NOM(S) : white. PRÉNOM(S) : ana. ÂGE : vingt-et-un ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : londres, 8 novembre 1993. NATIONALITÉ : anglaise. STATUT CIVIL : mordante. MÉTIER : aucun, elle tourne en rond. elle merde totalement. TRAITS DE CARACTÈRE : lunatique, passionnée, violente, agressive, hypersensible, haineuse, sarcastique, créative, hautaine, blasée, désinvolte, franche, rancunière, intrèpide, manipulatrice, belle parleuse, solitaire, dérangée, excessive, cruelle, injuste, nostalgique, compréhensive, tolérante. GROUPE : the tube.
My style, my life, my name
ana ne vit qu'à travers la grisaille, elle maudit le beau temps autant qu'elle maudit le bonheur et celui des autres / animée par la négativité, elle n'aime rien ni personne / elle fume comme un pompier depuis qu'elle a quatorze ans / ana ment, à tout va. elle pourrait vous faire croire n'importe quoi et elle s'en amuse / elle est consciente de sa chute et ne souhaite pas remonter la pente / les envies de meurtre font partie de son quotidien / elle a un don particulier pour briser vos espoirs / londres est sa ville. elle en connait le moindre recoin. elle ne l'a jamais quitté et ne le fera jamais / elle a tendance à se servir des autres / sa passion pour l'écriture est la seule chose qui la soulage et la tranquilise / il lui arrive de blesser son entourage pour le plaisir / elle aime être détestée / elle déteste sa condition humaine et voudrait être un chat / elle est attirée par le surnaturel ainsi que le spiritisme / c'est une fan inconditionnelle de punk rock / ce n'est pas une bonne personne / elle se fit constamment à son instinct et ne se trompe pratiquement jamais / elle ne s'interroge jamais sur l'avenir car elle n'en veut pas / elle est végétarienne depuis dix ans / elle n'est pas et n'a jamais été rationnelle.
Tu es là, Ana. Tu es là et tu respires sans trop savoir pourquoi. Dans quel but, pour qui, pour quoi, comment. Tes questions en ruines te tourmentent et constamment, tu ressens le besoin de t’enfuir. De crever l’abcès des monstruosités que tu as vu. Partout. Tout autour de toi. Pourtant ça fait vingt-et-un ans, Ana. Vingt-et-un ans que tu supportes ta carcasse de chair, d’os et de sang, que tu vois les autres pulluler autour de ton être à l’image des insectes que tu te plais à tuer. Les autres t’écœurent. Ils te retournent l’estomac. Dans le passé, tu t’étais dit que ce n’était qu’une passade, que la misanthropie qui t’avale finirait bien par s’enterrer dans les recoins les plus obscurs de ton esprit mais c’est toujours là. Ça te lance. Comme des nausées persistantes. Ana, tu vomis ton cœur à chaque fois que tu craques. Aucune plainte n’est sortie d’entre tes lèvres, cela dit. Tu as encaissé. En silence. Les déceptions. Les trahisons. Les fausses promesses. Tu n’as jamais rien dit, rattrapée avec violence par ta fierté. Oui, tu es devenue endurante mais à force, cette endurance a laissé des trous dans ton âme. L’agressivité s’est emparée de tes gestes et tu t’es mise à mépriser les souffles étrangers. Les regards te dégoûtent. Les visages insipides. Les faux sourires qu’ils placardent sur leur face. Tu les maudis tous, un par un et dans tes rêves, tu cours seule dans le chaos d’un monde déchiré. Un endroit qui n’a jamais existé et qui est, pour toi, ce qui se rapproche le plus du paradis.
