(✰) message posté Mer 31 Déc 2014 - 20:08 par Invité
Kaspar, il parle finalement peu de Theodore et il semble peu enclin à évoquer le sujet en détail. Elle n’a donc aucune idée de la personne chez qui il vit (enfin ce n’est pas pour autant qu’elle s’inquiète puisque son hôte est un flic haut placé dans la hiérarchie de ce qu’elle a compris). Alors imaginez un peu la surprise de la rouquine en apprenant qu’elle est invitée à dîner par et chez ce dernier. Étrange volonté de vouloir la rencontrer, mais elle s’y plie sans chercher à faire d’histoires. Elle doute bien que ce soit loin d’un truc à la bonne franquette, mais elle n’a pas la moindre idée du ton qu’aura la soirée non plus. Elle fera un effort pour bien paraître puisque, de ce qu’elle a entendu au fil de ses recherches (trop curieuse cette petite), en plus de ne pas être n’importe qui : Theodore est du genre respecté et avec de bonnes manières. Bref, pas le genre de personne à qui on claque la bise comme ça, chez qui on ne débarque pas les mains vides ou avec qui on fait forcément copain copain. Une bouteille de vin conseillée par le vendeur, pantalon noir, chemise blanche, blazer (classique, mais indémodable selon les dires de Remy), pour éloigner le cliché de l’étudiante qui passe ses soirées en jogging chez elle, même si c’est totalement son rituel une fois sortie de cours ou du travail.
Pluie, vent, froid… Rien ne les arrête, elle et son vélo. Quoiqu’il y a peut-être la neige à la limite, mais c’est pas encore la période. Parce que la neige, qui combinée au froid, rend les chaussées glissantes. Aux dernières nouvelles, les urgences ne sont pas ce qu’il y a de mieux pour tuer le temps. Enfin, elle ne s’est pas résolue à passer son permis aussi. Bref, voilà ce qui explique l’absence de robe, jupe et tout autre morceau de tissus peu adéquat à ce moyen de locomotion, ainsi que l’apparition de quelques mèches désordonnées, à son arrivée. La jeune femme se tient à distance de la porte. Moment d’hésitation : 1) est-ce qu’accepter l’invitation à ce dîner est une bonne idée, 2) est-ce que Kaspar est au courant ? Il n’en a jamais fait allusion pourtant, 3) elle fait quoi, dit quoi si elle tombe nez à nez sur Theodore à la porte ? Elle se laisse le temps d’une cigarette, censée la détendre, pour une réfléchir un peu plus. Est-ce qu’elle doit appeler son petit ami, le supplier de venir la chercher parce qu’elle n’ose pas sonner ? Avec un courage dont elle ignore la provenance - il faut croire que ça lui arrive souvent en ce moment - elle sonne. La voici donc en tête à tête Theodore Rottenfort, le colocataire mystérieux, plus vite qu’elle ne s’y attendait et fidèle aux images que l’elle a pu trouver sur Google. Et là, elle reste muette quelques secondes. « Bon-bonsoir monsieur Rottenford. » C’est tout ce qu’elle parvient à sortir avec un sentiment d’idiotie.
Une fois invitée à l’intérieure, la jeune femme frissonne à cause du changement de température, mais également de l’ambiance. Psychologiquement, il impose quelque chose d’étrange par sa simple personnalité. C’en est presque angoissant. La rouquine tend la bouteille à son hôte aussitôt. Elle comprend donc pourquoi Kaspar en parle peu (et dire qu’elle est encore à des années lumières de la réalité). Ce n’est qu’au bout de quelques minutes qu’elle aperçoit ce dernier, lui même étonné par sa présence. Conclusion : il n’était pas au courant. Ni de l’invitation, ni du fait de l’avoir acceptée. « Comment tu me trouves et la bouteille, ça fera l’affaire tu penses ? » La rouquine n’est toujours pas du genre narcissique, très préoccupée par son apparence, mais elle tient à être présentable et puis si elle peut plaire à Kaspar en même temps. « C’est moi ou cette invitation est bizarre ? J’aurais dû décliner ? » Des questions du genre, elle en a pas mal depuis toute à l’heure. Elle a fait les cents pas dans son appartement, ce qui relève vraiment d’une expression puisqu’il lui en faut pas beaucoup pour faire un tour complet, pour tenter d’y trouver des réponses. En vain. « Mais ça te dérange pas toi, au moins ? » Oui, parce que s’il a été bref la seule fois qu’ils ont parlé de leur colocation, Ivana se doute que ce n’est pas pour rien. « Il y a quelque chose que je dois savoir avant… ? » Avant que la soirée ne commence vraiment. Si briefing il doit y avoir, c’est maintenant ou jamais.
