"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici i'll never let you down. (olivia) 2979874845 i'll never let you down. (olivia) 1973890357
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i'll never let you down. (olivia)

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() message posté Ven 3 Avr 2015 - 16:07 par Invité
. YOU THINK WOMEN ARE WEAK ? WOMEN ARE FORGED OF IRON. MY BODY, IT HAS BLED AND BLAZED AND BROKEN. AND YET IT BEATS ON. I AM IRON. A LITTLE RUSTED, PERHAPS, BUT STILL I ENDURE . Elle avait senti son corps l'abandonner, son coeur se chavirer. Il saignait de nouveau, et elle ne trouvait pas de moyen d'arrêter l'hémorragie. Elle n'était pas certaine qu'il y ait un moyen. Elle avait revu son visage pour la première fois sur la chaine d'information locale. Tous ses collègues avaient le regard figé sur cette petite télévision accrochée dans un coin de la pièce. On parlait d'un miracle, on parlait d'un fait historique. Le retour d'un soldat, celui d'un frère, d'un mari. Elle avait relevé ses yeux bleus de son dossier pour jeter un oeil, c'était automatique. Il y avait déjà eu des dizaines de retours comme celui-ci, des dizaines de soldats qui retrouvaient leurs familles, qui soulevaient le soulagement mondial. L'Amérique ramenait un de ses enfants à la maison. Et elle ne pouvait s'empêcher d'espérer. C'était idiot, après tout ce temps. Mais c'était devenu un automatisme. Elle ne rejetait pas l'idée qu'il soit mort, elle ne rejetait pas les faits, elle ne remettait pas en cause l'histoire. Mais elle gardait un brin d'espoir, une étincelle dans les yeux, une part de son coeur dédiée à Isaac. Il fallait qu'elle se rattache à quelque chose. Mais ce n'était jamais lui qu'elle voyait à l'écran. Elle s'était promis de regarder quand même, à chaque nouvelle annonce, à chaque nouvel article qu'elle pouvait lire dans un quotidien international. C'était sa façon de montrer à Isaac qu'elle n'avait pas oublié, même s'il n'était pas là pour le voir. Et peut-être une façon pour elle de garder un lien avec son vieil ami. Elle avait beau avoir accepté sa mort, elle n'acceptait pas son absence. Elle n'acceptait pas de l'oublier, lui qui ne l'avait jamais laissé tomber. Il n'était plus là physiquement, mais il parvenait encore à faire battre son coeur endommagé. Et puis son regard s'était posé sur cette télévision, sur ce visage. Cet homme ne ressemblait pas au Isaac qu'elle avait connu. Il était maigre, mal rasé, le regard voilé. Elle avait plissé les yeux pour le reconnaitre, pour voir qui était encore derrière ce corps changé. Et puis son collègue avait posé une main sur son épaule ; il était temps de partir. Un cambriolage. Ils avaient éteint la télévision et elle avait rangé cette idée dans un coin de sa tête. Elle voulait tellement que ce soit vrai, mais elle faisait erreur ; Isaac était parti.
Elle en était encore persuadée deux semaines après avoir vu cet homme à la télévision. Elle en était encore persuadée en rentrant chez elle ce soir-là, comme chaque soir. Elle avait fait tourner la clé dans la serrure, sans que rien ne bascule. Tout était normal, excepté le clignotement rouge de son téléphone. Trois messages. Elle soupira en pensant que visiblement, sa journée n'était pas terminée. Elle laissa en plan ses sacs de course dans l'entrée et appuya sur le bouton du téléphone tout en allant à la cuisine pour se servir un verre de vin. Le premier message venait de son oncle, qui lui proposait un déjeuner du dimanche. Elle stocka dans un coin de sa tête qu'il fallait qu'elle le rappelle. Le second faisait état de sa facture d'électricité, trop élevée ce mois-ci. Une facture qu'elle ne pouvait pas payer pour l'instant. Elle attrapa un stylo qui trainait sur le plan de travail et nota sur une feuille du frigo le montant de sa nouvelle dette, une qu'elle ajoutait à la longue liste. Elle pestait contre le manque d'encre de son stylo lorsque la troisième voix parvint à ses oreilles. 'Hey Sammy, it's me. It's Isaac. I know it's all quite a bit disturbing but i'm back. I hope this number still belong to you. Anyway, I think we need to talk. I need to see you. Call me back when you got this. Can't wait to see my little sis'.' Elle cligna des yeux plusieurs fois avant de réaliser ce qu'elle venait d'entendre. Cette voix, elle n'était plus tout à fait la même, mais c'était la sienne. Elle semblait brisée, mais elle lui appartenait encore. Avait-elle rêvé ce moment ? Il fallait qu'elle en soit certaine. Il fallait qu'elle soit sûre. Elle passa devant les sacs abandonnés dans l'entrée et referma la porte derrière elle avant de descendre les escaliers quatre à quatre. Elle s'engouffra dans les longs tunnels du métro jusqu'à s'arrêter où beaucoup d'autres descendaient. Elle balaya une larme qu'elle n'avait pas senti couler et trottina jusqu'à l'appartement d'Olivia. La lumière était allumée, elle espérait la trouver. Peut-être qu'elle avait rêvé tout ça. Peut-être qu'en discuter avec son amie n'était pas une bonne idée. Ca ne faisait que remuer un vieux couteau dans une plaie qu'elle savait toujours ouverte. Elle le serait toujours. Mais il fallait qu'elle sache. Alors elle frappa trois coups à la porte de l'appartement de la blonde, avant de recommencer quelques instants plus tard. Elle ne tenait pas en place, mais craignait la chute. Elle craignait qu'il soit vivant, comme elle craignait qu'il meurt une seconde fois. Finalement, le visage angélique d'Olivia apparu et Sam resta muette un instant. Elle avait tant de questions, mais au final, une seule important. « Est-ce qu’il est vivant ? » Son ton était ferme, plus qu’elle ne l’aurait voulu. Mais elle voulait préparer sa chute. Elle voulait être prête lorsqu’Olivia lui dirait que non, lorsqu’elle lui dirait qu’il n’était pas revenu, qu’il ne reviendrait jamais. Elle voulait rester forte. Mais elle avait toujours cette étincelle d’espoir dans le regard, une part de son coeur dédiée à Isaac.