Ana, tu n’es pas une bonne personne. Tu le sais et tu le sens. Tu l’entends à chaque fois qu’on te balance des insultes à la figure après que tu aies blessé quelqu’un. Le vice te ronge à un point tel que tu jouis de leur souffrance, de leur mal-être. Ça te donne l’illusion d’être puissante parce que tu es aveuglée par une vengeance irrationnelle. C’est ta folie hallucinée, ton besoin corrosif de tout détruire dans l’espoir inconscient de renaître un jour. Sous une autre forme. Tu voudrais être un chat. Les chats n’ont besoin de personne. Les chats se fichent des êtres humains. Et si tu ne peux pas être un chat, tu aimerais être l’incarnation humaine de la bonté. Mais ça n’existe pas Ana, ce n’est qu’un fantasme et tu ne le sais que trop bien. Ta naissance n’est qu’une stupidité et ta famille, une déchirure. L’ironie la plus grande que tu n’aies jamais connue. Chez toi, l’amour n’est qu’une histoire racontée dans les livres. Tu ne connais pas. Tu n’en veux pas. Pas de fêtes d'anniversaires pour la petite tête blonde. Pas d’amour à profusion. Juste la solitude sincère de la réalité. L’honnêteté tranchante d’un monde brisé par l’Homme. Ton imagination, elle traverse les galaxies. Tu te dis que tu vis ailleurs, tu proclames être une extraterrestre à qui veut bien l’entendre. Tu te fous des normes sociales. Des normes morales. Tu vis selon tes pensées et tes sentiments. La rationalité, tu t’en fous éperdument. Depuis trop longtemps Ana, à tel point qu’aujourd’hui tu doutes parfois d’être humaine. Tu la cherches de temps en temps, ta compassion. Ta bonté naturelle, ta chaleur humaine. Seulement, c’est froid. C’est mort. Tout est mort en toi.
Londres te porte en son berceau depuis tout ce temps. Elle enroule autour de toi ses brumes et ses averses ; cette façon étrange qu’elle a de te toucher au plus profond de toi-même. Tu n’as jamais voyagé, Ana. Ton regard n’a jamais vu d’autres horizons, il n’a jamais caressé tous ces pays lointains et ne le fera sans doute jamais. Bloquée mais amoureuse de ta ville, tu vagabondes au sein de la capitale, même si tu en connais chaque recoin. Ta vie n’est qu’une sorte de fardeau que tu n’arrives pas à accepter. Pourtant tu le fais quand même. Tu fous tout en l’air mais tu respires et ton cœur bat, dans le vide certes mais il bat. Ta vie n’a pas de description. Elle n’a rien. Puisqu’il ne se passe rien. Alors tu mens, à tout va et les autres te croient car ils sont cons. Ils ont toujours été cons. T’inventer des vies, déchirer celle des autres. À force, tu es devenue professionnelle en la matière. Plus c’est gros et plus on te croit. Tu souris, tu charmes et puis tu enfonces tes crocs dans leur cou pour y proliférer ton venin. Tu ne fais pas partie de ces gens aux amis innombrables. Tu t’es isolée rapidement, foirant ton avenir par la même occasion. Tu attends simplement qu’elle te fauche, l’autre. Ouais, tu l’attends et c’est sûrement ça le plus triste, Ana. Tellement triste que tu as fini par censurer ta douleur, te plongeant ainsi dans le déni le plus total.
Tu cherches parfois des lueurs sans réellement le vouloir. Quelqu’un qui pourrait comprendre et souffler sur les brûlures qui te ravagent mais tu reprends vite conscience. Très vite même. Ton parcours n’a rien de glorieux. Tu n’as rien pour te vanter. Tu n’as pas de quoi rendre fiers tes parents. Tu t’es fait à l’idée à force. Tu stagnes dans le trou noir qu’est devenue l’Humanité tout entière et ça te va. Tout peut arriver, tu peux mourir demain. Dans la minute qui suit. T’éteindre comme la lumière chancelante et fébrile d’une bougie. Disparaître aussi stupidement que tu es arrivée. De la même façon que des milliers de personnes. En masse. Toi, tu es entrée dans la vie comme les animaux entrent à l’abattoir. Tu ne t’attends plus à rien et tu ne demandes rien. Ça serait terrible pour toi de voir autre chose que ta noirceur étouffante car les mirages déçoivent toujours. Ils l’ont toujours fait avec toi. Toujours.