"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici keep your friends close and your snacks closer (joan) 2979874845 keep your friends close and your snacks closer (joan) 1973890357
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keep your friends close and your snacks closer (joan)

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() message posté Lun 14 Nov 2016 - 17:41 par Invité
Keep your friends close and your snacks closer
Rosemary ft. Joan
I was born with music inside me. Music was one of my parts. Like my ribs, my kidneys, my liver, my heart. Like my blood. It was a force already within me when I arrived on the scene. It was a necessity for me - like food or water.

Elle lui avait promit et elle n'était pas du genre à ne pas tenir ses promesses surtout lorsqu'elles étaient adressées à son fils de trois ans. Il était tout ce qui lui restait de son seul et unique amour et ça en faisait la prunelle de ses yeux; son emploi de psychiatre lui prenait énormément de temps et quand elle n'était pas en hôpital psychiatrique il lui arrivait d'être demandée à l'église. Rosemary faisait tout pour tenir son fils à l'écart de sa vie professionnelle pour deux raisons : elle n'avait pas envie d'être vulnérable autant aux yeux de ses patients qui étaient des hommes et femmes particulièrement dangereuses que vulnérable pour les entités dont lui parlait l'église et pourtant auxquelles elle ne croyait pas. La deuxième raison était qu'elle tentait de le tenir à distance de toutes les horreurs auxquelles elle-même était confrontée, son fils elle l'avait élevé seule : sans sa famille puisque ses proches étaient morts et sans le père de l'enfant puisqu'on l'avait privée de sa présence. Rosemary faisait donc de son mieux pour rendre heureux son enfant et ce soir-là elle lui avait promit de l'emmener au restaurant pour qu'ils puissent passer un peu de temps ensemble « brahmsy on est presque arrivés mon cœur, ne lâches pas ma main ». Elle avait l'habitude de prendre le métro et pourtant elle n'était jamais rassurée à l'idée d'y grimper avec son fils, sans savoir se l'expliquer elle éprouvait peut-être une certaine peur à être agressée avec son enfant et pourtant l'homme le plus dangereux qui lui avait été donné de rencontrer dans sa vie était devenu l'amour de sa vie, le vrai amour, le père de son fils. Arrivée à destination elle souleva son fils pour le maintenir contre sa hanche et se diriger vers l'hôtel hilton, grâce à son emploi elle avait au moins la chance d'être bien payée ce qui lui enlevait une cause de stress en plus. « Bonsoir, j'ai réservé une table au nom de Valentyne. » Quelques secondes après elle suivait un serveur et s'installait à la table avec son enfant, ce n'était pas habituel d'emmener un jeune garçon de seulement trois ans dans un restaurant aussi chic mais elle se moquait bien des regards inquiets des clients; brahms n'était pas le genre de garçon turbulent, il était sage et doué d'une extrême intelligence, de même il ne pleurait pas à tord et à travers, ne quémandait pas de jouets coûteux et se contentait de ce qu'il avait. Elle avait parfaitement conscience que la pathologie de son père n'était pas innocente dans ce caractère, son enfant ne se comportait pas comme les autres enfants de son âge et ça méritait surveillance. Alors qu'un serveur passait près de sa table elle se permettait de l'apostropher « excusez-moi, est-ce que je pourrais m'entretenir avec le chef ? mon fils est allergique à l'arachide j'aimerai vérifier que les plats servis n'en contiennent pas. »  c'était une allergie fréquente chez les enfants et elle n'avait pas envie de finir en urgence à l'hôpital.
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() message posté Mar 15 Nov 2016 - 16:53 par Invité
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On doit laisser en paix les gens chargés de la cuisine. Pierre Benoit


"Stop, stop, stop. Regarde comme tes jaunes sont épais. C'est plus une béarnaise, c'est des oeufs brouillés. "

Notre nouvel apprenti, mortifié, regardait avec appréhension le contenu de sa russe qui ressemblait plus à un conglomérat d’œufs sentant fort le vinaigre plutôt qu'a une sauce à émulsion chaude. Et, trop occupée à vérifier si nous étions prêts pour le service, je n'avais pas été assez réactive quand à la préparation de la sauce.
Qu'il aurait déjà du savoir faire, étant donné que la béarnaise était un sujet d'examen.


"Balle ça en voie treize, et relance une réduction. T'as encore un peu de temps, mais ce coup-ci, te loupe pas, sinon on est très très mal. Et par pitié, baisse tes feux, sinon ça ne marchera jamais."

