"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici come a little closer ♔ skyler 2979874845 come a little closer ♔ skyler 1973890357
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Margot Bernstein-Woolf
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() message posté Ven 31 Oct 2014 - 15:47 par Margot Bernstein-Woolf


come a little closer,
next to me
skyler hastings & rory hepburn
♔ ♔ ♔ ♔ ♔


Le tourbillon médiatique avait perdu de son ampleur. Certains magasines essayaient toujours d'avoir plus d'infos sur moi, ou d'obtenir un semblant d'interviews. Sur le tabloïd apparaissaient d'autres photos que les miennes. Sur les gros titres, on lisait d'autres noms que le mien. Sur le côté médiatique, ça allait. Ca avait été comme d'habitude, les gens s'étaient lassés, avaient arrêté de donner ce semblant d'attention malsain à mon histoire de sextape avec Caleb Hyland. On ne s'intéressait plus à ça. De toute façon, tout ça n'avait été publié que pour secouer Hyland Records Generation. Rien de plus rien de moins. Je n'avais été qu'un outil qui avait permis tout ça. Même si bon, j'étais à l'origine de l'idée stupide de la sextape avec un mec rencontré dans un bar. Après tout, je ne pouvais pas savoir que mon compte iCloud serait piraté et que la vidéo serait posté. Absolument pas savoir. Impossible à déceler. Et même si tout ce scandale, du point de vue médiatique, était tombé, il restait encore mon amour propre brisé et toute une poignée de personne à l'université qui savaient ce que j'avais fais et qui trouvait plutôt drôle de s'en moquer.
Mon amour propre était brisé oui. Détruis en mille morceau. N'importe qui dirait que je devrais suivre une thérapie, j'étais d'accord, mais avec quel argent ? Les contrats ne tombaient pas du ciel et il était certain que mon agence avait du mal en ce moment à me trouver d'autres contrats que pour des photos de charme vu la jolie réputation que cette vidéo m'avait faite. Et dire qu'en mai dernier j'avais décroché un contrat pour un shooting chez Burberry. Merde. Même les marques de sous-vêtements ne voulaient plus de moi pour l'instant. Alors lorsque l'argent ne pousse par sur une plante d'appartement, on évite de le jeter par les fenêtres. Surtout quand on doit payer une partie du loyer, les courses, et l'université. Alors la thérapie attendra. Même si ma santé en prend un coup, que je n'ai que envie de dormir et de rester chez moi, que je suis fatiguée par tout ce qui m'entoure, ça attendra. Et puis comme la pression médiatique, la pression tout court, perdra de son ampleur. Avec le temps. Parce que le temps, doit être la clef de tout, apparemment, d'après ce que j'entends, d'après ce qu'on me dit.
Comme a mon habitude depuis presque deux mois, je suis ce soir dans ma chambre, dans le presque noir, à en broyer justement. Comme à mon habitude, mon portable est désormais éteint pour me permettre de ne pas être tentée de consulter les réseaux sociaux. Pour ne pas recevoir des messages, ou des appels. Je me coupe du monde, je m'isole, j'en ai besoin.
Et Skyler rentre dans ma chambre comme un boulet de canon, perturbant mon isolement habituel. Pourquoi diable a-t-elle besoin de s'imiscer, bouteille en main en plus, dans mon havre de déprime ?
« Tu veux me présenter à tes copines Tequila et Marie-Jeanne ? Très peu pour moi Sky' merci je suis déjà avec solitude et elle aime que quand on est toutes les deux »
Je sais que la partie n'est pas finie, pourtant, j'ai un espoir que Skyler me laisse sous ma couette et qu'elle me laisse chouiné comme d'habitude.
