"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici trapped / angie & jules - Page 2 2979874845 trapped / angie & jules - Page 2 1973890357
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() message posté Sam 10 Jan 2015 - 19:41 par Invité
Si Jules avait changé en quatre ans? Peut-être. En même temps pas mal de choses avaient changés dans sa vie. Tout d'abord, il avait changé de ville, puis Saphyr avait rencontré l'âme sœur et avait quitté le foyer pour vivre avec lui. Cela avait éclaté la fratrie, enfin géographiquement parlant. Chacun avait pris son appartement, excepté les garçons qui avaient opté pour une coloc. Saphyr s'était mariée. Noah était tombé malade, puis mort. Johanna avait plié bagage. Jules avait été en couple, bon pendant seulement six mois mais c'était une grande première pour lui en tout cas. Il avait commencé à écrire ses propres musiques, à les jouer devant un public. Oui, il avait changé en quatre ans. Il était passé de l'ado attardé, à l'adulte paumé. Alors oui, il avait sans doute changé. Mais Angèle aussi. Peut-être qu'il l'avait déjà changé auparavant, rien qu'en entrant dans sa vie, mais elle avait complètement métamorphosé lorsqu'il était sortie de sa vie. Car si elle se défonçait bien avant cela, maintenant ce n'était plus pareil. Elle était triste, mélancolique. En elle, ça semblait être le bordel. Alors peut-être qu'au final, la bonne réponse était simplement qu'ils avaient changé, et l'un et l'autre. Et on pouvait le comprendre très clairement ce soir. Car le jeu de la thérapie de couple prenait une tout autre tournure. Il y avait de nouvelles règles : se faire le plus de mal possible. Tous deux semblaient avoir de la rancœur en réserve et cela faisait depuis le début de la conversation qu'ils se balançaient à la figure leur douleur respective. Voilà pourquoi Jules, ignorait toutes leurs règles d'avant (vous vous souvenez de la sorte de contrat qu'ils avaient passé, stipulant qu'aucun des deux ne devaient mentionner leurs histoires parallèles avec d'autres personnes ?) et bien Jules ignora ceci et balança, par simple plaisir de la faire chier, qu'il n'avait pas été seul durant quatre ans. Enfin, pour être précis il l'avait été pendant trois ans, les trois premières années où il avait enchaîné les coups d'un soir, se complaisant dans ces relations dénuées de sentiments. Et puis il avait rencontré cette fille, cette blonde. Une amie, devenue une petite amie. Une vraie relation. Ce n'était pas pour autant qu'il l'avait aimé. Il l'avait apprécié en tout cas. Il avait apprécié qu'elle arrive dans sa vie comme le printemps, le sortant d'un hiver qui avait duré une éternité. Mais ça n'avait pas été suffisant, pas pour elle en tout cas et elle était partie. Balancer cela à Angie, c'était de la torture pure et simple. Et cela eu son petit effet. Bien qu'elle fût raide et froide comme un glaçon, Jules percevait très bien ce qui se cachait derrière cette façade. Elle essayait de tenir le coup, de paraître forte. Mais de qui se moquait-elle ? Il n'y avait pas plus fragile qu'elle. Elle était de porcelaine cette fille. Peu importe la dose de médoc qu'elle prenait aujourd'hui, elle ne savait toujours pas mentir, ni encaisser les coups. Pourtant je ne vois personne dans cette pièce. Essaya-t-elle de faire remarquer de sa voix la plus rude qu'elle avait en stock. Jules haussa les épaules en gardant un air suspect. Du genre, ouais, mais peut-être qu'elle est juste en train de préparer ses affaires avant de me rejoindre sur Londres, peut-être qu'elle est à Londres mais qu'on ne vit pas ensemble, peut-être que... Après tout, l'imagination d'Angèle, bien fertile -Jules en était persuadé- pouvait bien vagabonder. Elle avait sans doute l'habitude d'être dans le flou, dans la peur avec lui. Il ne disait rien, laissait supposer, il voulait la faire mariner comme un pot-au-feu (je n'ai absolument aucune idée de s'il faut laisser mariner un pot-au-feu, j'ai dit ceci au hasard, mais vous avez saisi l'idée.) Mais si Jules pensait avoir le dessus sur ce coup-là, il était bien loin de la vérité. Car oui, il avait ses petits secrets mais Angèle, quant à elle, avait carrément un coffre-fort secret. Elle commença par les vrais raisons qui avait poussé Igor à proposer ce marché. Le pourquoi du comment. Jules était complètement deux de tensions. Il n'arrivait pas à accepter cela. Qu'elle ait pu se défiler comme cela. Jules n'aurait pas pu faire un truc pareil. Il l'aurait défendu contre monts et marées, il aurait préféré prendre tout sur lui pour lui éviter les emmerdes. Car s'il n'avait jamais été à faire des effusions en public -ou en privé- il avait déjà démontré qu'il tenait à elle. Peut-être pas assez en fin de compte. Car Angèle semblait en avoir marre, marre de cet amour qui semblait à sens unique et cette fois, elle ne répondait que par sarcasmes et méchancetés, enfin, si on pouvait dire qu'elle répondait. Car alors que Jules s'énervait, se préparant une douille pour faire passer l'info, Angèle quant à elle campait sur ses positions et ne comptait pas du tout s'excuser, bien au contraire : J’vais pas me mettre à genoux pour ta belle gueule. balança-t-elle. Tu devrais. rétorqua Jules toujours en préparant le bang. Là, il était énervé. Et c'était sans doute hypocrite de sa part d'attendre à ce qu'elle soit complètement effondrée et qu'elle le supplie de l'excuser alors que lui n'avait jamais été fichu de le faire pour elle. Cependant, ça avait toujours été comme ça que ça marchait entre eux. Et là, les rôles s'inversaient plus au moins, c'était déconcertant. Quand il disait qu'elle avait changé, la preuve était là. Et ça faisait mal putain, ça lui tordait de bide et serrait son cœur comme s'il était dans un étau. Alors il tira sur la pipe à eau, longtemps, longtemps histoire de bien se démonter le cerveau. Et là, sans trop savoir s'il se parlait à lui-même ou bien s'il s'adressait à Angie, il déclara qu'il avait toujours cru que c'était lui qui la ferait souffrir, qui lui briserait le cœur. Et c'était vrai, c'était lui le bâtard, elle l'adorable jeune fille. Lui la bête, elle la Belle. Mais dans la véritable histoire, la Belle est une pute qui se fou de la gueule de la Bête apparemment. Et d'ailleurs, cela n'attendrissait pas du tout Angie ce que Jules pouvait dire, et elle le rembarra davantage, mettant clairement en doute le fait que le tatoué ait un cœur. Il esquissa un sourire. Oh si. Il en avait un. Mais dans l'immédiat rien n'était moins sûr pour la petite brune. Car bien qu'elle ait tenté de cacher ses émotions, l'histoire de Jules se mettant avec une autre n'était pas passée. La preuve, dans un mouvement d'humeur elle envoya valser le bong qui se brisa par terre. Jules sursauta légèrement, ferma les yeux mais ne regarda pas les dégâts. Il se contenta de s'étirer et de mettre ses bras derrières sa tête pour se faire un dossier, fixant le vide tandis qu'Angie se mettait aux reproches : Contrairement à toi, je n’ai pas refais ma vie avec une autre, car je suis bien plus lucide que toi, je … J’peux pas t’oublier c’est comme ça et même avec ton attitude de connard et tes fausses croyances vis à vis de moi, je … Jules ne cilla pas. Si elle savait... Si elle savait que la fille en question c'était tiré, justement parce que lui non plus n'avait pas pu l'oublier.. Cependant, blessé, il se garda bien de le lui préciser. Pour lui aussi la pilule avait du mal à passer. Enfin, s'il n'y avait eu que ça... Car si cette trahison avait foutu un sacré coup à Jules... il ne savait pas encore le reste. Angèle avait enfin décidée de passer à table et racontait ses plus noirs secrets. Les pires ! Elle commença à parler de Curtis, et Jules réagit au quart de tour, comme il le faisait tout le temps quand son petit frère entrait dans une conversation. Et quand elle se mit à rire, la peur l'envahie. Parce que ce n'était pas un rire qui signifiait "ooh j'te fais marcher, détend toi !" non, c'était un rire qui n'annonçait rien de bon. Jules la regardait, fixement, pendu à ses lèvres comme s'il s'agissait de l'avenir du monde. Puisqu'on est dans les confidences … Jules s'enfouit la tête dans les deux mains et les passa ensuite nerveusement dans ses cheveux. C'est pas vrai... marmonna-t-il avant même qu'elle ait dit quoi que se soit. Parce qu'il s'attendait déjà au pire. Son cœur tambourinait dans sa poitrine, cognait contre sa cage thoracique et menaçait de bondir hors de celle-ci chaque seconde. Il entendit Angèle s'asseoir à côté de lui. Elle lui retira ses mains de sa tête, et mit ses mains sur son menton pour le faire la regarder. Il se laissa faire, bien que le contact fut électrique. Rien que de sentir ses doigts sur son visage envoya une décharge dans tout son corps. Il la fixait, de ses grands yeux bleus. Elle lâcha l'info : Regarde moi bien, t’auras une bonne raison de me haïr cette fois... Curtis … Il m’a écrit presque tous les jours durant ces quatre ans. Jules ne captait pas grand chose, son esprit était complètement dans le vague. Mais il secoua la tête du mieux qu'il pu comme pour dire que c'était impossible. Mais pourtant, il avait une boule dans le ventre, une boule de plomb, en feu qui faisait mal. Non c'est pas... c'est pas... possible... pensait-il tout haut. Et pourtant si. Il se retrouva avec un portable entre les mains ouvert dans les messages, les messages de Curtis. Des dizaines de messages. Et ça faisait l'effet d'un coup de poignard dans le bide. Il n'entendait plus rien, il n'entendait plus Angèle, il ne la voyait plus. Il avait les yeux rivés sur ce portable, ce foutu portable qui lui apportait les preuves de la trahison fraternelle. Il sentit Angèle s'éloigner. Tant mieux parce qu'il avait l'impression d'étouffer là. L'air lui manquait, il haletait. Il se leva à son tour, il serrait le portable entre sa main et d'un coup sec il l'envoya contre le mur. Hop, adieu portable. Il commença à faire les cents pas, stressé, agrippant son crâne de ses mains, les mettant devant ses oreilles comme s'il y avait trop de bruit. Comme il l'avait fait toute son enfance. Il se revoyait, à treize ans et quelques, alors que son père sombrait dans la plus grosse dépression de sa vie, assit dans un coin de sa chambre, ses mains devant les oreilles pour s'empêcher d'entendre Saphyr se faire taper dessus, pour ne pas entendre Noah hurler des insultes dégoûtantes... Tout son monde s'écroulait. Ouais, c'était ça. Encore une fois, tout partait en couilles. Il respirait de plus en plus fort, et marmonnait des c'est pas possible en boucle, comme un disque rayé. Son frère, son seul frère, son propre frère lui avait mentit pendant des années. Pourquoi Angèle le lui avait dit ? Pourquoi putain ? Depuis combien de temps le savait-elle ? C'était-il déjà passé quelque chose entre eux ? Rien que cette pensée lui donnait le tournis. La rage montait, encore et encore et il commença à s'en prendre aux meubles alors qu'Angèle était partie dans la cuisine. Il donna un coup de pied dans la chaise, envoya promener un bibelot quelconque.... Et puis il attrapa sa guitare, la tenant par le manche. Cette guitare qu'Angèle lui avait offerte. Cette guitare à qui il tenait comme à la prunelle de ses yeux. Il leva le bras, sa main tremblait. Et puis il vit Angèle, dos à lui dans la cuisine. Il baissa le bras, laissa tomber la guitare, sans pour autant la fracasser. Il s'avança vers elle, se posta derrière elle. Il enroula une main autour de sa taille, la faisant glisser jusqu'à son ventre plat, la colla contre lui. Il approcha sa tête de la sienne, respira l'odeur de ses cheveux, elle n'avait pas changé de shampoing en quatre ans, la même odeur fleurie qui lui rappelait tous les matins passés ensemble, avant qu'Igor ne se lève, une douche partagée à la sauvette avant de filer comme un voleur par la fenêtre. Il ferma les yeux, enivré autant que brisé, approcha sa bouche du cou de la jeune femme, écrasa ses lèvres dessus. Tais-toi, dis rien ! Ordonna-t-il, dur. Il finit par la retourner sans aucune délicatesse. Elle était face à lui, il la regardait. Avec un désir malsain et une rancœur profonde. Elle était à lui, lui, LUI ! Et personne d'autre ! Surtout pas Curtis. Et il avait un besoin de marquer son territoire comme un chien, de la posséder à nouveau, ne supportant pas qu'elle lui échappe ainsi. Tant pis pour ses résolutions, tant pis pour son bien-être. Il en avait strictement plus rien à foutre qu'elle se drogue ou pas, qu'elle soit malheureuse ou pas. Tout ce qu'il savait c'est qu'il la détestait tout autant qu'il avait besoin qu'elle reste là, juste ici avec LUI. Il l'embrassa donc avec hargne avant de la prendre par la taille pour la mettre sur le plan de travail de la cuisine. Il était sec, voire violent dans ses gestes et il avait le regard vide, complètement vide. Lui-même était vide. Il n'arrivait plus à distinguer ses sentiments. Etait-ce la drogue, simplement qu'il y avait eu trop de chose d'un coup là ? Il ne savait pas. Il ne savait même pas pourquoi il faisait ce qu'il faisait. Pourquoi il était en train de l'embrasser, pourquoi il retira son débardeur, l'envoyant sur le sol plus loin. Pourquoi il s'agrippait à elle avec force, trop peut-être. Il ne voulait pas qu'elle lui échappe et il voulait la soumettre en même temps. Il avait besoin de reprendre le contrôle, il en avait un besoin maladif même. Parce que tout était en train de tomber d'un coup. Ses certitudes, ses sentiments... Plus rien ne tenait debout. Alors il fallait qu'il ait le contrôle sur quelque chose. Et pourtant, ces messages de Curtis, la trahison d'Angèle devant Igor... Il était à deux doigts de péter un câble et casser quelque chose pour ne pas s'en prendre à elle, mais au lieu de ça il serra le poing, et tapa avec force sur le placard qui se trouvait juste à côté de la tête d'Angie. Il la lâcha, se recula. Il ne pouvait pas, il n'y arrivait même plus. Ca brûlait en lui, ça brûlait trop fort et il ne pouvait même plus bouger.
