Un cri retentit soudainement à l'étage de la maison, le cri d'une petite fille appelant sa mère à l'aide. Lorsque cette dernière monta pour voir ce qu'il se passait, inquiétée par ce hurlement qui faisait pourtant partie de son quotidien, elle découvrit une scène plutôt routinière. Lejla pleurait à chaude larme tenant dans chacune de ses petites mains un morceau de sa poupée désormais décapitée. Dans la chambre voisin, on entendait deux rires malicieux et coupable. Alors elle eu confirmation de ce qu'elle avait de toute façon déjà compris. Se dirigeant d'un pas ferme vers l'autre chambre, elle savait de toute façon que la leçon de morale qu'elle allait faire n'aurait d'effet que pendant quelques heures, jusqu'à la prochaine fois. Elle entra brutalement, interrompant les rires de Majken et Helena. Un éclair de peur traversa les regards des deux petites filles lorsqu'elles virent la colère sur le visage de la mère de Majken et Lejla.
« Les filles, c'est vous qui avez cassé la poupée de Lejla ? ». Cette question n'en était pas vraiment une, elle connaissait évidemment la réponse, c'était plutôt une chance pour les deux gamines d'avouer leur faute et d'adoucir la punition. Chance qu'elle ne saisirent pas, puisque, totalement synchrones, elles secouèrent la tête dans un signe de négation.
Majken et Helena étaient cousines, elles avaient le même âge, c'était sûrement l'élément qui avait permis qu'elle se rapprochent tant. Il ne se passait pas une semaine sans qu'elles se voient, qu'elles dorment chez l'une ou chez l'autre. Meilleures amies, elles avaient pris la fâcheuse habitude de faire vivre un enfer à Lejla, la sœur aînée de Majken avec qui cette dernière ne s'était jamais très bien entendu. Plus tard, Majken dirait que Lejla avait toujours eu cette attitude de fille modèle qui l'exaspérait. Toujours dans les rangs, à obéir aux règles imposées par la famille, elle s'était toujours attiré les grâces de leur parents qui ne voyaient que par elle. Inconsciemment agacée par cette attitude, elle n'avait pas trouvé meilleure répartie que d'en faire son bouc émissaire, aidée de sa cousine, sa complice depuis toujours, elles débordaient d'imagination pour faire de sa vie un véritable calvaire.
Leur mère s'approcha d'elles, se retenant d'exploser. Saisissant l'une et l'autre par l'oreille, elle les força à se relever, les faisant, par la même occasion, hurler de douleur.
« Vous deux petites menteuses ! Vous n'avez pas bientôt fini d'être aussi insupportables ! ». Ne cherchant même plus à se défendre, les deux gamines se mirent à pleurer en chœur.
« Puisque c'est comme ça, Majken tu es consignée dans ta chambre jusqu'à nouvel ordre, et toi Helena, je vais immédiatement appeler ta mère qui va te ramener chez toi et te punir aussi comme il se doit. ». Indignées, elles protestèrent, Helena devait dormir chez Majken le soir même, c'était prévu depuis deux jours, c'était totalement injuste. Mais elle eurent beau râler, la décision était prise. Helena fut escortée en dehors de la chambre où Majken fut enfermée jusqu'au dîner. Et quand elle sortit enfin de sa chambre, elle ne put s'empêcher de remarquer le sourire, discret mais satisfait, de Lejla, sa sœur aînée.
♦♦♦
La porte de la chambre s'ouvrit brusquement, révélant une Lejla dont les traits étaient déformés par la colère. Majken, allongée sur son lit défait, leva vers elle un regard insolent.
« Quoi ? ».
« C'est toi qui as pris mon pull ? ». L'adolescente leva les yeux au ciel. Bien sûr qu'elle lui avait pris son pull, il était en cashmere, elle n'allait pas se priver pour de simples questions de morale. Elle se leva alors nonchalamment, avança d'un pas traînant vers la chaise de son bureau qui croulait sous une imposante pile de vêtements. Fouillant un peu, elle sortit un pull légèrement froissé. Lejla poussa un soupir exaspéré alors que sa sœur lui tendait son vêtement avec ce sourire satisfait qu'elle lui connaissait bien.
