(✰) message posté Jeu 12 Fév 2015 - 22:31 par Invité
it will never change me & you
Mila Skyler Abbott-Hyland and Caleb George Hyland
« Pourquoi, ça te défrise tant que ça de savoir que t’auras 60 ans avant moi ? » Mon majeur se levait alors que je lui offrais mon plus beau - faux - sourire. Je devais voir le positif de sa remarque : il nous imaginait fêter nos 60 ans ensembles... Ew. Rien que l'idée de devenir vieille me révulsait mais j'étais heureuse d'avoir la satisfaction, à un si jeune âge, d'avoir trouver la personne avec qui je voulais finir mes pauvres jours. « J’ai pas besoin d’être violent. Tu comprends j’inspire déjà le respect et l’autorité » Je me retenais de rire et tirait sur sa cravate pour lui montrer qu'il n'était pas aux commandes. Pas seul, jamais. « Tellement bébé. On sait pourquoi je suis si souvent à genoux. » Un sourire un peu trop aguicheur pour être vu en public se dessinait sur mes lèvres et je finissais par détourner le regard. C'était bien beau de plaisanter sur notre récent couple et mariage mais ce n'était plus vraiment le sujet de conversation. Et je n'avais aucune envie de plaisanter. Plutôt de boire à ne plus me souvenir de cette soirée, danser comme une folle ou me diriger vers la clinique la plus proche pour effacer ce qui pouvait éventuellement détruire notre couple. Je grimaçais à cette pensée, honteuse. « Mila, c’est pas une question de s’en passer pour toujours ou non… Juste de prendre notre temps. Lever le pieds. Y aller doucement »Dans nos rêves tout cela chéri. Je n'étais pas contre l'idée de repasser en première, voir au point mort, pour qu'on prenne le temps de se connaître et de savourer nos premier moments ensembles. Nous avions zappé tellement d'étape importante dans une relation, à commencer par les premiers rendez-vous timides, la relation qui se transforme petit à petit, la confiance qui s'installe. J'avais été dans ses draps bien avant d'être dans son cœur - ce qui n'était pas forcément le cas dans l'autre sens à bien y réfléchir - et je lui avais accordé mon tout. Ma confiance, mon amour, ma fragilité que je ne dévoilais pourtant jamais. Est-ce que je regrettais une seule seconde à ses côtés? Non. Mais si j'avais pu réfléchir un peu plus, avoir l'intelligence de mettre une infime barrière appelée préservatif entre nous, on s'en porterait tout aussi bien.
Caleb était en stand-by, me donnant l'impression d'avoir pressé le bouton pause. J'étais à deux doigts de la crise de nerfs et de le déclarer mort cliniquement. J'avais envie de le secouer une bonne fois pour l'obliger à réagir sans pour autant en avoir la force. Les secondes me semblaient être des heures et j'essuyais une nouvelle fois mes larmes sans que cela ne déclenche la moindre réaction de son côté. J'avais tout foutu en l'air. Nous l'avions fait, parce que peu importe sa réaction - s'il finissait par en avoir une - il avait tout intérêt à ne pas me mettre tout ça sur le dos. On avait été deux pour le faire. « Tu le sais depuis quand ? » Son ton était tellement neutre qu'il me glaçait le sang. J'aurais encore préféré qu'il crie, s'énerve contre moi. Je le fusillais du regard. Il lui faut du temps, chacun sa manière de réagir. « C'est la seule chose qui t'inquiète? » Lâchais-je finalement, un peu trop ironique. « Une heure. Deux peut-être, juste avant qu'on parte. » Je me forçais à respirer calmement et à retrouver un peu de dignité, plutôt que de le supplier du regard pour qu'il me prenne dans ses bras. C'était pourtant la seule chose dont j'avais besoin pour l'instant. « J'ai pas voulu t'en parler à la maison parce que j’espérais tenir la soirée et ne pas ruiner notre réveillon. Mais c'est pas comme-ci je pouvais penser à autre chose... » Je baissais les yeux en soupirant. J'avais besoin de me justifier, car en fin de compte, je lui balançais ça au beau milieu de la foule alors que j'avais eut une chance de le faire à l'appartement juste avant notre départ. J'avais réellement cru être capable d'oublier cette histoire l'espace d'une soirée, qu'on aie au moins une fête "normale" cette année - même si j'appréciais la tournure de notre noël. Sur la défensive, je me rapprochais et passais mes bras autour de sa taille, déposant un baiser sur sa joue avant de poser ma tête contre son épaule. Je ne pensais pas voir Caleb réagir et prenait les devants pour me retrouver dans ses bras, j'avais besoin de lui plus que jamais, de savoir que je ne venais pas de le perdre en quelques mots. « Serre moi. Juste une minute. » murmurais-je, l'implorant de le faire. Ensuite il pouvait crier, pleurer, se débarrasser de moi, juste avoir une putin de réaction. Mais avant, j'avais besoin de mon mari. Pour le meilleur et pour le pire.