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() message posté Sam 10 Jan 2015 - 19:47 par Invité
Puisque nous étions dans les confidences … évidemment que j’avais peur, la peur au bide, cette peur m’envahissait parce que je savais très bien qu’il n’allait pas bien le prendre, peut-être qu’il aurait fallu que je me taise et que je le laisse dans l’ignorance la plus profonde, mais si c’était la seule façon de le faire réagir, il le fallait, c’était ma dernière carte, l’une des plus dure à jouer, mais l’une des plus révélatrices, des plus cassante, brisante et j’en passe, la pire, je prenais une grande respiration. Je m’étais installée près de lui, lui retournant le visage vers moi, suspendant ma respiration l’espace d’un instant et plongeant mes yeux dans les siens, cela faisait bien trop longtemps que je n’avais pas eus son visage aussi près du mien, il n’avait pas daigné bouger, il ne m’avait pas repoussé ma main, je pouvais sentir sa respiration devenir de plus en plus saccadant, tandis que la mienne s’était interrompue l’espace d’un instant, comme une crise cardiaque, mais en pire, toujours en milles fois pire quand il s’agissait de Jules, de quoi qu’il puisse s’agir, c’était décuplé. Tout ce que nous faisions, disions, regardions était sujet à une analyse profonde de l’un comme de l’autre, nos esprits très utopistes pouvaient créer n’importe quel scénario et le mien était très certainement bien plus développé que le sien, je le regardais donc en me disant que s’il ne retirait pas ma main, c’est qu’au fond il n’en avait pas envie où qu’il n’avait pas eu le temps, s’il maintenant le jeu de regard, c’est qu’il voulait lire en moi ou qu’il était trop défoncé pour regarder ailleurs, bref, je sortais de mes pensées, qui m’avaient parues une éternité pour me concentrer un peu sur la bombe qui allait exploser en pleine tête de mon ancien meilleur ami, copain, amour etc… Je le regardais, prenant une respiration des plus courageuse et puis, je lui déballais tout, tout ce que j’avais à dire, tout ce que je cachais depuis ces quelques années, je ne pourrais pas vous dire si je m’étais sentie mal ou non, tout ce que je savais c’est qu’à la minute où je mettais les preuves en face de Jules, entre ses mains, il ne pourrait pas dire que je mentais, que ce n’était que des balivernes, car il en avait la preuve formelle. Je m’étais donc levée, le laissant un instant se plonger dans la véracité des faits, lire les message un à un et dieu sait le nombre qu’il y en avait, bien trop pour les compter. Je les avais tous gardés un à un, non pas pour les relire loin de là, mais j’étais comme ça, j’appréciais garder tout ce qui pourrait un jour, jouer en ma faveur. En ce moment je ne pourrais pas vous dire si les choses jouaient en ma faveur, je voyais juste Jules marmonner des ‘’c’est pas possible’’ à tue tête, fixant l’écran comme s’il fixait la Jaconde. de mon côté je m’étais éloignée, le laissant un instant se remettre de ça, même si mes croyances quant au rétablissement psychique de Jules étaient faibles, j’espérais qu’il se remette très vite de toutes ces émotions.

De l’entrée de l’appartement à la cuisine, j’avais trimbalé mon petit sachet magique, j’aimais l’appeler comme ça, car c’est ce qu’il représentais pour moi, je pouvais y trouver tout le bonheur du monde là dedans et les pioches journalières devenaient de plus en plus fréquentes ces derniers temps, ces dernières années. Mais il y avait autant de bonheur là dedans que dans un bordel des années 30, car si je pouvais y trouver un instant de bonheur la demi-heure après le départ des effets de ces drogues, je me sentais à nouveau vide et je savais que je ne pouvais pas me droguer en permanence, car ce genre de drogue porte un nom bien défini : la mort, je n’en étais pas encore arrivée là, même si parfois, telle une emo schizophrène, je me demandais si vraiment ma vie en valait la peine, je ne trouvais aucune motivation le matin, pas d’envie la journée et pas le sommeil le soir, je ne pensais qu’à une chose, qu’à un seul mec et puis c’est tout, restant une utopiste à la carapace percée, j’étais restée ces quartes ans, seule, m’interdisant quelconque nouvelle amitié, quelconque amourette, quelconque garçon, même si, sans vouloir m’en venter, j’aurai pu avoir celui dont je désirais à mes pieds, mais celui que je voulais n’étais plus là et puis j’avais ce mal, ce mal qui fuyait H24 qui me rendait dépressive et triste, face à ma glace le matin, je me regardais, ne voyant que de la souffrance, me demandant si les gens qui m’entouraient ne le voyaient pas ? Je ne cherchais pas à garder la tête haute, je ne devais rien à personne si ce n’est à moi-même et je n’étais même pas capable de sorti de ce cercle vicieux. Toutes ces choses m’avaient traversé l’esprit entre le moment où ma main avait rejoint le sac et le moment où la pilule commençait à faire son petit effet sur moi, je sentais déjà mes muscles se relâcher et je me voyais encore une fois partir dans les bons moment du passé, mes mains posées sur le plan de travail de la cuisine qui maintenaient mon corps, mes jambes croisées contre le lave-vaisselle et ma tête en arrière, les yeux fermés. « Ton petit monde s'écroule, alors si tu veux continuer à nier à faire l’aveugle, c’est sans moi. » S’il y avait bien un aveugle dans cette pièce, il ne se trouvait pas là, mais nous le connaissions tous, Igor, rien qu’à l’énonciation de ce prénom, je pouvais faire peur n’importe quel être humain, car si mon père restait toujours très calme, lorsqu’il avait soif de vengeance il pouvait tuer, tuer avec des mots, des gestes, faire beaucoup de mal autour de lui, parfois il m’arrive de penser qu’au fond, je suis un peu comme lui, il a perdu le seul et unique amour de sa vie, du fait de ma ressemblance extrême avec ma mère, j’étais en pole position pour être ce qu’il nommait ‘’ la cause ‘’ la cause de du départ de Louise Adams-Powell, la cause de sa démotivation, j’avais remarquée qu’au fil des années, plus je grandissais moins il me regardait dans les yeux lorsqu’il m’adressait la parole -ces moments étaient rares certes- mais il ne me regardait jamais dans les yeux, car je lui rappelais bien trop ma mère, je lui ressemblais, c’était stupéfiant, la seule caractéristique physique que j’avais hérité de ce grand russe, c’était peut-être son intelligence. Il n’y avait que ça qui comptait pour lui, le travail et encore et toujours le travail. Je faisais donc quelques rapprochement dans mon cerveau, me laissant pensant que s’il s’acharnait autant sur son job c’était pour oublier sa douleur et s’il s’acharnait autant sur les personnes c’était pour extérioriser sa peine sans couler de larmes. Moi je m’acharnais sur la drogue pour oublier Jules et je m’acharnais sur moi-même pour extérioriser ma peine car je n’étais pas capable de faire du mal aux autres, pourtant ce soir là j’avais décidé qu’il fallait faire le nécessaire, qu’il fallait entreprendre les démarches nécessaire au fonctionnement d’une nouvelle idéologie.

Le bruit qu’avait fait mon portable contre le mur m’avait sorti de mes pensées, j’avais quelque peu sursautée, préférant voir mon portable en milles morceaux que moi, le grand tatoué c’était levé, le rage en lui, je pouvais le voir dans ses yeux, je connaissais ce regard et puis il avait plaqué ses mains sur ses oreilles puis sur son visage et encore une fois sur ses oreilles, faisant des va et vient entre l’entrée de la cuisine et du salon, comme s’il avait du mal à franchir cette ligne invisible qui nous séparait. Il avait le même regard lorsqu’il parlait de son père, lorsqu’il me racontait tout ce que leur père leur faisait subir, question parentalité moi et Jules nous n’avions pas été gâtés, deux mère mortes, la mienne je ne l’ai jamais connue et celle de Jules était une mère aimante et dévouée, même si les dernières années de sa vie ne s’étaient pas passées dans les meilleures circonstances, elle essayait de donner le meilleur de soi-même, ce qui, malheureuse, s’est soldé en une mort, une suicide imminent, inattendu, laissant la famille Abberline se briser, se fissurer d’avantage, encore plus durement. Puis, il y cette image masculine de la famille, un père alcoolo décédé de ses excès, de sa misère, d’une douleur malsaine, transformant le héro qu’il était en un personnage dénué de sentiments et violent et puis il y mon père, le grand inconnu, le mystère de la nature, je ne le connaissais pas, sa présence était rare et sa bouche ne s’ouvrait que pour donner des ordres ou dires des choses vides de sens. En fin de compte, nous étions des orphelins, les reflets même de nos parents, partageant le même sang qu’eux, mais aussi très certainement la même douleur.

