"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Camden of my life. 2979874845 Camden of my life. 1973890357
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Camden of my life.

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() message posté Jeu 20 Nov 2014 - 16:47 par Invité

    Pour ce premier jour de repos depuis mon retour à Londres, et ayant trouvé mon réfrigérateur bien vide en me levant, j’ai décidé d’ouvrir le guide touristique de la ville laissé par le propriétaire de mon appartement pour trouver un endroit sympathique où faire des courses. Je décide bien rapidement d’oublier les hypermarchés bondés de produits chers de mauvaise qualité..Nouvelle vie veut également dire changement radical de consommation, puisque j’ai à présent un travail stable, qui paye plutôt bien.

    C’est la première fois de ma vie que je peux avoir la prétention d’acheter plus cher pour mieux m’alimenter. Ce que bien sûr je ne dirai qu'en théorie puisque je ne vais au marché que pour me rappeler de bons souvenirs, et arnaquer les commerçants. Cela va de soi.

    Le marché du dimanche à Camden, ce fameux marché punk, me semble être l’endroit le plus approprié pour répondre à mes besoins.

    Y passer inaperçue, parmi la foule, est très aisé, ce qui me convient plutôt bien. Je ne souhaite pas particulièrement faire de nouvelles rencontres, juste ré-apprendre à connaître la ville qui est normalement la mienne pour un bout de temps.J’enfile une tenue légère, espérant plutôt passer pour un touriste qu’on n’a pas besoin d’embêter avec ses regards hautains, et je ferme la porte –difficilement, il faudra penser à la faire réparer ! Bientôt j’arrive en bas de la tour dans laquelle je réside, prêt à partir à l’aventure.

    Il me faut dans un premier temps sortir de la RoseHaie, contournant les grandes bandes de jeunes qui fument des pétards avec l’œil mauvais, et les groupes, plus petits, mais isolés dans l’ombre des petites ruelles. Ces derniers m’inspirent pourtant plus confiance que les jeunes cons, qui seraient capables de venir me chercher des noises…

    Je me surprends à saluer ironiquement tous ceux qui me provoquent du regard, créant dans leur regard une intense surprise, pourvue d’une pointe d’exaspération. Après une longue marche sur les trottoirs les plus ombragés pour éviter de prendre une suée en plein soleil, j’arrive en fin dans le coeur historique de ma vie.

    Camden et ses façades bariolées... Camden et ses punks amusants qui défilent parmi les touristes... Camden et tout son art me tend les bras. J'y ai passé tellement de temps que j'ai presque oublié depuis combien de temps je n'y ai pas mis les pieds.En m’approchant d’un quartier, et en regardant les constructions, je peux plus ou moins dire à quelle époque il a été monté, et vers quel endroit je dois me diriger pour trouver plus ancien. Douce culture général… Si mon père était toujours en vie, il pourrait être fier de son fils.

    D’après le brouhaha que j’entends sur ma gauche, j’ai fortement l’impression de deviner où se trouve le marché le plus grandiose de la ville. Mes narines captent des odeurs d’épices, mes papilles s’éveillent. Aaah, douces senteurs qui me rappellent le Brésil, ou le Portugal. Finalement, j’ai toujours dit que rester dans un pays peu de temps est une des meilleures choses qui me soit arrivée… Même si parfois les gens viennent à me manquer. Ce que j’aimais embêter les jolies grecques, provoquer les portugais ou me faire traiter de vaurien par les brésiliens…

    L’endroit est gigantesque, et la population qui le fréquente est très différente, très hétérogène. En parcourant les allées pour faire mon premier repérage, je remarque des ménagères plutôt pauvres, traînant leurs enfants par le bras ; des couples se promènent main dans la main ; des personnes âgées discutent avec les commerçants de la pluie et du beau temps ; des adolescents avec une liste de courses dans la main ont l’air un peu perdu… Je vois également des jeunes femmes plutôt aisées, et même des hommes d’affaires qui ont déposé leur veste de costume sur le bras pour avoir l’air plus décontracté. Ce marché me plait toujours auant, je sens que l’observation des passants va être mon activité de la matinée. Nate ? Oui ? N’oublie quand même pas tes courses ! Ah… Oui, les courses.