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(✰) message posté Ven 13 Fév 2015 - 18:59 par Invité
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Mila Skyler Abbott-Hyland and Caleb George Hyland
« C'est la seule chose qui t'inquiète? » Je serrai les mâchoires. Aussi étrange que ça pouvait paraître, je n’avais pas, à cet instant précis, envie d’ironiser sur quoi que ce soit. J’étais un maître dans l’ironie, ce qui expliquait pourquoi mes sœurs avaient si souvent envie de me frapper – et ma femme aussi, maintenant. « Oui. Là, maintenant, j’ai envie de savoir. Tu préfèrerais quoi, que je te demande directement s’il doit porter le nom Hyland ou le nom Jenkins ? La seule chose que je te demande c’est si tu m’aimes si peu au point de me mentir depuis des jours entiers ». Je ne savais pas pourquoi j’agissais comme si je lui en voulais de quelque chose, alors que ce n’était pas le cas. Je ne pouvais pas la blâmer pour un truc qu’elle n’avait pas non plus choisi et qui la faisait flipper autant que moi. Surtout que, biologiquement parlant, j’étais le fautif. Mais c’était trop me demander d’avaler tout ça en l’espace de dix minutes, surtout dans un endroit public comme celui-là. Question timing, elle était douée. « Une heure. Deux peut-être, juste avant qu'on parte. J'ai pas voulu t'en parler à la maison parce que j’espérais tenir la soirée et ne pas ruiner notre réveillon. Mais c'est pas comme-ci je pouvais penser à autre chose... »J’aurais voulu que tu me le dises quand tu l’as su. Oui, j’aurais préféré le savoir à ce moment-là. C’était même pas à cause du lieu public autour. Simplement parce que j’avais l’impression d’être le dernier à toujours tout savoir. Concrètement, je n’aurais pas pu le savoir avant elle, parce que si on me faisait un test à moi j’étais plutôt sûr qu’on trouverait pas de signe de grossesse. Mais c’était une impression désagréable d’autant qu’elle était persistante. « Au lieu de ça, tu préfères me l’annoncer ici. C’est logique, bien sûr ». Mon ton était froid, limite accusateur. Je m’en voulais pour tout ça mais je m’en voulais surtout pour le reste. Si j’avais fait plus attention, on n’aurait pas besoin d’avoir cette conversation ici et maintenant. Je baissai les yeux et me mordis la lèvre. J’avais la gorge sèche, comme si j’avais du sable à l’intérieur. Je finis par relever la tête, mon cœur se serrant dans ma poitrine. « C’est pas à toi que j’en veux Mila ». Je disais ça sur un ton d’excuse, misérable. On aurait même pu croire que j’étais prêt à pleurer – même si ce n’était pas le cas. Je laissai Mila venir contre moi, me serrer dans ses bras, sans bouger dans un premier temps. Je la laissais faire parce que précisément je ne savais pas ce qu’il fallait que je fasse. J’étais toujours là, comme un con, à chercher une attitude précise alors qu’il n’y en avait pas. Je devais être heureux. Ce n’était pas ça, qu’on appelait le putain de miracle de la vie ? Sauf que ça ne marchait pas comme ça. Rien de ce qui était normal ne marchait avec moi, visiblement. « Serre moi. Juste une minute. » Je me forçai à respirer calmement et, au bout d’un moment, je refermai mes bras autour d’elle. Elle resta contre moi un moment, et j’ignorai ce que pouvaient bien se dire les gens autour. Je finis par m’écarter doucement et croisai son regard. « On est très doués pour les surprises hein ? » Je fis une grimace en guise de sourire. Toutes nos belles théories sur le mariage par amour et non pour bébé s’effondraient comme un château de cartes, sans qu’on puisse y faire grand-chose. On aurait du faire plus attention, à croire qu’on avait jamais eu la conversation sur « les choses de la vie » avec personne. Même pour nous justifier, je n’étais pas persuadé que prétendre en guise d’excuse à nos proches qu’on était ivres morts et défoncés comme un terrain de manœuvre serait une bonne idée. Est-ce que j’étais prêt à me retrouver papa ? Non. Mais Mila n’était pas prête à devenir maman. Alors quoi ? On allait faire disparaître le bébé en disant plus tard à nos autres enfants nés volontairement qu’on à être parents pour leur grand frère ou grande sœur ? « Je crois que… Je crois qu’on devrait rentrer ».