Il tournait en rond, ne cessant pas, j’avais les yeux exorbités, j’étais stressée, enfermée dans cette pièce je n’avais aucun moyen de m’échapper et je n’avais pas envie qu’il me fasse du mal, bien sur que non, Jules ne m’aurait jamais touché, mais il se baladait avec une telle hargne dans cette appartement que les murs en tremblaient, il n’y avait qu’à voir le pendule de Newton posé sur la commode, il s’était mit en marche tout seul, frappant les petites boules les unes contre les autres, ce son était bien plus insupportable que les tic tac de l’horloge se trouvant dans le salon. J’avais ouvert la bouche, je voulais dire quelque chose, mais j’en fus incapable, le son ne sortait pas et je ne savais pas vraiment quoi lui dire en fin de compte, je ne pouvais qu’être spectatrice de ce que j’avais déclenché, je n’avais pas réfléchis au répercutions et puis je n’osais même plus lui parler. Lorsque je vis qu’il sortait cette guitare, cette guitare qui devait avoir bien cinq ou six ans de musique derrière elle et d’histoire incroyables, elle était gravée d’un ‘’A+J’’ sur le devant, fait à l’arrache avec un couteau suisse un soir d’ivresse, je lui avais offert cet instrument pour ses 17 ou 18 ans, je m’en rappelle encore comme si c’était hier, je le regardais donc prendre la guitare en main, voulant la fracasser au sol, alors qu’elle était le symbole même de notre amour commun, ne pouvant pas supporter cet attitude un instant de plus, je m’étais retournée, dos à lui, soupirant. « Jules … » Je n’eus pas le temps de finir ce que semblait être des excuses, j’avais entendu la guitare tomber au sol, d’une façon plus délicate qu’un fracas soudain, il ne l’avait donc pas cassé, comme s’il s’était ravisé au dernier moment, en parlant de temps, je n’eus même pas le temps de me retourner pour voir la scène. « Tais-toi, dis rien ! » Sans la moindre once de délicatesse, il m’avait demandé de me taire et peut-être qu’il n’avait pas tord, si j’avais la possibilité de m’échapper de là, il y a bien longtemps que je serai partie de cette appartement qui se transformait pour moi, comme un endroit de claustrophobie. Cet appartement était pourtant si grand, mais je pouvais sentir Jules s’approcher de moi, déplaçant les courants vers moi, faisant vaciller mes cheveux, il avait posé ses mains contre mon ventre, me prenant par la taille, se collant à moi, il avait déposé ses lèvres sur mon cou, je frissonnais de surprise et de désir, me demandant ce qu’il allait me réserver et je ne pensais pas qu’il me réserverait un telle surprise. Un petit ‘oh’ se fit entendre de ma part, pour une surprise s’en était une, il m’avait retournée avec acharnement, j’étais à présent face à lui, mon visage était très, très proche du sien, je pouvais compter les traits qui entouraient son iris, il me prit par la taille une nouvelle fois, me levant sur le plan de travail, s’approchant de moi et m’embrassant avec fougue, oui, enfin, il m’avait embrassé et je ne pouvais pas espérer mieux, j’essayais de profiter de cet instant le plus longuement possible, car nous n’étions pas à l’abri d’une nouvelle dispute, il avait retiré son débardeur, enroulé ses doigts autour de mes poignets, me faisant presque mal, je ne lui dis rien, car même si l’instant semblait romantique, sur son visage la haine et la douleur étaient présentes.

Comme s’il se battait contre lui-même, il se repoussa, me laissant assise sur ce plan de travail, il avait une attitude très étrange, au fond de lui il y avait une petite guerre qui se préparait, d’un côté il voulait m’aimer et de l’autre il voulait me tuer, je me relevais, m’approchant délicatement de lui. Il fallait l’apaiser et s’il y avait quelque chose que je savais très bien faire, c’était le calmer, je m’approchais donc de lui, posant mes mains sur son visage, mes doigts sur ses yeux afin de les lui fermer. « Calmes-toi … Calmes-toi Yang. » Comme à l’époque, c’était comme ça que je faisais, il avait donc les yeux fermés, je prenais ses poignets, le dirigeant vers le salon, je le dirigeais en marche-arrière vers le sofa, lorsque il s’assit enfin sur celui-ci, je me mis sur ses genoux, face à lui, de façon à ce qu’il ne m’échappe pas, même si je n’étais pas à l’abri d’un rejet de sa part, je m’accrochais à lui fermement, yeux dans les yeux. « Jusqu’où peut-on s’aimer et se détruire en même temps ? » Comme s’il avait la réponse à cette question digne des plus grands poètes, des plus grands livres de romancier, je le regardais et je voyais bien qu’il bouillait au fond de lui. Déposant un baisé sur son front, scrutant le moindre aspect de sa physique, posant mes mains sur son torse puis finissant par m’asseoir près de lui, enroulant son bras autour de mes épaules et ma tête dans le creux de son épaule. « Ne fais pas de mal à Curtis. » Car si j’avais réussi à faire réagir Jules, peut-être était-ce de la mauvaise manière, je savais pertinemment qu’à la seconde où il reverrait son frère il allait lui casser la gueule, le crever au sens propre du terme et je savais que Curtis était un peu le meilleur ami de Jules, je ne voulais pas qu’il perde son petit frère pour une simple erreur, car au fond, je l’appréciais aussi beaucoup Curtis, comme un petit frère, même si nous n’avions que trois ans de différence.
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() message posté Sam 10 Jan 2015 - 19:58 par Invité
Jules avait besoin d'air. Il pétait une durite, en lui c'était Hiroshima, en pire. Comment cela avait-il été possible, juste sous son nez ? Curtis, amoureux d'Angèle. Ca sonnait tellement faux, tellement mal. Et pourtant, il n'était que d'un an son cadet ils se connaissaient depuis quasiment autant de temps que Jules connaissait Angèle, ils avaient passé l'adolescence à se croiser dans le couloir de l’étage de la maison Abberline, sur le trajet du lycée... Et ça s'était produit, Jules n'avait absolument rien vu venir. Pour vous dire il aurait été trouvé ça plus crédible que la Reine Elizabeth soit surprise dans un club échangiste plutôt que son propre frère ne le trahisse de cette manière. Curtis avait une telle admiration pour lui, il regardait le comme un Dieu, un géant, un héros. A croire qu'il avait voulu l'imiter un peu trop sur ce coup. Le fait est que Jules se sentait trahis au plus profond de lui. Trahis par la dernière personne qu'il aurait pu imaginer. Et ça brûlait en lui. L'incendie volontaire, déclenché par Angie se propageait tellement vite. Jules brassait de l'air, faisait les cent pas et cassait des trucs. Parce que c'est ce qu'il faisait dans ces moments-là. Il avait besoin de faire du bruit, il se tortillait dans tous les sens. Angie restait muette, un peu coupable du cirque qu'il faisait. Et pourtant elle l'avait vu pas mal de fois dans cet état. Il faut dire qu'il y avait un tas de raisons de péter des câbles chez les Abberline. Mais jamais cela avait été de sa faute. Elle était plus source de paix que de conflit, auparavant. Aujourd'hui, rien que l'idée que Curtis ne pense à Angèle de cette manière... Arg ! Jules menaça de briser la guitare, comme s'il s'agissait de toute cette foutue histoire, comme s’il s’agissait d’Angie tout simplement. Et pourtant, il se ravisa, incapable. A la place, il prit une autre décision, pas forcément meilleure.

