"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici save me from the depths≈ Olivia Marshall - Page 2 2979874845 save me from the depths≈ Olivia Marshall - Page 2 1973890357
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Theodore A. Rottenford
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() message posté Lun 9 Mar 2015 - 16:20 par Theodore A. Rottenford
“I've worked too hard and too long to let anything stand in the way of my goals. But it’s the things we love most that destroy us.” Il ne s’agissait pas d’un jeu de séduction, et pourtant je ressentais la flamme d’une passion ardente embraser ma poitrine toute entière. Je voulais que son cœur batte à l’unisson avec le mien, dans le même sens, vers Jasmine. C’était une si belle façon de lui témoigner toute ma considération. J’étais fasciné par sa prestance princière et l’élégance de ses manières. Olivia était l’une des facettes cachées d’un romantisme idéaliste et irréel. J’avais l’impression de l’avoir toujours connu, et ceci depuis le jour où elle était tombée amoureuse d’Isaac. C’était étrange d’extrapoler leurs souvenirs de cette façon. Leur histoire était tendre et douloureuse à la fois. Je pouvais effleurer les nobles rêves d’une jeune infirmière veuve et les derniers soupirs d’un soldat vaillant et ténébreux.  Je déglutis en suivant ses gestes du regard. Elle pouvait figer le temps. Je crispai la bouche en inhalant l’air avec difficulté. Je ne pouvais rien lui offrir qu’elle n’avait déjà, alors je lui donnais une partie de mon âme ; la plus fragile et la plus innocente qui soit. Je désirais que Jazz s’éloigne de mon parcours. Je voulais que la clarté du jour l’enlace afin qu’elle puisse briller de mille feux, comme une étoile insaisissable.  Olivia esquissa l’ébauche d’un sourire sans répondre à mes compliments. Sa force tranquille m’enveloppait d’allégresse et je me laissai dériver dans les méandres de mon esprit. Je n’aurais jamais songé que nos destinées puissent se chevaucher de la sorte. Nous n’étions même pas amis à la base. Au début, je n’étais que le compagnon d'arme un peu trop rigide de son mari, celui qui avait dû remplacer un garçon d’honneur en urgence. J’haussai les épaules en me mordant la lèvre inférieure. Je me dévoilais un peu trop avec elle, mais la situation nécessitait une certaine sincérité de ma part. Je lui confiais ma fille, alors je devais lever le voile sur mon identité. «Ne t’en fais pas pour cela, je m’habitue facilement aux sales manies des autres.» Je plissai les yeux d’un air bien entendu. Etais-ce un jeu de mot ? Une tentative de me taquiner ?  «   Cette manie en particulier est loin d’être sale. » Je n’étais pas spécialement doué pour les touches d’humour ; c’était pathétique d’essayer de changer pour l’impressionner. Je roulai des yeux d’un air désolé avant de faire une grimace à mi-chemin entre l’amusement et la répulsion.  Je perdais pied à chaque fois que son regard  bleu vif s’accrochait à moi. Les gens ne voyaient en elle qu’une âme charitable et affectueuse, mais ce n’était qu’un pâle reflet de son chagrin. Je pouvais la percevoir au-delà de ses cicatrices de guerre ; je pouvais effleurer l’ange caché dans sa poitrine et l’aimer à bonne distance. «Je lui achèterai des peluches quand même. Pour décorer sa chambre, au moins. Je ferais vider une chambre d’ami pour en faire sa chambre à elle. J’ai peut-être des affaires pour bébé dans mes placards.»  Me confia-t-elle tout à coup. «Avec Isaac… On a failli avoir un bébé, tu sais.  Je me détournai lentement d’elle, comme pour lui offrir un instant d’intimité. Je n’étais pas courant. Je ne pouvais même pas imaginer ni partager son sentiment. Je n’avais jamais désiré un enfant avant l’arrivée de Jazz dans ma vie. Je tendis les mains en avant afin d’encadrer son visage délicat, mais je restais dans l’incapacité d’aller jusqu’au bout de mes gestes. Mes bras tombèrent ballants sur mon torse. Le soleil apparaissait et disparaissait au milieu de mes afflictions, tandis que je demeurais tapi dans ma conscience. Je pensais à l’étreindre afin de capturer cette délicieuse illusion, mais ce n’était pas mon droit. Ce n’était pas ma place. J’étais comme l’éternelle nuit qui courtisait le soleil flamboyant.  «   Olivia, tu as un enfant avec moi. » Soupirai-je. «  Je sais que ce n’est pas la manière conventionnelle, et que je n’égale en rien Isaac… » Les mots se perdaient dans ma tête. Pour la première fois, je ne savais plus quoi faire de mes réflexions. «  Tu as Jazz  avec moi. » Répétai-je à bout de souffle. C’était ma pire confession et la seule manière que j’avais trouvé de la conforter tout restant égale à moi-même. Le démon qui s’agitait en moi ne dormait jamais. Mon visage semblait imperturbable mais j’étais faible face à cette femme et à cet enfant. J'étais complètement à découvert.