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() message posté Dim 2 Nov 2014 - 15:17 par Invité
Réviser, réviser, réviser. Skyler en avait sincèrement marre, et son cerveau quelque peu embrumé par les effets de la drogue avait définitivement bien du mal à intégrer les lignes qu’elle parcourait des yeux. Pourtant, elle s’acharnait dessus, sachant que si elle se plantait à son prochain examen, elle aurait bien du mal à rattraper. Elle ne pouvait pas se permettre d’échouer, car cela voulait dire plus d’argent venant de papa et maman et elle ne pouvait absolument pas s’en passer. Elle aimait son job de dj, cela lui permettait d’exprimer sa passion pour la musique et de s’éclater en boîte de nuit. Cependant, cela ne lui rapportait définitivement pas assez. Elle songeait à se lancer un peu plus dans le mixage, mais pour cela elle allait devoir s’équiper d’un bon matériel. Cela en était encore au stade de réflexion, mais c’était sur la bonne voie pour devenir sérieux. En tout cas, elle avait toujours besoin des rentrées d’argent en ce moment alors il fallait bien qu’elle se bourre la crâne avec des dates et évènements historiques en tout genre. Elle n’en avait sincèrement rien à carrer de l’histoire de l’Angleterre, mais bon, elle vivait dans ce pays après tout. Elle ne comptait pas devenir prof, mais il avait bien fallu choisir une filière. Histoire n’était pas la plus compliquée, mais ce n’était pas non plus la plus simple. Ca, Sky ne pouvait pas le deviner. Elle aurait pu plus mal tomber en y repensant, mais elle aurait aussi pu avoir mieux. Son objectif désormais c’était d’obtenir son diplôme, comme ça elle aurait une rentrée d’argent assurée de ses parents et elle se serait sûrement trouvée un bon job d’ici là pour qu’elle puisse subvenir elle-même à ses besoins. Sa vie avait toujours été pleine de problèmes – du point de vue de Sky en tout cas – alors elle pouvait bien galérer pendant quelques années en plus. Ce n’était pas comme si elle avait la pire vie du monde de toute manière. Il y en avait qui vivaient dans la rue, d’autres qui se prostituaient, d’autres qui étaient battues par leur parent ou conjoint. Il y avait toujours pire oui, mais Skyler avait la mauvaise habitude de penser à ses propres mauvaises expériences et problèmes en tout genre et du coup, elle en venait à la conclusion que sa vie craignait. Il y avait peu de choses réellement bien dans sa vie. Franklin, son meilleur ami, était une des bonnes choses dans sa vie. Il avait toujours été là pour elle – sauf pendant son voyage humanitaire ce que Sky avait un peu de mal à digérer – et prenait soin d’elle comme personne. Il y avait la drogue aussi, qui lui permettait de s’évader de tous ses soucis. Son boulot, elle aimait sincèrement être devant les platines. Sa colocation était aussi une chose importante dans sa vie, car pour la première fois, elle était vraiment heureuse de rentrer chez elle en sachant que les personnes qui seront là seront des gens qui l’apprécient et non pas qui la jugent du regard comme ses parents.

D’ailleurs, Rory était déjà là depuis un moment mais Skyler n’entendait plus de nouvelles. C’était toujours comme cela en ce moment, et ce soir, la brunette décida subitement de faire quelques choses. Okay, il y avait une sextape d’elle sur le net. Bon, ce n’était pas non plus la fin du monde, même si elle comprenait que c’était extrêmement dur à supporter psychologiquement. Comme son avortement. Refermant brusquement ses cahiers, Skyler sortit de sa chambre et alla récupérer des bouteilles d’alcool qu’elle planquait bien au fond des placards de la cuisine. Elle avait besoin d’un verre, et Rory aussi. Rentrant sans demander l’autorisation à sa colocataire, elle alluma la lumière du coude, ne comprenant pas qu’elle reste ainsi dans le noir. « Tu veux me présenter à tes copines Tequila et Marie-Jeanne ? Très peu pour moi Sky' merci je suis déjà avec solitude et elle aime que quand on est toutes les deux » Skyler s’assit en tailleur sur le lit, lançant un regard autoritaire à l’autre jeune femme. « Déjà, ce sont mes amies Vodka et Margarita, miss-je-sais-tout. Ensuite, tu vas sortir de cette couette, et te bourrer la gueule avec moi. Y’en a marre que tu te morfondes. » Elle était diablement sérieuse. Elle aimait bien Rory, elle lui avait permis de trouver une colocation sympa pile quand elle en avait besoin. Là, c’était elle qui avait besoin de quelque chose et Skyler ne voyait que l’alcool comme solution. Ca et la drogue, c’était parfait pour oublier les problèmes. « Bois, et fais pas chier. » Sans ménagement, elle lui cola une bouteille dans les mains, laissant tomber l’autre sur le matelas. « Tu peux pas continuer comme ça Rory, crois-moi ça sert à rien. » Buvant elle aussi une gorgée, elle lui fit un regard sincère et compatissant. Parce qu’elle savait ce que c’était, même si la raison pour laquelle elle avait déprimé pendant un long moment avait été bien différente.
