"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici (flashback) our love story will die with us as it should. w/julian 2979874845 (flashback) our love story will die with us as it should. w/julian 1973890357
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(flashback) our love story will die with us as it should. w/julian

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() message posté Sam 13 Sep 2014 - 13:52 par Invité
cardiff - june, 18th 2010; the greatest love stories are not those in which love is only spoken, but those in which it is acted upon. - i will not tell you our love story because, like all real love stories, it will die with us as it should. ✻✻✻ Je ramenai doucement mes jambes contre moi, mon regard n’ayant pas quitté une seule seconde les lignes de mon roman. Je poussai un soupir, l’esprit tourmenté par d’autres sujets que celui des landes venteuses d’Hurlevent qui prenaient vie dans les mots que je ne lisais qu’à moitié. Mon cœur refusait de conserver un rythme normal. Mes yeux allaient et venaient entre ma montre et mes pages ; je guettais cet instant où je pourrais simplement rendre les armes et me dire qu’il ne viendrait pas. Il faisait nuit. Nuit noire. Le jardin de ma mère semblait incroyablement calme, et seuls les bruits de la nature venaient troubler la quiétude estivale. J’étais recroquevillée entre les coussins du canapé en osier, installé entre deux arbres qui formaient des ombres imposantes autour de moi. J’avais l’impression d’être seule, même si quelque part je savais que cela n’était pas complètement le cas ; de là où je me trouvais, je pouvais distinguer la lumière du salon où se trouvait ma mère. Cette mère inquiète qui avait passé la semaine à se demander pourquoi sa fille ne se rendait pas au bal de promo. Cette mère inquiète qui avait tenu à passer chaque minute de cette soirée en ma compagnie, comme pour se donner bonne conscience qu’elle n’avait pas complètement tout rater avec moi. J’avais réussi à m’échapper un peu après le diner ; cependant, je savais que cet instant était de courte durée, et je pouvais déjà entendre ses pas fouler l’allée de gravillons qui remontait tout le jardin. « Tu n’as pas froid, ma chérie ? » Je refermai les pages de mon livre, sans doute avec trop d’empressement, trop de colère sourde et muette. J’étais lasse d’attendre. Chaque seconde qui défilait n’était qu’une excuse de plus pour que mon esprit s’autorise à imaginer des scénarios. Je voyais Julian embrasser Bethany. Je le voyais soulever les pans de sa robe et laisser ses doigts courir sur sa peau. « J’ai l’air congelée, d’après toi ? » lui demandai-je abruptement. Elle poussa un soupir, avant de s’asseoir à mes côtés. Ses yeux se perdirent dans les mains, et je maintins son regard avec une fierté feinte ; je pouvais lire dans son expression qu’elle était triste. Triste d’avoir une fille comme moi. Triste de voir que, malgré les années, je n’avais toujours pas réussi à trouver ma place dans cette société surfaite. « Ginny, c’est quoi la vraie raison pour laquelle tu n’y es pas allée, ce soir ? » Elle m’avait posé cent fois cette question-là. Cent fois je lui avais fait part de commentaires sarcastiques et amusés ; j’avais prétexté que je n’aimais pas le punch du lycée et que je voulais m’épargner l’horreur de voir mon proviseur en costume ; puis j’avais affirmé que je voulais être gentille avec ma sœur et ne pas lui voler la vedette en venant ce soir ; enfin, j’avais même fini par lui dire que je pensais sincèrement que les bals de promo contribuaient à faire fondre la banquise et que je ne supportais pas l’idée de voir des ours polaires mourir à cause de moi. Cela n’avait été que des effronteries, des effronteries destinées à faire rire ma mère. Mais cela n’avait fait que l’effet inverse. « C’est parce que personne ne t’a demandé s’il pouvait être ton cavalier ? » Je déglutis, avant de baisser le regard sur mes doigts. Je tenais fermement mon livre et, en-dessous, je tenais encore plus fort un porte clef représentant une cornemuse. « Ce n’est pas ça le problème, maman. » marmonnai-je. Elle se rapprocha de moi. « Alors dis-moi ce que c’est. » Je la regardai, avant d’hausser les épaules. J’étais la première à détester les mensonges. La première à toujours vouloir connaître la vérité. Mais, par-dessus tout, je m’étais toujours refusé d’admettre à ma mère que je n’étais qu’une erreur. Une erreur de la nature. Alors, je mentis. «  Je ne voulais pas que tu dépenses une fortune en achetant une deuxième robe de soirée pour moi, surtout que tu viens de faire le premier versement pour le King’s College. » marmonnai-je. « Ça ne valait pas la peine. » Ma mère ouvrit la bouche, et je vis un éclair paniqué traverser son regard. Je savais que j’avais touché un point sensible, et cela avait été précisément mon objectif en disant une chose pareille ; je savais que ma mère pouvait difficilement me contredire. Je savais que, malgré toute l’injustice qu’elle pourrait ressentir, j’avais raison. La seule différence était que les véritables raisons qui m’avaient poussé à rester à la maison ce soir étaient bien moins nobles. « Ginny… » commença-t-elle. « Ça ne valait pas la peine, je te dis. Oublie. Les bals de promo sont surfaits, de toute manière. On va se coucher ? » Je voulais couper court à cette conversation. Couper court à mon impatience. Il était minuit passé ; Julian ne viendrait pas. Au fond de moi, je me dis qu’il avait choisi. Qu’il avait choisi Bethany et non pas moi.
Mais qui sur cette Terre pourrait bien me choisir, moi.
Je me levai du canapé de jardin, et ma mère en fit de même en silence. Je la sentis mal à l’aise à mes côtés ; cependant, pas un seul gramme de remord ne vint habiter mon corps, et je me dirigeai vers la maison d’un pas pressé. Je sentais les larmes doucement monter à mes yeux pour les mauvaises raisons ; j’aurais mieux fait de pleurer ma différence grandissante dans ce monde plutôt que la douleur que je ressentais en sachant que Julian avait préféré s’y faire plutôt que rester à mes côtés. J’avais besoin de lui. J’avais tant besoin de lui que je ne savais plus comment faire lorsqu’il n’était plus là. Je pénétrai à l’intérieur, avant de me diriger vers les escaliers, ma mère sur mes talons ; nous montâmes sans rien dire les marches, et lorsque je m’arrêtai devant ma chambre, elle pressa sa main sur mon épaule. « Je suis sûre qu’il viendra. » me lança-t-elle. Cela eut l’effet d’un pieu planté en plein cœur. J’hochai la tête en tremblant. Elle avait tort. Elle ne savait pas. « Bonne nuit maman. » Elle me fit un sourire avant de disparaître dans l’étage, et j’ouvris la porte de ma chambre. Sans attendre, je me laissai tomber sur mon lit, la tête dans mes coussins, et je me mis à pleurer, pleurer toutes ces larmes que j’avais bien pu retenir au cours de ma vie. Au bout de quelques minutes, je lâchai prise, et je m’enfonçai dans un sommeil sans rêve.
Deux heures quarante-trois. Une vibration. Un sursaut. Mon cœur partit dans une course folle tandis que j’attrapai mon portable. L’espace de quelques secondes, j’avais oublié. Et cela fut seulement lorsque mon écran de téléphone afficha que j’avais reçu un message de la part de Julian que je me souvins du bal de promo.  Je mis plusieurs secondes avant de me décider à le lire ; je savais déjà qu’il m’annoncerait qu’il ne pourrait pas venir ce soir, qu’il restait avec Bethany, qu’il me retrouverait le lendemain pour me raconter tous ses exploits. Puis, je l’ouvris. Et mes yeux endormis lurent cinq mots. Je suis devant ta porte.
Mon cœur rata un battement. Puis un second. Et, en l’espace de dix secondes, je dévalai les escaliers sur la pointe de pieds pour ouvrir la porte d’entrée. Il était venu. Il était là. Il. Etait. Là.
J’observai mon reflet dans le miroir durant une poignée de secondes ; je retirai le noir ayant pu couler de mes yeux, avant d’être satisfaite de constater que mon eyeliner avait plutôt bien tenu à ma crise de larmes ; ma robe blanche soulignait ma fine taille, bien que froissée. Je pris une profonde inspiration et, ne pouvant plus tenir, j’ouvris la porte. Il était là. « Je pensais que tu m’avais oublié. » chuchotai-je, avant de l’observer. Il était beau. Beau comme un Dieu dans son costume trois pièces. Je ne pus m’empêcher de sourire, le détaillant du regard. Puis, je fronçai les sourcils en voyant la bouteille qu’il tenait à la main, et je sortis à l’extérieur de ma maison en refermant la porte derrière moi.   « Vous êtes beau, monsieur Fi. Les costumes vous vont à ravir. » lui dis-je, sincère, avant d’enchainer, intriguée. «  Tu as bu ? Ils avaient vraiment des bouteilles au bal en plus de leur punch dégueulasse ou bien t’es allé la voler quelque part ? » Mon cœur volait, dans ma poitrine. Il volait parce qu’il était là. Il était là pour moi. Il m’avait choisi sur la société. Il m’avait choisi, choisi moi.
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() message posté Sam 13 Sep 2014 - 20:11 par Invité
cardiff - june, 18th 2010; It was a once in a lifetime thing. I hate to think it but I bet it's true. It's too bad for us that our once in a lifetime happened when were too young to handle it. All I wanted was what I'd already had. That exultation, that love. It was my one real home; I was a visitor everywhere else. La fin des études rimait très souvent avec bal de promo, cérémonie de remise des diplômes, nouveau départ … Tant de changements et de raisons de faire la fête. Mais malgré la musique forte, l’ambiance délurée et la magnifique blonde accrochée à mon bras, je me sentais las et complètement déplacé dans ce décor. Toutes mes pensées allaient vers Eugenia, seule devant son poste de télé, à regarder passivement, je ne sais quelle émission de télé-réalité. Ma place était à ses côtés. Je culpabilisais de l’avoir abandonné pour prendre part aux mondanités d’une vie lycéenne que je méprisais de tout mon être. Je baissai les yeux sur mes chaussures dépareillées, une paire orthopédique et un soulier de complet mal ciré. Je me sentais ridicule dans les habits de mon père. Je me sentais d’autant plus ridicule d’essayer d’intégrer un monde de fantaisie, si loin de mon quotidien. Bethany serra ma main en souriant. C’était ma dernière bonne action à Cardiff avant de partir à la conquête du rêve et de la gloire. Je lui souris d’un air crispé.