    Mon attention se dirige vers une petite étale marrons glacés, dont le nom m'a tout l'air originaires de France. Tout cela entre un vendeur de t-shirt de rock et  un fabrisant de sandwishes du monde. Me voilà donc parti pour demander deux poignées de melons à mon vendeur. En Français, bien-sûr.

    « Vous êtes français Monsieur ? Quel bonheur d’entendre un compatriote depuis tout ce temps où je suis expatrié ici ! »

    Je ne réponds pas, m’asmusant du regard pétillant de mon vendeur qui décide de me faire un prix.

    « Le serice est toujours excellent en français, Monsieur, merci. » Je réponds dans mon français parfait.

    Mes marrons sous le bras, je décide de faire une pause à côté d’un vieillard qui ne tarde pas à me regarder d’un sale œil avec mon air d’étranger. Je lui souris de toutes mes dents, provocant son agacement certain. Je prends mon téléphone, puis me met à parler Russe, juste pour l’agacer de plus belle. Ce qui fonctionne, puisqu’il me laisse le banc pour moi seul.
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() message posté Sam 22 Nov 2014 - 13:55 par Invité
Le marché était un événement hebdomadaire qui se déroulait à Camden. Un endroit encore plus géniale que le quartier, qui est déjà extrêmement magnifique. On y trouvait des objets incroyables : des plus banales aux plus insolites. Mais, c'était une certitude, on trouvait forcément son bonheur, même quand on a besoin de rien. On pouvait trouver des stands de bijoux, de sacs, de vêtements, d'objets bizarres mais qui attiraient votre attention sans savoir pourquoi vous restez planté devant eux pendant des heures,.... Ces stands sillonnaient une ruelle entre les bâtiments et dans certains autres grand ouvert pour les accueillir. C'était un vrai labyrinthe de surprises. Et je n'ai pas encore parlé du coin où on trouvait les différentes cuisines du monde : cela partait du plus banal fish and ships aux pays exotiques des Philippines jusqu'en Colombie. C'est pourquoi Camden était mon rendez-vous de midi pour bien manger le dimanche à midi.

Je m'étais levée ce matin, la joie au ventre de pouvoir retourner dans cet endroit merveilleux. Après avoir pris ma douche et avoir arrangé mes cheveux en un chignon-pagaille, j'enfilais mon T-shirt d'Eluveitie, un pantalon slim noir et mes super dr. Martens. Sans oublier mon marteau de Thor qui ne quittait jamais mon cou. Je sortis de ma maison, surexcitée à l'idée de ce que j'allais pouvoir découvrir de nouveau dans ce marché. Il n'y avait qu'un arrêt de métro qui me séparait de Hampstead et de Camden.

Enfin j'étais arrivée et je me précipitais en direction du marché. L'odeur de nourriture me parvenait déjà aux narines et me montait vite à la tête. Qu'est-ce que j'avais faim. Bien que ce n'était pas midi, je voulais tout de même manger. Après tout, soyons fous, nous sommes à Camden ! Cette semaine, je décidais de manger Colombien. M'arrêtant devant le stand, j'observais les mets que proposaient ces personnes typées sud-américains. Tout me semblait bon, mais il fallait faire un choix. J'optais pour une sorte de sandwich qui n'en était pas un... C'est une espèce de pâte comme les fajitas avec des morceaux de poulets baignant dans une sauce brune accompagnée de petits légumes. À première vu, il n'avait pas l'air très ragoutant, mais bon sang qu'est-ce que c'était bon !

Tout en mangeant, je parcourais le marché. C'était une tradition pour moi, il me fallait d'abord faire le tour du marché entier avant de pouvoir acheter quelque chose. Qu'est-ce que c'était beau tous ces objets qui m'entouraient. Je tombais sur un marchand de sac en cuir fort sympathique, mais je possédais déjà une sacoche qui me convenait parfaitement. Le suivant était un stand de vêtements faits main qui rappelait l'époque du moyen-âge. Tellement beau, mais tellement trop cher !

Je terminais mon repas et me précipitais dans ma boutique incontournable. "Ah ! la voilà!" C'était une boutique qui vendait exclusivement des objets celtes, bien qu'il y a avait des objets appartenant aux Vikings. Les personnes font souvent cette erreur.

