgée de café, regardant partout sauf dans la direction où Angie se trouvait. Comment pouvait-il la garder éloignée de lui si elle n'arrêtait pas de faire des sous-entendus bizarre au sujet de leur relation et des supposés sentiments qu'il avait pour elle ? Bref, il restait muet. Angèle quant à elle, fut bien obligée de faire la conversation : T’as l’intention de m’héberger longtemps j’imagine et contre mon grée qui plus est. Contre le mien aussi, j'te rassure. Se sentit-il obligé de faire remarquer, comme pour que ça soit bien clair de l'esprit de la jolie brune. Si Poppy est comme son jumeau, elle ne nous laissera jamais partir, elle a la tête dur tu sais, comme lui d’ailleurs. Jules leva les yeux au ciel, entendait Angèle parler de lui à la troisième personne, comme s'il ne se trouvait même pas dans cette pièce. C'était une sorte de moyen de mettre de la distance entre eux ou quoi ? Quoi qu'il en soit, ce qu'elle venait de dire n'était pas faux. Elle était butée la jumelle, plus que tout, parfois même plus que Jules pouvait l'être. C'est vous dire. Angèle l'était aussi. En tout cas, ce soir elle était décidée à ne pas la fermer. Puisqu'elle ajouta, peu après dans une métaphore de circonstance : C'est comme la première clope du matin, tu l'aimes pas et après tu te sens obligé de la terminer. Jules leva les yeux au ciel, et ne pu se retenir : J'croyais qu'on était d'accord pour ne pas s'adresser la parole ? Il n'avait pas envie de parler. Parler de sa culpabilité, de sa nullité, de ses erreurs, de sa peine, de sa colère envers tout, envers lui-même. Non, il ne voulait pas parler de ça. Vole, cours comme le vent jeune fille, va te terrer au loin. Loin de cette ordure qu'était Jules. Fallait qu'elle profite de sa bonne résolution de l'année avant qu'il en change d'avis, choisisse la facilité et aille se lover dans ses bras qui l'accueillait toujours quand il en avait envie. Mais non, au lieu de ça, elle lança la question à un million de dollars : On commence par qui ? Toi le plus grand connard que la terre n'ai jamais connu ou moi, la sainte vierge esseulée ? T'es pas vierge. Wahou, bonne remarque Abberline ! Ca c'était de l'information ! Enfin, il finit son café d'un trait et posa bruyamment la tasse sur la table basse ; et il la regarda. Droit dans les yeux. On sentait la peine dans son regard d'enfant battu, son regard d'enfant malheureux. Parce que c'est ce qu'il avait été. Un type malheureux, toute sa vie. Convaincu d'être né à la mauvaise époque, au mauvais endroit. Il était né et avait vécu à quelques mètres de la maison d'Angie, et ça c'était vraiment un super mauvais endroit pour vivre. Parce que si pour lui elle avait été un rayon de soleil, et même sa seule motivation à sortir du lit le matin pendant des années, pour elle.. Jules n'avait fait que détruire le petit monde de princesse dans lequel elle aurait pu évolué. Et aujourd'hui, pour la première fois de sa vie il avait décidé d'arrêter d'être égoïste. Il voulait la libérer. De lui, de tout. Alors il la regarda, sincèrement. Il n'y avait plus d'animosité dans ses yeux, il était enfin calme. J'sais plus combien ton père nous a donné, mais c'était un sacré paquet de fric, un gros, gros chèque avec des tas de zéro derrière le 1. Tu sais ce que ça veut dire ça ? Qu'un mec préfère dépenser un montagne de fric plutôt que de te voir près de moi. Et il avait raison. T'es intelligente Angie, alors tu devrais comprendre que c'est mieux comme ça. T'aurais dû arrêter le trip de la drogue quand j'suis parti et moi j'aurais pas dû revenir. Pour une fois, il ne voyait plus Igor comme un connard qui ne comprenait rien mais comme un père. Un vrai père au final. Parce que si ses méthodes avaient un petit côté mafieux, ce qu'il avait fait n'était ni plus ni moins que l'attitude d'un père qui s'inquiétait pour sa fille. Jules le voyait désormais. Et ça faisait mal d'un côté, de se dire qu'un type est près à dépenser une fortune juste pour le dégager du paysage. Mais ça, c'était parce qu'il ne se doutait pas une seconde des véritables raisons de tout ce bin's. De ce qui s'était réellement passé ce jour-là, de ce qui avait poussé Papa Powell à prendre un décision aussi radicale... Jules tira sur sa cigarette, pensif, et ajouta même : C'est pour toi que j'dis ça. C'était sans doute à classer dans le top dix des trucs gentils que Jules lui avait dit un jour. Parce qu'il n'était pas un type très démonstratif, au contraire, il était carrément glacial et handicapé des sentiments. Mais dire qu'il faisait qu'elle que chose pour elle, uniquement pour son bien-être c'était carrément un mini-déclaration pour Jules Abberline. Parce qu'il disait ça pour elle, cela voulait dire que pour lui ce n'était pas du tout ce qu'il voulait. Bah oui, s'il n'avait été qu'un con égoïste comme il l'avait toujours été par le passé il recommencerait comme avant, à faire ce qu'il voulait d'elle. Enfin... un petit silence s'installa après ça, quelques secondes de flottement. Jules envoya sa cigarette dans sa tasse de café vide et puis se passa les deux mains sur le visage, comme il le faisait toujours dans des situations aussi complexes que celle-ci. Il posa à nouveau son regard sur elle. T'avais raison, je revenais à Londres des fois, pour te surveiller. J'aurais pas dû laisser faire un truc pareil, r'garde toi ! T'es... t'es pratiquement devenu pire que moi. C'est ma faute, tout est ma faute. J'veux pas que tu deviennes comme moi alors que t'es... alors que t'as tellement de possibilité. Tu peux faire ce que tu veux Angèle, t'as tout pour toi. Perds pas ton temps avec un type comme moi, perds plus. C'est ça que j'veux dire. Au final, Poppy avait peut-être opté pour la bonne méthode. La confrontation forcée ce n'était pas si mal parce que, se sachant complètement prit au piège Jules avait finit par comprendre qu'il n'avait plus qu'à dire la vérité. Pour une fois. Il était calme, sincère.