« Tu ne respectes vraiment rien Majken. ».
« Si tu savais... » eut-elle envie de répondre, mais elle n'en fit rien. Elle était prête à fermer la porte quand elle fit une dernière fois volte-face.
« Et puis, habille toi un peu merde ! ». Puis elle claqua la porte, visiblement choquée que sa petite sœur considère qu'un short aussi court et qu'un chemisier porté sans sous-vêtements soit une tenue décente. Cette dernière réflexion déclencha le rire de Majken, suivit d'un rire plus grave et masculin. Un jeune homme émergea alors de derrière le lit, torse nu et les cheveux ébouriffés. Il se faufila dans les couverture, bientôt rejoint par Majken dont le corps était encore parcourut de décharges d'adrénaline.
Lejla avait bien failli les surprendre, et heureusement pour tout le monde, Majken l'avait entendu venir et avait pu dissimuler son délit à temps, ne laissant pour seul indice que sa tenue légère qu'elle avait tout juste eu le temps d'enfiler avec que sa sœur n'entre précipitamment. « C'était moins une. ». Le jeune homme semblait lui aussi avoir eu sa dose de frayeur. Pendant un instant, tout deux pensèrent à ce qu'il se serait passé si Lejla les avait effectivement surpris.
« T'inquiète pas, j'ai l'habitude. ». Il haussa les sourcils d'un air intéressé.
« Ah oui ? C'est une habitude de coucher avec les petit-copains de ta sœur ? ».
« Non, ça ce n'est pas encore une habitude. Je parlais du fait que c'est presque quotidien de l'entendre taper du pied dans le couloir pour venir m'engueuler. ». Tous deux repartirent à rire. Lejla était en couple avec ce garçon depuis prêt d'un an, aujourd'hui, il avait prétendu avoir rendez-vous chez le dentiste pour pouvoir voir sa sœur à la place. Cette dernière lui avait formellement interdit de la quitter si c'était pour se mettre avec elle, parce que de toute façon, elle ne voudrait pas de lui. Elle ne voulait pas s'embêter avec un mec à qui elle devrait rendre des comptes. L'avantage de sa situation, c'était qu'elle restait libre de faire ce qu'elle voulait, et quand il venait dormir ici avec sa sœur, il trouvait toujours un moment dans la nuit pour venir la voir et la distraire. Et puis sa sœur la haïssait déjà assez comme ça, elle n'avait pas besoin d'en rajouter une couche.
Leur rire s'éteignit, puis il l'enlaça, l'embrassa, leur corps commençant à onduler l'un contre l'autre.
« Alors, on en était où ? ». Il déboutonna le chemisier de Majken et reprit effectivement là où ils en étaient. Voilà, plusieurs mois que leur petite affaire duraient, c'était certainement la pire chose que quelqu'un puisse faire à sa propre sœur, mais ça Majken s'en fichait un peu, elle avait une cousine qui ressemblait bien plus à la sœur dont elle avait toujours rêvé. Helena et elle continuaient de passer beaucoup de temps ensemble, presque tout leur temps libre, et chaque fois que Majken lui racontait ce qu'elle faisait avec le petit-ami de sa sœur, Helena riait aux éclats, les taquineries d'enfants ayant depuis longtemps fait place à de plus sournois affronts.
