(✰) message posté Dim 12 Oct 2014 - 16:26 par Invité
cardiff - june, 18th 2010; the greatest love stories are not those in which love is only spoken, but those in which it is acted upon. - i will not tell you our love story because, like all real love stories, it will die with us as it should. ✻✻✻ Je ne savais pas ce qu’il se passerait après ce soir. Je ne savais pas ce que nous serions, ce que nous ferions. Cependant, j’avais l’impression que nos gestes prenaient des allures de promesses. J’étais confiante. J’étais sereine. Je ne savais pas encore s’il irait à Liverpool ou à Londres à la rentrée, mais je savais que, quoi qu’il advienne, tout ne serait pas perdu. J’avais confiance en nous, confiance en ce que nous étions, confiance en ce que j’éprouvais pour lui. J’avais eu peur qu’il m’oublie mais il me prouvait que cela ne serait pas le cas. Peut-être m’aimait-il moins que je pouvais l’aimer, mais je m’en fichais, et je prenais ses sentiments tels qu’ils étaient en me contentant de tout ce qu’il serait enclin à me donner. J’avais encore le goût de ses lèvres sur les miennes, je sentais la chaleur de son corps contre ma peau. Je vivais dans un autre monde, à des kilomètres de cette réalité qui m’avait fait tant de mal. Il m’emmenait ailleurs, dans un endroit où les rêves trouvaient un sens, dans un endroit où les espoirs n’étaient pas insignifiants. Nous n’étions que des gamins, des personnes qui avaient encore bien trop de fantasmes dans leurs esprits, mais je nous trouvais beau, et je ne nous trouvais pas vains. On nous avait pointés du doigt. On s’était moqués de ce que nous avions été, on avait murmuré sur notre passage. J’avais pleuré des soirées entières de douleur avant de finalement comprendre que nous serions plus heureux qu’eux, de toutes manières. Les choses ne seraient jamais simples. La vie n’était qu’un chemin semé d’embuches. Notre soirée n’aurait sans doute plus d’importance le lendemain ; cependant, je savais, au plus profond de mon être, que nous finirions par trouver notre équilibre. Il était mon tout, il était mon être. Il était la seule chose qui me manquait dans mon existence ; il était ma raison de respirer, ma raison d’exister. Et je l’aimais. Du plus profond de mon cœur, je l’aimais comme une folle sans parvenir à regretter mes sentiments. « Yay ! » s’exclama-t-il et je souris. Sept ans. Cela me paraissait être une éternité, mais j’étais prête. Prête à vivre cette nouvelle vie qui s’offrait à moi. Le lycée n’avait été qu’une mauvaise phase, le lycée n’avait été qu’un semblant d’enfer qui n’avait fait que de me promettre que le futur serait forcément meilleur. « Tu as intérêt à ne pas trouver d’âme sœur. » me déclara-t-il, et je levai les yeux au ciel. J’avais la sensation de l’avoir déjà trouvé, quelque part. Il était le morceau d’âme qu’il me manquait ; j’avais l’impression qu’il n’existait aucune frontière entre ce que j’étais et ce qu’il était. J’avais l’impression qu’il faisait partie de moi autant que je pouvais faire partie de lui. Nous étions un tout. Le jour où je lui avais adressé la parole pour la première fois, nous nous n’étions pas rencontré ; nos âmes n’avaient fait que se retrouver. « Attends-moi, s’il te plait. Et même quand je donne l’impression que je t’ai oublié et que ma vie est dans une nouvelle optique. Attends-moi jusqu’à ce que je renaisse de mes cendres. Je sais que je reviendrais toujours pour toi. » J’esquissai un sourire. Ses doigts vinrent emprisonner les miens, et ma main libre joua avec la chemin qu’il avait revêtu pour le Bal de Promotion. Je finis par relever la tête vers lui, et mes yeux se perdirent dans les siens. « Je t’attends depuis un bout de temps, déjà. Je pense que je suis capable de continuer pendant un petit moment, encore. » lui répondis-je. Il sourit, et je souris, emprunte d’une certaine nostalgie. L’alcool affolait mes pensées et mes sentiments. Je repensais à toute la douleur que j’avais pu ressentir à chaque fois qu’il avait bien pu me parler d’une nouvelle conquête ou me présenter une de ses petites-amies ; je l’avais détesté pendant des heures et adorer plus longtemps encore. A chaque fois, j’avais été suffisamment éprise pour lui pardonner. A chaque fois, j’avais été suffisamment éprise pour ranger mon égo et l’attendre, tout simplement. Je n’avais fait que cela. Je n’avais fait que l’attendre. Savoir que j’étais sa meilleure amie m’avait