(✰) message posté Jeu 1 Jan 2015 - 16:35 par Theodore A. Rottenford
“The basic tool for the manipulation of reality is the manipulation of words. If you can control the meaning of words, you can control the people who must use the words.” ✻ Je me perdais entre les étagères de la bibliothèque, mettant de l’ordre entre mes différents livres et registres. Mon bureau était une pièce privée dont j’interdisais l’accès à Kaspar ou à toute autre personne susceptible de fouiller dans mes documents. Il n’y avait d’autre endroit au monde, ou je me sentais aussi seul. Les vapeurs de mon intellect atteignaient le sommet de mes raisonnements avant de s’évanouir dans le vice qui animait ma vie. Je plissai les yeux en remarquant un grain de poussière sur le bois vernis de l’armoire, je saisis le plumeau avant d’astiquer la surface avec acharnement. Je vouais une aversion obsessionnelle pour la saleté. On pouvait se moquer, et me traiter de manique psychorigide, mais tant qu’il y’ avait du désordre autour de moi, je ne pouvais pas me sentir serein. Je pris une grande inspiration avant de m’éloigner. Mon regard ombrageux balaya les coins de l’anti chambre - près quelques minutes de profonde analyse je me redressais avec nonchalance, un sourire satisfait tatoué sur les lèvres. Je fermais la porte à clé, avant de me diriger vers la cuisine. J’avais pris la liberté d’inviter Ivana, la petite amie de Kaspar à dîner dans le seul but de m’immiscer un peu plus dans son intimité. Je voulais lui prouver que malgré mes airs pompeux, et les éclats de confiance que je laissais transparaître à son égard, je n’oubliais ma mission : retrouver mon ipad volé et les preuves de mes fraudes fiscales qui s’y cachaient. Je préparais les amuses bouches avec application avant de sortir une bouteille de vin rouge du rangement à ma droite.
La sonnette retentit dans la maison. Je soupirai, avant de me laver les mains. Ma démarche impérieuse, et ma carrure imposante se faufilaient vicieusement dans le long couloir. J’ouvris la porte en souriant avec courtoisie. La petite rousse me présenta une bouteille que j’acceptais en hochant simplement la tête.
« Bienvenue. » Lançai-je d’une voix sobre après l’avoir invité à l’intérieur. Kaspar apparu comme par enchantement, il avait dévalé les marches sans que je ne l’entende. Je me retournai vers lui en haussant les épaules.« Surprise ! » Cinglai-je de mauvaise foi. « Kaspar ne tari pas d’éloges à ton égard, Ivana. C’est bien ça ? » Dis-je avec politesse. « Comme tu peux le voir, je ne l’ai pas encore mis dans le donjon. » Raillai-je en penchant la tête avec recueillement. Je me doutais que le son de ma voix sonnait plus comme une menace, que comme blague, mais peu importait. « Merci pour la bouteille. » La remerciai-je enfin.
Je m’éloignai vers le séjour afin de mettre un peu d’ordre dans les coussins, laissant les deux tourtereaux chuchoter dans mon dos.
Invité
Invité
(✰) message posté Jeu 1 Jan 2015 - 22:37 par Invité
a kind of weird evening
octobre 2014
Le nez rivé dans un livre parlant des différents pharaons, des reines et de leur histoire, j'avais perdu la notion du temps dans ma lecture. Cela me captivait tant que je ne faisais plus attention à rien. J'avais envie d'avoir le maximum d'informations culturellement parlant concernant l’Égypte. Je ne faisais que ça depuis ces derniers jours, puisque je n'avais rien d'autre pour m'occuper. J'apprenais aussi l'arabe du mieux que je pouvais, même si j'étais encore très loin de l'état bilingue. Je m'aidais des livres et CD-ROM audio afin d'apprendre mais ça n'était pas très facile pour quelqu'un comme moi. Enfin, je ne comptais pas non plus me focaliser là dessus. Je savais très bien que nous saurions nous comprendre avait l'anglais et que de toute manière, notre voyage n'allait pas durer éternellement. J'aurais tout le temps d'apprendre plus tard.
J'aurais pu rester encore longtemps perdu dans ma lecture si je n'avais pas entendu la porte toquer. Je m'étais redressé d'un coup, la curiosité m'ayant emporté. Je ne savais pas que Theodore devait recevoir quelqu'un ce soir. Ça n'était pas mes affaires bien entendu, et il était chez lui. Mais c'était quand même étrange. Je fis mine de me lever dans le but d'aller chercher un verre d'eau ou quelque chose du genre. Posant mon livre sur le lit, je sortis de la chambre sur la pointe des pieds et descendis les escaliers.
« Bon-bonsoir monsieur Rottenford. » entendis-je une voix TRÈS familière prononcer à l'intention de Theodore. Ivana? Non, je devais rêver. Pourtant, je me mis à accélérer jusqu'à l'entrée où effectivement, j’aperçus la chevelure rousse de ma douce. Elle se tourna à mon arrivée et Theodore était pas loin en face d'elle.
- Surprise! dit-il d'un air ironique en me voyant apparaitre. Je les regardais tous les deux de manière alternative en essayant de comprendre ce qu'il se passe. J'étais si surpris que les mots me manquaient. « Comment tu me trouves et la bouteille, ça fera l’affaire tu penses ? » - Euh... je... « Kaspar ne tari pas d’éloges à ton égard, Ivana. C’est bien ça ? » intervint Theodore. « Comme tu peux le voir, je ne l’ai pas encore mis dans le donjon. » Je tournai la tête vers mon bourreau en l'interrogeant du regard. Mais qu'est ce c'était tout cela? Pourquoi Ivana était là? Si j'avais du l'inviter, ce ne serait certainement pas ici! « C’est moi ou cette invitation est bizarre ? J’aurais dû décliner ? » demanda alors Ivana. « Mais ça te dérange pas toi, au moins ? » - Euh je... non.. je pense.. pas, balbutiai-je toujours sous l'effet de la surprise. Theodore avait pris la bouteille qu'Ivana lui avait tendu et il la remercia pour cela avant de prendre la direction de la cuisine. J'étais à présent seul avec elle, et l'atmosphère fut un peu moins lourde soudainement. « Il y a quelque chose que je dois savoir avant… ? » demanda Ivana. Je sortis de mon état médusé avant de me focaliser sur ma copine. J'étais encore un peu abassourdit, parce que je me posais plein de question à la fois. Surtout en ce qui concernait les raisons de sa présence.
