If you love somebody Better tell them while they're here- Julian

Il est à peu près vingt heures lorsque j'arrive au bar ou Nate travail. Je suis venue pour leur faire une surprise, en espérant qu'ils soient là, en espérant qu'il Spencer y soit aussi, je voulais réellement m'excuser auprès de Nate, la garden party a été un désastre et le mauvais temps y était pour beaucoup, mais la présence de Tyler m'avait tellement mise en colère, qu'on avait fini par se disputer comme à chaque fois qu'on se vois, enfin là c'était seulement la deuxième fois et j'espérais ne plus le recroiser, parce que ce type me met hors de moi. Quoi qu'il en soit, je suis là et j'entre dans le bar de Camden. Ce n'est pas leur groupe qui chante et je suis un peu déçue, peut-être qu'ils passeront après, ou pas du tout. Je m'installe au bar, à ce même bar ou j'avais rencontré Spencer et un sourire s'affiche sur mon visage en y repensant. Je commande une limonade au citron, c'est déjà ce que j'avais pris la dernière fois et je crois que ça va devenir un rituel de prendre ça ici. J'attends. Une demi-heure à passé et toujours pas de Spencer, toujours pas de Nate, il ne doit pas travailler, je devrais peut-être leur envoyer un message, mais je ne sais pas si c'est vraiment ce qu'il faut faire, je sors mon téléphone en me demandant ce que je dois faire avant de le remettre dans ma poche et d'attendre encore un peu, peut-être qu'il viendra.

Il me plaît vraiment, même plus que plaire en fait, je crois surtout que quelque chose de fort est entrain de naître, j'ai toujours son gilet que je garde précieusement, presque comme un trophée, c'est dingue mais je n'ai jamais ressenti ça pour personne. D'habitude personne ne me regarde comme il le fait, à moins que ça soit moi qui n'y ait jamais prêté attention à ce genre de regard, mais lui est spécial, je le sens et je sens que le destin fait bien les choses. J'espère que Nate et Spencer ne se sont pas disputés à cause de Tyler, il y aurait de quoi après sa façon d'agir, il y aurait vraiment de quoi, ce type est invivable, je ne sais réellement pas comment il peut avoir des amis, comment d'autres gens peuvent le supporter.
Je suis toujours assise au bar et j'ai commandé un deuxième verre de limonade lorsque j'aperçois un type que j'ai déjà vu plusieurs fois, il viens vers moi. Je lui donnerais un peu plus de la vingtaine, mais il a un certains charme. Je crois qu'il s'appelle Julian, il me semble je l'ai entendu dire l'autre fois, mais il n'était jamais venu vers moi jusque là. Je lui souris en espérant que son arrivé ferait peut-être venir deux autres personnes que j'attendais impatiemment ou pas.

« Bonsoir, je crois que vous vous appelez Julian c'est ça?»

At the bar; I’m checkin you out in your sweet desire. It’s a crime to keep it for yourself. If you love somebody you better tell before it's too late. Just reunit. ✻ Je n’arrivais pas à concevoir une fin de soirée sans alcool. J’avais pris cette petite manie de roder dans les bars, depuis mon retour à Londres, il y’a presque 6 mois. J’adorais la sensation d’évasion que me procuraient quelques verres de bière, ou quelques mots échangés avec quelques délicieuses inconnues. Je sortais depuis peu avec Samantha, nous n’avions pas encore officialisé notre relation, mais je m’obstinais à croire que je ne faisais rien de mal en trainant dans les lieux de dépravation sans elle. Mon corps lui appartenait, et quelques parties viables de mon cœur aussi. Je pénétrais dans un bar à Camden sans trop réfléchir. Mes pas me guidaient presque machinalement vers ces lieux de la nuit et de l’ivresse. Un sourire malsain se traça sur mon visage tandis que je bravais la foule endiablée vers le comptoir. Je m’assis au bord, sur un tabouret situé non loin de la scène.