réconforté, parfois. Dans certains cas, cela n’avait pas été suffisant. Ma gorge se serra. Mes émotions changeaient. Je me retrouvais victime de tout ce que je ressentais, comme si l’alcool amplifiait chacune de mes émotions. Il avait été la cause de mes plus grandes peines et de mes plus grands bonheurs. « Restes avec moi, et tu le découvriras. Je t’épouserais par amour – et pas pour honorer un contrat. » Je passai une mèche de cheveux derrière mes oreilles. Nous avions sept ans devant nous. Sept ans pour grandir et voir nos sentiments grandir avec nous. Le monde s’offrait à nous. Le monde nous attendait, quelque part. Il m’embrassa de nouveau. Mon cœur s’emballa encore une fois. Je n’eus pas l’impression que je pourrais m’habituer à ce contact, un jour. Je l’aimais sans doute trop fort. Je lui avais donné mon cœur tout en entier, sans même réfléchir à deux fois à mes gestes. Ses mains vinrent rencontrer ma peau sous ma robe, et son contact laissa un chemin incandescent sur mon épiderme. C’était la première fois que quelqu’un me touchait. La première fois que des doigts venaient se poser sur ma peau dans un geste délibéré. Ma respiration devint plus laborieuse, et je sentis mes joues se teinter de rose. J’aimais son toucher. J’aimais la sensation que cela provoquait dans mon être. « Tu crois que je peux passer la nuit dans ton jardin ? Je n’ai plus envie de bouger d’ici. » me lança-t-il et j’esquissai un sourire, tandis qu’il attrapa la bouteille dans ses doigts. « Tu as arrêté de jouer ? C’était un prétexte pour m’embrasser ? » Je me mis à rire, et je secouai la tête, papillonnant des yeux innocemment. « Pas du tout. C’est toi qui a commencé, je te rappelle. » lui répondis-je, un sourire en coin. « Avoue, tu as apporté la bouteille pour me saouler et profiter de moi. Tu voulais me décoincer un peu, moi ta meilleure amie qui n’a jamais eu ne serait-ce qu’un seul petit-copain et qui t’attendait comme une amoureuse transit. » J’haussai les épaules. Les mots se bousculaient dans ma bouche, ma tête me tournait mais j’appréciais cette sensation que je ne connaissais que trop peu. Mon regard ne parvenait pas à se détacher de Julian. Mon cœur ne parvenait pas à se calmer. Une de mes mains se balada sur sa cuisse, tandis que mon regard demeurait plongé dans le sien. J’aurais tellement aimé faire plus. J’aurais tellement aimé lui offrir plus. Mais j’avais peur des regrets. Peur que cela ne soit pas le bon moment. « On peut rester ici pour la nuit, si tu veux, mais j’ai peur qu’on attrape froid. Ma chambre est pas loin, je suis presque sûre qu’on devrait réussir à y aller sans réveiller ma mère. » J’observai ma maison, plongée dans l’obscurité, avant de reporter mon attention sur lui. Je pris une inspiration. « Tu sais, j’ai détesté chacune des filles que tu as pu avoir, mais je t’ai détesté plus encore pour me faire autant de mal. C’était idiot, parce que je savais que tu ne faisais pas cela volontairement. Mais tu m’as blessé cent fois et je t’ai pardonné cent et une fois. » Je lui adressai un sourire, avant de détourner le regard. J’étais un être fragile. J’en avais conscience. Et j’avais du mal à vivre avec ce que j’étais, parfois.
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(✰) message posté Dim 12 Oct 2014 - 20:09 par Invité
cardiff - june, 18th 2010; It was a once in a lifetime thing. I hate to think it but I bet it's true. It's too bad for us that our once in a lifetime happened when were too young to handle it. All I wanted was what I'd already had. That exultation, that love. It was my one real home; I was a visitor everywhere else. ✻ Je ne réalisais pas vraiment l’ampleur des choses. J’étais juste heureux. De la manière la plus cru et plus sauvage qui soit. Mon cœur battait au creux de ma gorge à chaque instant, créant des séismes dans mes enchaînements absurdes. La magie emplissait le jardin obscure des Lancaster, tandis que les rayons de la lune filtraient à travers le ciel brumeux. Eugenia était là, telle que je l’avais rêvé pendant quatre ans. Sa simple présence calmait les douleurs de mon genou. Elle supportait toutes mes prières et réalisait tous mes fantasmes inavoués. Je lui souris d’un air absent, en suspens dans une réalité parallèle. Mes doigts se fermèrent sur les pans de sa robe avec désespoir. Je voulais la garder près de moi. Je voulais m’accrocher à chaque souffle et à chaque seconde.