"Que.. je... tu.." Je secouai légèrement la tête avant de dire un peu plus clairement :
"Je suis très content de te voir, ne crois pas le contraire mais... je... pourquoi es tu là?" demandai-je dans le but d'avoir de plus amples explications. Cela sonnait étrange pour moi et cela m'étonnait que Theodore ait invité la fille dont j'étais amoureux comme ça, juste pour la rencontrer. On en avait jamais parlé et puis... mince... il ne la connaissait pas, du moins, pas à ma propre connaissance.
"Je..." J’espérais que ça allait bien se passer. Je ne pouvais pas dire à Ivana de repartir, ce serait trop... étrange. Mais j'ignorais aussi les intentions de Theodore. "Tu n'étais pas obligée, pour la bouteille." finis-je par dire en prenant un grand souffle. J'allais simplement étudier comment les choses allaient se passer en tâchant à ce que ça ne déborde pas. Quand il s'agissait d'Ivana, je n'étais plus la même personne. S'il lui arrivait quelque chose, je pourrais devenir pire qu'un cauchemar.
(✰) message posté Ven 2 Jan 2015 - 23:32 par Invité
Une fois la porte ouverte, c’est un étrange mélange d’excitation et de doute qui a gagné la jeune femme. Ça y est, c’est fait. Et c’est fou ce qu’il est aussi impression que sur les images qui trainent sur internet. « Surprise ! » Ce simple mot confirme toutes les suspicions de la rouquine. Si Kaspar n’a jamais parlé de ce dîner auparavant, c’est pour la simple et bonne raison qu’il n’était au courant de rien… Jusqu’à là, maintenant, tout de suite. « Kaspar ne tari pas d’éloges à ton égard, Ivana. C’est bien ça ? » Elle acquiesce rapidement, sans trop comprendre la signification de sa phrase. « Comme tu peux le voir, je ne l’ai pas encore mis dans le donjon. » Pas encore mis dans le donjon ? La jeune femme plisse des yeux. Il est sérieux là ? Que sous entend il par là ? Qu’il l’enferme régulièrement ou qu’il comptait l’enfermer un jour ou l’autre ? Elle déglutit. Cet homme a un sens de l’humour plus que particulier. Et comment ça il ne tari pas d’éloges à son égard ? Qu’est-ce que Kaspar peut bien lui avoir raconté ? Cela ne fait pas encore cinq minutes qu’elle est arrivée chez lui et elle se pose déjà tout un tas de question. Peut-être bien trop d’ailleurs. « Merci pour la bouteille. » Au moins, il a le mérite d’être courtois. Les présentations, si on peut appeler ce qu’il vient de se passer ainsi, ont laissé la jeune femme dubitative. Theodore est poli, accueillant en apparence, mais ne pas avoir mis Kaspar dans la boucle c’est plutôt suspect de sa part, non ? Elle regarde son hôte s’éloigner, probablement retourner en cuisine, alors qu’elle avait rejoint Kaspar. « Euh je… non.. je pense.. pas. » La rouquine hausse un sourcil. Ils ont beau être en tête à tête maintenant, elle ne se sent pas à l’aise pour autant. « Je suis très content de te voir, ne crois pas le contraire mais… je… pourquoi es tu là? » Comme si le comportement de Theodore n’a pas suffisant, c’est au tour de Kaspar de confirmer sa méconnaissance des plans de la soirée. La situation la laisse sans voix. Ivana se content de jeter de temps en temps un coup d’œil dans direction où Theodore s’est échappé afin de ne pas être surprise par son retour, tout en écoutant son copain. « Tu n’étais pas obligée, pour la bouteille. » Elle lève les yeux au ciel. Que pouvait-elle prendre d’autre pour ne pas débarquer les mains vides, ce qui n’était pas envisageable. Elle aurait dû l’appeler, pour éviter toute mauvaise surprise. « J’allais pas lui offrir des fleurs et des chocolats quand même. Il ne vit avec personne d’autre que toi. », répond elle vivement en fronçant les sourcils. Sa propre réaction la surprend. Ivana finit par l’embrasser pour s’excuser, mais c’est également pour lui dire bonjour en bonne et due forme. « Je veux bien que tu sois surpris par ma présence… mais t’es super bizarre quand même, limite tendu. T’es sûr que ça ne te dérange pas que je sois là ? Et pourquoi il parle de donjon ? » La jeune femme glisse sa main dans celle de Kaspar. Elle a besoin de ce contact physique pour se rassurer. Et pour le rassurer aussi. « T’en fais pas, ça va bien se passer. Promis. » Elle marque une courte pause. « Au fait qu’est-ce que tu lui as dit pour qu’il me contact et m’invite ce soir ? » Elle ne voit pas ce que Theodore peut bien lui trouver. À ses yeux, elle doit être tout ce qu’il y a de plus banal. Néanmoins, elle ne peut pas mettre sa curiosité toute seule dans un coin.