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() message posté Lun 6 Avr 2015 - 19:07 par Invité

you can have a broken heart, a heart of gold, a heart of stone, a beating heart, a bleeding heart, a heart of steal, the heart of a lion or a wild heart. but, at the end of the day, after the fight, after the pain, our hearts still beat at the same rate. ✻✻✻ « Eh, Livia, ça te dirait d’aller boire un verre ? » Je relevai la tête de mon sac à main, et mon regard croisa celui de Fiona. J’esquissai un sourire, sachant déjà quelle serait ma réponse bien avant qu’elle ne vienne argumenter un peu plus en sa faveur. « Karen et Andy ont envie de sortir. On mérite un peu de détente après cette semaine chaotique. » Je fus secouée d'un léger rire, reportant mon attention sur ce que je faisais. Au fond, elle n’avait pas tort ; le nombre d’accidentés de la route avait incroyablement gonflé ces derniers jours, à un tel point que j’avais encore l’impression d’entendre leurs gémissements retentir au fond de mes oreilles.
Cependant, elles ne savaient pas, non. Elles ne savaient pas que, malgré le nombre de blessés que nous avions eu sur les bras, malgré les horaires de folie que nous avions tous dû assumer pour nous occuper de tout le monde, j’avais trouvé un certain réconfort à rester à la clinique. J’avais pu laisser mon esprit chez moi. J’avais pu arrêter mes pensées dans leur cours incessant. J’avais pu me reposer, quelque part, et continuer de vivre sans tout ce poids qui pesait sur mes épaules fragiles.
Cela m'avait libéré, quelque part. J'avais pu me concentrer sur autre chose que mes propres soucis, mes propres problèmes.
Je finis enfin par mettre la main sur mes clefs et, d’un mouvement de la main, je fermai le casier qui m’appartenait dans le vestiaire du personnel. J’observai Fiona quelques instants avant de passer sur mon épaule la lanière de mon sac à main. « Je suis désolée, il faut absolument que je file. » lui dis-je avec douceur, refusant pour une millième fois une de ses invitations. Elle ne parut pas surprise, non. Comme si elle s’était attendue à cette réponse malgré tout, comme si, malgré l'acharnement qu'elle avait à toujours me proposer, elle savait, au fond d'elle, que cela était perdu d'avance. « Encore ta famille, hein ? » J’eus un sourire amusé en entendant ses paroles, en voyant son visage marqué par la lassitude. Je n’avais pas encore réellement expliqué ce qu’il se passait dans mon existence ; je m’étais simplement contentée de donner quelques informations, mentionnant mes frères et sœurs, évoquant l’adoption de Jasmine, parlant vaguement d’Isaac sans réellement m’attarder sur son statut, sur ce qu’il était, sur ce qu’il avait vécu. On ne m’avait pas posé beaucoup de questions non plus et je m’en étais contentée ; je trouvais un certain réconfort dans les fondements même de la nature humaine, cette nature qui nous incitait à ne s’intéresser qu’à notre petite personne. Cela avait été apaisant, quelque part. Apaisant qu’ils ne se préoccupent pas de moi, préférant être concernés par leurs propres problèmes. Apaisant qu'ils m'oublient au profit d'autres sujets qui leur importaient beaucoup plus. « Quelque chose comme ça. Je dois y aller, je suis déjà en retard. Tu diras aux filles que je suis désolée ? » Fiona hocha simplement la tête et je filai. Je traversai la clinique d’un pas assuré, sortant de son enceinte avant de rejoindre les rues de Londres et remonter jusqu’à Chinatown. J'avançai à vive allure, le dos droit, le menton légèrement relevé, adoptant la démarche de la duchesse que je n'étais pas.
Adoptant la démarche de la conquérente que je n'étais pas. De la femme forte que je ne serais jamais.