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(✰) message posté Ven 13 Fév 2015 - 21:25 par Invité
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Mila Skyler Abbott-Hyland and Caleb George Hyland
« Oui. Là, maintenant, j’ai envie de savoir. Tu préfèrerais quoi, que je te demande directement s’il doit porter le nom Hyland ou le nom Jenkins ? La seule chose que je te demande c’est si tu m’aimes si peu au point de me mentir depuis des jours entiers »« Wah... » Je poussais un soupire, incapable de réagir à cela sans en venir aux mains. Je retenais mes larmes qui montaient à une vitesse incroyable et détournais le regard. Il savait ou frapper pour faire mal. « Tu sais pas de quoi tu parles alors tais toi ! T'as aucune idée d'à quel point je t'aime. »Tu m'aimes si peu. Enfoiré. Est ce qu'il réalisait seulement à quel point je tenais à lui? Parce que j'étais prête à tout pour lui, je n'avais jamais été amoureuse comme je l'étais aujourd'hui et pourtant je me détestais depuis plusieurs jours. Je détestais la personne niaise et mielleuse que je devenais à ses côtés mais par dessus tout, je détestais savoir que je n'étais plus rien sans lui, moi qui n'avais jamais eut besoin de personne. « C'est facile de me balancer ce genre de saloperies, c'est pas comme si t'avais un risque de finir avec un gosse en passant par Casey. » Je soutenais son regard sans ciller. Je m'en voulais d'y aller à la "revanche " mais j'avais besoin de son soutient plus que jamais, pas qu'il m'enfonce en me balançant tout ce qui lui passais par la tête au visage. La réaction classique du couillon : plutôt douter de sa paternité que d'admettre qu'il avait foiré. J'avais appris pour Casey il y a deux jours lorsque j'avais appelé mon meilleur ami pour lui souhaiter une bonne année et lui annoncer mon mariage par la même occasion. Il n'était pas du genre à se taire... J'étais tombée de haut, mais j'avais su garder mon calme et ignorer cette révélation en présence de Caleb, convaincue que ça n'avait plus aucune importance aujourd'hui. On était marié, ça voulait bien dire quelque chose. C'était naïf de penser que je pouvais tourner la page si facilement et ne plus jamais y repenser, j'avais sauter sur la première occasion pour lui balancer... Mais au moins c'était fait. « J'ai tenu deux heures sans t'en parler, tu m'as caché ça pendant trois mois. T'as pas de leçon de morale à me faire. » Je n'avais pas vraiment eut le temps de me préparer à la manière de lui annoncer - pour le bébé, pas pour Casey - ni même à prévoir sa réaction. De toutes celles que j'avais envisager, je n'avais pas pensé qu'il puisse me parler d'Austin, aussi légitime soit sa réflexion. « Au lieu de ça, tu préfères me l’annoncer ici. C’est logique, bien sûr » Il voulait quoi? un jeu de piste, des post-it pour jouer aux devinettes? Je n'étais pas plus préparer que lui à digérer cette information, je n'avais pas eut une seconde à moi pour y réfléchir. Résultat sa colère ne faisait qu’entraîner la mienne et je répondais avec tout autant d'ironie que lui. « Je pensais t'en parler demain, excuse moi d'être humaine et incapable de te mentir toute une soirée, logique ou pas! J'aurais peut-être du essayer d'attendre les cinq mois de grossesse... Qui sait avec des vêtements large, c'était jouable. » Je n'avais pas voulu gâcher notre nouvel an? Bingo. C'était un désastre.