Il se jeta sur elle, brusque presque obligeant. Il la serrait, la collait, lui intimant de se taire avant même qu'elle ne puisse aligner deux mots. Et puis il la fit se retourner, la regarda et la porta pour l'asseoir sur le plan de travail. Ca faisait autant de bien que de mal. Et quand il l'embrassa il la sentit s'abandonner à lui complètement, comme si c'était la seule chose qu'elle attendait depuis un million d’années. L'idée de la posséder à nouveau le calma légèrement. Apaisa sa colère. Cependant, un nouveau feu se déclarait en lui. La passion qu'il ressentait pour elle, qu'il n'avait pas ressenti depuis longtemps. Car certes, il y avait eu  le nouvel an, mais ce n'était pas pareil. La nuit du trente-et-un au premier, il était complètement déchiré, bourré et tout ce que vous voulez. Là, il était partiellement conscient, là ils étaient tous les deux, enfermés, là ils étaient comme avant. Ce sentiment, trop longtemps enfoui, rejaillissait de ses entrailles. C’était comme tomber dans le vide, comme lorsque vous êtes à deux doigts de vous endormir et que vous avez l’impression de trébucher. C’était Angie et Jules, tout simplement. Il se sentait happé par le passé. Et pourtant, rien n’était plus pareil. Car à peine eu-t-il le temps de lâcher prise, que les messages, Curtis, la véritable raison du chantage du padre d’Angie… tout ça le frappa en pleine gueule. Il se recula, haletant. Il était en plein dilemme, un dilemme tellement fort que même ceux des tragédies classiques avaient l’air d’être de la rigolade. Roméo ne sait pas s’il doit baiser l’ennemi juré de ses parents ? LOL ! Rodrigue hésite à buter le père de sa copine ? Mais bande d’idiots, si ce sont vos seuls problèmes, cela ne valait totalement pas le coup d’en faire une tragédie. Essayez un peu d’être dans la peau de Jules et Angie, là c’était plus dur. Jules ne savait pas quoi faire, tétanisé sur place, il essayait de dissider le brouillard qu’il y avait dans son esprit. Et soudain… Angie s’approcha de lui. Délicate et prévenante, comme elle l’était toujours dans ces moments-là. Elle lui ferma les yeux, il s’exécuta sans discuter. De sa petite voix d’enfant, elle lui demanda de se calmer, mais il n’y parvenait pas encore. Elle l’emmena jusqu’au canapé, il se laissa guider. Amorphe, incapable d’opposer la moindre résistance, il se laissa tomber assit, elle se mit au-dessus de lui. Il finit par ouvrir les yeux, la regarda sans afficher la moindre expression. Ses grandes mains aux doigts longs et noueux se mirent à caresser les hanches de la jeune femme, puis montèrent jusqu’à ses bras, glissèrent jusqu’à ses poignets. Il avait de petits yeux tristes et ronds, comme s’il la suppliait de trouver une solution à tout ça. Mais elle ne semblait pas avoir de solution toute faite malheureusement, ce qui l'amena à penser tout haut, tel un philosophe défoncé ou un théoricien allemand : Jusqu’où peut-on s’aimer et se détruire en même temps ? Jules ne répondit rien, il n'y avait rien à répondre de toute façon. Jusqu'où ? Jusqu'à ce qu'ils en crèvent semblaient être le plus probable. En tout cas il n'y avait pas de réponse toute faite. Fais-en un sujet de dissert de philo, histoire de traumatiser la jeunesse, juste pour voir. Sans attendre clairement de réponse, Angèle déposa un baiser tendre sur le front humide de l'homme qu'elle aimait. Il ferma les yeux un instant, loin de la panique de tout à l'heure, à présent, il se contentait seulement de respirer. Parce que c'est ce qu'il voulait en fin de compte : juste respirer. Et pour ne pas mentir, il avait eu l'impression d'être privé d'oxygène trop de temps, en fait, la plupart des secondes où Angèle n'était pas là, il avait l'impression d'étouffer. Maintenant, il s'apaisait enfin. Mais son repos ne fut que de courte durée, car à peine se fut-elle lovée contre lui, à peine eu-t-il enroulé son bras autour de ce petit corps fragile, qu'elle prononçait la phrase de trop, le nom de trop. Curtis. Elle lui demandait de ne pas s'en prendre à lui. Jules, catégorique, la lâcha, retirant son bras et se décalant légèrement sur le canapé pour ne plus être contre elle. Il faisait un caprice, c'est entendu, mais et alors ? Pourquoi voulait-elle le protéger, hein ? Pourquoi s'inquiétait-elle pour elle ? Son imagination abracadabrante repartie de plus belles dans des élucubrations fratricides. Ne-parles-pas-de-lui articula-t-il, sentant l'énervement monter à nouveau. Il ne voulait plus entendre parler de son frère pour le moment, surtout de la part d'Angèle. Il avait l'impression que chaque phrase concernant son cadet était remplie de sous-entendu et d'amour inavoué. Perturbant. Et puis pourquoi je lui ferais rien ? t'as vu ce qu'il fait ? Il drague ma meuf et j'devrais rien... Il se stoppa en pleine phrase, écarquilla légèrement les yeux. Euh, what the fuckin' fuck ? Que venait-il de dire ? Il ferma les yeux comme pour échapper au cataclysme qui se préparait. Lapsus. Il venait de parler d'Angèle comme s'il s'agissait de sa copine, lui qui avait toujours mis un point d'honneur à s'en défendre. Non, on sort pas ensemble, on traîne ensemble. Répétait-il à ses soeurs, à l'époque d'avant-Oxford. J'la baise, elle est cool, mais on sort pas ensemble. Disait-il sans détour à ses copains de l'époque. Ca va pas Yin ? M'achète plus jamais rien pour la saint-valentin on dirait qu'on est en couple, c'est flippant ! S'était-il offusqué quand Angie -shame on her- avait osé lui offrir un paquet de céréale Lucky Charms, à l'une des saint valentin. Et là, bourdes d'or parmi les bourdes. Pire encore que Clinton et sa secrétaire, que DSK et la femme de chambre, que Zidane et son coup de boule, que Roméo et sa non-réception de la lettre du prêtre... Jules venait d'appeler Angie, sa meuf. Après un silence très mais alors très pensant, il se leva d'un bond du canapé, cherchant désespérément des yeux quelque chose pour lui venir en aide. Ah, tiens, paquet de clope localisé ! Il alla s'en prendre une, et tout en la mettant entre ses lèvres et sans un regard pour Angie il déclara d'une petite voix détachée : Enfin, toi quoi. ouais, on avait comprit. Awkward.
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() message posté Sam 10 Jan 2015 - 23:07 par Invité
Lorsque sa main avait frappé avec force le placard qui se trouvait près de moi il s’en était fallu de peu, de quelque centimètres pour que son poing atterrisse sur mon visage, mais tout était très certainement calculé de son côté pour que je ne me retrouve pas défigurés ce soir ou alors juste un coup de bol, ce qui m’étonnerait fort, car lui comme moi, nous ne maitrisions rien ce soir là. J’avais eu peur, des frissons froids et des sueurs avaient traversés mon corps frêle, le faisant trembler l’espace d’un instant, le regardant dans les yeux je le voyais s’éloigner une nouvelle fois après son acte incontrôlé, je savais qu’il fallait que je fasse quelque chose de mon côté, sinon nous allions rester longtemps à nous regarder dans le blancs des yeux ainsi, l’un face à l’autre respirant de plus en plus fort, extériorisant toute cette douleur de la meilleure comme de la pire manière qui soit, entre Jules qui casse tout ce qu’il trouve et moi qui réfléchis bien trop, je m’étais donc approchée de lui, faisant ce que je savais faire de mieux, le clamer et non sans une petite once de fierté j’avais réussi à le calmer, le faisant se diriger vers le canapé du salon, me posant sur lui j’avais un peu d’emprise, c’était d’ailleurs les seuls moments ou j’avais de l’emprise sur lui, lorsqu’il était hors de lui, hors de contrôle ou de toute réflexion possible, car si le reste du temps il me dirigeait à la baguette tel un chef d’orchestre, lorsque il ne savait plus comment il s’appelait où qui il était, je me chargeais de le résonner, de le remettre sur son chemin. Je le regardais donc, caressant son visage, tandis que lui passait ses doigts sur mes bras, bien trop de temps avait passé pour que je me rappelle l’effet qu’il avait sur moi rien qu’en posant ses mains de la sorte sur mes hanches, comme une pucelle qui découvre pour la premier fois les vraies choses de la vie, je lui souriais timidement, tandis que lui me fixait avec ses yeux bleus, un peu verts et parfois même bruns ou carrément noirs, ses cheveux bruns, parfois blonds ou même cachés sous un bonnet. Je lui déposais un baisé sur le front, n’osant pas approcher ses lèvres, pourquoi ? Je n’en sais rien, il m’intimidait et pourtant c’était ridicule, j’avais partagé bien trop de chose avec cet être pour me comporter de la sorte, peut-être que sa reviendra me disais-je car je ressentais toujours le même désire et la même envie pour ce garçon, malgré le temps, les crasses, ces choses qui se sont passés ces derniers temps et puis je me posais donc près de lui, posant un de ses bras sur mes épaules, regardant en face de moi et puis comme lorsqu’il ne se passe rien, nos pensées se dirige forcément sur ce qu’il se passe ou ce qu’il a pu se passer. Laissant un instant de silence, je retournais ma tête vers lui, le regardant, prenant une grande inspiration et le priant de ne rien faire à Curtis. C’est vrais, j’aurais peut-être pu choisir un autre moment pour lui en parler, un autre moment pour lui demander cette faveur qui lui semblait impossible à effectuer, il était d’ailleurs impossible à convaincre à l’heure actuel, le contraire m’aurait de toutes les façons étonné. Ce qui était pourtant compréhensibles, il était fâché, triste, dégouté, surpris et toutes ces choses à la fois, car si j’avais réussi à bien cacher cela, Curtis quant à lui était maitre en la matière. Il avait menti à son frère durant toutes ces années, lorsqu’il m’a avoué toutes ces choses il y a maintenant 4 ans, je ne pouvais pas en croire un seul mot, je comprenais à présent plusieurs choses, comme par exemple la façon avec laquelle il me regardait, je comprenais pourquoi il baissait les yeux lorsque je lui parlais, pourquoi ses joues devenaient rouges, pourquoi il se rappelait de mon anniversaire et de toute ces choses que j'aimais et surtout pourquoi il faisait tout ça lorsque Jules n’était pas là. Car il n’était pas son frère pour rien, il aurait très certainement remarqué tout cela s’il l’avait fait face à Jules, moi de mon côté, malgré mon QI, je n’avais rien remarqué, car si je suis calé en math ou dans n’importe quelle autre matière possible et inimaginable, lorsqu’il s’agissait d’amour je m’y prenais comme un pied. Sortant donc de mes pensées après avoir gentiment demandé à Jules de ne rien faire, je le voyais s’éloigner de moi une nouvelle fois hachant ses mots, m’obligeant à ne plus parler de son petit frère, très bien, qu’il en soit ainsi, car si Jules était un grand tatoué au cœur de pierre, il préférait ne pas parler des choses qui lui faisaient mal, préférant détourner le regard, préférant milles fois se fumer un gros bédo et oublier que de régler ses problèmes, ce qui lui jouait des tours, lui créant malheureusement très souvent des problèmes. Je le voyais donc, dos à moi continuer à me parler, tout en se dirigeant sur le fauteuil en face de moi, je roulais les yeux soupirant, si j’avais pu le retenir je l’aurais fais, mais il avait filé trop vite, je n’eus pas le temps de faire ouf, je le regardais donc, le fixant ardemment. « Et puis pourquoi je lui ferais rien ? t'as vu ce qu'il fait ? Il drague ma meuf et j'devrais rien... » Un sourire en coin, la tête relevé et les yeux pétillants, voilà l’effet qu’avait eu la phrase de Jules sur moi, il venait de se prendre au piège de son propre jeu, car à trop souvent vouloir cacher la vérité, il finissait par la sortir sans le vouloir, car le connaissant, je peux jurer qu’il aurait préféré se faire couper un bras que de dire ça. Dix ans, dix longues années, c’est le temps qu’il aura fallu pour qu’il considère que je suis sa meuf, sa copine, sa petite-amie, sa femme quoi. Cependant, dans sa bêtise, il m’avait posé une question, me demandant pourquoi est-ce qu’il ne ferait pas de mal à Curtis vu qu’il s’amourachait de sa copine, je poussais ma tête en arrière, regardant le plafond et rigolant. « Tu ne feras rien, parce que je ne suis pas ta ... Meuf justement. » Prononçant le dernier mot après avoir levé la tête pour le fixé, il avait détourné son regard, comme si je le mettais mal à l’aise, pourtant je ne faisais que jouer avec les mots, jouer avec ses mots pour être exacte, confirmant donc qu’en n’étant pas sa petite amie officiel, il ne fera rien à Curtis. « C’est juste ton frère qui est amoureux d’une de tes potes, normal. » Parce que je savais pertinemment que ce que je venais de dire était ridicule, j’avais raclé le fond de ma gorge, bruyamment, relevant un sourcil, toujours le regardant et comme s’il s’en foutait, il attrapa avec hâte le paquet de clope en face de lui, s’allumant aussi rapidement que possible ca cigarette.

Quelques minutes s’étaient écoulés, je regardais par la fenêtre et le soleil laissait place à une lune très présente et ronde ce soir là, je n’avais pas de montre sur moi et mon portable était en milles morceau près de l’entrée, je regardais donc la veille horloge posée dans le salon, mais elle était bien trop loin et je n’arrivais pas à distinguer l’heure. Allumer la télé était très certainement une mauvaise idée. Je regardais donc Jules, toujours dans un silence religieux, fumer sa cigarette comme s’il lui faisait l’amour, je me levais du canapé, provoquant l’étonnement chez Jules enfin dû moins je pouvais voir qu’il me regardait comme s’il se demandait ce que j’allais bien pouvoir foutre. Je tournais en rond dans l’appartement, m’accoudant à la commode près de l’entrée, face à lui le regardant une nouvelle fois, le fixant toujours, je pouvais l’entendre penser si fort ''Elle fou quoi Angie là ?'', pourtant c’est bien vrais j’avais l’air folle comme ça à le regarder sans raison, en réalité je ne savais pas quoi faire, alors je m’approchais de lui, m’asseyant sur le rebord du fauteuil sur lequel il était posé et je le fixais. « Tu fuis quoi comme ça ? » Moi, forcément, j’avais la réponse, mais je ne pouvais pas m’empêcher de le titiller, de le chercher jusqu’à ce qu’il pète vraiment un câble. « C’est quand que t’arrêteras de jouer aux cons ? » Lui soufflais-je à l’oreille.