J’avais une boule au ventre, oui. Comme à chaque fois que je pouvais rentrer le soir, comme à chaque fois que je me demandais comment cela allait se passer. J’étais chargée d’anxiété en songeant à l’état d’esprit dans lequel il pourrait bien se trouver. J’avais peur, aussi, peur du faux pas, peur de mal faire, peur de le perdre réellement. Je me sentais faible, également. Je me sentais trop insignifiante pour le rôle de femme modèle, je ne me sentais pas assez forte pour assumer mes responsabilités. Pas assez forte pour être courageuse pour deux. Je n'étais pas à sa hauteur et je le savais. Je ne le méritais pas et je le savais encore plus. J'étais effrayée qu'il s'en rende compte, quelque part, comme si cela pourrait me prouver que je n'étais condamnée qu'à le perdre encore et encore.
Lorsque je pénétrai dans mon immeuble, j’adressai un sourire au concierge, filant dans l’ascenseur privé ; j’enfonçai ma clef dans la serrure et les portes se fermèrent toutes seules, m’emmenant jusqu’au panthouse où toute ma famille avait établi ses quartiers. Je me retrouvai face à un appartement vide. Vide, vide, vide. Etrangement, je me sentis envahir par la solitude. Cette solitude qui m’avait habité avant que ma sœur n’arrive. Avant que le reste de ma fratrie ne décide de la suite. Avant qu’Isaac ne me revienne, également. Je mis quelques instants avant de pouvoir bouger ; je m’éloignai de l’entrée, m’asseyant sur le canapé pour retirer mes escarpins, les rangeant par la suite dans le placard. Lorsque je retirai ma veste de mes épaules et que je posai mon sac à main sur la table basse, j’entendis des coups frapper à la porte, du côté visiteur ; je pris néanmois le temps de ranger mes affaires avant d’aller ouvrir, provoquant l'impatience de la personne qui attendait de l'autre côté. « J’arrive. » lançai-je, ne sachant même pas si l’on pourrait m’entendre. Je posai la main sur la poignée, puis ouvris la porte.
Et je la vis. Je vis ses yeux bouleversés, son corps tremblant, la détermination et la panique qui semblaient l’habiter. « Est-ce qu’il est vivant ? » Sa voix trancha l’air, froid, clair et distinct. Je fus prise de court, et je laissai le silence nous envahir. Je pouvais entendre sa respiration. Mais, par-dessus tout, je pouvais entendre mes pensées qui se pressaient les unes contre les autres. Cela n’était pas la première fois que j’annonçais qu’il était vivant. Cela n’était pas la première fois que je m’en chargeais. Cependant, à chaque fois, j’avais l’impression de perdre pied, de lâcher prise. De sombrer. « Oui. » répondis-je alors. Il n’y avait pas de bonne réponse. Avec le temps, avec la répétition, j’avais appris qu’admettre de manière détournée qu’il n’était jamais mort se révélait plus difficile et plus douloureux. « Sam, rentre. Ne reste pas là. » Je m’écartai doucement de l’encadrement de la porte pour l’inviter à l’intérieur. « Je suis désolée, j’aurais dû te le dire… Te prévenir. Mais… » Mais je n’ai pas eu le temps ? Je n’ai pas eu le courage ? Je ne pouvais pas te le dire, pas à toi, pas après t’avoir vu aussi endeuillée que moi ? Les mots restèrent coincés au fond de ma gorge. Et mes excuses me paraissaient presque inappropriées.
Mais la situation en elle-même était inappropriée, au fond.
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() message posté Sam 25 Avr 2015 - 16:04 par Invité
. YOU THINK WOMEN ARE WEAK ? WOMEN ARE FORGED OF IRON. MY BODY, IT HAS BLED AND BLAZED AND BROKEN. AND YET IT BEATS ON. I AM IRON. A LITTLE RUSTED, PERHAPS, BUT STILL I ENDURE . Elle se souvenait de tout. Elle se souvenait de chacun de ses traits, malgré la volonté qu'elle avait placé à les oublier. À perdre une personne, elle avait fini par chercher à la garder auprès d'elle par le biais de souvenirs. Elle n'avait jamais oublié un seul instant passé avec Isaac. C'était, d'une certaine façon, une manière de le garder près d'elle. Elle n'avait pas voulu l'enterrer, ni l'enfouir dans le creux de son âme. Elle avait voulu qu'il vive dans ses souvenirs, qu'elle décidait parfois de revivre. Il avait été son premier ami, la première personne à lui avoir tendu une main. Elle avait comme toujours mis du temps à l'accepter, à lui faire confiance, et puis elle l'avait perdu. Pour toujours. Les lettres s'étaient arrêtées, la liste était tombée. Il était mort. Il n'était plus. Elle avait accepté cette idée, il avait fallu s'y résoudre malgré la peine. Il n'y avait aucune autre option. Il n'y avait pas d'autre option à la mort. Il n'y avait pas de retour en arrière, pas de miracle. Il était parti et elle avait fait son deuil, pour lui comme pour elle. Elle avait fait le deuil de cette amitié dévorante qu'elle avait chéri chaque moment de sa vie, et qu'elle chérissait encore aujourd'hui. Elle chérissait les sourires échangés, les moments de complicité comme ceux qui avaient été plus difficiles. Il