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() message posté Dim 22 Mar 2015 - 14:44 par Invité
it’s the things we love most that destroy us. ;; the most damaged people are the wisest. all because they do not wish to see anyone else suffer the way they do. ✻✻✻ J’avais toujours eu l’impression qu’Isaac avait été créé pour moi et que j’avais été créée pour lui ; nous avions toujours eu des accords implicites et des secrets par centaines. J’avais été capable de déceler toutes ses émotions en détaillant simplement ses traits. J’avais été capable de savoir ce à quoi il avait bien pu penser en me concentrant simplement sur son regard et les tics de son visage. J’étais presque sûre qu’il en avait été de même pour lui. Il avait su me comprendre, me comprendre bien plus que le reste du monde, me comprendre comme personne ne parvenait à le faire maintenant qu'il n'était plus là. Nous avions communiqué en silence à de nombreuses reprises, nous nous étions mis d’accord sans même prononcer la moindre parole. Parfois, même, j'en étais venue à me dire que nos moindres mouvements étaient synchronisés dans une chorégraphie parfaite ; je m'étais mû autour de lui comme si la gravité nous avait piégés. Nous nous étions complétés avec une perfection rare ; il avait été mon âme sœur et mon âme tout court, il avait été ma vie et mes espoirs. Il avait été mien et j’avais été sienne. Je n’avais jamais été seule. Nous avions toujours été à deux, l’un pour l’autre, l’autre pour l’un. Nous avions toujours été à deux jusqu’au jour où nous avions failli devenir trois ; nous avions toujours été à deux jusqu’à ce que je finisse par être seule.
Nous nous étions mis d’accord. Nous avions admis, tous les deux, que ma fausse couche était notre secret. Ce secret que nous n’évoquerions plus, ce secret qui continuerait de nous hanter en silence. Je m’étais faite à l’idée de cette perte ; je m’étais raccrochée à l’espoir que cela ne demeurerait sans doute pas un échec. Je m’étais raccrochée à l’espoir que le destin m’avait retiré cet enfant pour m’en donner un plus tard.
Peut-être n’avais-je pas été prête, après tout, dans le désert Afghan, au service de l’armée américaine. Peut-être n’avais-je pas été née pour porter les enfants d’Isaac. Je n’avais jamais songé à cette possibilité, mais maintenant que je me retrouvais face à Jasmine, j’avais la sensation de remettre en cause les croyances les plus profondes de mon cœur. Mes anciennes convictions sur la maternité réapparaissaient pour s’ancrer à ma peau. Peut-être n’avais-je jamais été supposée avoir les enfants de mon mari mort à la guerre. Peut-être étais-je simplement née pour être mère. Pour être la mère de n’importe qui, sans jamais connaître le bonheur de moi-même donner la vie.