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() message posté Sam 10 Jan 2015 - 23:19 par Invité
Elle était comme un gosse le jour de Noël devant un sapin qui montait jusqu'au plafond et des tas de cadeaux au pied de celui-ci. Oui, c'était un peu l'effet que ça faisait à Angèle d'entendre Jules la considérer comme "sa meuf". Et pourtant, n'y voyez rien de romantique. Il avait dit ça égoïstement, maladroitement. Sa meuf, sa copine, sa voisine... tout ce qui importait c'était le "sa". Angèle était sienne. Elle lui appartenait. C'était communément admis même si personne ne l'avait jamais dis explicitement. En gros, pour revenir au contexte actuel des choses, Angèle était à Jules et Curtis n'avait aucunement le droit de prétendre faire la queue pour obtenir un ticket, si vous voyez ce que je veux dire. Mais, bien que la petite brune semblait avoir envie de faire la danse de la joie au milieu du loft quasi-vide de Jules, elle était mesurée et lucide. Elle ne tarda pas à mettre les points sur les "i", clarifiant l'abus de langage de son interlocuteur.   Tu ne feras rien, parce que je ne suis pas ta ... Meuf justement. Jules soupira profondément comme si le fait que ça soit elle qui lui dise ça l'énervait. Hého, il savait ! C'était lui qui avait toujours mis des distances entre eux et non l'inverse. Bon sang, mais quelle était cette soirée de l'étrange ? Il pétait un plomb tout seul pendant qu'Angie détenait tous les pouvoirs. Le pouvoir de l'énerver, le pouvoir de l'engueuler, le pouvoir d'avoir une sorte de relation secrète -et platonique mais relation quand même- avec Curtis, le pouvoir de lui dire qu'ils ne sortaient pas ensemble... Oui, il savait tout ça. Alors pourquoi tout devenait si confus dans sa tête, comme s'il était à deux doigts de mourir à chaque seconde. Comme si Angèle était faite de fumée et allait s'évaporer dans la seconde. Pourtant, s'évaporer, ça elle ne risquait pas de le faire. Merci Poppy et sa séquestration. Mais elle s'éloignait, à chaque seconde, chaque minute. Tout devenait si compliqué d'un coup. Pourtant c'était simple avant. Il ne se préoccupait guère de ce qu'elle pouvait bien penser. Ils se contentaient de traîner ensemble, baiser ensemble, se défoncer ensemble. Être ensemble, c'était cool, bon, doux, vaporeux, délicat, bien. Maintenant, être ensemble, c'était une prise de tête sans fin. Peut-être parce qu'il avait goûté à ce que s'était que de le perdre, de ne plus l'avoir à ses côtés et que ça avait été comme un enfer sur terre pour lui. Qui sait ? Personne. Lui peut-être, au fin fond de son inconscient, masqué derrière une montagne de drogues pour oublier. Enfin, Angie le sortit de ses pensées qui certes n'étaient pas très clair en ajoutant la phrase de trop. C’est juste ton frère qui est amoureux d’une de tes potes, normal. Attrapant ses clopes, il s'en alluma une en émettant un rire des plus cyniques. Non mais elle se fichait de lui, sérieusement là! Elle commençait à jouer au plus stupide. Jules, entrant dans son jeu avec un énervement à peine dissimulé, répondit d'une voix emprunte à la colère, tremblant même de haine : Ouaaais, normal. Mon pote pas de soucis, vraiment pas ! il avait insisté sur le "mon pote". Ca faisait bizarre à dire, c'était pas beau, ça sonnait faux. Bien plus amoureux qu'ami, sans pour autant l'être officiellement, Jules n'avait jamais considéré Angie comme une amie de plus à son carnet d'adresse.. assez maigre il faut l'avouer. Elle était à mi-chemin entre l'amoureuse et la soeur. Une sorte de meilleure amie dotée de seins et autres parties du corps dont, normalement, un meilleur ami n'a pas le loisir de voir. Bref, elle n'était pas une pote. Et Curtis avait fauté, gravement même. Arf, faux frère ! Affrontement il y aurait, car ce n'était pas possible autrement. Jules devait lui remettre les yeux en face des trous à ce petit là, qui ne semblait pas s'être gêné pour convoiter la seule fille à qui il aurait un accès interdit. A côté de ça, Abel et Caïn, ça semblait tellement de la rigolade. Bref.

Jules décompressait comme il pouvait, tirait sur sa clope avec une telle férocité qu'on aurait dit qu'il allait la bouffer. (un peu de ce genre-là) Angie, elle semblait concrètement s'ennuyer. Elle se baladait un peu partout et Jules, tel un psychopathe qu'il semblait être, la suivait du regard dans le moindre de ses déplacements, s'attendant sans doute à ce qu'elle fasse un truc au bout d'un moment. C'est ce qu'elle fit d'ailleurs, s’en approchait de lui, trop près à son goût. Elle ne trouva rien de mieux à faire que de poser son popotin parfait sur l'accoudoir du fauteuil sur lequel il trônait. Instinctivement il eut un mouvement de recul, se collant comme un chewing-gum à l'accoudoir opposé. [color=#8A0868]Tu fuis quoi comme ça ?[/url] Toi, duconne. Avait-il envie de lui hurler au visage. Non mais, ça se voyait non ? Mais non, elle ne capta pas le message subliminal que Jules tenta de lui envoyer en lui accordant son regard le plus noir. D'ailleurs, il se mordit la lèvre inférieure, pointa le côté incandescent de sa cigarette vers elle, comme s'il allait la brûler avec. Avant de tirer une autre latte pour se calmer. Angie ne comprit donc pas, elle continua, à se coller à lui, lui susurra à l'oreille quelques douces paroles : C’est quand que t’arrêteras de jouer aux cons ? bon, quand je disais "douces" paroles, ce n'était pas vraiment ça. Plutôt des insultes en fait. Mais elle le disait de façon sexy ce qui n'arrangeait rien. A mi-chemin entre l'envie de lui sauter dessus comme un taulard en manque et l'envie de la pousser pour qu'elle tombe le cul en premier par terre. Jules opta pour une solution intermédiaire, lui répondant du tac au tac, agacé : [color=darkcyan]Bon, tu me lâches ?[/url] Et il tira l'ultime latte de sa cigarette, avant de la garder entre ses doigts, car fuck, tout cendrier -ou chose pouvant servir de cendrier- était trop loin. Non mais, c'est vrai quoi. Pourquoi ne pas rester sur leur idée première de séparer le loft en deux hémisphères, chacun gouverne sa partie du monde et hop, on est heureux comme ça ? Parce que s'ils s'en étaient tenus à leur plan initial, on n'en serait pas là. Jules n'aurait jamais apprit que Curtis était un traître et qu'Angèle était une menteuse qui lui avait mentit -par omission- et sur les sentiments de son petit frère pour elle, et sur les véritables raisons du deal Noah/Igor. Et il se sentirait vachement mieux dans sa vie. Franchement. Bon, concrètement il serait toujours une sorte de zombi en dépression, mais au moins il ne serait pas en colère. Et comme maître Yoda le dit si bien, la colère c'est pas cool. (citation exacte) Enfin, il se donna du courage, se leva, fit quelques pas. Il déposa le mégot dans ce qui servait de cendrier et se mit les deux mains derrières la tête, comme si ça allait l'aider à réfléchir. C'était à son tour de faire les cent pas. Il s'arrêta, laissa ses bras baller à nouveau. Et puis il recommença à marcher, à se frotter le crâne avec ses mains. S'arrêta. Recommença. S'arrêta. Fit face à Angèle. T'aimerais que je sois comme lui ? C'était ça la vraie question en fait, celle à un millions de dollars, euros, livres... Ou n'importe qu'elle monnaie. Sauf le rouble, parce que le rouble ça vaut pas beaucoup. Enfin j'crois. Un moment de flottement, dans la pénombre naissante. Jules baissa les yeux, inspira grandement comme si la suite était dure à dire. Non, en fait, elle était vraiment dure à dire. Il reprit : Comme Curtis. Précisa-t-il tout de même, juste au cas où ce n'était pas compris. C'était étrange de poser cette question. Parce que Curtis, depuis toujours, essayait d'imiter Jules. Et là, il semblerait que ça soit l'inverse qu'il fallait faire. Être un peu plus un gosse, un peu plus amoureux, un peu plus démonstratif. Jules craignait. Il craignait de perdre Angèle, de perdre cette espèce d'admiration et de dévotion qu'elle avait pour lui au profil d'un type sympa du genre... Curtis, n'importe quel autre gosse. Angie ne s'était pourtant jamais vraiment plainte de la désinvolture de son ex-amant. Elle n'avait jamais fait sentir qu'un autre pouvait le surpasser. Jules s'était toujours sentie entièrement en confiance, sachant d'avance qu'elle lui passerait tous ses caprices. Mais au vue des révélations de ce soir... rien n'était moins sûre. La découvrant nettement moins fidèle à lui, car elle l'avait balancé sans remord à son père pour sauver ses miches et aussi nettement plus désiré par d'autres types.. Jules se sentait, pour la première fois, en danger. Il ne le supportait pas. Et c'était ça qui l'énervait le plus. Ne plus rien contrôler. Et, je ne citerais jamais assez maître Yoda, comme ce petit bonhomme vert le dirait si bien, la peur mène à la colère. Et comme Jules le faisait toujours dans ses cas-là, il commença à devenir hargneux, déjà honteux d'avoir eut un moment de doute, de jalousie pour son petit frère. Il ajouta, méchamment : Non parce que t'es tellement parfaite, tu mérites mieux. Hein ? Tu mérites un toutou qui te suivras partout et que te fais de belles déclarations. C'est peut-être ce dont t'as envie, que je changes, comme tout le monde. Mouais, au fait Curtis, la comparaison à un toutou, c'est cadeau. Et puis, bref, Jules parlait trop quand il était énervé. Il reprit, d'ailleurs, de plus belle : Parce que Saph te le diras mieux que moi : ça c'est pas possible. J'vais pas changer, et pas pour toi. Cappich, mon poto ? Dédicace au fait qu'ils n'étaient sensés n'être que "deux potes".