n'y avait jamais eu que du noir ou du blanc entre eux, seulement une infinité de nuances. Elle l'avait haït pour être parti, haït pour avoir trouvé la mort. Mais elle avait été fière, aussi. Fière d'avoir fait partie de sa vie, fière de tous ces souvenirs. Parmi eux, sa voix restait la chose la plus floue, celle qu'elle sentait s'échapper, malgré ses efforts pour la retenir. Il y avait des années qu'elle n'avait pas entendu ce ton, ces paroles, et il semblait difficile de s'y accrocher sans que le temps ne fasse finalement son travail. C'était quelque chose qu'elle ne pouvait empêcher, malgré toute sa bonne volonté. Elle avait fini par oublier cette voix chaude aux accents américains. Elle s'était fait une raison, elle avait accepté de ne plus l'entendre. Elle avait laissé ce souvenir lui échapper, avant de le retrouver ce soir-là, sur son répondeur. Elle l'avait reconnu à la première intonation, au premier mot. Elle avait retrouvé toutes les nuances de sa voix, même si elle semblait plus faible qu'autrefois. Son coeur tambourinait dans sa poitrine, et avant qu'elle ne puisse savoir quoi faire, elle était partie, courant dans les souterrains du métro londonien pour rejoindre la seule personne à avoir les réponses. Elle était la seule à pouvoir comprendre, la seule à pouvoir l'aider.
Malgré la culpabilité qui régnait encore dans son coeur pour Olivia, la brune n'hésite pas à se rendre chez elle. Elle n'avait pas le temps d'hésiter, pas le temps de se poser les bonnes ou les mauvaises questions. Elle avait seulement le temps d'aller voir son amie. Seulement la force d'affronter la vérité qui sortirait de sa bouche. Samantha savait qu'elle lui donnerait la vérité. Même si ce n'était pas ce qu'elle voulait entendre, même si la vérité pouvait être cruelle, elle voulait savoir. Elle voulait savoir s'il n'y avait plus de souvenirs à chérir, si un futur était possible. Elle tambourina à sa porte avant que le visage fin d'Olivia apparaisse. Malgré la bonne figure qu'elle affichait au quotidien, Sam pouvait voir que quelque chose avait changé. Elle semblait mal à l'aise, mais finit par lui répondre. « Oui. » Ses jambes semblèrent se dérober sous son poids alors que le monde qu'elle connaissait au matin semblait ne plus exister. Son monde s'arrêtait le temps d'une seconde, le monde qu'elle connaissait, dans lequel elle vivait depuis son départ. Elle l'avait perdu, il était mort, il n'y avait pas d'autres options. Il n'y avait pas d'autres options après la mort. Elle ne comprenait pas, malgré le fait que la solution la plus simple s'affichait sous ses yeux. Il n'était jamais mort. Il n'y avait jamais eu de corps, jamais eu de réelles funérailles. Elle avait pleuré un vivant, chéri le souvenir d'un présent encore possible. Elle appuyait machinalement une main sur le mur, ses yeux voilés d'incompréhension. Elle avait des tonnes de questions, sans qu'aucune ne lui semble nécessaire. Sans qu'aucune ne lui semble convenable dans ce genre de situation improbable. « Sam, rentre. Ne reste pas là. » Elle avançait sans pouvoir commander son corps. Elle n'était pas sûre de vouloir être ici, là où il s'était sûrement retrouver depuis son retour. Mais elle obéissait sans le savoir, posant un pieds devant l'autre, jusqu'à arrivée au milieu du salon. « Je suis désolée, j’aurais dû te le dire… Te prévenir. Mais… » Mais il n'y avait pas de bonne manière de le faire. Elle n'était pas coupable, ne l'avait jamais été. Il n'y avait aucune bonne façon d'annoncer cela, et Sam ne pouvait pas blâmer son silence. Olivia devait être bien plus perdue qu'elle ne l'était. « Je ne comprend pas… » Elle ne comprenait pas, sans savoir qu’il n’y avait rien à comprendre. Elle ne pouvait pas comprendre qu’une telle erreur puisse être possible. Elle ne pouvait pas comprendre l’annonce d’un décès qui n’était pas réel, toute cet peine causée pour rien. Elle se frotta les yeux machinalement avant que ses mains ne se coincent dans ses cheveux, les lèvres mordues. Elle regardait cet appartement que son amie avait décoré avec goût, avec toute la sobriété et la classe qui lui allait. Et une logique apparut sous ses yeux. « Il est ici ? » Son rythme cardiaque s’accéléra en attendant la réponse d’Olivia, tout en préparant sa fuite si tel était le cas. Elle n’était pas prête à le voir, pas prête à accepter cette vérité qu’elle ne comprenait pas. Des éléments lui échappaient, et ce sentiment d’ignorance était insupportable. Elle voulait savoir, comprendre, hurler, casser, sans qu’aucune de ces choses ne soient possibles. Il n’y avait rien à savoir, rien à comprendre. Il était mort, puis vivant. Rien de tout ça n’était possible, et, l’espace d’un instant, elle se mit à rêver que toute cette journée n’était qu’un autre de ses rêves malheureux. Que l’espoir qui régnait dans ses yeux allait disparaitre au réveil de ce doux cauchemar.





