(✰) message posté Jeu 7 Aoû 2014 - 21:41 par Invité
❝ Sometimes I start to wonder was it just a lie ❞
« Y'a pas de relation avec Lena... pas pour l'instant. » J’aimerais pouvoir dire que ça me soulage, mais la vie amoureuse de Selena arrive en deuxième position parmi mes préoccupations et angoisses diverses du moment. « Tu me mets devant le fait accompli Caleb. Je ne peux pas. JE NE PEUX PAS répondre et réfléchir pour deux, tu ne m'as pas laissé une seule minute pour incorporer tout ça. J'ai l'impression de délirer, j'arrive même pas à être certain que je ne déforme pas complètement tes paroles. C'est juste irréel... Je peux pas réfléchir, je peux pas savoir, je ne suis pas une foutue machine. » Mon cœur se met à battre plus vite encore qu’auparavant. « Je ne te mets pas devant le fait accompli… Je n’y avais jamais pensé avec de te le dire, c’est sorti comme ça. Jamais j’aurais cru à tout ça parce que ça ne me serait même pas venu à l’esprit » . Sans blague, toute cette conversation me fait tellement mal que je pourrais me mettre à pleurer, là maintenant. « C’est compliqué pour moi aussi. C’est arrivé d’un coup, c’est des conneries les gens qui disent que tout est joué depuis qu’on est gamin. Mais que je veuille assumer ou pas c’est là » . « Si c'est un jeu pour me tester, pour voir jusqu'à quel point tu peux te foutre de moi, arrête toi là... » Comment lui expliquer que je ne le savais pas moi-même avant ? A sa place peut-être que je n’y parviendrais pas non plus. Mais je ne suis pas persuadé que j’aurais été aussi cruel avec lui qu’il ne l’est avec moi. Je me sens blessé, trahi, mais plus que tout je me sens complètement humilié. Humilié d’avoir laissé la colère mettre à nu une part de moi que je n’avais même pas eu le temps d’appréhender moi-même. « Bordel Elias jusqu’à quand tu vas croire que je suis vicieux à ce point ? D’abord tu insinues que je me suis servi de toi, ensuite que je me suis servi de Thalia, et maintenant tu m’accuses de te dire ça pour te tester ? A quel moment tu vas arrêter de croire que le monde cherche à tout prix à se servir de toi ? Je te parle de sentiments, je te parle du truc le plus personnel que j’ai jamais confié à qui que ce soit, et toi tu me parles de manipulation ! » . Ma voix déraille, je suis incapable de maintenir un minimum de dignité dans mon attitude. Ca me blesse à un point qu’il n’est sans doute même pas capable d’imaginer. Je lui avoue avoir des sentiments pour lui et même ça il ne le croit pas. Comme si j’avais déjà fait ce genre de choses, comme si j’avais déjà fait ça. Ma gorge est tellement serrée que je ne suis même pas sûr d’être capable d’articuler un son un minimum compréhensible. « Je croyais que… » Je n’arrive pas à terminer ma phrase. La boule dans ma gorge atténue pratiquement celle de ma poitrine mais pas encore tout-à-fait. Je continue de sentir mon cœur pris en étau dans ma cage thoracique. Qu’est-ce que je croyais ? Qu’il m’aiderait à y voir plus clair ? La blague du siècle. Non seulement il me considère comme un sociopathe fini mais il a semé encore plus de doute en moi qu’il n’y en avait à la base. Je me passe une main sur la nuque, complètement incertain quant à l’attitude à adopter. Je ne sais pas ce que je pourrais faire pour qu’il me considère avec sincérité. Il ne peut pas lire dans mes pensées mais il y a des choses que je ne peux pas formuler. En désespoir de cause je plonge les mains dans mes poches et trace des cercles sur le sol du bout du pied. « Je t’ai peut-être blessé avec Thalia, mais tu ne rends pas compte à quel point tu me blesses en disant tout ça. Je pensais qu’on était amis, je pensais que tu me jugerais pas » . Parce que je t’aime. Aussitôt j’essaye de chasser cette pensée de mon esprit embrouillé. Admettre avoir des sentiments pour quelqu’un est déjà un énorme pas avant, et déjà suffisamment dur à avaler quand il s’agit d’une personne du même sexe que soi. Pas besoin de commencer à amplifier des choses dont j’ignore même l’ampleur. Sauf que cette pensée revient sans arrête, se répète et s’amplifie. Je serais capable de me fracasser la tête contre le mur tellement elle me rend fou. Au lieu de ça je me passe une main dans les cheveux, cherchant désespérément à chasser cette pensée qui revient chaque fois au triple galop. Ma respiration s’entrecoupe, mon pouls est irrégulier. Je m’approche d’Elias, lentement. Je me fige près de lui. Je n’ose pas lever les yeux, j’ai peur qu’il me repousse. Alors que ce serait légitime. Au lieu de ça je continue à approcher, lentement, doucement. Je sors une main de ma poche et serre le poing avant d’approcher les doigts de son visage. Mon cœur bat la chamade tandis que je m’approche de lui et mon estomac chute dans mon ventre à mesure que les millimètres se restreignent. Douze, dix, huit, cinq, deux, un. Je presse mes lèvres contre les siennes, si différemment des deux simulacres que nous avons échangé depuis que je suis arrivé ici. Qu’il me repousse si ça lui chante ou qu’il me désintègre après ça. Ca aura valu le coup.