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() message posté Sam 10 Jan 2015 - 19:01 par Invité
Prêcher le faux pour savoir le vrais, j’ai toujours été comme ça et puis c’était le seul moyen de le faire parler, parfois j’y arrivais, mais je passais la plus grande partie du temps à me prendre des vents, des cyclones mêmes, car au final, il finissait toujours par savoir mon plan et percer ce que j’essayais de faire là. « J'étais complètement à côté de mes pompes ce soir-là, quoi que j'ai pu dire. » Comme pour se libérer de ce qu’il aurait pu dire où faire, il était malin, je veux dire, il a répondu avec la phase la plus déconcertante au monde, me laissant dans l’embarra, ne pouvant pas rétorquer, je pouvais voir qu’il doutait, mais je ne voulais pas insister plus, il avait l’air trop buté ce soir là pour que je puisse en tirer quoi que ce soit, je le laissais donc sur sa fin, lui laissant avoir le dernier mot, ne rajoutant rien, comme si je vivais un échec, une fois de plus.

N’ajoutant donc rien je revins m’asseoir près de Jules, laissant la chaise près du canapé, même peut-être trop près , il avait bougé, enfin du moins il avait essayé de se décaler de quelques centimètres, comme si j’avais la rage ou une autre pathologie du genre qui se transmettait et qui tuait. Je le regardais boire son café et fumer cette cigarette, comme s’il n’y avait que lui dans la pièce, il tirait sur cette cigarette si fort qu’il aurait pu la manger, j’en suis sûre même. Je venais donc de lui demander de se la fermer, il m’insupportais lui et ses manières, pour la premier fois depuis longtemps j’avais osée rétorquer quelque chose de moins mélodieux qu’un ''t’es beau mon bébé'' ou ''je t’aime idiot'' utilisant toujours ma petite voix de princesse mielleuse, ce qui venait de sortir de ma bouche n’était pas du tout doux, c’était plutôt quelque chose de laid et moche à entendre surtout venant de moi, je vis Jules lever un sourcil comme s’il était étonné et je vous l’avoue, moi-même je l’étais, ce comportement ne me ressemblais pas, mais à croire que je me référais à l’ambiance qui régnait dans ce loft pour agir de la sorte. Je croisais donc mes bras me dirigeant vers sa radio pour éteindre cette musique qui commençait elle aussi à m’insupporter, tout m’insupportais dans cet appartement à commencer par la décoration, enfin du moins ce qui ressemblait à une décoration et puis tout en éteignant la musique je ne pus m’empêcher d’émettre une remarque, quoi c’est vrais ! Pourquoi il écoutait cette musique ? Et puis ce que la musique pouvait dire, c’était un peu moi, un peu nous, je ne sais pas si c’était la voix de Mike où l’histoire et l’émotion que transmettait cette chanson, mais il fallait que je l’éteigne avant de devenir folle. « Crois ce qui t'aide à mieux dormir la nuit. » Je ne dis rien, je ne pouvais de toute façon rien lui répondre, si ce n’est continuer à se lancer des piques et puis forcée de l’admettre, à ce jeu, il était plus fort que moi, je n’allais donc pas créer d’autres conflits là où ils n’avaient pas lieu d’être. Je revins donc m’asseoir sur la chaise la plus inconfortable que le monde des chaises n’ai jamais connu, elle était en bois, mais j’avais l’impression de m’asseoir sur un bloc de béton, mais elle valait mieux que le canapé qui se trouvait près de moi, milles fois mieux même, je n’osais même pas imaginer l’éventualité de m’asseoir près de lui, rien que d’y songer un instant j’avais mal au bide, mes tripes se tordaient dans tous les sens et mon cerveau fumait. Je restais donc sur cette chaise, laissant un instant de silence, instant bien trop long et puis il n’était pas très loquasse ce soir là, je devais donc continuer à parler, le faire parler surtout, car même si je n’avais pas envie d’engendrer THE discution of the year, je m’étais vite rendu compte que ni lui ni moi n’avions vraiment le choix, comme des animaux en cage, pour pouvoir sortir de là, avoir l’opportunité même de franchir la porte, il fallait le code et ce code s’appelait discution, chose que jamais au grand jamais nous ne faisions avant. Ne le regardant pas, je lui faisais donc comprendre que le choix nous était pas donné et je venais même de faire référence au fait qu’il voulait m’héberger chez lui contre son grée ce à quoi il ne pu se retenir de répondre. « J’me sens horriblement rassuré. » Levant les yeux au ciel et utilisant le cynisme du mieux que je pouvais, je venais de lui dire ça comme ça et en réalité c’était sorti sans que je le veuille, mais peu importe, je savais qu’il en avait encore en réserve des phrases de ce genre et je ne me trompait pas et puis je ne pouvais pas rester muette et toujours lui laisser le dernier mot, passant pour la cruche du coin. Lorsque j’utilisais la métaphore pour lui faire comprendre qu’il allait devoir parler, il ne pu se retenir de continuer sur sa lancé, comme s’il se foutait de tout ce qui l’entourait ou de tout ce que je pouvais lui dire. « Et bien maintenant tu es certain qu’on va devoir le faire. » Reprenant son interrogation et la reformulant de façon à me faire comprendre du mieux que je pouvais, de façon plus compréhensible et aussi de façon obligatoire, bah ouais, Poppy voulait qu’on parle, alors on devait parler et puis sincèrement en tournant et retournant la chose, il n’y avait pas milles et unes options possibles, nous étions pris au piège et la seule façon de s’en sortir était d’effectuer les ordres omis quelques minutes plus tôt.

Je le regardais donc, lui posant la question la plus important de la soirée, l’ultimatum de la nuit, mais il avait le choix, lequel allait commencer son speech ? Moi ou lui et puis comment commencer, l’espace qui s’était écoulé entre sa réponse et ma question, je me sentais me liquéfier, espérant au plus profond de moi qu’il n’utilise pas son humeur destructrice pour me laisser l’honneur. « T’es pas vierge ... » Je ne pus retenir un petit rire étouffé « T’es toujours très perspicace dis-moi. » Je ne savais pas si c’était ce que je venais de dire qui l’avait fait bouger, mais la façon avec laquelle il venait de poser sa tasse en plastique sur la table n’annonçait rien de bon, j’avais relevé la tête l’espace d’un instant, il me fixait, je ne savais pas s’il avait l’intention de me sauter dessus et de me faire dégager de chez lui par tous les moyens du monde, même s’il n’y avait qu’un moyen : la fenêtre, où s’il avait l’intention de finir par l’ouvrir et dire tout ce qu’il avait sur le cœur où du moins ce qu’il voulait me dire.