Le vide s’immisçait subtilement en moi ; j’avais tout à coup peur de la perdre. Je me mordis la lèvre inférieure, les yeux embués. Je l’attirais doucement vers moi afin de l’étreindre avec toute la passion dont j’étais capable. Son souffle contre mon cou titillait ma virilité. Dear lord, je la désirais de façons obscures et malsaines. Je la voulais pour la vie et avec ferveur. Elle baissai les yeux avant de croiser mon regard. Je me sentis défaillir.
C’est elle – C’est elle la bonne. Murmurait mon esprit ivre et sans attaches.
« Je t’attends depuis un bout de temps, déjà. Je pense que je suis capable de continuer pendant un petit moment, encore.»
Mon visage s’illumina: « Attends-moi toujours. Je suis idiot parce que je peux encore rien t’offrir mais je réaliserais mes ambitions pour te combler. »
Dans mon esprit l’équation était vite faite. Je devais m’extirper des violences de mon père et de la pauvreté afin de m’occuper de la femme de ma vie. Je fis la moue en penchant délicatement la tête vers elle. Mon cœur martelait ma poitrine, comme les tam tam d’une tribu africaine le soir de la pleine lune. Je dansais autour du grand feu, en gesticulant dans tous les sens. J’étais en transe, transporté dans mes songes. L’effet de l’alcool continuait de déferler sur moi. J’éclatais de rire tel un enfant insouciant avant de me redresser.
« Je voudrais quitter Cardiff avec toi – et aller vivre ailleurs. » Somenolai-je dans un regain de folie. « Les choses sont tellement faciles quand il n’y a que nous deux. »
Je balançais au gré des mélodies dans ma tête. Je voyais le soleil ardent briller en pleine nuit et des flaques d’eau bénite partout se creuser partout sur le sol. Les fleurs des buissons valsaient en m’épiant du regard. Je pointai le doigt vers cette présence invisible avant claquer la langue. Bouh. Ça c’était un trip !
Le rire d’Eugenia me ramena à la réalité. Elle papillonna des yeux d’un air innocent – God, elle était adorable. Je ne tenais plus en place.
« Pas du tout. C’est toi qui a commencé, je te rappelle. Avoue, tu as apporté la bouteille pour me saouler et profiter de moi. Tu voulais me décoincer un peu, moi ta meilleure amie qui n’a jamais eu ne serait-ce qu’un seul petit-copain et qui t’attendait comme une amoureuse transit.»
Je claquai mes mains avant de rire comme un fou.
« N’importe quoi. Je suis juste venu te voir parce que tes yeux me suppliaient de passer le bal de promo avec toi – alors que ta petites lèvres vicieuses crachaient des mensonges … » Je plissai les yeux en plaquant ma main contre sa bouche.« Eh la menteuse, elle est amoureuse ! » Me moquai-je en tanguant dans mon siège.
Je crois que je n’avais jamais été aussi saoul de ma vie. Les images se bousculaient dans ma tête à une vitesse vertigineuse. J’en avais presque le tournis par moments. Je pris une grande inspiration en concentrant toute mon attention sur le visage de Ginny.
« On peut rester ici pour la nuit, si tu veux, mais j’ai peur qu’on attrape froid. Ma chambre est pas loin, je suis presque sûre qu’on devrait réussir à y aller sans réveiller ma mère.»
J’arquai un sourcil preplexe.
« Ta maman me laisse toujours passer des heures dans ta chambre. C’est parce qu’elle sait que tu ne m’aimes pas … » Boudai-je subitement. Mon humeur changea tout à coup et je pris un air de chien battu.
« Tu sais, j’ai détesté chacune des filles que tu as pu avoir, mais je t’ai détesté plus encore pour me faire autant de mal. C’était idiot, parce que je savais que tu ne faisais pas cela volontairement. Mais tu m’as blessé cent fois et je t’ai pardonné cent et une fois. »
Son regard se perdit dans l’obscurité et les cloisons de la maison avant de revenir me hanter. Je déglutis, subjugué.
« C’est parce que je ne peux pas t’aimer … » Avouai-je dans ma barbe. « Tu m’offres tellement de choses mais je ne suis qu’un fardeau pour l’instant. Un jour je serais l’oiseau légendaire et je viens te faucher en plein vol. En attendant j’espère t’oublier au cas ou je me vautrais en beauté. Plan B! » Scandai-je d'un accent écossais grossier.