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() message posté Dim 26 Avr 2015 - 17:52 par Invité

you can have a broken heart, a heart of gold, a heart of stone, a beating heart, a bleeding heart, a heart of steal, the heart of a lion or a wild heart. but, at the end of the day, after the fight, after the pain, our hearts still beat at the same rate. ✻✻✻ J’avais l’impression que le regard de Samantha reflétait ma propre détresse. L’impression que toute mon incompréhension s’était peinte sur ses traits. Mon estomac se tordit dans mon ventre, alors que la culpabilité se déversait doucement dans les veines ; et, une nouvelle fois, je me surpris à me dire que cette situation était injuste, que les évènements eux-mêmes étaient injustes.
Mais j’avais beau blâmer le ciel, j’avais beau accuser le destin, j’avais beau me sentir révolter contre le cours des choses, rien ne changeait. Rien ne changeait parce que ce qu’il s’était passé ne pouvait être changé.
Personne ne pouvait revenir en arrière, après tout.
Je me rappelai encore l’avoir annoncé à mes parents. Je me rappelai encore de leurs expressions abasourdies, puis affligées. Je me rappelai de leurs protestations et des longues discussions qui s’en étaient suivies. Mais, au fond, ils n’avaient pas été les pires, puisqu’ils ne l’avaient jamais réellement bien connu ; il avait simplement été leur gendre absent, ce gamin qu’ils avaient vu grandir de loin, ce militaire qui ne revenait que rarement en permission. Non. Les pires fois où j’avais bien pu apprendre cette nouvelle avaient été avec les personnes qui avaient réellement connu Isaac, avec ces personnes qui avaient été proches de lui. Les personnes comme ses sœurs. Les personnes comme Andrew.
Les personnes comme Sam.
Ma gorge se serra, et le silence s’installa entre nous. Je m’écartais de l’encadrement de la porte pour la laisser entrer, refermant la porte derrière elle avec une application presque obsessive. Je n’étais pas prête, non. Pas prête de lui servir le même discours qu’aux autres. Pas prête de lui faire part de ce qu’il avait vécu, de lui expliquer les détails qui m’étaient encore bien flous. Mais, comme depuis le début, je n’avais pas réellement le choix. Personne n’avait le choix. Nous étions tous contraints de faire face avec la vérité, de confronter les évènements droit dans les yeux.
Nous n’étions que les pantins du monde, les marionnettes désarticulées de la destinée. J’avais toujours été croyante et réceptive, ouverte et bienveillante ; cependant, depuis des semaines, ma foi semblait être ébranlée par les aspects d’une réalité qui m’était étrangère. « Je ne comprends pas… » J’esquissai un sourire triste sans lui répondre. Je ne pouvais pas me permettre de lui dire que je ne comprenais pas non plus les évènements. Je ne pouvais pas me permettre de lui admettre que tout ceci me paraissait encore bien incertain. Après tout, les évènements s’étaient passés si vite que je n’avais même pas eu l’occasion de les assimiler. J’avais été contrainte de suivre la cadence. De la suivre même si mon cœur n’y était plus, même si mon corps n’était pas prêt. « Il est ici ? » me demanda-t-elle subitement. Je pouvais voir qu’elle était agitée. Que la situation la dépassait. Alors, avec douceur, je secouai la tête, l’attrapant par le bras pour l’amener jusqu’au canapé. « Non, il est sorti. » lui répondis-je doucement, préférant rester vague. Je ne savais pas où il était avec exactitude, après tout, simplement qu’il était peut-être à la faculté de lettres, ou bien à un rendez-vous pour le programme de réinsertion des soldats. « Assis-toi, Sam, tu vas finir par me faire un malaise. » Ma voix était douce, comme pour la rassurer, comme pour lui faire comprendre que tout finirait par aller bien. N’était-ce pas mon devoir, après tout ? Celui de soutenir les autres ? Celui de les rassurer et de les faire avancer malgré tout ?
Mais, le problème était que, désormais, je ne savais même plus s’il y avait un bout du tunnel.
Je ne savais même plus de quoi l’avenir serait fait.
Je lâchai son bras pour ranger mon sac à main, qui trainait encore sur la table basse. Je mesurai mes respirations avec soin, faisant de mon mieux pour me calmer comme je pouvais ; je savais que la conversation qui allait arriver ne serait agréable ni pour elle, ni pour moi, et j’avais la conviction que si je faisais des efforts tout pourrait mieux se passer. « Je… Je peux répondre à tes questions, si tu veux. » finis-je par reprendre, la voix hésitante, le ton bas, comme si j’avais peur que quelqu’un d’autre ne m’entende. « Il y a… Il y a des choses que je ne sais pas mais je peux toujours t’aider. » Je lui adressai un sourire. Je lui demandai de me poser des questions, mais je savais au fond qu’elle ne parviendrait sans doute pas à en sélectionner parmi toutes celles qui devaient grouiller dans son esprit. Parmi toutes celles qui devaient la tourmenter.
