Appel de Julian Fitzgerald à Elliana Hawkins

“A wimoweh – A wimoweh. In the jungle, the mighty jungle, the cat sleeps tonight. A weee ehhh.”✻ Je trainais des pieds dans le salon à la recherche d’une occupation. Ellie n’était pas encore rentrée du boulot, et Kerry s’amusait à flâner en ville pendant des heures exprès !  Elle jubilait à l’idée de me laisser en tête avec son Freakin’ chat. Je fis la moue en m’installant sur le canapé, quand la bête surgit de nulle part se frottant  à mes cuisses d’un air mesquin. Je fis un mouvement de recul avant me redresser en la pointant du doigt.« Casses-toi boule de poil ! » Râlai-je, avant de faire des mouvements aléatoires dans l'air pour l’éloigner de moi. Peine perdue, cette chose était collante ! Je grimaçai en sortant mon téléphone – Ellie allait me le payer ! Elle avait dit que Kerry habiterait avec nous, pas que Kerry avait un chat ! Je donnais un coup de pied dans le vide, et Opale alla se réfugier dans la chambre de ma meilleure amie. Un sourire carnassier se traça sur mon visage.

_ Allo blondie !  Hurlai-je presque, juste pour le plaisir de bourdonner contre son tympan. Je me ballade  tranquille chez nous et devine quoi ? Opale est entrain de faire popo sur ton lit! Attends je te met en hautparleur, il faut que je fasse ma super danse de la victoire.  Je m’exécutai en bougeant les épaules au rythme d’une musique imaginaire.  A wimoweh – A wimoweh. In the jungle, the mighty jungle, the cat sleeps tonight. A weee ehhh.   Karma is a bitch, bitch!

Je sortais à peine de mon premier jour de boulot de l'année. C'était aussi le premier jour de boulot depuis mon agression, je devais me ménager et j'avais été quasiment toute la journée à côté de mes pompes. J'aurai peut-être du accepter une autre semaine de plus de congé et rester à l'appartement. Mais ca aurait impliqué de voir Julian beaucoup plus souvent. Et Julian est comme un petit chiot, dès qu'il est trop longtemps tout seul, il excite et fait n'importe quoi. Et puis je savais qu'il m'en voulait toujours un peu pour l'histoire de Robin et Annabelle. Sans parler de Robin qui ne nous parlait plus depuis le bal, là où tout avait basculé. Je rangea mes baskets dans mon sac et remis mes bottes bien chaudes. Les hivers londoniens étaient les pire de tous. J'enroula mon écharpe autour et sentie mon portable vibrait au creux de ma poche. Je le sortis et vis l'identité de Julien s'affichait. Tiens  en parlant de ce petit chiot excité...

« Allo blondie ! » L'entends-je hurlait dans mon oreille. Aoutch. Merci Jules de me perçer les tympans à chaque fois. «   Hello Julian ! Toujours un plaisir d'entendre ta douce voix me criait les oreilles ! Que me vaut le plaisir?! » répliquais-je sur un ton tout aussi enjoué que le sien. J'essayais de ne pas trop crier, j'étais en pleine rue et on allait me prendre pour une folle. Remarque avec mon (second) meilleur ami à l'autre bout du fil, ça allait bientôt être le cas. Je ne savais pas ce qu'il m'avait réservé mais son ton excité ne me réservait rien de bon. « Je me ballade  tranquille chez nous et devine quoi ? Opale est entrain de faire popo sur ton lit! Attends je te met en hautparleur, il faut que je fasse ma super danse de la victoire. » « Quoi ?? » m'exclamai-ja abasourdie.  Noooon. Il se foutait de moi pas vrai. La dernière fois que le chat de Kerry avait ses besoins autre part que dans sa litière, l'odeur avait mis des jour à s'estompait. « Tu déconnes là? Arreeeeete de danser je t'entends te dandiner au bout du fil ! » répliquai-je vexée. J'héla un taxi pour rentrer il était hors de question que je rentre en métro et mettre trois heures avant de découvrir s'il mentait ou non.  «  Karma is a bitch, bitch!  » J'ouvris la bouche vexée de ce qu'il venait de me dire. Parfois, j'en venais à penser que Julian n'avait pas plus de cinq ans dans sa tête. Et encore j'étais généreuse. Il faisait la guerre à un petit chat, mais où va le monde!