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Margot Bernstein-Woolf
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() message posté Dim 2 Nov 2014 - 20:40 par Margot Bernstein-Woolf
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« Déjà, ce sont mes amies Vodka et Margarita, miss-je-sais-tout. Ensuite, tu vas sortir de cette couette, et te bourrer la gueule avec moi. Y’en a marre que tu te morfondes. » L'alcool n'avait jamais rien résolu de mon point de vue. Mais encore une fois ce n'était que mon point de vue. Skyler et moi étions, pour le coup, très différentes. Elle venait d'une famille aisée, plus riche que crésus, et malgré le fait qu'elle ne supportait pas sa situation familiale, qu'elle voulait presque la renié, elle, vivait des ressources de ses parents. Ca creusait déjà un premier fossé entre nous. Je n'étais pas une Hastings. Ô que non ! J'étais la petite écossaise, qui avait vécu aux alentours d'Edimbourg, qui avait forcé ses parents -sans le vouloir mais je me comprenais dans cette phrase- à dépenser des milles et des cents qu'ils ne possédaient pas pour mon problème auditif. Mon patronyme avait un passé glorieux mais absolument aucun lien avec la célèbre actrice, ne nous apportant par ailleurs aucun patrimoine et aucune rentrée d'argent. J'avais vu mes parents partir bosser tous les jours pour nous offrir, à ma soeur, mon frère et moi, une vie digne de ce nom, quelque peu confortable. Contrairement à Skyler, Papa & Maman ne payaient pas mes études. J'avais du trouver un moyen comme un autre, certainement moins glorieux mais plus rapide que de bosser dans un fast food. On ne venait pas du même endroit elle et moi, du même milieu, mais ce n'était pas pour autant que je ne pouvais pas l'apprécier. Après tout, à part la drogue, elle s'était plutôt bien adaptée au train de vie que nous menions Sam & moi : soit une vie de fauchée qui ne laisse même pas la multiprise branchée de peur d'avoir une surprise lors de l'ouverture de la facture d'électricité. Fauchées, nous étions fauchées. Et Skyler prétendait l'être avec nous. Et puis je l'aimais bien après tout, il n'y avait absolument pas de raisons pour qu'on ne s'entende pas, elle et moi. Elle était mon amie.
Je soupire, tire un peu plus la couette vers moi, bien que Skyler se soit posée sur mon lit. Non, l'alcool n'arrange rien. Au pire, il crée encore plus de problèmes, au mieux, on les oublie le temps d'une soirée. D'ailleurs, mon esprit ne pouvait s'empêcher de faire la connexion entre la sextape qui m'avait foutu dans cette merde et l'alcool. Si je n'avais pas été dans ce bar ce soir là, je n'aurais pas rencontrer Caleb. Je n'aurais pas non plus bue comme un trou, et je n'aurais pas finie chez lui, totalement désinhibée, au point de laisser un sacré fantasme sortir de ma bouche Et si on faisait une sextape? Sérieusement, qui disait ça à un mec qu'elle venait de rencontrer dans un bar ? A la rigueur, si c'était un copain de longue date, un petit copain curieux : mais il n'y avait rien entre Caleb et moi, même pas un semblant d'alchimie. Et maintenant, j'avais honte. MOI. Moi j'avais honte de cette sextape. Moi qui posait quasiment nue pour des sous vêtements et qui était quasiment affichée dans tout Londres. Je ne devrais même pas me sentir souillée. Mais après tout, ça devait être la culpabilité qui parlait à travers ce qui s'apparentait être une dépression.