Après tout, personne n’était préparé à voir un mort revenir de nulle part.
Je passai anxieusement mes cheveux derrière mes oreilles, l’observant avant de finalement quelques pas jusque dans la cuisine ouverte sur le salon. « Tu veux que je te serve quelque chose ? » lui demandai-je doucement. « J’ai du thé, du café, des sodas… De la tequila, aussi. » Je levai un regard interrogateur sur elle, attendant une réponse.
Au fond de moi, j’étais désolée. Désolée qu’elle doive subir cela, désolée qu’elle endure une pareille chose. Désolée qu’elle fasse partie de l’existence d’Isaac, désolée qu’elle soit, elle aussi, dans les dommages collatéraux. Personne ne méritait de subir ce que mon mari avait bien pu vivre, non.
Mais, également, et les autres avaient tendance à oublier, personne ne méritait de vivre le retour d’un soldat présumé mort au front, quatre années auparavant.
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() message posté Lun 22 Juin 2015 - 19:58 par Invité
. YOU THINK WOMEN ARE WEAK ? WOMEN ARE FORGED OF IRON. MY BODY, IT HAS BLED AND BLAZED AND BROKEN. AND YET IT BEATS ON. I AM IRON. A LITTLE RUSTED, PERHAPS, BUT STILL I ENDURE . Samantha n’avait jamais craint la solitude. Elle n’avait jamais craint la perte d’un être cher, persuadée de n’avoir personne. Elle s’était laissée le loisir de se penser seule. L’abandon de ses parents avaient aidé, et seule sa soeur faisait exception à la puissance qu’elle mettait à croire qu’elle n’avait besoin de personne. Elle avait grandi en choisissant de ne pas aimer, s’était développée en repoussant toute personne insensée qui oserait s’approcher. Elle avait construit une barrière si grande devant son coeur qu’il était presque impossible de grimper pour le lui dérober. Elle y avait cru, un temps. Elle avait voulu y croire si fort, se persuadant que sa volonté serait plus forte que la réalité des choses. Mais elle avait échoué. Elle avait laissé le mur se fissuré, elle avait laissé des personnes entrées. Et à chaque fois, les regrets l’avaient rongé, lentement, jour après jour. Les regrets étaient son quotidien, eux qui grignotaient son coeur jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. Elle aurait aimé ne plus en avoir. Alors tout serait moins douloureux. Elle pouvait le sentir s’essouffler, mais la douleur persistait. La même douleur qu’elle avait ressentit en perdant les personnes qui avaient un jour croisé sa route. Tôt ou tard, elle les perdait toute. La perte de Lexie se prolongeait sur le long terme, débutant par la fissure de leur lien, avant de s’achever par la victoire de sa maladie. La perte de ses parents n’avaient pas été la plus difficile, du moins c’était celle dont elle gardait le moins de souvenirs. Elle les avait évacué un à un, jusqu’à ce que le visage de son père soit flou dans sa mémoire, et que celui de sa mère reste inconnu. L’échec de son premier amour, aussi, restait un souvenir douloureux. Elle tentait encore de le classer dans les nombreux tiroirs de sa mémoire. Perdre Isaac lui avait cependant permis de voir que pour rien au monde elle n’aurait voulu revivre cela. La perte de son meilleur ami l’avait poussé à éloigner certaines personnes, à en repousser d’autres. Elle se protégeait de la vie, sans savoir qu’elle frappait au hasard, à n’importe quel moment, et qu’il était impossible de lui échapper.
Alors il devenait difficile de donner un sens à tous ces mois passés à reforger un mur encore plus fort et épais. La mort d’Isaac perdait de son sens, et tout le travail qu’elle avait mis à éloigner ses proches revenait à un profond gâchis. Il était là, en vie, quelque part. Son coeur ne s’était jamais arrêté de battre, et son corps n’avait pas été enterré sur le sol américain. Elle avait pleuré un être qui respirait encore, quelque part.