♦♦♦
« Salut Lejla, tu as fait bon voyage ? ». Majken enlaça sa sœur avant de l'aider à porter ses valises jusqu'à la chambre d'amis. Une drôle d'atmosphère s'installa entre elles. Lejla avait les traits tirés, le teint terne et les yeux rouges, elle avait sûrement pleuré durant tout le trajet en avion. Elle avait quitté Stockholm quelques heures plus tôt pour rejoindre sa sœur à New-York. Leur mère était décédée une semaine auparavant, Majken avait fait le voyage pour assister à l'enterrement, pour dire au-revoir une dernière fois à sa mère qu'elle avait tant aimé. Son père adoptif était très attristé par la nouvelle mais il avait tenté de garder la face devant sa nouvelle femme. Il avait refait sa vie quelques temps auparavant déjà, peu après le départ de Majken en Amérique. Les deux sœurs avaient gardé un bon contact avec lui malgré sa nouvelle vie. Le retour de Majken en Suède, deux ans après l'avoir quitté, lui avait permis de revoir sa cousine adorée, mais surtout de remettre à plat les différents qu'elle avait avec sa sœur. Houleuse depuis leur tendre enfant, leur relation avait retrouvé un certain équilibre, au point que Majken invite même Lejla à passer du temps avec elle aux États-Unis, histoire de ne pas déprimer chacune de leur côté suite à cette terrible perte.
« Tu m'as dit que tu avais trouvé un travail. ». Majken haussa les épaules, l'air peu emballée. Elles étaient revenues dans la pièce principale de l'appartement, la jeune fille s'était lancée dans la préparation de café.
« Oui, enfin c'est plutôt un stage rémunéré. C'est pour une petite radio locale. ». Lejla hocha la tête. Il était étrange pour elles de se retrouver dans une telle situation, elles qui s'étaient toujours déchirées étaient sur le point de prendre un café ensemble, dans la même pièce, à se parler sans intermédiaire.
« Et toi alors ? », Majken leva les yeux vers sa sœur, tentant de paraître sincèrement intéressée par la vie passionnante de sa sœur. Elle était depuis peu devenue directrice d'une crèche en Suède.
« Oh tu sais, je commence à en avoir marre de ce travail, de tous ces enfants qui se battent pour rien. Et puis ce sont toujours les mêmes qui font les conneries, et encore toujours les mêmes qui en sont les victimes, c'est assez éprouvant d'assister à ça. ». Majken baissa les yeux, prenant la réflexion pour elle. Elle savait que Lejla avait souffert de son enfance, martyrisée par sa jeune sœur à qui elle aurait tant aimé apprendre ce qu'elle savait. Au fond, elle s'en fichait pas mal, mais Lejla avait toujours ça en travers de la gorge.
« Désolée, je ne voulais pas jeter un froid. ». D'un geste de la main Majken balaya ce détail, elle n'en avait définitivement rien à faire de ce qu'elle pouvait dire. Et puis, elle ne savait toujours pas que Majken lui avait fait bien pire au cours de son adolescence que lui décapiter sa poupée préférée, mais ça, elle se garderait bien de le lui dire, et elle comptait bien emporter ce secret dans sa tombe.
Elle servit deux tasses de café et les apporta sur la table basse du salon.
« Je t'emmènerai à la tour radio demain si tu veux, je te présenterai l'équipe des stagiaires, tu verras, ils sont vraiment sympa. ». Lejla fut reconnaissante, pas parce que sa sœur allait lui présenter ses nouveaux collègues, ça elle s'en fichait pas mal, mais plutôt parce qu'elle faisait de vrais effort pour que tout se passe bien entre elles. Elle but une gorgée, se laissant envahir par la chaleur du breuvage, mais aussi par celle que lui procurait l'idée qu'enfin elles puissent avoir une vraie relation de sœurs, sans se douter que les vieux démons de Majken allaient bientôt la rattraper.
