Ca je me doute que la mention de mon appétit ogresque ne l'étonne pas vraiment. Elle a bien eu le temps de s'en rendre compte pendant ces deux mois qui viennent de passer. Je suis une boule de nerfs, je fais un peu de muscu - pas forcément tous les jours, mais... disons que je m'entretiens un peu, histoire de pas avoir trop l'air d'une crevette quand même, même si ça reste ma nature - je fume et je suppose que mon organisme est pas très porté sur la prise de poids, parce que clairement, j'ai jamais vraiment eu de problème d'obésité. Je dois même plutôt faire attention au contraire, en fait, et si j'arrête le sport, c'est une catastrophe.
« Oh oui, pourquoi pas ! Ca a l’air bon. - Ca l'est ! »
Mon enthousiasme est sans doute un peu trop visible, mais ce truc-là, à mes yeux, c'est juste une tuerie. Contrairement au turón, archi-sucré, en plus, c'est pas trop écoeurant. Un peu bourratif, peut-être, mais très loin du côté doucereux de la spécialité espagnole sur laquelle on vient de dévier. Et quand elle souligne qu'elle compte sur moi à ce sujet, je me demande si elle parle vraiment de douceurs ou si cette phrase englobe autre chose. Ce qui ne changerait rien à ma réponse, par ailleurs, mais... Je peux pas m'empêcher de m'interroger.
« Je compte sur toi. - Tu peux. »
Par contre, c'était pas un encouragement aux moqueries ma belle... Mais c'est pas comme si je voyais pas que c'était une petite taquinerie - paraît que je commence à être rôdé, à force de traîner avec Tyler, et Nate aussi un peu. Et d'ailleurs, quand je pointe du doigt en quelque sorte le fait qu'elle soit légèrement en train de gentiment se payer ma tronche, elle ne se démonte pas une seconde.
« Tout à fait ! »
Elle ne s'en défend donc même pas une seconde, mais je dois bien admettre que ça me plaît. Pas forcément qu'on se fiche de moi, hein, j'ai ma susceptibilité aussi, comme tout le monde, mais le fait qu'elle se sente assez en confiance avec moi pour ça. Et pour tout le reste, d'ailleurs. Je crois qu'au final, les choses sont assez... simples entre nous, et ça me va très bien comme ça. Je suis bien assez capable de me prendre la tête tout seul pour des conneries, de rester bloquer sur des détails qui semblent insignifiants à tout le monde, alors j'ai pas vraiment besoin qu'on se complique la vie, tous les deux. Et quand je la vois réagir comme une enfant de trois ans à ma petite remontrance qui n'en est pas vraiment une, je souris à mon tour.
« Maiiiiiis euuuuh ! »
Je dépose un autre baiser sur ses lèvres, comme si ça pouvait balayer tout ça, mais je m'attends pas vraiment à ce que la conversation prenne cette tournure. Rencontrer sa famille. C'est particulièrement touchant, pour moi dont la mienne compte énormément, mais... flippant aussi. Je me connais, je sais que je vais me mettre une pression de malade. En fait, je suis déjà un peu en train de le faire, à me demander ce que je dois apporter parce qu'il est bien évidemment hors de question que j'arrive les mains vides, mais je ne voudrais pas faire d'impair, et en même temps il ne faut sans doute pas que j'en fasse trop et...
« Tes trucs bizarres comme tu dis, seront parfaits mon chéri ! »
Parfait, c'est vite dit, mais j'apprécie la tentative pour me rassurer. Qui ne marche qu'à moitié, mais c'est un bel effort, et moi aussi, j'en fais de mon côté, pour ne pas complètement paniquer direct.
« Mmmh… Dans deux semaines par exemple, tu en penses quoi ? C’est trop tôt pour toi ? - Non non, c'est très bien. On ira ensemble ? »
Non parce que je peux venir tout seul comme un grand en moto, hein, c'est pas le souci, mais j'avoue que débarquer tout seul pour te rejoindre là-bas ne m'enchante pas beaucoup - et je sais qu'en ce cas, c'est pas quelques minutes en bas de l'immeuble que je vais rester prostré à me poser douze mille question, mais des heures en fait... Je me passe une main nerveuse dans les cheveux, tente un sourire pas forcément super rassuré, mais sincère pourtant. Rencontrer la famille de celle qui fait battre mon coeur, c'est une putain d'étape, mais tout angoissant que ça soit, c'est une belle preuve que ce qui nous lie est chaque jour un peu plus fort.