« C’est pas à toi que j’en veux Mila » Je relevais les yeux vers lui en reniflant, j'étais tellement élégante ce soir. Je me sentais oppressée mais au lieu de le frapper - ce n'était vraiment pas l'envie qui manquait -, je me retrouvais bien vite dans ses bras à prier pour qu'il resserre son étreinte. Je n'y étais pas allée de main morte mais lui non plus... J'étouffais un sanglot quand il se décidait à me tenir contre lui et restait immobile l'instant d'après ou il m'éloignait. Mes jambes étaient si molles et tremblantes que j'avais l'impression de pouvoir m'écrouler à tout moment. « On est très doués pour les surprises hein ? » On. Lui et moi, pas Austin et moi, non... mais nous. Je ne parvenais pas à lui rendre son " sourire " pour autant et me contentait de baisser les yeux qui tombaient sur ma robe. Dire que j'avais mis un temps fou à la choisir et je n'allais même pas effleurer la piste de danse. « Je crois que… Je crois qu’on devrait rentrer » Définitivement pas. Je balayais la sale du regard, réellement déçue de ne pas avoir la chance d'en profiter. C'était beau, grandiose, chic... Un réveillon parfait, pour toute personne normalement constituée. « Si tu veux. » Je haussais les épaules complètement indifférente. J'avais envie de rester mais la soirée ne pourrait de toute façon pas reprendre son court normal, alors à quoi bon? « Rentrer pour se disputer ou pour lui faire un petit frère? Parce que je suis pas sure que ça marche... » Demandais-je avec une petite moue. Je finissais par sourire malgré moi, plus par moquerie vis à vis de ma stupidité que par réel amusement. Comme si je n'avais pas assez avec un... Mais au moins, nous ne prenions plus aucun risque à finir sous les draps sans la moindre protection. « Voit le bon côté des choses, tu peux te soûler pour oublier. C'est pas mon cas. » Et dieu savait à quel point j'en mourrais d'envie. Faire la fête comme on avait pu le faire il y quelques semaines à peine, boire au point de ne plus savoir tenir debout... Mais Mini Hyland avait déjà été saupoudrer d'ecsta et de vodka lors de sa création, il n'en avait pas besoin de plus.