Je n'avais fait que donner la mort. Donner la mort à mon enfant. Donner la mort à mon mari.
Theodore eut la décence de se détourner de moi suite à ma confession, me donnant le temps de me redresser et de chasser de mes traits la douleur sourde qui m’habitait encore. Je le vis pris au dépourvu. Mais, la vérité était que je m’étais prise au dépourvu moi-même. J’avais promis à Isaac. Promis de ne jamais en parler. Mais je n’avais pas réussi à contenir cette vérité au creux de mon cœur ; je n’étais pas parvenue à me taire, me taire comme j’avais bien pu le faire durant des années. C’était trop dur, oui. Dur d’avoir perdu cette famille, dur d’être seule à conserver un secret qui ne faisait qu’accentuer ma profonde solitude. « Olivia, tu as un enfant avec moi. Je sais que ce n’est pas la manière conventionnelle, et que je n’égale en rien Isaac… » commença-t-il. Je l’observai avec une certaine distance, approuvant ses paroles d’une certaine manière sans parvenir à clairement voir où est-ce qu’il désirait en venir. Oui, nous étions parents. Du moins, nous étions sur le point de le devenir. Mais il ne pouvait pas comparer cette situation à ce que j'aurais pu partager avec Isaac. Cela était différent. Cela ne serait jamais pareil. « Tu as Jazz avec moi. » répéta-t-il et j’esquissai un sourire. Il ne devait probablement pas se rendre compte. Il ne devait probablement pas comprendre. Mais cela n'était pas grave ; j'étais bien loin de lui en tenir rigueur. Theodore était loin de tout ce que j’avais bien pu être. Theodore n’était sans doute pas né avec l’aspiration d’être père, Theodore n’avait sans doute jamais eu dans sa vie une figure comme Isaac avait bien pu l’être pour moi. Theodore n'avait pas connu les mêmes choses et n'avait pas vécu les mêmes évènements. Il appartenait à une réalité différente de la mienne. « On sait tous les deux que ce n’est pas pareil. » lui répondis-je avec douceur. « Je ne parle pas parce que c’est avec toi et non pas avec Isaac mais… Mais je ne l’ai jamais porté, tu comprends. J’aurais beau être sa mère sur les papiers, je ne le serais jamais réellement. » Mon ton était calme. Je savais que je n’avais pas forcément le droit de montrer mes émotions, alors je faisais de mon possible pour ne pas lui montrer que la perte de mon bébé, il y avait des années, ne m’affectait plus autant que cela. Theodore était une personne droite et rigide. Theodore n’acceptait pas certains aspects d’une vie, des sentiments, et ne correspondait pas au modèle de vie que j’avais toujours connu.
Il n’était pas sans doute une bonne personne à qui confier mes peines. J’avais fait une erreur ; au-delà de le blâmer lui pour ne pas comprendre mes douleurs, je me blâmais moi-même pour lui avoir offert mes blessures sans y avoir été invitée. « Elle va se poser des questions, un jour. Elle va savoir que je ne suis qu’une inconnue qui a accepté de l’élever. Peut-être me détestera-t-elle pour avoir voulu prendre le rôle de mère. Elle finira par m’échapper. » repris-je. « Tu es son père, tu fais partie de sa vie quoi qu’il en soit. Je ne vais être qu’une figure de substitution. Je serais remplaçable. » J’avais failli avoir un enfant avec Isaac, un enfant à moi, un enfant à lui. Mais cela n’était pas arrivé. Cela ne s’était pas passé ainsi. Theodore m’offrait Jasmine comme si elle était un cadeau du ciel ; cependant, malgré toute cette affection que je pourrais avoir pour elle, malgré toute cette excitation qui émergeait dans mon cœur, je savais qu’elle ne pourrait jamais réellement remplacer l’enfant que j’avais toujours désiré avec mon mari.