Je la regardai d’un air dubitatif. Alcool ! J’ai besoin de plus d’alcool !
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(✰) message posté Jeu 16 Oct 2014 - 21:50 par Invité
cardiff - june, 18th 2010; the greatest love stories are not those in which love is only spoken, but those in which it is acted upon. - i will not tell you our love story because, like all real love stories, it will die with us as it should. ✻✻✻ J’étais piégée dans la singularité de cet instant. Je sentais mon estomac chauffer doucement sous mes propres doigts ; je perdais le fil de mes pensées, le fil de ma retenue, le fil de ce que j’étais. Je n’étais pas habituée à boire et je me surprenais à apprécier cette confiance nouvelle qui remplissait mes veines. Je n’étais pas habituée à boire et j’expérimentais cet état étranger. J’avais blâmé le père de Julian de boire pour oublier et je me rendais compte qu’il optait simplement pour une solution plus facile. Je déglutis avant de passer une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je ne regrettais pas ce que je disais. Je ne regrettais pas mes gestes. J’avais l’impression que cela était la première fois que je me pardonnais de ressentir toutes ces choses pour Julian. Que cela était la première fois que je ne m’en voulais pas de l’aimer comme une folle, comme une gamine, comme une fille passionnée qui n’aurait jamais l’occasion de connaître sa propre histoire d’amour. J’avais l’impression que cela était légitime, que j’avais le droit, que rien ni personne ne pourrait m’empêcher de l’aimer profondément, de tout mon être. C’était le tout premier instant où mon esprit s’accordait de penser ce n’est pas grave vis-à-vis de notre situation, vis-à-vis de mes sentiments. Cela me surprenait et me plongeait dans une nouvelle réalité ; cela me surprenait et m’apaisait parce que, soudainement, la vie était devenue bien plus facile. J’aurais aimé lui dire qu’il était ce morceau d’âme que j’avais passé une vie entière à chercher. J’aurais aimé lui dire qu’il valait mieux que toutes les histoires d’amour que j’avais bien pu lire, toutes ces histoires d’amour réunies. Mais je me contentai de l’observer en me disant qu’il était sans doute un ange tombé du ciel qu’un quelconque dieu avait accepté de mettre sur ma route ; je poussai un soupir de satisfaction, l’esprit ailleurs et le corps se mouvant doucement au gré du vent. La nuit était calme, silencieuse. Je ne pouvais entendre que nos deux cœurs qui s’évertuaient à battre en même temps. M’aimait-il, m’aimait-il pas, je m’en fichais. Je l’aimais, moi. Je l’aimais plus fort que le reste. « Attends-moi toujours. Je suis idiot parce que je peux encore rien t’offrir mais je réaliserais mes ambitions pour te combler. » me confia-t-il. Je secouai la tête. Je n’avais pas besoin d’être comblée ; je n’avais pas besoin d’un grand avenir, je n’avais pas besoin d’argent ni même de cadeau. Je n’avais que très peu d’ambition, suffisamment pour avoir un objectif mais pas assez pour désirer plus que ce que je n’avais déjà. J’avais simplement besoin de lui. Simplement besoin de nous. Le monde rêvait de fortune et de réussite, et je n’avais pas suffisamment de prétention pour m’hisser à cette hauteur-là. « Je voudrais quitter Cardiff avec toi – et aller vivre ailleurs. » lança-t-il alors, et je tournai mon regard vers lui, intriguée. « Les choses sont tellement faciles quand il n’y a que nous deux. » Je me mis doucement à rire, observant le jardin de ma mère plongé dans l’obscurité. Je distinguais mal ce qu’il y avait autour de nous ; j’oubliais presque la temporalité et l’existence de cet endroit, me perdant dans mes propres pensées et divagations. « C’est parce que nous sommes que des gamins. » lui confiai-je avant de le bousculer comme une gamine. Je lui lançai un regard plein d’effronterie avant de me mettre à jouer avec les pans de ma robe. Je commençai à avoir froid, mais je n’étais pas suffisamment lucide pour m’en faire. Je commençai à avoir froid mais je m’en fichais, je m’en fichais éperdument. Nous étions deux âmes, deux âmes perdus. Notre histoire n’était