Je connaissais ce bar par coeur. Le petit Nate, une nouvelle recrue pigiste, y travaillait pendant ses heures perdues. Je l’apercevais parfois au côté de la magnifique barmaid. Je le taquinais, mais jamais je ne laissais notre petit jeu de chamaillerie entraver mon image de grand courroux. J’étais son supérieure hiérarchique. J’étais froid, arrogant, et il fallait avouer que mon esprit flou souffrait d’une dualité que je me refusais de contrôler. J’étais tantôt le mentor émérite et indulgent, tantôt le monstre d’égoïste éternel insatisfait. Il fallait dire qu’il ne savait pas que quel pied danser avec moi. Qu’à cela ne tienne. Je balayai les lieux des yeux, scrutant sa petite frimousse énervante ou l’arrière de son crâne en broussaille. En vain. J’haussai les épaules en sortant mon paquet de cigarettes de ma poche. Ce serait un amusement en moins ! Je commandai un fond de whiskey en me plongeant dans mes pensées les plus obscures. Le gout amer de l’alcool brûlait mon palais, et m’insufflait un courage dont j’avais parfois bien trop besoin. Je plissai les lèvres en roulant des yeux. Une petite brune, que j’avais vu à maintes reprises ici, attira mon attention. Elle me regardait avec curiosité. Je fus surpris de voir qu’elle me souriait. Je me savais beau à regarder, mais il était rare que j’attire des jeunes femmes aussi « sage et mignonne » d’apparence. Je tirai sur ma cigarette en lui répondant d’un signe de la tête.

« Bonsoir, je crois que vous vous appelez Julian c'est ça?»

J’esquissai de la tête en feignant un air amusé. Je n’étais pas très sociable de nature, certaine de mes attitudes étaient parfois très mal vus mais je me consolais en pensant que j’avais le mérite de rester égal à moi-même. Je levai la main afin de quémander un autre verre.
« Bonsoir. » Commençai-je avant de marquer un léger silence, durant lequel je pu achever les dernières taffes de ma cigarette. « Je crois que vous êtes la petite groupie chérie de Spencer. » La taquinai-je. « Adriel. »

Je n’étais pas dupe. Je l’avais observé parfois, et j’avais remarqué à quel point ses yeux pétillants s’attardaient sur le jeune homme. La petite brune n’était pas des plus discrètes, mais je la trouvais très mignonne dans sa façon d’opérer. Je n’avais pas su résister à la tentation de  la mettre en position de malaise, même si ce n’était pas bien méchant.

« Je vous offre un vrai verre ? » Proposai-je en regardant sa limonade.

At the bar; I’m checkin you out in your sweet desire. It’s a crime to keep it for yourself. If you love somebody you better tell before it's too late. Just reunit. ✻ Plus mon regard inquisiteur s’attardait sur la jeune femme, plus je la sentais mal à l’aise. Ce qui était mignon en soit. Je devais l’avouer : J’adorais la façon avec laquelle ses petites joues dessinaient des fossettes à chaque fois qu’elle s’adressait à moi. Elle avait beau prendre une attitude froide et détachée, elle n’en demeurait pas moins enfantine à mes yeux. Une ombre de sourire se traça sur mon visage placide tandis que je continuais à siroter mon verre d’alcool. Je ne prêtais que peu d'attention à ses propos à vrai dire, et si elle avait été irritée par mes remarques cela ne faisait que rajouter de ma pertinence au sujet de son attirance inavouée pour Spencer. Je plissai les yeux en la détaillant. Ses longs cheveux ébènes ondulaient gracieusement en tombait sur ses petites épaules. Elle est très jolie. Quel veinard ce Spence!

« Je ne suis pas une groupie, c'est un ami c'est tout et vous alors qui êtes vous au juste, ce n'est pas la première fois que vous êtes là. Vous êtes en manque d'alcool? » Lança-t-elle en se donnant de faux airs de froideur. Mon sourire s’élargit. Je ne lui répondis pas tout de suite, préférant me tapir dans le silence pendant quelques instants. Cette petite entrevue ne faisait que me certifier que je n’étais pas un être humain sociable. Elle venait de m’aborder, et j’étais presque sûr, au vu de son ton, qu’elle regrettait amèrement ce choix. J’haussai les épaules en écrasant ma cigarette dans le cendrier mis à ma disposition.