L’enfant que j’avais perdu. L’enfant que j’avais tué, malgré moi, bien avant qu’il ne naisse.
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Theodore A. Rottenford
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() message posté Jeu 16 Avr 2015 - 3:46 par Theodore A. Rottenford
“I've worked too hard and too long to let anything stand in the way of my goals. But it’s the things we love most that destroy us.” Un profond silence régnait dans les alentours. Seul le fracas de mes pensées, brisait la quiétude de cet instant. Je suffoquais parfois dans ma forteresse de silence, assailli par un million de doutes et d’incertitudes. Comment gérer les budgets frauduleux de la municipalité ? Comment maintenir un équilibre entre la police, la mafia et Jasmine ? Personne ne pouvait soulever les voiles pourpres qui drapaient ma réelle personnalité. Dans une éternité d’injustices, j’étais la pire injure qui soit. Je ne connaissais pas les valeurs de l’amour telles qu’Olivia les avaient vécues, mais je me contentais à travers sa loyauté à l’égard de son défunt mari. Je relevai ma tête aux traits saillants et flairait les odeurs qui dansaient autour de sa chevelure dorée. Elle était aussi belle qu’une statue de marbre blanc et pourtant si facile à déchiffrer. J’étais certainement incapable de l’avouer à haute voix, mais j’aimais Olivia avec une retenue maladive. Il y avait dans les courbures fines de son visage et l’éclat cristallin de son regard azur, une condamnation intime qui la poussait jusqu’au désarroi final. Elle se penchait dangereusement vers mon abysse afin que nos deux âmes se croisent au détour d’une ombre. J’avais l’impression qu’elle était malade, que son caractère était atteint par une sorte de malédiction qui la poussait à toujours se sacrifier par instinct de survie. Je courbai tristement la bouche avant de l’écouter prononcer ces mots :   «On sait tous les deux que ce n’est pas pareil. Je ne parle pas parce que c’est avec toi et non pas avec Isaac mais… Mais je ne l’ai jamais porté, tu comprends. J’aurais beau être sa mère sur les papiers, je ne le serais jamais réellement. » Je secouai la tête au fur et à mesure que les vibrations de sa voix fluctuante raisonnaient dans mon oreille. Elle sous-estimait sa capacité à s’attacher, à aimer, à renchérir et à aimer à nouveau. Elle avait développé en elle une capacité de souffrance extraordinaire. Je ne pouvais sonder aucune émotion dans ses traits fades et imperturbables, mais son histoire trahissait ses efforts de bonne conduite. Je comprenais toutes ses motivations à agir avec altruisme et bienveillance, mais ses gestes manquaient atrocement de sentiments, comme si elle était dénudée de la vivacité propre aux humains. «Elle va se poser des questions, un jour. Elle va savoir que je ne suis qu’une inconnue qui a accepté de l’élever. Peut-être me détestera-t-elle pour avoir voulu prendre le rôle de mère. Elle finira par m’échapper. Tu es son père, tu fais partie de sa vie quoi qu’il en soit. Je ne vais être qu’une figure de substitution. Je serais remplaçable. »  L’ombre vespérale de la nuit avait beau être agile, puissante et aigue, elle ne pouvait jamais rattraper l’éclat de la reine des étoiles. Olivia était ainsi. A mes yeux, c’était un astre inatteignable.  Je parvenais parfois à effleurer  sa dévotion craintive et émouvante, mais elle finissait toujours par me filer entre les doigts. Je me redressai avec nonchalance en regardant le visage paisible de Jasmine. Elle avait l’air si fragile et si délicate, comment une enfant aussi innocente pouvait-elle rejeter sa seule figure maternelle ? Je restai silencieux pendant un petit moment, cherchant à m’éloigner de la froideur et de l’inquiétude qui me caractérisaient tant. «   Si on pouvait remplacer les gens aussi facilement, cela se saurait. » Murmurai-je avec douceur. Mon ton était régulier, flottant avec volupté dans la grande pièce. Je posai ma main sur son épaule pendant une fraction de secondes. «  Je ferais en sorte pour qu’elle soit juste et honorable. Jasmine est peut-être une descendante de la pègre irlandaise, mais elle saura respecter sa mère. » Je faisais preuve de bonne volonté en lui promettant une place dans mon foyer brisé. Je clignai des yeux avant de saisir mon manteau. «  Il se fait tard. Je dois partir, mais tu peux changer d’avis. La nuit porte conseil. » J’aperçu la rue seulement animée par les reflets des réverbères puis je fis volteface afin de récupérée la petite endormie. Elle se logea contre mon torse comme si son corps recroquevillé faisait partie intégrante de moi. Je soupirai lentement avant de reprendre une expression lointaine. Je m’étais dévoilé – et je savais que malgré ses petites réticences, Olivia était à présent ma compagne pour l’éternité. Je frôlai volontairement sa joue du bout de la bouche. «  Je t’appellerais demain. »