Le lieu était tenu par une petite dame qui restait assise à l'intérieur attend l'arrivée de ses clients. Elle avait l'habitude de me voir. J'étais une cliente fidèle. Bien sûr, je n'avais besoin de rien, mais je ne pouvais résister à cette boutique et je jetais mon dévolu sur un torque bracelet aux tête de Fenrir. Ah comme j'étais contente. Même s'il était cher, vu que tous ces objets étaient faits main, j'étais heureuse et fière d'arborer un nouvel objet !

C'était l'heure d'aller à mon second lieu incontournable : une petite librairie qui vendait de vieux livres. J'aimais cet endroit. Il avait l'avantage de ne jamais changer, comme son propriétaire, un vieillard d'une septantaine d'année. Tous ces livres étaient aussi vieux que lui et des trésors se cachaient à l'intérieur. J'y avais souvent découvert durant mes lectures les écrits des anciens propriétaires. Cela me fascinait : c'était une trace du passé. Je travaille trop... Mon doigt parcourait les couvertures de cuir posées sagement sur les étagères poussiéreuses. Que de grands classiques. Mon choix s'arrêta sur une vielle édition du Chat noir d'Edgar Allan Poe. Je connaissais cette histoire par coeur, mais c'était toujours un véritable plaisir de la lire à nouveau. L'angoisse qui me prend à la gorge à chaque fois que mes yeux courent le long de ces lignes me procure un réel plaisir.

Je payais le libraire qui me salua en me disant "A la semaine prochaine Georgina !". Il me fallait un endroit pour dévorer à nouveau ce livre. Mes pas m'emmenèrent à travers le marché vers un simple banc. L'idéal pour une petite lecture. En plus le soleil offrait une lumière et une chaleur agréable pour la saison. Il y avait juste un homme assis sur ce banc. Il venait de ranger son téléphone. Je n'allais certainement pas trop le déranger avec mon livre.

Je me dirigeais vers le banc et m'asseyais près de l'inconnu, lui offrant au passage un sourire. Je croisais les jambes et ouvrit le livre à la page une après avoir caressé un instant la doublure de cuir.

"Relativement à la très étrange et pourtant très familière histoire que je vais coucher par écrit, je n’attends ni ne sollicite la créance. Vraiment, je serais fou de m’y attendre dans un cas où mes sens eux-mêmes rejettent leur propre témoignage. Cependant, je ne suis pas fou, — et très certainement je ne rêve pas. Mais demain je meurs, et aujourd’hui je voudrais décharger mon âme. Mon dessein immédiat est de placer devant le monde, clairement, succinctement et sans commentaires, une série de simples événements domestiques. Dans leurs conséquences, ces événements m’ont terrifié, — m’ont torturé, — m’ont anéanti. "
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() message posté Sam 22 Nov 2014 - 17:47 par Invité
    { { j’aime beaucoup tes petits liens intégrés dans ton RP, et tes petites références, on s’y croirait vraiment ! } }


    Ce pauvre petit papi m’a tout l’air d’un conservateur de la première heure, qui ne supporte pas que son pays soit envahi d’étrangers. Comment lui dire que je suis né à Londres, d’une mère tout ce qu’il y a de plus britannique… ? Telle est la question. J’ai certes appris à parler de nombreuses langues depuis que je travaille avec les oiseaux (les noms d’oiseaux, aussi, sont une langue bien à part), et cela ne me déplait pas. Pouvoir m’exprimer avec à peu près tout le monde (il me faudrait apprendre encore le Chinois et le Japonais pour en avoir un panel bien complet) me fait grand plaisir.

    Je m’empare d’un marron glacé que je m’empresse de déguster, laissant au bout de mes doigts une pellicule sucrée. Quel délice, cela fait quelques années que je n’ai pas pu en profiter. Pourtant la France ne me manque pas, non, ainsi que chaque pays que j’ai côtoyé ces vingt dernières années. Je ne regrette jamais d’être parti, ni d’y avoir résidé. Aucune nostalgie ne peut me hanter tant que je suis parti de mon plein grès. Et c’est de mon plein grès que je suis revenu dans mon pays natal. Dans ma ville natale –bien que quelques vieillards aient du mal à l’imaginer.

    Soudain, entre deux marrons glacés et des regards indiscrets vers les passants –ô doux passe-temps du dimanche-, une femme s’approche. Enfin, je pense qu’elle s’approche, puisque je ne la vois pas arriver et heu… Bon, Nate, avoue, tu l’épiais du regard depuis au moins deux-cent mètres quand elle t’a souri.