« Bois, et fais pas chier. Tu peux pas continuer comme ça Rory, crois-moi ça sert à rien. » Et Skyler se met à boire espérant sûrement me ménager. Sans réel succès. Elle pouvait mettre toute la sincérité du monde, voire de l'univers dans son regard et ses manières, j'aurais toujours du mal à me remettre, à coup de vodka et de margarita, de tout ce scandale. Je jette pourtant la couette un peu plus loin de moi, après tout, je ne vais pas faire une autre sextape si je me mets à boire. Je soupire. Encore et encore. Merde, faut que ça soit elle qui me retrouve comme ça. Ne suis-je pas sensée être la fille forte de la coloc' ?
« Bon. J'ai pas vraiment le choix, vu que tu me colles une bouteille dans les bras. Mais sincèrement, si ma pote déprime se pointe, faudra aller chercher Marie-Jeanne.» L'ancienne smokeuse de weed en moi s'exprime. La faiblesse la pousse à s'exprimer. Mais la faiblesse ne me poussera pas à détailler le pourquoi du comment j'en suis arriver à déprimer à un tel point à Skyler. Elle sait pour la sextape, mais elle ne sait sûrement pas le pourquoi du comment j'en suis arrivée à un tel point de déprime. Elle ne sait pas que j'ai une mauvaise image de moi désormais, elle ne sait pas que je me sens comme une pouf de plus qui a déçue toute sa famille et tous ses amis. Je me sens comme une merde, y a pas d'autre mots pour qualifier tout ça c'est tout.
« Et c'est quoi le but de tout ça, on va pas boire pour boire quand même, je veux dire que bon, c'est bien gentil de vouloir me faire oublier mais... Tu veux me faire plonger dans l'alcoolisme ou quoi ? Au moins des gens j'en sais rien. C'est moi la déprimée c'est pas moi qui vais trouver.»
L'excuse.
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() message posté Lun 3 Nov 2014 - 18:27 par Invité
La bonne copine, c’était Skyler. Rieuse, souriante, boute-en-train, énergique. Elle arrivait relativement bien à remonter le moral de ses amis en général, principalement car elle n’aimait pas savoir que quelqu’un à qui elle tenait se sentait mal. Elle-même avait sa propre manière de ne pas s’effondrer trop souvent, mais elle savait que tout le monde n’avait pas envie de se droguer. De plus, elle n’était pas stupide. Elle savait bien qu’elle consommait de la merde, qu’elle se pourrissait la santé, mais jamais elle ne pousserait quelqu’un à la consommation. Ses amis étaient assez grands pour décider si oui ou non, ils voulaient prendre cette responsabilité. Elle n’allait certes pas les pousser, mais elle n’allait pas les empêcher de commencer non plus. C’était leur souci, pas le sien. Elle en avait déjà suffisamment, des soucis. Comme sa colocataire qui se morfondait depuis bien trop longtemps. D’ailleurs, Skyler aurait dû agir avant, mais bon, elle était persuadée que Rory était suffisamment costaud pour se sortir de ce bordel toute seule. Apparemment, elle avait besoin d’un coup de pouce, de quelqu’un pour la secouer au bon moment et Sky savait relativement bien faire cela, en règle générale. Encore une fois, avec sa colocataire, c’était assez différent qu’avec les autres et elle apprenait encore un peu à la gérer. Sky n’était peut-être pas la meilleure sociologue du monde mais comme tout le monde, elle apprenait à gérer ses amis et savoir comment ils allaient réagir dans tel ou tel réaction. Le fait qu’elle soit relativement observatrice aidait aussi, d’ailleurs.