« Je ne resterais pas très longtemps. » Lui soufflai-je d’un air innocent.

L’expression de son visage ne changea pas, toujours aussi étincelante et sympathique. Comme si elle était suspendue à chacune de mes paroles, elle se contenta d’esquisser de la tête avant de me guider vers le buffet. Elle me tendu un verre de punch tandis que j’essayais de trouver mon équilibre sur ma béquille. Je sortis un fond de scotch de la poche intérieure de ma veste afin de pimenter un peu la soirée.

« Julian … » Railla la jeune femme, faussement surprise. « Je savais que je faisais le bon choix en te prenant comme cavalier. »

« Etant donné que tu m’as un peu supplié, je pense que ce n’était pas vraiment un choix. » Lançai-je d’un ton sec.

« J’aurais pu supplier n’importe qui d’autre. » Se défendit-elle en haussant les épaules. Elle fit un pas vers moi, comblant le vide grisant qui nous séparait. Elle se pencha afin de boire de mon gobelet, puis d’un air coquin se hissa afin de déposer sa bouche humide et sucrée sur la mienne. Je répondis à son baiser par pur réflexe. Lorsqu’elle se décala, je pu enfin noyer ma solitude dans ma boisson fraiche. C’était fou, j’avais  beau être entouré de gens et de bruits … Le silence qui germait dans mon esprit me créait l’illusion d'une léthargie intense. Ou étais-ce tous les comprimés que j’avais dû avaler avant de pouvoir me tenir debout ? Je pris une grande inspiration.

« On dansera ? » S’enquit-elle tout à coup.

Je désignai mon genou gauche du regard sans lui adresser un mot. Il était plus qu’évident que je ne prendrais pas le risque de faire craquer mes sutures pour si peu. Son visage désolé, me tira une lamentation. Je ne voulais pas être cruelle avec Bethany, mais je ne l’aimais pas. Et aussi égoïste et peu désintéressé que cela puisse paraitre, je n’étais du genre altruiste que sous cette seule condition.

Il était minuit passé et j’avais passé les deux dernières heures à m’enivrer d’alcool et de joints mal roulés. Je pris ma cavalière à part afin de lui annoncer mon départ imminent. Bethany me prit dans ses bras d’un air affligée. Je sentais tout son désarroi, semblable au mien à chaque fois que Ginny me filait entre les doigts.

« Tu avais promis de rester jusqu’au couronnement du roi et de la reine. » Couina-t-elle telle une enfant.

Un rire sarcastique m’échappa.

« Je ne crois pas non. » Je calmai mes ardeurs afin de reprendre un ton dégagé. « Tu n’aurais eu aucune chance en venant avec moi, tu le sais. »

Elle haussa les épaules.

« Toutes mes amies, et le club de littérature, ont voté pour toi. »

« Tu ne bâteras jamais Scarlet Lancaster ! » Sifflai-je pris d’un élan d’honnêteté, presque grossier.

« Je sais. Ce n'est pas le but. » Murmura-t-elle d’une voix douce. « Tu pourras monter sur le podium auprès de la copie conforme de ta nerd de copine. »

« Pardon ? » M’offusquai-je en la repoussant.

« Je voulais t’offrir un cadeau d’Adieu. L’illusion d’avoir un jour régné aux coté de ton premier amour. »

Je fronçai les sourcils, mitigé : Devais-je me sentir flatté d’une telle attention ou au contraire son geste n’était-il qu’une énième insulte à laquelle je me devais de répondre ? La colère se lisait sur mon visage. Elle s’approcha délicatement de moi.

« Ne soit pas fâché, Julian. » Murmura-t-elle. « Je voulais juste te dire que je sais … Et que ce n’est pas grave si ce n’est pas moi. » Sa main caressa ma cuisse de manière inappropriée. Je fis un mouvement  de recul brusque qui me tira un gémissement de douleur. Ma béquille se déplaça sous mon aisselle afin de soutenir les oscillations dangereuses de mon bassin.

« J’y vais, Bethany. »

Je soupirai en faisant volteface. Je n’avais pas besoin de faux lapsus ou de mirages pour me rendre compte que j’étais amoureux d’Eugenia. Je n’avais pas à me contenter de sa jumelle diabolique, lorsqu’elle m’attendait quelque part dans l’immensité du Pays de Gale, dans une petite maison en plein centre-ville de Cardiff.



Les lumières des réverbères se dissipaient dans l’obscurité dominante. Je marchais d’un pas claudiquant dans l’avenue principale, une bouteille de vodka à la main. Je connaissais toutes les petites cachettes de mon père, mais cette fois c'était au fameux capitaine de l’équipe de Rugby que j’avais chourré ce mets succulent. Ma démarche chancelait au gré du vent, tantôt bercée par les flexions anormales de mon genou gauche, tantôt rythmée par ma douce ivresse. Je fis quelques pas dans les sentiers de graviers avant de me retrouver devant la demeure des Lancaster. Il était 1h du matin, mais je n’avais pas le courage d’aller à la rencontre de mon destin. Je restai tapi dans le noir pendant quelques instants ; une heure quarante-trois minutes plus précisément. Je voulais retrouver mes esprits avant de la bousculer dans sa petite routine ... mais plus l’effet de l’alcool se dissipait, plus j’avais peur de confronter mes sentiments. Je pris mon courage à deux mains, et une grosse gorgée d’Absolute, avant de lui envoyer un texto.

_ Je suis devant ta porte.

La lumière s’alluma tout à coup. Mon cœur se lança dans une course périlleuse contre la montre, défiant tous les records et les lois de la pesanteur. Il tapait dans tous les sens, contre ma poitrine, au creux de mon ventre, dans mes jambes et dans mes oreilles. Je pris une grande inspiration.

Eugenia apparu par l’entrebâillement de la porte, le visage ensommeillé, mais ravissant. Je lui souris d’un air idiot.

«  Je pensais que tu m’avais oublié.» Chuchota-t-elle d’un petit air triste. Je la regardai d’un air amusé.

« C’est parce que tu as si peu confiance en ma parole. » Je fis la moue en m’agrippant à ma béquille. « Je devrais peut-être repartir pour te punir. Déjà que j’ai dû venir à pied ! C’est mission impossible de conduire avec mon genou.» Me plaignais-je en riant.

J’étirai les bras vers le ciel en baillant. Ça faisait un bien fou de sentir mes muscles se contracter sous l’éclairage de la lune. Mon souffle parfumée à l’alcool et autre extravagances consommées pendant la soirée, flottait autour de moi. Je clignai les yeux, impossible de nier l’évidence : Je puais !

«  Vous êtes beau, monsieur Fi. Les costumes vous vont à ravir.»

« Par contre je ne sens pas bon, Lady Lancastor. » Je lui fis une piètre révérence, en bougeant à peine la jambe gauche. Mon rire amusé fusa de toute part. « Je crois que je vais réveiller ta mère. »

Elle fronça les sourcils avant de fermer la porte. Lorsqu’elle fit quelques pas vers moi sous les lueurs du patio, je pus enfin voir à quel point elle était magnifique. Ses cheveux ondulaient dans tous les sens autour de son visage fin et expressif. Sa petite robe blanche était à couper le souffle. Pendant une fraction de secondes, tous les bruits, tous les horizons et toutes les lignes du destin s’effacèrent pour laisser place à la majesté dont elle faisait preuve. Mon âme ployait, esclave de son charme fou.

«   Tu as bu ? Ils avaient vraiment des bouteilles au bal en plus de leur punch dégueulasse ou bien t’es allé la voler quelque part ? »

« Non ! » M’exclamai-je de manière dramatique. « On pas le droit de boire au bal de promo ; c’est interdit. Mais je suis majeur ! » Me défendis-je d’un air solennel. « Mon père est alcoolique, je ne fais que revendiquer mes droits consti -Constuti- Constiti- … Enfin mes droits. »

Je riais à gorge déployée en la tirant vers le jardin.

« On va bientôt se quitter, alors j’ai pensé qu’on devait fêter ça. Comme ça tu ne perdras rien de l’ambiance du bal.»

Je bu une gorgée cul sec avant de faire une grimace.

« Shhh … Assis toi, Ginny. Voici la version améliorée de l’édition 2010 du bal de promo du lycée le plus cool de Cardiff.»

Je lui tendis la bouteille, un sourire charmeur tatoué sur la bouche. Je me penchai afin de poser ma béquille contre un transat avant de faire quelques pas au loin en sautillant. Je sortis mon téléphone afin de démarrer ma playlist.

The Naked and Famous - Hearts Like Ours

Je revenais vers elle en chancelant.

« Puis-je ? J’ai gardé mon unique danse de la soirée pour toi. » Je marquai un silence. « Vite, il faut faire bonne impression pour qu’on puisse avoir une chance d’être couronnés roi et reine du bal. » Lançai-je d’un air enjoué.