peut-être pas une histoire d’amour mais je m’en fichais ; nous avions suffisamment vécu de choses tous les deux pour gagner le mérite que l’on se rappelle de nous, mais la réalité voulait que notre histoire meure avec nous lorsque nous rendrions tous les deux notre dernier soupir, comme elle se le devait. Je me fichais que l’on se rappelle de moi. Je me fichais que l’on me pleure. J’allais garder Julian au creux de mon cœur jusqu’à ce qu’il finisse par s’arrêter de battre, et cela me suffisait. Cela me suffisait amplement. « N’importe quoi. Je suis juste venu te voir parce que tes yeux me suppliaient de passer le bal de promo avec toi – alors que tes petites lèvres vicieuses crachaient des mensonges… Eh la menteuse, elle est amoureuse ! » scanda-t-il en plaquant une main contre ma bouche. Je secouai la tête avec vigueur pour me débarrasser de son emprise, avant de lui tirer la langue comme une enfant lorsque je parvins enfin à me dégager. J’étais si éloignée de la réalité que je ne sentis même pas mes joues se tinter de rose. Le rythme de mon cœur me réchauffait de manière agréable, presque, et je me mis à chantonner doucement en observant ma maison. « Ta maman me laisse toujours passer des heures dans ta chambre. C’est parce qu’elle sait que tu ne m’aimes pas… » Je fronçai les sourcils en l’entendant, avant de secouer la tête en signe de protestation. « N’importe quoi. C’est parce qu’elle t’apprécie beaucoup et qu’elle te fait confiance. » lui répondis-je. « Et puis, comme tu es à peu près mon seul ami, je crois qu’elle a aussi beaucoup pitié de moi. Ma propre mère a pitié de moi, ma vie est quand même super triste. Mais bon, c’est pas grave, je m’en remettrais. » J’observai sa mine de chien battu en poussant un soupir théâtral, avant de passer ma main dans ses cheveux pour les ébouriffer. Je me mis à rire, cédant à l’hilarité sans réellement comprendre pourquoi, confrontée à une centaine de sensations différentes. Je voulais rire et pleurer. Je voulais faire cent choses en même temps ; je voulais l’embrasser et le prendre dans mes bras, je voulais courir et m’enfuir. Ma vie me paraissait bien pale, dans des tons pastel et des teintes délavées. Je relevai la tête vers lui, mais son attention était ailleurs. Un voile de nostalgie s’inséra dans mes veines ; je me rappelais tout ce que j’avais bien pu ressentir lorsqu’il avait donné son cœur à d’autres différentes de moi. « C’est parce que je ne peux pas t’aimer … » me déclara-t-il et je sentis mes veines se geler avec l’air frais de la nuit. « Tu m’offres tellement de choses mais je ne suis qu’un fardeau pour l’instant. Un jour je serais l’oiseau légendaire et je viens te faucher en plein vol. En attendant j’espère t’oublier au cas où je me vautrais en beauté. Plan B ! » Mon cœur s’arrêta avant de repartir de plus belle. Sans réellement réfléchir, je me jetai sur lui en poussant un cri. Son dos vint heurter le dossier incliné de la chaise longue, et j’atterris sur son torse. Je me mis à rire comme une petite fille, plaquant mes mains sur ses épaules. Je rapprochai mon visage du sien. « Désolée de te décevoir, mais tu n’es pas un fardeau, mais tu es tellement têtu que tu n’admettras jamais le contraire. En réalité, tu es la plus belle chose qui me soit arrivée. Je ne te vois pas comme un enfant battu mais comme un ami, un confident, un partenaire de crime, comme la personne que j’aime sans demi-mesure et qui est la plus importante dans ma vie. » lançai-je avant de pencher ma tête à la hauteur de son oreille. Je me mordis les lèvres. « Mais soit, vas donc prendre ton envol ailleurs en m’oubliant. Mon cœur n’est plus à ça près. » murmurai-je doucement avant de déposer mes lèvres dans son cou. Mon cœur battait. Il battait si vite que je l’entendais résonner dans mon crâne. Il battait si vite, criant à chaque fois des mots que je n’avais jamais exprimé à voix haute et que je n’étais pas encore prête à admettre réellement. Je t’aime. Il n’existait rien de plus simple, et pourtant tout me semblait compliquer. Il n’existait rien de plus simple, et pourtant nous en étions là, perdus.