« De un, tu sors de ma chambre tout de suite. De deux, Opale ne ferait jamais ça dans ma chambre pas avec tout les huiles essentielles  d'agrumes que j'ai aspergé dans ma chambre. De trois, vérifie du côté de tes dernier articles.. je crois qu'elle les a pas trouvé très bon. Et quatre, you're the bitch. bitch. »débitai-je avec un débit de paroles impressionnant. Un taxi  s'arreta devant moi et je monta dedans donnant l'adresse de notre appartement.  « Tu as de la chance Fitz, je suis en chemin !» dis-je en remettant le combiné contre mon oreille.

“A wimoweh – A wimoweh. In the jungle, the mighty jungle, the cat sleeps tonight. A weee ehhh.”✻ Je gigotais dans tous les sens, animé par une frénésie étrange. C’était la première fois depuis ma naissance que je me sentais aussi loin de Robin – pourtant nous avions dû nous séparer à cause des études ou des voyages de mon père. J’avais l’impression d’avoir failli à mon devoir de meilleur ami, et la culpabilité ne tarissait jamais. Je pris une grande inspiration, en me cachant derrière une bonne humeur sur jouée. Bizarrement, la tristesse m’avait rapproché encore plus d’Ellie. Nous étions deux à subir les sentences de ce même crime. Je roulai des yeux en claquant les doigts dans un rythme irrégulier avant d’éclater de rire. Sa voix gémissante raisonnant de l’autre bout du fil ; elle ne semblait pas très enthousiaste à l’idée de nettoyer les fèces d’Opale. « Quoi ?? Tu déconnes là? Arreeeeete de danser je t'entends te dandiner au bout du fil ! » Je m’arrêtai net, avant de réaliser qu’elle n’était pas là pour m’embêter avec ses coups de poings miniatures. « Tu rêves ! » Je me mis à frictionner mes mains contre le micro du téléphone. « Je bouge comme je veux, stop me if you can. »

J’entendis le vent siffler dans la rue, et les voitures klaxonner. Elle était certainement déjà en route vers l’appartement. «De un, tu sors de ma chambre tout de suite. De deux, Opale ne ferait jamais ça dans ma chambre pas avec tout les huiles essentielles d'agrumes que j'ai aspergé dans ma chambre. De trois, vérifie du côté de tes dernier articles.. je crois qu'elle les a pas trouvé très bon. Et quatre, you're the bitch. bitch.» Je levais les yeux au ciel – mais c’est qu’elle se défendait ! Je fis la moue. « Je suis une bitch plus attirante que tu ne le seras jamais, Madame ! » M’offusquai-je. «Tu as de la chance Fitz, je suis en chemin !.» Tu parles d’une chance ! Je secouais la tête frénétiquement en longeant le couloir attenant à la salle de bain. « De un je ne suis pas dans ta chambre, j’y vais jamais ça pue le détergeant. De deux, Opale fait bien pire que popo sur ton lit, elle a vomit dans le salon et ça c’est vrai. Je crois que ta crème hydratante n’est pas comestible pourtant je l’avais prévenu en la mettant dans sa gamelle. Et je garde mes articles sous scellé … MERDE ELLIE ! » M’exclamai-je en réalisant qu’elle avait forcé mon tiroir. « Tu as vraiment foutu mes papiers dans la litière … » Grommelai-je en prenant sa bouteille de champoing à la volée. « Je vais faire ma lessive, je me demande quel produit utiliser … »

Le paysage urbain de Londres défilait devant mes yeux. J'adorais cette ville et j'étais reconnaissante d'avoir la chance d'y être née et d'avoir pu y vivre quasiment tout au long de ma vie.  Je pouffai de rire entendant mon meilleur ami au téléphone. Julian était fou et je l'adorais plus que tôt. Il était mon confident, mon roc, il me supportait tout le temps malgré mes sautes d'humeurs et moi j'écoutais chacune de ces aventures et surtout ces mésaventures et je ne l'avais jamais jugé. Il pouvait compter sur moi et moi sur lui. C'était comme ça entre nous. « Je bouge comme je veux, stop me if you can. »  Je ris à gorge déployée dans la taxi, imaginant sans problème Julian et ses dandinations absurdes. Quel enfant.. « J'aimerai tellement pouvoir te filmer ! Tu as quel âge déjà rappelle moi? Mhh six ou sept, je suis pas certaine.. » répliquai-je, lui lançant une de mes piques habituelles. Nous étions peut-être plus des adolescents mais de temps en temps, nous étions bien pire que deux gamins.