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() message posté Sam 13 Sep 2014 - 22:39 par Invité
cardiff - june, 18th 2010; the greatest love stories are not those in which love is only spoken, but those in which it is acted upon. - i will not tell you our love story because, like all real love stories, it will die with us as it should. ✻✻✻ Je n’avais pas pu m’empêcher de soigner mon apparence. Je n’avais pas pu m’empêcher de revêtir une de mes plus belles robes, celles que je gardais lorsque mon père m’emmenait au restaurant. Je n’avais pas pu m’empêcher de me maquiller avec application, aussi, et de mettre mes lentilles de contact pour abandonner mes grandes lunettes le temps d’une nuit. J’avais mis du parfum et du vernis à ongles. J’avais enfilé de belles sandales et coiffer mes cheveux. Je m’étais faite belle, quelque part. Belle pour lui. Belle pour qu’il me voit enfin. Belle pour qu’il comprenne que j’étais une fille, moi aussi. Je ne savais même pas si mes efforts seraient vus, mais je m’en fichais ; la part candide de mon être jugeait que l’assurance qui envahissait doucement mes veines valait la peine. Il n’y avait qu’une seule personne sur cette Terre pour qui j’avais envie d’accorder de l’importance à toutes ces choses, et il s’agissait de lui. De lui une centaine de fois. Les choses ne changeraient sans doute pas, malgré cela. Je demeurerais sa meilleure amie jeune et immature. Mais peu importe, il était là, en retard mais bel et bien présent ; je ne parvenais qu’à me focaliser sur ça. Sa présence valait tous les efforts que j’avais faits. Sa présence valait toutes les larmes passées que j’avais bien pu laisser couler sur mon visage. Sa présence valait le monde entier. Peu importe s’il se rendait compte ou pas de mes habits et de mon maquillage. Peu importe s’il voyait ou pas que j’avais tenté d’être attirante. Mon cœur était chargé de toute l’affection que je ressentais pour lui et faisait la sourde oreille à ma raison.
Il n’y avait que lui. Mon cœur ne voyait que lui.
Il avait bu, mais je m’en fichais. Bien au contraire ; son attitude chancelante m’arracha un sourire d’amusement. Je l’observai sans aucune retenue, soulagée qu’il n’ait sans doute pas suffisamment les pieds sur Terre pour se rendre compte de mon insistance. Le costume n’épuisait pas son corps aux bons endroits, montrant qu’il n’était pas à lui ; sa chaussure spécialisée pour son genou soulignait sa démarche encore douloureuse, mais il dégageait une classe indiscutable. Il était taillé pour les costumes. Une aura flottait autour de lui. Né pour briller. J’avais été la première pour le dire, et je ne serais sans doute pas la dernière. « C’est parce que tu as si peu confiance en ma parole. » me dit-il et j’esquissai un petit sourire en coin. Cela n’était pas une question de parole ; j’avais confiance en lui, en ce qu’il me disait. Cependant, certaines personnes ne comprenaient pas les promesses qu’elles faisaient, parfois. Certaines personnes pensaient à un moment donné ce qui n’était plus vrai ensuite. J’avais eu peur que cela soit aussi son cas à lui. « Je devrais peut-être repartir pour te punir. Déjà que j’ai dû venir à pied ! C’est mission impossible de conduire avec mon genou. » Je levai les yeux au ciel, alors qu’il levait les bras vers les étoiles. « Je n’habite pas si loin que ça du lycée. Et puis, il est bientôt trois heures, tu m’excuseras d’avoir cru que tu t’amusais là-bas. » J’eus un rire, et je sortis de ma maison pour le rejoindre sur le palier. Seules les lumières des réverbères nous éclairaient. Nous étions comme deux fantômes. Deux âmes hantant les terres de Cardiff en quête de paix éternelle.
Je n’étais pas plus ici chez moi qu’il ne se sentait chez lui. Il avait toujours été un gamin d’ailleurs ; j’étais une enfant de Cardiff, mais j’avais toujours eu l’intime conviction d’appartenir à un autre monde. Je pris une inspiration. Il riait. Cela était rare que je le voie d’une pareille humeur ; l’alcool semblait emporter ses problèmes ailleurs. L’alcool semblait l’apaiser. Son père trouvait sans doute un réconfort dans ses bouteilles. Qui pouvait réellement blâmer ces personnes qui tentaient d’échapper à la réalité ? Nous n’étions que des âmes. Des âmes perdues. Des âmes en peine. « Par contre je ne sens pas bon, Lady Lancastor. » J’haussai les épaules. Je me fichai de l’odeur de l’alcool, je me fichai de l’odeur du tabac froid. Il aurait fallu bien plus que tout cela pour m’effrayer. Pour me faire fuir. Une nouvelle fois, il se mit à rire, et je ne pus m’empêcher de sourire d’amusement en le voyant céder à l’hilarité aussi facilement. « Je crois que je vais réveiller ta mère. » J’haussai une nouvelle fois les épaules, levant la tête vers l’étage avant de reporter mon attention sur lui. Ma mère devait sans doute être dans les profondeurs de son sommeil, à l’heure qu’il était.
Je m’avançai doucement vers lui, l’interrogeant sur sa bouteille, intriguée. Je ne savais pas s’il l’avait ramené parce qu’il avait oublié qu’il en tenait une dans les mains ou s’il avait ramené un morceau du bal de promo avec lui. Je me mordis l’intérieur de la joue. « Non ! On pas le droit de boire au bal de promo ; c’est interdit. Mais je suis majeur ! » me répliqua-t-il, théâtral. « Mon père est alcoolique, je ne fais que revendiquer mes droits consti -Constuti- Constiti-… Enfin mes droits. » Je me mis à rire à mon tour, tandis qu’il m’entrainait dans le jardin, de l’autre côté de la maison. Il m’amusait. Le poids du monde avait cessé de s’abattre sur ses épaules. J’avais l’impression qu’il vivait. Qu’il était insouciant. Qu’il retournait en enfance. « C’est ça, monsieur Fi, c’est ça. » lui lançai-je. « Mais qu’est-ce que tu diras si jamais on te voit complètement ivre mort en compagnie d’une pauvre petite mineure qui n’a rien demandé ? Que tu es en train d’exercer tes droits constitutionnels ? » Je sautillai presque, tandis que nous arrivions au milieu de mon jardin. L’air était doux, sans être trop froid, annonçant l’été qui arriverait d’ici quelques jours. J’avais l’impression d’assister à une scène d’un point de vu extérieur. J’avais l’impression de ne pas vivre ma propre vie, tout simplement, et d’être dans celle d’une autre. « On va bientôt se quitter, alors j’ai pensé qu’on devait fêter ça. Comme ça tu ne perdras rien de l’ambiance du bal. » me lança-t-il avant de boire à la bouteille. Il eut une grimace, et j’ouvris la bouche pour faire un commentaire. Il fut plus rapide, malgré tout l’alcool qui se trouvait dans son sang. « Shhh… Assis toi, Ginny. Voici la version améliorée de l’édition 2010 du bal de promo du lycée le plus cool de Cardiff. » Il me tendit la bouteille. Je l’observai. Mon cœur rata un battement, alors que j’eus une demi-seconde d’hésitation.
Puis, arrêtant de me poser des questions, je l’attrapai. Doucement, je portai le goulot à mon nez, pour renifler avec vigilance son contenu ; l’odeur de la vodka me fit frissonner et je me décidai à tremper mes lèvres. Je bus une petite gorgée, avant de ne me mettre à tousser ; le liquide me brûla la gorge, descendant jusque dans mon estomac, incendiant tout sur son passage. « C’est fort. » marmonnai-je. Je n’avais jamais bu de ma vie, hormis du vin avec mon père et de la bière lorsque je faisais mes recherches. Je pris une inspiration avant de retenter une nouvelle gorgée, plus longue, tandis que Julian sortait son téléphone portable pour lancer de la musique. Je m’étranglai une nouvelle fois, le ventre littéralement en feu. Julian revint vers moi lorsqu’une voix féminine s’élevait dans mon jardin. « Puis-je ? J’ai gardé mon unique danse de la soirée pour toi. Vite, il faut faire bonne impression pour qu’on puisse avoir une chance d’être couronnés roi et reine du bal. » Je me mis à rire à gorge déployée, avant de m’approcher de lui, glissant mes mains derrière sa nuque et rapprochant mon corps. L’intégralité de mon corps s’était réchauffée à son contact. J’avais l’impression que ma conscience se détachait de mon corps. Je me sentais bien. Incroyablement bien. « Désolée de te le dire, mais je ne comptais pas gagner de couronne ce soir. Être princesse, ce n’est pas réellement mon truc. » lui marmonnai-je sur le ton de la confidence. Je bougeai au rythme de la musique, libérée. Je l’avais attendu. Je l’avais attendu toute la nuit. Je l’avais attendu avec tout mon cœur. Mais cela avait valu la peine. J’aurais pu recommencer cent fois que cela en aurait toujours values la peine. « Ton unique danse ? Vraiment ? Bethany n’a pas eu l’honneur d’aller sur la piste avec toi ? J’ai toujours su qu’elle n’avait absolument aucune chance face à moi. » Je me mordis la lèvre inférieure avant de me mettre à rire. J’avais l’impression d’être lumineuse. Lumineuse comme Scarlet. J’étais une étoile, moi aussi. Une étoile plus petite, aux proportions plus modestes, mais je brillais. « C’était comment ? » m’enquis-je. Mais je me fichais de sa réponse. Je ne sentais que son corps contre le mien. Et je me sentais vivante, plus vivante que je n’avais pu l’être au cours des dix-sept dernières années de ma vie.
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() message posté Dim 14 Sep 2014 - 0:24 par Invité
cardiff - june, 18th 2010; It was a once in a lifetime thing. I hate to think it but I bet it's true. It's too bad for us that our once in a lifetime happened when were too young to handle it. All I wanted was what I'd already had. That exultation, that love. It was my one real home; I was a visitor everywhere else. Je peinais à mesurer la distance qui nous séparait réellement. Au fond de moi, j’avais la conviction que nous faisions partie du même ensemble. Comme si mon âme et la sienne, ne vivaient que pour se trouver. Comme si mon cœur ne battait que pour envoyer des signaux au sien : Je suis là. Viens à moi. Je posai mon regard embué sur son visage afin de me délecter de chaque détail de sa plastique. Elle s’était maquillée et ne portait pas ses énormes lunettes de chobbit. Je baissai les yeux afin de dissimuler mon sourire enfantin. Je ne savais pas si c’était l’ivresse qui s’emparait de moi, ou si c’était ma bêtise intersidérale qui me jouait des tours, mais je la trouvais d’une beauté étrange, presque irréelle. Eugenia était une créature mystique crée uniquement pour troubler le cours de mes pensées. Je n’étais pas très porté sur la religion, mais plus je la regardais, plus je peinais à croire que cette horloge existe et n'ait point d'horloger. Un halo mystérieux flottait autour de sa petite robe blanche, et pendant une fraction de seconde je cru apercevoir une auréole étinceler sur sa petite tête. Foutaise !

Combien de fois devais me mordre la langue pour garder mon secret ? Combien de fois devais-je détourner le regard pour ne pas brûler par les feux de mon propre désir ? Cet amour était une souffrance continuelle. Le mal rongeait chacun de mes arbitres. Je ne voulais pas regretter de l’avoir laisser échapper. Mais je ne voulais pas regretter de l’avoir perdue. Je retins ma respiration en serrant ma bouteille de Vodka.

« Je n’habite pas si loin que ça du lycée. Et puis, il est bientôt trois heures, tu m’excuseras d’avoir cru que tu t’amusais là-bas.»