Ne lâchant pas son regard, j’écoutais tout ce qu’il me disait, ne le coupant pas un instant, lorsqu’il vint à la partie qui impliquait mon père, je serrais les dents, mon dieu ce que je pouvais lui en vouloir et puis ce que je pouvais m’en vouloir aussi. Je ne savais pas que le chèque se chiffrait en millions, je savais simplement qu’il y avait assez d’argent pour faire déguerpir n’importe qui d’un habitat. « Soit t’es devenu pote avec Igor, soit c’est Saphyr qui t’a fais un beau lavage de cerveau. » marquant un temps de pause « Je préfère penser que Saphyr y est pour quelque chose … Comme d’habitude. » Saphyr c'était la grande soeur de Jules, celle que je haïssais le plus dans le clan Abberline, elle se mêlait toujours de tout, je sais bien qu'elle avait tout donné pour ses petits frères et soeurs, qu'elle c'était sacrifiée et que pour tout ça elle méritait le plus grand respect, mais parfois elle allait trop loin dans le fait de s'intéresser à la vie privé de ses frères et soeurs. Ensuite, il parlait de moi, comme si ce que je faisais était très mal, comme si je ne comprenais pas ce qu’il se passait et que j’étais fautive de ne pas m’en remettre, de ne pas pouvoir passer par dessus tout ça. Ne lâchant pas ses yeux un instant. « A quel moment t’as pas compris que les addictions c’est généralement pour la vie, que tu sois près de moi où non ? » regardant autour de nous, indiquant les bong qui trainaient de part et d’autre de la pièce et la poudre blanche que je pouvais apercevoir sur la table. « A croire que tu comprends pourtant … » Je relevais à nouveau la tête, milles et unes pensées me traversaient l’esprit et une pensée me déchirait tout particulièrement le cœur, et si le Jules que je connaissais n’était plus ce qu’il était ? S’il était tout simplement devenu un connard qui s’en foutait de tout et de tout le monde, qui n’accordait plus d’importance à qui que ce soit. Il continuait de me fixer, apparemment il n’avait pas terminé. « C’est pour toi que j'dis ça. » Je ne soulevais pas ce qu’il venait de me dire là, un simple sourire s’affichait sur mon visage, car je savais ce que cela représentait pour lui de dire ça, comme si ce qu’il allait m’avouer ne suffisait pas, il était à présent totalement franc et ouvert, je pouvais le sentir et le voir et puis lorsqu’il se frottait le visage cela ne présageait généralement jamais rien de bon. Avec ses grandes mains tatouées, il avait laissé un instant de silence, comme un suspens, totalement insoutenable pour moi. Je continuais de le regarder, il replongea son regard dans le mien, plus profond cette fois, plus froid, trop clame et surtout plus vrais.

J’avais écouté son discours, de A à Z, prenant note de chaque mot de chaque intonation, chaque micro expression facial ou tout autre expression, j’étais en train de l’analyser, analyser ce qu’il pouvait me dire et je me rendais très rapidement compte qu’il y avait un peu de vrai dans ce qu’il disait, qu’il se sente si coupable de m’avoir entrainé là dedans, d’avoir fait de moi ce que je suis aujourd’hui. De mon côté mon petit cœur se brisait en millions de milliers de morceaux, j’avais cette mauvaise impression, qu’il ne voulait plus de moi, plus de toute cette histoire bien trop compliquée pour le commun des mortels. J’étais triste et énervée, il ne pouvait pas me laissé tomber comme ça, je devais me protéger. « Mais je suis comme toi Jules Abberline, regarde toi, regarde moi … On est pareil putain, la solitude t’aurais aveuglé ces quartes dernières années ? » Je lui avais posé la question comme si j’étais certaine de moi, je ne savais rien de ce qu’il avait bien pu faire ces quatre années sans moi, s’il s’était fait des amis, s’il était resté seul ou pire s’il avait eu une autre fille, rien que d’y penser je me sentais mourir, parce que même si je ne le montrais pas vraiment, Jules c’était le mien, personne n’avait le droit de l’approcher et j’espérais du plus profond de mon petit être qu’aucune autre fille ne l’avait tenté. Je me relevais donc, m’asseyant sur le rebord du canapé, proche de lui, comme pour qu’il écoute bien ce que j’avais à lui dire. « J’peux pas perdre plus que ce que j’ai perdu ces quartes dernières années, c’est comme ça, personne ne peut se remettre d’un truc pareil, personne. »

Hochant ma tête de droite à gauche, j’avais l’impression que ce que je disais lui importait peu et puisqu’on était dans les confidences il fallait que j’ouvre à mon tour mon sac et si je le faisais maintenant, du moins dans cette atmosphère pesante, peut-être que ça passerait mieux, c’est comme le mal, autant tout donner en même temps, ne rien laissé s’échelonner. Car au fond, on préfère tout recevoir d’un coup et avoir mal une seule fois que plusieurs petites fois en plusieurs jours. « J’ai l’impression que … Que tu vois rien, réfléchis un peu, s’il te plait. » Me frottant le visage à mon tour, je soupirais, croisant mes jambes, ne le regardant plus par peur, car je sentais son regard lourd sur moi. « Mon père n’était jamais à la maison, il ne savait pas qui tu étais, il ne te connaissait même pas, tu crois vraiment qu’il savait ce qu’on faisait dans cette chambre ? Que tu venais le soir ? Qu'on se droguait ? Qu'on ... faisait toutes ces autres choses interdites ? Non, bien sur que non. » Laissant quelques instants de réflexion à Jules, je le voyais interrogatif, je me relevais, ne pouvant plus restée assise près de lui, posant une main sur mon front, l’autre main sur ma hanche, je me mettais face à lui, faisant les cent pas. « Un soir, je … J’avais fumé et puis j’avais pris un rail de trop, mon père à vite compris que son petit ange n’était pas aussi pur qu’il le croyait. » Je relevais la tête, le fixant, les yeux fuyants, les nerfs en ébullition, je me tenais la tête, laissant passer quelques mèches de cheveux entres mes mains. « Je … Je ne pouvais pas le laisser croire ça, déjà qu’il … Qu’il ne m’aimait pas … Comprends moi Jules. » Je savais pertinemment que mes chances de pardon étaient minimes, mais il fallait que je sois franche face à lui et au fond je ne recherchais pas à me faire pardonner, car on avait merdé autant lui que moi. « Je lui ai dis que c’était le voisin qui m’avait fournit cette drogue et puis … Ensuite il y a eu tout ça … » Figée devant lui, je le regardais à présent avec des yeux de désolation, larmoyant, pour changer. « Je pensais pas que ça irait aussi loin cette histoire, j’ai pas fais gaffe, je voulais pas vous ... enfin, nous faire du mal comme ça. »

Reprenant ma respiration, je toussotais, me raclant la gorge. ''Alors quand on est en plein milieu de Londres, dans une ruelle enneigée et que je te pardonne sans raison, laisse toi faire et ne pose pas trop de questions car à présent c’est un chemin sans retour qu’on vient d’emprunter.'' avais-je envie de lui dire, mais je ne pouvais pas continuer mon speech, je ne pouvais pas m’enfoncer plus que ce que je venais de faire. « Mais ça ne change rien, t'es quand-même parti comme un voleur, sans rien dire et j’ai l’impression que même tout ça ne change rien à la situation. » Car oui, j’avais l’impression que Jules avait pris sa décision, qu’il ne voudrait plus jamais de moi et que c’était définitivement terminé, comme pour le remuer, comme pour le secouer je tentais une dernière approche, la plus dangereuse de toute, la pire vérité pour un mec comme Jules et puis vu que nous en étions aux révélations choques, il fallait que je lui dise pour Curtis, je laissais donc volontairement un sous-entendu pour qu'il essaye de comprendre sans que je n'ai à balancer son petit frère, d'un pas déterminé, je m’approchais de la fenêtre, m’asseyant au bord de celle-ci, ne le regardant pas, me frottant le bras et fixant l’horizon. « Au pire il me reste Curtis … Il a les mêmes yeux que toi quand il me regarde avec ce désir. » J'avais retourné ma tête vers lui à la fin de cette phrase, je ne pensais pas un mot de ce que je disais, même si je passais pour la putain du coin, je voulais faire réagir Jules, le sortir de sa réserve, peut-être était-ce la phrase de trop ? Celle que je n’aurais pas dû prononcer, je ne sais pas, mais je voulais qu’il réagisse un peu, quitte à tout démolir et moi par la même occasion, car au fond, ce n’était que lui que je voulais et plus personne d’autre, même si Curtis me tournait autour, il ne représentait rien pour moi.