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() message posté Sam 10 Jan 2015 - 23:33 par Invité
J’abusais, j’aimais abuser des paroles que j’utilisais avec lui, car en ce moment ce n’était que ça qui marchait, lui parler de la façon la plus idiote qui soit, affirmant donc –une nouvelle fois- que je n’étais pas sa meuf, juste pour voir sa réaction. Rien, il n’avait pas vraiment bronché, il avait juste changer la direction dans laquelle ses yeux regardaient, sans pour autant me regarder moi, sa … Pote comme il aimait le dire et le penser. Car s’il y en avait bien un dans le déni, c’était bien lui, celui qui refusait de voir la vérité en face car il avait trop de choses, trop d’obstacles qu’il s’était crée lui-même, trop de problèmes dans son passé qui l’avait rendu aigri et triste dans sa vie actuelle, j’avais pourtant essayé de le faire sourire et je peux vous assurer que j’y était arrivée. Cela m’avait prit quelques années, mais faisant preuve d’une patience légendaire et d’un amour naissant, j’était restée, je ne l’avais pas fui, parce que je trouvais en lui une petite âme fragile que je protégeais à ma façon et qui me bouffait comme il voulait, ne me rendant pas compte de ça tout de suite, il aura fallu qu’il parte, pour que je me rende compte qu’en gros, sans lui je n’étais qu’une épave, épave qu’il avait lui-même crée, travaillant sur moi pour que je devienne sa petite poupée, il pouvait jouer avec moi comme il le désirait, comme pour me punir de le rendre heureux quelque instants, quand on fumait quand on rigolait, quand je le chatouillais, quand je lui soignais ses blessures faites par son père, quand je le consolais, comme si ce que je faisais était mal, il fallait bien une punition et il s’en chargeait d’une main de maître, faisant de moi une fille inutile en l’espace de quelques années. Parce que son bien être était passé avant le mien durant quelque temps, je ne m’était plus souciée de ma propre personne et puis si c’était à refaire … Je n’hésiterais pas, car le voir sourire ou rire était la vue la plus belle et le son le plus mélodieux qu’il m’était donné de voir ou d’entendre. Maintenant, la tout de suite, je n’avais qu’un mur en face de moi avide d’expressions quelconques, que j’essayais de faire bouger avec une plume, autant dire que c’était mission impossible et qu’il allait vite me rendre folle, une nouvelle fois.

Comme un vent froid une soirée d’hiver dans une ruelle enneigée et déjà recouverte de bouteilles vides à moitiés cassées, voilà comment on pourrait décrire l’atmosphère de cette pièce, à mi-chemin entre la raison et le mensonge, entre le bien et le mal, entre l’amour et la haine et puis, le sol quant à lui était recouvert de débris du bon vieux bong jeté il y a quelques minutes à terre, n’ayant pas réussi à me contenir j’avais balancé la première chose qui pouvait faire assez de bruit pour apaiser le volcan qui sommeillait en moi à défaut de jeter Jules par la fenêtre. Mais comme on le dit si bien, les volcans ne dorment jamais. Je m’étais donc approchée de lui, reprenant mes esprits après avoir englouti une nouvelle pilule, qu’importe de quoi il s’agissait je les avalais comme des bonbons, parce que c’était bon putain, l’effet qu’elles procuraient, la sensation de liberté, d’apaisement, plus rien ne semblait gave après ça, plus rien n’avait vraiment d’importance, même pas le fait de lui préciser que son seul ami, son sang, son petit frère, m’aimait. « Ouaaais, normal. mon pote pas de soucis, vraiment pas ! » Après avoir avalé mon cachet magique, j’avais levée un sourcil, le trouvant un peu pathétique avec ses rires à deux balles, ses rires nerveux qui sonnaient bien trop faux pour être partagés ou écoutés.

Dans cette pièce, j’effectuais mes milles pas sans raison, finissant par m’asseoir sur l’accoudoir de son fauteuil, non pas que le loft manquait de place, il me fallait juste être assez proche de lui pour pouvoir l’intimider un peu. Avec un sourire d’une meuf qui venait de se droguer, un beu béat et la pupille dilatée je le regardait, étouffant des rires, j’étais persuadée qu’à l’heure actuelle il y avait une brèche dans sa grande carapace en fer forgé qui m’avait permise de me dire que j’avais, l’espace d’un instant, assez de pouvoir sur lui pour le retourner, pour lui casser tout les piliers qu’il avait déjà construit dans sa petite tête, pour remettre en question toutes ses certitudes, de cette façon je pouvais lire en lui un peu plus facilement que dans un journal intimide cadenassé qu’il était, avec un de ces vieux codes qui n’ont aucune signification, car lui-même n’avait pas de signification, il était Jules, il portait un nom, des tatouages une histoire et puis … C’est tout. Je lui demandais ce qu’il fuyait, pourtant la réponse était clair, par respect peut-être ? Il ne m’avait pas directement dit qu’il s’agissait de moi, mais il me l’avait très subtilement fait comprendre, mais j’étais bien trop enjouée pour comprendre. Je le regardais fumer sa clope, bougeant mes yeux du début de la clope à ses lèvres, de ses lèvres à la fin de sa clope, faisant des allés et des retours avec mes yeux, ce qui me donnait très vite le tournis. « Bon, tu me lâches ? » J’avais secouée ma tête, ne répondant pas, car il n’y avait rien à répondre, non je n’avais pas l’intention de te lâcher mon gars, maintenant que je t’avais sous la main, quoi que … Sa question pour moi, n’était pas restée anodine, je le lâche ? J’le lâche pas ? J’me casse et je ne reviens plus jamais, pour le haïr jusqu’à la fin des temps et finir par me suicider de tristesse ou d’une overdose, ou j’essaye de transformer ce mur en un espèce d’être humain ? Putain, la question à cents milles balles, le temps que m’avait prit la réflexion de cette question il s’était déjà levé, ayant terminé sa clope, je me laissais balancer sur le fauteuil, m’asseyant à sa place, comme un gros sac que l’on lancerait par-terre, mon cul avait plutôt atteri sur quelque chose de plus mou. J’avais croisé mes jambes, ma tête entre mes mains, cette tête qui commençait à me faire de plus en plus mal et puis mes yeux, j’avais l’impression qu’ils allaient exploser, je relevais la tête, il faisait les milles pas, je le suivais du regard, baissant une nouvelle fois très vite la tête ayant extrêmement mal, je pouvais entendre l’eau couler goutte à goutte du lavabeau, Jules et ses pas de plus en plus rapides, le chien du voisin qui aboyait, la voisine du dessu qui avait mit sa musique un peu trop fort, je remis mes bras le long des accoudeoirs, grattant ceux-ci avec mes mains, réussiant presque à les percer. « Tu … Tu m’fais mal au crâne PUTAIN » Comme pour l’avertir que je n’allais pas très bien, tout était décuplé, quintuplé, les bruits, les faits et gestes, un chuchotement se transformait en un tomorrowland dans ma tête, je repliais mes jambes sur moi me frottant le front transpirant sur mes genoux, comme si je faisais un bad trip, très très bad bad de la mort qui tue au sens propre du terme. J’essayais de me concentrer sur quelque chose, Jules quant à lui s’était arrêté de bouger, mettant ses bras derrière sa tête, ne faisant même plus attention à moi. J’avais mal partout et je tremblais un peu, je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même, j’avais déjà vécue ce genre de mauvaises situations plusieurs fois, mais j’étais seule et personne pour me faire chier. Là il fallait que je règle THE problème of the year et avec lui en plus. Je ne le regardais plus, fixant un point noir au fond de la sale pour reprendre mes esprits, j’espérais juste une chose, qu’il ne l’ouvre pas trop. « T'aimerais que je sois comme lui ? » J’avais bien entendu, comme s’il venait de crier, je pouvais l’entendre le redire dans ma tête encore dix fois, comme un écho, comme quelque chose que l’on crierait dans un couloir d’immeuble de quinze étages. Ne levant pas la tête vers lui, car je n’avais pas l’intention de répondre à cette question, il finissait par une petite précision inutile. « Comme Curtis. » Je serrai les dents, parce qu’il m’énervait ou alors c’était la situation qui me rendait comme, je savais pertinemment que s’il continuait il allait très vite me mettre en colère. Moi la sainte Angèle, celle qui à une voix douce comme du miel … (cadeau la rime nul) je savais qu’à l’heure actuelle là tout de suite j’étais devenue très irritable à cause de mes meilleures amies qui se trouvaient très souvent dans mon sac ou dans ma poche, souvent dans celle de mon revendeur avant de se trouver dans la mienne, elles ne me quittaient que rarement, pour ne pas dire jamais et me faisant souvent du mal après m’avoir fait du bien. Je pris une profonde inspiration, relâchant mes membres et fermant les yeux, je le laissais continuer à parler, priant pour qu’il arrête très vite, j’avais besoin de tout sauf ça.

Malgré tout cela, j’avais très vite remarquée, que cette histoire avec Curtis l’avait affecté, le faisant douter un instant pour qu’il me pose ce genre de question, que jamais au grand jamais il aurait posé, préférant se faire couper les bijoux de famille que de se rabaisser à demander ça. Je ne savais pas si je devais trouver ça chou ou au contraire très perturbant, je savais juste que je n’étais pas en mesure de continuer à parler pour ne rien dire, abuser des bonnes paroles pour faire ma maligne. J’entendais, j’entendais très bien ce qu’il disait, j’encaissais et puis, j’attendais. Ouvrant les yeux une minute, je voyais qu’il fixait le mur, la fenêtre, le sol tout ce qui était susceptible de ne pas être moi pour parler. De mon côté je respirais comme une femme prête à accoucher, ouvrant, fermant, fermant, ouvrant, ouvrant puis réeouvrant et refermant une nouvelles fois les yeux, je le fixais, si mes yeux avaient des lasers, il serait déjà mort depuis longtemps.