(✰) message posté Mar 6 Jan 2015 - 17:03 par Theodore A. Rottenford
“The basic tool for the manipulation of reality is the manipulation of words. If you can control the meaning of words, you can control the people who must use the words.” ✻ Je m’éloignais du hall avec nonchalance. Mes pieds glissaient contre le sol impeccable avec une facilité affligeante. Je penchai légèrement la tête vers le couloir, avant de réaliser qu’avec une surdité partielle, il me serait impossible d’intercepter les bribes de leur conversation. Je n’étais pas certain de mon raisonnement, inviter Ivana était peut-être une idée extrême – mais j’avais besoin d’analyser l’entourage de Kaspar avant de pourvoir trancher en sa faveur. Je ne me leurrais jamais, et pourtant ce gosse particulièrement attachant avait su combler les silences de mon âme solitaire. Il m’amusait malgré mon expression figée et mes grands airs de tyran. J’appréciais son courage et sa dévotion, car malgré mes piques sanglants et mes menaces continuelles, il ne cessait de me surprendre par sa candeur enfantine. Ce n’était qu’un enfant, et je ne pouvais pas me résoudre à l’abandonner à la merci du clan O’Connor. Je me redressai avant de ranger la bouteille de vin parmi ma collection de bouteilles. Cela était certainement inapproprié de servir une boisson de mon choix, mais le menu que j’avais imaginé était déjà fixe. J’accordai l’argenterie avec application en attendant les tourtereaux, mais plus le temps passait, et plus ils s’attardaient dans leurs chuintements. Je fronçai les sourcils en tapant du pied.
« Kaspar ! » Scandai-je d’un ton sec. Ma voix n’avait rien de chaleureux, je n’essayais même pas de feindre une jovialité qui n’était pas mienne. Je déposai les assiettes d’un bout à l’autre de la table à manger avant de remplir trois coupes de vin rouge – Un grand cru offert par mon cher père à l’occasion de mon anniversaire. Un soupir m’échappa tandis que les pas se faisaient de plus en plus claudiquant. « Asseyez-vous. » Lançai-je en tendant le bras vers le canapé, derrière moi. « Le diner est encore au four. J’espère que tu n’es pas végétarienne, Ivana. » M’adressai-je à la jeune rousse d’un air moqueur. Mon regard terriblement sombre croisa son visage innocent, et je ne pu m’empêcher d’esquisser un sourire désinvolte. Je déposai un bol d’amuse-gueule et le vin à leur portée. « Servez-vous, voyons. » Je jetai un regard aux dessous de verre, signifiant qu’il était formellement interdit de salir le bois vernis de ma table basse , puis je pinçai les lèvres en buvant une gorgée d’alcool. Le gout sucré du raisin chatouillait mes papilles gustatives, sans pour autant satisfaire ma soif. Je préférais de loin le malté du whisky de mes ancêtres, mais bon – je suppose qu’il s’agissait là d’une énième provocation de mon patriarche suite à ma rébellion contre la pègre. Un soupir m’échappa. « Kaspar a cité que tu étudiais le droit. J’ai moi-même suivi un cursus similaire à Oxford avant t’intégrer la formation pratique de la MET. » Bien sûr, Kaspar n’avait jamais rien dit de tel - mes enquêtes à son sujet avaient révélés toutes les informations qui concernaient ses amis. Je me raclai la gorge en prenant place à sa droite.
Invité
Invité
(✰) message posté Mar 6 Jan 2015 - 22:32 par Invité
a kind of weird evening
octobre 2014
J'étais tellement surpris par l'arrivée d'Ivana que j'en étais déboussolé. La principale question que je me posais, c'était de me demander pourquoi Ivana avait accepté une invitation qui n'était pas de moi. Si j'avais voulu l'inviter, je l'aurais fait, je ne serais pas passé par l'intervention de quelqu'un d'autre. D'autant plus que j'aurais aimé qu'elle n'eut pas à faire la connaissance de Theodore, surtout que ce dernier n'aidait en rien en ce qui le.. nous concernait. Comment je peux être crédible vis à vis de ma copine quand mon soi disant "colocataire" possède un caractère... particulier? Voir presque effrayant. Je ne suis pas connu pour provoquer le danger et aimer vivre à mes risques et périls. Je ne suis pas non plus masochiste. Me faire traiter comme un larbin, c'est pas spécialement mon kiff. Si Ivana me posait la question de la raison qui m'a poussé à accepter une colocation avec ce type, et ce sera à juste titre, je ne saurais quoi lui répondre. S'il m'avait pas fait vivre de force chez lui, je serais resté chez Nate où l'ambiance aurait été nettement plus décontractée. Je l'aurais invitée souvent à la maison. Là, j'aurais préféré m'en passer.