« Je sais que vous n’êtes pas vraiment une groupie, voyons. » Commençais-je d’une voix posée. « Leur groupe n'est de toute évidence pas assez bon pour avoir une notoriété allant jusqu’à créer un mouvement de panique envers la gente féminine.» Raillai-je en me penchant vers elle.

J’allais me prendre un claque. Je le sentais, mais le démon au creux de ma poitrine me susurrait toutes ses farces vilaines et mesquines ; auxquelles je ne pouvais résister.

« Je plaisante !» Finis-je par ajouter dans un élan de conscience fugace. Soit poli ! Tiens, elle était toujours là cella. Quelle rabat-joie ! « Je suis en effet en manque d’alcool. J’ai fini mon stock au bureau. Je suis Julian Fitzgerald. Mais ça vous vous en doutez.» Je lui tendis la main. « Je suis rédacteur au Times UK. Le petit Nate travaille comme pigiste pour moi quand le besoin de sa plume maladroite se fait ressentir. Et Spencer sera peut-être stagiaire chez nous, la rentrée prochaine. Vous êtes une amie du groupe ?»

Elle haussa un sourcil lorsque je lui proposai un verre. Ce n’était que pure courtoisie, alors pourquoi la sentais-je comme gênée par mon invitation ? Je suppose que je n’étais pas une personne très agréable à côtoyer. Une part de moi la comprenait.

« Je ne sais pas, mais pourquoi pas, vous vous y connaissez?»

Je lui souris de mon air le plus sympathique. Allez on va y arriver ! Mon humanité m’encourageait dans ma quête vouée à l’échec. Je savais qu’à la fin de la soirée, on se quitterait sur une mauvaise impression. Les choses se passaient toujours ainsi de toute façon.

« Pardon ? Je m’y connais en alcool ? » Un rire m’échappa. « Je bois pas mal oui, si c’est ce qui vous intrigue. Mais je ne suis pas encore alcoolique, je vous rassure.»

Je déglutis lentement.

« Si vous n’êtes pas habituée, je peux vous proposer une cocktail de fruits rouges. Le gout de l’alcool se sent à peine.»

Je détournai le regard pour passer la commande, la prenant un peu de cours, avant de me retourner vers Adriel.

« C’est vos yeux qui vous trahissent.» Finis-je par lancer, amusé. « Pour Spencer. C’est vos yeux. Ils pétillent quand vous le regarder.»

At the bar; I’m checkin you out in your sweet desire. It’s a crime to keep it for yourself. If you love somebody you better tell before it's too late. Just reunit. ✻ La jeune brune me regarda de travers avant de se redresser, prête à attaquer. Je la regardai mitigé, tantôt amusé par sa petite carrure, tantôt irrité par son ton insolent. Elle défendait ses amis avec entrain, et je devais avouer que c’était une qualité rare de nos jours. Une ombre de sourire se traça sur mon visage, mais mon expression restait passive. Je passai une main dans ma chevelure rebelle sans un mot. Je me contentais d’écouter sa tirade.

« Vous vous trompez et ce n'est pas le nombre de fans qui compte, ça ce ne sont que des dictactes que nous impose le monde de la musique, ils ont quelque chose de spécial, vous êtes sans doute trop sourd pour le remarquer, ou pas assez intéressé. »

J’arquai un sourcil, surpris. Un rire sardonique fit courber les coins de ma bouche.

« Je ne suis pas sourd. » Affirmai-je sans l’ombre d’un mécontentement. « Je suis une personne exigeante. J’ai du mal avec les compliments.» Avouai-je avec douceur.