J'ai cru soudainement que le môme allait craquer et se mettre à pleurer en plein milieu de la cuisine, dans mes bras. Tssss. Cette manie qu'avaient les jeunes de nos jours à se mettre dans tous leurs états quand ils loupaient une malheureuse sauce. C'est la vie, mon grand! T'as pas le temps de pleurer! Tu te reprends, tu te plantes bien dans le sol, tu me refais une béarnaise et on y va!

Merde. Il avait tellement les boules qu'il allait me faire n'importe quoi dès que j'aurais eu le dos tourné.
Long soupir.


"Bon, on lance la réduction ensemble, et tu m'appelles quand elle est finie. On fait l'émulsion ensemble, pas de panique."

Quelle perte de temps.
C'était le job des chefs de partie, ça, voire même du second. Pas le mien. Mais les chefs de partie étaient débordés de travail, car le second avait eu le bon goût de tenter de bricoler la veille au soir et de finir aux urgences sur les coups de minuit trente. Au moins, on avait su gérer l'urgence, et faire rentrer l'imprévu dans un cadre prévu.
Il ne fallait juste pas que je sorte de ma cuisine et qu'on ne m'emmerde pas pour une autre connerie telle qu'une béarnaise qui refusait de monter.

Tout le monde avait remis la tête dans le guidon, et je regardais l'heure.
Les premiers tickets allaient arriver, et l'affluence habituelle aussi. Et cette béarnaise qui tardait....

"Les premières commandes arrivent!"

Et merde.

"Chef, la réduction est faite!"

Ooooh purée.

"Joan, tu aurais deux minutes?"

....non.
Non, j'aurais pas deux minutes.
Ignorant totalement la dernière personne a avoir parlé, je pris le premier ticket en annonçant les commandes à la cuisine.


"Okay, on a deux saint-jacques, un risotto et un saumon, table quatre!"

"Oui, chef!"

"Joan, s'il te plait..."

Je flanquais un chef de partie aux annonces pour retourner voir mon commis et sortir sa casserole du feu. Je flanquais sans ménagement les jaunes d'oeuf dans le récipient et commençais à fouetter en huit, sous le regard admiratif du petit nouveau.

"Là. On remet sur feu doux, et le sabayon va se former. Douuucement, toujours fouetter en huit, et ça devrait le faire. Voiiila. Maintenant, tu rajoutes ton beurre clarifié, et ça va monter tout seul. Si ça marche pas, tu rajoutes une petite cuillère d'eau froide, et..."

"Joan, MERDE!"

"MAIS QUOI?"

Je relevais le nez de ma sauce, collant les instruments dans les main de l'apprenti plus paniqué que jamais, pour me retrouvez nez à nez avec le maître d'hôtel, visiblement contrarié.

"Une cliente te demande.

- Ma foi, elle attendra. J'ai toute une cuisine qui me demande.

- C'est pour une information sur le menu, pour une allergie, et...

- Et le personnel de salle est formé pour y répondre. Vous, les clients, moi, les plats. C'est pas si compliqué que ça.

- Et elle t'a demandée spécifiquement.

- Et j'ai pas le temps, donc tu vas lui envoyer un serveur, qui sait très bien ce qui se passe sur la carte.

- Tu sais bien que t'as pas le choix, Joan. Les ordres de la direction sont clairs, et ça a été rappelé maintes fois lors de la réunion du personnel.

- J'emmerde les réunions du personnel.

- Ça te regarde. Mais enfile une veste propre, tu as une coulure jaune dégueulasse sur la tienne. Et dépêche toi. La cliente ne va pas attendre toute la nuit."


Un petit son étranglé se fit entendre du coté de la sauce béarnaise, et j'en déduisis que j'avais renversé un peu d’œuf sur ma veste. Formidable. J'allais encore perdre du temps avec une cliente qui, très certainement, me faisait venir pour montrer a son amie ou a sa nouvelle conquête à quel point elle pouvait obtenir ce qu'elle voulait quand elle le voulait pour une allergie minable que le personnel de salle aurait largement pu gérer.

Traitant le maître d'hôtel qui avait déjà disparu de connard entre mes dents, j'effectuais le changement en quatrième vitesse pour aller vaquer à mon formidable devoir de social relationships pour mieux me concentrer ensuite sur les choses VRAIMENT importantes.
Comme un apprenti tremblottant qui chiait dans son froc à l'idée de faire de la merde une seconde fois, par exemple.


