rule number four, gotta be looking pure

Janvier 2017, cabinet de psychologue.

" Essaie de t'en souvenir, Roxanne. Ferme tes yeux et laisse ta mémoire faire le travaille. "

"Il fait froid. Il y a de l'eau partout, j'essaie de respirer mais quelque chose m'en empêche, j'essaie de crier mais c'est impossible, mes cries sont camouflé par quelque chose. Je suis en train de me noyer, je suis en train de mourir! Il me regarde en souriant, il essaie de me tuer. Je veux pas m'en souvenir. "

La gamine se leva directement de son siège, ouvrant ses yeux sans même attendre un signe de vie de la personne en face d'elle. Ses yeux son rempli de larme et les souvenirs continue à venir circuler dans son esprit. Impossible de fuir, ils sont en train de la noyer. Rêvant que ce ne soit qu'une fantaisie, un souvenir corrompu, au fond d'elle, l'adolescente savait que ce n'était qu'une part de la réalité, un souvenir qu'elle avait essayé de cacher. Un souvenir du temps des amishs, sa part la plus profonde. Cet homme était connu dans la communauté, aimé, le responsable des cauchemars de toute personne qui avait réalisé ce qui était en train de se tramer. La souffrance, la seule chose qu'il était capable de faire circuler autre de lui. La peur respirait en chaque être dont le cerveau n'avait pas été correctement lavé, dont les règles n'avaient pas été parfaitement imprégnées. C'était sa punition lorsqu'elle n'obéissait pas, lorsqu'elle décidait de réfléchir pour elle-même. Il tenait sa tête dans l'eau, la regardait souffrir, la regardait doucement perdre connaissance.

Hiver 2007, domicile des Andrews.

" Pourquoi Bodevan me déteste? "

" Il ne te déteste pas chérie, il veux juste voire le monde, ça n'a rien avoir avec toi."

L'enfant continuait à faire ce qu'elle était sensé faire, continuait à nettoyer l’éclos tout en éloignant son regard de sa mère. Bodevan, son frère par adoption, celui qu'elle n'avait jamais véritablement connu. Tout ce qu'elle savait, c'était des histoires, des contes qui lui avait été raconté. Des souvenirs racontés par ses parents. La petite blonde était certaine qu'au plus profond de son être, son frère la haïssait, aurait souhaité ne jamais la voir débarquer dans cette famille. Depuis un an, sa mère essayait de lui faire croire le contraire, de lui dire qu'il était simplement un homme libre, un homme qui rêvait à voyager. L'enfant n'arrivait pas à croire les histoires qui lui étaient racontées. S'accrocher à une petite chance qu'un jour, peut-être, il accepterait de la connaître.

Dernière journée à l'école, 2015.

" Oh vraiment? Autant... Ce serait dommage si quelque chose lui arrivait. "

Un sourire narquois se dessinait sur ses lèvres rose, alors que la seconde lycéenne la fixait du regard, incapable de détacher son regard de son sac qui était à présent dans les mains de Roxanne. Balançant sa queue-de-cheval tout en marchant, l'adolescente arriva à côté d'une fenêtre ouverte, avant de lâcher le sac du troisième étage. Tout était présent dans ce truc qu'elle trouvait hideux. Son matériel scolaire, son portable, des objets personnels. La blonde trouvait ça hilarant, la blague du siècle. Après tout, la brune en face d'elle avait bien cherché. Cependant, la blague n'avait pas l'air d'avoir plus au corps enseignant, à la direction non plus. Renvoyée. Cette école ne voulait plus d'elle, ne voulait plus de son ton hautain et de sa fâcheuse manie de toujours vouloir avoir raison. Ses parents n'ont pas eux d'autre choix que de la scolariser à domicile pour une seconde fois.

Été 2014, hôpital.

" Tu vas mourir! Pourquoi est ce que tu refuses de comprendre? "

Les cris d'une mère perdue, d'une mère brisée.Les cris d'une mère qui avait à présent peur de perdre son enfant, sa fille unique. L'adolescente mourrait à petit feu, regardait son trouble alimentaire prendre possession de son corps un peu plus chaque jour. La petite blonde s'en moquait, faisait la sourde oreille. La mort n'était qu'un obstacle dans son désir de perfection, incapable d'accepter le fait que jamais elle n'arrivera à atteindre ce but. Ses parents étaient tétanisés, pouvaient déjà se voir enterrer leur enfant, une chose que jamais ils ne souhaitaient réalise. L'Américaine refusait d'aller mieux, refusait d'accepter, refusait d'écouter. Avait laissé l'anorexie prendre possession de chaque partie de son corps. C'était à présent la seule chose qui l'importait, la seule chose qui comptait. Qu'importent les cris de détresse lancés par ses proches. Il n'y avait plus d'autre choix que de l'envoyer à l’hôpital, c'était ça ou devoir lui dire au revoir à tout jamais.  

Août 2004, Pennsylvanie.

" Le soleil se lève, merci Seigneur pour cette nouvelle journée que Tu nous offres. Bénis en ce jour, ceux que j'aime, ceux qui partent travailler. Donne-leur courage et force, pour les enfants qui partent à l'école. Donne-leur l'attention et l'intelligence.Que Ton Esprit-Saint nous éclaire afin que nous puissions tous discerner le bien et le mal et faire ce que Tu attends de nous. Donne-nous un coeur simple et pur comme celui d'un enfant pour rechercher ce qui vrai et ce qui bon. Aujourd'hui et tous les jours de notre vie. Amen "

Ils étaient tous au même endroit, répétait tous la même phrase. Une prière matinale, quotidienne. Tous les jours les mêmes choses, jamais un mot ne devait être dit de travers. Cette prière devait être récitée avec clarté, aucune faute ne pouvait être commise. Enfants comme adultes, tous étaient devant leurs lits, à moitié endormie. Le pire pêché aurait été pour quelqu'un de ne pas répéter cette phrase. Chose que malheureusement, Roxanne fit une fois. La honte était jetée sur elle, lui garantissant que cette faute le ferrait jetée en enfer, qu'elle devait directement s'excuser auprès du Seigneur pour avoir osé ne pas le remercier. Ce n'était qu'un enfant de quatre ans, un cerveau innocent. Pourtant, rien n'allait lui être pardonné. Enfermé dans la pièce la plus petite trouvée pour la journée, forcée de prier. Sans manger, sans boire, sans aucune lumière pour la guider. La seule chose qui lui était autorisée, était de demander pardon. S'excuser auprès du Dieu qu'elle avait osé ne pas aimer.

Janvier 2018, studio de danse.
"Roxanne, je peux te voir deux minutes?"

Une phrase qui semblait si simple, une phrase qui pourtant allait venir changer le court des choses. Roxanne n'avait jamais abandonné, malgré toutes les épreuves difficiles, la danse était toujours venue la sauver. Et ses offerts allaient enfin être récompensée. Une conversation anodine s'était transformée en la meilleure nouvelle de sa vie. Son professeur souhaitait la faire entrer dans le programme pré-professionnel, un programme qu'il l'amènerait où elle désirait si ses efforts continuaient à être remarqué.