« Je veux bien que tu sois surpris par ma présence… mais t’es super bizarre quand même, limite tendu. T’es sûr que ça ne te dérange pas que je sois là ? Et pourquoi il parle de donjon ? »
Je réfléchis rapidement. Il fallait que je sois convaincant. Me vint alors une rapide idée en tête, en espérant que ça puisse atténuer la chose. "Écoute... ces temps ci... Theodore il est... pas trop dans son assiette. Il faut l'excuser s'il est un peu dur et imposant. Je sais pas trop ce qui s'est passé mais ne prends pas mal s'il est... comme il est. J'aurais préféré que tu n'y sois pas confrontée." « T’en fais pas, ça va bien se passer. Promis. » tentait-elle de me rassurer. Mais je savais pas. J'espérais que tout cela se passe bien. Sauf qu'avec Theodore, je n'étais sur de rien. Il était lui et quand on vivait avec quelqu'un comme Theodore, on pouvait pas vraiment parler de conte de fée ou du monde des Bisounours. « Au fait qu’est-ce que tu lui as dit pour qu’il me contact et m’invite ce soir ? » Je hochai la tête de droite à gauche en lui affichant une expression d'impuissance et de non compréhension sur le visage. "Honnêtement... je sais pas du tout. J'imagine qu'il voulait te rencontrer parce que.. on vit ensemble et que... il sait (d'une manière comme d'une autre) que... je... t'aime.." A cet instant, j'aurais aimé l'embrasser mais la voix de Theodore qui avait rugi mon prénom en tapant du pied d'un geste ferme et autoritaire de l'autre côté de l'appartement m'avait complètement réveillé et fait sursauter pour le coup. A peu de chose prêt, j'aurais presque pu oublier où j'étais et qu'il était parti mais en étant toujours là. L'atmosphère de pression se réinstalla dès lors et pourtant, nous ne l'avions pas encore rejoint. "Geronimo!" exprimai-je alors en reprenant le docteur dans Doctor Who parce que c'était plus un cri d'encouragement qu'autre chose. Nous déambulâmes jusqu'au salon où Theodore nous attendait 'impatiemment' près d'une table avec les couverts de posés et une bouteille qui n'était pas celle qu'Ivana avait apportée. J'aurais souhaité RÉELLEMENT qu'il fasse un toout petit effort pour se montrer un temps soi peu aimable, mais venant de Theodore, c'était quelque chose d'irréalisable. Je lui en voulais, vraiment. Mais maintenant, les choses étaient faites et je ne pouvais pas remonter le temps pour empêcher ce dîner. Même si j'avais demandé à Ivana de repartir, il aurait trouvé le moyen de la réinviter, j'en étais certain. "Asseyez vous" ordonna-t-il. Je m’exécutai, toujours mal à l'aise. Je ne pouvais pas faire mon indifférent. C'était Ivana et ça m'importait. « Le diner est encore au four. J’espère que tu n’es pas végétarienne, Ivana. » ajouta Theodore. J'avais du mal à me retenir de ne pas lui adresser un regard aussi noir que les ténèbres. Plus il accumulait, plus je sentais la colère me monter. J'étais CERTAIN qu'il savait qu'Ivana ne mangeait pas de viande, auquel cas, il n'aurait pas balancé cette réplique. J'essayais de me trouver un chemin par lequel me faufiler afin d'avoir un minimum de contrôle sur la situation. Je me refusais de lui montrer ma colère, même si j'étais en général très nul pour cacher mes émotions. Mais j'avais mes petites exceptions. Là, j'y arrivais très bien. Je décidai d'entrer dans son jeu, puisqu'il en était ainsi. Je mis ma main dans celle de ma petite amie et soulevai cette dernière pour déposer un baiser dessus. "Oooh, aurais-je oublié de le préciser? Quel piètre petit ami je fais! Mais ce n'est pas grave chaton, je te donnerais ma part de légumes/féculents si jamais il y a de la viande." promis-je. "Au pire, je te préparerais autre chose. Ce ne serait pas raisonnable de la part d'un hôte de ne pas le faire, n'est ce pas Theodore? A moins que tu sois d'humeur comique et que tu veuilles seulement la taquiner, dans ce cas, j'admirerais réellement ton humour (pour une fois). " Même s'il bluffait depuis le départ, je jugeais utile cette intervention parce que je ne savais pas s'il avait réellement préparé de la viande intentionnellement ou non. Comme je n'étais au courant de rien, je me préparais à toute les situations possible. Il fallait que je réfléchisse vite, comme presque à chaque fois que j'étais seul dans une pièce avec lui. Comme la fois où il avait manqué de peu de me tirer une balle dans le crane.
Bref, finalement, il y eu le temps pour l'apéro avec du vin et des amuses gueule. Theodore insista pour que l'on se serve. Le truc, c'est que je n'avais pas un appétit monstre à cause de ce qui se passait. Je me passerais volontiers de manger quelque chose avant le repas, mais ce serait une erreur de contrarier le flic. Je décidai d'en prendre un, à mes risques et périls.
« Kaspar a cité que tu étudiais le droit. J’ai moi-même suivi un cursus similaire à Oxford avant t’intégrer la formation pratique de la MET. » intervint alors Theodore alors que je m'apprêtais à boire une gorgée de vin. Je manquai de m'étouffer, mais je parvins à rester décent. Je n'avais rien dit au sujet d'Ivana à Theodore mais bon, au point où on était, je n'étais pas à ça prêt. Faisons comme ci.