Sa voix me tira de ma rêverie. Je ne pus m’empêcher de lui sourire.

« Tu es très belle ce soir Eugenia. » Je marquai un silence. « J’aurais du mal à me concentrer pour contrer tous tes petits sarcasmes. » J’haussai les épaules d’un geste désinvolte. « N’essaie même pas de profiter de moi. Je suis peut-être lent mais très très très lucide. »

Je lui lançais un regard plein de défis. Ma langue claqua contre mon palais et je fermais les yeux, rêveur. La nuit me semblait tellement belle et lumineuse. Je n’avais plus peur de l’obscurité et des monstres effrayants qui se cachaient sous mon lit. Je crispai les doigts sur l’acier de ma béquille avant de me courber pour faire une petite danse ridicule. Je m’étais toujours demandé ce à quoi pouvait bien ressembler l’insouciance, ou la liberté de la jeunesse. J’avais bu un million de fois avant sans jamais réussir à analyser cette sensation. Aujourd’hui je comprenais enfin que ce n’était pas l’alcool, mais ma flamme immuable qui me rendait si heureux. La vodka ne faisait que m’aider à assumer les torrents de bien-être qui me chargeaient de toute part. J’avais enfin le pouvoir de ressentir cette sensation bizarre et complexe, propre aux gens qui appartiennent à une communauté, qui ont un toit décent et une famille chaleureuse. Tous les mots qui traversaient mon esprit étaient recouverts de beauté et d’élégance, j’étais enfin capable d’apprécier l’instant précis sans aucune attache. Mes instants de transe étaient entrecoupés par des flashs de clairvoyance qui ne faisaient que me rappeler à quel point Ginny était merveilleuse. Je me mordis la lèvre inférieure.

« Il ne faut pas que tu profites de moi ! » Râlai-je en papillonnant des yeux.

Elle me suivit sans aucune résistance dans ma quête tumultueuse jusqu’au jardin. Je l’entendais s’amuser discrètement. Un sourire naquit au bout de mes lèvres.

« C’est ça, monsieur Fi, c’est ça. Mais qu’est-ce que tu diras si jamais on te voit complètement ivre mort en compagnie d’une pauvre petite mineure qui n’a rien demandé ? Que tu es en train d’exercer tes droits constitutionnels ? »

Je m’arrêtai afin de lui faire face.

« D’abord je ne suis pas complètement ivre mort, Mi Lady. Puis je serais incapable de prononcer conti-contuti-titi … » Répondis-je tout simplement avant de m’esclaffer. Je n’avais pas besoin de beaucoup pour tomber dans les délires étranges et particuliers de mon esprit. Je me redressai afin d’entremêler nos doigts.

« Acrroche toi bien à moi ! Je ne voudrais pas te perdre dans la forêt ! »

Je réalisais parfaitement que le jardin de la maison Lancaster ne faisait que quelques mètres, mais je trouvais un malin plaisir à surjouer chacune de mes répliques. Si elle me croyait suffisamment éméché, peut-être qu’elle pardonnerait plus facilement certains de mes écarts à venir. Nous nous installâmes dans le noir, seuls, mais côte à côte. Eugenia me regarda d’un air fasciné, comme si elle ne s’attendait pas à un tel comportement de ma part. Avais-je cassé le mythe en faisant le pitre ?

Je m’éloignai d’elle alors qu’elle analysait les risques qu’engendrerait une gorgée d’alcool. Je la regardais au coin, incapable de l’inviter à m’accompagner dans mes vices. Je me refusais de prononcer les mots que mes gestes criaient ; bois avec moi. Soyons fous et insouciants. Aimons-nous ce soir et oublions demain. Elle saisit lentement la bouteille pour en absorber une première lampée.

« C’est fort. »

Je ricanai, comme un attardé.

« Je n’ai pas pensé qu’il faudrait qu’on mélange. Je préfère quand c’est sec. » Répliquai-je le regard perdu dans le noir. « Tu sais, la sensation de brûlure dans la gorge et l’estomac est identique à l’effet d’un coup de poing de mon père. » Je souris avec insouciance.

La musique qui raisonnait dans les airs me berçait dans ma folie. Elle y’ avait une petite vibration des années 70 qui m’emplissait de nostalgie pour une époque que je n’avais jamais connu. Je me mordis la lèvre inférieure en vacillant vers Eugenia. Elle toucha ma main et mon corps tout entier fut plongé dans une sorte de dormance paisible. Nos corps se touchaient sans s’accrocher. Je levai légèrement les bras afin de remonter le long de dos jusqu’à ses épaules. Mon visage s’enfouit dans son cou et ses cheveux. Le parfum sucré qui se dégageait de chacun de ses gestes me prenait par la gorge avant de m’embraser la poitrine. J’étais à moitié conscient, presque totalement envivré.

« Désolée de te le dire, mais je ne comptais pas gagner de couronne ce soir. Être princesse, ce n’est pas réellement mon truc. »

Sa voix me parvenait de loin. Je crispai les doigts autour de sa robe afin de m’accrocher à son souffle. Je voulais l’aimer sans retenue.

« Être une princesse, c’est le truc de tout le monde. » Soufflai-je dans son oreille. « Un jour je serais assez riche pour t’offrir une vie de château. Tu seras ma femme trophée … »

Je bougeai lentement le corps, trainant mon genou gauche à chaque valse. J’avais attendu cet instant toute la semaine. J’avais imaginé mille scénarii pour la prendre dans mes bras. J’avais écrit mille pages, pensant que lui donner une lettre serait une brillante idée. Puis à chaque fois, je me ravisais, persuadé que c'était un risque trop grand. Je soupirai avec aise. J’avais l’impression de respirer pour la première fois de ma vie.

« Ton unique danse ? Vraiment ? Bethany n’a pas eu l’honneur d’aller sur la piste avec toi ? J’ai toujours su qu’elle n’avait absolument aucune chance face à moi.»

Elle rit doucement, m’entraînant dans les oscillations de sa poitrine. Je fis la moue en plaquant mes mains de part et d’autre son visage.

« Je suis un personne en pleine convalescence. Je ne peux pas danser ; je n’aime pas ça. Laisse-moi vermine, j’irais retrouver Eugeniette et je la supplierais de descendre de son balcon. » Scandai-je théâtral à nouveau. « Voilà ce que je lui est dit. Mot pour mot. »

J’éclatai de rire avant de la reprendre dans mes bras. La musique changea afin de laisser place aux tristes lamentations d’un piano. Je pressai mes paumes contre les cotes de Ginny.

« C’était comment ? »

« C’était comme d’habitude à la différence près que Scarlett sera vraiment élue reine du lycée. Le gang des fantastiques fait sa loi, et les gens normaux se sentent de trop. Pour ne rien changer. » Lançai-je rapidement. « Je préfère notre version. »

Je lui souris en la poussant légèrement. J’ouvris les boutons de ma veste afin d’en sortir une petite boite en plastique. Je l’ouvris avec application afin d’en sortir un bracelet à fleur rouge ocre.

« Je ne pouvais pas me résigner à en offrir une à Bethany et pas à toi. Alors j’en ai pris deux. » Je marquai un silence en lui prenant le poignet pour y glisser l’ornement floral. « Je suis désolé, je n’avais pas les moyens d’acheter un ensemble au complet. On ne sera pas assortis ce soir. » Raillai-je.

Je fis un pas en arrière avant de m’accrocher à son bras. Mon genou me titillait après des heures debout.

« Je vais devoir écourter notre petite danse, Lady Lancaster. Puis-je me reposer sur ma béquille à présent ? » M’enquis-je avec douceur.