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(✰) message posté Sam 14 Fév 2015 - 22:58 par Invité
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Mila Skyler Abbott-Hyland and Caleb George Hyland
« C'est facile de me balancer ce genre de saloperies, c'est pas comme si t'avais un risque de finir avec un gosse en passant par Casey. » Je retins difficilement une envie de vomir. Avoir couché avec Casey et le regretter, ou même qu’Elias l’apprenne, c’était déjà une chose, mais que Mila, ma femme, ma femme, le sache, s’en était une autre. Cette ordure continuait à pourrir son monde même de là où il était, c’était absolument formidable, comme aptitude. Comment il faisait pour vivre en sachant que le monde entier le détestait ? Ca m’échappait. A quoi ça servait de foutre le boxon dans la vie des autres, précisément quand ils n’avaient pas besoin de lui pour tout foutre en l’air ? « Fabuleux, maintenant que tu es au courant, tu veux que je te racontes comme ça s’est passé ou il s’en est déjà chargé ?» . Comment je pouvais répondre à ça par autre chose que quelque chose dans le genre ? Elle attendait quoi sérieusement ? Elle pouvait toujours attendre que je me traîne à genoux à ses pieds en lui hurlant mon amour et combien j’étais désolé pour cette histoire, parce que je n’allais certainement pas m’excuser pour quelque chose qui s’était produit avant même qu’on se connaisse (ou presque). Et surtout pas pour avoir douté de moi-même. « J'ai tenu deux heures sans t'en parler, tu m'as caché ça pendant trois mois. T'as pas de leçon de morale à me faire. » Je laissai échapper un rire nerveux. C’était du délire. Comment, à chaque fois qu’on se disputait, tout arrivait toujours à partir en vrille, comme ça, en deux minutes top chrono ? Peu à peu, mon rire nerveux céda place à la colère. «Tu compares des choses radicalement différentes ! Tu parles d’une chose qui ne me concerne que moi, et moi seul. Non, je suis désolé, ça ne te regarde pas, je t’ai épousée toi, personne d’autre, t’as pas le droit d’amener sur le tapis des doutes que j’ai pu avoir avant toi, parce que ça veut dire que tu crois pas en tout ce que je te dis, que tu me crois pas quand je te dis que je t’aime, que tu me crois pas quand je te dis que je veux faire ma vie avec toi. Moi je te parle de choses concrètes, d’une chose qui va avoir des conséquences immenses sur nos vies à tous les deux. Dans quoi, un an et demi, quelqu’un sur cette foutue planète nous appellera papa et maman, tu crois pas que c’est un peu plus important de s’en soucier que de chercher un coupable dans une histoire de cul qui m’a même pas fait changer de bord ? ». Je la fixais, avec probablement l’air débile d’un mec qui vient de péter le câble de siècle. Qu’est-ce que je pouvais bien dire putain ? Elle croyait que j’allais baisser la tête en m’excusant ? Et puis quoi encore ? Je ne dictais pas sa conduite à Mila. Je n’aurais pas pu même si je l’avais voulu - ce qui n’était pas le cas, vu que j’arrivais déjà à foutre la merde dans ma propre vie. Mais pas question qu’elle me dicte la mienne. « Je pensais t'en parler demain, excuse moi d'être humaine et incapable de te mentir toute une soirée, logique ou pas! J'aurais peut-être du essayer d'attendre les cinq mois de grossesse... Qui sait avec des vêtements large, c'était jouable. » Je levai les yeux au ciel. Comme si le pauvre type là-haut pouvait m’aider, la blague. « T’aurais pu aussi te barrer à l’autre bout du monde sans jamais donner de nouvelles, ç’aurait pu être sympa ça non ? Bon sang Mila je te reproche pas de me l’avoir dit, je te reproche rien. Le seul truc que je te reproche c’est d’avoir foutu ton connard de meilleur ami sur le tapis ». Je ne savais plus comment on allait pouvoir revenir à une attitude et une conversations normales après ça. Et même en étant pas devin, je doutais que la soirée puisse de nouveau se terminer en mariage and happiness forever and ever. J’étais vexé et en même je me sentais épuisé, comme à chaque fois