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(✰) message posté Mer 22 Oct 2014 - 15:15 par Invité
cardiff - june, 18th 2010; It was a once in a lifetime thing. I hate to think it but I bet it's true. It's too bad for us that our once in a lifetime happened when were too young to handle it. All I wanted was what I'd already had. That exultation, that love. It was my one real home; I was a visitor everywhere else. ✻ Je me sentais enfin capable de lui offrir toute mon affection. Il n’y avait plus aucune barrière à mes sentiments, aucune peur, aucune frustration et aucune conséquence tragique. Le gout de l’alcool imprégnait encore ma salive. Je sentais l’ivresse me montait au cerveau afin d’engourdir mes démons intérieurs. Eugenia était là, plus belle que jamais. Je n’avais qu’à tendre les bras pour la toucher sans retenue. Le clair de lune se reflétait dans son regard olive. Je souris en la prenant dans mes bras – sans aucune raison particulière. Juste parce que je le pouvais. Il m’arrivait de songer à mon départ imminent pour Liverpool, et au temps qu’on aller devoir passer loin l’un de l’autre. Cette pensée me tira un soupir. Je me mordis la lèvre inférieure, incertain de mes envies. Parfois, dans un excès de zèle, je me refusais d’y aller… Je l’aimais comme un damné – alors pourquoi les choses étaient-elles aussi compliquées ?
Elle semblait différente. Le crépuscule voilait mon regard devenu sombre – et je pouvais la voir se muer au gré du vent. Elle était insouciante et détachée du monde. Je ne l’avais encore jamais vu aussi enjouée et innocente. Mes doigts se crispèrent sur sa cuisse nue. Avec un léger frisson, je frôlai ses lèvres. Ma vie se déchirait violemment, en un grand délice. L’histoire restait muette face à notre union. Le destin, le temps et le karma, semblaient résignés à nous séparer, mais je savais qu’il n’y avait jamais de fin. Nous n'avions pas besoin de légende. Nous étions le phénix.
Je sentis l’allégresse bercer mon esprit engourdi. J’étais submergé par son halo lumineux. Mon estomac se tordit avant de se relâcher – c’était donc ça, l’indolence, le bonheur. Je me redressai afin de la fixer, médusé, par l'expression de ma profonde stupidité. Je me sentais idiot, et heureux. Elle se tortilla, lorsque je plaquai ma main contre sa bouche. J’éclatai de rire.
« N’importe quoi. C’est parce qu’elle t’apprécie beaucoup et qu’elle te fait confiance. Et puis, comme tu es à peu près mon seul ami, je crois qu’elle a aussi beaucoup pitié de moi. Ma propre mère a pitié de moi, ma vie est quand même super triste. Mais bon, c’est pas grave, je m’en remettrais. »»
« N’importe quoi toi-même. C’est de moi qu’elle a pitié. Ta mère doit penser que je suis trop cabossé pour être fonctionnel. » M’amusai-je en haussant les épaules.
C’était triste à dire, mais la mère d’Eugenia était la seule présence maternelle à laquelle je pouvais encore m’identifier. Elle était toujours gentille et accueillante avec moi. Je me sentais chez moi parmi les Lancaster – Enfin quand Scarlet ne venait pas rajouter son grain de sel ou me taquiner sur mon adoration amoureuse pour sa soeur jumelle. La garce du lycée était bien plus perspicace qu’il n’y paraissait. Je déglutis.
Eugenia me regard avec une étincelle de folie. Je lui souris, et elle se jeta dans mes bras. Je retombai en arrière contre le banc froid. Un gémissement plaintif m’échappa lorsque mon genou fléchit dans le feu de l’action – Mais ce n’était pas une douleur qui pouvait m’atteindre. En réalité, plus rien ne pouvait m’atteindre à présent.
«Désolée de te décevoir, mais tu n’es pas un fardeau, mais tu es tellement têtu que tu n’admettras jamais le contraire. En réalité, tu es la plus belle chose qui me soit arrivée. Je ne te vois pas comme un enfant battu mais comme un ami, un confident, un partenaire de crime, comme la personne que j’aime sans demi-mesure et qui est la plus importante dans ma vie.» Ses murmures glissaient sur ma peau comme une caresse divine. Elle se pencha à hauteur de mon oreille. «Mais soit, vas donc prendre ton envol ailleurs en m’oubliant. Mon cœur n’est plus à ça près.
Sa bouche imprégna mon cou, comme une promesse solennelle. Mon cœur marqua un arrêt avant de se lancer dans une course effréné contre la montre. Je serrais ma prise sur Eugenia en silence. Je ne voulais briser la quiétude de ce moment pour rien au monde. Mes paupières étaient lourdes et mes songes prenaient le dessus sur ma conscience. Je fermais les yeux, tout sourire.