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() message posté Dim 14 Sep 2014 - 16:35 par Invité
cardiff - june, 18th 2010; the greatest love stories are not those in which love is only spoken, but those in which it is acted upon. - i will not tell you our love story because, like all real love stories, it will die with us as it should. ✻✻✻ Le temps s’était arrêté. La nuit semblait s’être installée pour des jours, des semaines, des mois. La lumière pâle des réverbères donnaient une nuance mystique à notre rendez-vous manqué. J’avais passé des heures à l’attendre, la mort dans l’âme, les larmes au bout des lèvres. Pourtant, sa simple présence m’incitait à ne plus y penser. Quelque part, je demeurais persuadée que j’aurais pu tout lui pardonner. J’étais sienne. Il n’était pas mien mais je m’en fichais. Je vivais avec. Je souffrais avec. J’avais accepté le fait de ne pas avoir le choix depuis bien longtemps. Je ne pouvais pas aller à l’encontre du destin. Je ne pouvais pas aller à l’encontre de cette force au-dessus de nous, qui s’amusait avec nos corps comme si nous étions de vulgaires marionnettes. J’étais une croyante, quelque part. Je demeurais persuadée que chaque chose arrivait pour une raison. « Tu es très belle ce soir Eugenia. » me glissa-t-il, et je ne pus m’empêcher de lui renvoyer un sourire rayonnant. Il m’avait vu. Cela n’était peut-être qu’un compliment pour la forme et les civilités, mais je le croyais ; ce soir, j’avais décidé d’être heureuse. « Il fallait bien que je sois à ta hauteur. » lui répondis-je avec espièglerie. Mon regard ne se lassait pas de l’observer, et je me perdais bien souvent dans la contemplation de son être. Il rayonnait. Il rayonnait avec plus d’intensité que les étoiles, et il illuminait mon monde d’autant plus fort. « J’aurais du mal à me concentrer pour contrer tous tes petits sarcasmes. » me lança-t-il et j’eus un sourire en coin malgré moi. « N’essaie même pas de profiter de moi. Je suis peut-être lent mais très, très, très lucide. Il ne faut pas que tu profites de moi ! » Je me mis à rire, secouant la tête en observant le ciel. J’étais bien trop timide pour tenter quoi que ce soit avec lui, et ce même s’il avait bu, même s’il y avait des possibilités pour qu’il oublie mes gestes le lendemain. J’étais réservée sur mes sentiments. Réservée sur ce que j’étais.
Peut-être était-ce de la bêtise à l’état pur. Pourtant, je ne parvenais pas à vivre, une fois dans mon existence.
Nous nous rendîmes dans le jardin. Il était incroyablement enjoué et riant. Ses démons semblaient l’avoir abandonné le temps d’une soirée, et je m’esclaffai à chacun de ses gestes, chacune de ses paroles. Il me faisait rire. Je me sentais au-dessus du monde, au-dessus de la vie, comme s’il n’y avait plus que nous deux sur cette Terre. Peut-être était-ce le cas, quelque part. Nous n’étions qu’à deux. Il n’y avait que nous deux. Les autres ne comptaient pas. Les autres n’existaient plus. Le lycée était derrière nous ; la cérémonie de remise des diplômes marquerait cette coupure nette et totale que nous aurions avec le reste du monde. « D’abord je ne suis pas complètement ivre mort, Mi Lady. Puis je serais incapable de prononcer conti-contuti-titi… » me contredit-il. « Constitutionnel. » le repris-je automatiquement, un immense sourire aux lèvres. Il était ivre mais je buvais ses paroles. Il était ivre mais il demeurait mon soleil, cet astre vers qui j’étais indéniablement attirée mais que la gravité maintenait loin de moi. « Accroche toi bien à moi ! Je ne voudrais pas te perdre dans la forêt ! » Il était un spectacle à lui tout seul. Je l’avais très rarement vu dans un état pareil ; à vrai dire, d’aussi loin que mes souvenirs pouvaient remonter, je pensais sincèrement que cela était la première fois. Mes joues me faisaient mal à force de sourire. « Parle pas trop fort, tu vas réveiller le grand méchant loup. » chuchotai-je. L’insouciance. L’inconscience. L’innocence. La frontière était mince dans ces concepts. Parfois, je me perdais entre, et je ne parvenais plus à me retrouver. J’avais été sage d’une certaine manière, et ce tout au cours de ma vie ; je n’avais pas eu le même attrait pour l’alcool et la cigarette que les autres jeunes de mon âge, mais j’avais cependant dépassé les limites du raisonnable sur d’autres points. Je m’étais introduit dans des commissariats. J’avais piraté des sites. Mais je ne m’étais jamais perdu dans les vices de l’adolescence.
Aussi bien que j’eus quelques hésitations avant de finalement boire. Avant de finalement goûter à la vodka. Mon corps la rejeta d’une certaine manière, toussant au contact brûlant de l’alcool. Mon estomac fût ravagé par cette première gorgée qui fût suivie d’une seconde. Une poignée de secondes suffit pour que je sente mon être se réchauffer et je savais qu’il ne faudrait que quelques minutes pour que mon esprit finisse tourmenté. « Je n’ai pas pensé qu’il faudrait qu’on mélange. Je préfère quand c’est sec. Tu sais, la sensation de brûlure dans la gorge et l’estomac est identique à l’effet d’un coup de poing de mon père. » me déclara-t-il, et je m’arrêtai dans mes gestes. Je me mordis l’intérieur de la joue avant de finalement me mettre à danser avec lui. Dans ce genre de situation, je ne savais plus quoi lui dire hormis que j’étais profondément désolée. Hormis qu’il ne méritait pas cela. Alors, préférant me taire, je rapprochai nos deux corps pour sentir la chaleur du sien envahir le mien. Je me sentais flotter, flotter au-dessus du reste du monde. J’avais envie de l’embrasser dans cette nuit de juin, j’avais envie de lui murmurer à quel point je pouvais bien l’aimer, l’aimer de tout mon cœur. La musique m’emportait ailleurs. Nos gestes m’imprégnaient le corps de tous ces sentiments que je pouvais avoir pour lui. Je savais qu’il était la personne que j’avais cherché toute mon existence. Je savais que je serais sienne jusqu’à la fin. Toutes mes certitudes envahissaient mes cellules. Toutes mes certitudes envahissaient mon cœur. « Être une princesse, c’est le truc de tout le monde. » me murmura-t-il au creux de l’oreille. Je frissonnai malgré moi. « Un jour je serais assez riche pour t’offrir une vie de château. Tu seras ma femme trophée… » J’esquissai un sourire, comblant le peu d’espace qui restait encore entre nos corps. Ma tête commençait à doucement me tourner, et j’eus peur de répondre une bêtise. « Je suis une personne en pleine convalescence. Je ne peux pas danser ; je n’aime pas ça. Laisse-moi vermine, j’irais retrouver Eugeniette et je la supplierais de descendre de son balcon. » me déclara-t-il. « Voilà ce que je lui ai dit. Mot pour mot. » Je me mis à rire, d’un rire sincère et cristallin, flattée. Mon cœur battait sans doute trop vite mais je m’en fichais. Mon corps était sans doute trop près du sien mais je m’en délectais. Les frontières n’étaient plus les mêmes. Notre monde changeait, et je changeais avec lui. « Je n’en aurais pas espéré moins, venant de toi. » lui répondis-je. « J’espère qu’elle est en train de pleurer à chaudes larmes dans les toilettes des filles. Désolée, mais je ne l’ai jamais aimé. Elle ne te méritait pas. » Je sentis mes joues se colorer suite à mes paroles, mais je n’éprouvais aucun regret. Je n’avais jamais eu rien contre elle. Absolument rien.
Puis elle s’était approchée trop près de Julian, et mes sentiments avaient changé la donne.
La musique changea. L’air devint plus sombre, l’atmosphère plus mélancolique. Tout contre Julian, j’écoutais les lamentations du piano qui venait transpercer mes veines, et je songeais à toutes ces choses que je n’avais jamais réussi à lui dire. Toutes ces choses que j’aurais aimé qu’il sache. Je poussai un soupir, à mi-chemin entre l’apaisement et la tristesse, le bien-être et la fatigue. « C’était comme d’habitude à la différence près que Scarlet sera vraiment élue reine du lycée. Le gang des fantastiques fait sa loi, et les gens normaux se sentent de trop. Pour ne rien changer. Je préfère notre version. » m’expliqua-t-il, et j’hochai doucement la tête. J’étais contente pour Scarlet, contente qu’elle brille dans cet univers qui était le sien, mais par-dessus tout, j’aimais me rendre compte que Julian se plaisait dans notre monde. Doucement, sa main se perdit dans son costume, et il en tira une fleur aux couleurs foncées, se fondant parfaitement dans la pénombre. « Je ne pouvais pas me résigner à en offrir une à Bethany et pas à toi. Alors j’en ai pris deux. » Il me glissa le bracelet au poignet, et je me sentis rougir. Ma gorge se serra au même instant où mon cœur se mit à battre plus vite. J’observai mon poignet, avant de l’observer lui, le regard illuminé par son geste. « Je suis désolé, je n’avais pas les moyens d’acheter un ensemble au complet. On ne sera pas assortis ce soir. » Je secouai la tête avant de doucement me hisser sur mes orteils. Mes lèvres effleurèrent sa joue avec douceur, et je me reculai doucement. Mon cœur battait si fort qu’il venait perturber le fil de mes pensées. Mon cœur battait si fort qu’il lui croyait tous ces mots que je ne lui avais jamais dit. « Ne t’inquiète pas. Je suis presque sûre que les hiboux ne te dénonceront pas. » murmurai-je. « C’est parfait. » Et je le pensais. Je le pensais avec tout mon corps, tout mon être.
Nous étions imparfaits. Nous étions différents, hors du temps, hors du monde. Et, pourtant, je n’aurais jamais souhaité que les choses soient différentes. Je n’aurais jamais voulu que nous changions.
Il se recula avant de me prendre le bas, et je compris que ma danse était terminée avant même qu’il n’ouvre la bouche. « Je vais devoir écourter notre petite danse, Lady Lancaster. Puis-je me reposer sur ma béquille à présent ? » Je lui fis un sourire. « Bien entendu, Monsieur Fi. Vous m'avez déjà fait l'honneur de votre présence, je n'y vois aucun inconvénient. » lui répondis-je avec entrain, et je l’entrainai doucement jusqu’au transat. J’attrapai la bouteille avant de m’asseoir au bout, et je l’observai s’installer à son tour avant de boire une nouvelle fois. La troisième gorgée fut plus facile à avaler, comme si mon corps s’y était fait. Comme si mon corps avait arrêté de refuser le liquide. Je me tournai vers lui. « Et si on jouait à un jeu ? » lui demandai-je. « J’ai vu Scarlet jouer des centaaaines de fois à je n’ai jamais. Je suis presque sûre d’avoir réussi à comprendre les règles. Quand on dit je n’ai jamais fait quelque chose, si tu l’as déjà fait, tu bois, et si tu ne l’as jamais fait, tu ne bois pas. C’est ça ? » Je n’avais pas besoin de confirmation. Je connaissais les règles, simplement parce que j’avais sans doute déjà vécu certaines choses par procuration avec ma sœur jumelle. Je pris une grande inspiration, observant le ciel pour chercher une première idée. « Je commence. » finis-je par dire. « Je n’ai jamais… Fait des recherches sur l’autre pour connaître tous les détails de sa vie. » Avec un sourire aux lèvres, je portais la bouteille à mes lèvres pour en boire une grande gorgée, retenant une grimace. J’avais déjà fait des recherches sur lui, oui. Je l’avais déjà fait. Mais cela avait été bien avant que je le connaisse. Bien avant que je finisse par l’aimer. Je lui tendis la bouteille avec un sourire. Ma tête me tournait. Et mon cœur, lui, brillait. Brillait de mille feux.
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() message posté Mer 17 Sep 2014 - 0:49 par Invité
cardiff - june, 18th 2010; It was a once in a lifetime thing. I hate to think it but I bet it's true. It's too bad for us that our once in a lifetime happened when were too young to handle it. All I wanted was what I'd already had. That exultation, that love. It was my one real home; I was a visitor everywhere else. Je voyais la musique partout ; dans le ciel étoilé, le jardin sombre, les roseraies fermées, et dans chaque sourire au coin qu’elle m’adressait. Je ne l’avais jamais trouvé aussi belle. J’étais subjugué par chacun de ses mouvements, comme un serpent face au fakir. Mon cœur martelait ma poitrine avec insistance, dévoré par un désir presque rageux. Je voulais qu’elle ferme les yeux pendant un instant ; je voulais m’approcher et l’embrasser. Mes instincts étaient aux aguets, cherchant une ouverture ou une chance de l’aborder sans la faire fuir. Je fis un pas en avant, avant de me reprendre dans un élan de sagesse inouïe. Eugenia se tourna vers moi afin de sourire : « Il fallait bien que je sois à ta hauteur. »

J’haussai les épaules avec désinvolture. Je n’étais pas sûr de ce compliment, étant donné la taille de mon costume – Je ressemblais vraiment à un drapeau, mais ce n’était pas le plus important. J’étais heureux d’être là, à ses côtés. Nos années au lycée de Cardiff étaient déjà terminées, et c’est avec une once de mélancolie que j’observais la fin d’une ère. J’avais passé quatre années à l’aimer, sans jamais pouvoir l’inviter au restaurant, ou lui demander d’être ma petite amie. Un soupir m’échappa. Je trainai ma jambe jusqu’au jardin, les yeux rivés sur les nuages sombres. L’alcool avait un effet salvateur sur mon âme. J’avais l’impression de flotter comme une petite bulle. Je n’étais qu’une infime particule du monde, si insignifiante mais si libre. Mon esprit fougueux criait l’hymne de ma rébellion, quand le ton taquin d’Eugenia me ramena sur terre.

