CALIAS ✻ once best friends. now strangers with memories.

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CALEB HYLAND & ELIAS HANWELL

you never know how much someone means to you until their gone ✻✻✻ J'arrive par derrière le canapé et enroule mes bras autour de Romeo qui m'embrasse l'un d'eux machinalement. J'hésite une nouvelle fois et grimace avant de prendre mon courage à deux mains et le ton le plus doux que j'ai en réserve.  « Je vais passer voir Caleb à l'hôpital. » Je marque une pause pour lui laisser digérer l'information et dépose un baiser sur son épaule découverte, comme si cela pouvait aider à faire passer mon annonce.  « Tu veux que je t'accompagne? » Je fronce les sourcils. No way. J'y vais dans un maigre espoir de renouer avec mon meilleur ami, pas pour déclarer la guerre - ou du moins la faire perdurer. « Je préfère y aller seul. Mais merci de proposer. » Je pense qu'il le fait avant tout pour avoir un œil sur nous plus que pour me soutenir mais je préfère décliner poliment sa proposition. « Je ne traîne pas, promis.  Je peux te laisser Noam? » J'aime autant éviter d'amener la tornade avec moi à l’hôpital, Caleb a sans doute besoin de repos et non d'un gamin qui crie à tout va... Même si ça bouille l'empêcherait peut-être de me mettre à la porte directement. Je tourne la tête de Romeo et l'embrasse avant de m'échapper pour enfiler un autre t-shirt et un gilet - la météo a beau être clémente en ce moment, il ne fait pas si chaud à l'ombre. J'attrape rapidement les clés de voiture, embrasse une dernière fois les deux hommes de ma vie et m'échappe, sans m'attarder sur la réaction de Romeo que je préfère ne pas analyser pour une fois. J'ai bien assez peur de la réaction d'Hyland que pour m'angoisser un peu plus en  pensant à Romeo.

Dans a voiture, je réfléchi aux phrases débiles pour expliquer ma présence a l’hôpital et fini par mettre la musique à fond pour essayer de ne pas y penser. Il sera encore temps de paniquer devant sa porte... Huit mois sans se voir. Huit mois sans le moindre mot échangé, sans un seul contact en dehors de nos appels manqués à répétition il y a quelques mois. Je ne sais pas du tout à quoi m'attendre mais il me manque... Et puisque monsieur est marié à présent, je me dis que ce n'est pas impossible de renoué. Si ça se passe mal, je pourrai m'en prendre à Mila qui m'a assuré que quoi qu'il y aie eut entre nous, Caleb m’accueillera les bras ouverts. La pauvre, si elle savait... Je doute recevoir un sourire et un " ça fait plaisir de te voir " mais au moins, il n'est pas en état de m'en mettre une. Ok profiter de sa situation est horrible et cruel. Je me gare finalement dans le parking du great osmond hospital et me dirige directement dans le bon service, puisque madame Hyland m'a fourni tous les détails en m'assurant qu'elle ne se pointerait pas histoire de nous laisser un moment pour régler " notre problème ". Ne reste qu'à espérer que la famille Hyland au complet ne soit pas à son chevet... Je regarde la porte comme si celle-ci pouvait me manger pendant de longues minutes jusqu'à ce qu'une infirmière me signale que les heures de visites sont assez courtes - autrement dit rentre là dedans si tu ne veux pas passé ton tour. Une bonne inspiration plus tard, je pousse la porte et me stoppe net en voyant les accessoires autour de lui. Je déglutis péniblement et le revois, il y a de ça quelques mois, après qu'il aie fait son overdose. A croire qu'on est amené à être réuni par l’hôpital... Ou pas, car rien ne me dis que cette fois-ci se passera de la même façon que la dernière fois. Dans les détails, c'est même certains que ça ne sera pas le cas. Je peux encore m'enfuir, comme si de rien n'était. Je parviens à faire quelques pas, jusqu'à capter son regard en ayant un mal fou à le soutenir. Qu'est ce que je fous là? « Salut... » Wah... huit mois et c'est tout ce que je trouve à lui dire? « Désolé pour la fausse joie. » Je me force à lui sourire, tout en sachant que l'humour ne peut pas toujours me sauver. Il devait s'attendre à sa femme, sa sœur, sa mère, l'infirmière... N'importe qui sauf moi. Je n'arrive pas à prononcer un mot de plus et reste dans l'attente d'une réaction de sa part, même si j'ai une tonne de chose au point de ne savoir par ou commencer. Ni même ce que j'ai le droit de dire sans en venir à raviver sa colère. ✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

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CALEB HYLAND & ELIAS HANWELL