Tout était doublé à son summum n’importe quelle sentiment, n’importe quelle envie, c’était genre : il m’énervait un peu avant, maintenant j’avais envie de le balancer par la fenêtre, je l’appréciais encore un peu avant, maintenant j’étais folle de lui, tout était réuni pour créer quelque chose de paradoxal à faire froid dans le dos. « Non parce que t'es tellement parfaite, tu mérites mieux. Hein ? Tu mérites un toutou qui te suivras partout et que te fais de belles déclarations. C'est peut-être ce dont t'as envie, que je changes, comme tout le monde. » Si la seconde d’avant, je vivais tout en accéléré, en double en triple, maintenant je vivais un peu la période Bob Marley, j’étais fatiguée, une fatigue extrême de quoi tuer un paresseux, j’avais balancé la tête en arrière lorsqu’il prononçait ses dernières paroles, assimilant très biens ses dires. Je commençais à rire, à rigoler crescendo, tout en laissant mes yeux pleurer, grand n’importe quoi, c’était ce que j’étais juste maintenant. Essuyant mes larmes, je relevais la tête, retirant le sourire de mon visage, le regardant, livide, stoïque, platonique, bref tout ce que vous voulez, mais pas dans ma forme la plus normale. « Parce que Saph te le diras mieux que moi : ça c'est pas possible. J'vais pas changer, et pas pour toi. Cappich, mon poto ? » Je fronçais les sourcils, je crois qu’il a fini me disais-je, clignant difficilement des yeux me demandant ce que ce putain de dealer m’avait donné, vivant l’après-coup de la pilule au moins milles fois en l’espace d’un instant, comme des montages Russes : Super rapide, super lente, super méga rapide, super méga lente. Et je n’aimais pas ça, car je savais qu’il allait se passer quelque chose que je n’allais pas contrôler, j’étais désinhibée. « NON, NON PUTAIN NON TU VEUX QUE J’TE FASSE UN DESSIN, TU VEUX QUOI ? » Je me levais, très rapidement, comme Usain Bolt sur la piste de départ, j’avais été même plus rapide, parlant très, très fort, fermant les yeux la plupart du temps pour ne pas avoir les réactions de son visage. « Arrête de me mettre tous les maux du monde sur le dos, non j'te demande pas de changer, je veux pas que tu change, non j’suis pas parfaite ... J'aurai juste aimé que tu m'accordes un peu d'importance, rien qu'un peu pour une fois. » Baissant la tête, je repris une grande inspiration, me trouvant pathétique l'espace d'un instant, je me reprenais très vite. « Va t’faire foutre toi mon poto, les conseils pourris de Saphyr que tu idolâtres secrètement. Tu ne vaux pas mieux qu’elle, même pas mieux qu’Igor l’enfoiré, que Curtis le traitre ou même que Savannah la trainée. » Parce que j’avais un profond respect pour Poppy, la mère de Jules et que je n’avais pas l’intention de parler de la mienne ou même de leur défunt père je m’étais arrêtée là, grognant et serrant les poings, je m’étais approchée de lui, osant défier son regard avec mes yeux rouges et mouillés, approchant ma main de son cou et arrachant le collier qu’il portait autour de celui-ci, ce fameux collier que je portais moi-même. « Ça … ça on en a plus besoin, ça représente RIEN pour toi, pour moi, pour les autres. » Arrachant aussi le mien que je portais autour du cou, je les balançais parterre au fond de la pièce, avec aragne puis je tournais les talons, m’approchant de la porte de sortie, dos à lui, finissant par m’asseoir contre celle-ci, posant ma tête vers l’arrière, je voyais la guitare près de la porte, la rapprochant de moi. « Ça non plus d'ailleurs … » Je reniflais de plus en plus, remarquant très vite que je saignais un peu du nez, laissant échapper des gouttes au sol, j’essuyais salement ça de ma main, pour qu’il ne remarque rien. « C’est bon ? T’as eus tout ce que tu voulais, on a rien et on a jamais rien eu à foutre ensemble ... Merci. » Je le regardais, ravalent difficilement ma salive, je ne savais pas quoi penser de ce que je venais de dire, j’avais juste la tête sur les genoux, tellement elle me faisait mal et puis le merci, c'était comme pour le remercier de m'avoir ouvert les yeux.
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() message posté Sam 10 Jan 2015 - 23:41 par Invité
C'était comme si les murs du loft se rapprochaient. L'air semblait manquer. Alors qu'Angie parcourait l'espace ne se sentant apparemment bien nul part, Jules essayait à tout prix de se foutre dans un coin pour se rendre invisible. Manque de pot, Angie revenait à la charge à chaque fois. Elle allait et venait, faisait les cents pas. Si bien qu'elle finissait par donner le tournis à notre tatoué. Elle ne pouvait pas simplement se poser dans un coin, comme lui ? Ne pouvait-il pas s'envoyer quelques vacheries une fois toutes les deux heures avant de tolérer simplement la présence de l'autre jusqu'au retour de Poppy le lendemain ? Mais non, fallait qu'ils ouvrent leur gueule, fallait qu'ils abusent, comme d'habitude. Qu'ils abusent de la patience de l'un et de l'autre, qu'ils abusent de la drogue aussi. Parce que c'était toujours dans l'excès quand ils étaient ensemble. Trop de tout. Trop d'amour, trop de désir, trop de drogue, trop de clope, trop d'alcool, trop de cul. Trop de tout, j'vous le dis moi. Jules demanda une fois de plus à Angie de le laisser tranquille avant de se lever pour s'éloigner. Elle sauta sur l'occasion pour lui voler la place sur le beau et unique fauteuil de la pièce, se tortillant comme une contorsionniste qui chercherait une position plus confortable dans une boite. Tu … Tu m’fais mal au crâne PUTAIN! Finit-elle par déclarer. Jules lui lança un coup d'oeil. C'est vrai qu'elle n'avait pas l'air bien. Il haussa les épaules, indifférent. Cool. rétorqua-t-il ne se sentant pas le moins du monde concerné par son état. Après tout, c'était elle qui se gavait de médocs comme s'il s'agissait de bonbecks, tant pis pour elle si elle devait en subir les effets secondaires. Et puis, elle le méritait bien. Madame je fricote avec Curtis ! Jules, rancunier, mauvais, perfide, la regardait se tortiller, les deux mains sur sa tête de poupée, avec une sorte de satisfaction malsaine. Comme si elle le méritait. Enfin, en quelque sorte. Mais malgré tout, ça ne l'apaisait pas. Pourtant ça aurait dû. On s'est déjà tous bien marré devant le malheur d'un ex (allez, pas la peine de faire genre) ou devant le suicide vestimentaire d'une ennemie de classe, le malheur des autres fait le bonheur des uns. Et voir Angie dans un sale état devrait était suffisant pour ce soir. Mais non, Jules avait toujours ce nœud dans l'estomac qui l'empêchait de respirer. Ce qui, en soit, est stupide puisque l'estomac n'a pas tellement de lien avec la respiration, mais vous voyez le principe. Ca brûlait en lui. Et elle aussi elle lui faisait mal au crâne, à balancer des trucs sur Curtis. A se plaindre de Jules, à lui faire ressentir qu'il avait été la pire chose qui ne lui était jamais arrivé. C'est vrai quoi. Il était revenu à Londres pour elle, parce qu'il ne pouvait pas supporter un putain de jour de plus sans elle et une fois revenue, tout partait en couilles. Il espérait retrouver la relation qu'ils avaient auparavant, qui lui convenait tout à fait, et pourtant il avait bien vite comprit que si lui n'avait rien à redire, pour Angèle c'était tout autre. Il la détruisait, il était mauvais, un poison à action lente qui se répandait dans les veines de la poupée russe. C'était comme si toutes ses certitudes se cassaient la gueule et ça lui le torturait. Alors non, il ne pouvait pas se contenter de la regarder avoir la migraine, il devait poser la question, la fameuse question. Mauvaise pioche, ça la plongea dans une sorte de rage incontrôlée : NON, NON PUTAIN NON TU VEUX QUE J’TE FASSE UN DESSIN, TU VEUX QUOI ? Hurla-t-elle en se levant d'un bond du fauteuil. Jules la regarda sans pour autant réagir. Elle ne l'impressionnait pas, loin de là. Il se contentait de lui faire face avec un visage totalement inexpressif. Alors qu'Angie semblait en conflit intérieur et qu'elle n'arrivait pas à se maîtriser, Jules restait planté là comme s'il venait de débarquer, les bras ballants. Il écoutait cette fille, qui gesticulait et demandait de l'attention, de l'importance. Elle voulait compter pour lui. Jules tourna la tête, la quittant des yeux une seconde et haussant les sourcils. Pauvre fille. Si elle savait, ouais si elle savait combien elle comptait. Elle avait été tout son univers pendant la majeure partie de sa vie, ça ne lui suffisait pas. Qu'est-ce qu'elle voulait hein, si elle ne voulait pas qu'il change pour autant, alors qu'est-ce qu'elle demandait ? Va t’faire foutre toi mon poto, les conseils pourris de Saphyr que tu idolâtres secrètement. Tu ne vaux pas mieux qu’elle, même pas mieux qu’Igor l’enfoiré que Curtis le traitre ou même que Savannah la trainée. Jules se mit à rire, genre rire vraiment très énervé. Il regarda à nouveau Angèle qui s'était approchée petit à petit de lui. Il avait un sourcil d'arqué, un peu sur le cul de ce qu'elle osait lui sortir. Lui, idolâtrer Saphyr ? Non sérieusement ? Sans parler de l'insulte à ses cadets. Il la regardait donc, sentant l'énervement monter très, très sérieusement en lui. Il avait son sourire de con impassible qui se fichait de tout, il mit une main derrière sa nuque de la frottant nerveusement, et d'une voix étrangement très calme mais pesant chacun de ses mots il lui répondit : Rien n'a d'importance. Rien ! Affirma-t-il. Ouais, c'était son grand truc ça, sa belle phrase pleine de sens mais qui en fait, n'en avait aucun. C'était simplement ce qu'il se répétait en boucle, depuis qu'il était tout gosse. Rien n'a d'importance. Parce que aussitôt qu'il donnait de l'importance à quelque chose, ce quelque chose disparaissait, se noyait dans une baignoire, devenait alcoolique ou bien lui tapait dessus. Allez savoir ? C'était comme s'il s'était déconnecté. Non sérieusement il la regardait avec un regard vitreux, refit tomber son bras le long de son corps. Il ne voulait puis montrer quoi que ce soit, alors il se mettait sur off, vivait la situation sans pour autant interagir. C'est là que sa folle d'ex-voisine-amante-meilleure-amie droguée se jeta sur lui pour le plaquer contre le mur. Elle empoigna avec indélicatesse le long collier que Jules portait autour du cou. Sa chaine, avec pour pendentif et médiator gravé de leur initial. A elle et à lui. Il le portait depuis tellement de temps, jouait si souvent avec que les lettres étaient à peine visibles désormais. Elle l'arracha. D'un coup sec. Jules eut un sursaut et déglutit avec difficulté. Et puis il baissa les yeux sur la chaîne qu'elle portait et qu'elle arracha à son tour. Il était perdu, ça tournait autour de lui. Il ne comprenait ni quelle heure il était ni ce qui se passait, ni même les mots lourds de sens qu'elle prononçait : Ça … ça on en a plus besoin, ça représente RIEN pour toi, pour moi, pour les autres. Et puis elle lui tourna le dos et fit quelques pas jusqu'à la porte. Une larme, solitaire, s'écoula des yeux de Jules. D'un revers de main il l'essuya rapidement, profitant du fait qu'elle lui tournait le dos. Il ne voulait surtout pas qu'elle le voit. Il n'assumait pas. Il n'assumait pas le coup de poignard qu'il semblait s'être prit. Elle était clairement en train de le largué. Ouais, c'était une rupture ça, enfin ce qui se rapprochait le plus de la rupture en tout cas. Elle se laissa glisser par terre jusqu’à être assise contre la porte. Et quand elle s’empara de la guitare, le cœur de Jules se serra. Il décida d’arrêter de regarder ce massacre. Le massacre de cette fille qui partait littéralement en sucette, le massacre des seuls objets qui avaient vraiment de la valeur pour lui, le massacre de sa pseudo relation, le massacre de son cœur tout entier qui était en train de se suicider en avalant du détergeant, là, dans sa cage thoracique. Il fit quelques pas dans cette grande salle, respirant profondément pour se calmer. Mais son regard croisa bien malheureusement celui d’Angèle. Il fronça les sourcils. Quelque chose clochait, non sérieux. Elle n’était pas bien là, pas du tout. C’est bon ? T’as eus tout ce que tu voulais, on a rien et on a jamais rien eu à foutre ensemble ... Merci. Il n’écoutait à moitié ce qu’elle disait, trop occupé à l’observer. Il s’avança vers elle, s’accroupit devant elle et la regarda dans les yeux. Ses pupilles, encore dilatées, son teint blafard, le rouge de son sang qui se voyant encore au-dessus de ses lèvres. Je suis loin d’avoir ce que je veux. répondit-il quand même avant de se relever et de lui tendre la main pour qu’elle se lève à son tour. Il patienta un moment avant qu’elle ne daigne la saisir mais quand ce fut enfin le cas il la tira pour qu’elle se relève, n’oubliant pas de la rattraper au passage, devinant d’avance qu’elle tituberait. Il l’emmena jusqu’à la cuisine et lui sortit un verre d’eau, lui tendit sans pour autant la regarder. S’il avait cru que ça serait lui qui s’occuperait un jour d’elle qui était en plein mauvais trip... Ca avait toujours été l’inverse dans le passé. Parce qu’elle était censée être la fille bien et lui le voyou. Elle était censée prendre soin de lui. Bref. Bois. conseilla-t-il avant de prendre un torchon et de l’humidifier avec de l’eau bien fraiche. Il l’essora, le plia et se posta devant Angèle pour lui mettre le torchon sur le front. Il fixait le sol, les dix centimètres qui les séparaient encore. Et même si tout son être avait envie de la jeter par la fenêtre et de le laisser digérer tout ce qu’elle avait pu lui dire de méchant ce soir, il ne pouvait pas. De un parce qu’elle mourrait si il la jetait par la fenêtre et tuer quelqu’un ne pouvait pas être un autre truc à rajouter à la longue liste de tous les trucs pourris qui lui étaient arrivé, et ensuite parce qu’elle n’allait pas bien et qu’il ne le supportait pas non plus. Elle était clairement en train de paniquer, de faire une sorte de bad trip. Et dans ces cas il n’y a pas trente-six solutions : il faut se calmer. Jules respira alors profondément en la regardant à nouveau, comme pour lui montrer la marche à suivre. Respire. Lui aussi respirait, parce que mine de rien lui aussi avait besoin de se calmer. Il se sentait dépecé vivant, brûlé à vif. C’était horrible comme il avait mal à ce moment précis. Mais il n’en montrait rien. Passé maître de l’art de faire comme si ça allait quand ça n’allait pas. Il avait déjà soigné les blessures faites par Noah à Alison et Curtis alors que lui-même était dans un état bien pire. Alors ça, c’était de la rigolade. Enfin, en quelques sortes. Ca va aller, on a survécu à pire que ça. Pire qu’une dispute, pire qu’un enfermement ? Ouais c’est clair. Et même eux-mêmes en temps qu’individu avait survécu à une séparation. Bon, je n’ai jamais dis qu’ils avaient bien tourné mais au moins ils avaient survécu. S’il devait en avoir une deuxième, ils survivraient encore, il le fallait bien. Il laissa à Angie le soin de tenir le torchon sur son front pour calmer sa migraine et recula d’un pas ou deux. C’était quoi ce que t’as pris ? demanda-t-il, mine de rien, un peu inquiet pour elle. Et puis aussi parce que s’intéresser aux mauvais effets secondaires des pilules qu’elle prenait c’était toujours moins dur que de penser à tous ce qui avait bien pu se passer.