« Parle pas trop fort, tu vas réveiller le grand méchant loup. »

Je ris à gorge déployé, en m’accrochant à son bras.

« C’est moi le grand méchant loup. Tu devrais vraiment avoir peur que je te mange, Eugenia Berenice Lancaster. » Blaguai-je en la fixant dans les yeux. Un éclair insalubre s’incrusta dans mon regard sombre. Ma langue claqua contre mon palais, et je déglutis, le souffle brûlant. Je pensais à notre baiser imaginaire, et au gout sucré de ses lèvres. Sa bouche s'exhibait sous mes yeux et se colorait sous la lueur de la lune. Je papillonnai des yeux avant de secouer la tête avec énergie. Je voulais me reprendre, et être son ami à nouveau. Mais en cet instant précis je n’étais qu’un homme faible et tenté par l’ivresse. Le monde tournait dans le sens inverse, et je me surpris à rêver d’une dimension parallèle ou toutes mes absurdités seraient permises. Je fis un énorme effort de concentration pour raviser mes pulsions.

Ma main se tendait dans son dos. A chaque fois que sa tête frôlait mon torse, je me sentais défaillir. Je voulais la tenir contre moi pour toujours, et la protéger au péril de ma vie. Je l’aimais depuis si longtemps, et maintenant que j’avais la chance de danser avec elle, je prenais conscience qu’elle était my one lifetime love. Elle se hissa sur la pointe des pieds afin de frôler ma jouer. Je crispai mes doigts sur son bras afin de me presser contre son corps parfumé. J’avais le souffle coupé. Je sentis le feu me monter jusqu’aux joues. Quel était ce sortilège ? Mon corps ploya tandis que je m’accrochais à ses épaules avec un désespoir.

« Ne t’inquiète pas. Je suis presque sûre que les hiboux ne te dénonceront pas. C’est parfait. »

« Toi tu me dénonceras, c’est pour ça qu’il faut que je te soule ! » Lançai-je d’un ton magistral. « Il faut que tu sois déboussolée et que tu oublies mon visage, comme ça ton témoignage sera pas pris en compte devant la cours des grands. » Je pouffai. « Je dis beaucoup d’idioties, je te pris d’oublier cette vanne. » demandai-je en faisant la moue.

Je grimaçai en reportant mon poids sur ma jambe droite. Je ne voulais pas briser cet instant magique, mais mon corps rendait les armes avant mon cœur. La voix de Ginny était douce et réconfortante.

« Bien entendu, Monsieur Fi. Vous m'avez déjà fait l'honneur de votre présence, je n'y vois aucun inconvénient.»

J’esquissai un sourire vague en sautillant jusqu’au transat. Elle me suivit avec notre délicieux nectar dans les bras. Je l’observai prendre deux gorgées sans un mot. C’était plaisant de la voir se décoincer enfin. Je posai ma main sur la sienne afin de la ralentir. Je ne voulais pas qu’elle se rende malade par ma faute.

«Et si on jouait à un jeu ? J’ai vu Scarlet jouer des centaaaines de fois à je n’ai jamais. Je suis presque sûre d’avoir réussi à comprendre les règles. Quand on dit je n’ai jamais fait quelque chose, si tu l’as déjà fait, tu bois, et si tu ne l’as jamais fait, tu ne bois pas. C’est ça ? » Elle me prit de court. « Je commence. Je n’ai jamais… Fait des recherches sur l’autre pour connaître tous les détails de sa vie. »

J’éclatai de rire lorsqu’elle bu une gorgée. Elle était si adorable. J’avais des étoiles plein les yeux. Je lui pris la bouteille à la volée afin de boire à mon tour. Mes moyens n’était peut-être pas aussi sophistiqués que les siens, mais j’avais cherché à la connaitre avant même de la rencontrer. Je m’étais intéressé à l’histoire fabuleuse des jumelles contraires. J’avais fouiné pour connaitre le numéro de son casier, et je m’étais arrangé pour être dans le même couloir toute l’année. Je lui lançai un regard coupable.

« Ben quoi ? Je fouine aussi, même si je fais souvent le rabas joie quand tu veux t’introduire au commisariat ! »

Je fis la moue, en essayant de réfléchir.

« Je n’ai jamais eu de pensées indécente pour l’autre. »

J’avalai une lampée. Le liquide brûlant roula le long de mon œsophage, jusqu’à mon estomac. Je sorti la langue. On était bien parties pour bien finir la soirée …
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() message posté Jeu 18 Sep 2014 - 22:42 par Invité
cardiff - june, 18th 2010; the greatest love stories are not those in which love is only spoken, but those in which it is acted upon. - i will not tell you our love story because, like all real love stories, it will die with us as it should. ✻✻✻ Nous étions infinis et irresponsables. Jeunes et incorrigibles. Je me sentais vivante dans la nuit, plus vivante que je ne le serais jamais au grand jour. J’étais née pour vivre dans l’ombre, sans doute. Née pour être oubliée et vivre par moi-même sans jamais interférer dans l’existence des autres. Je n’avais besoin que de peu de choses pour vivre, après tout ; certaines personnes aspiraient à la reconnaissance, d’autres voulaient qu’on se rappelle d’elles après leur mort. Mais cela n’était pas mon cas. Cela ne serait probablement jamais mon cas. Je n’avais pas besoin d’être sous le feu des projecteurs. Je n’avais pas besoin des autres. Mon univers se composait uniquement de mon âme et de celle de Julian, celles de mes parents et de ma sœur lorsqu’elle se souvenait de moi ; mes objectifs n’étaient pas grands mais ils me permettaient d’y croire, je ne désirais pas l’indésirable et cela me convenait. Mes rêves étaient dans la mesure mais l’excès ne me manquait pas. La simplicité de ma vie m’allait. Je n’avais pas besoin d’être reconnue. Je n’avais pas besoin de briller. J’étais une enfant inconnue et une enfant anonyme ; j’étais une âme indifférentiable des autres. Ma vie pouvait paraître bien terne et, pourtant, j’avais l’impression qu’elle étincelait. Pour rien au monde je n’aurais souhaité échanger ma place. Pour rien au monde je n’aurais voulu être ailleurs qu’en sa présence. « C’est moi le grand méchant loup. Tu devrais vraiment avoir peur que je te mange, Eugenia Berenice Lancaster. » J’éclatai de rire, d’un rire enfantin et puéril, sans chercher à me retenir ou à mesurer mon hilarité. Je me fichais de paraître immature. J’avais l’impression que cela ne comptait plus, en cet instant ; j’avais passé des années à me soucier de cela pour finalement lâcher prise en cette soirée. En cette dernière soirée. J’avais l’impression de comprendre enfin. Il ne devait pas faire attention à mes années de moins que lui. Il ne devait pas faire attention à cette jeunesse que j’avais encore dans la peau, à cette sottise qui coulait encore dans mes veines. Il était venu ce soir, il était venu pour moi. Peu importe mon jeune âge, peu importe que je sois d’ordinaire négligée et solitaire. Il était venu pour moi et mon cœur ne pensait qu’à cela.
Notre histoire n’avait pas pris les allures que j’aurais souhaitées, mais je m’en fichais. J’aimais ce que nous étions. J’aimais cet équilibre instable sur lequel nous avancions. J’aimais l’aimer de tous les pores de ma peau et toutes les cellules de mon être. Dieu seul savait à quel point j’avais bien pu l’aimer au cours de ces années. Et Dieu seul savait à quel point je ne parvenais pas à regretter ces sentiments interdits qui m’habitait à mesure que nous dansions en un mouvement.
Son corps proche du mien me réchauffait. Je ne parvenais pas à m’habituer à ce contact, à cette danse qu’il avait mis des années avant de finalement me l’accorder. Un sourire était accroché à mes lèvres sans que je ne parvienne à m’en défaire. Je me sentais heureuse, oui. « Toi tu me dénonceras, c’est pour ça qu’il faut que je te soule ! Il faut que tu sois déboussolée et que tu oublies mon visage, comme ça ton témoignage ne sera pas pris en compte devant la cours des grands. » me déclara-t-il, avant d’enchainer. « Je dis beaucoup d’idioties, je te pris d’oublier cette vanne. » Je me mis à rire en secouant la tête, levant les yeux au ciel habité par les étoiles timides. Il paraissait moins torturé, plus enfantin. Il avait l’air d’aller bien. Il avait l’air d’être enjoué. « Ne compte pas sur moi pour oublier une seule minute de ce soir. » lui répondis-je doucement. « Mais tout ce qui se passera ce soir sera en sécurité dans ma tête. Je ne te dénoncerais pas, promis, juré. » Mon ton n’était qu’un murmure alors que j’admettais une certaine vérité. Je garderais mes souvenirs dans mon être et dans mon cœur. Je gravais ses instants dans ma rétine. Je ne voulais pas oublier. Je ne voulais pas l’oublier. Notre danse prit finalement fin. Je dus le quitter à regret lorsqu’il ne réussit plus à tenir avec sa jambe. Nous retournâmes sur le transat, mon corps plein d’une énergie nouvelle. Je me familiarisai avec la vodka, chaque gorgée moins désagréable que la première. Il m’incita à la modération d’un geste, et j’esquissai un léger sourire. Je me sentais déjà partir. Mon esprit semblait prendre du recul avec mon cors ; j’avais l’impression de flotter dans l’incertitude, de vivre loin, plus loin que cette réalité dans laquelle je vivais. Mes pensées étaient précipitées et confuses ; je me retrouvais à énoncer l’idée d’un jeu avant même que je ne parvienne à analyser mes propres paroles.
Peut-être cela m’aiderait-il à aller au-delà de mes pensées, pour une fois. Je n’en savais rien. Le futur était si incertain.
La première question que je posais était simple, et je bus une gorgée avant de le voir en faire de même. Je le regardais avec surprise et il me lança un regard coupable. « Ben quoi ? Je fouine aussi, même si je fais souvent le rabat-joie quand tu veux t’introduire au commissariat ! » me lança-t-il. Je l’observai en coin, le cœur battant. Je perdais le fil et j’en avais conscience. Avec taquinerie, je me rapprochai légèrement de lui pour l’observer. « Et qu’est-ce que tu as appris ? » lui demandai-je. Cela ne faisait pas partie des règles du jeu mais je m’en fichais. Cela m’intéressait. Je voulais savoir, comprendre. Je voulais l’embrasser en cet instant précis, alors que mes lèvres ne se trouvaient qu’à quelques centimètres des miennes. Je pris une profonde inspiration en secouant légèrement la tête. Non. Je n’avais pas le droit. Je ne pouvais pas. Pourtant, l’envie était si grande que mon corps en tremblait. « Je n’ai jamais eu de pensées indécente pour l’autre. » Sa voix brisa le silence de la nuit et je l’observai boire. Toute pensée sembla déserter mon esprit durant une poignée de secondes. Je l’observai boire cette gorgée qui confirmait une chose que je n’avais jamais imaginé. Puis, il reposa la bouteille et, sans une seule hésitation, je la pris à mon tour pour boire une gorgée. Mes yeux ne quittèrent pas un seul instant les siens. Mon cœur battait vite. Mon cœur battait sans doute trop vite. Mes pensées se bousculaient. Tout tremblait autour de moi. Je sentais l’alcool réchauffer mon ventre et prendre possession de mes veines. Doucement, je me rapprochais de lui. Mon visage ne demeura qu’à une poignée de centimètres du sien. Je l’observai avec attention. « Définis-moi le mot indécent. » murmurai-je, avant de finalement prendre une profonde inspiration. « Je n’ai jamais embrassé l’autre. » Mes mains abandonnèrent la bouteille pour prendre le visage de Julian, et doucement, je réduis l’espace qui existait encore entre nos deux corps. Mes lèvres effleurèrent les siennes et je fermai les paupières. Je me sentais invincible, d’une certaine manière. Je me sentais poussée par mes sentiments sans que ma raison ne parvienne à me retenir. Je le voulais lui. Je le voulais comme je ne l’avais jamais désiré. Et j’avais l’impression que cela n’était que maintenant que je ressentais le courage suffisant d’assumer mes sentiments.