Elle faisait tourner l’autre bouteille entre ses doigts, détaillant la jeune femme en face d’elle. Elle avait toujours perçu Rory comme une fille forte, indépendante, un roc capable de tout affronter et de tout supporter. Ce n’était visiblement pas le cas, et Skyler se doutait bien que cette histoire de sextape avait du bien plus la chambouler qu’elle ne voulait l’admettre. Par expérience, elle savait que cela faisait du bien de parler de ce qu’on ressentait, plus particulièrement à quelqu’un qui n’était pas directement concerné par la situation et même trop proche de nous. A l’époque de son avortement, Sky avait appelé son meilleur ami en pleine nuit pour qu’il la calme durant des crises de larmes, et elle lui parlait de ce qui se tramait au fond de son cœur, au fond de son esprit. Cependant, elle savait que cela était difficile et elle ne comptait pas forcer Rory à s’ouvrir à elle si elle ne le voulait vraiment pas. Mais elle devait au moins essayer. « Bon. J'ai pas vraiment le choix, vu que tu me colles une bouteille dans les bras. Mais sincèrement, si ma pote déprime se pointe, faudra aller chercher Marie-Jeanne.» Un sourire vint orner les lèvres de Skyler en entendant cela. Rory au moins, prenait relativement bien le fait qu’elle se droguait bien trop souvent. « Elle attend patiemment dans ma chambre. » Bien entendu qu’elle attendait dans sa chambre, au moins elle avait la décence de ne pas en planquer partout dans l’appartement – même si il pouvait arriver de retrouver des cadavres dans des coins après une soirée qu’elle avait organisé. « Et c'est quoi le but de tout ça, on va pas boire pour boire quand même, je veux dire que bon, c'est bien gentil de vouloir me faire oublier mais... Tu veux me faire plonger dans l'alcoolisme ou quoi ? Au moins des gens j'en sais rien. C'est moi la déprimée c'est pas moi qui vais trouver. » Haussant les épaules, Skyler prit un air désinvolte. « Picole pas si tu veux, mais ça détend et t’as vraiment besoin de faire retomber la pression. On dirait que tu vas exploser, ou t’effondrer, ça dépend. » Être franche, c’était une des principales caractéristiques de Skyler. Parfois, cela était un peu problématique, mais elle était simplement comme cela. « Je sais que c’est dur, mais tu peux pas t’arrêter de vivre…. »
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() message posté Mer 26 Nov 2014 - 19:18 par Margot Bernstein-Woolf
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« Elle attend patiemment dans ma chambre. » souffle Skyler, un sourire aux lèvres alors que je fais référence aux substences illicites qu'elle prend constamment. Constamment est peut-être un mot un peu fort pour parler de Skyler. Mais c'est vrai que quand on lui demandait-si on partait du principe que Sam ou moi soyons des amatrices de weed qui demandait à Skyler de les fournir- si elle avait de quoi fumer : elle avait toujours. C'était parfois à se demander si elle n'était pas la dealeuse plutôt que la consommatrice. En même temps, elle pouvait s'offrir sa consommation sans problèmes. Si je voulais me remettre à la fume, j'aurais quelques problèmes d'ordre financier. Pas la peine de faire un dessin : j'étais fauchée.
Allez encore quelque chose à rajouter à la liste de chose qui me donnait envie de mourir sous ma couette. Fauchée, étant en obligation de payer des études, études dans un établissement où j'étais fichée comme une fille à Sextape, sextape qui me donnait moi même honte. Rajoutons par dessus tout ça les campagnes de pub pour de la lingerie que j'avais déjà faite. Si pendant un moment, je l'avais plus qu'assumer, les évènements récents m'avaient poussé à en avoir honte.
Ah, elle était bien loin la petite campagnarde que j'étais en arrivant à l'automne dernier. Elle avait plus que changé. Je m'étais heurtée à la froideur et dureté de la ville, j'avais pris tout cela en plein dans la figure. Sans m'y attendre. J'étais un aimant à problème, pré-disposée depuis mon arrivée à attirer tous les ennuis du monde. C'était comme si je n'étais pas génétiquement programmée pour vivre dans cette ville. Et pourtant je m'acharnais. Et pourtant, quelque chose en moi me disait que je devais me battre contre tout ça. Et pourtant, j'avais envie de dompter cette ville comme elle l'avait fait pendant cette première année. C'était peut-être encore mon envie de vivre pour mon petit-frère décédé qui me poussait à faire ça. Soren n'aurait pas cédé. J'avais envie de le rendre fier, même si mes actes récents n'aidaient en rien à ça.
C'était sûrement ça le problème. Pas le fait que je me revoyais une image de moi-même totalement à côté de la personne que je pouvais et devais être, mais le fait que je decevais ceux que j'aimais. Compliqué tout ça comme histoire, mais comme ma situation de déprime actuelle. J'étais tout simplement un légume trop faible pour se sortir de sa merde et qui attendait que quelqu'un d'autre le fasse. Où était passée la leadeuse joviale et impulsive ? Elle avait sûrement disparue sous ma couette, étouffée par tous les mouchoirs que j'avais déjà pu utiliser.