« Tu sais que ma mère va être très jalouse si elle sait que tes parents m'ont rencontré avant qu'elle ait la chance de te voir... »
C'est pas qu'elle est un peu possessive, mais un chouïa quand même. Je sais pas si c'est les origines slaves, ou si elle a adopté direct le côté enveloppant de la famille de mon père - en même temps que l'ensemble de leurs traditions culinaires -, mais c'est clair que pour elle, la famille, c'est juste sacré. Et comme j'ai enfin laissé entendre au réveillon qu'il y avait quelqu'un dans ma vie, effectivement - faut dire que Math m'a pas trop laissé le choix avec ses allusions pourries toutes les trois secondes - elle n'attend plus que ça, je crois : rencontrer la peut-être future femme de son fils - oui elle va un peu vite en besogne, mais ça a toujours été. Au final, c'est le seul aveu que j'aie réussi à leur faire, avec le fait que j'expose « un peu ». Je devrais leur indiquer que je ne suis plus les études qu'ils voulaient, que l'art, c'est toute ma vie, réellement, mais...
« Faudra sans doute que je lui annonce que les études de droit, ça fait longtemps que je les ai lâchées avant par contre, histoire que tu te retrouves pas au milieu d'une seconde guerre froide... »
Parce que mon père est champion pour ça. Il éclatera pas de rage, contrairement à d'autres membres de sa famille, mais plus glacial quand il est en colère, tu meurs... Et moi je lève la tête au plafond, pas très fier d'avouer que j'ai toujours pas réussi à jouer franc-jeu avec eux. A chaque fois je repousse, et là, j'étais bien en train de me dire que la mise en place de l'expo à la National Gallery pourrait être une occasion, alors que c'était déjà ce que je me disais pour la première expo, puis que je me suis promis de le faire à Noël...
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(✰) message posté Lun 2 Mar 2015 - 20:05 par Invité
Je commençais à me moquer de lui, mais toujours gentiment, parce que je l’aime et que la dernière chose dont j’ai envie, c’est de le vexer…
« Tout à fait ! »
Oui, mon chéri, je te taquine, mais faut pas le prendre méchamment, parce que comme on dit, « qui aime bien, châtie bien ! » Il doit le savoir, puisqu’il sourit, alors que je fais ma gamine…
« Maiiiiiiis euuuuh ! »
J’aime bien, passer pour plus bête que je ne suis. Enfin, pas trop souvent quand même, mais jouer à l’enfant de temps en temps, ça me fait rire, et visiblement cela ne lui déplaît pas plus que cela, puisqu’il vient déposer un nouveau baiser sur mes lèvres.
Je change radicalement de sujet, ensuite, pour lui proposer de rencontrer mes parents, et il ne semble pas trop alarmé, bizarrement, quand j’aurais pensé qu’il panique de suite. A l’intérieur, ça doit bouillir, mais j’apprécie le fait qu’il accepte de suite et semble plutôt enthousiaste à cette idée d’officialisation de notre relation.
« Tes trucs bizarres comme tu dis, seront parfaits mon chéri ! »
Le simple fait de vouloir ramener quelque chose, c’est adorable, et j’apprécie énormément. Tout le monde n’y penserait pas. Et ramener un dessert traditionnel de chez lui, c’est quand même un peu plus original et personnalisé que le bouquet de fleurs ou la boîte de chocolat traditionnels… J’enchaîne en lui proposant une date possible pour cette potentielle rencontre.
« Mmmh… Dans deux semaines par exemple, tu en penses quoi ? C’est trop tôt pour toi ? » « Non non, c’est très bien. On ira ensemble ? »
Je brûle d’envie de le taquiner en lui disant que non, je le laisserai seul là bas, mais je crois que c’est plutôt le moment de le rassurer.
« Ne t’inquiètes pas mon amour, je t’y amènerais, ça sera plus simple. »
Je l’embrasse à nouveau, alors qu’il se passe la main dans ses cheveux.