« Je suis une bitch plus attirante que tu ne le seras jamais, Madame ! » me dit-il, visiblement offusqué. C'était la meilleure celle-là. Ce petit blond ne manquait vraiment pas d'air. Au fond de moi j'espérais quand même que le chat de Kerry n'avait pas fait ses besoins dans ma chambre, tout nettoyé de nouveau serait l'horreur. Et je n'avais pas du tout envie de faire ça ce soir. J'avais simplement envie de rentrer à la maison et m'affalait dans mon canapé et ne rien faire. rien du tout. « Ca c'est vraiment ce que tu crois Fitzgerald. Tu devrais entendre ce que dise des ex de toi.. C'est pas tout rose. » ris-je penchant ma tête vers la fenêtre. Les voitures s'accumulaient dans la rue et j'étais maintenant coincée dans les bouchons. J'allais surement en avoir pour plus de vingt minutes avant de rentrer à la maison. Je soupira doucement, fatiguée d'avance par ce contre temps.

« De un je ne suis pas dans ta chambre, j’y vais jamais ça pue le détergeant. De deux, Opale fait bien pire que popo sur ton lit, elle a vomit dans le salon et ça c’est vrai. Je crois que ta crème hydratante n’est pas comestible pourtant je l’avais prévenu en la mettant dans sa gamelle. » Saleté de petit chat, pensais-je en levant les yeux aux ciels. il Elle était mignonne et câline, mais elle était aussi indomptable que ma cousine Kerry. Comme quoi, l'animal n'est jamais bien loin de son maître. « Oh, crap. Kerry nettoiera en rentrant... où je le ferais si je rentre avant. Et crap Julian, pas ma crème hydratante, est ce que tu sais combien ça coute ça! » Râlais-je, un peu sur les nerfs. Apparemment c'tait de bonne guerre quoi que l'on puisse en dire. Je connaissais l'aversion de Julian pour les animaux autre que les chiens et puis, je m'étais arrangée avec mon adorable cousine pour qu'on s'alterne pour le nettoyage de litière et des bêtises d'Opale.

Et je garde mes articles sous scellé …» « Tu es vraiment sur de ça? » le coupai-je, sur un ton mystérieux. Julian mettait ses articles dans le tiroir de son bureau mais il cachait la clé juste à proximité. Je n'avais pas mis plus de deux minutes pour la trouver et piqué discrètement ces deux derniers papiers. Ca avait si facile. « MERDE ELLIE !Tu as vraiment foutu mes papiers dans la litière …  » Je ris sans pouvoir m'arrêter. Tellement, tellement facile. Bien évidemment je n'avais pas mis ses articles dans la litière, seulement des photocopies, les vrais étaient rangés dans un dossier dans la buanderie. Endroit où Julian ne mettait jamais les pieds. Il m'était impossible de m'arrêter de dire. J'imaginais tellement sa tête de petit chiot perdu et blasé car ces articles n'étaient plus à leur place initiale.


« Je vais faire ma lessive, je me demande quel produit utiliser …» Mon sourire se tordit un peu, me demandant s'il plaisantait ou non. Et puis je réfléchis. Julian + lessive n'était pas une opération gagnante. Et il verrait forcément que ses articles étaient cachés près de l'adoucissant. Et la dernière fois que Jules avait mis une machine, elle avait tout bonnement faillie explosé... « Est ce que tu oserais? Comme ci tu savais mettre une machine... Evite de mettre ton linge dans le lave-vaisselle, ça laverait pas correctement! » Mon ton était celui d'une  un peu personne outrée et taquine. Une part de moi avait peur qu'il le fasse vraiment.. Dieu sait ce dont était capable ce petit écossais de malheur. Les klaxons et les bouchons s'intensifier et je jeta un oeil à ma montre, qui donnait aussi la date. Mon ton léger devint un peu plus sérieux, et je pris une grande inspiration.« Je risque de rentrer un peu plus tard que prévu, il y a un peu de bouchons... et est ce que tu as vu la date d'aujourd'hui, on est le 7. Est ce que tu as parlé à Robin?  »