(✰) message posté Mer 14 Jan 2015 - 14:20 par Invité
La jeune femme s’était préparée à presque tout, sauf ça. Voir Kaspar surpris, limite inquiet, ou dans cet état de malaise plus général. Telle une éponge, elle s’imprègne de ce qu’elle voit. C’est plus fort qu’elle, pas moyen de lutter contre. Elle resserre un peu plus ses doigts autour de ceux de Kaspar. Elle ne tient vraiment pas à ce qu’il se mette dans cet état. Et puis, elle est une grande fille, elle s’en remettra. Même si Theodore est dur et imposant. « Honnêtement… je sais pas du tout. J’imagine qu’il voulait te rencontrer parce que.. on vit ensemble et que… il sait (d’une manière comme d’une autre) que… je… t’aime.. » Ses joues deviennent instantanément roses. Ivana aussi aurait aimé faire un petit quelque chose pour lui remonter le moral, mais elle est coupée dans son élan par l’appel du maître des lieux. Malheureusement… Enfin, cela lui permettra également de se faire une propre idée de la personne. Une fois dans la pièce, la rouquine finit par lâcher la main de Kaspar, encore frileuse aux démonstrations en public. « Asseyez-vous. » La rouquine s’installe avec souplesse sur le canapé et croise ses jambes aussitôt. « Le diner est encore au four. J’espère que tu n’es pas végétarienne, Ivana. » Elle déglutit, quelque peu perplexe par la même occasion. Elle est bien loin d’être une parfaite idiote, alors si Theodore lui pose explicitement cette question, c’est qu’il doit avoir une petite idée de la réponse. N’ayant pas l’intention de lui dire quoi que ce soit en retour, c’est Kaspar qui s’exprime à sa place. « Oooh, aurais-je oublié de le préciser? Quel piètre petit ami je fais! Mais ce n’est pas grave chaton, je te donnerais ma part de légumes/féculents si jamais il y a de la viande. Au pire, je te préparerais autre chose. Ce ne serait pas raisonnable de la part d’un hôte de ne pas le faire, n’est-ce pas Theodore? A moins que tu sois d’humeur comique et que tu veuilles seulement la taquiner, dans ce cas, j’admirerais réellement ton humour (pour une fois). » Sa gorge se noue. Il n’a pas à faire ça, elle s’accommodera avec ce qu’il y aura sur la table. Néanmoins, Ivana est restée silencieuse pendant tout ce temps, suivant du regard l’échange entre les deux colocataires tel un match de tennis. Ils sont vraiment bizarres tous les deux. Même si Thedore est se comporte étrangement, elle ne comprend pas ce qui se passe sous ses yeux (et n’en a toujours pas idée). « Kaspar a cité que tu étudiais le droit. J’ai moi-même suivi un cursus similaire à Oxford avant d’intégrer la formation pratique de la MET. » Donc Kaspar aurait parlé de ses études, mais pas de ses habitudes alimentaires. Rien ne tourne rond depuis que Theodore a décidé d’aborder les sujets personnels. Il est donc compréhensible que la jeune femme n’en tienne pas rigueur à son petit ami. « Oui, à Saint George's. Flic… Comment vous avez su que ce serait votre truc ? D’ailleurs, en quoi consiste votre job ? Concrètement. » Elle n’y a jamais songé à cette voie, même si son père fait parti de la maison. Malgré son stage et l’expérience que cela lui apporte, la jeune femme n’a toujours pas la moindre idée de ce qu’elle compte faire plus tard, pas même l’année prochaine. C’est pour dire. Elle envie les gens qui ont toujours su quoi faire de leur vie et qui, en plus, aiment leur choix. Enfin, la question ne se pose pas aujourd’hui de toute façon.
(✰) message posté Jeu 15 Jan 2015 - 1:56 par Theodore A. Rottenford
“The basic tool for the manipulation of reality is the manipulation of words. If you can control the meaning of words, you can control the people who must use the words.” ✻ Je plissai les yeux en dégustant ma coupe de vin. Les senteurs aigres douces se bousculaient contre mon palais avant de s’engouffrer dans mon estomac. Je sentais la chaleur de l’alcool s’emparer de mon corps, et même si je préférais l’amertume du whisky, j’enchainais les lampées avec avidité. Je reportais mon attention sur le jeune couple. Mes questions étaient souvent déplacées, mais je n’avais réellement aucune idée des préférences d’Ivana. Je souris en dénotant de la réaction de Kaspar et de son air protecteur envers la petite rousse. C’était presque attendrissant. Je me redressai dans mon siège avec nonchalance.« Oooh, aurais-je oublié de le préciser? Quel piètre petit ami je fais! Mais ce n’est pas grave chaton, je te donnerais ma part de légumes/féculents si jamais il y a de la viande. Au pire, je te préparerais autre chose. Ce ne serait pas raisonnable de la part d’un hôte de ne pas le faire, n’est-ce pas Theodore? A moins que tu sois d’humeur comique et que tu veuilles seulement la taquiner, dans ce cas, j’admirerais réellement ton humour (pour une fois). » C’est ce que je disais ; presque attendrissant. Mon visage se déforma, exprimant l’étendue de mes vices. Je dévoilai une rangée de dents parfaitement alignées avant de me racler la gorge.« Tu sais pertinemment que je n’ai pas d’humour du tout. Il y ‘a assez à manger. Ivana n’a pas à s’inquiéter ; il doit bien y’ avoir des brocolis quelques part dans le frigidaire. » Répondis-je avec courtoisie avant de me retourner vers la jeune femme. « J’ai bien des défauts, mais je mets un point d’honneur à servir correctement mes invités. » Je lui adressai un signe de la tête avant de tendre la main vers les biscuits salés posés sur la table.