"On va aller voir ce que veut l'autre emmerdeuse..." grommelais-je entre mes dents.

Sortant de ma cuisine, un faux sourire plaqué sur les lèvres, je me dirigeais d'un pas ferme vers la table désignée par l'autre abruti (qui ne perdait rien pour attendre) avant de voir le cauchemar, la catastrophe, la pire configuration des choses possibles en terme de clientèle.
Ce n'était pas une femme accompagnée d'une amie, ni même d'un homme, non. C'était encore pire.

C'était une mère avec son enfant.

Avalant ma salive avec difficultés, je m'approchais sans grande envie de la table en esquivant au maximum le regard du petit garçon posé sur moi.
Seigneur Dieu, cette soirée là non plus ne m'aurait rien épargné.

Il n'y avait rien de pire que les mères qui étaient capables de te foutre une recette en l'air pour remplacer un merveilleux risotto à l'encre de seiche avec de vulgaires frites pour faire plaisir à leur progéniture visiblement élevée avec de la bouffe de poulet en batterie plutôt qu'avec de vrais produits.

Sourire commercial.
Respire.


"Bonsoir madame, jeune homme. Chef Donahue, à votre service. Que puis-je pour vous?"

A part vous envoyer vous faire foutre parce qu'à l'heure actuelle, je dois avoir un jeune en cuisine pleurant devant une omelette à l'estragon qui aurait pu être une sauce délicieuse, j'entends?

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() message posté Mar 15 Nov 2016 - 19:09 par Invité
Rosemary avait tout son temps, elle avait même prit sa journée du lendemain pour passer un peu de temps avec son fils de toute façon même si elle était passionnée par son métier elle ne l'était plus autant qu'avant. Ses consultations étaient devenues mornes et même les cas les plus dangereux ne lui provoquait plus autant d'intérêt qu'auparavant, elle était toujours psychiatre réputée qui arrivait à aider ses patients et les sortir de leur enfer quotidien mais son métier était presque devenu sans saveur depuis sa séparation avec le père de brahms. Elle n'avait plus de famille proche et on lui avait ôté son être aimé, son fils était donc la seule famille qui lui restait et la seule personne qui la rattachait à son amour disparu. Aussi il était hors de question qu'elle prenne le risque de l'envoyer à l'hôpital gonflé des joues et de la langue voire d'autres parties de son corps elle ne savait pas comment l'allergie pouvait évoluer juste parce que l'un des plats proposés contenait de l'arachide. Non, ses plans du lendemain était tout à fait différent comme une journée en ville ou dans un parc d'attraction ou encore au cinéma. La jeune maman n'était donc pas impatiente de voir le ou la chef de cet établissement, elle avait été éduquée par un militaire et la politesse avait toujours été de mise dans sa famille alors si la personne qu'elle demandait n'était pas encore arrivée c'était sans doute parce qu'elle était occupée dans les cuisines. Ce fut son fils qui attira son attention avec un léger  « maman » quasiment inaudible tout en pointant la femme qui s'approchait d'eux du doigt. Elle pouvait comprendre la réticence des clients et du personnel à voir un enfant dans un restaurant aussi chic mais ils n'avaient pas vraiment à s'en faire, brahms était sagement assit sur sa chaise, en hauteur grâce à des coussins, et ne semblait s'intéresser à autre chose qu'à la discussion qu'allait entretenir les deux adultes; il faut dire que le petit garçon était doué d'une certaine intelligence qui n'était pas à la portée des autres enfants de son âge, encore une particularité transmise par la pathologie de son père. Un sourire étirait les lèvres de Rosemary alors qu'elle fixait la personne qui lui faisait face en essayant de ne pas analyser son comportement à l'acte près  « bonjour, je voulais vous voir parce que mon fils est allergique à l'arachide ainsi qu'aux œufs de poule et au lait de vache. » elle marqua une pause afin de porter un regard attendrissant sur brahms puis de nouveau sur la chef  « est-ce qu'il serait possible de savoir quels sont les plats qui n'en contiennent pas ? » brahms était toujours silencieux et se contentait maintenant de fixer son assiette, ce n'était pas simple tous les jours d'être allergique à deux aliments qui étaient omniprésents dans la vie de tous les jours  « les allergies devraient disparaître en grandissant mais vous savez les enfants c'est toujours extrêmement fragiles. » Elle ne savait pas si son interlocutrice avait des enfants mais les allergies étaient communes pour les enfants en bas âge et Rosemary n'était sûrement pas la seule mère à venir manger par ici avec son enfant  « ah et il ne veut pas de steak/frites, il a le palais raffiné » encore une particularité propre à son fils, quel autre enfant détestait manger des frites ? Si avec ça la chef n'avait toujours pas saisi qu'elle avait en face d'elle un enfant un peu spécial et différent, rosemary ne pouvait plus rien y faire, ou presque. « Maman ... les gens à côté ... trop de bruit. Bobo à la tête. » Son élocution était quasiment parfaite pour un enfant de son âge, ils avaient d'ailleurs tous les deux rendez-vous la semaine suivante pour lui faire passer des test histoire de détecter une intelligence hors du commun, avec la pathologie de son père il n'était pas à l'abri d'être un enfant surdoué « c'est possible d'avoir une table un peu à l'écart aussi, mon brahmsy est sensible au bruit. » Bon la femme à qui elle s'adressait était chef de cuisine pas serveuse et son boulot n'était pas de placer les gens mais tant qu'elle l'avait sous la main peut-être pouvait-elle ordonner à ses employés de leur trouver une meilleure table. « maman je veux voir cuisine, la madame elle a farine sur pantalon .. je suis sûr la cuisine est sale et à cause d'elle moi je vais être malade. » Brahms n'était pas un petit garçon exigent consciemment, il avait juste un caractère différent, il s'intéressait à la culture, aux livres et préférait étudier les animaux plutôt que jouer dehors avec les enfants de son âge aussi quand il s'inquiétait d'attraper une maladie ou faisait une remarque à la chef ce n'était pas pour la vexer ou paraître malpoli mais parce qu'il ressentait vraiment une appréhension à l'idée de tomber malade. Rosemary se félicitait parfois d'avoir continué sa profession de psychiatre ainsi elle savait toujours comment réagir face aux réactions surprenantes de son enfant « brahmsy je suis sûre que la madame nettoie très bien sa cuisine, ne t'en fais pas. » tout en adressant un sourire à la chef.
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() message posté Jeu 17 Nov 2016 - 11:54 par Invité
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On doit laisser en paix les gens chargés de la cuisine. Pierre Benoit