Je ne savais pas d’où me venait exactement ce trait de caractère mais j’étais froid et hautain, à chaque fois qu’il s’agissait de donner une opinion, même favorable. Je ne dénigrais pas tout le temps le travail ou le talent des autres, je pensais juste que la meilleure façon de progresser était de ne jamais être satisfait. J’avais appris de la sorte, et pour une raison qui me dépassait, je m’obstinais à croire que c’était la meilleure façon de réussir. Je souris lorsqu’elle s’excusa subitement.

« Désolée, mais vous avez une drôle de façon de plaisanter, vous avez l'air si sérieux. »

« L’humour n’est pas uniquement fait pour amuser. » Me défendis-je avec éloquence. « Certaines blagues sont juste là pour combler les blancs dans une conversation . »

C’était inévitable : J’étais très maladroit avec les inconnues, surtout lorsque je n’avais aucune intention inappropriée. D’habitude, j’arrivais à glisser deux phrases charmeuses toutes faites afin de rapidement arriver à mes fins. Mais dans une situation aussi désintéressée, il m’était très difficile de converser sans tomber dans mes vices hautins. Le gout de la cigarette brûlait mon palais sec. Je bu une gorgée d’eau, avant de reporter mon attention sur la jeune femme.

« Nate est moi sommes voisin et Spencer étant ami avec Nate, il m'a présentée, je dirais donc que oui, je fais sans doute parti de leurs amis. »

« Vous êtes amis. » Confirmai-je amusé par sa réponse. « Et vous êtes aussi une grande fan, si je ne m’abuse. » Raillai-je en lui faisant un clin d’œil qui se voulait complice.

Je sirotai mon fond d’alcool avec délectation. Elle avait l’air plus jeune que moi, et l’idée qu’elle ne soit pas très friande d’ivresse et d’insouciance me surprenait un peu. Je ne fis aucun commentaire inutile, préférant garder mes pensées pour moi. Elle se pencha avant d’approuver ma proposition de boisson.

« Vous avez une tête à apprécier les fruits rouges. » M’amusai-je. « Un peu comme toutes les filles. C’est sucré, vous ne regretterez pas … » Je marquai un silence. « Je suis désolé, mais j’ai oublié votre prénom… Dans ma tête je vous appelle la groupie, et ce n’est pas une appellation que vous semblez apprécier. » Je ris, taquin avant de faire signe au barmaid de nous servir.

« Et selon vous c'est mal ? »

Sa question me coupa dans mon élan. Je fis la moue en la détaillant. Venait-elle de demander mon avis ? Où étais-ce une nouveau pique ? Je posai mes mains sur le comptoir.

« Disons que je préfère ne pas montrer que je suis celui qui aime le plus. C’est une position de faiblesse qui m’insupporte. » Répondis-je avec calme. « Puis pour ne rien vous cacher, je pense qu’il a un petit faible pour vous aussi. Il devrait faire le premier pas s'il n'est pas idiot. Et je n'accepte pas les idiots aux TIMES UK. »

At the bar; I’m checkin you out in your sweet desire. It’s a crime to keep it for yourself. If you love somebody you better tell before it's too late. Just reunit. ✻  Je cernais parfaitement son caractère impulsif et rentre-dedans. Je souris à la pensée, que nous partagions ces mêmes traits, sauf que mes mots prenaient le plus souvent la forme de poings acérés lorsque je m'emportais. Je soupirai exaspéré par mes élans de colère involontaires et mes troubles cognitifs bizarres. Mon coeur devait être bien plus cassé que ce que j'avais envisagé. Je baissai les yeux vers le cendrier. Je l'avais remplit à moi tout seul, et pourtant mon corps engourdi en redemandait plus : Plus de nicotine, plus d'alcool, et plus de dépravation.

Elle prit un air songeur, et je pouvais clairement voir qu'elle était entrain d'analyser chacune de mes paroles. Je grinçai des dents, au aguets.

« Ah donc vous refusez de complimenter les autres parce que vous êtes frustré qu'on ne vous ai pas plus complimenté, ou est-ce encore pour d'autres raison? Parce que généralement ce genre de comportement est du à une enfance peu plaisante. »

C'était une remarque pertinente qui m'était déplaisante. Je lui lançai un regard mauvais, avant de déglutir. Je sentis mes muscles buccaux se contracter, malmenés par la pression ma mâchoire serrée.