♦♦♦
Majken entra pour la première fois dans le grand bâtiment abritant les studios de télévision d'un grand groupe audiovisuel américain : ABC. Elle suivait de près son accompagnateur. Émerveillée, elle essayait cependant de ne pas regarder partout autour d'elle la mâchoire pendante. Elle avait vingt-et-un an et elle se rendait bien compte qu'elle avait une chance incroyable d'être ici. Certes, elle serait toujours stagiaire, ou plutôt assistante personnelle d'un présentateur de jeu télévisé sur ABC Daytime, mais c'était pour elle une promotion incroyable. Elle quittait son petit studio de radio où elle passait le plus clair de son temps à servir des cafés et à répondre aux demandent en tout genre des animateurs pour entrer dans un lieu où elle ne ferait pas beaucoup plus mais bien plus prestigieux. Elle se rapprochait de plus un peu plus de son rêve qui était de monter sur un plateau et présenter sa propre émission, c'était à coup sûr ici qu'elle aurait plus de chance d'y parvenir. Dernier avantage et non des moindres, l'animateur pour lequel elle allait travailler, l'homme qui l'avait engagée, n'était autre que son beau frère, le mari de sa sœur. Ces derniers venaient de se marier. Ils s'étaient rencontrés juste après la mort de la mère de Majken et Lejla, quand cette dernière était venue passer un peu de temps chez sa sœur. Majken l'avait alors emmenée à la tour radio où elle travaillait et avait rencontré Arwen dans les couloirs, il était venu parler dans une interview du nouveau jeu télévisé qu'il allait présenter. Ils étaient vite tombés amoureux et s'étaient mariés dans la foulée. Lejla était retourné en Suède juste le temps de démissionner de son travail qui ne la passionnait plus et pour vendre son appartement, elle avait alors définitivement posé ses valises à New-York.
Majken avait été invitée à rencontrer Arwen peu avant leur mariage. Ils s'entaient de suite très bien entendus, Majken était fascinée par cet homme qu'elle n'avait, jusqu'alors, vu qu'à la télévision. Lui la trouvait ambitieuse, déterminée, sans peur, il avait apprécié son état d'esprit conquérant et lorsqu'il avait du se séparer de son assistante dont il n'était pas satisfait, il avait proposé la place à Majken. Elle avait manqué de lui sauter au cou et avait failli pleurer lorsqu'il lui avait dit que si tout se passait bien, il n'aurait pas de mal à booster sa carrière.
Dans l'ascenseur, elle sentait les regards des autres sur elle, inconnue du paysage, au côté d'un homme qui ne l'était pas. Il ne manquait pas de la présenter chaque fois que quelqu'un le saluait. Elle se sentait déjà faire partie d'un cercle dans lequel elle n'aurait jamais cru entrer. Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur un étage bondé.
« Voilà ton nouvel environnement. A toi de t'y faire une place. ». Il ne croyait pas si bien dire. A cet instant, il ne le savait pas encore mais elle n'aurait aucun mal à y faire sa place, passant en à peine deux ans d'assistante à co-animatrice aux côtés d'Arwen son nom commença à prendre un nouveau sens. Elle délaissa Majken pour Viktoria, bien plus facile à retenir pour le public, un prénom qui commença à apparaître sur beaucoup de lèvre. Belle et drôle, elle brillait aussi de par son côté suédois que beaucoup trouvaient séduisant. Mais elle savait qu'elle n'avait pas assez de notoriété pour avoir sa propre émission chez ABC, Arwen lui-même avait attendu plusieurs années avant de l'avoir, elle savait déjà que la chance ne se présenterait pas dans ce pays qui pourtant l'avait amenée dans la lumière.
♦♦♦
Il était dix-neuf heures à New-York, la nuit commençait à tomber, la lumière artificielle prenant peu à peu de relais dans les grands boulevards de la ville. Majken avançait d'un pas décidé, rapide. Elle jetta un œil a sa montre, elle était presque en retard, comme toujours, contrairement à lui. Au détour d'une rue, elle manqua de renverser un passant qui marchait le regard levé vers cette ville fascinante. Majken sourit, elle aussi, sept ans plus tôt, elle marchait les yeux tournés vers la cimes des buildings. En ce jour, elle regardait droit devant elle, à quelques heures de quitter cette ville qui l'avait vue mûrir professionnellement, elle n'avait plus besoin de chercher à s'élever au dessus des nuages, elle y était déjà. Elle eu un pincement au cœur à cette pensée, rapidement remplacé par une légère dose d'adrénaline qui fit battre son cœur plus vite.