Allergique aux œufs, au lait et aux arachides.
Sei-gneur-dieu.
Qu'est ce que c'était que ce gamin là, encore? J'avais déjà eu des demandes particulières, entre le baba gluten-free sauvez les animaux et les régimes sans sel, mais ça, je pouvais comprendre. On venait au restaurant pour passer un bon moment, et cela passait par une bonne nourriture, d'accord.
Mais allergique à tout ça? EN MÊME TEMPS? Mais c'était miraculeux que le môme soit encore en vie! De quoi se nourrissait-il, à longueur de journée? De purée de carottes et d'oxygène filtré?

Boire ou se reproduire, madame, il faut choisir! Sans déconner. Je jetais un rapide coup d’œil rapide à l'enfant, et décidais de ne pas lui adresser la parole du tout. Après tout, si il était allergique à tout ce qui bougeait, c'était un excellent prétexte pour l'ignorer totalement. On aurait pas voulu l’abîmer, le pauvre poussin, n'est-ce pas!

Sourire fossilisé sur la tronche, j'encaissais sans broncher les premières demandes de madame, en priant intérieurement pour que ça s'arrête le plus vite possible, et en pensant avec peine à mon petit apprenti qui , tout stressé qu'il était, me manquait finalement déjà (dire si j'étais à l'aise).
J'affichais même un sourire compatissant de circonstance à l'annonce délirante du "les enfants sont si fragiles", me rappelant, toute petite, les moments ou mes petits frères et sœur bouffaient de la terre dans le jardin et revenaient à table avec de l'herbe coincée entre les dents pour le repas de midi, et surtout qu'aucun d'entre eux n'avait jamais eu de graves soucis de santé (en tout cas, rien qu'un smecta ne puisse guérir).

Sans rire, qu'est ce que c'était que ce duo de l'enfer?
Et sans rire, deuxième, qu'est ce que je foutais là?

Rester pro allait relever de l'exploit. Mais il suffisait de le voir comme un défi à relever, n'est-ce pas?
J'étais la meilleure. Tout allait très bien se passer, et chiantos junior et chiantos senior allaient ressortir d'ici heureux comme des coqs en pâte, PUTAIN.