« Tu sais que ma mère va être très jalouse si elle sait que tes parents m’ont rencontré avant qu’elle ait la chance de te voir… » « Oh tu sais, il n’y a aucun souci pour que je la rencontre ! Avant ou après que tu rencontres mes parents, ça m’est égal ! »
Oui, rencontrer ses parents, c’était aussi une étape importante, mais ça ne me faisait pas réellement peur. Donc vraiment, s’il voulait l’appeler maintenant pour qu’on la rejoigne quelque part, ça serait avec plaisir. Pourtant, je crois que quelque chose l’en empêche…
« Faudra sans doute que je lui annonce que les études de droit, ça fait longtemps que je les ai lâchées avant par contre, histoire que tu te retrouves pas au milieu d’une seconde guerre froide… » « Oh quand même ?! Ils doivent t’aimer tel que tu es, et te laisser t’épanouir dans ce qui te plaît ! Et puis, tu vas être à la National Gallery, c’est pas n’importe quoi non plus ! Tu arrives à être heureux de ta passion, et presque à en vivre ! Je t’aime mon chéri, et je te soutiens quoiqu’il arrive. »
J'essaie de pas céder à la panique, mais je dois bien avouer que je suis tendu à l'idée de rencontrer sa famille. De ce que j'ai pu comprendre, elle est très proche de ses soeurs, donc je vais sans doute être passé au crible à peine arrivé. Ou si je suis pas visé directement en face, sûr et certain que j'aurais à peine passé la porte qu'elles seront déjà en train d'échanger leurs avis. Et si je leur plais pas, hein ? Si je les déçois ? Surtout... Si je déçois Lucy ? Je devrais pas déjà commencer à penser comme ça, mais c'est plus fort que moi. Et je dois avoir l'air d'un môme qui veut pas aller à l'école tout seul, mais ça aussi, ça m'échappe complètement. Elle tente de me rassurer, cela dit, et j'apprécie le geste, parce que j'en ai clairement besoin, et je crois qu'elle l'a bien compris.
« Ne t’inquiète pas mon amour, je t’y amènerais, ça sera plus simple. »
Ce n'est pas le seul écueil, cela étant, et le tendre baiser qu'elle me donne n'efface pas le reste, ni mes craintes, donc. La main nerveuse dans mes cheveux en témoigne, et je finis par lâcher ce qui me tracasse. Ma propre famille. Oh... Je pense qu'ils aimeront Lucy, Math s'inquiète un peu du fait qu'elle soit plus âgée que moi, mais pour le reste, ils seront tous ravis d'accueillir une personne de plus dans la famille, je n'en doute pas un instant. Le souci, d'une part, c'est qu'ils risquent d'être jaloux de passer après la famille de ma douce - je connais ma mère...
« Oh tu sais, il n’y a aucun souci pour que je la rencontre ! Avant ou après que tu rencontres mes parents, ça m’est égal ! »
Ce qui donc, semble pouvoir s'arranger, mais surtout... Surtout, ils ne savent pas encore. Et il va vraiment falloir que je prenne mon courage à deux mains, parce que je refuse catégoriquement qu'ils le découvrent face à elle et qu'elle en subisse les conséquences. Bon... Bah je sais ce qu'il me reste à faire. Première résolution pour 2015, hein ?
« Oh quand même ?! Ils doivent t’aimer tel que tu es, et te laisser t’épanouir dans ce qui te plaît ! Et puis, tu vas être à la National Gallery, c’est pas n’importe quoi non plus ! Tu arrives à être heureux de ta passion, et presque à en vivre ! Je t’aime mon chéri, et je te soutiens quoiqu’il arrive. »
C'est magnifiquement dit, mais je doute foncièrement que ça soit tout à fait leur état d'esprit. Cela dit, ton cadeau aidera sans doute à arrondir les angles, ma belle, j'en mettrai ma main à couper.
