(Sheena & Kenzo) life's cruel.

Quelle merde. Des matins qui débutent mal, des matins où je devrais resté couché, j'en ai connu. Mais des comme celui là jamais. J'avais rendez-vous à l'hôpital pour rejoindre Alexandra et l'accompagner dans ses examens, mais j'avais passé la matinée à peindre, après avoir brusquement renversé mon café sur mon pyjama. Pour Noël, Zola m'avait envoyé ce chevalet et ma peinture, car il savait, je ne sais comment, que je voulais reprendre mon rêve. J'avais donc passé mes quelques derniers jours à peindre. C'est vers neuf heures et demi que je m'étais rendue compte de l'heure qu'il était. Je m'étais précipitée sous la douche, essayant d'effacer la peinture que je m'étais mise dans le visage et dans les cheveux, mes yeux avaient goûté au doux contact du shampooing. Et l'eau glacé vint geler mes membres. En criant, je sortais de la douche, pleine de savon, et fis tout mon possible pour enlever ce qui restait avec ma serviette. Je décidais de m'attacher les cheveux pour cacher l'horreur et allais m'habiller. Je passais dix minutes à chercher ma deuxième chaussures, qui s'était décidé à jouer à cache cache. Je finissais tout de même par sortir de l'appartement, prête, et m'aventurais dans la fraîcheur glacée hivernale. Je cherchais dans mes poches, à la recherche de mes cigarettes, et j'ouvrais un paquet vide. Une nouvelle fois énervée, je le balançais au sol et cherchais dans mes poches de l'argent. Je n'avais rien, absolument rien. Quelle journée de merde.
Je regardais autour de moi et apercevais alors une jeune femme rousse fumant sa cigarette. Sans plus attendre, je m'approchais et demandais : « Excusez-moi, vous auriez une cigarette s'il vous plaît? » Elle m'en tend une et j'explose en sanglots. Pourquoi? Aucune idée. Je ne comprends pas, je ne pleure jamais, du moins pas en public, pas devant des inconnus. Je m'assois sur le bout de trottoir que je trouve et passe les mains sur ma tête. J'allume ma cigarette et tente de reprendre mes esprits. La jeune femme est toujours là, hésitante, elle ne sait pas si elle doit me laisser ou rester. Je lève mes yeux bleus vers elle et lance : « Désolée, c'est une mauvaise journée. » Elle s'assoit à côté de moi, à ma grande surprise, et se penche vers moi. Que se passe-t-il? Pourquoi est-ce que je me montre à ce point? Où est cette Kenzo muette et renfermée? C'est une drôle de journée qui débute.