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() message posté Dim 19 Avr 2015 - 21:39 par Invité
it’s the things we love most that destroy us. ;; the most damaged people are the wisest. all because they do not wish to see anyone else suffer the way they do. ✻✻✻ Quelque part, j’avais fini par croire que je n’étais pas née pour devenir mère. J’avais fini par me dire que les cieux, le destin ou même le cours du temps ne voulaient pas que j’enfante. Ils m’avaient retiré bébé et mari, après tout ; ils m’avaient donné des espoirs pour finalement me les reprendre des mains sans même que je n'assiste à leur concrétisation. J’y avais cru pour finalement tomber dans la désillusion. J’y avais cru pour finalement comprendre que je ne pouvais jamais me permettre d’espérer, espérer réellement, espérer jusqu'à en perdre la raison. La vie était semée d’embuches et de difficultés, d'horreurs et de tristesses. L’existence était malsaine en elle-même, malsaine et imparfaite, malsaine et dangeureuse. L’être humain était pétri d’envies et les forces supérieures, peu importe ce qu’elles pouvaient être, peu importe ce qui pouvait bien les incarner, s’appliquaient à le faire redescendre sur Terre.
S'appliquaient à le détruire, d'une manière ou d'une autre, parce que, après tout, l'être humain était avant tout un individu destructible.
J’avais fait partie de ces personnes que l’on avait rappelées à l’ordre. Je faisais partie de ces personnes qui avaient fini par enfermer dans leurs cœurs leurs désirs les plus fous pour rester terre à terre et lucide. J'étais une personne brisée et détruite par le temps, par les échecs, par ses propres envies qui s'étaient révélées être des mensonges et des illusions trompeurs.
C’était pour cela, principalement, que j’étais chargée de peurs et de craintes, de questions et d'incertitudes ; j’avais l’impression que la demande de Theodore était comme un cadeau empoisonné, une proposition à double-tranchant. Le destin me l’avait fait comprendre, après tout. Je n’étais pas née pour devenir mère. Je n’avais pas le droit de songer que cela puisse être réellement à ma portée, que cela fasse réellement partie de ma destinée, de ce que je pourrais connaître par la suite. Je n’avais pas le droit d’envisager une possibilité différente. Je n'avais pas le droit d'espérer en me disant que je ne finirais pas brisée une nouvelle fois. A mesure que Theodore pouvait bien parler, pourtant, je me surprenais à m’imaginer avec cet enfant dans mon existence ; j’allais même jusqu’à songer aux différentes couleurs qui pourront orner les murs de sa chambre, aux vêtements que je pourrais bien lui acheter pour renouveler sa garde-robe quand elle finirait par devenir trop grande pour les bodys que Theodore avait sans doute déjà dû lui acheter. Je songeais à ces choses malgré moi, malgré la profonde conviction que je pouvais avoir. Je savais que le destin me rattraperait. Je savais que mes désillusions n’étaient pas terminées. Pourtant, j’y songeais quand même. Pourtant, je me laissais rattraper par mes plus grandes faiblesses. Ces plus grandes faiblesses qui étaient aussi mes plus grands rêves. « Si on pouvait remplacer les aussi facilement, cela se saurait. » me dit-il et je l’observai avec attention. J’aurais aimé avoir la même conviction que lui ; j’aurais aimé croire en moi comme il pouvait le faire. Comme il pouvait le faire presque aveuglément. Cela devait sans doute être apaisant. Rassurant. « Je ferais en sorte pour qu’elle soit juste et honorable. Jasmine est peut-être une descendante de la pègre irlandaise, mais elle saura respecter sa mère. » J’hochai doucement la tête, ne préférant pas le contredire, jugeant qu’il valait mieux, désormais, que je garde mes craintes pour moi. Je vis Theodore prendre son manteau et je compris que cela était le signal ; silencieusement, je me levai, faisant quelques pas pour m’éloigner du canapé.