qu’on s’engueulait. Vive 2014. Pourtant sans que je comprenne bien comment c’était possible, je me retrouvai à serrer Mila contre moi, alors que j’étais persuadé qu’elle allait m’en coller une la minute d’avant. Les hormones ? ou juste Mila ? C’était difficile à savoir. « Rentrer pour se disputer ou pour lui faire un petit frère? Parce que je suis pas sure que ça marche... » J’eus une grimace contrite. Rien ne me tentait dans l’immédiat. Je voulais juste rentrer et arrêter de nous disputer. Même si ça n’impliquait pas de réconciliation sur l’oreiller – grande première. « Juste rentrer. On verra les autres modalités de réconciliation en 2015 » . Comme à chaque fois qu’on se disputait, j’avais l’impression qu’n camion citerne m’avait roulé dessus et enclenché la marche arrière. Je continuais de parler sans même réaliser ce que je disais, sans réaliser vraiment ce qu’elle avait dit plus tôt. Enceinte. Le mot se répercutait dans mes pensées sans trouver de résonnance quelconque. Le néant. J’avais beau regarder Mila, je ne voyais rien. Rien n’avait changé dans sa silhouette, dans sa façon d’être. Alors quoi ? Comment je pouvais me faire à l’idée si rien n’avait changé ? Ce n’était même pas une question de confiance – même si elle avait voulu blaguer, elle aurait surement arrêté les frais avant l’engueulade. Je ne comprenais juste pas comment c’était possible, qu’une chose qui s’apprêtait à transformer nos vies à ce point n’ait même pas encore l’air d’exister. Comment c’était possible ? Et comment je pouvais me faire à l’idée d’une chose que je ne voyais pas ? Je n’étais pas foncièrement du genre « je ne crois que ce que je vois ». Sauf quand ça impliquait une hypothétique première grossesse de ma femme. « Voit le bon côté des choses, tu peux te soûler pour oublier. C'est pas mon cas. » « Je crois que j’en aurais même pas la force. Même si tu meurs d’envie de me voir ramper en gémissant avec trois grammes dans le sang » . Je finis par soupirer en lançant un regard autour de nous. Rentrer. Juste rentrer.
« Fabuleux, maintenant que tu es au courant, tu veux que je te racontes comme ça s’est passé ou il s’en est déjà chargé ?» Je croisais les bras en levant les yeux au ciel. Parce que ça allait être sa faute maintenant? Casey n'était pas un ange, loin de là, mais pour une raison inexplicable - oui car c'était un petit con - il arrivait à avoir pratiquement qui il voulait, quand il le voulait. Si c'était arrivé, c'était parce qu'ils le voulaient tous les deux. « Y'a pas 36.000 façon de faire les choses, j'ai plutôt bonne imagination, ça ira pour les détails. » Est-ce que j'avais l'image de mon mari complètement nu dans les bras de mon meilleur ami? Oui. J'essayais d'y penser le moins possible, de me forcer à réfléchi à autre chose quand je venais à y penser mais c'était plus fort que moi. Je me passais des détails, le film étant déjà bien assez clair dans mon esprit. «Tu compares des choses radicalement différentes ! Tu parles d’une chose qui ne me concerne que moi, et moi seul. Non, je suis désolé, ça ne te regarde pas, je t’ai épousée toi, personne d’autre, t’as pas le droit d’amener sur le tapis des doutes que j’ai pu avoir avant toi, parce que ça veut dire que tu crois pas en tout ce que je te dis, que tu me crois pas quand je te dis que je t’aime, que tu me crois pas quand je te dis que je veux faire ma vie avec toi. Moi je te parle de choses concrètes, d’une chose qui va avoir des conséquences immenses sur nos vies à tous les deux. Dans quoi, un an et demi, quelqu’un sur cette foutue planète nous appellera papa et maman, tu crois pas que c’est un peu plus important de s’en soucier que de chercher un coupable dans une histoire de cul qui m’a même pas fait changer de bord ? ». Je ne bronchais pas et le quittais du regard à plusieurs reprises pour examiner les gens autour de nous. Il délirait complètement. J'hallucinais complètement et déchantais surtout... Car pour qu'il s'énerve à ce point pour une simple réflexion, il devait