« Oh ils m'aiment, ce n'est pas le souci, mais ils avaient de grands espoirs - ils en ont pour tous leurs enfants, à vrai dire - et je les fais voler en éclats. Et autant Mathea est éducatrice spécialisée, donc elle aide les enfants, c'est noble, tu comprends, et en plus elle est pompier volontaire, la classe, autant Diego grimpe les échelons dans sa carrière militaire et Suzana a fait un beau mariage, alors ça va, autant peintre, c'est pas un vrai métier... »
J'exagère à peine. Et à vrai dire, je m'attends tellement, à la mention de la National Gallery, à une remarque du genre que c'est ma copine qui est obligée de me trouver du boulot, que j'en suis dépité d'avance. Je sais bien qu'ils ne pensent quelque part qu'à mon bonheur, et que leurs réactions sont motivées par la méconnaissance du milieu dans lequel j'évolue et la crainte de que je m'en sorte pas tout seul, mais je suis pas sûr qu'ils se rendent compte à quel point ça peut être blessant, en réalité.
« Bon. »
Moment de décision importante.
« Je laisse passer le nouvel an, mais comme on fêtera sans doute le jour des rois chez nous, j'en profiterai pour leur annoncer. »
Ils amèneront évidemment des cadeaux à Lucia ce jour-là, Rois Mages obligent, et je pourrai plus reculer, n'est-ce pas ? Je crois que je commence déjà à stresser, mais faut bien que ça arrive un jour alors... Maintenant que je l'ai dit, je reculerai pas, mais je vais avoir hâte que ça soit passé, je crois...
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(✰) message posté Ven 13 Mar 2015 - 15:11 par Invité
« Ne t’inquiètes pas mon amour, je t’y amènerais, ça sera plus simple. » Je ressens le besoin de le rassurer, parce que je sais qu’il peut vite se mettre à paniquer, et que les nombreuses fois où il passe sa main dans ses cheveux est l’un des signes de son anxiété grandissante.
Je vois bien que quelque chose le tracasse. Quelque chose d’autre, je veux dire, mis à part le fait que je lui propose de rencontrer mes parents. Visiblement, sa maman serait jalouse que je ne la rencontre pas avant. Pour moi, il n’y a aucun souci pour que je la rencontre avant, donc je devrais réussir à le rassurer. Par contre, il semble y avoir un souci avec les études qu’il a décidé de choisir…
Pourtant, je reste persuadée que ses parents l’aiment tel qu’il est, et qu’il a bien le droit de faire ce qui lui plaît. Surtout que maintenant que je suis là, je vais donner le meilleur de moi pour pouvoir lancer sa carrière, en commençant par l’expo à la National Gallery.
« Oh ils m’aiment, ce n’est pas le souci, mais ils avaient de grands espoirs - ils en ont pour tous leurs enfants, à vrai dire - et je les fais voler en éclats. Et autant Mathea est éducatrice spécialisée, donc elle aide les enfants, c’est noble, tu comprends, et en plus elle est pompier volontaire, la classe, autant Diego grimpe les échelons dans sa carrière militaire et Suzana a fait un beau mariage, alors ça va, autant peintre, c’est pas un vrai métier… »
Il me fait un peu mal au coeur, au moment où j’entend ses arguments. Parce que tout parent devrait accepter son enfant tel qu’il est, qu’il soit chirurgien, soldat ou chauffeur de bus. Comme j’aime à dire, il n’y a pas de sous métier, et je pense que ses parents le comprendront un jour, du moins je l’espère.
« Mon coeur, je suis sûre qu’à deux, on va réussir à les convaincre. Tu fais un vrai métier, crois moi. L’art, c’est quelque chose de compliqué, et avoir le coup de main comme tu l’as, ça n’est pas donné à tout le monde ! Certains sont doués pour parler aux enfants en situation de handicap, et s’en occuper, comme Mathea, et d’autres sont doués pour dépeindre les beautés de la vie, immortaliser chaque moment important. » « Bon. »
Oui, mon coeur ? Je t’écoute ? Je te laisse prendre ta décision, réfléchir comme tu le souhaites…
« Je laisse passer le nouvel an, mais comme on fêtera sans doute le jour des rois chez nous, j’en profiterai pour leur annoncer. » « Je te fais entière confiance mon coeur, tu fais comme tu le souhaites toi, je ne t’imposerais jamais rien ! »
Rendez-vous était pris, donc. Dans la foulée, il allait annoncer à ses parents qu’il avait abandonné ses études pour faire ce qu’il aime, j’allais rencontrer ses parents et il allait rencontrer les miens. Je crois que ce début d’année représentera un réel tournant dans notre relation, et j’en ai plus qu’envie.