    Bon, comme le disait cette petite voix fort agaçante il y a quelques secondes, je vois arriver une femme, blonde aux yeux clairs, emmitouflée dans un manteau pour lui tenir bien chaud. Je devine une silhouette aux formes généreuses –entendez délicieuses-, et son sourire me fait sortir de mes pensées. Tiens donc, il n’y a pas que des punks farfelus à Camden… Mais aussi des gens tout à fait normaux… Ce que j’avais légèrement oublié.

    Et voilà qu’elle s’installe à mes côtés, avant de murmurer les quelques mots qui débutent un livre à la couverture de peau animale. Je ne connais pas ce récit, mais elle semble bien plongée à l’intérieur… Tellement qu’il serait dommage de la déranger. Dommage ? Oh que non, disons plutôt très amusant, voire hilarant !

    Je me mets dans un premier temps à lui parler français, une phrase du genre « Le petit train va passer. » Je sais bien évidemment qu’elle ne comprendra pas, ce qui est le but recherché. Je répète alors mes mots successivement en espagnol, portugais, et tente ma chance en russe… Manque de chance, elle ne comprend toujours pas. L’hilarité que je ressens à l’intérieur reste totalement interne, mon visage demeure impassible.

    « Ne me dites pas que vous vivez ici ? » Fais-je comme si j’étais pris d’une surprise incroyable. « J’avais pourtant le souvenir que toutes les londoniennes étaient moches… Et rousses. »

    Un sourire narquois se dessine sur mes lèvres, donnant à mes yeux une légère forme bridée qui me correspond tant. « Oh, non, en fait, ne me dites rien, je m’en contre-fiche. »

    Mon sourire qui aurait dû s’effacer ne fait que s’accroître. Je suis lancé, personne ne pourra plus m’arrêter... Quelle belle entrée en matière, Nate, tu ferais mieux d’aller manger et te préparer à bosser ! Oh toi, ta gueule. Je travaille, là, je travaille.

    Je prends le sachet de marrons glacés, puis le lui tend avec ce même sourire. « Tenez, c’est français » Dis-je avec un accent français bien exagéré. « Et c’est bon ! » Je dis, dans ma langue maternelle. « Par contre ça ne vous aidera pas à maigrir, vous m’en voyez absolument navré ».

    Ces derniers mots ont été prononcés en anglais, dans le plus parfait des anglais. La moquerie se lit dans mes yeux, jusque sur les fossettes qui se sont dessinées au creux de mes joues. Je me retiens simplement de rire. Aaah, quel beau marché, plein de gens à qui prendre la tête pour occuper ma matinée. Me voilà ravi.

    Quoi ? Un goujat ? Moi ? Mais non, voyons, je suis simplement en manque de vie sociale, mes oiseaux finissent par parler comme moi tellement je passe de temps avec eux. Petite anecdote, comme ça… L’un des aras bleus de la serre traite toutes les passantes de « salope ». Coïncidence, bien évidemment.

    « Natanael Blondel, ravi de faire votre connaissance… Heu… Martine ? »

    Je lui tends la main, tout sourire aux lèvres comme depuis les cinq minutes qu’ont duré mon monologue de saloperies. Ça va mieux ? Oh oui, beaucoup mieux.
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() message posté Dim 23 Nov 2014 - 22:04 par Invité
"— Cependant, je n’essaierai pas de les élucider. Pour moi, ils ne m’ont guère présenté que de l’horreur : — à beaucoup de personnes ils paraîtront moins terribles que baroques. Plus tard peut-être, il se trouvera une intelligence qui réduira mon fantôme à l’état de lieu commun, — quelque intelligence plus calme, plus logique et beaucoup moins excitable que la mienne, qui ne trouvera dans les circonstances que je raconte avec terreur qu’une succession ordinaire de causes et d’effets très naturels."

Edgar Allan Poe. Ces quelques mots, je les savourais amoureusement. Ils étaient d'une maîtrise qu'ils coulaient lascivement sur mes lèvres. Le Chat noir était l'histoire qui m'avait le plus marquée : c'était l'amour d'une chose qui vire à la paranoïa. J'ai toujours trouvé cela incroyable de voir comment cet homme a pu adorer son chat qu'il le détesta au point de l'accuser de tous ses malheurs. Il avait tué sa femme à cause de la peur de ce chat noir qui grandissait de jours en jours. Il avait caché le corps de sa femme dans le mur avec l'animal.