« Et tu n’as pas intérêt à bouger » « Ce serait difficile, dans l’état actuel des choses » « Fais le malin. Tu sais de quoi je parle » Je souris en essayant de ne pas rire, ce qui se transforme en une quinte de toux horrible qui me fait grimacer. La douleur est généralement compensée par des antidouleurs, mais il y a toujours un moment où elle perce la masse cotonneuse des antalgiques.Chevillé entre les deux plaques atroces qui me forcent à rester droit, j'ai l'impression de pouvoir à peine respirer. Au bout du fil, j’imagine parfaitement mon père froncer les sourcils. « Ca va », j’assure. « Ecoute, Caleb, je ne m’inquiète pas pour t’emmerder, d’accord ? Je m’inquiète parce que c’est normal quand on a un enfant à l’hôpital » « Tu vas être grand-père, je ne rentre plus vraiment dans la case « enfant » » « Des gens sont morts ! Tu crois vraiment que c’est la peine de jouer sur les mots ? » Je me mords la lèvre et mon regard glisse sur le plafond. C’est vrai. Des gens sont morts. Mais la seule chose qui me préoccupe, c’est l’état de santé de Mila. Je me souviens de l’état dans lequel était ma mère, quand elle a fait sa première fausse-couche. J’avais trois ans, et je m’en souviens. Je me rappelle aussi de celle qu’elle a faite quand j’avais sept ans. Elle n’allait pas bien. Et ce n’était pas arrivé dans un casse de banque dans lequel mon père aurait été blessé. Ce n’était peut-être pas mieux ni pire, que ça soit arrivé « par hasard » ou non. Mais elle était ma femme, et tout ce qui pouvait l’accabler m’accablait moi aussi. « Je te rappelle demain. Je pense que ta mère passera ». « Embrasse-la pour moi ».

« Salut... » Je croise le regard sombre d’Elias et le fixe un moment en silence. Je ne suis pas étonné. Ni même rassuré. Ou quoi que ce soit d’autre. La vérité c’est que ça fait près de six mois que j’ai cessé de penser à lui. Ne plus le voir, ne plus lui parler. Ca aide, d’une certaine façon. Après tout ce qu’il s’était passé entre nous, à vouloir rester amis, puis à rester à distance, couper les ponts s’était avéré la meilleure solution pour tous les deux. Et on ne pouvait pas dire que ces jours-ci, j’avais eu le temps de penser à lui. J’avais pensé à plein de choses, des choses plaisantes, des choses terribles, mais jamais à lui. Comme s’il avait disparu de mon monde. Et le revoilà à mon chevet. « Désolé pour la fausse joie. » Il a l’air sincèrement embêté mais je me contente d’arquer brièvement un sourcil en guise de réponse. « Je ne m’attendais pas à quoi que ce soit ». J’ai l’impression que mon ton est glacial et je grimace brièvement. Je lève les yeux sur le plafond. C’est la seule chose que j’ai à faire, depuis que je suis sorti de ce fichu bloc. Contempler le plafond, suivre des lignes imaginaires, fixer un point invisible, dormir parfois, souffrir un peu, s’ennuyer ferme. Rassurer Mila, quand c’était à elle d’être rassurée et réconfortée. Je pouvais à peine la serrer dans mes bras alors que c’était la chose que je voulais le plus au monde. « Quand j’étais petit j’avais une passion pour Transformers. J’avais même un costume et tout. Et ben je crois que celui-là, c’est le meilleur que j’ai jamais eu… » J’essaye de détendre l’atmosphère en tapotant sur la plaque qui maintient mon torse en place et qui disparait presque sous mon tee-shirt. Si je n’étais pas condamné à être droit comme un i et que ça ne faisait pas le bruit d’une plaque de plexiglace au moindre choc, on aurait presque pu penser que j’étais sorti indemne de cette fichue banque et que je faisais semblant. J’esquisse une moue triste. Silence. Je balance entre la gratitude qu’il soit venu et le regret qu’il soit là. J’aurais aimé être un peu moins pathétique et un peu plus à mon avantage pour la circonstance. Au lieu de ça, on rejoue encore la même scène que l’an dernier, moi la victime, lui le héros au chevet de son pauvre ami. L’est-on toujours ? Mystère. La vérité c’est que si les rôles avaient été inversés, je ne suis pas sûr que je serais venu. En fait, je crois même que je ne serais pas venu. Mila y serait allée, m’aurait sans doute proposé/enjoint/ordonné d’y aller et j’aurais refusé en prétendant n’avoir rien à faire auprès de lui. Ce qui, au final, se rapproche beaucoup de la situation actuelle.
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CALEB HYLAND & ELIAS HANWELL