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() message posté Dim 28 Sep 2014 - 16:27 par Invité
cardiff - june, 18th 2010; It was a once in a lifetime thing. I hate to think it but I bet it's true. It's too bad for us that our once in a lifetime happened when were too young to handle it. All I wanted was what I'd already had. That exultation, that love. It was my one real home; I was a visitor everywhere else. Son visage s’illuminait sous mes yeux meurtris. Je voyais ses contours fendre dans le décor avant de m’engloutir tout entier. C’était un appel à la paix et à la sérénité. C’était un bout de paradis qui m’inviter à mourir doucement. Mes mains frôlèrent son bras et je sentis ma peau s’embraser. C’était le signe. Eugenia était mon âme sœur dans ce monde de ruine et de ténèbres. Eugenia était la fille que je n’avais jamais attendue, mais qui était là, juste en face de moi. Il n’y avait plus de vide ni de désespoir à ses côtés. Je la suivais sans broncher. Mon corps éclopé balançait dans une cadence enjouée, dont je m’étais toujours cru incapable. L’air frais s’engouffrait dans mes narines et je ris à gorge déployée sans raison particulière, comme un enfant le jour de Noel. C'était bizarre d'être enfin, heureux.

Mon cœur s’endiablait dans une danse effrénée et arythmique. Je n’étais pas gracieux dans mes sentiments, mais cet amour à l’état brut, était mon diamant le plus inestimable. Elle était contre moi, et sa chaleur salvatrice se répondait en moi comme un feu ardent. Je voulais la toucher de manière inappropriée et perverse. Je voulais plaquer ma bouche sèche contre sa peau albâtre afin de marquer cet instant magique, où elle m’aurait appartenu. Il y' avait un million de trou béant dans mon âme et elle les comblait tous. L'écho de mes pensées raisonnait dans ma tête sans retenue : Je t'aime.

« Ne compte pas sur moi pour oublier une seule minute de ce soir. Mais tout ce qui se passera ce soir sera en sécurité dans ma tête. Je ne te dénoncerais pas, promis, juré. »

Sa voix était douce et mélodique. J’eus un mouvement de recula fin de la fixer avec affection. J’étais perdu et seul sans elle. Pour une raison qui me dépassait, ces quatre années à ses côtés au lycée de Cardiff m’avaient semblé comme un cadeau divin. J’avais perdu ma mère, mais j’avais trouvé la moitié de mon âme esseulée. Je me mordis la lèvre inférieure, comme pour réaliser : Eugenia Lancaster portait une robe de soirée pour danser au clair de la lune avec moi, le mec le moins populaire du lycée ! Le souffle frais de la mousson caressait suavement ma barbe naissante. Je plissai délicatement les yeux ; C’était une sensation douce et étrange qui enchantait mon cœur meurtri. Mon âme susurrait les louanges d’une fille que j’aimais jusqu’à damnation. Je tendis les bras, paumes en avant, à la rencontre du vide. Mes paupières tremblèrent, dansant au gré de cette musique délicate. Je voulais imprimer chaque instant de complicité dans ma mémoire, et toutes les confessions que j’avais gardées muettes hantaient mon esprit. Je ne pouvais pas la quitter. Ses éclats de rire restaient encrés en moi, captifs et douloureux. Nous étions physiques ; quand j’étais tapi dans le noir, elle allumait des rayons de soleil, quand je rêvais de son visage, je ne savais plus dormir… Elle me manquait à chaque instant de la journée. Cette simple pensée me donnait du baume coeur, et du coeur au ventre. Une ombre de sourire se traça sur ma bouche incurvée avant d’exploser en un petit rire.

Je traînai ma jambe blessée jusqu’au transat. Ginny s’amusait à titiller mes pensées. Lampée, après lampée, la vie m’apparaissait plus simple. Je déglutis avec lenteur avant de faire la moue.

Et qu’est-ce que tu as appris ?»

« J’ai appris que tu étais la femme de ma vie. » Murmurai-je le visage blême. Mes lèvres tremblaient, avides de sceller cette révélation. Je secouai la tête, transporté par mon ivresse. « Et que tu vis dans l’ombre d’une jumelle qui ne t’arrive pas à la cheville. Scarlet est … Méchante. Elle t’as vendu pour quelques instants de gloire dans un lycée pourri. Le monde est tellement plus vaste que ça. »

Je regardai la bouteille avec un éclat malsain dans les yeux. Je grinçai des dents avant de vider un tier d’une traite. Mon esprit tanguait au loin, malmené par les mouvements de la houle et de mes pensées. Eugenia m’apparaissait encore plus belle sous l’écran flou qui tapissait mes yeux.

Je n’ai jamais embrassé l’autre. » Lança-t-elle, dans un ton plein de défi.

Elle me fixait avec insistance, et je dû concentrer toute mon énergie pour comprendre son allusion. Elle avait bu une gorgée. Elle avait eu une pensée indécente pour moi. Mon cœur explosa dans ma poitrine, me laissant livrer au silence de mort. Eugenia était la seule raison qui me gardait en vie. Je tendis la main dans l’immensité de la nuit. Son visage se déformait au contact de ma peau. Je ne méritais peut-être pas son amour, mais je le désirais tellement. Je contractai mes mâchoires pour retenir mes pulsions bestiales, toujours captivé par ses grands yeux sombres. Elle fendit l’air en ma direction afin de toucher ma bouche. Je fermai les yeux avant de me coller à son corps avec frénésie. Mes doigts encadraient ses joues avec désespoir.

Nous étions physiques ; quand j’étais tapi dans le noir, elle allumait des rayons de soleil, quand je rêvais de son visage, je ne savais plus dormir… Elle me manquait à chaque instant de la journée. Nous étions physiques ; quand elle m’embrassait et que je sentais son cœur battre dans ma poitrine. Quand ses lèvres se muaient contre les miennes et que je ressentais le monde ployer sous mes pieds.

Elle commençait doucement à se détacher, mais je la retenais plus longtemps, incapable de quitter la douce chaleur sa salive. Je tendis la jambe afin de mieux me tenir face elle, mais mon ligament finissait par avoir le dernier mot. Je me redressai les joues cramoisies, les yeux pétillants. Je souris.