Oui, c'était une histoire qui m'avait bouleversée, même terrifiée. Je la connaissais par coeur. C'était cela que je recherchais dans mes lectures : elles devaient me transformer, me bouleverser, m'émouvoir. C'est tellement simple d'écrire un récit, mais tellement plus compliqué d'en écrire un qui changeait la manière de penser.

Mes pensées furent interrompues par l'homme qui se trouvait à côté de moi sur le banc. Il balbutia quelques mots en une langue qui me semblait familière. Je reconnus le français. J'avais souvent dû assister des fouilles en France et j'avais pu me familiariser un peu avec cette langue. Bien sûr je ne la comprenais pas à part "bonjour, comment ça va, au revoir...", mais je savais la reconnaître. Puis il poursuivit dans d'autres langues qui ne me plaisaient pas du tout.

Je quittais ma page pour tourner simplement mes yeux sur l'homme, histoire de voir à qui j'avais affaire. Ouais, mignon.... Dommage qu'il soit déficient au niveau de ses capacités. Je le pensais, car il n'y a que ce genre de personnes qui pouvaient agir de la sorte. Se répéter et partir dans d'autres langues. C'est psychologique ; je ne voyais que cette explication, car je ne croyais pas à la possession comme l'invite à faire croire la religion. Je ne suis pas croyante.

Mais je respectais ce genre de personne. Il le fallait, car ce n'était pas de leur faute. Dans ce genre de situation, j'ignorais tout simplement la personne sans la regarder de travers : c'était ce qu'il y avait de mieux  à faire. Je me rappelais qu'une fois, un homme atteint d'un handicap m'avait tenu la jambe durant de longues minutes me parlant dans un langage sans fondement sans concordance entre ses mots. Il n'était pas aisé de le suivre dans ses histoires, mais j'avais toujours gardé ce respect de la personne. Et l'homme qui se tenait à ma droite n'allait pas échapper à la règle.

Je poursuivais simplement ma lecture du livre.

« Ne me dites pas que vous vivez ici ? J’avais pourtant le souvenir que toutes les londoniennes étaient moches… Et rousses. »

Je fus surprise qu'il s'exprime en anglais. Certes avec un accent français très prononcé fort horrible à mes oreilles, mais cela suffit à me raviser sur l'idée que cet homme pouvait posséder un certain handicap. Sans quitter mes yeux du livre je lui lançais simplement d'un ton très neutre :

« Libre à vous de penser cela, monsieur.»
« Oh, non, en fait, ne me dites rien, je m’en contre-fiche. »

Curieux personnage. Quoi qu'il en soit, je préférais faire abstraction de sa présence. C'était ce que je faisais dans ce genre de situation. De plus, quand je plongeais dans mes pensées, que je regardais le paysage ou autres activités qu'offrait mon environnement, en l'occurence ici un banc, j'étais imperturbable. D'une nature très calme, je supportais énormément de chose et perdais rarement patience. On peut comparer cela à un vase qui se remplit, un jour, il débordera et cela fera du remue ménage.

Un bruit de sachet en papier attira mon attention et je tournais ma tête dans sa direction. Il me tendait ses marrons glacés et semblait vouloir m'en offrir... Quels yeux il avait !

« Tenez, c’est français et c'est bon !  Par contre ça ne vous aidera pas à maigrir, vous m’en voyez absolument navré. »

Je lui offris un sourire tendre et en pris un dans le sachet.

«C'est fort aimable à vous de vous préoccuper de mon poids, mais sachez que je me sens parfaitement bien dans ma peau.»

J'attirais délicatement la friandise entre mes lèvres avec un air malicieux.

« Natanael Blondel, ravi de faire votre connaissance… Heu… Martine ? »

Il me tendit la main et, avec un sourire aussi malicieux que surpris, je lui tendis également la mienne. Après tout, pourquoi ne pas jouer le jeu ? De toute manière il est fort à parier que je ne le reverrai jamais, alors autant rigoler un peu.

« Comment avez-vous deviné ? Martine Smith.»
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