Est-ce le destin qui fait que l'on se bouscule à chaque fois qu'on se rencontre ? <Pobby>

Elle était très branchée mélodrame, alors que moi je menais ma vie simplement. Je n’aimais plus les rebondissements, et surtout je ne voulais plus me prendre la tête, je voulais que ma vie coule aussi bien que l’eau dans les rivières, sans embuches, calme et simple. Je m’apprêtais à partir quand elle posait sa main sur mon torse, s’approchant de moi subtilement. Mon cœur eut un loupé et un sourire énorme prit place sur mon visage. J’étais tellement heureux qu’elle me rattrape, qu’enfin elle cesse de se prendre la tête, qu’elle vive le moment présent pleinement. Elle déposait un baiser sur le coin de ma lèvre, et moi je lui volais un baiser subtilement avant de rire comme un enfant. Elle se mit à m’expliquer que j’étais plus que ça, que Georges n’était rien… Et je me mordais la lèvre, prenant son visage dans mes mains, posant mon front contre le sien.

« - Il n’y a pas de choix à faire dans l’immédiat. Je suis avec toi et c’est tout ce qui compte. Alors ne l’épouse pas et vis ta vie. Pour de vrai cette fois-ci. Pour moi aussi, tu es plus que ça… Et je le sais depuis le début contrairement à toi.»

Je riais et lui prenais à la main à mon tour, savourant ce moment passé à ses côtés, sans me soucier de rien. Je savais que je n’avais rien de prévu cet après-midi, si bien que je souhaitais la passer à ses côtés. Elle ne quittait pas mon regard, jusqu’à se mettre à rougir et me dire que j’étais le seul à pouvoir mettre fin à son couple… Et j’allais le faire, pas par pur égoïsme, mais pour qu’enfin elle soit libre… Je me mordais la lèvre, puis approchais ma bouche de son oreille, lui murmurant…

« - Alors laisse le Pobby. Reste avec moi. Ne me quitte jamais. »

Je me mordais la lèvre avant de rire comme un idiot amoureux, ce que j’étais. Je voulais qu’elle le fasse, pour moi mais aussi pour elle. Pour qu’enfin elle soit libre de vivre sa vie et qu’elle puisse aimer qui elle veut sans se soucier des conséquences. J’étais même prêt à venir avec elle s’il le faut, pour la protéger de ce Georges, de sa famille tyrannique. J’étais prêt à beaucoup de chose pour elle… Mais moi étais-je réellement capable de quitter Charlie ? De l’abandonner ? Je l’ignorais, elle comptait tant pour moi. Je soupirais puis me mettais à avancer avec elle dans le parc, ne me souciant que d’elle et de son bien-être. Elle me posait la question sur l’activité du jour, et je me mettais à sourire autant qu’elle, la voyant pétillé de joie et de bonheur. Je lui fis un clin d’œil, puis pris un air enjoué.

« - Que ce que tu souhaites faire Pobby, aujourd’hui c’est toi la reine de ma journée ! »

Pobby me transportais, elle me menait dans un monde plus beau. Ou tout était simple et tout ce qui nous entourait était superficiel, et ça me plaisait. J’étais bien, et rien n’allait pouvoir changer ça. Je passais ma main sur son beau visage, tout en scrutant les moindres facettes de son visage : son front lisse et proportionnel à son visage, son petit nez aquilin, ses yeux en formes d’amandes brillant comme deux émeraudes, ses lèvres fines qui donnent envie de les mordre, son petit menton dessiné. Elle était de toute beauté. Un ange parmi les humains. Je pris une grande bouffée d’air, et lui fit un sourire divin. Son baiser me pris de court mais je le savourais. Elle glissait sa main sur ma nuque et collais ses lèvres aux miennes. Un baiser délicatement tendre et passionné. Elle m’aimait et je n’avais pas de doute là-dessus. Elle se reculait par la suite, les yeux pleins d’étoiles et pour la énième fois passait sa langue sur ses lèvres et glissait sa main dans ses cheveux… Un tic. Un sublime tic qui me faisait fondre. Je lui fis un sourire, complètement conquis par sa beauté. Et m’apprêtais à lui poser une question quand son téléphone se mit à sonner, coupant ainsi l’élancé de notre journée sans accros. Elle s’excusait brièvement, et s’en allait plus loin, à l’abri des oreilles indiscrètes : de la mienne. Je compris à son visage que c’était assez sérieux, et mon intuition me disait qu’il s’agissait probablement de Georges pour qu’elle s’éclipse ainsi. Je perdis alors mon sourire, espérant de tout cœur qu’elle ne m’annonce pas qu’elle doit s’en aller. Quand bien même elle le ferait, je l’accepterais. Même si ça ne m’enchantais pas. Je fis un sourire quand elle s’approchait de moi, les yeux pétillant de joie. La journée allait poursuivre et nous serons ensemble. J’acquiesçais alors à sa demande, et la pris par la main. La menant tout droit à ma voiture.