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() message posté Sam 10 Jan 2015 - 19:20 par Invité
Des paroles, des paroles. Peut-on soigner les maux du mondes avec ça ? Peut-on soigner quatre ans d'absence, dix ans de déconnes, dix ans d'amour malsain, de mensonges, de défonce, de sauteries, d'escapades nocturnes ? Peut-être. Quoi qu'il en soit, revenant sur ses dernières paroles, Angie semblait vouloir tenter l'expérience de la thérapie de couple. Parler, obéir à la jumelle qui se mêlait de tout. Jules soupira longuement quand elle lui assura que c'était passage obligatoire, comme à un gosse à qui on demande de faire un exercice de mathématiques. Dépression nerveuse. Ne pouvait-elle pas adopter la technique vieille comme le monde du non-dit, du mensonge par omission et du blabla sans importance ? Cette technique avait bien marché ces dix dernières années pourtant ! Bah non, là, ce soir, il fallait qu'ils parlent. Jules avait-il le choix ? Au pire, il pourrait la laisser parler dans le vide, lui foutre des vents monumentaux jusqu'à ce qu'elle ne se choppe une pneumonie ? Non, il ne pouvait pas. A la moindre occasion il lança un sarcasme à la con du genre "hey t'es pas vierge cocotte". Bah oui, belle observation. C'est ce qu'Angèle fit remarquer d'ailleurs. Jules ne lui accorda qu'un large sourire made by connard. Bah quoi, c'était vrai. Il était bien placé pour le savoir. Comment dire ça poliment ? Il avait été le premier à pénétrer dans son temple sacré, elle lui avait donné les clés de sa ceinture de chasteté. Bon souvenir d'ailleurs. Les yeux de Jules se perdirent dans ses souvenirs, et son large sourire se transforma en un petit sourire en coin, nostalgique presque de cette vieille époque qui semblait tellement loin à présent. Bref. Ce n'était pas l'objet du jour, loin de là. Jules exposa son point de vue. Plus de contact, fais ta vie et je fais la mienne. Comme si c'était possible. Leurs vies étaient entremêlées aussi sûrement que l'étaient des écouteurs dans une poche. Elle l'écoutait, sans broncher. Jules cru même la partie gagnée. Il en était tout autre : Soit t’es devenu pote avec Igor, soit c’est Saphyr qui t’a fait un beau lavage de cerveau. Il roula des yeux, s'avachit d'avantage dans le canapé. Insulte suprême. Igor et Saphyr, même combat, même connards. Ils représentaient l'un et l'autre l'autorité parentale, ceux qui ne comprennent rien, qui ne savent rien. Ces vieux avant l'heure, comme s'ils avaient débarqué sur terre avec une mentalité de papys de cent vingt ans, et encore en moins funky. Ils avaient été les ennemis pendant tout ce temps, ceux de qui on devait se cacher. Combien de fois Jules était passé par la fenêtre pour ne pas réveiller Saphyr ? Combien de voir Angie avait mentit sur l'endroit où elle se rendait pendant qu'elle filait retrouver Jules ? C'était drôle, mais en même temps très chiant. Supporter les mêmes discours moralisateurs, les regards lourds de sens, les engueulades... Et finalement, Igor comme Saphyr avaient eu raison d'eux, de leur relation, de leur amour pas trop défini ni définissable d'ailleurs. N'importe quoi. se sentit donc obligé de dire Jules en secouant la tête, les yeux baissés comme un enfant qui boude. Angie précisa qu'elle préférait que cela vienne de Saphyr, juste parce que l'idée que Jules et son père ne soient devenus amis lui déclenchait une migraine, sans doute. Et puis Saphyr elle avait de l'influence sur Jules. Elle était la grande soeur et elle ne lâchait jamais l'affaire, et puis elle se mêlait de tout. Saphyr, ça avait été la bête noire d'Angèle. Parce que bien que Jules était en total rébellion contre elle, parfois il se rangeait de son côté. Solidarité fraternelle oblige. De plus, l'aînée n'avait aucune mais alors AUCUNE sympathie pour la pseudo-copine de son frère et elle avait été invivable. Jules releva les yeux sur elle, répondit : C'est pas Igor, c'est pas Saphyr,Ça m'a fait... un choc de te revoir comme ça, j'devais être aveugle avant. Oui c'était Angèle finalement qui lui avait ouvert les yeux. Elle et son attitude de l'autre jour. Elle avait incapable de lui reproché quoi que ce soit, soumise puissance dix millions à Jules, à son regard bleu de poète maudit du vingt-et-unième. Elle avait été collée à lui, avait à peine bronché quand elle avait su pourquoi il s'était tiré. Et en parallèle elle avait été complètement déglinguée, brisée, branque... C'était un choc, lui qui avait gardé, pendant ces quatre dernières années, en mémoire la fille parfaite, la poupée de porcelaine. Au final, les souvenirs c'est malléables. Il n'avait gardé qu'une image erronée de la réalité. Le premier souvenir qu'il avait eu d'elle, enfin la première fois où il avait vraiment fait attention à elle. Au lycée, sapée, coiffée et maquillée comme une petite fille modèle. Si jeune, si belle. Lui, posé avec son éternelle bande de bras cassés qu'ils avaient pour potes (à savoir un obèse, un punk enfermé dans un lycée de bien-pensant et un type toujours partant pour tout même les expériences les plus étranges du l'histoire des expériences) contre le muret de la cours de récréation, elle en cercle avec ses copines, posture parfaite, brushing impec', visage d'ange et petite voix fluette. Il l'avait regardé longuement, ne prêtant pas la moindre attention à ce que ses copains lui disaient. Ouais il avait gardé cette image en tête. Et pourtant, elle avait changé du tout au tout, pire que ça même. Et ça lui avait sauté aux yeux trop violemment. Igor, Saphyr... ils n'y étaient pour rien. Même après des années à essayer de lui ouvrir les yeux, ça s'était finalement fait naturellement. Mais elle n'était pas d'accord, ah non pas du tout. A quel moment t’as pas compris que les addictions c’est généralement pour la vie, que tu sois près de