« Comme si j'allais fumer en fait. Tu me connais non ? » Et finalement, je laisse échapper un petit sourire. Parce que je sais que Skyler ne sait pas que j'ai été une mini-droguée à la weed pendant ma période lycée. Elle ne sait pas que j'ai pu être drôle à un moment dans ma vie -à partir du moment où l'on considère que fumer est drôle, ce qui ne l'est pas, du moins, ça prouvait juste que je n'avais pas un balai dans le rectum m'empêchant de faire des expériences- surtout vu l'état dans lequel elle me voit actuellement.
« Picole pas si tu veux, mais ça détend et t’as vraiment besoin de faire retomber la pression. On dirait que tu vas exploser, ou t’effondrer, ça dépend.  Je sais que c’est dur, mais tu peux pas t’arrêter de vivre…. » Elle semble sérieuse, tandis que ma question voulait juste sous entendre que les jeux d'alcools avaient plutôt intérêt à être de la partie si elle voulait me voir boire au boulot. Je n'étais pas contre un verre. Parce que oui, ça pouvait aider à faire retomber la pression. Mais en sachant qu'en remontant toute l'histoire, c'était l'alcool qui m'avait mener là... Et puis, j'avais déjà entendu que lorsqu'on buvait dans un état dépressif, c'était la clef vers l'alcoolisme. L'alcoolisme, en plus d'une dépression et d'une demi-surdité ? Non merci.
« Exploser ? Impossible. Je pleure tellement que ça fait évacuer tout risque possible d'explosion. M'effondrer, c'est un risque à prendre en compte. » C'était comme si je ne pouvais pas lâcher, en temps de déprime, autre chose qu'une remarque dôtée d'un soupçon -évident- de sarcasme. « Non mais Sky' si tu veux me faire oublier la merde dans laquelle je suis, n'en parle pas. J'en parle déjà assez avec moi même on va dire. J'veux dire... Au lieu de se passer la bouteille pour boire, on pourrait rajouter un peu de fun. Rigoler ça me ferait du bien, même si ça ne ferait que masquer pendant une soirée mon état d'esprit mais bon... Un jeu d'alcool en regardant un film, avec des règles, un truc comme ça... Rassure moi tu connais quand même ? »
Masquer pendant le temps d'une soirée mon état d'esprit, oui, même si inconsciemment j'espérais que ça le ferait fuir plus qu'autre chose.
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() message posté Dim 21 Déc 2014 - 13:56 par Invité
Jamais Skyler n’aurait pensé se trouver dans une telle situation lorsqu’elle avait emménagé dans cet appartement mais après tout, on ne pouvait rien prévoir. Elle était certaine que Rory non plus n’avait pas prévu tout cela et que si cela avait été le cas, elle aurait fait de son mieux pour éviter ce scandale. La brune se demanda comme elle aurait pu supporter cela, le fait de savoir qu’une sextape tournait avec elle dedans. Elle était certes débridée, mais ce n’était absolument pas son truc de s’exposer ainsi. Elle aurait sûrement très mal réagi, et se serrait terré dans sa chambre, morte de honte et très certainement totalement défoncée pour ne pas trop souffrir. Elle ne pouvait pas savoir exactement ce que Rory ressentait, mais elle avait déjà eu cette impression de fin du monde à cause d’un acte inconsidéré, et elle savait que ce n’était pas facile de s’en sortir. Elle-même n’aurait très certainement jamais pu s’en remettre sans son meilleur ami et la drogue. Le premier était une solution saine, la deuxième lui détruisait la santé petit à petit mais au moins elle était bien dans sa peau, elle parvenait presque à oublier que son rêve était brisé, tout ça à cause d’une connerie de jeunesse. « Comme si j'allais fumer en fait. Tu me connais non ? » Sky rigola, car effectivement, Rory n’avait pas du tout le profil d’une fumeuse de weed. « Ça serait très étonnant venant de toi, je confirme. Mais après, tu as peut-être un côté rebelle que je ne connais pas. » Même si Sky ne fumait pas pour faire sa rebelle au sein de la société, elle savait que certains si et elle trouvait cela un peu con. Enfin, rien que le fait de fumer était con, mais elle au moins elle faisait cela pour ne pas tomber au fond du trou et passer sa vie à se morfondre sur une seule erreur de jeunesse. En plus Franklin n’était pas là en ce moment, alors elle ne pouvait se reposer que sur cela pour garder la tête hors de l’eau.