« - Très bien, nous irons où j’aime aller dans ce cas. »

Je lui ouvris la porte passager de ma voiture, déposais un baiser sur son front, puis refermais la porte derrière elle. Avant de me glisser au volant, m’engageant ainsi dans la circulation. Nous quittions donc St James Park, pour se diriger dans le centre-ville. Je la fis passer devant le Big Ben, le parlement, longeant ainsi la tamise, le London Bridge, mais je ne m’arrêtais sur aucun de ses monuments connus, je comptais bien garder la surprise du lieu. Je me dirigeais alors sur Piccadily Circus, me garant dans un parking souterrain, puis la fit sortir de ma voiture de manière galante, en lui ouvrant la porte. Elle s’apprêtait à dire quelque chose mais je la fis taire en posant un doigt sur ses lèvres que je caressais au passage. Je la pris par la main, puis la menais en plein milieu de Piccadily Circus, sur l’unique banc centré de ce grand boulevard. Je me posais dessus, puis regardais autour de moi la foule s’activer, émerveillé.

« - J’aime venir ici, car je me sens bien moins seul ainsi situé. La foule de gens, ici règne la vie, je m’y sens bien. Et c’est dans des endroits pareils que je prends les meilleures photos… Ici c’est mon sanctuaire, ici je redeviens moi quand je perds pieds. »

Tout était si compliqué, et pourtant si simple. Je n’avais qu’à choisir, qu’à me décider. Pobby ou Charlie ? Charlie ou Pobby ? J’étais dans l’incapacité de me décider. Je n’y arrivais pas. Ces deux femmes étaient indispensables à ma vie, je ne me voyais pas l’une sans l’autre. Et pourtant je n’avais pas le choix, je devais me décider. Je les faisais souffrir. J’avais aussi une troisième option : Renoncer au deux et partir. Mais où pourrais-je aller ? Ma vie, mes attaches étaient ici, et je me voyais mal recommencer une vie ailleurs. La vie était chienne parfois, et particulièrement avec moi.
Je vivais le moment présent actuellement, j’étais avec Pobby, en plein Piccadily Circus, sur l’unique banc de la place. Le monde grouillait autour de nous, et pourtant je me sentais seule, avec elle. Dans notre bulle. Je lui avais alors expliqué pourquoi cet endroit, et elle semblait elle aussi charmé par l’endroit. Je la pris alors contre moi, innocemment, regardant avec elle les gens traversés. Vivre. Le soleil se couchait, annonçant la fin d’un jour, et le futur commencement d’un autre. J’ignorais de quoi demain était fait, tout ce que je savais, c’est que je la verrais probablement demain. Elle n’allait pas quitter ma vie de sitôt, je crois que de toute façon je ne la laisserais jamais partir. Elle fit un commentaire sur la beauté du lieu, et comme émerveillé, je tournais mon visage vers le sien, caressant sa joue.

« - Pas autant que toi Pobby. »

Je lui fis un sourire en coin, charmeur et dévastateur, la dévorant du regard. Je relâchais alors ma prise sur ses épaules et la laissait se positionner comme elle le souhaitait. Elle choisissait la position du Lotus, son éternel main dans ses cheveux, son regard dans le mien. Elle semblait si sérieuse, aussi sérieuse que sa question. « Et si Charlie savait ? Si elle se rend compte de ce qu'on fait... Qu'est ce qu'il arrivera ?. ». Je soupirais, et pris à mon tour un air sérieux. Je posais alors mes coudes sur mes genoux, le regard à terre, puis sur la foule, laissant un silence s’imposé entre nous. Et je me mis à réfléchir. Si Charlie savait, elle serait probablement blessée, outrée. Elle qui mise tant sur notre relation. Ce qui arriverait ? Elle m’en collerait une énorme, me balancerais mes affaire par la fenêtre, et m’abandonnera comme la plupart des membres de ma famille. Ou alors elle me pardonnerait ? Peu de chance, Charlie était une de celles qui sont rancunières et qui te le font payer… Je me mordais alors la lèvre puis tournais mon regard vers Pobby, lui disant doucement…

« - Il arriverait ce qu’il arrivera sous peu… Seul le temps nous le dira Pobby. Mais je sais une chose : ça se terminera mal pour moi. »

Le soleil se couchait alors sur mes mots, et mon éternel sourire s’échappait avec lui. Triste de devoir quitter Pobby.