y accorder pas mal d'importances, hors j'avais cru que c'était du passé, qu'il s'en moquait à présent. « T'es vraiment trop con. » Je soufflais, exaspérée. « T'es injuste Caleb ! Oui c'est du passé et j'en ai rien à foutre... J'ai cité Casey, j'aurais pu parler de la soeur d'Elias... Tu t'énerves parce que je te parle d'un truc passé mais moi je suis censé accepter que tu me parles d'Austin? Que quand tu apprends qu'on va avoir un bébé, ta seule réaction est de te défiler en parlant de mon ex? » J'avais un passé et il le savait avant de me passer la bague au doigt, ce qui n'avait pas forcément été mon cas. Car oui, peut-être que si j'avais du pour Casey, j'y aurais réfléchi à deux fois. Peut-être que j'aurais vu ce mariage rapide comme un moyen de se prouver quelque chose, ce qui je devais l'admettre m'avait traversé l'esprit à plusieurs reprises quand j'avais su. Mais j'avais confiance en lui, en nous et j'avais choisi de ne pas en parler. Jusqu'à ce qu'il me parle de Jenkins du moins. « T’aurais pu aussi te barrer à l’autre bout du monde sans jamais donner de nouvelles, ç’aurait pu être sympa ça non ? Bon sang Mila je te reproche pas de me l’avoir dit, je te reproche rien. Le seul truc que je te reproche c’est d’avoir foutu ton connard de meilleur ami sur le tapis ». Je me retenais de lui en coller une quand il mentionnait le fait que j'aurais pu me casser. Bah oui, pourquoi pas? Ce serait pas la première fois après tout... « Casey ne serait pas arrivé sur le tapis si tu n'avais pas mentionné Jenkins. Et parle pas comme ça de lui, il t'a pas violé aux dernières nouvelles. » Casey était un enfoiré de première, ce n'était une nouvelle pour personne. Il avait aussi été présent pour moi quand j'étais au plus bas, il était l'une des seules personnes qui ne m'avait jamais laissé tomber, jamais fait de mal. J'avais eut des fous rires avec lui que je ne pouvais avoir avec personne d'autre et même si j'allais à présent garder certaines distances entre lui et mon mari, je n'aimais pas la manière dont Caleb en parlait. Il restait mon meilleur ami.
J'avais fini par me réfugier dans les bras de Caleb, même si j'avais autant besoin de lui que de le frapper. La première l'emportait sans aucun doute, pour la bonne et simple raison qu'il était ce qui comptait le plus dans ma vie, peu importe à quel point il pouvait me blesser sans même s'en rendre compte par moment. « Juste rentrer. On verra les autres modalités de réconciliation en 2015 » Génial, happy new year everyone. « Je crois que j’en aurais même pas la force. Même si tu meurs d’envie de me voir ramper en gémissant avec trois grammes dans le sang » Je braquais mes yeux effarés sur lui et serrais le poing. « Je meurs d'envie de t'en coller une surtout. » Je marmonnais entre mes dents, à deux doigts d'exploser. Première sortie officielle, quelle impressions pouvions nous faire si après dix minutes à se déchirer je lui en collais une ? Les paris volaient déjà bas sur notre histoire, il n'était pas question que je leur donne raison. Peut-être qu'il parlait d'alcool... mais ça pouvait être 3 grammes de tout autre chose. En quoi c'était censé me rendre heureuse de le voir dans cet état? Le simple fat qu'il puisse le penser me dépassait. « T'as tout intérêt à ne pas finir 3 grammes dans le sang. » J'avais de n'avoir aucun droit sur lui mais il fallait que les choses soient claires, qu'il se mette bien en tête que je tenais à lui, en vie. Je me dirigeais vers les vestiaires sans un mot de plus et récupérais bien vite ma veste, puisque personne ne faisait encore la file dans ce sens là. Je m'installais sur les marches dans le hall d'entrée croisant mes bras sur mes genoux en attendant qu'il appelle un taxi qui nous ramène à la maison. J'avais espéré ne croiser aucune connaissance et maintenant je regrettais de ne pas avoir contacté ma meilleure amie, qui était la seule personne que j'avais envie de voir. J'aurais même pu continuer la soirée, n'ayant aucune envie de rentrer vu l'ambiance.