moi où non ? A croire que tu comprends pourtant … Jules fixa ce qu'elle montrait. Bong, quelques miettes de coke. Il ne commenta pas, même si au fond il était d'accord avec elle. Elle était une drogue, une drogue dure même. C'est pour ça qu'il était allé la voir le soir du nouvel an. Parce qu'il avait été incapable de ne pas le faire, comme un bâtard. Mais il ne voulait pas l'avoué. Il se cherchait une volonté qu'au final il n'avait jamais eu, mais qu'il voulait avoir. Pour elle. Elle sourit quand il dit ça. Voilà, qu'est-ce qu'il disait ? Elle était là, à espérer et guetter chaque marque d'attention. Il s'en voulu presque d'avoir été sincère, sympa. Faire le connard, peut-être que ça marchait mieux. Il se tut. Mais je suis comme toi Jules Abberline, regarde toi, regarde moi … On est pareil putain, la solitude t’aurais aveuglé ces quatre dernières années ? J’peux pas perdre plus que ce que j’ai perdu ces quatre dernières années, c’est comme ça, personne ne peut se remettre d’un truc pareil, personne. Ca avait un peu l'air d'être des supplications. Elle voulait le retenir, lui retirer l'idée qu'il s'était mis dans la tête tout seul. Elle s'accrochait à lui aussi solidement qu'elle le pouvait avec ses petites mains. Mais Jules restait hors de portée, trop loin, perdu. Déjà qu'il avait trop fumé alors si elle venait foutre le bordel… il se mit les paumes devant les yeux, coudes sur ses genoux. Il réfléchissait, enfin il tentait. Non, non, non. Elle n'était pas comme lui, elle n'était pas une ratée. Elle était parfaite elle, elle était magnifique. Et s'il l'avait entraîné sur une mauvaise pente ça ne faisait pas d'elle la même que lui. Elle n'était qu'une fille amoureuse. Ça lui passerait, ça devait lui passer ! Et d'ailleurs... Jules releva la tête, la regarda. Il avait ce regard inexpressif qu'il avait souvent quand il allait balancer un truc mauvais. C'était quand il coupait cours à ses émotions, affichait sa façade de pauvre type. Et ainsi, il balança : J'ai jamais dit que j'avais été seul. Il accompagna ça de son sourire de con qui lui était propre. Ouais, c'était gratuit celle-là. Méchant. Mais il n'y avait que ça qui marchait sur elle. La raisonner, cela semblait peine perdu. Le pire, c'est que Jules n'avait pas mentit. Enfin, seulement partiellement. Il s'était sentit seul, oh que oui ! Pendant trois ans il avait dans ce qui lui semblait être le no man's land. Et puis il y avait cette blonde, cette fille, ce fauve sortit de la jungle si je puis dire. Elle avait égayé sa vie de loup solitaire. C'était de l'histoire ancienne, si tant est que ça avait été un histoire. Mais pour faire court, oui il disait vrai : il n'avait pas été seul. Et Angèle saurait sans doute ce que ça voulait dire. Parce que les coups d'un soir ça ne comptait pas. Même elle il ne l'avait pas fait compter. Il s'était toujours dis seul, sans personne, sans copine. Aujourd'hui, il semblait le démentir. Et ça, c'était méchant de le faire remarquer à Angèle. Sous-entendre qu'il avait eu une copine, une vraie, une du genre qu'Angie n'avait jamais été pour lui. Sans en dire plus, simplement le supposé et puis détourner le regard. Il se leva même, car Angèle elle s'était rapprochée et qu'il voulait une distance de sécurité, encore. Parce que mine de rien, elle avait raison. On s'en remet pas d'un truc comme ça. Ça vous bouffe une personne des relations de ce genre. Destructrice à souhait, hors de contrôle. Ça vous transperce, vous fusille sur place même. Et puis c'était de plus en plus dur de rester silence, de n'ouvrir la bouche que pour dire des méchancetés, de s'éloigner d'elle. Alors que clairement, il n'avait qu'une envie c'était de... s'installer à côté d'elle, poser sa tête sur ses genoux et se sentir à nouveau bien, se sentir à nouveau à sa place. Ouais, il était à deux doigts de craquer. Et pourtant, le destin à un timing parfait. Car à ce moment même, Angèle décida de passer à table. J’ai l’impression que … Que tu vois rien, réfléchis un peu, s’il te plait. Jules, qui marchait dans son loft vide, s'arrêta une seconde. Il était dos à Angèle et cela valait peut-être mieux. Il craignait ce qu'elle allait dire, et pour l'entraîner à parler lui vite, il lâcha un petit : Ah ouais? vide d'émotion. Mon père n’était jamais à la maison, il ne savait pas qui tu étais, il ne te connaissait même pas, tu crois vraiment qu’il savait ce qu’on faisait dans cette chambre ? Que tu venais le soir ? Qu'on se droguait ? Qu'on ... faisait toutes ces autres choses interdites ? Non, bien sûr que non. Jules restait de dos, il plissa les yeux, essayant de suivre. Hmm, oui jusqu'à il suivait mais il ne comprenait pas où elle venait en venir. Et puis elle se leva d'un bond, Jules se retourna, la regarda faire les cents pas à deux mètres de lui. Il fronça les sourcils inquiets. Ouais, il l'était. Qu'est-ce qu'elle avait tellement de mal à lui dire ? Elle gesticulait, bafouillait, baragouinait quelques souvenirs comme ça lui venait. Et enfin, elle se figea. Elle se mit en face de Jules, le regarda, lui aussi. Je lui ai dis que c’était le voisin qui m’avait fournit cette drogue et puis … Ensuite il y a eu tout ça … La bombe. Jules cligna deux fois des yeux comme pour s'assurer que c'était bien réel. Qu'elle venait bien de dire ça. Mais si, d'ailleurs elle était déjà en train de trouver quelques excuses, comme quoi elle ne savait pas que ça irait aussi loin. Ah ouais ? Parce qu'elle aurait pu s'en douter en ayant un père tout droit sortie d'un film de mafieux russe pendant la guerre froide. De toute façon, c'était trop tard. Parce que Jules n'écoutait déjà plus. Wahou... déclara-t-il, deux de tensions. Et là, il partit plus loin dans le salon, en fait il fit quelques pas jusqu'à sa pipe à eau, son bang et le ramassa d'un mouvement