"Je peux vous proposer, en fonction des envies de monsieur, de la viande, ou du poisson. Nous avons ce soir un excellent filet de bœuf Angus, avec sa farandole de légumes de saison : pommes de terre, carottes, choux de bruxelles, trio de choux fleurs. En ce qui concerne les poissons, je ne peux que vous recommander le filet de lotte aux agrumes et fruits confits accompagné de son riz safrané et de ses pois gourmands. Il vous est cependant bien évidemment possible de choisir un autre plat à la carte, et nous nous chargerons avec plaisir de réaliser une garniture sans allergènes."

Ce que je suis forcée de proposer mais que vous ne choisirez pas parce que vous comme moi savons qu'il existe des limites à la chiantise et que vous êtes en train de jouer avec.

...

Mais qu'est ce qu'il à, encore, le môme? Bobo à la tête? Oh. Pauvre poussin. Je décède de compassion. Sans dec. Quand ton gamin est sensible aux endroits bruyants, tu l'emmènes pas au restau, madame. Tu te fais livrer et tu lances un disney.
Et Brahmsy.
Je.
Non.
Qui appelle son môme Brahmsy? Non mais même comme surnom. Brahmsy. Petit Brahms. Tu m'étonnes qu'il soit perturbé, le gamin.
Brahmsy, bordel.
Brahmsy.

J’appelais discrètement une serveuse du bout des doigts.


"Madame souhaiterait un endroit plus calme. Serait-il possible de lui trouver un endroit de la salle un peu plus tranquille? Merci beaucoup."

La serveuse hocha la tête et adressa un large sourire, celui-ci sincère, à l' "adorable" petite famille.


"Je vais regarder tout de suite. Si vous voulez bien patienter un instant."

Tout sourire, j'étais prête à prendre la commande en direct. (Bah oui. C'est bien connu. le chef à que ça a foutre de gérer les commandes des clients. La cuisine? Oh, non, ça cuisine pas un chef. Ça serre les mains des clients et ça passe a la télé. Ça gère pas du tout une brigade de malade. Non non non.)

Jusqu'au moment ou "Brahmsy" se décida à l'ouvrir une fois de plus.
Pour accuser mes cuisines d'être SALES.
MES cuisines.
SALES.

PETIT MERDEUX.
Des sentiments mélangés m'envahirent, à mi-chemin entre l'envie de vomir, celle de lui enfoncer la tête dans la composition florale adjacente , et celle d'appeler mon gynécologue en urgence pour me faire ligaturer les trompes une bonne fois pour toutes.

Au loin, le service me fit signe qu'il avait besoin de gagner du temps pour réinstaller une nouvelle table pour la reine-mère et son canard boiteux de rejeton.
On se rappelle des réunions du personnel. On respire un grand coup.
A la prochaine, ils ont pas fini de m'entendre gueuler.


" Est-ce que les visiter avant de commander vous rassureraient, monsieur?"

Qu'est ce qu'on se ferait pas chier pour assurer une qualité de service.

"Qu'est ce qu'on ne ferait pas pour leur faire plaisir, n'est-ce pas?"


Tuez moi. Juste, tuez moi.
Qu'on en finisse.