Elle semblait silencieuse. Je la trouvais assez tendue, peut-être mon attitude était-elle trop intimidante. J’essayais d’adoucir mes traits, mais c’était peine perdu. J’étais trop peu habitué aux sourires et aux niaiseries du genre, à la place j’étirais légèrement la bouche. Kaspar essayait de maintenir sa tête hors de l’eau, mais cela ne l’empêchait pas de sombrer. Je lui jetai un regard en biais, lui signifiant que je gérais la situation, mais je le connaissais assez pour savoir qu’il ne resterait pas de marbre face à mes plans machiavéliques. Il tenait à Ivana. Je le voyais dans ses yeux profonds et ses doigts crispés. Je reportai toute mon attention sur la jeune étudiante. Je portais un intérêt tout particulier à ses ambitions presque similaires aux miennes. Nous partagions le même parcours, même si les pressions familiales avaient conditionnées ma carrière dans la police métropolitaine de Londres. « Oui, à Saint George's. Flic… Comment vous avez su que ce serait votre truc ? D’ailleurs, en quoi consiste votre job ? Concrètement. » Je plissai le front d’un air bien entendu.« Saint Goerge’s … » Répétai-je. « Eh bien c’est un bon choix. Mon père savait que c’était mon truc. Vous savez quand on a le malheur d’avoir un Q.I supérieur à la norme, les parents ont tendance à pousser au-delà des limites. » M’amusai-je. Ma formation me semblait si lointaine à présent. J’avais des années d’expérience au sein de la brigade criminelle ; ayant obtenu mon diplôme à 16 ans – cela faisant quand même une éternité. « Concrètement j’attrape les méchants. Pratiquement, j’agis comme les méchants. Il faut raisonner comme un meurtrier pour mieux l’attraper. Et il se trouve que je suis assez doué. » Le four sonna me sortant de ma torpeur. Je souris avant de me redresser. « Le devoir appelle, Kaspar veux-tu sortir le plat et ainsi vérifier qu’il est au gout de ta charmante amie ? »
Invité
Invité
(✰) message posté Sam 28 Fév 2015 - 10:14 par Invité
Il fallait quand même admettre que la situation était réellement étrange. Je ne savais pas ce qui m'effarait le plus : le fait que Theodore ait invité Ivana ou bien le fait qu'elle ait accepté l'invitation sans m'en faire part. En même temps, s'il lui a dit que c'était une surprise pour "moi", ce n'était pas si étonnant en fin de compte. Ivana ne connaissait pas Theodore et je l'avais présenté qu'en tant que colocataire. Il était normal qu'elle ait un minimum de confiance, étant donné que, dans la logique des chose, je ne me mettrais jamais en colocation avec un type louche et dangereux comme l'était réellement l'homme en face de nous. En plus, il était flic, homme sensé assurer la sécurité de tous et tout le tralala. Or, si je "vivais" ici, ça n'était certainement pas pour de bonnes mœurs. Theodore ne désirait pas mon bien être ou quoique ce soit de ce genre. Il profitait bien de la situation pour se venger de la cachette de son bien tant convoité et j'essayais d'élaborer un plan pour que cela ne se passe le moins mal possible. Ca n'était pas chose ÉVIDENTE car je m'étais laissé tombé au piège par surprise, mais je réfléchissais énormément à chaque action que je faisais lorsque ça concernait mon étrange coloc'. Une fois de plus, la présence d'Ivana était une surprise, si bien que je devais réfléchir à la fois intensément et à la fois rapidement tout en conservant au POSSIBLE une attitude tout à fait naturelle, bien qu'il ne m'aidait pas vraiment.
« Tu sais pertinemment que je n’ai pas d’humour du tout. Il y ‘a assez à manger. Ivana n’a pas à s’inquiéter ; il doit bien y’ avoir des brocolis quelques part dans le frigidaire. »
De toute façon, je ne jouais à aucun jeu là. Ivana était mon point faible... mais aussi mon point le plus fort. S'il devait lui arriver quelque chose, je pourrais devenir le pire cauchemar que l'humanité n'ait jamais connu. Mais bon, relativisons pour le moment, nous n'y étions pas.
« J’ai bien des défauts, mais je mets un point d’honneur à servir correctement mes invités. » avait-il ajouté. J'eus presque envie de rire. Je ne connaissais pas réellement sa "notion" de "servir correctement" ses invités. On était dans un monde tellement à part tous les deux. "Oh mais, je ne peux que l'espérer de ta part." répondis-je sans réellement connaitre de quelle manière je l'avais fait. J'étais si furieux que la colère avait du mal à s'échapper, bien qu'elle le faisait peu à peu. Il fallait seulement que je parvienne à me détendre un peu plus. Me mettre en situation. Faire comme si cet homme était réellement mon colocataire et qu'il était parti d'un bon sentiment. Ça n'était pas facile, mais il fallait que je joue le jeu.
Ivana reprit le cours normal de la conversation, ce qui m'aida pas mal. Elle lui posa des questions sur ses études ou je ne savais quoi et Theodore avait répondu. « Concrètement j’attrape les méchants. Pratiquement, j’agis comme les méchants. Il faut raisonner comme un meurtrier pour mieux l’attraper. Et il se trouve que je suis assez doué. » - C'est une chose que je ne peux que confirmer. Certes, je ne pouvais m'empêcher de penser à la série Esprits Criminels quand il avait dit cela, mais j'avais eu du mal à m'empêcher d'éclater de rire aussi. D'ailleurs, j'étais sur à cent pourcent qu'il l'avait fait exprès. "Je l'ai d'ailleurs l...vu de mes propres yeux." Ca n'était pas une référence du moment où il m'avait "gentiment proposé" de "vivre sous son toit" mais plutôt celle de la bêtise qui avait créer cette situation. Ma situation. L'odeur de nourriture se faisait ressentir et Theodore m'envoya aller vérifier s'il pouvait être au goût d'Ivana. J'hésitais à lui obéir, mon petit côté rebelle ne pouvait s'empêcher de ressurgir, mais je finis par m'exécuter en ouvrant en grand tous mes chakras mais surtout mes cinq sens. Je ne savais pas à quoi m'attendre une fois dans la cuisine et ce qui était en train de chauffer était le cadet de mes soucis. Je concentrais tous mes efforts à mon ouïe et prêt à agir en toute circonstances. Dieu que cela m'agaçait...
