(Nolan) Carpe Diem

Chapitre I -  Je donnerais tous les paysages du monde pour celui de mon enfance. : Ton enfance, tu t’en souviens comme si c’était hier. Innocence enfantine que voilà, alors qu’à cette époque, tu ne craignais que le temps pluvieux de Dublin t’empêchant d’aller jouer dans le jardin. Fils d’un archéologue et d’une secrétaire dans un cabinet d’avocats, tu menais une vie assez paisible et pleine d’amour. Fils aîné, une petite sœur, Breena, suivit ta venue deux ans après la tienne, comblant votre famille d’un bonheur sans nom. A vraie dire, tu n’avais rien de particulier, de plus que les autres. Enfant plein de vie, très protecteur envers ta petite sœur, celle-ci était ton petit trésor sur qui tu devais veiller coûte que coûte. Parce que oui, tes parents te le répétaient sans cesse. Veille sur ta sœur, prend soin de Breena. A vraie dire, ils n’avaient pas à te le dire, d’instinct, dès que ton regard c’est posé sur elle, tu as senti cette fierté de grand frère te remplir l’estomac et ce, même du haut de tes deux ans. Tes journées, tu les passais à l’école ou encore à jouer avec Breena. Tantôt à cache-cache, tantôt dans le jardin grimpant sur ce chêne planté au milieu de la grande propriété. Enfance joyeuse dont tu gardes des souvenirs merveilleux. Même en grandissant, le lycée te semblait agréable et amusant. Enfant sociable comme pas deux, te faire des amis n’était pas un souci pour toi. Toujours entouré d’une bande, ton humour, ton sourire, tes bêtises ne laissaient personne indifférent et ce, même pour tes professeurs. Tu rayonnais, tu grandissais simplement. Pas de drames à l’heure actuelle, quelques disputes, quelques larmes, quelques crises mais jamais rien de bien scandaleux. Tu n’étais pas un enfant à problèmes, du moins, pas encore.

Chapitre II -  Si l'adolescence est l'inquiétude du long chemin, le grand âge est celle du temps rétréci. : Si ton enfance fut tranquille, ton adolescence, elle, fut bien plus mouvementée. Tu avais quinze ans lorsque tu compris ce que tu souhaitais faire de ta vie. Ta mère, lors d’une journée pluvieuse, décide de t’emmener avec elle au travail alors que ta sœur, elle, parti avec ton père. Cette journée fut une révélation pour toi. Voire ces hommes travailler en costume, débattre sur des affaires complexes…tu voulais faire comme eux, oui, tu voulais avoir autant d’importance. C’est comme ça que tu décides de devenir avocat. Ta sœur, elle aussi sembla apprécier sa journée ce qui te fit plaisir dans un sens. Un an plus tard, un drame s’abatis sur ta famille. Ton père eu un accident qui faillit lui coûter sa jambe, ce qui heureusement ne fut pas le cas. Malheureusement, ça bouleversa sa vie, vos vies. Déjà, il ne marchera plus jamais comme autrefois et donc, ne pouvait plus aller sur des sites archéologiques. Ensuite, vous alliez devoir déménager à Londres, t’arrachant ainsi à ce pays que tu chérissais tant. Tu eu beaucoup de mal à accepter ce départ, quittant tes amis d’enfance, tes repères. Ce nouveau climat eu du mal à s’ancrer en toi. Pourtant, tu n’avais pas le choix, mineur, tu devais suivre tes parents. Oh, durant plusieurs mois tu fis la gueule, allant même jusqu’à provoquer l’autorité de tes parents. La pire des choses que tu fis, c’est de te faire faire un tatouage dans le cou, chose que tu as directement regretté en voyant l’air furieux de tes géniteurs. Une fois cette passe passée, tu redeviens le jeune homme d’autrefois. Souriant, t’intégrant dans ton nouveau lycée, continuant de rêver d’une réelle carrière. Entrant à l’université, tu entamas des études pour devenir avocat, te spécialisant dans le domaine de la jeunesse. Pourquoi ? Simplement parce qu’à tes yeux, les enfants sont une chose précieuse. Puis il y a eu ce courrier, cette opportunité de partir en formation à Bruxelles. Même si cela voulait dire t’éloigner des tiens, tu acceptas sans hésitations te promettant de revenir…ce que tu oublias.


Chapitre III - Te souviens-tu de nos rencontres - Et de cette soirée d’azur, Des mots fiévreux et tendres, Ô mon aimé, ô mon amour : A vraie dire, la Belgique changea énormément de choses en toi. Ce fut là que, pour la première fois, tu tombas amoureux. Un homme. Toi qui te croyais Hétérosexuel, n’ayant eu que des relations avec des filles, tu fus pris au dépourvu. Gabriel. Tu ne voyais que par lui. Généralement infidèle, tu réussis à te tenir durant pratiquement deux ans, sauf que cette relation réussit également à te briser. Honteux envers les tiens, tu coupas les ponts avec ta famille, n’osant pas leur avouer ta bisexualité. Oui, tu as préféré prendre la fuite comme un lâche, craignant leurs regards, leurs reproches. Alors, tu as vécu le parfait amour durant deux ans, intégrant un cabinet d’avocat à Bruxelles pour rester auprès de Gabriel. Mais voilà, une nuit arrosée, une soirée entre collègue et tout dérapa… Complètement bourré tu as couché avec une fille dont tu ne connaissais pas l’identité, le cachant à Gabriel, tu pensais que ce secret était bien gardé. Comme quoi, rien ne fut moins sûr. Neuf mois plus tard, elle se présenta avec un nourrisson dans les bras, te le donnant comme s’il s’agissait d’un chien à adopter. Ta fille. Elle n’avait que quatre jours, pas de nom et elle, elle n’en voulait pas. Bien sûr, inutile de dire que Gabriel fut furax et prit la porte, t’abandonnant avec ton enfant que tu nommas Célestine. Paniqué, tu cherchas à assumer tout seul en perdant rapidement pieds. Les pleurs, les cris, ton boulot…Tu ne pouvais pas gérer, tu n’y arrivais pas. Deux mois plus tard tu décides de rentrer à Londres pour retrouver les tiens, complètement au bout du rouleau.