Mon regard, quant à lui, se posa sur Jasmine qui continuait de dormir paisiblement, ne sachant pas ce qu’il se passait autour d’elle, ne comprenant pas que sa vie venait sans doute d’être perturbée à long terme. « Il se fait tard. Je dois partir, mais tu peux changer d’avis. La nuit porte conseil. » me dit-il et j’acquiesçai en silence. J’aimais croire qu’il avait raison. J’aimais croire qu’il ne se trompait pas. J’aimais me dire que, demain matin, je me lèverai sans doute avec une solution en tête, avec mon assurance caractéristique. Cependant, je savais que les miracles n’existaient pas. Que, demain, je me lèverai aussi confuse qu’aujourd’hui.
La seule certitude que je pouvais bien avoir était que je voulais être mère. Que je voulais être celle de Jasmine. « Je t’appellerais demain. »   me dit-il, Jasmine dans ses bras. Je lui adressai un doux sourire avant de me diriger jusqu’à l’ascenseur privatif de mon immeuble. « Je travaille tôt demain matin, mais tu peux m’appeler à ma pause de neuf heure quinze. » lui dis-je doucement, veillant à ne pas réveiller son enfant. Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et je déposai une bise sur sa joue avant qu’il ne pénètre dans la cage. Je ne touchai pas Jasmine, ayant trop peur de la réveiller sans faire exprès. « Merci de me faire confiance. » dis-je au même instant que les portes se refermaient. « Tes secrets sont en sécurité. » Et il disparut de mon champ de vision ; je restai là, devant les portes de l’ascenseur, en silence, réfléchissant à tout ce qu’il venait de se passer. J’aurais presque cru que cela était un mirage. Une invention de mon esprit. Doucement, je fis un pas en arrière avant de me perdre dans les couloirs de mon appartement, trainant derrière moi mes pensées confuses.
J’avais rêvé de maternité, oui. J’avais rêvé d’être enceinte, de donner vie aux enfants d’Isaac. J’avais rêvé de toutes ces choses une fois, deux fois, cent fois, avant d’enfermer toutes mes envies au fond de mon cœur pour ne laisser que mes déceptions à mon esprit. Theodore m’offrait l’existence à laquelle j’avais toujours aspiré et, pourtant, j’avais cette retenue qui m’habitait. Oh, Isaac, dis-moi quoi faire. Dis-moi que j’ai le droit d’être heureuse. Mes doigts se refermèrent sur mon alliance que je portai autour de mon cou. Isaac, tu me manques. Tu me manques plus que raison et, pourtant, je sais au fond de moi que c’est idiot et stupide. Isaac, s’il te plait, dis-moi que j’ai le droit. Dis-moi que pour une fois le destin sera avec moi. Oh, Isaac. J’ai toujours voulu avoir tes enfants. Mais que suis-je censée faire, si je ne peux être mère qu’en ayant celui d’un autre ?

(sujet terminé)
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