Invité
Invité
(✰) message posté Ven 6 Mar 2015 - 20:32 par Invité
Jeu, set et match. Le début de la soirée s’annonce un peu comme un match de tennis où chaque coup est une réplique entre les deux mâles autour de la table. C’est limite un combat de coq pour s’assurer duquel sera capable de pisser le plus loin. « Tu sais pertinemment que je n’ai pas d’humour du tout. Il y a assez à manger. Ivana n’a pas à s’inquiéter ; il doit bien y avoir des brocolis quelques part dans le frigidaire. J’ai bien des défauts, mais je mets un point d’honneur à servir correctement mes invités. » Ivana entr’ouvre les lèvres, mais elle n’a pas le temps de répliquer quoique ce soit. Au final, elle n’a pas la moindre idée de ce que sont les règles et de qui mène la danse entre les deux. On pourrait toujours croire que c’est Theodore, car plus âgé, plus expérimenté et maître des lieux. « Oh mais, je ne peux que l’espérer de ta part. » La jeune femme se ravise alors de faire le moindre commentaire. Et dire qu’elle tenait juste à leur simplifier la vie. Elle compte bien s’adapter à ce qu’il y aura sur la table sans poser davantage de problèmes. Là-dessus, elle préfère ne pas changer brusquement de sujet et laisser son hôte parler. « Concrètement j’attrape les méchants. Pratiquement, j’agis comme les méchants. Il faut raisonner comme un meurtrier pour mieux l’attraper. Et il se trouve que je suis assez doué. » Elle arque un sourcil sceptique. Et sinon, on ne finit pas schizophrène en se mettant dans un tel rôle ? C’est une question qu’elle ne pose pas à haute voix, mais à laquelle elle ne peut pas s’empêcher de penser pour autant. « C’est une chose que je ne peux que confirmer. Je l’ai d’ailleurs l…vu de mes propres yeux. » Cette fois, Ivana tourne la tête du côté de Kaspar. Ah oui ? Il avait comme oublié de lui parler de ce détail, non ? Donc ça ne doit pas être forcément bien dangereux… « Le devoir appel, Kaspar veux-tu sortir le plat et ainsi vérifier qu’il est au gout de ta charmante amie ? » Charmante amie qui ne peut s’empêcher de piquer un fard soit dit en passant. « Vu de ses propres yeux ? Qu’est-ce qu’il a voulu dire par là ? » Évidemment, en l’absence du concerné, la jeune femme ne peut pas s’empêcher de poser la question. D’en savoir plus. Toujours plus. Question on ne peut plus innocente. Néanmoins, cela doit être quelque chose à voir. Par simple curiosité, fort loin d’être attirée par le métier (un flic suffit dans la famille), elle ne dirait pas non à l’idée de pouvoir également l’observer sur le terrain ou en pleine phase de réflexion. Une journée ou deux, pas une grosse enquête. « Au fait, ne vous embêtez pas pour cette histoire de plat. Ce n’est qu’un détail. »
Accueil 
“The basic tool for the manipulation of reality is the manipulation of words. If you can control the meaning of words, you can control the people who must use the words.” ✻ Je me perdais entre les étagères de la bibliothèque, mettant de l’ordre entre mes différents livres et registres. Mon bureau était une pièce privée dont j’interdisais l’accès à Kaspar ou à toute autre personne susceptible de fouiller dans mes documents. Il n’y avait d’autre endroit au monde, ou je me sentais aussi seul. Les vapeurs de mon intellect atteignaient le sommet de mes raisonnements avant de s’évanouir dans le vice qui animait ma vie. Je plissai les yeux en remarquant un grain de poussière sur le bois vernis de l’armoire, je saisis le plumeau avant d’astiquer la surface avec acharnement. Je vouais une aversion obsessionnelle pour la saleté. On pouvait se moquer, et me traiter de manique psychorigide, mais tant qu’il y’ avait du désordre autour de moi, je ne pouvais pas me sentir serein. Je pris une grande inspiration avant de m’éloigner. Mon regard ombrageux balaya les coins de l’anti chambre - près quelques minutes de profonde analyse je me redressais avec nonchalance, un sourire satisfait tatoué sur les lèvres. Je fermais la porte à clé, avant de me diriger vers la cuisine. J’avais pris la liberté d’inviter Ivana, la petite amie de Kaspar à dîner dans le seul but de m’immiscer un peu plus dans son intimité. Je voulais lui prouver que malgré mes airs pompeux, et les éclats de confiance que je laissais transparaître à son égard, je n’oubliais ma mission : retrouver mon ipad volé et les preuves de mes fraudes fiscales qui s’y cachaient. Je préparais les amuses bouches avec application avant de sortir une bouteille de vin rouge du rangement à ma droite. 
Le nez rivé dans un livre parlant des différents pharaons, des reines et de leur histoire, j'avais perdu la notion du temps dans ma lecture. Cela me captivait tant que je ne faisais plus attention à rien. J'avais envie d'avoir le maximum d'informations culturellement parlant concernant l’Égypte. Je ne faisais que ça depuis ces derniers jours, puisque je n'avais rien d'autre pour m'occuper. J'apprenais aussi l'arabe du mieux que je pouvais, même si j'étais encore très loin de l'état bilingue. Je m'aidais des livres et CD-ROM audio afin d'apprendre mais ça n'était pas très facile pour quelqu'un comme moi. Enfin, je ne comptais pas non plus me focaliser là dessus. Je savais très bien que nous saurions nous comprendre avait l'anglais et que de toute manière, notre voyage n'allait pas durer éternellement. J'aurais tout le temps d'apprendre plus tard.