Je crois que je commence à être un livre ouvert pour elle. Bon, en même temps, c'est pas comme si on voyait pas un peu tout sur ma gueule, mais enfin... Sur ce point, donc, je suis pas vraiment fier. Je veux dire ça fait des années que je suis pas celui que je devrais être face à ma famille, par peur des conséquences. Je me suis inscrit en fac de droit parce qu'ils le souhaitaient, sans avoir jamais eu envie de suivre ce cursus, et j'ai toujours affirmé que la seule chose positive que ça m'ait apportée, c'est d'avoir rencontré Ty'. Ca fait quelques années, aussi, que j'ai lâché l'affaire, pour revenir m'occuper de Math et de sa puce, et que j'ai pris le parti de faire, réellement, ce que je voulais, à savoir peindre, mais j'ai jamais eu le courage de le leur avouer. Cette lâcheté-là, donc, j'en suis franchement pas fier. Je compte pas le nombre de fois où j'ai argumenté contre moi-même, tout seul en pensée. C'est pas un vrai métier. C'est tellement aléatoire, comment tu vas pouvoir t'en sortir sur le long terme ? Et si t'as une panne d'inspiration, à un moment, et que ça dure trop longtemps, si tu te retrouves à la porte ? Je crois que j'ai fait des dizaines de fois le tour de toutes les répliques possibles et imaginables que je pouvais presque déjà entendre dans la bouche de mes parents, et c'est pas comme si je manquais d'imagination, justement. Et je sais bien que ça représente surtout leurs inquiétudes, mais... Je crois qu'au fond, c'est le manque de confiance en mes capacités à être un artiste, réellement, qui transparaît de tout ça, qui me bouffe. Mais à vrai dire, comme tout ça, c'est seulement dans ma tête, peut-être que je me fais des films tout seul, et j'en saurais jamais rien si je me décide pas à leur parler.
« Mon coeur, je suis sûre qu’à deux, on va réussir à les convaincre. Tu fais un vrai métier, crois-moi. L’art, c’est quelque chose de compliqué, et avoir le coup de main comme tu l’as, ça n’est pas donné à tout le monde ! Certains sont doués pour parler aux enfants en situation de handicap, et s’en occuper, comme Mathea, et d’autres sont doués pour dépeindre les beautés de la vie, immortaliser chaque moment important. »
Tu dis ça tellement mieux que moi... Je suis définitivement plus doué avec mes pinceaux qu'avec les mots, c'est une certitude. Mais je crois que j'avais besoin de ça, de son soutien à elle, et si l'idée de me jeter à l'eau commençait à germer, ce sont ses paroles qui m'y décident, je crois. Je leur parlerai. A la fête des rois, après le nouvel an. On sera tous ensemble, et je crois que je serai capable de prier, pour une fois, pour que les rois mages m'apportent seulement leur compréhension. J'ai pas vraiment besoin de quoi que ce soit d'autre à vrai dire.
« Je te fais entière confiance mon coeur, tu fais comme tu le souhaites, toi, je ne t’imposerai jamais rien ! - T'es vraiment un amour... »
Aucune hésitation sur ces mots, j'ai absolument pas à en avoir, de toutes les manières. Je suis venu chercher un baiser de plus, et la serrer dans mes bras un instant. Le temps de digérer un peu ce que tout ça représente, j'avoue - et de faire descendre un peu la pression parce que clairement, cet aveu et les rencontres de nos parents respectifs qui se profilent, c'est pas ce qu'il y a de plus facile à aborder sereinement, en tout cas pas pour moi - et puis on a enfin goûté à tout ce qu'elle avait préparé - mon estomac d'ogre a été on ne peut plus ravi, il faut bien avouer. 2015 s'annonce chargé en tournants autant professionnel qu'émotionnels pour moi, c'est indéniable, mais je crois que pour rien au monde je ne changerais la fin de 2014. Mon best a fini par craquer pour un type qui - je crois - le mérite et j'ai la plus charmante des petites amies auprès de moi. Math, Lucia et le reste de ma famille va bien, et ma carrière semble enfin prête à décoller. Je crois que je pouvais pas vraiment mieux terminer une année...