brusque. Et puis il alla jusqu'à sa vieille besace et y sortit son tabac et sa weed, qu'il attrapa de la même façon. Sans un regard pour Angèle il alla se planter à nouveau dans son canapé, risquant l'escarre au cul, rien à foutre. Il posa le tout sur la table basse devant le canapé et commença à préparer sa douille. Mais ça ne change rien, t'es quand-même parti comme un voleur, sans rien dire et j’ai l’impression que même tout ça ne change rien à la situation. Jules se mit à rire. Si, vraiment rire. Bon c'était un rire carrément nerveux, mais il riait quand même et entre deux gloussements énervés il balança : Oh putain, mais va te faire mettre Angélique. Oui, plus délicat : tu meurs ! Mais là il n'avait pas envie de l'entendre lui reprocher tous les maux du monde. Quatre ans. Quatre ans qu'il culpabilisait comme un malade, qu'il se sentait être pire qu'une merde, d'être le dernier des abrutis d'avoir faire ce qu'il avait fait. Quatre ans qu'il se maudissait de l'avoir laissé tomber, qu'il regrettait, qu'il dégustait. Sa tendre, sa jolie petite Angie. Elle n'était pas mieux que lui, au final. Elle avait sans doute raison. Elle était une pourrie, tout comme il l'était. Ne pouvant plus retenir son sentiment de trahison, Jules lâcha la bang et la regarda, durement. Tu m'as balancé à ton père pour sauver ton petit cul d'égoïste ? Oui, bon, Jules parlait vraiment mal quand il était sur les nerfs, fallait le comprendre aussi. Ils étaient une équipe tous les deux, Angie était folle de lui, carrément amoureuse elle le lui disait dix fois par semaine. Ils passaient tous leur temps ensemble, elle était tout pour lui, toutes ses journées il les passait à attendre que ça passe pour enfin aller la voir et... Il n'aurait jamais cru qu'elle le balancerait. Qu'elle préférerait le voir dans la merde plutôt qu'elle. Car là, Igor avait simplement -et encore- forcé les Abberline à décampé mais il aurait aussi très bien pu dire au flic de faire une décente chez eux et Jules se serait retrouver en taule pour trafic... Elle en avait rien eu à foutre. Elle lui avait juste tout foutu sur le dos. Jules la regardait donc, plein de haine pendant une trentaine de secondes. Et puis il recommença la préparation de son bang. Une fois fait, il se laissa tomber contre le dossier du canapé et tira sur la pipe à eau. Longtemps, longtemps, longtemps. Enfin il ferma les yeux, gardant encore la fumée en lui quelques instants, attendant que cela se propage dans tout son corps. Il regardait le plafond, sans trop s'en rendre compte lui aussi avait les yeux brillants. Brillants de larmes qui ne coulaient pas, mais qui étaient là, au coin. Il souffla la fumée, fit quelques cercles, par réflexe. Et il lâcha, plus calme mais pas loin remonté : Et dire que j'ai toujours cru que c'était moi qui te briserais le coeur. Il recommença à rire. De lui, de son ridicule cette fois-ci. Ridicule, stupide, stupide qu'il avait été de croire que rien qu'une fois dans sa vie on le voyait différemment que comme le raté de service. Angie était comme tout le monde, comme Saphyr. Elle avait rejeté la faute sur lui, parce que merde, ce n'était que le zonard des Abberline, le drogué, le fouteur de troubles... Il ferma les yeux. Au même moment où Angèle mentionna Curtis. Mauvaise idée, oula ! Jules n'était pas sûr d'avoir compris, en fait il n'avait même pas du tout capté l'allusion parce que de toute façon, il ne pouvait même pas imaginer ce qu'elle voulait dire, même pas dans la 12 milliardième dimension. Cependant, il réagit quand même. Ouvrit les yeux et la regarda, agressif. Il était comme ça dès qu'on parlait de Curtis, trop protecteur, trop sur les gardes. J'peux savoir ce que viens foutre mon frère dans la conversation? Ooh non Jules, mieux vaut ne pas savoir.
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() message posté Sam 10 Jan 2015 - 19:30 par Invité
Il avait très certainement raison, je disais des conneries à propos de l’éventuelle amitié entre mon père et Jules, il avait roulé les yeux au ciel, lançant un petit ''n’importe quoi'', c’est vrais que c’était n’importe quoi, c’était même inimaginable, mais je faisais ça pour pouvoir savoir en quel honneur il s’était transformé en une espèce de personne presque … Bien, enfin je veux dire par là, il me fuyait pour mon bien, dû moins il essayait et c’est ce que je ressentais, ce que je ne pouvais pas ressentir par-contre c’était s’il faisait ça car il en avait réellement envie et que l’idée de construire une seconde relation avec moi ne lui disait plus rien où s’il faisait ça par simple bien pour moi-même sans en penser un mot, pour le moment j’étais encore dans une profonde interrogation face à ça, face à lui, je laisserais donc faire les choses et voir comment cela tournerait, il allait bien finir par craquer au bout d’un moment non ? Non, bien sur que non, la phrase qu’il venait de lâcher résonnait en moi très clairement. « C'est pas Igor, c'est pas Saphyr c'est toi. Ça m'a fait... un choc de te revoir comme ça, j'devais être aveugle avant. » Ma tête faisait des va et vient de droite à gauche, et mes yeux lui disait ''pauvre type’’ une nouvelle fois, car c’est ce qu’il était en ce moment, ce qu’il représentait pour moi, là façon avec laquelle il me parlait, avec laquelle il interprétait les choses m’énervait au plus haut point, mais j’avais cette capacité folle de ne pas faire transparaitre cette émotion, cette colère, que je rangeais au plus profond de mon être, car comme une pacifiste ou une hippie des années soixante, je considérais que rien n’allais s’arranger par la violence, autant physique que de la façon avec laquelle nous utilisions nos mots pour blesser l’adversaire. Bien évidemment à ce jeu parfois le vase se remplissait trop vite, je pouvais avoir la force de