« Buvons ! » M’exclamai-je en cherchant la bouteille du regard. Je me penchai afin de saisir le cadavre presque vide et j'engloutis une énième gorgée d’alcool. « J’ai déjà visualisé ma demande un million de fois. Je pense que j’épouserais bien avant tes 25 ans. »

Je souris. Ce n’était plus un jeu, mais la stricte vérité.
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() message posté Sam 4 Oct 2014 - 12:56 par Invité
cardiff - june, 18th 2010; the greatest love stories are not those in which love is only spoken, but those in which it is acted upon. - i will not tell you our love story because, like all real love stories, it will die with us as it should. ✻✻✻ Il y avait tant de choses que j’aurais aimé lui dire mais que le manque de courage m’avait contrainte de taire. Il y avait tant de choses que j’aurais préféré lui admettre mais que j’avais finies par garder pour moi, jour après jour, semaine après semaine. J’avais la sensation d’être piégée dans mon propre être, dans mes propres pensées, dans mes propres sentiments. Mon cœur hurlait en silence. Mes gestes criaient ces vérités que je n’avais jamais exprimées. Je n’étais qu’antithèse et oxymores. Je vivais avec un amour trop grand pour mon meilleur ami et agissait comme si rien n’en était. Je vivais dans un mensonge, dans un théâtre que je m’étais plu à construire au fil des mois. Je vivais dans mes rêves et mes illusions. Je vivais et j’oubliais le réel cours de mon existence. J’avais conscience de me perdre dans mes songes ; je m’y perdais la tête la première, attirée par mes fantasmes et mes sentiments. Je l’aimais de plus en plus. Je l’aimais encore et encore, sans que mon cœur ne trouve une limite, sans que mon corps finisse par s’en aller. J’étais aveuglée par tout ce qui m’habitait et je me sentais idiote, d’une certaine manière, d’endurer la souffrance que mes sentiments pouvaient m’infliger. Peut-être aurais-je mieux fait de tout lui admettre. Peut-être aurais-je dû profiter de cet instant pour être sincère.
Mais la brume de l’alcool embrouillait mes esprits et mes désirs. Je me surprenais à contempler ses lèvres sans parvenir à réfréner mes ardeurs. Ma conscience m’abandonnait. Mes envies prenaient le pas sur toutes les résolutions et les promesses que j’avais bien pu me faire.
J’avais peur de le perdre. Si peur qu’il me file entre les doigts.
Je le connaissais depuis des années mais j’avais l’impression de toujours apprendre de nouvelles choses sur lui. Des détails, des faits, chaque petite précision me poussant qu’à l’aimer d’avantage. Chaque petite précision me confirmant ce que je pensais au fond de mon être et de mon âme ; il était l’âme qui complétait la mienne. Je l’observai avec attention lorsque je lui demandai ce qu’il avait trouvé sur moi lors de ses recherches ; ses lèvres tremblèrent dans la pénombre et j’esquissai un sourire, l’attention vacillante. « J’ai appris que tu étais la femme de ma vie. » me lança-t-il dans un murmure, et j’esquissai un sourire sans saisir la portée de ses paroles. J’avais attendu cette vérité si longtemps que, désormais, je me demandai si cela n’était pas une simple invention de mon esprit embrumé. J’avais envie de l’embrasser. De l’embrasser pour qu’il comprenne que, si j’étais la femme de sa vie, il était l’homme de ma vie. « Et que tu vis dans l’ombre d’une jumelle qui ne t’arrive pas à la cheville. Scarlet est… Méchante. Elle t’a vendu pour quelques instants de gloire dans un lycée pourri. Le monde est tellement plus vaste que ça. » poursuivit-il et j’acquiesçai. Il n’avait pas autant violé ma vie privé que j’avais bien pu le faire avec la sienne. J’esquissai un sourire, mes doigts se perdant le long de ses bras. Je me perdais. Mes pensées étaient confuses, si confuses que j’avais cessé de chercher à suivre le fil.
Il n’y avait que lui, dans mon univers, en cet instant. Mon être s’enflammait en le voyant, en l’entendant, en comprenant le déroulement des évènements. Je le vis boire en admettant qu’il avait eu des pensées indécentes à mon égard ; puis, je m’abandonnai à mes sentiments et mes envies, incapable de me réfréner.
Incapable de ne pas comprendre ses allusions, pour une fois.
Il ne me fallut qu’une fraction de secondes pour finalement l’embrasser, l’embrasser comme j’avais toujours désiré le faire sans jamais m’autoriser cet écart. Je semblai vivre dans un songe, une illusion, un mensonge que mon esprit me créait de toutes pièces. Pourtant, ses lèvres contre les miennes étaient réelles. Pourtant, ses doigts contre mes joues étaient réels. J’avais rêvé de cet instant des centaines et des milliers de fois. J’avais songé à l’effet que me ferait sa peau contre la mienne. J’avais pensé à sa réaction, à ses mots, à mes gestes. Pourtant, rien, absolument rien, ne semblait égaler ce qu’il se passait réellement. Il était mien. J’étais sienne. Cela avait toujours été le cas, et cela serait le cas jusqu’à ce que nous finissions par tous deux rendre notre dernier soupir. Certaines âmes ne se sentaient complète qu’en présence d’une autre. C’était mon cas, en cet instant. Je me sentais complète. Je me sentais entière. Et je rayonnais. Il s’éloigna doucement de moi. J’attendis son regard choqué. Ses paroles agacées. Ses remarques. Mais rien ne vint. Il me sourit, et je ne pus que lui sourire en retour, sentant mes joues s’enflammer en sentant ses prunelles sur moi. Il attrapa la bouteille presque vide. « Buvons ! » s’exclama-t-il en mettant en œuvre ses propres paroles. « J’ai déjà visualisé ma demande un million de fois. Je pense que j’épouserais bien avant tes vingt-cinq ans. » Je me mis à rire, avant de passer une mèche de cheveux derrière mes oreilles. Je sentais encore ses lèvres contre les miennes. Je sentais encore son souffle courir sur ma peau. En cet instant, j’aurais aimé aller plus loin, bien plus loin que la raison ne m’aurait autorisé à le faire. J’aurais aimé aller plus loin, bien plus loin que je ne l’avais jamais fait. Je lissai nerveusement les pans de ma robe. Je me sentais incroyablement vulnérable mais portée par un sentiment d’allégresse qui grandissait au fond de mon être. « On a encore sept ans devant nous pour le savoir. » lui répliquai-je. Cette promesse ne datait que d’une semaine mais je m’y étais accrochée comme une enfant. « Raconte-moi ce que tu as imaginé pour ta demande. » Je m’approchai doucement. Mon cœur battait si fort. Si douloureusement, mais d’une douleur qui me portait. J’avais envie de toucher sa peau. De toucher ses lèvres. De le toucher comme je m’étais toujours retenu de le faire. J’avais envie qu’il soit mien. Qu’il soit réellement mien. « J’ai encore envie de t’embrasser, Julian Fitzgerald. » murmurai-je doucement dans la nuit. Je ne m’exécutai pas. Mes mains rencontrèrent ses bras, mais je demeurai immobile dans cette proximité qui me rendait presque folle. Une poignée de centimètres nous séparait et, pourtant, j’avais l’impression qu’il y avait un monde entre nos deux corps.
Je ne savais pas comment je pourrais parvenir à le laisser s’en aller maintenant que j’avais fini par être si proche.
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() message posté Mer 8 Oct 2014 - 21:10 par Invité
cardiff - june, 18th 2010; It was a once in a lifetime thing. I hate to think it but I bet it's true. It's too bad for us that our once in a lifetime happened when were too young to handle it. All I wanted was what I'd already had. That exultation, that love. It was my one real home; I was a visitor everywhere else. Eugenia était magnifique ce soir. C’était une petite poupée délicate. Un enchantement pour mes yeux meurtris. Je tendais les bras, paumes en avant, et je pouvais toucher son visage albâtre. Sa peau frissonnait à mon contact et je saignais en songeant à toute la passion qui m’animait. C’était une sensation intense, désarçonnée et incroyablement douloureuse. J’attendais depuis quatre années qu’elle daigne me voir tel que j’étais réellement : non pas l’enfant battu – le garçon solitaire ou le meilleur ami enjoué ; mais l’amoureux transit.

Tout ce temps passé à s’attendre et à se désirer me semblait tout à coup légitime. Chaque seconde que j’avais passé à me languir de son corps, ou à imaginer ses sourires … Toutes mes craintes et mes peurs s’étaient tout à coup dissipées. Nous étions faits pour s’aimer. C’était inévitable !

J’éclatais de rire en me penchant vers ses lèvres à nouveau. Maintenant que j’y avais goûté – cette distance qui nous séparait, aussi minime soit-elle, me paraissait impossible à supporter. Je pris une grande bouffée d’air avant de l'empoigner par la taille. Je la tirais vers moi sans ménagement, manquant de déboiter mon épaule fragile. Elle n’était pas lourde, j’étais juste en très mauvais état. Je crispai la mâchoire en soupirant. Son parfum boisé m’enivrait. Ses joues brûlantes me réchauffaient. Mon cœur s’exalta et je réalisai enfin toute l’ignominie de mon désir : Je la voulais de manière inconditionnelle – Pour moi tout seul et jusqu’à la fin des temps. Je papillonnai des yeux avec légèreté.

« Partons _ Fuyons Cardiff et toutes ses péripéties. » Je déglutis en la serrant dans mes bras. Ma voix n’était qu’un murmure, une confession secrète que je m’étais gardé de partager depuis si longtemps.

L’ivresse s’emparait doucement de moi. Mes souvenirs étaient flous, entremêlés avec mes frustrations et le moment présent. Eugenia se tortilla à mes côtés.

« On a encore sept ans devant nous pour le savoir.»

Je ne pu retenir un cri de guerrier : « yay ! » Je me redressai en me détachant légèrement de sa prise.« Tu as intérêt à ne pas trouver d’âme sœur. » Raillai-je avant de réaliser qu’il n’y avait plus aucun obstacle à la vérité. « Attends-moi, s’il te plait. Et même quand je donne l’impression que je t’ai oublié et que ma vie est dans une nouvelle optique. Attends-moi jusqu’à ce que je renaisse de mes cendres. Je sais que je reviendrais toujours pour toi. »

Je posai ma main sur la sienne afin d’emprisonner ses doigts. J’arrivais parfaitement à l’imaginer; avançant dans l’allée à ma rencontre. Son long voile blanc voltigeait autour d’une couronne de fleurs sauvages que j’aurais cueillie pour elle _ parce que c’était plus joli et que mon budget était restreint. Je souris.

« Raconte-moi ce que tu as imaginé pour ta demande.»

Elle s’approcha de moi. Je sentis mon âme ployer, et s’incliner face à sa beauté.

« Restes avec moi, et tu le découvriras. Je t’épouserais par amour – et pas pour honorer un contrat. »

La lune se reflétait dans son regard. Elle avait de l’eau dans les yeux – ou était-ce une énième illusion de mon esprit? Je me mordis la lèvre inférieure afin de me donner plus de contenance.

« J’ai encore envie de t’embrasser, Julian Fitzgerald. »

Ma bouche se courba avant de se plaquer contre la sienne. Un élan de fougue noyé dans une flaque d’alcool forte. Je passai mes mains sous le tissu de sa robe afin de toucher son dos et la chute de ses reins.

« Tu crois que je peux passer la nuit dans ton jardin ? » M’enquis-je dans un souffle. « Je n’ai plus envie de bouger d’ici. »

Je pris la bouteille afin de prolonger ma transe merveilleuse.

« Tu as arrêté de jouer ? C’était un prétexte pour m’embrasser ? » Me moquai-je avec une lenteur digne d’un ivrogne.

Je tanguais au fur et à mesure que les mots sortaient de ma bouche. Ma langue était trop engourdie.
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