“A wimoweh – A wimoweh. In the jungle, the mighty jungle, the cat sleeps tonight. A weee ehhh.”✻ Je me cachais derrière mon insouciance d’enfant pour dissimuler mon humeur maussade. Depuis la rupture avec Athéna, je me réfugiais plus souvent dans l’appartement avec Elliana – au bout de quelques jours cela me semblait presque dérisoire de garder mon studio à Hammersmith alors j’avais fini par le lâcher. Je m’enfonçais sur le canapé avant de me relever. Opale ronronnait à mon oreille comme une bête curieuse. Je détestais ce sentiment d’être épié. Je fis la moue en secouant mon téléphone dans tous les sens. J'aimerai tellement pouvoir te filmer ! Tu as quel âge déjà rappelle moi? Mhh six ou sept, je suis pas certaine.. » Minauda-t-elle à l’autre bout du fil. Sa voix s’élevait dans l’ambiance monotone afin de secouer ma solitude. Je souris d’un air taquin. « J’ai l’âge de détester les chats, non mais quelle plaie – je te promets, je fais pas semblant Opale est une créature du mal. Ses yeux brillent comme si elle faisait partie d’une conspiration contre la race humaine. Bientôt, ce sera les chats au pouvoir et on sera leur esclaves tu verras ! » J’avais toute une théorie là-dessus. Je balayai l’air d’un revers de la main avant de me redresser dans ma démarche. «Ca c'est vraiment ce que tu crois Fitzgerald. Tu devrais entendre ce que dise des ex de toi.. C'est pas tout rose.» J’écarquillai les yeux avant de me raidir, mais c’est qu’elle sortait les vieux dossiers. « Elles ont la haine c’est tout tsss ! » Me défendis-je. « Comment oses-tu fripouille , je vais te déshériter et tu vivras pauvre pour toujours. » J’entendis la voiture démarrer. Elle devait être dans le taxi. « Tu arrives bientôt ? » M’exclamai-je.

«Oh, crap. Kerry nettoiera en rentrant... où je le ferais si je rentre avant. Et crap Julian, pas ma crème hydratante, est ce que tu sais combien ça coute ça! » S’énerva-t-elle mais je m’en fichais. Cela m’amusait encore plus. Je pouffai de rire. « On va rester dans le vomis sous prétexte de Kerryboo est pas là ? Je pense que tu devrais prendre tes responsabilités et nettoyer … Ta crème pue la citronnelle, on dirait un potager pourri. Tu devrais me remercier. »

Je réalisais qu’elle avait forcé mon tiroir à articles. Bien sûr, elle n’était pas assez inconsciente pour tout mettre dans la litière. Elle avait certainement des copies quelques part. Enfin j’espérais, parce que j’avais été assez irréfléchi pour mettre tout son pot de crème dans la gamelle du chat. J’arquai un sourcil. «Est ce que tu oserais? Comme ci tu savais mettre une machine... Evite de mettre ton linge dans le lave-vaisselle, ça laverait pas correctement! » Se moqua-t-elle. « C’est toi qui râle sur twitter parce que je te demande de faire ma lessive ! Décide toi. » Je jetai un coup d’œil dans la salle de bain avant de saisir son gel douche aux fruits de la passion. «Je risque de rentrer un peu plus tard que prévu, il y a un peu de bouchons... et est ce que tu as vu la date d'aujourd'hui, on est le 7. Est ce que tu as parlé à Robin? » Demanda-t-elle tout à coup, me sortant de ma torpeur. Je déglutis en reposant la bouteille. Je n’avais tout à coup plus envie de m’amuser. « J’ai envoyé un texto tout à l’heure. Il n’a toujours pas envie d’en parler ou de nous voir. Je sais qu’il en veut plus à Ana mais on a notre part du gâteau. » Je marquai un silence en reprenant mon sérieux. « Il passe son anniversaire tout seul ... » Soupirai-je.