« Vous faites des études en psychanalyse ?» Claquai-je froidement. « Ma mère est morte lorsque j'étais très jeune, et mon père me battait à mort. Ai-je le droit de détester votre groupe de musique à présent ? »

Pourquoi fallait-il absolument qu'elle soulève ce point précis ? Allait-elle faire circuler des rumeurs à propos de mon passé ? J'étais sûr qu'elle avait une relation étroite avec Nate et Spencer, et celà m'irriterait profondément si elle venait à faire sa commère. Ma vie et ma carrière étaient deux choses distinctes et je m’efforçais à réussir dans l'une à défaut de l'autre. C'était une sorte d'équilibre, ou une revanche sur le karma. Je soupirai afin de calmer mes ardeurs.

« Ce n'est qu'un groupe ... » Marmonnai-je dans ma barbe.

Le serveur posa la boisson de fruit rouges devant la jeune brune, et je fus soulagé de voir que son visage n'avait exprimé aucune réticence. Je crispai mes doigts autour de mon verre de Tequila sans la quitter des yeux. Pour une raison inconnue, son insolence ne m'atteignait pas trop longtemps. Il y' avait quelque chose dans son expression enfantine qui me poussait à croire qu'elle n'était pas mauvaise. Je bu une gorgée. Le liquide malté réchauffait mon estomac noué. Je lui souris, d'un air contenu et plein de politesses.

« C'est Adriel et je sais qu'habituellement ce nom est plutôt utilisé pour les garçons, mais on dira qu'il est mixte et que mes parents ont voulu faire original.  »

« Je trouve que c'est joli. Et personnellement, je n'ai jamais rencontré de garçon prénommé Adriel.» Je marquai un léger silence. « Enchanté, Mlle Adriel. »

Elle connaissait déjà mon identité, ce serait ridicule de me lancer dans une introduction bancale. J'haussai les épaules avec désinvolture lorsque son corps entier se mouva de manière euphorique. Elle respirait la joie de vivre et la spontanéité. Je la regardai au coin, amusé. Cette jeune femme était un livre ouvert, et il se trouve que j'étais un grand amateur de lecture.

« Je n'arrive pas à me contenir, désolée, je crois que c'est plus fort que moi et pour tout vous dire je n'ai jamais ressenti ça pour personne d'autre ... »

« Ne soyez pas désolée. » Murmurai-je d'une voix lassée. Il fut un temps où je ressentais ce genre d'intensité pour une personne, mais à présent, mon amour était mit à rude épreuve. Je doutais même qu'on puisse qualifier mes sentiments d'amour. J'étais animé par la rage et la déception, tout le temps.« Vous avez raison de vous accrocher alors. On n'oublie jamais le visage de son premier amour.» Récitai-je avec une pointe de mélancolie.

Je n'avais jamais réussi à m'arracher de l'emprise d'Eugenia. Pourtant ce n'était pas faute d'essayer. Je vidai mon shot d'une traite.

« Qu'est-ce qu'il a de spécial ? » Je souris sournoisement. Il se peut que j'essayais de lui extirper quelques informations plus intéressantes, non mentionnées dans le CV de Spencer. Je fis la moue.

« Vous aimez votre boisson ?» M'enquis-je subitement.

Je ne voulais pas changer de sujet, juste faire une pause. 

At the bar; I’m checkin you out in your sweet desire. It’s a crime to keep it for yourself. If you love somebody you better tell before it's too late. Just reunit. ✻ Je n’aimais pas la façon que son regard chocolat avait de s’attarder sur moi. Elle me scrutait, me jaugeait et analysait les tréfonds d’une âme sombre. Il n’y avait rien à gagner à connaitre tous mes complexes ou les détails particuliers de mon enfance. Il n’y avait rien à gagner à me côtoyer tout court. Ce n’était pas un manque de confiance, ma vanité était aussi forte et ardente que les enfers, mais je pensais réellement que je ne savais pas être bon. Pas spontanément tout du moins. Mes seuls amis, dataient d’une époque lointaine – où l’insouciance et l’espièglerie faisaient encore partie de ma vie. Je me redressai avant de lui sourire, avec politesse.