Le souffle coupé, elle hésitait au seuil de la porte. Elle regardait autour d’elle, tentait d’apercevoir la silhouette familière quoi que floue d’Isaac, tout aussi impatiente de retrouver la sortie. Elle était venue voir Olivia, mais ne voulait pas l’importunée. Elle n’avait pas réfléchi, n’avait pas pensé qu’elle était sûrement celle qui était la plus perdue dans toute cette histoire. « Non, il est sorti. » Son rythme cardiaque se calma doucement, alors qu’un sentiment de soulagement prenait possession de son corps. Elle ne voulait pas le voir, pas tout de suite. Elle n’était pas prête, espérait l’être un jour. L’idée d’une rencontre l’effrayait, elle qui avait mis si longtemps à faire son deuil. Elle secouait son cerveau de pensées multiples, sentant ses jambes se dérober sous son poids. Toujours bienveillante, Olivia lui saisit le bras, l’entrainant vers le canapé. « Assis-toi, Sam, tu vas finir par me faire un malaise. » Elle n’était pas à l’aise avec l’idée de se retrouver ici, de s’asseoir là où il s’était sûrement assis, de fouler le parquet qu’il avait foulé le matin même. Elle n’était pas à l’aise avec sa nouvelle présence. Elle n’était pas encore prête à l’accepter. Pourtant, elle prit place sur le canapé, regardant Olivia s’évertuer à s’occuper les mains pour retarder la conversation qui allait débutée. À vrai dire, Sam n’était pas certaine de vouloir en discuter. Elle n’était pas sûre de vouloir rendre le tout réel, une bonne fois pour toute. L’annonce du retour d’Isaac était un choc sur lequel elle travaillait encore, son esprit bousculé par des centaines de questions sans réponse. « Je… Je peux répondre à tes questions, si tu veux. » La vérité était telle qu’elle n’en avait aucune à lui poser. Aucune ne semblait logique, aucune ne semblait réelle. Aucune ne semblait bonne à poser, alors que la situation était surréaliste. « Il y a… Il y a des choses que je ne sais pas mais je peux toujours t’aider. » Et pour la première fois, elle posait un vrai regard sur Olivia. Pour la première fois, elle voyait que ses tourments étaient ridicules face aux siens. C’était elle qui endurait le retour de son défunt mari, elle qui devait accepter d’avoir enterrer un homme, une alliance, un mariage, une vie à deux, pour voir toutes ces choses resurgir du jour au lendemain. Il était vain de croire qu’elle en était tout à fait heureuse, vain de croire qu’elle n’était pas tout aussi perdue qu’elle. Elle affichait un éternel sourire qu’elle lui connaissait, mais la brune pouvait deviner la tristesse et la tourmente qui résidaient derrière celui-ci. « Tu veux que je te serve quelque chose ? J’ai du thé, du café, des sodas… De la tequila, aussi. » Elle aurait donné cher pour un verre de tequila, mais les voix qui s’échappaient des réunions qu’elle suivait l’empêchèrent de poursuivre une telle envie. Elle ne voulait pas leur avouer une nouvelle faiblesse le lendemain, malgré que les événements auraient pu justifiés un verre d’alcool. Au lieu de cela, elle répondit au regard d’Olivia, se tournant vers la cuisine. « Un verre d’eau, ce sera parfait. » Elle lui sourit, comme pour s’excuser d’être une invitée pareille. Elle ne lui avait jamais parlé de ses problèmes d’alcool, et le jour était plutôt mal choisit pour en faire état. Elle s’enfonçait un peu plus dans le canapé, réfléchissant à une question qu’elle pouvait poser à Olivia. Elle aurait pu lui demander depuis quand il était rentré, pourquoi sa mort avait été annoncée, où il avait été ces quatre dernières années, comment il était revenu. Il y avait une longue liste de questions restées sans réponses, mais une seule l’intéressait réellement. « Comment tu te sens ? » Durant l’absence d’Isaac, Olivia avait été comme un soutient, et Sam avait espéré pouvoir être le sien. Elles avaient, en quelques sortes, tenté de surmonter cette épreuve ensemble. La brune s’était souvent inquiéter de son état, et elle ne put s’empêcher de lui poser la seule question qui avait du sens pour elle. Le retour d’Isaac dans sa vie restait pour l’instant à l’état d’illusion, alors que la présence d’Olivia dans la sienne depuis des années était bel et bien réelle. « Et ne me mens pas. Je te connais trop bien maintenant. » Et il était triste de voir que c’était la mort d’Isaac qui avait créé ce rapprochement. Elle lui souriait tristement. Elles savaient l’une comme l’autre que ça n’allait pas, sans vouloir le montrer ouvertement. Car il n’y avait aucune raison pour qu’Olivia aille bien à cet instant.
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() message posté Dim 28 Juin 2015 - 15:16 par Invité

you can have a broken heart, a heart of gold, a heart of stone, a beating heart, a bleeding heart, a heart of steal, the heart of a lion or a wild heart. but, at the end of the day, after the fight, after the pain, our hearts still beat at the same rate. ✻✻✻ Je ne savais pas si j’avais admis la vérité ou si je repoussais encore l’acceptation de ce qu’il s’était réellement passé. Je ne savais pas si mon esprit était d’accord pour réarranger les faits, pour faire place à la réalité, ou s’il continuait de vivre selon ses anciennes convictions en ignorant le reste. J’avais passé quatre années avec mes certitudes, quatre années à me répéter que mon mari était mort, enterré et devenu poussières. J’avais passé quatre années à faire mon deuil, quatre années à continuer de l’aimer en silence, avec plus de retenue, comme pour me donner l’illusion que je me remettais peu à peu de sa disparition. J’avais passé quatre années à aller de l’avant en ayant l’impression d’être retenu par les fantômes de mon passé, quatre années à me répéter que j’avais eu de la chance de le connaître avant qu’il ne meure, de l’aimer avant qu’il ne soit plus parmi nous. Je m’étais appliquée à enfermer mes souvenirs dans un coin de mon esprit, jetant la clef par-dessus mon épaule sans regarder où est-ce qu’elle avait bien pu tomber.