contenir ma haine et mon énervement et non pas seulement pour préserver cette image de fille sage et fragile que je suis, mais lorsque la coupe était pleine, je pouvais exploser, me transformer en une espèce de rage en fusion et tout casser sur mon passage, pour le moment je me contenais, je n’allais pas m’abaisser à son niveau, pas encore du moins. « J’ai toujours été comme ça, comme toi tu l'as voulu, j’ai pas changé, c’est toi qui a changé. » Comme s’il nous fallait un fautif, je le désignais lui, responsable de tout ce qu’il se passait en ce moment et en quelques sortes c’était vrai. C’était lui qui ne voulait pas clore cette histoire et faire en sorte de recommencer comme si de rien n’était, même si je peux concevoir que ce que j’allais m’apprêter à lui dire n’allait pas arranger mon cas, j’espérais qu’il prendrait quand-même -un peu- bien la chose, mais c’était peine perdue, je connaissais Jules et sa rancune légendaire. Il n’y a qu’à voir, cette histoire vieille comme le monde entre son pote Loris, le punk avec qui il trainait, ce gars l’avait balancé au prof pour les clopes retrouvées dans les couloirs de l’école, à l’époque Jules s’était retrouvé à devoir rester tous les soirs après les cours pour aider le concierge, c’était une punition comme une autre et pourtant depuis, ils n’étaient plus amis, Jules s’était même vengé en rependant la fausse rumeur qu’il était gay, après quoi, Loris avait disparu de la surface de la planète, il n’était plus revenu en cours du jour au lendemain, certains disaient qu’il était en dépression, d’autre mort … Tout ce que je pouvais dire c’est que l’expression ''la vengeance est un plat qui se mange froid.'' avait été invité par Jules lui-même, il avait besoin de se venger de tout ceux qui lui fraisent du mal et il leur rendait bien. Il n’y qu’à voir avec Saphyr, lorsqu’il est en sa présence il se rend encore plus minable qu’il ne l’est déjà, il fume encore plus qu’il ne fume déjà et multiplie toutes ces mauvaises choses qu’il fait par dix, dix millions même, je savais d’ores et déjà que ce qui allait sortir de ma bouche n’allait pas lui plaire et que dans son cerveau il allait trouver –peut-être- des stratagèmes pour me faire manger la poussière.

Je m’étais donc rapproché de lui, sur ce canapé, lui disant que j’étais comme lui, que nous étions pareil, comme pour renforcer ou soutenir ce que je venais de dire plus tôt, car en fin de compte il m’avait modelé de la façon qu’il avait voulu, j’étais devenue sa chose, complètement et entièrement dévouée à lui, car l’amour ça rend totalement aveugle et stupide, je faisais tout ce qu’il me disait tout ce qu’il voulait et en ce moment même il me reprochait tout ça maintenant, alors que toutes ces années il ne s’était jamais pleins de ça. Je le regardais, avec mes grands yeux vides, mes yeux de chien battu, comme pour le supplier de se réveiller. « J'ai jamais dit que j'avais été seul. » Une nouvelle fois, il m’achevait, c’est comme quand tu essayes de remonter la pente et que quelqu’un te tire par la cheville, histoire de te montrer que tu peux toujours essayer mais tu n’y arriveras pas. Ce que je n’avais jamais réussi à faire ces dix dernière années, c’était être la petite amie officielle de Jules Abberline, oui, on était toujours fourrés ensemble, oui, on faisait tout, absolument TOUT ensemble, mais jamais il ne m’avait dit que je représentais pour lui sa petite amie, j’étais simplement son amie, et encore … Lorsque nous étions avec nos amis, il n’y avait aucune marque d’affection de sa part envers moi, car c’était le rebelle le plus solitaire de notre bande et pourtant je ne faisais que rire au fond de moi, car je savais pertinemment que seul avec moi il était un gentil petit agneau. Je ne disais rien, encaissant la chose comme elle venait, car à l’époque je n’avais pas mon mot à dire sur la situation, je faisais avec et c’était la seule façon de le garder près de moi, j’avais entretenu et accepté cette relation malsaine entre lui et moi et parfois je me dis que si j’avais réagis autrement, si je n’étais pas restée cette petite poupée de chiffon soumise, aujourd’hui nous n’en serions pas là. Mon caractère, à l’époque, n’étais pas assez fort pour lui tenir tête, il m’intimidait lui et son grand corps, sa façon d’être et son omniprésence dans la bande, c’était un peu le chef du groupe et ça aurait été une mauvaise idée de lui tenir tête, autant venant de moi que d’un autre. « Pourtant je ne vois personne dans cette pièce. » Comme pour lui faire remarquer une nouvelle fois qu’il était seul, qu’il n’avait personne, je n’avais pas le droit à l’erreur avec lui, dû moins en ce moment car je savais qu’à la moindre minute de faiblesse ou d’inattention il en profiterait pour me bouffer, pour me montrer à quel point il était plus fort que moi et qu’il avait de l’emprise sur ma personne, j’étais un peu la Amy Winhouse et lui le Blake Fielder. Au fond de moi, mon petite cœur venait de se briser en morceaux et j’essayais au maximum de retenir mes larmes, car je le connaissais et je savais que s’il disait ça c’est qu’il parlait d’une éventuelle relation avec un fille, avec un autre que moi, peut-être même sa première relation, car il ne comptait pas ses coups d’un soir. C’est comme ça qu’il me cataloguait, le coup d’un soir de longue durée et il disait toujours qu’il n’était pas fait pour être en couple, ce qu’il me disait aujourd’hui prouvait donc le contraire, prouvait qu’il avait changé et que peut-être il s’était rangé, résigné à entreprendre une vie normale, avec une fille et de l’amour et que celle-ci n’était pas moi du moins c’est ainsi que mon cerveau interprétait la chose et pourtant j’avais encore la force de me battre pour le récupérer, mais je commençais à venir à bout de ma force, perdant espoir.