Elle arriva devant le bar, il était déjà là, impeccablement coiffé. Son regard se posa sur elle dès le moment où elle entra, il esquissa un sourire conquis quand elle remit ses cheveux en place, malmenés par le vent. Elle prit place à côté de lui alors qu'il continuait de la dévorer des yeux. Elle tourna alors son visage vers lui, qui attendait sagement qu'elle lui explique pourquoi elle avait voulu le voir si précipitamment.
« Je pars ce soir. ». Sa déclaration jeta un léger froid, mais solide comme un roc, il ne laissa rien paraître, à peine déstabilisé il la regarda interrogateur.
« On m'a appelée aujourd'hui, j'ai mon émission. ». Il inclina légèrement la tête en signe de félicitations, il savait depuis combien de temps elle rêvait de prononcer cette phrase.
« C'est à Londres. ». Sans le savoir, elle l'acheva. Il s'y attendait, mais il continuait d'espérer. Il savait qu'elle avait été à Londres quelques semaines auparavant, poursuivre sa recherche de gloire, passer quelques auditions pour obtenir sa place sur le petit écran, au devant des projecteurs. Il était fier et accablé par la nouvelle, tout ça c'était à la fois à cause et grâce à lui. Il n'avait jamais imaginé qu'en l'aidant à parvenir à ses fins, elle le quitterait sans aucun scrupule, lui adressant à peine un remerciement. Cette femme avait complètement bouleversé sa vie et maintenant elle allait partir, disparaître, en un claquement de doigt.
Ce qu'elle ne lui disait pas, c'est qu'il allait lui manquer aussi, un peu. Finalement, elle s'était attaché à lui, un peu. Elle allait regretter un temps leurs petites escapades secrètes, cette peur mêlée d'excitation d'être surpris ensemble un peu trop proches l'un de l'autre, mais elle allait s'en remettre, et elle espérait que lui aussi.
« Je peux t'offrir un verre pour fêter ça ? ». Majken secoua lentement la tête, l'air navré.
« Je n'ai pas le temps, mon avion part dans deux heures. ». Alors il se leva, il préférait mettre fin à leur entrevue avant qu'elle ne se change en au-revoirs douloureux après l'évocation de quelques-un de leurs souvenirs mouvementés. Il lui tendit une main qu'elle regarda d'un air surpris.
« Je te souhaite plein de bonheur en Angleterre. ». Un peu déstabilisée par son ton abrupt, elle reprit contenance avant de glisser sa main dans celle d'Arwen.
« J'ai déjà appelé Lejla pour lui dire, mais je voulais te l'annoncer en personne. ». Il prit cette attention pour une marque de gratitude, ils savait que c'est tout ce qu'il aurait d'elle. Majken avait beau être une femme extravertie, rieuse, enthousiaste, elle restait extrêmement pudique vis-à-vis de ses sentiments, même le remercier serait un signe de faiblesse selon elle. Et rien qu'appeler Lejla avait du être une sacrée épreuve pour elle qui n'avait jamais été réellement proche de sa sœur, même si elles s'étaient un peu rapprochées depuis le départ de leur mère.
« Je suis sûr que ta sœur est ravie pour toi malgré tout.» . Majken laissa échapper un léger rire, charmant à faire fondre la banquise.
« Elle sera surtout ravie que je lui rende son mari. ». Ils échangèrent un regard entendu. Évidemment Lejla était loin de se douter de la relation qu'ils entretenaient, pensant toujours que leurs rendez-vous étaient purement professionnels, mais évidemment, ni plus avoir Majken dans les pattes lui libérerait du temps libre.
« Bon et bien, je dois te laisser. ». Dans un dernier élan d'affection elle initia un geste en avant pour le prendre dans ses bras. Il en profita pour l'embrasser une dernière fois, mettant toute son âme dans ce dernier contact qui ne la ramènerait pas de toute façon, dans son esprit elle était déjà à Londres.
Ils se séparèrent dans un silence troublant, mettant fin à trois années de relation sécrètes, Majken prenant son envol pour un nouveau pays.
Accueil 