Puis, finalement, je me rendais compte que cela n’avait eu absolument aucun sens.
Puis, finalement, je me rendais compte que j’étais allée de l’avant en l’oubliant, lui, derrière moi.
Je m’en voulais, quelque part. Je m’en voulais de ne pas m’être rendue compte qu’il était encore vivant. Je m’en voulais de ne m’être jamais demandée si le corps que l’on avait mis sous terre était réellement mon mari ou s’il n’était qu’un martyre de plus de l’armée américaine. Je m’en voulais d’avoir réussi à revoir des hommes, je m’en voulais d’avoir accueilli Jasmine dans mon existence en pensant que je ne pourrais pas me construire une vie autrement, me construire une vie sans lui à mes côtés. Je m’en voulais pour toutes ces choses que j’avais faites sans savoir qu’il était encore de ce monde ; j’avais peur de son jugement, peur de toutes ces pensées qui pouvaient bien habiter son crâne, peur de ce qu’il devait se répéter incessamment dans son esprit. Je me sentais fautive et sale, comme si le destin m’avait trompée, comme si le monde tout entier s’était joué de moi.
Et, quelque part, c’était sans doute le cas.
C’était le cas, oui.
Je posai les yeux sur Sam, les mots restants coincés dans ma gorge, alors qu’elle était assise sur le canapé. Ma mâchoire était serrée comme si cela pouvait m’aider à garder pour moi tous les mots qui me venaient. Mes pensées étaient décousues et irrationnelles ; je me surprenais à songer à mon mariage, au retour d’Isaac, à sa disparition, à ma fausse-couche, chaque souvenir se mélangeant les uns aux autres. « Un verre d’eau, ce sera parfait, » me répondit-elle et j’acquiesçai avant de filer dans la cuisine pour chercher ce qu’elle me demandait. Je sortis un grand verre d’un des placards avant d’attraper la bouteille d’eau minérale, le remplissant aux trois quarts. Mes gestes étaient lents et mesurés, comme si je repoussais l’instant où j’allais devoir répondre à ses questions. Lui expliquer. Partager ce que j’avais sur le coeur.
Je ne savais pas ce que je pouvais bien appréhender le plus. Admettre que cela me bouleversait ou décrire ce que je pouvais savoir à propos de sa captivité là-bas, en Afghanistan.
Finalement, je revins dans le salon, lui tentant son verre d’eau avant de m’asseoir à ses côtés. Mon dos était droit, mes mains posées sur mes genoux avec le peu d’assurance qui pouvait me rester ; j’observai Samantha d’un oeil doux, rejetant mes craintes au fond de mon coeur parce qu’il n’y avait que de cette manière là que je réussissais à les affronter, à les supporter. « Comment tu te sens ? » demanda-t-elle finalement. Sa question me surprit, oui, mais je ne laissai rien paraître sur mon visage. J’esquissai un mince sourire, me préparant à répondre que cela allait, mais elle ne m’en laissa pas le temps. « Et ne me mens pas. Je te connais trop bien maintenant. » Mes yeux se posèrent sur elle et je détaillai son expression. Sa détresse semblait être un reflet de la mienne mais je refusais de l’exprimer sur mes traits ; je ne supportais que très mal la vérité qu’elle énonçait, comme si elle me mettait au pied du mur, comme si elle ne me donnait plus la possibilité de m’en sortir. La possibilité de donner à voir un monde meilleur. « Je fais comme je peux, » répondis-je, demeurant évasive, sentant le poids qui handicapait ma poitrine prendre peu à peu de l’ampleur. « Ce n’est pas facile mais ça va aller, ne t’inquiète pas pour moi. » Parce qu’au fond, c’était ce qui m’effrayait le plus. C’était ce qui me retenait le plus. Je ne voulais pas inquiéter les autres. Je ne voulais pas leur montrer que cela n’allait pas alors que j’étais persuadée que je pouvais m’en sortir, d’une manière ou d’une autre, que je n’avais pas le choix, de toutes manières. C’était un devoir. Une obligation. Je n’étais pas forte par choix mais parce que je savais, au fond de moi, que je me devais de l’être. « Comment tu l’as su ? » J’esquissai un sourire à son attention pour l’inciter à se confier, pour l’inciter à me dire ce qu’elle pouvait bien avoir sur le coeur. Je savais qu’elle avait souffert à la perte d’Isaac, oui. C’était justement ce qui nous avait doucement rapproché, comme si nous nous étions comprises dans notre douleur, comme si nous nous étions senties moins seules, l’une avec l’autre. Je savais qu’elle avait souffert, oui. C’était pour cela que je savais, également, qu’elle souffrait maintenant à cause de son retour parmi nous.
Finalement, la mort brisait des âmes, déchirait des coeurs. La mort nous affaiblissait et changeait un monde. Cependant, la vie, elle aussi, pouvait faire mal. La vie, elle aussi, pouvait nous tuer, à sa manière.
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