you never know how much someone means to you until their gone ✻✻✻ Je ne sais pas trop à quoi je m'attends comme réaction. Quelque chose de négatif, à coup sur. J'ai beaucoup de mal à me dire que les choses pourraient aussi s'arranger et aller mieux avec le temps. Et pourtant, quelque part bien enfoui au fond de moi, je dois bien avoir un soupçon d'espoir pour retrouver notre amitié. Si ce n'était pas le cas à quoi bon me rendre à l’hôpital? A part m'assurer qu'il va bien, ce que je peux faire via sa femme. « Je ne m’attendais pas à quoi que ce soit » J'ai l'impression de me manger une claque alors qu'il s'agit d'une simple constatation. J'en suis conscient et je m'attendais pour dire vrai à pire comme accueil, alors de quoi je me plains? Le silence me pèse et je cherche lamentablement mes mots pour le briser. Hey ! Ça fait un bail, ça te dirait qu'on oublie et qu'on redevienne potes? Je souris à cette simple pensée. Aller droit au but, c'est bien aussi comme technique, une que je n'ai pas encore testé avec lui... Pas dans mes souvenirs en tout cas. Mais ceux-ci sont tellement flous. J'essaye parfois de me souvenir à quel moment ça a réellement dérapé, quand est-ce qu'on a brisé notre amitié. Est-ce qu'elle a au moins été sincère un jour? J'aimerais me dire que oui mais je n'en ai aucune certitude. Après tout, on a passé plus de mois à s'ignorer qu'à être amis... Je pourrais tout aussi bien zapper définitivement. Je l'ai fait ces derniers mois et, pour être honnête, je ne m'en suis pas plus mal porté. Je n'ai pas un vide dans ma vie, je suis comblé... ça ne m'empêche pas de penser à lui de temps en temps et à ce que j'ai perdu avec mes conneries. « Quand j’étais petit j’avais une passion pour Transformers. J’avais même un costume et tout. Et ben je crois que celui-là, c’est le meilleur que j’ai jamais eu… » Je souris et observe la plaque sur laquelle il frappe en faisait un pas vers lui, prudent, sur le qui-vive. Il a peut-être un super costume de transformers mais il ne va pas te sauter dessus. « Noam serait surement jaloux s'il te voyait. Quoi qu'à part Woody, y'a pas grand chose qui l’intéresse en ce moment. » Parler de Noam plutôt que de moi, ou nous, histoire de ne pas attiser sa colère, pourquoi pas. Parce que Noam n'aspire que joie et amour - oui c'est son père qui le dit, mais c'est vrai ! Depuis qu'il a eut son costume de Woody à son anniversaire, il ne le lâche plus et c'est une vraie bataille chaque matin pour lui faire enfiler des vêtements normaux. Je m'humecte les lèvres et contourne son lit pour m'appuyer contre les fenêtres, mains dans les poches en l'observant. « J'ai été engagé à la NFID. Rappelle moi de te fournir un gilet par balle à la sortie, ce serait pas mal que ce bébé aie un papa. » J'essaye d'être naturel, de plaisanter comme lui mais pour être honnête, j'ai beaucoup de mal à le faire. Pas que lancer dix conneries à la minute soit difficile en sa présence... Mais on ne s'en sortirait pas en contournant le problème. Après une ou deux conneries, quelque chose nous rattrapera pour tout casser, raison pour laquelle j'essaye de toucher à la réalité en même temps. Ce serait pas mal qu'il reste en vie... Pour le bébé, pour Mila et pour toutes les personnes qui tiennent un tant soit peu à lui, moi compris. Je ne suis pas prétentieux au point de lui demander de le faire pour moi - manquerait plus que ça, il foncerait dans un mur pour me contredire - mais je fais partie de ces personnes qu'il le veuille ou non. « Mila est passée voir le nouvel appartement y'a deux jours. Elle m'a convaincu de passer par ici mais pour être honnête, je ne sais pas par ou commencer. Ni même s'il y a un commencement. » Mes excuses, il les avait déjà entendue lorsque j'étais venu lui annoncer que j'étais en couple, sauf que celles-ci n'avaient sans doute même pas été entendues. Merci Casey. Merci Elias pour ne pas avoir été plus rapide, plus honnête aussi... J'ai beau maudire cet abruti de première, je sais qu'il n'a fait que balancer des informations qu'il n'était pas supposé avoir, mais que je suis celui en faute. En vrai, j'espère juste que les événements qui ont faits notre vie depuis quelques mois suffiront à ce qu'on tourne la page sur nos erreurs passées pour se concentrer sur le présent. On peut rêver comme on dit.
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CODES © LITTLE WOLF.