« Je suis désolée, je l'ignorais et je fais des études littéraires, je voudrais devenir professeur de lettre moderne. »

Je pris une nouvelle cigarette sans la quitter du regard.

« Lettres modernes.» Répétai-je tout à coup interpellé par le sujet. J’avais toujours été un grand fan de littératures. Ma passion me poussait à étendre mes horizons professionnels et à songer à de nouveaux rêves à réaliser. « Vous serez peut être amenée à me faire découvrir vos talents – Je suis toujours à la recherche d’inspirations. »

Mon ton était plus calme, peut-être aussi plus doux. Il suffisait de trouver le bon topic et je faisais tomber mon masque de froideur. Je la regardais intrigué par son attrait pour cette formation complexe – Je pense même que cela la rendait encore plus belle à mes yeux. Je pris une grande inspiration en inhalant les fumées de ma cigarette.

« Chacun ses goûts après-tout. Je suppose que ne vous devez pas aimer Queen non plus et ce n'est pas grave, si tout le monde aimait la même chose, ça serait … invivable. »

Je souris.

« Il m’arrive d’écouter de longues chansons ennuyeuses de Queen, et de me surprendre à fredonner.» Je marquai un léger silence. « Une chanson est bonne lorsque vous vous surprenez à chanter tout le long alors que vous n’avez aucune idée des paroles. » Je ris avec légèreté. « Je suppose qu’on arrive enfin à trouver des points en commun.»

Sa voix fluette sonnait comme une douceur à mes oreilles. J’avais tendance à deviner les personnalités en me fiant seulement au prénom – ou au regard. La jeune femme en face de moi était certes impulsive, mais je pouvais déceler une pointe de délicatesse.

« Enchanté Julian. »

J’esquissais d’un signe de la tête. C’était bizarre d’entendre mon prénom ainsi prononcé, par une fille que je venais de rencontrer. Je ne lui inspirais peut-être pas, la froideur et l’arrogance comme tous mes autres contacts au journal. C’était étrangement plaisant. Je souris.

Elle présentait Spencer comme un être incomparable et incroyablement aimable. C’était tout à son honneur, mais j’étais intéressé de savoir s’il avait la rage de vaincre et la passion du guerrier. J’étais à la recherche d’un stagiaire avec du punch, pas d’un mièvre amoureux. J’arquai un sourcil, elle n’avait pas saisi la subtilité de ma question – mais sa déclaration n’en demeurait pas moins intéressante à mes yeux.

« Sa façon de me dire bonjour, son regard et son sourire quand il est heureux, sa façon d'être avec les gens. Je crois que tout chez lui me plaît en fait, c'est comme si toutes les étoiles du ciel avaient atterries en lui et m'indiquait de le suivre.»

« Les étoiles ? » C’était une image que je n’avais ressenti en regardant Eugenia, même à l’époque ou ma flamme était toujours ardente. Je suppose qu’il y ‘avait autant de façons d’aimer, que de couleurs et de mœurs dans le monde. « C’est un jeune homme chaleureux, je le conçois – mais parfois j’ai peur qu’il ne soit pas assez téméraire pour aller chercher l’information en profondeur. C’est un timide – tout du moins en amour. »

Ses papilles étaient en extases face à la douceur des fruits rouges. J’arborais une expression satisfaite.

« Vous pouvez en boire autant que vous voulez. Ce n’est pas ce qui vous rendra alcoolique.» M’amusai-je en détournant mon attention sur mon verre. « Vous savez, je doute qu’ils viennent ce soir. Vous attendez sûrement pour rien. Je viens de me souvenir que Nate devait écrire un papier important pour moi. Je suis exigent ça doit lui prendre beaucoup de temps.»

Je ris d'un air sournois.