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() message posté Dim 11 Jan 2015 - 1:49 par Invité
La journée n’avait pourtant pas mal commencée, jamais au grand jamais je n’aurais pensée qu’elle allait se continuer ainsi, franchement que c’était-il passé ? Regardez autour de nous, nous étions passés des rires aux larmes de la colère à l’envie et d’une baisé à une violence physique et morale, assise sur le bord de cette porte, avec la guitare de Jules en main et le nez en sang, je ne me reconnaissais pas, les débris de verre parterre donnaient un aspect underground à ce loft, dehors la lune éclairait la rue et il n’y avait plus de lumière à aucun étage, sauf chez Jules. Respirant un grand coup et relevant la tête, je pouvais constater qu’il me venait en aide sans que je ne demande rien, j’aurais milles fois préféré qu’il me laisse là, après tout si cela devait se terminer aussi mal que ça avait commencé ça aurait été plus facile à oublier parce que haïr quelqu’un pour ce qui il est ou ce qu’il a fait, c’est toujours plus facile que de l’aimer, pourtant je me savait incapable d’oublier ce gars, il était loin d’être standard et notre relation ne l’était pas non plus, d’ailleurs rien n’était standard entre lui et moi, depuis toutes ces années notre relation avait très bien marché on avait des règles et on les respectait bien, c’était un peu notre bible et putain, jamais on n’avait transgressé aucuns des points suivants : Pas d’amour, pas de sentiments, pas de mots doux, pas trop de signes d’affection, un respect inconditionnel de moi à lui et une protection de lui à moi, beaucoup de drogue, beaucoup de cul et ça marchait c’était notre créneau, notre façon de voir la vie, on était les nouveaux Bonnie and Clyde version 2015, pourtant quelque chose clochait, je ne savais pas si c’était parce que les années étaient passées et que sans le vouloir, nous avions changés, mais je cherchais quelques chose de stable entre lui et moi, ça me semblait ridicule pourtant je me raccrochais à cette idée, cette très mauvaise idée et c’était impossible, c’était comme demander à Satan de venir en aide à Dieu. « Je suis loin d’avoir ce que je veux. » J’avais bien entendu qu’il n’allait pas en rester là, je comprenais son message, dû moins j’essayais. Il m’avait aidé à me lever, me dirigeant vers la cuisine, me posant comme on pose un sac de course sur le plan de travail, je pouvais sentir dans ses yeux qu’il avait de la peine pour moi, sa respiration était saccadée et son mal-être visuel. J’avais autant mal au bide que lui, je pouvais sentir mes entrailles me lâcher. Plus de possibilité d’aller en avant, ni même en arrière, c’était comme être dans les limbes en fait, il m’avait tendu un verre d’eau, je ne voulais pas boire, il me forçait la main. Je buvais quelques gorgées, regardant le fond de ce verre en plastique, sourire en coin, je n’arrivais pas à croire à ce qu’il se passait. Il y a quelques années de ça, c’était toujours moi qui jouais le rôle de l’aide, je le surveillait quand il se défonçait trop, je le consolait comme je pouvais quand il avait envie de butter son père et j’en passe, mais là c’était lui qui prenait soin de moi, j’avais beaucoup de peine à y croire et puis, j’avais toujours cette migraine, un torchon mouillé vint se mettre sur mon front, ça faisait du bien, je le tenait tant bien que mal, le torchon qui avait été froid il y a encore quelques instants était à présent devenu bouillant. « Ca va aller, on a survécu à pire que ça. » Certainement pensais-je, acquiesçant de la tête. Il avait raison, on avait survécu à pire, mais ce qui se préparait allait très certainement nous tuer, ce soir c’était la soirée de la décision, ce que je veux dire par là, c’est que je savais au fond de moi que ce soir ça allait être soit la vraie dernière fois que je le voyais ou alors au contraire, ça allait le début d’un renouveau et ce n’était pas en me droguant ou en gueulant sur lui que ça allait arranger la chose. « C’était quoi ce que t’as pris ? » Comme pour meubler une conversation qui n’avait pas lieu d’être, qu’est-ce que ça pouvait bien lui foutre ce que j’avais prit ? Il en voulait ? Non, bien sur que non, vu l’était dans lequel j’étais ce serait très immature de sa part de faire de même. Je ne reconnaissais presque pas Jules, il était devenu doux comme un agneau, dépité face à ce que j’étais devenue, il avait peut-être raison, il ne pouvait plus voir qui j’étais devenue ou plutôt ce que j’étais devenue, une pauvre droguée en manque d’affection.

Sortant de ma poche mon petite sachet magique qui était rempli de petites pilules colorées, je le lui balançais, comme si je répondais à sa question, je n’avais même plus la force de parler. Me relevant du plan de travail, je pouvais sentir mon corps lourd, lasse et difficile à déplacer, reposant le torchon, je me dirigeais vers les toilettes, fermant derrière moi à clé, ouvrant le robinet, je venais de me verser un peu d’eau gelée sur le visage et je m’étais assise sur les toilettes durant  quelques minutes, le temps de retrouver mes esprits, j’avais pris une grande décision et je m’étais résignée. Me regardant une dernière fois dans ce miroir, j’ouvris la porte, ramassant au sol nos deux colliers, m’approchant de Jules. « Parfois … Parfois j’ai peur de moi tu sais. » Schizophrène-dépressive mode ON, je regardais ces deux colliers que j’avais entre les mains, un petit rire ce fit entendre dans la pièce, je relevais la tête, regardant Jules deux secondes qui avaient parues des heures, avec ce regard dénué d’émotions et puis il ne lâchait pas ce duel de regard non plus. Pas à pas, je m’étais retrouvée si proche de lui que je pouvais sentir la chaleur de son torse nue m’envelopper. « J’sais pas à quel moment ça à merdé toi et moi et j’ai pas envie de le savoir. » Peut-être que c’était la merde depuis le début en fait, mais on était trop con pour s’en rendre compte, on était même pas fait pour être ensembles à la base, moi fille de bonne famille je m’étais transformée pour lui et puis lui il s’est ouvert à moi et c’est certainement ces sentiments qui on fait de lui le mec le plus handicapé du monde, il était nul pour gérer ça, comme j’étais nulle pour gérer ma dépendance aux drogues et a lui surtout. « Tu crois que j'aime Curtis ? » lui demandais-je à l’oreille, le faisant lui-même se poser réellement la question, je le regardais droit dans les yeux. « Tu ne vois même pas ce que tu as devant les yeux en te posant des questions pareil, parceque toi … C’est indescriptible ça dépasse l'entendement ce que je ressens, c'est même plus fort que moi. » Je venais de transgresser une des règles primordiale de notre règlement merdique, mais je m'en foutais, je n'étais plus à ça près ... J’avais posé ma main froide dans la sienne, je déposais au creux de sa paume les deux colliers, je pouvais sentir une certaine résistance de sa part, comme s’il avait envie de m’en mettre une pour ce que je venais d'avouer à demi-mot, il résistait à l’envie de fermer sa main sur ces deux colliers lourds de souvenirs, je lui forçais la main. « Tu pourras revenir quand tu veux, je suis trop faible pour t’oublier, mais je ne sais pas encore pour combien de temps je serais soumise à toi ... C'est malheureux je sais. » Avec une voix très douce, je venais donc de vendre -une seconde fois- mon âme au diable tout en le mettant en garde tout de même, car si je voulais garder Jules près de moi, il fallait que j’accepte l’idée que lui, ne serait jamais le mec sentimental que j’aimerais qu’il soit, je me rendais compte que je lui en demandais peut-être un peu trop et qu’il fallait que je reste l’Angèle qu’il avait connue et qu’il avait aimé un jour. « J’ai pas le courage de choisir ce qui va se passer entre toi et moi, les choses changent même quand on essaye de rester les mêmes. » Déposant un doux baiser sur le front de Jules j’avais récupéré mes affaires, mis ma veste en attendant sagement devant la porte, j’avais vu Poppy revenir, sourire aux lèvres depuis la fenêtre, 5 minutes plus tôt, la pauvre, si seulement elle se doutait de ce qui l'attendait, elle ne l'aurait jamais ouverte cette porte. Dos à lui, face à Poppy, je m’adressais aux deux en même temps. « On aurait dû mettre fin à cette soirée avant que ça dégénère. » Quittant l’appartement, je laissais derrière mois le cadavre d’une soirée mouvementée, une Poppy en recherche impuissante de reponses et un Jules  très certainement indifférent à la situation.
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