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(✰) message posté Ven 8 Aoû 2014 - 18:23 par Invité
❝ Sometimes I start to wonder was it just a lie ❞
« C’est compliqué pour moi aussi. C’est arrivé d’un coup, c’est des conneries les gens qui disent que tout est joué depuis qu’on est gamin. Mais que je veuille assumer ou pas c’est là » Certains y arrivent pourtant. Je faisais partie de cette catégorie il y a encore quelques heures : je savais. Je me mens à moi-même mais je veux y croire. Je me revois trois ans plus tôt embrasser Roméo lors d'une soirée très arrosée, juste "pour voir" après un rapprochement qui me perturbait. Ça m'a beaucoup trop plu pour oser mentionner l'accident à nouveau, j'ai tout nié et il n'a pas cherché à mettre le sujet sur le tapis non plus. Faut dire que c'est un baiser banal pour lui, qui se sait bisexuel depuis pratiquement toujours. Fort heureusement, je suis tombée sur la femme de ma vie en rentrant à New York. Charlie a tout effacé, le moindre petit doute, et tout autre fille de mon entourage, il n'y avait plus qu'elle à mes yeux. C'était rassurant. Trois ans plus tard, je me retrouve avec des doutes et une situation bien plus compliquée qu'à l'époque. Caleb est choqué par mes doutes et j'aimerais supprimer mes paroles immédiatement. Je déteste l'idée de le faire souffrir alors qu'il galère déjà tellement, qu'il a du me dire un truc dont il n'est pas spécialement frère. J’enchaîne connerie sur connerie avec lui. « Je t’ai peut-être blessé avec Thalia, mais tu ne rends pas compte à quel point tu me blesses en disant tout ça. Je pensais qu’on était amis, je pensais que tu me jugerais pas » « Je ne te juge pas... jamais... pas sur ça. Je... Je n'sais juste pas quoi en penser. » J'ai mis sa parole en doute, certes, mais je ne le juge en rien. J'ai toujours été très ouvert à ce sujet et j'aurais cru que si je recevais une déclaration un jour de quelqu'un du même sexe, je serais flatté et déclinerait en plaisantant. Non pas que je m'y attendais, mais soit. C'est tout l'opposé. Je le vois s'approcher lentement et je suis cloué au sol, dans l’incapacité de faire un pas en arrière pour qu'il ne m'atteigne pas. Qu'il comprenne que je ne veux pas qu'il le fasse et s'arrête de lui même. Mais je suis juste immobile, le regard planté dans le sien dans la plus grande panique. Mon cœur est compressé et pris au piège, j'ai l'impression que ma cage thoracique peut exploser à tout moment pour lui faire de la place. Je trésaille quand ses doigts effleurent mon visage. Je sais parfaitement ce qui m'attend mais je n'essaye pourtant pas d'y échapper. Mon cerveau tourne au ralenti ou peut-être trop vite pour que je ne traduise ses signaux. Le temps de me demander pourquoi je ne bouge pas était crucial, ses lèvres se posent sur les miennes, envoyant une décharge électrique dans chaque parcelle de ma peau. Ne réponds pas. Je ne veux pas le faire, lui répondre. Je veux le laisser seul comme il l'a fait avec moi il y a quelques minutes. Ne réponds pas. Je presse mes lèvres contre les siennes et mes paumes sur ses joues. J'ai besoin de l'avoir à moi, juste quelques secondes. Ensuite je pourrai tourner la page, réaliser que rien de tout cela n'a du sens, que je ne ressens absolument rien. Au lieu de l'aider, je nous enfonce. Machinalement, je réduis le moindre millimètre qu'il puisse encore y avoir entre nous à néant en l'embrassant comme je n'ai embrassé personne depuis longtemps. Je peux sentir la chaleur qui se dégage de son corps et les battements affolés de son cœur contre ma poitrine. Le mien se calme doucement, je ne parviens plus à réfléchir et donc, la panique s'envole. La peur qu'il finisse par tout arrêter et me rejeter aussi, pendant un moment. C'est elle qui me ramène sur terre, qui m'oblige à me séparer de Caleb en reprenant mon souffle, le front contre le sien. Je ferme les yeux un instant, comme si cela pouvait m'aider à y voir plus clair ou dans l'espoir de me réveiller en les ouvrant à nouveau. Sauf que tout est bien réel, que mon "ami" se tient toujours là au milieu de mon salon. Je romps tout contact avec sa peau en retirant mes mains de son visage et en m'éloignant définitivement. Je l'espère. « Je crois que tu ferais bien de partir... » Je pince les lèvres, en me grattant la nuque, l'air désolé. Mon ton a beau être calme et posé, il donne l'impression que je le mets à la porte. « Je ne veux pas te mettre à a porte mais j'ai besoin de temps seul... Et je crois que toi aussi. » Je ne vois pas ce qu'on peut se dire de plus, ni en quoi les choses peuvent être plus claires. Non, il faut qu'il parte avant qu'elles ne deviennent plus étranges qu'elles ne le sont déjà. Qu'un long silence lourd s'installe entre nous, ou pire que les reproches fusent à nouveau. Je ne peux juste pas réfléchir avec Caleb à mes côtés, avec son regard qui cherche le mien pour y trouver des réponses que je suis loin d'avoir.