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() message posté Jeu 17 Nov 2016 - 19:25 par Invité
La chef semblait d'être d'un tempérament assez calme, elle continuait de sourire sans broncher et d'encaisser les demandes de Rosemary sans avoir son mot à dire, enfin peut-être que c'était aussi de la pure politesse pour ne pas prendre le risque de perdre son emploi mais, quoiqu'il en soit, la jeune maman était plutôt satisfaite du self-control de la jeune femme. Elle s'était promit de ne pas utiliser son talent de psychiatre pour analyser les comportements ce soir donc elle restait complètement détachée de son métier et préférait croire, sûrement naïvement, que son interlocutrice était tout simplement serviable. Alors que cette dernière récitait une sorte de tirade pour leur parler des plats desquels brahms ne risquait pas de tirer une allergie, rosemary avait le regard fixé sur son fils puisqu'elle n'était pas le genre de personne à choisir un plat pour son enfant, son intelligence était grandement développée et il pouvait prendre ce genre de décision par lui même. « j'aime pas les choux de bruxelles ni le poisson, vous pouvez pas ... changer les deux ? » à comprendre de mettre la viande avec le riz, du coup. La psychiatre estimant que son enfant était bien assez grand pour faire comprendre ses envies laissaient son regard se promener un peu sur le restaurant tout en gardant quand même un œil sur son fils « vous pourriez changer quoi comme plats de la carte ? » cette remarque avait retenu toute l'attention de rosemary qui avait tourné la tête pour poser de nouveau son regard sur brahms. Visiblement il était décidé à avoir l'esprit de contradiction ce soir, c'était bien sa veine. Elle avait beau être toujours éperdument amoureuse du père de son fils même si elle ne le fréquentait plus - contre leur gré - elle le maudissait parfois pour ses gènes, elle maudissait surtout la génétique « tu es pire que ton père » elle marqua une pause le temps que son fils se tourne vers elle « la madame doit avoir beaucoup de travail en cuisine brahms, peut-être pourrais-tu éviter de la faire changer ses plats ? » elle avait haussé les épaules pour lui faire comprendre que ce n'était pas très sympathique de lui rajouter du travail en plus « mais c'est toi qui paie, alors elle doit t'obéir non ? » bon il marquait un demi-point, en effet elle payait et comme on le disait souvent le client est roi mais techniquement la chef n'était pas obligée de lui obéir au doigt et à l’œil non « pas faux ... bon bah faites ce qu'il vous dit alors. Vous savez c'est un enfant très intelligent, il va faire des test pour savoir si il est surdoué la semaine prochaine. »  maintenant c'était le moment pour que la chef s'extasie devant lui, comme venaient de le faire quelques clients qui avaient entendu sa déclaration. Déjà une serveuse s'affairait à leur trouver une nouvelle table, décidément elle était réellement satisfaite du service proposé dans l'établissement. Ce n'était pas tous les jours faciles d'être une mère célibataire en charge d'un enfant de trois ans aux facultés mentales exceptionnelles et à surveiller tous les jours pour éviter qu'il développe une schizophrénie ou autre maladie qui pourrait le transformer en criminel comme l'avait été son père. Pour commencer son milieu relationnel n'était déjà pas au meilleur de sa forme, il ne connaissait pas son père et n'avait - par choix de rosemary puisque c'était inenvisageable pour elle de se remarier ou qu'un autre homme éduque son fils - pas de beau-père par conséquent pas de figure paternelle, il ne devait compter que sur sa mère. Bon, la chef ne semblait pas réticente à l'idée de faire visiter la cuisine mais voilà maintenant que brahms l'était « mais si elles sont sales je vais tomber malade » il marqua une pause en adoptant une moue légèrement boudeuse puis, changeant subitement d'humeur et avec les yeux pétillants, il attrapa la manche de la chef « est-ce que vous avez un rat sous votre toque comme dans ratatouille ? » un sourire amusé avait prit place sur les lèvres de rosemary, son fils avait beau être pourvu d'une intelligence exceptionnelle il restait un enfant de trois ans qui adorait les disney, la magie et qui croyait encore au père noël alors elle n'était pas étonnée de voir son fils poser une question de ce genre « tu sais mon ange, ratatouille c'est un disney pas la réalité » elle jeta un regard amusé vers la chef alors que son fils reprenait la parole « si je suis sûr que la madame elle sait pas faire la cuisine et c'est un rat qui fait à manger » allez, c'était presque touchant, elle avait quand même de la chance d'être la maman d'un petit garçon tout aussi intelligent qu'adorable. 
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() message posté Mar 22 Nov 2016 - 15:00 par Invité
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On doit laisser en paix les gens chargés de la cuisine. Pierre Benoit



Oh seigneur.
J'avais du invoquer le divin plus de fois en l'espace d'un quart d'heure qu'en toute une vie.
Les enfants n'aimaient pas la bonne cuisine, je le savais. Pas de poissons, pas de choux de bruxelles alors qu'il s'agissait de produits exquis. A ce moment là, il fallait prendre un steak frites, au lieu de faire tout un cinéma comme quoi son môme aimait pas ça.
Mais évidemment, il fallait qu'on me fasse perdre du temps.
Serrons les dents, Joan, et encaissons la suite des événements sans broncher.


"Nous pouvons changer l'accompagnement de tous les plats de la carte, exceptés ceux qui sont enrobés de feuilletage, à savoir la bouchée à la reine, et le boeuf wellington. Le reste est tout à fait adaptable."

Et j'aurais adoré adapter ta tête entre les deux barreaux de ta chaise, petit emmerdeur.
Stop.
On se calme, Joan.
Ce n'est qu'un tout petit enfant, et il fait des trucs de tout petit enfant. Il est chiant, il n'aime rien, et il bave n'importe quoi à longueur de temps. Ce n'est pas contre toi, ce n'est pas une critique de ta cuisine, c'est juste un môme, et je suis sure qu'en faisant un effort, je pourrais même le trouver mign...