« Non mais Sky' si tu veux me faire oublier la merde dans laquelle je suis, n'en parle pas. J'en parle déjà assez avec moi même on va dire. J'veux dire... Au lieu de se passer la bouteille pour boire, on pourrait rajouter un peu de fun. Rigoler ça me ferait du bien, même si ça ne ferait que masquer pendant une soirée mon état d'esprit mais bon... Un jeu d'alcool en regardant un film, avec des règles, un truc comme ça... Rassure moi tu connais quand même ? » Lui changer les idées donc, cela allait être le but de la soirée. Sky savait faire ce genre de choses, même si en général il suffisait de quelques lattes et le tour était joué. Là, il allait falloir avoir recourt à d’autres stratagèmes et elle relevait le défi avec plaisir. De toute façon, cela lui ferait du bien à elle aussi de s’amuser et de décrocher autrement que par la drogue. « Je connais que le « je n’ai jamais » comme jeu. En même temps, je suis une droguée moi, pas une alcoolique, tu m’excuseras. » Elle rit, pas du tout gênée par cet énorme défaut qui régentait une très grosse partie de sa vie. Rory était au courant, et Sky le vivait plutôt bien. Elle n’avait donc pas à avoir honte de ce fait. « Je ramène les bouteilles dans le salon, et je trouve un film à mettre. Toi tu lèves ton cul, tu vas m’enlever toute trace de larmes et tu me rejoins. Capiche ? » Elle pointa un doigt inquisiteur sur elle, le regard menaçant, avant que ses lèvres ne se fendent en un sourire et qu’elle déguerpisse de la chambre, emportant les deux bouteilles avec elle. Elle poussa le petit bordel qu’il y avait dans le canapé dans le fauteuil un peu plus loin, posa les bouteilles ainsi que des verres sur la table basse avant de s’asseoir en tailleur devant le meuble télé, cherchant quel film mettre dans le lecteur. Au pire elle pourrait toujours mettre un des films qu’elle avait sur son ordi, mais elle avait franchement la flemme d’aller le chercher. De toute façon le film allait très certainement être vite oublié, alors autant mettre quelque chose de facile à suivre, même sans une attention complète. Elle inséra donc le dvd choisi dans le lecteur et se tourna en se levant vers Rory, qui avait finalement pointé le bout de son nez. « J’ai mis Projet X, j’avais pas envie de me casser la tête. Alors, on joue à quoi ? » Elle se laissa tomber sur le canapé, s’asseyant sur une de ses jambes.
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() message posté Sam 27 Déc 2014 - 18:15 par Margot Bernstein-Woolf
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 «  Ça serait très étonnant venant de toi, je confirme. Mais après, tu as peut-être un côté rebelle que je ne connais pas. » Je rigole à la remarque de Skyler. Si elle savait tout ce que j'ai déjà derrière moi, toutes les conneries que j'ai déjà faite, tout ce par quoi je suis déjà passée. Pas grand monde sait que ma particularité -ma semi surdité- m'a poussé à vouloir m'intégrer avec des jeunes pour être normal : en gros effacer ma particularité et faire comme si j'étais une adolescente normale. Chose que je n'étais pas : je ne serais jamais une personne normale. J'étais prédisposée à être particulière, avec un handicap.Et pendant mon adolescence, j'avais décidé de passer cette barrière que mon handicap était et d'essayer d'être comme tout le monde. Et à l'époque, pour moi, être comme tout le monde, c'était fumer des joints et des clopes, aller à des fêtes et laisser ses études de côtés. Naïve.  « Tu veux vraiment que je te conte l'histoire de ma période rebelle ? Tu serais étonnée ma vieille. J'ai un sacré coup de main pour rouler les trucs que tu te roules. » J'ai peut-être brièvement évoqué cette période de ma vie devant Skyler, mais il n'y a que Sam qui connaisse tous les détails. En même temps, c'était Sam : presque normal qu'elle connaisse cette période de ma vie -encore heureux même.