Assise sur le canapé, je le voyais se relever, il me fuyait très clairement, il fuyait la proximité que j’essayais d’installer entre lui et moi, je le regardais se promener dans son appartement comme à la recherche de quelque chose, c’est bon, j’étais prête à lui dire ce qui me brulait les lèvres depuis longtemps. Je commençais par une introduction, très brève, pour ne pas lui balancer la chose tout de suite. « Ah ouais ? » Très bien, il m’écoutait, je savais que j’avais toute son attention, je pouvais donc commencer mon discourt, la chose que je n’avais pas envie de dire, mais il le fallait, car ces quartes dernière années ce mensonge m’avaient bouffé la vie. Je disais donc que mon père ne savait même pas qui il était, il restait bloqué, dos à moi, m’écoutant visiblement, car il avait arrêté tout ses faits et gestes, comme s’il se concentrait sur ce que je disais et puis comme pour finir ce que j’allais dire je m’étais levée, ne pouvant pas rester un instant de plus assise, les mains soutenant ma tête, il me fixait dans les yeux et j’avais … Peur. « Wahou … » Je venais donc de lui dire ce que j’avais lourdement caché ces dernières années, je ne m’attendais pas à une réaction aussi … calme, venant de lui, comme pour oublier il avait attrapé son bong et tout le reste de son attirail pour se mettre la tête à l’envers, je le regardais et puis, comme pour trouver une excuse, je lui disais que ça ne changerait rien de toute manière. Le regardant préparer son bong, je pouvais sentir son énervement monter en lui, comme quoi il était apparemment bien trop calme. « Oh putain, mais va te faire mettre Angélique, tu m'as balancé à ton père pour sauver ton petit cul d'égoïste ? » J’avais serré les poings et grognée, avec une folle envie j’aurais aimé lui sauter dessus pour lui casser la tête, lui crier d’arrêter de m’appeler comme ça, car la seule personne qui m’appelait ainsi se prénommait Igor et je n’aimais pas la façon avec laquelle Jules le faisait, car j’avais un peu plus d’amour pour Jules que pour mon propre père et je voyais Igor à travers Jules lorsque le prénom Angélique sortait de sa bouche. Je ne réagissais donc pas à ce qu’il venait de dire, même si j’avais envie de crier de lui dire de cesser de m’appeler ainsi, mais apparemment il n’avait pas fini, je pouvais sentir dans sa voix et voir dans ses yeux une réelle haine envers moi. C’est vrais, il aurait pu se retrouver en taule ou même mort, car mon père avait des relations un peu partout dans le monde, mais sur le coup je n’avais pas réfléchis, j’avais dis la première chose qu’il me passait par la tête, je le regardais, toujours debout face à moi. « Crois ce qui t’aidera à mieux dormir la nuit. » laissant échapper un rire sarcastique « J’vais pas me mettre à genoux pour ta belle gueule. » Et bim, comme lui j’optais le sarcasme, ne répondant à aucune de ses questions, s’il croyait que je ne pensais qu’à moi en ce moment là, il avait totalement tord, car si c’était réellement le cas je ne serais pas restée durant ces quatre années à espérer son retour, ne laissant aucun garçon m’approcher, mais ça, il ne le savait pas et je n’avais pas l’intention de lui dire, car si lui avait essayé un semblant de nouvelle vie sans moi, il en était tout autre pour ma personne, je ne vivais plus sans sa présence, très mignon ouais, ouais, très vrais surtout, c’était horrible à dire, mais j’était totalement dépendante de cet idiot fini.

« Et dire que j'ai toujours cru que c'était moi qui te briserais le coeur. » Je m’étais retourné, voulant me diriger vers la fenêtre, mais ce qu’il venait de dire, ne faisait qu’alimenter mon mécontentement, je ne voulais pas qu’il, ait une mauvaise image de moi, car tout ce qu’il pensait en ce moment à propos de moi c’était totalement faux. « Pour que je puisse briser ton cœur il faudrait que tu en aies un. » Soupirant, je le regardais, fermer les yeux tenant son bong entre ses mains, inhalant la drogue qui se propageait –gentiment, mais sûrement- dans son corps, je m’approchais de la table, la repoussant et balançant le bong parterre, à défaut de briser son cœur, je brisais son bong en verre. « Contrairement à toi, je n’ai pas refais ma vie avec une autre, car je suis bien plus lucide que toi, je … J’peux pas t’oublier c’est comme ça et même avec ton attitude de connard et tes fausses croyances vis à vis de moi, je … » Avec une once de jalouse, j’avais prononcé le début de ma phrase, je lui en voulais d’avoir pu en fréquenter une autre que moi et puis ne finissant pas ma phrase, je le regardais la tristesse aux yeux, bougeant ma tête de droite à gauche, me dirigeant donc vers la fenêtre, évitant au maximum les éclats de verre parterre, finissant par l’achever en parlant de Curtis. Je savais très bien qu’il portait un amour sans limite à son petit frère et qu’il était un peu le Saphyr de Curtis, mais en moins Saphyr quand-même. « J'peux savoir ce que viens foutre mon frère dans la conversation ? » Je rigolais, nerveusement, comme lui tout à l’heure parce que je savais très bien que ce que je venais de lui avouer un peu plus tôt n’était rien, en rien comparable à ce que j’allais lui dire à présent, je retournais ma tête vers lui. « Puisqu'on est dans les confidences … » Je me relevais du bord de cette fenêtre, m’approchant du salon, évitant une nouvelle fois les débris de verre, allant m’asseoir près de lui, posant ma main sur son menton que je retournais vers moi afin qu’il puisse bien me regarder dans les yeux. « Regarde moi bien, t’auras une bonne raison de me haïr cette fois. » Comme si je cherchais à l’énerver, poussant la provocation à son summum, si les supplications ne marchaient pas avec lui, peut-être que je devais arrêter là et le laisser tomber, pour de bon cette fois, je ne pouvais pas donner plus, je ne pouvais pas le supplier plus, je touchais donc à son point le plus faible. « Curtis … Il m’a écrit presque tous les jours durant ces quatre ans. » Sortant mon portable de ma poche, je le mit entre les mains de Jules, de force. « Regarde, lis, lis à quel point son … Son amour pour moi était milles fois plus présent que le tien pour moi, enfin s’il y’en a eu un jour … » Laissant une larme couler que j’essuyais très rapidement, par fierté face à un Jules aussi dur et froid que le marbre, je me levais, me dirigeant le plus loin possible de lui, direction mon sac, duquel je sortais mon petit sachet magique. « Je n’ai jamais répondu, parce que ce n’était pas à lui de m’écrire ça, c’était à toi, à toi seul. » Ce que je venais de dire sonnait comme une espèce de déclaration, ou une marque de respect envers Jules, car si je n’avais jamais répondu à ces messages c’est car je n’en voyais pas un autre dans ma vie et que j’avais beaucoup trop de respect pour Jules pour toucher à son frère. J’étais à présent dans la cuisine, me versant de l’eau dans un de ces verres en plastique sorti tout droit d’une fontaine à eau. « Ton petit monde s'écroule, alors si tu veux continuer à nier à faire l’aveugle, c’est sans moi. » Avalant la petite pilule que je sortais de mon sachet magique, je le regardais, laissant les larmes couler contre ma volonté, car je venais de le ‘’quitter’’ enfin façon de parler, je venais de faire ce que je n’avais jamais osée faire auparavant, lui tenir tête. Et je me rendais compte de la gravité de la situation à l’heure actuelle, dans le jeu malsain dans lequel nous étions tombés et si il avait raison ? S’il fallait laisser tomber en fin de compter et tourner la page, difficilement, mais tourner la page la plus compliquée du livre le plus illisible de l’univers.
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