Pardon?

Lui obéir?

...

PARDON?

Mais quel petit pisseux!
Et son ahurie de mère qui m'expliquait comme si le soleil sortait de tous les orifices de son con de môme que le gamin était peut-être surdoué? Sans déconner?
Oh bordel. Ooooh bordel. Ca allait chier dans le ventilooooo je vous raconte pas.
Sauf si on se rappelait des réunions du personnel, de la surcharge carcérale actuelle et de la loi en règle générale. Con de con de con de con de môme!

J'adressais à la cruche qui lui servait de mère un large sourire plein de dents, incapable de faire mieux. Il fallait que ça se termine, et que ça se termine vite, sans quoi on allait assister à un drame.
Et j'étais censée, en plus, lui faire visiter la cuisine pour rassurer le pauvre petit chou (de bruxelles, qu'est ce qu'on se marre, sans rire, j'avais envie de l'étrangler) qui avait peur de tomber malade dans MA cuisine.
J'étais presque soulagée de voir qu'il n'en avait pas envie du tout, tout péteux de trouille qu'il était, si je n'étais pas envahie par une envie soudaine de lui renverser le vase sur le coin de la gueule.

Je n'avais même pas eu le temps de répondre que le déconnomètre était reparti à plein tubes. Un rat, maintenant. Sous ma toque.

Je m'étais faite chier pendant des années pour qu'un gamin débile m'explique que c'était un rat qui commandait mes mouvements en référence certainement à une des conneries qu'on réservait actuellement aux gamins de son âge.
Sans un mot, je retirais ma toque, et je montrais l'intérieur à Brahmsy l'intrépide, en me retenant poliment de la lui faire bouffer.


"Aucun rat de rentre dans les cuisines. Et certainement pas sous ma toque. Je ne voudrais pas que mes clients tombent malades."

Je souriais encore, mais le cœur n'y était plus depuis longtemps.
Au loin, le service avait terminé de mettre la table en place, et la serveuse, Dieu la bénisse, revenait vers nous. De son sourire éclatant, elle lâcha délicatement la divine phrase, signe de libération.


"Votre table est prête, madame, monsieur. Si vous voulez bien me suivre. Nous nous occuperons de prendre de votre commande, et de trouver un cocktail sans alcool qui pourrait plaire au jeune homme en attendant l'arrivée de son plat?"

Evelyn, tu étais une perle, et jamais je n'oublierais ton courageux sacrifice.

Saluant la tablée, j'amorçais un départ poli.


"Je me vois obligée de prendre congé, madame, monsieur. La cuisine m'appelle. Evelyn s'occupera très bien de vous. Passez une excellente soirée."

J'attendis rapidement la réponse, et mes jambes me portèrent comme par magie dans ma cuisine, la tête comme dans du coton, trop agacée pour faire quoi que ce soit d'autre.
Ce fut seulement une fois dans ma cuisine que je me lachais un peu.


"Les gars, je vous jure. N'ayez jamais d'enfants."

Je m'approchais, l'air féroce, de mon apprenti qui s'était liquéfié .

"Alors, cette béarnaise? Fais moi goûter. Je te jure qu'elle a intérêt à être à se taper le cul par terre, sinon ça va mal se mettre."

J'ai cru qu'il allait faire tomber la cuillère de stress.
Je trempais mes lèvres dedans.


"...Elle est parfaite."

"C'est parce que vous êtes un bon professeur, chef."

Premier sourire sincère de ces dernières minutes.
Une fraction de secondes.

J'avais une putain de cuisine à faire tourner.