« Je meurs d'envie de t'en coller une surtout. » Je fis la grimace. « Fais attention aux violences conjugales ». Je ne pouvais rien dire de plus qu’une piètre tentative d’ironie, alors que j’avais tout sauf le cœur à rire, ni même à ironiser. Je détestais l’image qu’on devait sans doute renvoyer. J’aurais tout donné pour être de nouveau à Los Angeles, à s’éclater sur la plage. Les seules fois où on s’engueulait, à ce moment-là, c’était simplement pour rire et pour se charrier. Parce que c’était comme ça entre nous. Maintenant on se disputait pour tout et surtout pour rien. Quelle belle progression, dans notre relation. On était passé de deux adolescents amoureux à un couple d’adultes en crise perpétuelle. Comme si plus j’essayais de me convaincre moi-même que tout irait bien entre nous, et plus le monde entier s’acharnait à me prouver le contraire. « T'as tout intérêt à ne pas finir 3 grammes dans le sang. » Parce que ça résoudrait la crise, peut-être ? Dans ce cas oui, j’étais parti pour. Sauf que je savais d’expérience que peu importait la nature des 3 grammes en question, ça n’aiderait pas des masses. Mila se déroba et je la suivis à travers la foule, avec le sentiment qu’on venait de ruiner brillamment une soirée magnifique. Tout commençait toujours fabuleusement bien pour ensuite se crasher en moins de dix minutes. Et le pire c’était que je me sentais atrocement coupable, parce que j’avais l’impression que tout était de ma faute. Je n’avais pas été le seul à mettre les pieds dans le plat, mais ça n’aidait pas à me déculpabiliser. Et avoir ressorti Casey de là où il était, ça ne m’avait pas aidé du tout à garder mon calme. J’enfilai ma veste en même temps que Mila, puis la suivis à l’extérieur. Tout de suite, le décor était beaucoup, beaucoup moins féérique. Le froid me mordit les joues et je me détendis légèrement, soulagé en quelque sorte qu’on ne puisse plus nous entendre – ou du moins pas d’aussi près. Je regardai Mila s’assoir dans un coin, l’air renfrogné, puis décidai de trouver un taxi en soupirant. Soirée de merde. Je finis par en trouver un assez rapidement, étant donné que les gens, en règle générale, n’étaient pas censés partir maintenant. Je m’engouffrai à l’intérieur après Mila. Les minutes s’écoulaient sans que l’un de nous ne dise quoi que ce soit. J’étais perdu dans tout ce qu’on avait dit. La seule chose que je retenais, c’était que j’étais toujours incapable de me réjouir à l’idée de ce qui m’attendait dans moins de neuf mois, simplement parce que je n’arrivais pas à le concevoir et à m’imaginer en situation. J'avais toujours su y faire avec les bébés et les enfants. Sauf que là, ça serait à moi, et que tout de suite ça paraissait beaucoup plus compliqué. Je n’osais imaginer ce qu’il se serait passé si elle me l’avait dit chez moi, là où toute ma famille aurait été à portée d’oreille de notre engueulade. Sans doute auraient-ils réduits les durées pour les paris, sans doute qu’un an ç’aurait été trop long. « Il t’a pas violé non plus ». Haha, non, heureusement. Avec un peu de chance, c’était sans doute la seule chose qu’il n’avait jamais fait, et encore. Il s’était contenté de foutre sa merde, comme toujours, avant de se tirer. Dans un sens, j’ignorais comment je me serais comporté avec lui au jour le jour après cette fabuleuse nuit (ironic). Je jetai un œil à l’heure et soupirai à nouveau doucement, appuyant ma tête contre le dossier. La fête était finie, quelle merveilleuse façon de finir l’année et d’en commencer une autre.