Parler d'une autre sale période de ma vie me permettait d'oublier que je broyais du noir. Je rigolais un peu. Je gardais malgré tout cet air triste, le teint pale et mes cernes gigantesques sous les yeux, mais on pouvait voir un petit sourire se dessiner sur mon visage. Je devais accepter de voir le bout du tunnel : ça ne servait plus à rien de se morfondre. Accepte le Rory, confronte le.
« Je connais que le « je n’ai jamais » comme jeu. En même temps, je suis une droguée moi, pas une alcoolique, tu m’excuseras. » Je lève les yeux au ciel. Mais dans quel monde vit-elle ? Où a-t-elle fait ses premières soirées ? Je conçois que ce soit une droguée, effectivement, et qu'une soirée constitue plus pour elle une occasion de se mettre sans dessus dessous avec la drogue, partir au pays des schtroumpfs et des licornes : mais merde, quelle majeur de ce droit au Royaume-Uni ne connait qu'un seul jeu d'alcool ? C'est une aberration, une honte pour la nation. Mais d'une certaine façon, ne devrais-je pas avoir plutôt honte de connaître ces jeux ? Où était la gentille petite Rory sage comme une image qui était dégoutée par une simple goutte d'alcool ? Loin, trèèèès loin.  « Bordel de merde, avec qui t'as fais tes premières soirées alcoolisées pour ne connaître qu'un seul jeu ? Tu vas voir! » C'était comme si je reprenais du poil de la bête. Amen.
Pourtant c'est Skyler qui prend tout en main. Bien que je reprenne un peu de niaque, c'est elle qui veut me pousser à reprendre encore plus de force. « Je ramène les bouteilles dans le salon, et je trouve un film à mettre. Toi tu lèves ton cul, tu vas m’enlever toute trace de larmes et tu me rejoins. Capiche ? » J'acquiesce et lance furtivement un regard dans la glace. Mon dieu, je suis une épave. Mon visage est pâle, blanc porcelaine. Mes yeux sont bouffis, rouges, leurs vaisseaux sanguins sont prêts à exploser. Les traces de mes larmes sont visibles le long de mes joues. Mes cheveux sont gras, emmêlés : pas coiffés depuis des lustres. Mon jogging est sale, plein de miettes. Merde, on dirait que je viens de sortir d'une hibernation douloureuse.
J'arrive alors dans le salon, après avoir passé de l'eau sur mon visage, attachée mes cheveux et enfilé un autre jogging, histoire de me sentir un peu plus... propre. La douche ça serait pour plus tard. La dépression partait petit à petit. Trop d'un coup et c'était la rechute assurée.
« J’ai mis Projet X, j’avais pas envie de me casser la tête. Alors, on joue à quoi ? » Je la regarde ébahie. Encore une fois, je reprends un peu du poil de la bête, on ne dirait pas que je viens de passer presque deux mois -voir plus- terrée sous ma couette, en espérant mourir étouffer par celle-co.  « MAIS NON. Mais plutôt Harry Potter ou une connerie comme ça. D'ailleurs y a une rousse qui est mon sosie de moi, plus jeune. Tu sais genre, à chaque fois que quelqu'un lance un sort, un coup à boire, deux à chaque fois qu'on voit un balai, cul-sec si quelqu'un meurt. C'est ça qui est drôle. Projet X, faudrait déjà que je connaisse le film pour inventer des règles. » Je m'assois dans le canapé. Déprimante, déprimée et exigeante. Pauvre Skyler.
 « Sinon tu crois que c'est une mauvaise idée de demander à Marie-Jeanne de se joindre à nous pour boire un verre ? » Rebelle. J'avais envie de redevenir, le temps d'une soirée, la fille forte que j'avais été à cette période de ma vie. Ca semblait loin derrière moi tout ça.
Et a en voir la tête de Skyler, elle ne s'attendait pas à ce que je lui demande une telle faveur.
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