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() message posté Dim 27 Nov 2016 - 12:14 par Invité
Les minutes défilaient et Rosemary commençait déjà à s'ennuyer de toutes ces formalités culinaires, évidemment il était important pour elle que son fils mange sainement mais elle était lassée par le débit de paroles de son interlocutrice qui, de part son travail, lui expliquait à la perfection ce qu'elle pouvait changer dans ses plats. Sauf que la cuisine de grand chef étoilé c'était pas un sujet aussi passionnant que la psychiatrie aux yeux de Rosemary et, même si son fils semblait particulièrement intéressé, elle commençait déjà à rouler des yeux. C'était habituel de se perdre dans le fil de ses pensées durant une conversation qui ne nous regardait pas; Rosemary était confrontée souvent à ce genre de situation à l'hôpital quand elle essayait d'expliquer à la famille du patient la raison de la maladie, ce qu'elle entraînait, le comportement du patient, les médicaments prescrits et pourquoi, pour la énième fois non, elle ne pouvait pas signer son autorisation de sortie pour qu'il reparte vivre chez lui et certainement commettre d'autres meurtres. « mhh ... je vais prendre ça » avait déclaré brahms tout en appuyant son doigt sur l'un des plats de la carte, Rosemary n'ayant aucune idée dudit plat. La conversation s'engageait alors sur les illuminations de son fils au sujet d'un potentiel rat caché sous la toque de la cuisinière. Rosemary braqua son regard sur le visage de la femme et arqua un sourcil, peu lui importait si la femme le remarquait ou non. La jeune maman avait parfaitement conscience que son fils commençait à taper sur le système de la chef, et sans doute que cette dernière ne portait pas les enfants dans son cœur sinon sans doute aurait-elle profité de la remarque de Brahms pour lancer une plaisanterie et non lui prouver le contraire. Elle ne pouvait pas forcer les personnes à apprécier la compagnie des enfants et encore moins celle de son étrange petit garçon mais d'un coup elle eut hâte que la chef s'efface de nouveau dans ses cuisines. Sa prière fut rapidement exaucée lorsque la serveuse s'approcha de leur table pour leur indiquer que la nouvelle était prête : ils allaient enfin pouvoir être au calme sans avoir un brouhaha désagréable autour d'eux. Rosemary n'aimait pas le bruit, elle aimait profiter du silence des week-end en campagne et elle s'était souvent dit que débarquer dans une grande ville mondiale avait été la plus belle connerie de toute sa vie mais elle n'osait imaginer ce que pouvait ressentir son fils surdoué dans ses moments là - déjà qu'entretenir des conversations avec des personnes dont le niveau intellectuel frôlait celui d'une moule lui filait de l'urticaire. « Viens Brahms. » elle attrapa la main de son fils avant de se diriger vers la table et de passer sa commande : le boeuf wellington, justement, son patron lui en avait dit le plus grand bien et il semblait être préparé à la perfection dans ce restaurant. Leurs plats fut rapidement servis et le repas commençait alors dans la bonne humeur, l'image de la chef qui n'appréciait pas les remarques de son fils s'était dissipé depuis plusieurs minutes maintenant et rosemary s'intéressait à ce que son fils avait bien pu faire à l'école. Pas grand chose, de ça elle pouvait s'en douter puisque ce n'était pas en maternelle qu'il allait apprendre à faire des multiplications et des divisions donc il ne s'intéressait pas à ce qui se passait. Et puis faire la sieste l'après-midi ne l'intéressait guère non plus, en réalité il s'ennuyait et c'était en partie pour cela qu'il allait passer des tests : si il s'avérait qu'il était surdoué il passerait en classe supérieure, voire plus.  « ma gorge me gratte » la jeune femme releva immédiatement vers son fils qui commençait à tousser et se racler la gorge. Voilà ce que c'était d'être mère : prendre de nombreuses précautions pour la santé de son enfant qu'une chef vienne tout foutre en l'air et mettre sa vie en péril parce qu'une instruction lui est passé par une oreille et ressortie par l'autre, elle n'avait pas d'autres explications à donner pour justifier l'allergie dont son fils était victime. La jeune femme glissa sa main dans son sac à main pour sortir pour sortir des granules histoire d'apaiser un peu l'irritation de sa gorge. Elle héla un serveur au passage « je veux voir la chef im-mé-dia-te-ment. Dans ses cuisines, je vous suis. » elle se leva en attrapant son fils dans ses bras, comme si elle avait que ça à faire de gérer les allergies de son fils parce qu'une bonne femme ne l'avait écouté qu'à moitié. Arrivée aux cuisines elle pointa un doigt accusateur vers la chef « qui est l'abruti de vos employés qui n'a pas écouté vos recommandations et a foutu de l'arachide dans le plat de mon fils » elle marqua une pause « à moins que ce soit vous qui n'ayez pas fait passer le mot parce que vous étiez trop occupé à rouler des yeux plutôt qu'écouter ce que nous avions à vous dire » la colère commençait à monter, son fils était la prunelle de ses yeux et elle ne supportait pas que sa vie soit mise en péril « quand on est pas fichue de supporter les gens on devient ermite, pas chef dans un célèbre restaurant. »  
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